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France

Saône, Rhône. Méditerranée / Mediterranean / Mittelmeer

Résumé : Ce livre s'adresse à des croisiéristes sur la Saône et le Rhône et aussi à des amateurs de tourisme fluvestre (randonnées, vélo sur la Via Rhôna par exemple). Le tracé et les principales caractéristiques hydrologiques des deux voies d'eau sont décrits, avant de présenter certaines villes riveraines dont le patrimoine est riche, souvent depuis l'Antiquité ou l'époque médiévale. Le livre explique aussi les aménagements réalisés au XXe siècle, quand la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) a créé des infrastructures fluviales pour produire de l'énergie hydroélectrique et améliorer les conditions de navigation. Ensuite, ce livre explique la vulnérabilité de la Camargue dans le delta du Rhône, suite au réchauffement climatique qui accélère l'élévation du niveau marin. En définitive, le Rhône est un acteur essentiel de lutte contre les pollutions et les émissions de CO2, mais il est fragile à moyen terme. Abstract : This book is aimed at cruise passengers on the Saône and Rhône waterways, as well as river tourism enthusiasts (hikers and cyclist). The route and main hydrological charactéristics of the two waterways are described, before presenting some of the riverside towns with a rich heritage, often dating back to Antiquity or the Middle Ages. The book goes on to explain the vulnerability of the Camargue in the Rhône delta, as a result of global warming, which is accelerating the rise in sea levels. The Rhône is a key player in the fight against pollution and CO2 emissions, but it is fragile in the médium term. Zusammenfassung : Dieses Buch richtet sich an Kreuzfahrtpassagiere auf den Wasserstraßen Saône und Rhône sowie an Flusstouristen (Wanderer und Radfahrer). Es werden der Verlauf und die wichtigsten hydrologischen Merkmale der beiden Wasserstraßen beschrieben, bevor einige der Uferstädte mit einem reichen Erbe vorgestellt werden, das oft bis in die Antike oder das Mittelalter zurückreicht. Das Buch erläutert auch die Gefährdung der Camargue im Rhône-Delta durch die globale Erwärmung, die den Anstieg des Meeresspiegels beschleunigt. Die Rhône ist ein wichtiger Akteur im Kampf gegen Umweltversschmutzung und CO2-Emission, aber sie ist auf lange Sicht gefährdet.

03/2024

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Rock

Close up Daniel Darc. Je me souviens je me rappelle

Daniel Darc est un des artistes les plus mythiques du rock français. Durant les années 80 ce sera avec Taxi Girl et durant les années 90 en moments solitaires et cet ouvrage retrace son influence et sa vie. Si dans le monde du rock Kurt Cobain est mort pour nos péchés, que dire en France de Daniel Darc ? Pour beaucoup de ses contemporains, dont moi-même, sa vie de 1959 à 2013 a ressemblé au refus d'une existence trop normale jusqu'à en être morne. Mais à quel prix ? Le chanteur de Taxi Girl a longtemps joué le jeu du musicien maudit et drogué dont les nouvelles plus ou moins rassurantes se doublaient d'une anticipation morbide. Daniel Darc nous a offert la possibilité d'une vie rock par procuration. Le Livre de Daniel ne se veut pas biographie voire récit d'un chemin de croix doloriste devenu de Damas sur le tard. Si l'auteur a fini par interviewer Daniel Darc, il n'a jamais été un intime et ne prétend pas l'avoir rencontré, à peine aperçu. Lui reste prudemment à l'abri quand Daniel Darc cherche et détruit, expérimente à son détriment, repousse ses limites, explore les confins entre la vie et l'art, ouvre des portes sur des voies souvent sans issue, se perd en route, tout ça pour nous rapporter, revenu d'entre les morts, ce qu'il a vu et ressenti. Comme en sursis. Avant les réseaux sociaux, Daniel Darc propose déjà un autre monde, sans révolution et sans danger pour qui garde ses distances. L'alternative n'est rien d'autre ici qu'une forme de réalité virtuelle mais préhistorique, où Daniel Darc, incapable d'être un bon guide, devient berger sacrifié pour l'éducation des masses et incarne jusque dans son corps la figure du témoin ultime. Merci à toi Daniel d'avoir pris tous ces risques à notre place et de nous en avoir instruit. D'avoir traversé le miroir pour nous offrir une fenêtre sur un monde inconnu. Nous avons plus ou moins tranquillement assisté à ta perte

10/2023

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Famille

La revue internationale de l'éducation familiale N° 52, 2023 : Contextes pluriculturels et prévention du racisme

Un ensemble de recherches connecte les approches globales et locales pour questionner les processus et expériences de racisation ainsi que la lutte contre les discriminations culturelles et ethnoraciales dans nos sociétés postcoloniales. Ce dossier Contextes pluriculturels et prévention du racisme, dirigé par Tatiane C. Rodrigues (université de Sao Carlos), Ana Cristina Cruz (université de Sao Carlos), Anete Abramowicz (université de Sao Paulo) et Véronique Francis (université d'Orléans), aborde l'impact des violences ethnoraciales et du racisme structurel dans les contextes éducatifs et les espaces urbains ségrégués. Il examine la responsabilité des institutions et l'expérience des parents face aux vécus discriminatoires des enfants. En présentant des approches collaboratives de reconstruction historique et mémorielle, des dispositifs pour soutenir les projets éducatifs des familles ou encore un programme d'action affirmative de mobilité universitaire, les études dessinent de nouvelles voies pour la conquête de la justice éducative. Présentation du dossier : La lutte contre le racisme comme éthique de l'existence ? Tatiane C. Rodrigues, Ana Cristina Cruz et Anete Abramowicz Projet familial et condition noire dans le système d'éducation supérieur brésilien. Les jeunes étudiants du programme Abdias Nascimento Tatiane C. Rodrigues, Ana Cristina Cruz et Anete Abramowicz Familles noires africaines, migration et éducation de la petite enfance au Brésil Flavio Santiago, Artur Oriel Pereira et Daniela Carolina Ernst Collaborer avec des jeunes et des familles noires aux Etats-Unis et au Brésil. Patrimoine Africana et partenariat communautaire pour la justice éducative Melissa Speight Vaughn, Joyce E. King et Ivanilda Amado Cardoso Familles victimes de la violence dans des contextes militarisés à Rio de Janeiro Juliana Farias Les préjugés raciaux dans les familles et l'école aux Antilles des années 1950 aux années 1970 Karine Sitcharn L'expérience des mères autochtones en couple mixte face aux discriminations raciales vécues par leur(s) enfant(s) Claire Lajus La mobilisation des pères de familles populaires par les enseignant·e·s : des effets sur les mères qui interrogent l'idéal égalitaire Chloé Riban et Camille Noûs VARIA L'emphase dans les entretiens des éducateurs de l'enfance avec les parents : une perspective d'analyse des interactions Marianne Zogmal

04/2024

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Photographes

Heartland. Terre de coeur

En 2023, Anne Rearick a passé plusieurs semaines en Auvergne, auprès de ses habitants, de leurs animaux et de leurs paysages. Sa photographie décrit l'expérience quotidienne des univers dans lesquels elle s'immerge et qu'elle célèbre avec délicatesse. "Dépourvue de tout projet englobant, elle permet à chacun de s'exprimer tour à tour avec des regards, des postures, des gestes, un mouvement et elle renoue précisément avec cette photographie profondément humaniste qui ne se regarde jamais le nombril, qui ne cherche pas son ego ou son identité mais va à la rencontre de l'autre, son égal" (Christian Caujolle). Que ce soit aux Etats-Unis, en Afrique du Sud, au Pays Basque, à Sète, dans Le Perche ou en Auvergne, elle porte ce même regard généreux sur les êtres pour saisir des images qui cherchent, avant tout, à exprimer le plaisir de l'instant et la qualité de la rencontre. Travaillant sur des sujets au long cours, Anne Rearick s'inscrit dans la grande tradition photographique documentaire, en s'attachant principalement au quotidien et à la ruralité. Cherchant une forme d'intemporalité, elle magnifie le banal en s'intéressant à la nature et à l'environnement des personnes qu'elle rencontre, tout en gommant les signes qui distraient les spectateurs de l'authenticité de sa narration. Elle s'immerge le plus souvent dans des lieux à forte identité, explorant la notion de communauté, centrale dans son travail. Clermont-Ferrand Massif central 2028, porteuse de la candidature de la ville et du territoire pour le titre de Capitale européenne de la culture 2028, initie une série inédite de livres photographiques nommée Traversée. Cette collection propose à des artistes d'explorer, de ressentir et d'observer le Massif central, tout en faisant la rencontre des hommes et des femmes qui animent ce territoire. S'inscrivant dans la lignée des itinéraires mythiques qui traversent le Massif central, à l'image du chemin de Stevenson ou de celui de Compostelle, Traversée incite les artistes à tracer leur propre parcours. Ces nouvelles voies constituent également une cartographie des émotions, révélant ce qui demeure habituellement invisible, et invitant à de nouvelles aventures pour renouveler notre vision de ce paysage vaste et diversifié qu'est le Massif central.

