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Phénoménologie matérielle

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Littérature française

La danse de la tarentule

Bouleversante histoire sur l'amour d'une enfant pour sa mère aux lisières de la folie, ce roman d'une grande justesse nous entraîne dans le cercle infernal de la violence familiale... Très jeunes, Emilie et son frère Jean-Baptiste sont confiés à leur grand-mère maternelle et leur tante qui habitent un manoir au Croisic. Pendant que leurs parents sont en Inde - père ingénieur et mère prof de maths - ils vivent l'enfer auprès de l'aïeule richissime, folle, et de la tante alcoolique tout aussi maltraitante. Le seul espoir d'Emilie, c'est l'arrivée de sa mère idolâtrée pour Noël et l'été. Quand ses parents reviennent, Emilie a douze ans. La famille s'installe à Paris. Là, derrière l'apparence lisse d'une famille bourgeoise, le véritable enfer commence : la mère admirable se révèle un monstre : manipulatrice, violente, humiliante... un monstre au visage charmant. Dans cette existence où les parents entretiennent une relation malsaine (le père bat la mère, qui l'insulte), Emilie se protège en se réfugiant dans les études et dans le piano. Très douée, elle passe les concours avec succès, promise à une belle carrière... jusqu'à ce que sa mère lui brûle volontairement la main la veille d'un concours important. Son frère, lui, devient dyslexique, est en retard à l'école. Quant au père, il est indifférent quand il n'ajoute pas sa violence à celle de la mère, puis il finit par quitter la maison. La violence se poursuit sur plusieurs années, conduisant à la constante révolte d'Emilie et à la chute de Jean-Baptiste dans une dépression que nul ne voit. Emilie à son tour le maltraite par moments, avant de se reprendre (cycle habituel dans les fratries violentées). Le cercle vicieux semble sans fin. Jusqu'au drame... Alors Emilie quitte sa mère en acceptant de partir en pension. Elle ne reverra sa mère que vingt ans plus tard, dans le vieux manoir où elle n'a plus remis les pieds depuis son enfance.

01/2021

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Droit

Jurisprudence et doctrine dans l'élaboration du droit de la responsabilité administrative

La présentation traditionnelle des rapports entre la doctrine et la jurisprudence est celle d'un dialogue fécond, d'un choeur à deux voix, mais sans que la part de l'une et de l'autre puisse être précisément mesurée. Or, seul le pouvoir normatif du juge est théoriquement concevable, puisque la création du droit ne peut provenir que d'une source formelle, en l'occurrence la juridiction administrative.
Dans la construction des régies relatives à la responsabilité des personnes publiques, en dehors de tout texte, le juge administratif a subi l'influence, souvent à son insu, des courants d'opinion de la doctrine tant universitaire qu'administrative. C'est donc suivant la méthode déductive qu'ont été posées les règles de la responsabilité administrative, sous l'influence de la doctrine. Celle-ci aura été naturellement moins perceptible, lorsque des textes particuliers ou des principes déjà éprouvés en droit administratif ou en droit civil auront inspiré le juge.
Dans ces hypothèses, le juge a opéré une déduction constructive dans l'interprétation des textes et il a recouru au raisonnement par analogie souvent suscité par la ressemblance des situations juridiques. Le phénomène de la jurisprudence n'apparaît qu'en second lieu après la réception et la reformulation des règles par la doctrine. La systématisation que les auteurs ont opérée inductivement à partir des règles posées par le juge a généré la Jurisprudence.
L'effort d'abstraction et de généralisation fourni par la doctrine, puis la conceptualisation et l'appréciation critique des règles par elle, contribuent à former la jurisprudence, telle qu'elle est connue. Le sens de cette dernière s'enrichit alors de la science du droit et ne se limite plus à la simple collection des décisions juridictionnelles. La réflexion conduit finalement à une remise en cause des sources matérielles et formelles du droit, l'importance de la doctrine dans la formation de la jurisprudence invitant à la ranger également parmi les unes et les autres.

02/1994

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Littérature française

Le miroir brisé. Histoire d'une violence perverse

C'est sûr, c'est lui ! D'ailleurs, ça ne peut être que lui puisque tout l'accuse ! ... Confronté à des difficultés matérielles, Georges a eu, à la veille des fêtes de fin d'année, recours à une solution expéditive pour subvenir à ses besoins. Celle qui a longtemps prétendu l'aimer semble en être persuadée, car il lui a souvent donné l'impression de ne pas être un homme comme les autres... Mais cela suffit-il à faire de lui un coupable ? Dès que les circonstances s'y prêtent, on s'aperçoit très vite que la perte de confiance en soi, après un mauvais coup du sort, peut suffire à vous transformer en coupable idéal (extrait 4ème de couverture).
Pour avoir été incapable d'offrir une crédibilité, cet artiste marginal ne peut être que celui que tout accuse. L'existence d'un mobile, l'incapacité de justifier la provenance d'une coquette somme d'argent qu'il a commencé à utiliser, le témoignage tiède et ambigu, devant les tribunaux d'une destructrice patentée, perverse narcissique attachée à sa perte, sont autant d'éléments qui précipitent les choses.
C'est une fois enfermé que celui qu'on a accusé d'un homicide, qu'il n'a pas commis, va comprendre à quoi est due son apathie. Et pourquoi il a perdu confiance en lui et aux autres, cessant du même coup de se défendre lors de son procès. TEXTE D'ACCROCHE : Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi la communication était aussi difficile avec certains de ceux que vous côtoyiez ou, pire encore, avec celui ou celle que vous aimiez ? Pour quelle raison cet être de charme sachant se montrer parfois enjôleur(se) pouvait aussi vous blesser par des commentaires désobligeants jusqu'à provoquer en vous lassitude et renoncement ? Prenez garde, il se peut que le cauchemar ait déjà commencé et que le pervers narcissique dont il s'agit vous fasse regretter un jour de l'avoir déçu(e) !