11/2023

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Pédagogie

Ce que l’école devrait apprendre à tous : Se connaître S’ouvrir Se relier

Partant de son expérience d'enseignant, de syndicaliste, d'expert, l'auteur revient sur l'histoire récente de notre système éducatif. Ilformule des critiques de notre école et propose de nouvelles voies pour qu'elles'ouvre enfin à la prise en considération de tous les élèves qui ne seretrouvent pas dans les contenus qu'on leur enseigne. Il propose des pistes pourque notre école tienne compte des bouleversements de la société française et dumonde. Il aborde la nécessité de mener un travail sur les finalités éducatives, sur la sélection des savoirs et sur l'exigence d'une éducation plus attentiveaux processus de formation de la personne. Devant l'ampleur des problèmes quenous devons affronter, l'école ne peut se contenter d'enseigner ce qu'elleenseigne depuis un siècle. Ces analyses et propositions se résumentdans le titre : se connaître répond au processus d'individuation qui permet à lapersonne de grandir en comprenant qu'elle n'est rien sans les autres et doncsans construire en chaque jeune un processus inséparable de socialisation quis'incarne dans l'ouverture aux autres et au monde. S'ouvrir et se relier, c'estrépondre aux défis nouveaux qui inquiètent les jeunes générations à justetitre : l'état de la nature, de la planète terre, le retour des nationalismesqui engendrent la guerre, les défis d'un développement moins fondé surl'exploitation de la planète et des hommes. Présentation de l'auteur Denis Paget a enseigné pendantplus de 40 ans. Il a assumé en parallèle diverses fonctions au sein du SNES-FSUcomme responsable des contenus d'enseignement et de la pédagogie et a déjà écritplusieurs ouvrages sur ce que l'école française enseigne et/ou devraitenseigner. En 2013 le ministre de l'éducation nationale de l'époque l'a nommémembre qualifié au Conseil Supérieur des Programmes pour cinq ans. Il aégalement travaillé comme expert en curriculum, dans divers pays d'Afrique, pourFrance Education International (FEI). Confronté au travail même d'écriture desprogrammes scolaires et du socle commun de connaissances, de compétences et deculture, chargé ensuite de mettre en oeuvre divers programmes pilotés parl'UNICEF de rénovation des curricula à l'étranger, sa pensée sur l'école s'estprogressivement enrichie. Ce livre en est le témoignage.

06/2024

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Littérature étrangère

L'ombre

Alors que la dictature est encore debout dans son pays de l'Est européen, le personnage principal, un cinéaste plus ou moins raté, bénéficie de temps à autre du privilège d'être envoyé en mission à Paris. A chacun de ses retours de la Ville-Lumière, il est tenu de rendre des comptes à ses amis restés, eux, en deçà des cercles de l'enfer. Cette métaphore dantesque n'est pas déplacée, s'agissant du contenu de l'oeuvre, mais aussi et d'abord de son destin : rédigé dans une version semi-codée en 1984-86, le manuscrit fut déposé dans un coffre de banque à Paris, ordre étant donné à l'éditeur de le publier aussitôt en cas d'" accident " survenu à l'écrivain. D'une certaine façon, l'oeuvre avait franchi la frontière de l'enfer en lieu et place de son auteur. Mais le roman ne se limite pas aux variations sur ce premier argument. En Occident, le narrateur découvre de manière graduelle qu'il n'appartient pas vraiment au monde des vivants, qu'il est " gelé " par la mort dont le royaume s'étend à l'Est. La brièveté et les conditions de son séjour, l'angoisse du retour ne lui permettent pas le réchauffement espéré : il lui faut repartir s'enfermer dans son pays, regagner son cercueil, comme les personnages des ballades anciennes (on pense à Konstantin et à sa soeur Doruntine dont le thème devient de plus en plus présent au fil des pages). Ce roman est le roman du franchissement de l'impossible frontière : dépassement de la mort, rêve de réincarnation _ aspirations qui ont obsédé l'humanité depuis les origines. A ceci près qu'elles sont traitées ici dans le décor de la vie moderne : avions, cafés, boîtes de nuit, ambassades, soirées mondaines, rues, chambres d'hôtel, téléphone, etc _, tout en conservant la dimension tragique des schémas narratifs d'autrefois, quand les héros remontaient des enfers entre les serres d'un aigle, et non pas à bord d'un vol Tirana-Paris... Le thème de l'isolement d'un pays, de ses habitants, de l'artiste doublement solitaire, est traité ici dans une dimension quasi cosmique, majestueuse, qui n'est pas sans évoquer, au fur et à mesure que le roman s'élève de la quotidienneté, certains accents bibliques.

12/1994

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Philosophie

Ethique de la différence sexuelle

L'homme et la femme demeurent plus étrangers l'un à l'autre que ne le sont à chacun l'animal, la plante, la pierre, l'univers, les dieux. Cet irréductible de l'un à l'autre s'oublie sans cesse et s'organise en mondes bâtis dans la méconnaissance. Le langage, les échanges en général fonctionnent comme si ces deux moitiés du monde se connaissaient, se parlaient, se partageaient. A peine se font-elles signe de chaque côté d'un miroir qui n'appartient ni à l'une ni à l'autre, d'un abîme infernal ou céleste, d'une proximité que plus rien ne signifie. A moins qu'elles ne se détournent délibérément l'une de l'autre, ou ne tentent de se détruire dans le vertige de quelque renversement dialectique. Ni la femme ni l'homme n'ont construit un territoire qui leur permette d'habiter et cohabiter leur corps, leur chair, de s'étreindre, s'aimer, créer ensemble. Mais la constitution d'une éthique sexuée est toujours reportée à plus tard. Elle emprunte d'étranges détours. S'arrête à l'écologie animale, considère le sexe des végétaux, analyse le comportement de nos cellules, s'efforce de connaître toutes espèces ou genres de mêmes et d'autres selon la taille, la forme, la couleur, la quantité, le nombre... Tout, sauf ce si proche de nous que nous ne le percevons pas et que, le touchant, nous n'abordons souvent qu'à notre nuit. Tant nous fait défaut ce qui dit nos puissances sensibles, leur architecture, leurs abords, leurs seuils, leurs passages du plus intime au plus lointain, en nous, entre nous. La différence sexuelle comme enjeu théorique et pratique est encore abandonnée aux sciences et techniques " secondes " : médecines, arts, modes. Restaurations, reproductions, voiles, masques d'un original qui reste dans l'ombre, et qui vaut d'être interrogé avant d'être imputé à Dieu, ou quelque Autre qui nous fait loi. Qui suis-je ? Qui es-tu ? En quoi consiste l'insurmontable de notre différence ? Quelles sont nos conditions de possibilité de vie, de beauté, de raison commune ? Ces questions s'imposent à notre époque. Mais elles suscitent les polémiques et les refus de qui se veut, se croit, ou s'ignore monopole d'une " philosophie première " - Vérité.

02/1997

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Ethnologie et anthropologie

VIH/sida : l'épidémie n'est pas finie

40 ans après sa découverte, le VIH circule toujours et 36 millions de personnes en sont mortes. Si les traitements antirétroviraux permettent désormais de vivre avec la maladie, on compte toujours un million de décès chaque année dans le monde. Les nouvelles contaminations ne cessent pas et la maladie reste celle des minorités et des sociétés vulnérables. En pleine pandémie de Covid-19, la réalité de l'épidémie du sida est présentée dans une exposition au Mucem, qui retrace son histoire sociale, et dont ce livre, en co-édition avec le Mucem se fait l'écho. Son apparition et sa propagation dans les sociétés contemporaines ont provoqué des bouleversements intimes et sociaux, révélé des fractures et suscité des luttes historiques. Notre société porte les héritages de ces luttes, mais aussi les persistances des disparités engendrées ou révélées par le VIH/sida. Les luttes se poursuivent, pour briser le silence, éviter les nouvelles contaminations et réduire les inégalités, notamment en termes d'accès aux traitements. L'exposition s'appuie sur le riche fonds d'objets et d'archives du Mucem, constitué dans les années 2000 par le biais d'une enquête ethnographique menée sur le thème de " l'histoire et des mémoires des luttes contre le sida " qui a permis la collecte de nombreuses traces de ces luttes, en France, en Europe et en Méditerranée. Des banderoles, tracts, affiches, revues associatives, brochures de prévention, vêtements, badges, rubans rouges, boîtes de médicaments, photographies et oeuvres d'art ont été portés à l'inventaire (soit 12 000 pièces). Le Mucem a conçu cette exposition en étroite collaboration avec des soignants, des personnes vivant avec le VIH, des chercheurs et des militants. Le catalogue de l'exposition est donc nourri du fonds iconographique dense constitué par le musée, autant que des réflexions partagées et du processus collaboratif qui a permis la conception de l'exposition " VIH/sida : l'épidémie n'est pas finie ! ". Le sommaire du catalogue de l'exposition articule une histoire subjective de l'épidémie avec plusieurs récits de la collecte, pour permettre aux lecteurs et lectrices d'entrer dans un dialogue entre le point de vue des acteurs et celui du musée. Il a l'ambition de dresser un bilan des conséquences sociales de l'épidémie et des luttes qui lui sont opposées, pour inscrire cette histoire dans un cadre patrimonial et questionner la place de son héritage