06/2015

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Récits de voyage

Noces à Ceylan

"Peindre, écrire chemin faisant, livre désormais culte publié aux Editions L'Age d'Homme, s'achevait en Afghanistan le 20 octobre 1954, sur la séparation entre Thierry Vernet et Nicolas Bouvier. Les présentes Noces à Ceylan débutent trois jours plus tard à New Delhi. On y retrouve la même dévotion, la même joie du jeune peintre, alors âgé de 27 ans, face à son travail, avec une différence notable cependant : il pourra enfin partager son bonheur avec sa fiancée Floristella Stephani - la tendre môme -, peintre elle aussi, partie en paquebot le rejoindre à Colombo pour l'y épouser. Ceylan, c'est aussi l'aboutissement du long périple indien de Nicolas Bouvier ; il y célébrera le mariage de ses amis genevois : ce sont eux, les " Paul et Virginie " pudiquement évoqués au début du Poisson-scorpion. Le séjour de cinq mois environ sur cette île enchanteresse ne sera pas exempt de difficultés (matérielles, de santé), mais ce qui prédomine dans ces pages adressées à la famille de l'auteur, c'est la confiance lumineuse de celui-ci en l'avenir, et sa curiosité très plastique pour les êtres et les choses qui croisent son regard, transmise avec une verve et un naturel désarmants". Patrick Vallon. "Il y a une chose encore que j'aimerais dire pour l'avoir éprouvée maintes fois. Il s'agit du plaisir, plus encore, de la joie et de l'émotion que les oeuvres écrites ou peintes de Thierry et de Floristella nous offrent. A en croire les philosophes de l'Abîme, l'âme humaine libérée est dissoute dans l'absolu comme un morceau de sel est dissous dans l'eau. Tout disparaît, tout s'efface. Ceux qui ont eu le privilège de lire les textes de Vernet ou de contempler les peintures de l'un ou de l'autre, savent que ces arguties sont ineptes et que c'est en chacun de nous que désormais se réfugient les parcelles de ce vécu qu'ils nous ont offert, telle une mémoire vivante". Richard Aeschlimann.

05/2010

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Histoire et Philosophiesophie

La nature dans la physique contemporaine

" La nature dans la physique contemporaine " éclaire le rapport nouveau entre la philosophie et les sciences physiques, depuis que des concepts clés de la philosophie ont été bouleversés par la mécanique quantique. L'ouvrage rassemble trois conférences de Werner Heisenberg, prononcées en 1949, 1952 et 1953. " Les rapports entre la culture humaniste, les sciences de la nature et l'Occident " traite du rapport entre le " questionnement à partir des principes " et la pratique empirique et pose le primat des valeurs de l'esprit sur les valeurs matérielles ; " Physique de l'atome et loi de la causalité " montre la nécessité de redéfinir la notion de causalité suite à la substitution par la physique du concept de loi statistique à celui de " loi de la nature ". Mais c'est la conférence sur " La nature dans la physique contemporaine " qui marque l'importance de l'ouvrage, puisqu'elle traite de la technique en termes nouveaux, non plus en la comprenant comme une science " appliquée " et notamment comme une " bonne " ou une " mauvaise " application d'une science qui serait elle-même " bonne " -, mais comme un processus autonome à l'échelle de la planète, un processus ni " bon " ni " mauvais " pris isolément, mais susceptible de présenter un " danger " qu'il convient d'évaluer. Cette conférence nourrira les réflexions de Heidegger dans La question de la technique. Ce dialogue entre science et philosophie - d'Heisenberg, Heidegger disait qu'il pensait " en philosophe " - tranche les positions. Pour Heidegger, l'essence de la science, c'est l'essence de la technique, arraisonnement de la nature auquel l'homme n'a pas sa part tant il obéit au destin. Pour Heisenberg, dès lors que la physique pense en termes non plus d'une réalité objective qui existerait indépendamment de l'homme, mais d'événements et de processus, l'homme cesse d'avoir le privilège du spectateur, pour devenir à chaque instant acteur " dans le théâtre de la vie ". En ce sens, irrémédiablement, " les sciences de la nature présupposent toujours l'homme ".

02/2000

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Psychologie, psychanalyse

L'adolescent et ses monstres

Les représentations de monstres envahissent les objets culturels destinés aux adolescents ; bandes dessinées, jeux vidéo, dessins animés, films, romans, nouvelles... Quelle place occupent ces monstres dans l'imaginaire des adolescents et pré-adolescents modernes ? Leur permettent-ils de réorganiser les conflits psychiques exacerbés à cette période de la vie, en particulier quand l'exil et la biculturalité ont fragilisé le narcissisme et accentué le sentiment d'exclusion ? Colette Lhomme-Rigaud souligne les liens de ces objets monstrueux avec les difficultés vécues dans les stades précoces de développement et avec la défaillance maternelle. Les cas témoins, rapportés dans cet ouvrage, permettent en effet d'affirmer que la pathologie de la relation à la mère occupe une place primordiale dans les tableaux cliniques. Ainsi, le monstre se présenterait comme la trace de cet objet primaire, la mère, dans sa version inquiétante, qui serait sorti de l'ombre où il aurait dû rester. Nouvelles figures de méduse, les monstres adolescents témoigneraient de cette difficulté des individus à se construire comme " autonomes " dans une séparation avec l'univers angoissant de la mère archaïque, ce, d'autant plus, quand la langue d'usage de l'adolescent n'est pas celle de la mère. Si l'auteur prend appui sur la clinique des cas difficiles (conflit psychotique, place de l'objet fétiche et séduction parentale), elle montre combien, dans notre société, la part de l'horreur, que met en évidence l'engouement pour les films d'épouvante ou pour les figurines de monstres (pokémon), vient protéger l'enfant d'une situation où le sentiment d'existence est fortement mis à l'épreuve. La figure hybride est alors la projection, pour de nombreux adolescents, de leur ambiguïté culturelle vécue comme monstruosité. Le monstre devient une figure à la fois protectrice et inquiétante ; il se construit comme un objet contra-phobique dont la partie familière aurait disparu, la création de ce double permettant une réassurance narcissique, une reconstruction d'intégrité personnelle. Colette Lhomme-Rigaud, psychanalyste, est professeur de psychopathologie à l'université de Montpellier.

04/2002

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Sciences PCEM

Embryologie humaine élémentaire UE 2. L'individu de sa naissance à sa mise au monde, 2e édition

Cet abrégé d'embryologie s'adresse en priorité aux étudiants du 1er cycle des études médicales et paramédicales, mais aussi à tous ceux qui souhaitent s'intéresser à la naissance d'une nouvelle vie. Car sitôt que le spermatozoïde de l'homme a fécondé l'ovule de la femme, que le premier a fait présent de ses chromosomes au second, surgit l'oeuf et dans cet oeuf, l'humain. Dans celui-ci pourtant, homme ou femme, ne figure même pas de miniature humaine, comme aucun organe n'y figure en germe. C'est cela la merveille, le prodige, car cet homme, cette femme, n'est ni banal, ni quelconque, il est particulier, il est une personne. L'adulte qu'il deviendra sera unique comme n'importe lequel d'entre les autres hommes. Depuis que notre humanité existe, personne ne fut son semblable et personne ne sera jamais non plus son semblable, dût cette humanité vivre encore les millions de siècles que nous promettent les astrophysiciens. Sa chair ne sera pas la vôtre, ni sa pensée votre pensée. Voilà bien le prodige et le mystère qui initie le début d'une histoire tout abritée dans l'obscure et douce tiédeur du ventre maternel. Il faut certes toute la douceur maternelle pour protéger ce nouvel être. Ce petit livre raconte cette histoire, non dans tous ses détails, il n'en a pas la prétention, mais l'histoire abrégée de notre méconnu commencement, de notre ignorée transformation jusqu'à ce que nous prenions la forme reconnaissable d'un petit d'homme. Vous vous étonnerez aussi de ce que nous partageons avec d'autres animaux la même métamorphose, que des règles communes président à notre développement, mais que dans l'apparente simplicité de l'oeuf se dissimule aussi la puissance de nous affranchir de la pure animalité et de nous faire intelligent. Vous trouverez enfin dans ce petit livre les péripéties, les accidents qui peuvent malheureusement survenir au cours du développement. Ils renvoient aux faits cliniques essentiels.