11/2021

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Thèmes photo

Antoni Campañà : Icônes cachées. Les images méconnues de la guerre d'Espagne (1936-1939)

Antoni Campanà i Bandranas (1906-1989) est l'un des plus grands photographes catalans. A la fois républicain et catholique, il a renseigné au plus près les trois années de guerre en Catalogne, en travaillant notamment pour la presse anarchiste puis comme chauffeur pour l'armée de l'air. Après la victoire du franquisme, Antoni Campanà dissimule ce précieux témoignage, sans toutefois le détruire. Ce n'est qu'en 2018 que sa famille découvre près de 5 000 photographies dans deux fameuses " boîtes rouges " , où tous les épisodes de la guerre d'Espagne, à Barcelone et en Catalogne républicaine se trouvent représentés : depuis le coup d'Etat raté et la révolution anarchiste de 1936, jusqu'à la victoire de Franco et les routes de l'exil vers la France en 1939. Le travail de Campanà met en lumière la complexité du conflit et des tensions croisées qui éclatent à l'été 1936, et qui finiront par entraîner l'Europe dans la Seconde Guerre mondiale. Partant du principe que la guerre est l'expérience la plus absolue, il en relève les contradictions, sans faire de concessions à la propagande d'aucun parti, et en se plaçant, pour chaque cliché, dans une recherche esthétique exigeante. Là où il y a destruction, il cherche la vie ; là où il y a l'euphorie des uns, il montre la terreur des autres. Parmi les ruines de Barcelone bombardée, il dessine ainsi le portrait de l'âme humaine. Il photographie aussi bien les églises détruites par les miliciens anarchistes que les troupes fascistes italiennes, maures et nazies allemandes victorieuses défilant à Barcelone en 1939 ou, simplement, ce qui fait la vie quotidienne des Catalans en guerre, ou enfin les réfugiés. Il parvient ainsi à tisser une immense tapisserie des multiples facettes d'un conflit total, d'où, finalement, naîtra la photographie de guerre moderne. L'artiste connaissant parfaitement les décors et les personnes qu'il met en scène, son regard manifeste une complexité qui oblige à réfléchir et à se positionner à travers une oeuvre beaucoup plus nuancée que celle d'autres grands noms de la photographie, présents dans les mêmes rues et fronts de bataille. Ce catalogue présente un ensemble de plus de 150 oeuvres du photographe, dont beaucoup inédites, et un matériau historique (documents iconographiques, objets...) nécessaire à la compréhension globale de cette période dramatique de l'histoire de l'Espagne.

06/2023

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Monographies

Eloge de la lumière. Pierre Soulages - Tanabe Chikuunsai IV, Edition bilingue français-anglais

Captant la clarté jaillie de la nuit, certaines oeuvres, d'une beauté unique, révèlent et enchantent les couleurs de l'ombre. Les collections de la Fondation Baur, musée des arts de l'Extrême-Orient, regorgent de ces perles rares, attirant visiteurs du monde entier. Au sein des vitrines dédiées aux grès chinois de l'époque Song (960-1279), les bols tenmoku aux revêtements irisés, parcourus de "fourrures de lièvre" , de "gouttes d'huile" en sont d'extraordinaires témoignages ; plus proche dans le temps, au sein de l'ensemble exceptionnel de porcelaines chinoises monochromes des XVII et XVIIIème siècles, on peut aussi découvrir les "poussières de thé" ou les "noirs miroirs" aux reflets ondoyants. Dans les espaces aux éclairages tamisés dévolus à l'art japonais, nombre des objets réunis par Alfred Baur condensent une esthétique du demi-jour, si justement célébrée par le romancier Tanizaki Junichiro dans son incontournable Eloge de l'ombre. Ainsi le noir profond des objets en laque en particulier - fourreaux de sabres, boites à thé, à encens, écritoires - aux surfaces ciselées, polies, ajourées, attise poudres et fils d'or, incrustations de métal, de nacre ou d'émaux. C'est dans le sillage de cet héritage en clair-obscur que la Fondation Baur a souhaité accueillir le temps d'une exposition quelques-uns des chefs-d'oeuvre du maitre des "noirs lumière" , Pierre Soulages. La complicité de son art nouée avec "l'épaisseur du silence" attachée selon les mots de Tanizaki, dans la culture visuelle de l'archipel, aux "couleurs des ténèbres" , quoique purement contingente n'en est pas moins manifeste. Ses oeuvres ont parfois suscité des rapprochements avec la calligraphie ou la laque et pourraient aussi dialoguer avec la "peinture de l'envers" (urazaishiki) ; l'objet de cette exposition est de proposer une autre rencontre avec le Pays du soleil levant, née cette fois dans les lignes érigées, le son et la lumière perçant des forêts de bambous ; à la "sculpture abstraite" née selon Pierre Soulages de l' "écriture des branches dans l'espace" , répondent les tiges et les noeuds du bambou modelé en clair-obscur par un artiste d'exception, Tanabe Chikuunsai IV. Héritier de traditions et de techniques ancestrales, quatrième de sa génération, il travaille le végétal d'un regard neuf, sculptural et lumineux.

11/2021

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Littérature française

Un aussi long voyage

"Il pensa au sable brûlant d'Egypte, à ces coffres funéraires qu'il avait laissés à Marseille sous la garde d'un ami à moitié malhonnête, mais enfin, il fallait se fier aux hommes de temps à autre et celui-ci avait peut-être assez d'honneur dans la filouterie? ; et puis, n'avaient-ils pas partagé tout dans le désert... De ces coffres peints Liam de Wick et cet ami espéraient, sinon la fortune, quelque aisance. Liam avait en outre dans ses poches des bijoux d'or, aussi étranges que beaux et, dans un sac de cuir à la selle de son cheval, un fort rouleau de papyrus qui, si l'on avait voulu le dérouler, aurait demandé le parquet d'une galerie dans toute sa longueur. Certes, pas une Parisienne ne songerait à se parer de ces bijoux étranges, alors qu'ils plairaient à coup sûr à quelque savant riche, qui sait, plus intéressé encore par le rouleau que Liam n'était jamais parvenu à dérouler tout à fait et qui, de toute façon, était promis? ; mais il envisageait aussi de produire aux yeux des amateurs de petites effigies de faïence fort étranges, une statuette de bois fruitier de neuf pouces représentant un homme nu, le sexe circoncis, en position de marche, raide, la tête haute, coiffé au bol de cheveux noirs, saisissant de vérité? : le serviteur d'un dieu sans doute, remonté du fond des âges. Cette statuette se trouvait dans cette même sacoche avec le rouleau et des châles brodés, de petites boîtes à onguent, bien curieuses, parfois sexuées elles aussi, avec précision. Liam de Wick comptait sur la lubricité des hommes. Il avait appris cela au Caire, entre autres choses, mais il était demeuré le jeune homme au beau visage, aussi pauvre que libre, riche d'avenir seulement, qui chevauchait, il y avait quatre ans à peine, sur la falaise de ce pays de Wick qui l'avait vu naître noble et sans fortune, un garçon de seize ans assez aventureux pour franchir des montagnes, traverser des mers, des déserts et faire amitié, au jour anniversaire de ses vingt ans, autour d'un feu bohémien sans crainte aucune. C'est qu'en quatre années il en avait tant vu qu'il craignait moins celui qui n'a rien que celui qui a déjà beaucoup et en veut davantage encore."