10/2017

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Critique littéraire

Correspondance. 1919-1935

Singulier destin que celui de ces lettres ! Traitant de sujets "sensibles" en des temps de "guerre froide", leur publication fut différée pendant quarante ans (de 1947 à 1987) car il s'agissait là d'une véritable bombe idéologique. Cette correspondance croisée, bien loin de n'être que l'évocation de la rencontre et de l'amitié entre ces deux hommes, est aussi et surtout un document psychologique et un acte politique. En 1987, quelque peu hâtivement, fut proposée une version aux transcriptions incomplètes ou réécrites ("francisation" des textes d'Istrati). En 1990, une nouvelle édition parut, mais ans l'indispensable fidélité aux autographes. Il convient d'en procurer enfin une version intègre, à défaut de pouvoir être intégrale, des lettres ayant été perdues, voire détruites. Ainsi, par souci d'authenticité et afin de rendre évident le travail opiniâtre d'Istrati pour maitriser une langue qui n'était pas celle "maternelle", c'est le texte brut des lettres qui est donné, toute francisation étant exclue. Cette correspondance nous renseigne sur une "politique de l'Amitié" telle que la concevait et la vivait chacun d'eux, sur leurs illusions et leurs contradictions quand ils entendaient ériger une mythique "indépendance de l'Esprit" face aux pouvoirs et aux totalitarismes du XXe siècle. Elle révèle aussi que, l'Histoire ayant fait irruption plus qu'en d'autres siècles dans la vie des peuples et des individus, amitiés et amours n'ont pu y échapper et, parfois, n'y ont pas résisté... C'est ce qu'il advint à ces deux hommes. A la fusion lyrique des débuts succède la prise de conscience de divergences irréversibles. Ces lettres sont inséparables des engagements comme des errements politiques de l'époque, où le refus de l'indifférence, le courage, l'exigence de vérité ont pu se transformer en crédulité, en sectarisme. La fin ne peut qu'être tragique. André Gide pensait que le monde serait sauvé par "les hérétiques" et non par les conformistes. Aux lecteurs d'en juger sur pièces.

05/2019

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Apprentissage oral et apprenti

Les musiciens de la ville de Brême

Conçus par Philippe Boisseau, les Oralbums sont des supports efficaces et motivants pour aider l'enfant, tout au long des trois année de maternelle, à développer et à construire son langage oral. Les Oralbums sont des " albums pour apprendre à parler ". Contrairement aux oralisations classiques d'albums qui visent à habituer les enfants aux structures de l'écrit, les Oralbums proposent des " textes de l'oral ", tels que les conteurs en produisent. Plébiscités depuis de nombreuses années, les Oralbums présentent deux volets : côté élèves, ce sont de très grands albums sans texte qui reprennent des contes traditionnels, côté enseignants, ce sont des textes à dire, afin que l'enfant s'approprie les compétences de production orale. Ainsi, trois versions du récit sont proposées, adaptées à chaque niveau (petite, moyenne et grande section). La mise en oeuvre préconise une découverte collective puis individuelle de l'album, grâce notamment aux ressources audio à télécharger qui permettent à chacun de réécouter et de s'approprier l'histoire. Elle favorise les tentatives de restitutions du récit, avec le groupe classe puis individuellement. A terme, chaque enfant est invité à raconter tout seul l'histoire de l'album, ce qui constitue un entraînement efficace au récit oral en autonomie. La collection est conçue pour favoriser progressivement la construction de la syntaxe et l'enrichissement du vocabulaire : à ce titre, une liste des objectifs syntaxiques et le lexique rencontré figurent à la fin de chaque ouvrage. L'album proposé ici est Les musiciens de la ville de Brême, le célèbre conte des frères Grimm : Après avoir fidèlement servi les autres pendant toute leur vie, un âne, un chien, un chat et un coq connaissent le même malheur : leurs maîtres veulent maintenant se débarrasser d'eux. Chacun décide alors de prendre sa vie en main et de quitter son maître. Ils se rencontrent sur la route de Brême et forgent un projet pour devenir musiciens à la ville...

02/2022

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Sciences politiques

Marxisme et intersectionnalité. De l'autonomie relative de la superstructure des signifiants vides

Les questions de race, de genre, d'identité sont au coeur de tous les débats, qu'ils soient politiques ou universitaires. Le monde semble se diviser en deux catégories : d'un côté, ceux qui sont a priori du côté des oppressés, de la race et du genre notamment, de l'autre, ceux qui se positionnent en réaction face à ces nouvelles luttes. L'auteur prend ici le parti de révéler le non-dit de cette fausse opposition. Il montre d'abord qu'une certaine gauche ralliée à la théorie de l'intersectionnalité n'est pas aussi progressiste qu'elle le laisse entendre. Ensuite, il met en lumière l'opposition absurde qui lui fait face, la majeure partie du temps. Cela, afin de montrer que ces deux camps participent en fait d'un même élan et d'une même manière de penser les problèmes actuels. En effet, ils ont en commun le fait d'évincer grandement ou totalement le rapport aux conditions matérielles réelles dans l'analyse qu'ils peuvent faire du monde social. Pire encore, ils font de la seule sphère du discours le lieu unique de la connaissance. Les déterminations objectives, de classe notamment, sont alors mises de côté. Pour conduire à bien cette enquête qui invite à penser différemment l'actualité, Loïc Chaigneau s'efforce d'abord de reconstituer l'épistémologie du postmodernisme comme terrain idéologique commun à nos opposants de façades. Un moyen de cerner les enjeux derrière ces querelles identitaires à la marge des vaines polémiques. C'est ensuite seulement qu'il peut démystifier à la fois cette gauche dont on découvre le conservatisme naïf et une certaine droite réactionnaire qui ne semble pas avoir grand-chose à lui envier. L'analyse marxiste de l'auteur nous conduit alors à repenser la question du progrès, de l'éthique, de la république et du communisme par-delà les anathèmes d'un monde trop manichéen.