02/2019

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Bricolage et création

Escape games à créer

La pratique de l'escape game ne cesse d'augmenter. Beaucoup de salles ont ouvert leurs portes ces dernières années en France. Sympa ! Mais encore mieux d'imaginer l'un de ces fameux jeux d'évasion et de le réaliser soi-même à la maison. Efficace pour animer un anniversaire ou tout simplement une journée pluvieuse entre copains et copines ! Ce livre propose à ses lecteurs 6 mondes imaginaires, avec un mode d'emploi clé en main et de nombreuses autres pistes. Scénarios, énigmes et accessoires Pour créer un escape game, on commence toujours par le scénario : le premier chapitre est consacré à cette mise en route. On y apprend aussi comment parfaire son costume de maître du jeu. Ensuite, il faut des énigmes ! on en trouvera une vingtaine aussi amusantes à créer qu'à résoudre. Et, comme il n'y a pas d'escape game sans beau décor, on découvrira comment fabriquer de jolies cachettes et proposer de chouettes trésors. Au final, les 4 copains, qui se répartissent les activités, donneront le mode d'emploi pour mettre en scène toutes ces créations et s'échapper des griffes des super-vilains, des sorciers, des pirates, des zombies ou sauver des elfes et des archéologues... Inventivité, fantaisie, débrouille et méthode Avant de se lancer dans l'aventure, les jeunes concepteurs doivent inventer des messages tous plus mystérieux les uns que les autres. Ils apprendront à masquer les informations avec des cartes, des odeurs, des liquides, des colliers, des puzzles, des blasons, des roues, des dés ou des pierres... et à imaginer des cachettes dans des ballons, dans des oeufs, sur des miroirs ou des mouchoirs, dans des boîtes magiques ou des pots repoussants... Action et réaction : une façon de doubler le plaisir ! Pour une convivialité sans équivalent Les jeux d'évasion exigent une solidarité sans faille. Pour s'échapper de situations compliquées, il faut activer ses méninges tous ensemble ! Partage et réflexion sont demandés à chaque participant. Avec frissons et rigolades au programme. Et, quand on les conçoit à la maison, rien n'empêche d'embarquer son (ou sa) meilleur(e) ami(e) dans la confidence. De quoi occuper de longs après-midi pluvieux avant de faire vivre à ses copains et copines de belles aventures. Petite mention spéciale pour les animateurs de centre aéré qui apprécieront eux aussi !

04/2023

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Littérature française

Une semaine de vacance

Cette année, pour les congés payés, j'ai décidé de m'ennuyer. Si l'on ne s'ennuie pas, le temps passe vite, et deux semaines, c'est si court ? ! Mais s'ennuyer, c'est ruminer le temps, le malaxer, l'étirer comme une pâte, comme une gomme extensible. C'est profiter de chaque grain de sable. C'est pour cela que je préfère ne pas parler de vacances au pluriel, un mot qui - tout comme le mot loisirs évoque précisément l'absence de loisir, d'oisiveté -, un mot, donc, qui renvoie lui aussi à un temps plein, meublé d'activités riches et variées, précisément le contraire de la vacance, c'est-à-dire du bienheureux vide. J'ai toujours admiré cette racine, mère d'une riche famille ? : vacuité (quelle rime merveilleuse à fatuité? ! ), vacuole (l'un des constituants de nos cellules, donc de notre être, serait le vide...), vacation, vacant, sans oublier ce "? vacuum ? " étrange que je trouvais, enfant, sur certains produits emballés sous vide ou encore, si ma mémoire est bonne, sur ces ingénieuses boîtes en matière plastique produites par une firme américaine au nom imprononçable spécialisée dans la démonstration à domicile." Enfin réédité, revu par l'auteur, l'inclassable premier roman de Daniel Charneux, qui avait connu un beau succès lors de sa publication en 2001. A l'approche de l'an 2000 et de la quarantaine, Jean-Pierre Jouve part sac au dos pour " une semaine de vacance " sur les chemins de la Creuse. " Vacance " au singulier, car, au contraire de ceux qui remplissent leurs congés d'activités nombreuses et distrayantes, lui-même recherchera le vide, c'est-à-dire l'occasion de faire le point sur sa vie : pourquoi Odile l'a-t-elle quitté ? Par quelle action d'éclat pourrait-il la reconquérir ? De marches solitaires en rencontres, de contemplations paysagères en méditations décalées sur l'humain et ses étrangetés, nous croyons mettre nos pas dans ceux d'un philosophe désabusé et découvrir avec lui un département a-touristique, jusqu'au coup de théâtre final... Daniel Charneux construit depuis plus de vingt ans un univers romanesque qui alterne entre fictions pures et exploration de destinées réelles (Marilyn Monroe, Lady Jane Grey, le moine japonais Ry ? kan ou Steve Prefontaine. Il est titulaire de nombreux prix littéraires, a été finaliste du prix Rossel et figure dans la collection patrimoniale Espace-Nord.

06/2024

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Romans historiques

Le Chevalier noir et la Dame blanche Tome 2 : La marque du temple

Le jour de la Saint-Jean-Baptiste, à huit jours des calendes de juillet, en l'an de disgrâce 1348, la Bête immonde à la face hideuse nous avait saisi la main. Le Mal noir rôdait autour de nous depuis trois ans, entraînant dans son sillage criminels et innocents. La pestilence ravagea la baronnie, la comté de Pierregord et les royaumes les plus lointains de l'Occident à l'Orient. Du Sud au Nord. En moins d'un an un feu sur trois disparut à tout jamais. Simple écuyer du baron de Beynac, je franchis les quelques lieues qui nous séparaient de sa seigneurie de Commarque pour rejoindre enfin, par des voies souterraines, ma douce mie Isabeau de Guirande et poursuivre mon enquête criminelle. Après avoir risqué ma vie et celle de mes compains de route à moult reprises, et franchi des obstacles que nous pensions insurmontables, mon fidèle ami, Arnaud de la Vigerie, disparut dans d'étranges circonstances. Je pris le commandement de la place à charge de la mieux remparer pour déboter un assaut anglais. En poursuivant mes investigations sur l'origine criminelle de la pestilence, je fus à nouveau victime de tentatives de meurtre et me heurtai à une épouvantable conspiration du silence. D'aucuns la baillèrent de leur vie dans d'atroces souffrances pour m'avoir mis sur la voie d'un incroyable secret. Alors que j'envisageai de signer le pacte du Diable avec la trop belle châtelaine de Guirande, l'épouse du baron de Beynac, j'appris trois nouvelles stupéfiantes. Des pans entiers de ma vie vacillèrent alors. De grâce, aidez-moi à trancher les têtes de l'Hydre de Lerne et à percer le mystérieux secret de l'Ordre du Temple. Pour découvrir l'emplacement du fabuleux trésor des hérétiques albigeois. Caché depuis plus d'un siècle. Bertrand Brachet de Born "Chevalier bachelier" "A nouvel éditeur privilège de la fraîcheur, pour un roman qui n'a rien d'un produit formaté. L'auteur a pris le temps de s'imprégner de la grande et de la petite histoire et de la langue occitane, pour mieux les oublier et les réinventer avec une spontanéité et une verdeur de langage qui font tout le charme, la fluidité et l'originalité de son livre. A suivre". Historia juillet 2006

01/2020

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Histoire ancienne

Nouvelle histoire de la guerre du Péloponnèse. Tome 1, Le déclenchement de la guerre

Premier d'une série de quatre ouvrages consacrés à l'histoire de la guerre du Péloponnèse (431-404 av. J. -C.), ce livre étudie les causes du conflit et prend le contre-pied de la thèse de Thucydide. Dans les cinq parties qui composent l'ouvrage, Donald Kagan examine le fonctionnement institutionnel et informel des systèmes d'alliance en place et retrace l'histoire de la constitution de l'alliance spartiate et de la ligue de Délos (1). Puis, il restitue le contexte troublé du milieu du ve siècle en rappelant les événements de ce qu'on a appelé la "première guerre du Péloponnèse" (vers 460-445) et de la paix de Trente Ans (2 et 3), jusqu'aux trois crises de l'année 433 (l'affrontement entre Corcyre et Corinthe autour d'Epidamne, le siège de Potidée, le "décret de Mégare") qui allaient précipiter les deux blocs dans la guerre (4). Une série de conclusions (5) examinent et critiquent les différentes thèses sur les causes du conflit, et notamment celles de Thucydide sur "la cause la plus vraie" , sur la responsabilité de Périclès et sur l'inéluctabilité de la guerre. Restituant, à chaque fois que les témoignages littéraires et épigraphiques le permettent, le lien entre les affaires intérieures, l'organisation constitutionnelle et la politique étrangère des cités concernées, Donald Kagan examine à nouveaux frais la question des origines et des causes de la guerre du Péloponnèse en se concentrant sur cette question : la guerre était-elle inévitable ? Thucydide pensait qu'elle l'était. L'organisation argumentative, les antilogies, le choix et l'ordre d'exposition des discours rapportés, les éléments passés sous silence et la construction narrative, tout dans le texte de Thucydide est fait pour ne laisser aucune alternative à la guerre et nous convaincre de son inéluctabilité "à partir du moment où on avait permis à l'empire athénien d'exister" . Kagan pense que le conflit n'était pas inévitable et sa démonstration fait de ce grand livre d'histoire un manuel de sciences politiques : il contribue à éduquer et à aiguiser notre regard pour lui apprendre à discerner toutes les voies, toutes les bifurcations, toutes les possibilités qui permettent à des sociétés différentes, concurrentes, voire rivales, de rester dans la politique et d'éviter d'avoir à la continuer "par d'autres moyens" .

11/2019

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Montagne

Toujours y croire. La mère d'Alex Honnold raconte

Epouse et mère. Professeure et musicienne. Marathonienne et grimpeuse. A soixante-six ans, la mère d'Alex Honnold, Dierdre Wolownick, est devenue la femme la plus âgée à gravir la paroi d'El Capitan dans le Yosemite. Dans ce récit autobiographique où elle raconte son voyage intime, cette performance sportive apparaît comme le fruit d'une longue histoire de courage et de persévérance. Elevée sous l'oeil vigilant d'une mère autoritaire, Dierdre comprend très tôt que les projets formés par ses parents pour son avenir ne sont pas ce à quoi elle aspire. Plus tard, elle croit trouver une échappatoire dans une histoire d'amour romantique, riche de nouvelles expériences qui lui ouvrent les yeux sur le monde. Hélas, elle découvre bientôt que son mari n'est pas l'homme doué pour le bonheur qu'il semblait être au premier abord. S'adaptant de son mieux, Dierdre jongle entre son métier et l'éducation de ses deux jeunes enfants, chez qui elle encourage la hardiesse et la confiance en soi. Elle se réjouit de voir que Stasia, sa " petite dame ", se donne pour mission de veiller sur son petit frère et observe avec stupéfaction qu'Alex commence à grimper avant même de marcher à quatre pattes. Après des années d'un mariage éprouvant, conclues par un divorce, Dierdre trouve l'inspiration dans les passions de ses enfants, désormais adultes, et découvre en elle-même des ressources insoupçonnées. A l'instigation de Stasia, elle se met à la course à pied à l'âge de cinquante-quatre ans et prend part à plusieurs marathons. Quatre ans plus tard, Alex l'emmène faire ses premières voies de rocher. Ce sera une révélation. Dans ce nouvel univers, elle trouve amitié et soutien au sein de sa " tribu " de grimpeurs et s'adonne à sa nouvelle passion jusqu'à son ascension record d'El Cap avec son fils. La jeune épouse désorientée et la mère débordée mais solitaire est devenue une sportive d'âge mûr et sûre de soi. En narrant son parcours, Dierdre entraîne le lecteur dans les grands espaces où elle a puisé une force nouvelle, renoué avec le bonheur et découvert un sentiment de communauté - pour entamer une vie d'apprentissage, d'acceptation et d'enthousiasme.

10/2020

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Critique littéraire

Un tour de France littéraire. Le monde du livre à la veille de la Révolution

Spécialiste des Lumières, Robert Darnton a développé une approche anthropologique par le biais de l'histoire du livre et de la lecture. Pour ce faire, il a puisé dans un fonds inédit, les archives de la Société typographique de Neufchâtel, fondée en 1769 - une correspondance de 50 000 lettres, les états des stocks, les pièces comptables, les livres de commandes qui recréent l'univers du livre, des imprimeurs, colporteurs, libraires et lecteurs pendant les vingt dernières années de l'Ancien Régime. Or, il s'y trouve le carnet tenu au jour le jour par un commis voyageur, Jean-François Favarger, qui entreprend, pour la STN en 1778 et pendant plusieurs mois, un tour de France littéraire en rendant visite aux libraires (un quadrilatère de Pontarlier et Besançon jusqu'à Poitiers et La Rochelle puis Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Marseille, retour par Lyon et Bourg-en-Bresse). Il prend des commandes, classe les libraires en partenaires fiables ou aventuriers mauvais payeurs, affiche des valeurs calvinistes rigoureuses (se défier d'un libraire catholique, bon bougre mais qui a trop d'enfants et conséquemment ne se concentre pas assez sur son commerce). Il négocie des traites ou des échanges d'ouvrages publiés par la STN contre d'autres succès imprimés par les libraires-éditeurs et livrés dans des balles de feuilles non reliées et mélangées avec des ouvrages édifiants et autorisés car le commerce porte sur des textes soit censurés, soit interdits puisque piratés en violation du privilège des éditeurs parisiens ; enfin, il évalue les risques des voies empruntées par les colporteurs-passeurs à la barbe des douaniers ou avec leur complicité, tant la corruption règne. Cette chaîne du livre, depuis les entrepôts de la STN jusqu'aux mains des lecteurs, permet enfin d'évaluer ce que furent à la STN les meilleures ventes des Lumières en dehors des élites politiques et sociales : Anecdotes sur Mme la comtesse du Barry de Pisandat de Mairobert ; l'An 2440 de Mercier ; le Mémoire de Necker ; La révolution opérée par M. de Maupeou de Mouffle d'Angerville ; l'Histoire philosophique de l'abbé Raynal, loin devant La Pucelle d'Orléans de Voltaire. Il s'agit donc ici d'un livre essentiel à la compréhension des Lumières et des origines culturelles et intellectuelles de la Révolution.

11/2018

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Littérature française

Guang-gong dit oui

Les maths, c'est du chinois ! Et les maths en chinois, alors qu'est-ce que c'est ? On a là, raconté de façon très drôle et avec une pointe d'autodérision, l'itinéraire original d'une jeune femme brillante qui met toute son opiniâtreté à venir à bout d'une équation à plusieurs inconnues que nul n'a encore résolue. " La seule véritable aventure, c'est de tout laisser. Un aller sans retour et sans savoir où l'on va. Lâcher prise, se laisser porter, abandonner toute détermination, et le plus difficile, s'y complaire. Déposer les armes devant l'angoisse des lendemains, comme un ultime combat contre soi-même. Voilà, c'est ça, vaincre en déposant les armes. C'est dans cet état d'esprit que j'ai débarqué à Taiwan avec l'idée saugrenue de faire des mathématiques en chinois. " C'est ainsi que Charlotte Pollet nous présente la démarche qui va la conduire, à travers mille difficultés et péripéties – arguties administratives, problèmes d'intercompréhension, enseignement des mathématiques selon des voies inhabituelles et dérangeantes pour un Occidental, acclimatation parfois difficile au pays et aux modes de vie, rencontre avec un Taïwanais et mariage, grossesse au moment de la préparation des examens et du passage des épreuves – jusqu'au dénouement heureux final. Pourquoi ce titre Guang-Gong dit oui ? C'est que Charlotte, lorsqu'elle est à Taiwan, s'immerge complètement dans les coutumes et les croyances du pays. " Un ami taïwanais fervent taoïste m'indique qu'il me faut passer par le temple pour éviter un accident inhérent à mon année de naissance. " Elle se rend donc au temple et on lui indique que Guang-Gong est la divinité la plus adéquate pour livrer des augures dans son cas. " Je demande si mon entreprise à Taiwan va réussir tout en détaillant bien qui je suis et je pioche ensuite au hasard une baguette numérotée dans un imposant cylindre en bois. J'obtiens le numéro soixante. Et on me donne un long ticket rose de papier fin numéroté soixante sur lequel figure la réponse du dieu. L'officiant m'indique que toutes mes entreprises, thèse, études, mariage, enfant, tout, absolument tout... sera une réussite et que très rarement Guang-Gong donne des avis si positifs et si enthousiastes. " Dans les moments de stress ou de découragement, ce ticket rose deviendra pour elle un talisman.

02/2019

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Droit

Ohada. Traité et actes uniformes commentés et annotés

Le droit Ohada est un droit ambitieux : droit uniforme, commun à dix-sept Etats parties, il vise à offrir aux acteurs économiques locaux et aux investisseurs étrangers un cadre juridique moderne et stable pour favoriser les investissements et le développement économique de ces pays d'Afrique sub-saharienne. Aujourd'hui, ce sont 9 actes uniformes qui ont été adoptés en application du traité Ohada signé en 1993. Relèvent désormais du droit uniforme : le droit de l'arbitrage, le droit commercial, le droit des sociétés commerciales, GIE et des sociétés coopératives, le droit comptable, le droit des sûretés, les voies d'exécution et les procédures simplifiées de recouvrement des créances, les procédures collectives d'apurement du passif et le droit du transport de marchandises par route. Au-delà des textes, ce droit vivant — 4 de ces actes uniformes ont d'ores et déjà été révisés — doit également être interprété et mis en application de manière uniforme. L'Ohada, à côté du Secrétariat permanent, s'est dotée pour cela de deux institutions essentielles : une école de formation, l'Ersuma, et une Cour commune de justice et d'arbitrage, juge de cassation commun dans tous les litiges nécessitant l'interprétation et l'application des dispositions uniformes. L'édition 2016 du "code vert" intégrait déjà en un seul ouvrage le Traité, les règlements de procédure et d'arbitrage de la CCJA et les 9 actes uniformes, à jour des réformes de 2014 et de 2015, commentés et annotés par des universitaires reconnus. Les commentaires permettent d'éclairer le sens des dispositions et d'en restituer le contexte et la portée. Les annotateurs veillent à présenter la jurisprudence de la CCJA et des juridictions nationales africaines pour faire connaître l'interprétation de ces textes par les juridictions compétentes. Grâce à la diversité des sources présentées (textes officiels, jurisprudence, doctrine), l'ouvrage pourra être utile aussi bien à celui qui découvre le droit uniforme qu'au praticien qui cherche les informations les plus complètes sur le droit des affaires africain. La présente édition du code intègre les textes adoptés en 2017 et entrés en vigueur pour l'essentiel, à savoir : - les Actes uniformes relatifs à la comptabilité et à l'information financière, à l'arbitrage et à la médiation ; - le Règlement d'arbitrage de la CCJA ; - le Règlement relatif aux pratiques des professionnels de l'audit et de la comptabilité ; - la Décision fixant les tarifs des actes du greffe de la CCJA.