02/2022

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Pédagogie

L'enfant en devenir. Fondements de la pédagogie Steiner-Waldorf

" Pour savoir comment éduquer, il faut d'abord savoir ce qu'est l'Homme. A " (Rudolf Steiner) Depuis sa création il y a plus d'un siècle, la pédagogie Steiner-Waldorf connaît un succès toujours grandissant dans la plupart des pays du monde, de la maternelle à la terminale. Ernst-Michael Kranich (1929-2007), qui fut durant une quarantaine d'années, au Pädagogisches SeminarA de Stuttgart, A l'éveilleur passionné des futurs enseignants et éducateurs " WaldorfA ", expose ici de façon synthétique et imagée les fondements d'une anthropologie globale du développement humain, de la petite enfance à l'adolescence. Il décrit la façon dont l'individualité humaine, le Je, s'unit peu à peu au corps physique, aux forces de vie, puis à toute la vie émotive et psychique, à travers un processus qui est à la fois une " incarnationA " et un " éveilA " à soi et au monde. " Il s'agit d'abord d'aiguiser notre regard sur l'enfant, sa nature spécifique et ses dispositions singulières. Chaque enfant devient ainsi une énigme pour l'enseignant, énigme qui ne se résout pas seulement par la compréhension, mais par l'action. Il s'agit de saisir la situation de l'enfant et de chercher à favoriser son développement. [... ] Les critères de l'action pédagogique résident dans l'homme en devenir, non dans la soumission à une norme fixée de l'extérieur. Une norme, en effet, régule l'activité pédagogique à partir d'en haut, en se donnant un certain but. Pour la pédagogie Steiner-Waldorf, le but est l'être humain lui-même, avec ses dispositions individuelles et ses possibilités d'épanouissement. A " Sommaire L'homme : un corps, une âme et un esprit - La préexistence de l'âme - Marcher, parler, penser -La petite enfance et l'imitation - L'autorité et le rôle de l'image - La puberté et l'éveil du jugement personnel - Une tâche de l'école : apprendre à respirer - La veille et le sommeilA : leur transformation pendant l'enfance et l'adolescence.

06/2022

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Correspondance

Correspondance 1913-1948

Correspondre n'a jamais été mot aussi juste pour désigner l'activité épistolaire, tant les lettres de Gabriel Bounoure et d'André Suarès sont dans la plus vive adéquation quant à l'art d'écrire et à l'intelligence du coeur. Qui est Gabriel Bounoure ? Un conseiller culturel en poste au Liban et en Syrie, mais surtout un grand critique littéraire, notamment à la Nouvelle Revue française, le plus méconnu et le plus discret de tous. Paul Claudel a eu pour lui ce mot éloquent : "On écrirait volontiers un livre pour vous faire écrire une page". L'oeuvre d'André Suarès, maître trop secret de la littérature française, semble pâtir de sa prolixité et du caractère orageux de l'écrivain. Mais son Voyage du Condottière suffit, pour les amoureux du style, de l'art et de l'esprit, à le placer au centre de la bibliothèque de tout gentilhomme-lecteur. Cette correspondance inédite, enfin dévoilée, rend justice à l'un comme à l'autre. C'est une introduction immersive à l'oeuvre de Suarès comme un manuel de critique littéraire, le témoignage d'une amitié profonde et sincère, l'occasion d'un renversement généreux des rôles de maître et de disciple, un portrait et un autoportrait de Suarès, un lieu de méditations et enfin l'expression chevaleresque d'une quête spirituelle partagée par deux âmes libres et ardentes. Entre 1913 et 1948, leurs échanges sont traversés par les échos de deux guerres mondiales (sublimes lettres du capitaine Bounoure), les difficultés morales, physiques et matérielles : et toujours la poésie s'éprouve comme le seul refuge et la seule consolation pour les temps obscurs. Cette édition a été établie, présentée et annotée par Edouard Chalamet. Cette édition a été établie, présentée et annotée par Edouard Chalamet-Denis. Elle comporte une chronologie croisée, un essai de Gabriel Bounoure ("Dernière parole de Suarès") et un index des noms et des oeuvres.

01/2023

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Littérature française

Les lumières de Sarajevo

C'est tout un monde disparu que Moïse Abinun fait revivre pour nous : Sarajevo, ville frontière entre les deux empires ottoman et austro-hongrois et où les Juifs chassés d'Espagne ont trouvé un havre de paix. C'est dans cette communauté sépharade que l'auteur a vu le jour, le 14 mai 1912, dans une famille traditionnelle et très unie. Son père Samuel et sa mère Clara avaient fait un mariage d'amour ce qui n'était pas courant à l'époque ; mais ils étaient aussi cousins ce qui l'était plus et facilitait les choses. Ce qui frappe dans cette famille c'est l'aptitude au bonheur, à la fête et au partage malgré les difficultés matérielles et l'actualité menaçante. La Première Guerre mondiale éclate précisément à Sarajevo et la famille est aux premières loges. Samuel, emporté dans le tourbillon de la guerre fait le voeu, s'il s'en sort, de devenir rabbin. Grièvement blessé, il tiendra parole, et le jeune Moïse grandira de ville en ville, au fil des affectations de son père. Ces déménagements successifs nourriront peut-être une vocation précoce pour le voyage. A moins qu'il ne reprenne à son compte le rêve d'une mère qui n'avait jamais vu Vienne et le Danube. Doué pour les études, il les quitte néanmoins pour se faire tailleur et partir ainsi plus vite et plus loin. Ce sera Barcelone où il renoue en 1936 avec la terre de ses ancêtres. Chez son oncle Isaac, il rencontre sa fiancée, Mathilde. Encore une cousine, encore une histoire d'amour, mais comment rester romantique quand on se marie au sein d'une même famille ? Moïse résout brillamment l'énigme sentimentale. La guerre d'Espagne incite le jeune couple à partir, cette fois à Lyon, où ils échapperont de peu à la déportation durant la Seconde Guerre mondiale. Mais ceci est une autre histoire brillamment contée par leur fille, l'écrivaine Clarisse Nicoïdski dans son roman Couvre-Feux.

08/2021

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Revues

Usbek & Rica N° 36, juillet 2022 : La grande démission et la difficulté de retourner au travail à l'ère post covid. Où en sommes nous sur le dossier de la procréation

Ce numéro estival du magazine Ubsek et Rica proposera deux dossiers thématiques extrêmement actuels ! Dossier N°1 : Grande Démission : et si c'était que le début ? C'est décidé : dorénavant, le travail n'occupera plus une place centrale dans leur existence. Ils préfèrent s'épanouir autrement, quitte à revoir à la baisse leurs aspirations matérielles et à renoncer à une carrière toute tracée. Tant pis pour la sacro-sainte "ambition" . Des Etats-Unis à la Chine en passant par la France, le "travailler moins" prend aujourd'hui différentes formes et colorations politiques chez les jeunes. Certains rêvent de renverser le système au-delà de leur propre trajectoire, d'autres cherchent plus simplement à tirer leur épingle du jeu pour acheter leur liberté le plus tôt possible, tels des esclaves affranchis des temps modernes. Si la tendance reste assez minoritaire, il convient de la prendre au sérieux. La Grande Démission n'est pas une simple lubie de millennials paresseux et vaguement rebelles. Au contraire, à travers ses multiples visages et canaux d'expression, elle traduit le malaise d'une jeunesse à la fois épuisée, désillusionnée et pressée de reprendre en main son destin. Dossier N°2 : "Dis, comment on fera des bébés demain ? " Sur tous les continents, les taux de fécondité reculent à une vitesse spectaculaire. D'après l'Onu, d'ici à 2100, ils devraient se stabiliser autour de deux enfants par femme à l'échelle mondiale - et parfois beaucoup moins selon les pays. Le recours à la procréation assistée est-il en passe de se généraliser ? Le recours à la congélation des ovocytes, qui a explosé au cours de la dernière décennie (+ 1000 % aux Etats-Unis) va-t-il se poursuivre dans les prochaines années ? La mise au point de l'utérus artificiel va-t-elle transformer la parentalité ? Les "bébés CRISPR" génétiquement modifiés seront-ils de plus en plus nombreux ? Dans ce dossier, Usbek & Rica explore la façon - toujours plus médicalisée et scientifiquement assistée - dont on fera des bébés demain.

07/2022

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Archéologie

Côtoyer les dieux. L'organisation des espaces dans les sanctuaires grecs et romains

Cette monographie constitue le dernier volet de publication scientifique du programme "Des espaces et des rites. Pour une archéologie du culte dans les sanctuaires du monde méditerranéen" , commun aux Ecoles françaises d'Athènes et de Rome (2012-2016), et rassemble dix essais. Face à la richesse sémantique des genres littéraires et des processus de narration, l'archéologie offre une grande variété d'informations matérielles qui font sens et qui regardent au moins trois domaines, l'architecture et l'organisation des espaces, les objets et les programmes iconographiques ainsi que les pratiques, rituelles ou non, déployées dans les complexes sacrés. C'est la place du religieux dans la vie des cités qui est en jeu ici : on côtoyait les dieux partout, "dans des espaces vécus comme peu humanisés" , dans les murs et hors les murs, dans les espaces urbains, dans la sphère privée, mais aussi et surtout dans la nature, "into the wild" . Toute la perception du divin est analysée ici, dans toutes ses formes, par des chercheurs spécialistes des sanctuaires antiques. This monograph is the last part of the scientific publication of the programme entitled "Spaces and Rites. The Archaeology of Worship in the Sanctuaries of the Mediterranean World", common to the French Schools at Athens and Rome (2012-2016), and brings together ten essays. Faced with the semantic wealth of literary genres and narrative processes, archaeology provides us with a huge variety of material information that makes absolute sense and covers at least three areas, architecture and the organisation of spaces, iconographical objects and programmes, as well as the practices carried out in sacred spaces, be they ritualistic or not. The main issue here is the place of religion in the everyday life of the cities : the Gods were everywhere, "in spaces with little human presence", inside and outside the walls, in urban spaces, in the private sphere but also, and above all in the wild. Here, researchers that specialise in ancient sanctuaries analyse the way the divine is perceived, in all of its forms.