01/2018

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Religion

Les cathos. Enquête au coeur de la première religion de France

On les croyait en voie de disparition, perdus dans une société non-croyante et vouée à la consommation, mais ils sont toujours là ! 56 % des Français se déclarent catholiques. Sur 65 millions d'habitants, 44 millions sont baptisés : le catholicisme demeure la religion de la majeure partie des Français. Si les catholiques vont de moins en moins à la messe, s'ils dépriment devant le mépris de leurs concitoyens, ils pratiquent leur foi différemment, sur Internet, lors de retraites spirituelles ou de pèlerinages. Des reportages vivants et variés qui montrent la diversité des fidèles, de leurs convictions, de leurs votes, de leurs engagements. De pèlerinages en groupes de prière, de soirées d'adoration silencieuse en concerts rock, Linda Caille a rencontré des geeks mais aussi des inconditionnels de l'action sociale, des accros à la messe en latin, des cathos des campagnes, des cadres du quartier des affaires de la Défense et les derniers prêtres-ouvriers. Des portraits émouvants et rares comme Claire qui vit en collocation avec des sans-abris à Grenoble ou cette grand-mère qui, lorsque la nuit tombe, part avec son déambulateur dans les couloirs pour cajoler ses copines de la maison de retraite, Des histoires surprenantes comme ces parents qui, médusés, regardent leurs adolescents se rendre à l'église avec leurs amis le dimanche soir pour une messe. Des parcours de vie étonnants comme ces jeunes prêtres en soutane qui relancent le patronage le mercredi pour les écoliers dans la banlieue lyonnaise. Une immersion surprenante dans une France où malgré les scandales pédophiles, le succès des mouvements scouts perdure. Si une majorité des manifestants contre la loi Taubira étaient catholiques, 40 % des fidèles étaient favorables au mariage des personnes de même sexe. Une enquête journalistique où Linda Caille décrit des citoyens qui retrouvent les racines de leur foi et de leur culture devant un islam revendicatif, des évangéliques en croissance et un gouvernement faisant à leur égard un usage maladroit de la laïcité. Entre volonté de reconquête et soif de spiritualité, les catholiques se renouvellent, sortent de leur mutisme et travaillent leurs manières de s'adresser à leurs concitoyens en utilisant les réseaux sociaux et les codes esthétiques actuels. Un pied dans leur société, l'autre dans leur Église, les cathos continuent de s'adapter et de surprendre.

02/2017

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Poésie

Le Printemps et le reste

Au début des années 1920, le monde se remet d'une guerre mondiale sanglante et d'une pandémie grippale encore plus meurtrière. Les milieux artistiques d'Europe et d'Amérique bouillonnent de créativité, explorent de nouvelles voies, discutent, échangent : les idées et les formes traversent régulièrement l'Atlantique. En 1922, Yeats obtient le Prix Nobel et Rilke publie les Elegies de Duino : la vieille poésie se porte bien. Mais c'est aussi l'année où Eliot fait paraître La Terre Vaine, ce sera une déflagration pour un médecin américain au mitan de sa vie, auteur de livres de poésie, il est aussi pédiatre et met les enfants au monde ; il s'appelle William Carlos Williams. Il répond à la charge poétique d'Eliot avec un livre fou, libre, inclassable : Le Printemps et le reste. Petit livre à la couverture bleue, imprimé à 300 exemplaires Dijon par l'imprimerie Darantière qui avait imprimé le Ulysse de Joyce quelques mois plus tôt. Aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands poèmes du XXe siècle, Le Printemps et le reste est un véritable manifeste pour l'imagination - un livre hybride où alternent des sections de prose et de vers libres, qui apostrophe le futur, mais avec les pieds campés dans le ici et maintenant. Il cristallise en déclarations dramatiques, énergiques et magnifiquement cryptiques la façon dont le langage recrée le monde. La poésie est faite de mouvement pour Williams, il désarçonne le lecteur - le terrifie dira Robert Creeley -, déjoue ses attentes, multiplies les chausse-trappes, plante mille questions et s'esquive sans apporter de réponses. Cela ressemble à de l'improvisation, c'est débridé, fou, solaire. Multiple et furieux. Amusé et insensé. Naufrages, meurtres mondiaux, déferlements de couleurs, la voix s'arrête et repart, navigue entre les blancs et les lacunes, commence à l'impromptu comme au milieu d'une conversation et se tait brusquement. Williams croit en l'imagination, mais l'imagination chez lui ne tourne pas le dos à la vie. Il propulse la poésie américaine dans une tension vivante du présent, et la conduit à un carrefour. Le carrefour de la modernité dont Le Printemps est le reste est la boussole espiègle et détraquée. La nouvelle traduction de Valérie Rouzeau rend toute la vivacité de ce livre majeur de la poésie américaine.

06/2021

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Sociologie

Psychologie collective et analyse du moi

L'opposition entre la psychologie individuelle et la psychologie sociale ou collective perd beaucoup de son acuité lorsqu'on l'examine de plus près. Sans doute, la première a pour objet l'individu et recherche les moyens dont il se sert et les voies qu'il suit pour obtenir la satisfaction de ses désirs et besoins, mais, dans cette recherche, elle ne réussit que rarement, et dans des cas tout à fait exceptionnels, à faire abstraction des rapports qui existent entre l'individu et ses semblables. C'est qu'autrui joue toujours dans la vie de l'individu le rôle d'un modèle, d'un objet, d'un associé ou d'un adversaire, et la psychologie individuelle se présente dès le début comme étant en même temps, par un certain côté, une psychologie sociale, dans le sens élargi, mais pleinement justifié, du mot. L'attitude de l'individu à l'égard de ses parents, de ses frères et soeurs, de la personne aimée, de son médecin, bref tous les rapports qui ont jusqu'à présent fait l'objet de recherches psychanalytiques, peuvent à juste titre être considérés comme des phénomènes sociaux, ce qui les met en opposition avec certains autres processus auxquels nous avons donné le nom de narcissiques, parce qu'ils sont caractérisés par le fait que la satisfaction de besoins et de désirs est recherchée et obtenue par l'individu en dehors et indépendamment de l'influence d'autres personnes. C'est ainsi que l'opposition entre les actes psychiques sociaux et narcissiques est une opposition qui ne dépasse pas les limites de la psychologie individuelle et ne justifie pas une séparation entre celle-ci et la psychologie sociale ou collective... La psychologie collective embrasse un nombre incalculable de problèmes et impose au chercheur des tâches innombrables, encore mal ou insuffisamment différenciées. La seule classification des différentes formes de groupements collectifs et la description des phénomènes psychiques par lesquels ils se manifestent exigent un énorme travail d'observation et d'exposition et ont déjà engendré une très riche littérature. Etant donnée l'étendue du domaine de la psychologie collective, j'ai à peine besoin d'avertir le lecteur que mon modeste travail ne touche qu'à quelques points, très peu nombreux, de ce vaste sujet. Il est vrai que ce sont là les points qui intéressent plus particulièrement la psychanalyse, dans ses sondages de l'âme humaine.

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Autres médecines douces

Défendez-vous !