06/2022

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Sociologie

Actes de la recherche en sciences sociales, n 238 . varia

Ce numéro présentera quatre articles sur des thématiques variées (la demande de mémoire rapportée à l'immigration, la fabrication d'une catégorie de littérature dite " beur ", la mixité sociale dans un écoquartier parisien, les styles de vie universitaires), auxquels s'ajoutera un hommage de la revue à Jean-Claude Chamboredon, décédé le 30 mars 2020. Morane Chavanon étudie la fabrique locale de la " demande de mémoire " rapportée à l'immigration. A partir du cas de Saint-Etienne, elle analyse les logiques à l'oeuvre derrière la construction de cette demande et montre comment la convocation du passé s'est imposée comme ressource privilégiée du tour symbolique pris par les formes de gestion et de politisation de la question immigrée. Kaoutar Harchi, elle, s'intéresse à la fabrique lettrée de l'identification sociale, à partir de l'étude du cas de la littérature dite " beur " sur la période 1980-1993. L'article analyse les pratiques professionnelles, symboliques et matérielles à l'origine de cette forme d'assignation sociale. Il met en évidence la prégnance, au fondement de ladite classification littéraire, de rapports de classe articulés à des catégories fondées sur l'origine, susceptibles de perpétuer des modes de pensée essentialistes. Marie Piganiol a enquêté sur la fabrique concrète d'un écoquartier parisien constitué de logements onéreux entourés d'habitat social. En focalisant la politique de mixité sur le logement social, les élus abandonnent le peuplement des logements privés aux promoteurs, qui privilégient des logements haut de gamme et conduisent les urbanistes et les architectes à ajuster le quartier à une population bourgeoise peu familière de la mixité. Louis Gabrysiak s'intéresse, à partir d'une enquête quantitative et qualitative, aux styles de vie des universitaires. Les transformations récentes de l'institution (croissance démographique, poids des différentes disciplines) interrogent l'homogénéité du groupe des universitaires sous l'angle de leurs origines sociales comme de leur rapport à la culture, et éclaire quelques-unes des tensions qui traversent aujourd'hui l'université, quant au type de culture qu'elle doit légitimer et transmettre.

07/2021

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Graphisme

Graphisme

Le cahier de graphisme Olive de la collection "J'apprends à lire avec Olive" a été spécialement conçu pour les enfants, dès 3 ans. Ce cahier permet d'apprendre à reconnaître et tracer les graphismes clés, et propose un entraînement progressif préparant efficacement à l'écriture des lettres et des chiffres de 1 à 5. Le cahier de graphisme avec Olive permet à l'enfant de développer sa motricité fine en s'exerçant aux graphismes préparatoires à l'écriture. Il observe et reproduit un modèle, s'approprie les principes de l'écriture (le respect du sens de gauche à droite, l'alignement et l'ordre des lettres) et découvre les lettres de l'alphabet en capitale ainsi que les chiffres de 1 à 5. A chaque page, l'enfant complète des lettres bâtons au sein d'un mot. La collection "J'apprends à lire avec Olive" se compose d'une méthode de lecture syllabique et phonétique, d'un cahier de graphisme dès 3 ans et d'un cahier d'écriture dès 5 ans pour apprendre à écrire les lettres cursives et les chiffres, et de premières petites histoires pour une lecture en autonomie des aventures d'Olive, disponibles en plusieurs niveaux. La collection Olive s'accompagne également de blocs de coloriages à gros contours pour les enfants à partir de 2 ans, dans des univers attachants (magiciens, fées, licornes, maternelle, animaux de la forêt, joies de la plage). Enfin, Les cahiers effaçables d'Olive proposent un support adapté aux enfants dès 3 ans pour s'exercer à reconnaître et reproduire à l'infini les graphismes, les formes, les lettres majuscules et les lettres minuscules. Ce cahier de graphisme propose à chaque page : Un modèle du graphisme à suivre avec le doigt, Un tracé à reconnaître puis à reproduire sur une grande illustration d'Olive, Une ligne d'entraînement pour consolider son tracé, Un mot à compléter en lettres bâton A la fin du cahier, l'enfant peut compléter et colorier un grand dessin avec tous les graphismes vus au fil du cahier.