Contre les virus et microbes, notre meilleure arme de défense est l'immunité. Dans ce guide pratique, toutes les clés pour se construire une immunité forte, globale et sur-mesure, et reprendre les commandes de sa santé, grâce à des programmes personnalisés englobant nutrition, micronutrition, compléments alimentaires et hygiène de vie. Face à la pandémie mondiale, le sujet de l'immunité revient brutalement sur le devant de la scène, alors même que l'intérêt pour l'immunité contre les agents infectieux était passé au second plan des recherches médicales depuis des années. Et comme bien souvent face à une situation ancienne qui se réactualise, toutes les attentes se sont portées sur la vaccination, qui nous a débarrassés des anciennes maladies infectieuses. Pourtant, d'autres voies, d'autres solutions s'offrent à nous. Pendant les vingt dernières années, les révolutions scientifiques ont révélé une vision intégrative, globale, holistique de notre corps. On a compris que l'immunité ne se limitait pas au système immunitaire, à ses organes, à ses cellules et à ses molécules : c'est tout notre être global qui est engagé dans ce combat contre les infections. Ainsi, notre réponse face au nouveau défi infectieux devrait être en grande partie nouvelle. C'est le propos de ce livre. Naturopathe et micro-nutritionniste, Bruno Mairet nous livre ici toutes les clés pour se construire une immunité forte et sur-mesure, et reprendre les commandes de notre santé. En s'appuyant sur la découverte des analyses biologiques modernes (microbiote, bilan de l'alimentation anti-inflammatoire, biologies des neurotransmetteurs...) permettant de mesurer les forces et faiblesses de son immunité, il est possible de mettre en pratique des programmes personnalisés englobant nutrition, micronutrition, compléments alimentaires et mode de vie. Des stratégies nouvelles pour une immunité totale et sur-mesure : - Comprendre le fonctionnement de notre système immunitaire, et la notion de terrain, et le rôle de l'hygiène de vie. - Les micronutriments essentiels pour stimuler notre système immunitaire, où les trouver, comment les assimiler correctement et s'en complémenter. - Le rôle central de l'intestin : tous les conseils pour en prendre soin au quotidien, se prémunir des dysbioses, et faire des bactéries ses alliées. - La neuro-psycho-immunologie pour un mental au top : des outils pour optimiser son énergie (le programme " chrononutrition "), gérer son stress, et favoriser son immunité. - L'alimentation-santé : l'assiette végétale et antioxydante, des programmes " bon gras " et " moins de sucre "...

09/2021

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Littérature française

La communauté inavouable

Il semble désuet de parler de communauté. Notion vague qui renvoie nostalgiquement à un passé lointain où des groupes restreints constituaient l'essentiel du fait social. Et les temps modernes témoignent ou paraissent témoigner non seulement de la perte définitive de l'idée de communauté, mais de l'oubli de ce qui s'est perdu avec cette perte et cependant de ce qui s'est maintenu dans cette perte même. Ce qui s'est maintenu et qu'il est nécessaire de redécouvrir, c'est une exigence ancienne et nouvelle qui concerne l'avenir. Qu'un écrivain, aussi important et, il faut le dire, aussi méconnu que Georges Bataille, ait été fasciné par cette recherche où se jouait, avec son propre sort, le destin de la communauté, du communisme et de la communication, voilà ce qu'on a en général négligé et que Maurice Blanchot, à partir d'un essai de Jean-Luc Nancy, s'est efforcé de retrouver, puis de mettre en lumière en montrant (en essayant de montrer) les voies qui nous ont été ouvertes par l'échec de plusieurs tentatives qu'il a suscitées et qui n'étaient pas destinées à réussir (Contre-attaque, Acéphale, le Collège socratique). Mais de quelle communauté s'agit-il ? Qu'est-ce qui se cache ou se dérobe sous ce nom de communauté ? Et comment un événement aussi singulier que celui de Mai 68 et aussi apparemment banal que la manifestation de Charonne peuvent-ils nous aider à poser cette question et à concevoir certaines réponses possibles ? Enfin, comment un récit, tel que celui que Marguerite Duras a intitulé La Maladie de la mort et qui semble, du moins à une lecture superficielle, le plus éloigné des enjeux dont nous apprenons ici à reconnaître l'importance, peut-il à son tour nous ouvrir des perspectives nouvelles, dans la mesure où il nous met en présence de la plus inavouable des communautés, par le biais d'une écriture surprenante où la communication littéraire s'expose en même temps qu'elle s'abolit ? Voilà quelques-unes des interrogations, parmi d'autres, que nous impose la lecture de ce livre. Car c'est finalement notre temps lui-même qui est interrogé dans son avenir menacé, avenir énigmatique où vacille la possibilité d'un futur. La Communauté inavouable est paru en 1984. La Maladie de la mort, de Marguerite Duras, est également disponible en numérique.

01/1983

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Exégèse

L'Evangile s'écrit au jour le jour. Entretiens

La France vit un stade avancé de la sécularisation qui conduit à un effacement de la culture chrétienne pour nos contemporains les plus jeunes. Nous pourrions sans doute généraliser ce constat à l'ensemble du monde occidental à la singularité américaine près. Loin de nous désespérer la perte du pouvoir politique de l'Eglise nous semble être une chance pour le catholicisme. Celle de montrer l'immense richesse de l'héritage chrétien : architectural, pictural, culturel, spirituel mais aussi moral. Tant d'acquis de la modernité lui sont redevables (attention aux déshérités, éducation, participation, ...) que nous n'avons pas à en rougir. Ces entretiens, entre un croyant qui s'interroge sur cette évolution et un prêtre qui réfléchit à l'exercice de son ministère, proposent d'explorer des voies pour vivre sa foi dans le monde d'aujourd'hui. Ils n'appellent pas à l'entre-soi dans un combat contre le monde moderne, tels des témoins d'un monde perdu qui chercheraient à construire une forteresse pour tenter de résister, même si parfois l'anticléricalisme ambiant pourrait l'expliquer. Il ne s'agit pas de renoncer à vivre sa foi mais de chercher à la vivre en vérité. Alors il faut sortir de la vision d'un Dieu punisseur, accompagné d'une armée de clercs scrutant nos moindres écarts au nom de dogmes assénés d'en haut sans considération de la réalité des vies. Néanmoins ces entretiens ne conduisent pas à tourner le dos à l'Eglise et aux dogmes, ni à renoncer au progrès moral. Mais l'intimité de la parole nous fera découvrir la vision d'un Dieu aimant. C'est le témoignage qui doit favoriser la conversion. La dynamique nouvelle et féconde impulsée par François nous a encouragé à organiser ces entretiens où nous nous interrogeons sur notre pratique chrétienne et sur le rôle du prêtre. Il s'agit de Retrouver la fécondité de la Parole qui montre un Dieu au service du relèvement de la vie. Bernard Laurent, Professor EMLYON Business School, occupe depuis 2004 le poste de conseiller scientifique et est membre du conseil d'administration de l'IRES (Institut de Recherches Economiques et Sociales). Il est vice-président délégué du Conseil Economique social et environnemental régional de l'Auvergne-Rhône-Alpes (CESER Auvergne-Rhône-Alpes) et également rattaché à l'institut de Recherches Economiques et Sociales

03/2023

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Critique littéraire

Pour une géographie littéraire

Depuis une vingtaine d'années, on a vu se multiplier les travaux consacrés à l'inscription de la littérature dans l'espace et/ou à la représentation des lieux dans les textes littéraires. Cet intérêt pour les questions de géographie littéraire se situe dans le contexte du "tournant spatial" qu'ont connu les sciences humaines et sociales, mais aussi dans l'évolution des genres littéraires, caractérisée par une spatialisation croissante des formes poétiques et narratives (poésie spatiale, récits d'espace...), et dans le développement de pratiques artistiques liées au site (Land Art, performance...). En proposant dans la première partie de cet ouvrage un panorama de ces travaux, Michel Collot, s'emploie à en définir les principales orientations, en distinguant approches géographiques, "géocritiques" et "géopoétiques", sans renoncer pour autant à les articuler pour constituer une véritable géographie littéraire" capable de rendre compte des différentes dimensions de l'espace littéraire : la référence à des lieux réels, la construction d'un "univers imaginaire" ou d'un "paysage" et la spatialité propre au texte. Il formule quelques propositions sur leur place et leur signification respectives, qu'il illustre dans la seconde partie de l'ouvrage par une série d'études situées à diverses échelles : celle de la production littéraire d'un continent à une époque donnée (l'Afrique noire postcoloniale), celle de l'oeuvre complète d'un auteur (Supervielle, Butor, Silvia Baron Supervielle, Pierre-Yves Soucy), celle d'un ouvrage particulier (de Claude Simon ou de Jean-Christophe Bailly), voire celle d'un ou deux extraits significatifs (Barbey d'Aurevilly). Pour explorer les multiples voies qu'une géographie littéraire est susceptible d'emprunter, il a tenu à la confronter à des genres divers : roman, nouvelle, poésie et récit de voyage, chacun d'eux appelant une approche différente. Les oeuvres retenues s'étendent sur une période qui va du milieu du XIXe siècle à l'époque contemporaine et elles permettront aussi bien de s'arrêter dans une région comme le Cotentin que de voyager de l'Europe à l'Amérique, en Afrique ou en Australie. Mais on s'apercevra que la localisation des contrées évoquées importe moins que les structures spatiales qui leur confèrent une valeur et une signification que chaque auteur interprète à sa manière à travers les images et les formes qu'elles lui inspirent.

04/2014

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Théâtre

Mises en scène d'Allemagne(s)

Depuis plusieurs décennies, la scène allemande est l'objet d'une fascination sans équivalent dans le monde. En France tout particulièrement : à peine remis de l'"éblouissement" (Roland Barthes) du Berliner Ensemble, le public a pu découvrir, dès les années 1970, une nouvelle génération de metteurs en scène qui renouvelait profondément les modes de travail et les enjeux de la création théâtrale. D'autres depuis ont suivi sans discontinuer, au point que l'exceptionnelle vitalité de ce paysage artistique apparaît toujours comme un modèle et un point de référence obligé. Pourtant, on pourrait reprendre mot pour mot, aujourd'hui, le jugement formulé par Bernard Dort en 1981 : "Sans doute une des raisons du rapport ambivalent que les Français ont au théâtre allemand vient-elle de leur méconnaissance ou, du moins, de leur connaissance fragmentaire, à éclipses, de celui-ci". Trente ans plus tard, en effet, ce que nous savons de ce théâtre reste parcellaire. Bien qu'il soit toujours plus présent sur nos scènes, il n'existe aucun ouvrage d'ensemble pour mettre en perspective les oeuvres de ses metteurs en scène, éclairer leurs choix et analyser leurs conditions de production. C'est ce manque que le présent ouvrage se propose de combler, avec une traversée de plus de quarante ans de créations théâtrales majeures, choisies parmi celles qui ont renouvelé les modes de travail et marqué les mémoires. Replacés dans leur contexte de production, examinés à partir d'enquêtes minutieuses dans les archives, les spectacles, étudiés selon les principes des "Voies de la création théâtrale", font l'objet d'analyses approfondies qui restituent toute la complexité de leurs enjeux et la variété de leurs modes d'élaboration. Réalisé par une équipe de chercheurs internationale, ce volume entend tout à la fois élargir le regard porté sur les scènes d'Outre-Rhin et lui donner une plus grande précision, par le croisement d'approches globalisantes et d'examens détaillés. On y trouvera donc aussi bien l'étude du paysage économique et institutionnel, un aperçu des modes de travail, l'histoire de certains établissements ou le parcours de quelques personnalités que la focalisation sur des réalisations emblématiques. De Stein à Ostermeier, de Grüber à Marthaler, de Peymann à Richter, de Zadek à Castorf, de Schleef à Pollesch, Rimini Protokoll et bien d'autres encore, ce sont ainsi deux générations de maîtres de la mise en scène dont les productions sont ici présentées.

01/2014

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Droit

L'état civil. Validité des actes étrangers, transcription, recours

Toutes les personnes sont amenées dans la vie courante à produire des actes ou des extraits d'actes d'état civil afin de prouver des liens familiaux ou d'établir la survenance d'événements comme la naissance, le mariage ou le décès. Un étranger ou une étrangère doit produire des documents d'état civil pour faire valoir son droit à entrer en France, à y séjourner, à s'y faire rejoindre par sa famille ou à acquérir la nationalité française... Or la présentation de documents d'état civil provenant de certains pays se heurte à une suspicion de fraude presque systématique de la part des autorités françaises qui condamne les requérants à renoncer à leur droit ou à s'engager dans une longue et complexe procédure contentieuse. Suspects encore : le Français ou la Française qui envisage d'épouser une étrangère ou un étranger car l'officier de l'état civil français cherchera à débusquer le mariage "blanc" ; si le mariage a été célébré à l'étranger par les autorités locales, sa transcription dans les registres de l'état civil français relève souvent du parcours du combattant. Cette note porte essentiellement sur l'état civil des étranger·e·s en France mais ce sujet ne peut pas être isolé. Il relève en effet d'abord des principes généraux qui s'appliquent à l'état civil de toute personne vivant en France. L'état civil des Français·es résidant hors de France ou des étranger·e·s qui acquièrent la nationalité française est aussi abordé ; leurs conséquences sont importantes, notamment en cas de mariage franco-étranger. Enfin, lorsqu'une personne obtient le statut de réfugié ou d'apatride en France, un nouvel état civil se substitue à l'état civil étranger. Avant de produire un acte d'état civil étranger aux autorités françaises, autant se prémunir le mieux possible de probables contestations en veillant à sa légalisation (pour les pays où elle est requise) et à sa conformité aux formes usitées dans le pays ... Cela n'empêchera pas, bien souvent, que la "force probante" du document soit tout de même contestée. D'où la nécessité de connaître les voies de recours lorsque des vérifications d'état civil bloquent une demande administrative (visa, titre de séjour...) ou une demande transcription d'un acte étranger concernant un Français ou une Française.

03/2011

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Histoire internationale

Les Jacobites, la papauté et la Provence

Aujourd'hui, le Royaume-Uni se sépare de l'Union européenne, l'Ecosse est tentée de devenir indépendante elles barrières douanières entre les deux Irlande font l'objet de discussions houleuses. Il est plus que temps de revenir sur les origines et l'organisation des pouvoirs politiques dans les îles Britanniques. La glorieuse révolution de 1689 a provoqué une césure mal comprise par la plupart des citoyens des démocraties modernes. Les Jacobites, la papauté et la Provence propose un éclairage original et une interprétation nouvelle de l'exil des Stuart et de leur cour au XVIIIe siècle. Les choix des refuges sur le continent de cette dynastie anglaise et écossaise et de son proche entourage s'avèrent tributaires des bouleversements culturels, religieux, économiques et sociaux qui affaibliront les monarchies de droit divin à l'époque des Lumières. L'exploitarion globale et rigoureuse de données disponibles contribue à expliquer à la fois les succès de nombreuses personnalités jacobites exilées et les destins Tragiques des trois derniers Prétendants Stuart. En dépit de leurs courageuses tentatives de restauration dirigées contre Guillaume III d'Orange, puis contre les nouveaux souverains luthériens venus d'Allemagne, les Prétendants Stuart catholiques ne bénéficieront pas de soutiens de la France, de l'Espagne ou de Rome, à la hauteur des enjeux politiques du moment. Loin de prétendre mettre un point final à l'étude de cette douloureuse transition postrévolutionnaire, l'auteur fournir les informations précieuses permettant un débat éclairé sur cette époque controversée. Il a pu obtenir l'accès à de multiples sources peu utilisées par l'historiographie anglo-saxonne. Tout en suivant les étonnantes fluctuations de comportements des principaux acteurs, il examine sans complaisance les motivations affichées ou secrètes ainsi que les intérêts antagonistes des personnalités participant aux conflits armés ou intellectuels du moment. Il relativise les oppositions traditionnelles de doctrine entre "Tories" et "Whigs" et analyse par d'autres voies la victoire finale de la dynastie des Hanovre. Les traces de ces impitoyables luttes pour le pouvoir se revêtent décisives pour comprendre, en termes de "Realpolitik", l'histoire européenne du XXIe siècle. L'auteur adopte délibérément un point de vue singulier, tout en espérant contribuer à une approche globale de ces années de confrontation violente entre les Iles britanniques et les puissances continentales.

03/2019

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Critique littéraire

Raymond Radiguet

Le moins que l'on puisse dire c'est que Raymond Radiguet (1903-1923) n'est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, et qu'il n'a guère profité de la notoriété attachée au Diable au corps, l'un des romans français les plus dérangeants du premier XXe siècle. Ni qu'il ait été facile à cet adolescent - l'aîné de sept enfants venu de la banlieue Est de la capitale - de s'imposer, à seize ou dix-sept ans, parmi les écrivains, peintres ou musiciens de la nouvelle génération apparus à la faveur de la Première Guerre. Il est pourtant devenu le familier de Cocteau, de Max Jacob, le commensal de Jean Hugo, Poulenc, Auric, Milhaud, Satie. Il a séduit Aragon, Breton, Picabia, Picasso, Man Ray et tant d'autres avant d'être lancé par Grasset avec un fracas dont les échos ne sont pas encore tout à fait estompés aujourd'hui. Mais les embûches dont il a triomphé et sa mort infiniment pathétique - à vingt ans, de la typhoïde... - ne font pas de Radiguet un auteur dont la destinée attirerait le regard plus que l'œuvre. Il suffit de le lire, de le suivre dans sa correspondance et dans les Mémoires des contemporains : il y a chez ce jeune homme une densité, une fureur de vivre, une précocité et une maturité de talent éclatantes. Le Diable au corps et Le Bal du comte d'Orgel sont des livres novateurs qui portent une charge subversive dont on n'a guère conscience de nos jours. Quant aux voies empruntées par ce jeune homme pour se construire, elles forcent le respect ou bien font sourire, mais elles révèlent un tempérament peu ordinaire. Non, Raymond Radiguet n'est pas la créature de Cocteau ni celle de Bernard Grasset. N'a-t-il pas, au bout du compte, joué aussi son propre jeu ? A l'approche du centenaire de sa naissance, Monique Nemer lui consacre une biographie définitive à l'aide de nombreux documents inédits avec une science aussi sûre que subtile des réseaux intellectuels et artistiques à Paris autour de 1920. Elle dévoile un Radiguet inconnu, combien plus vigoureux que l'image connue d'enfant-prodige/enfant-roi que ses amis ont, peut-être par frivolité, donnée de lui.

09/2002