05/2022

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Littérature française

Le cri silencieux d'un médecin dans la jungle

"Mon épouse est à la salle d'accouchement dans un état critique, docteur... Les nouvelles vont vite ici. Tout le village avait été alerté et une marée humaine grouillait dans la cour de l'hôpital ; on lisait sur les visages à peine éclairés, l'angoisse et la peur. La nouvelle avait vite circulé : Madeleine et ses jumeaux étaient entre la vie et la mort". Cette nuit a vite viré au cauchemar. L'hôpital était dans le noir complet, sous-équipé, sans aucun moyen de faire une césarienne et sans possibilité d'évacuation. La mort de ces trois personnes était inévitable. Que s'est-il réellement passé ? Ces trois personnes ont-elles aussi droit à la santé et à la vie ? La vie a-t-elle un prix ? Le droit à la santé existe-t-il vraiment en Afrique ? Ce témoignage apporte une esquisse de réponse à ce questionnement, à travers les mémoires d'un médecin ayant exercé durant plus de trente ans dans la jungle. Ce fut pour lui une opportunité inespérée de s'approprier des vertus profondes de la nature et de la culture, et de se familiariser avec plusieurs dimensions immatérielles de la pratique de la médecine comme un service vocationnel. Il espère ainsi que l'Afrique connaîtra un jour le droit universel à la santé. Né au Cameroun en 1963, Jean-Claude Akono Emane est médecin spécialiste en santé publique et enseignant. Durant trente-et-un ans, il exerce au beau milieu de la jungle. Il lutte pour la promotion et la protection de la vie et de la santé, en particulier dans les zones rurales reculées. Fondateur de l'ONG Luvera for Africa, il défend la cause des mères africaines fortement exposées à la mortalité maternelle, et celles des enfants qui meurent en très grand nombre de la malnutrition et des maladies qui pourraient être évitées par la vaccination. Il est l'auteur de plusieurs romans, livres religieux et spirituels, ainsi que de films documentaires, pour lesquels il s'inspire de la nature et de la culture africaines.

02/2023

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Poésie

Haïkus pour une saison. Edition français-anglais-italien

Première publication française. Livre trilingue (anglais-italien-français) Depuis la publication de "La Beltà" , paru en 1968, Andrea Zanzotto a pour habitude de renouveler son langage poétique, à chaque nouveau recueil. Après la publication de sa trilogie ("Le Galaté au bois" , 1978 ; "Idiome" , 1983 ; "Phosphènes" , 1986), la poète a tout naturellement éprouvé le besoin de porter son regard vers de nouveaux rivages. Méditant sur la leçon d'Ezra Pound qui a ouvert sa poésie d'occidental à la chinoise, il a voulu, d'une part, ouvrir la poésie de tradition européenne à la poésie extrême orientale. Pour ce faire, sans improbable servilité ou hasardeuse imitation, il a choisi une forme librement inspirée des haikus japonais. Pour réaliser pareil ambitieux projet, il a délaissé la langue italienne au profit de l'anglais. Cela, afin que son imaginaire soit moins tributaire d'une mémoire poétique italienne ou européenne. Il a ainsi bâti un recueil en recourant à cette langue non maternelle qu'il a ensuite retraduite lui-même en italien. Pareil recueil un et double a été pour la première fois publié aux Etats-Unis, un an après le décès du poète (1921-2011) en version bilingue (italien/anglais). Au centre du recueil on relève une attention soutenue pour une élémentarité linguistique, une sorte de degré zéro de l'écriture, s'accompagnant d'une délicate méditation prenant le plus souvent des perceptions colorées ou d'imperceptibles phénomènes météorologiques pour thème. Ou même d'infimes mythologies, comme l' "enfant pluie" par exemple, aptes à appréhender ces spectacles offerts par les variations atmosphériques. Variations atmosphériques qui attestent en retour de la variabilité quasi sidérée d'une subjectivité tendue vers le dehors pour décrire son "monde du dedans" . Pour se reconstruire, peu à peu, de transparences en transparences, sentiment après sentiment pour reprendre pied dans la réalité du monde environnant constitué de bruines, blancs flocons et autres mystérieuses béatifiantes éclosions. Aussi inattendues, les unes que les autres. (Philippe Di Meo)

10/2021

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Pédagogie

Devenir écolier ou écolière. Le sens d’une transition

"?Devenir écolier ou écolière?" constitue un sacré challenge pour les enfants ! C'est pourquoi, en investissant "?le sens d'une transition?", cet ouvrage original, assume pleinement l'ambition de se faire leur porte-voix. L'enjeu est d'actualité, car ils se trouvent, de plus en plus jeunes, confrontés à la scolarité obligatoire. Or, la transition avec leurs milieux de vie précédents, que ce soit la famille ou les structures d'accueil, est loin d'aller de soi. L'école est un environnement complexe et difficile à apprivoiser, tant au niveau de ses espaces, de ses temps, de ses personnes que de ses règles ou de ses activités. Pour documenter cette transition, pendant laquelle l'enfant apprend à devenir élève, l'enquête se déroule dans une classe enfantine suisse, durant les premières semaines de la rentrée, lorsque les plus jeunes (4-5 ans) découvrent l'univers de l'école et les plus âgés (5-6 ans) retrouvent leur classe après les vacances d'été. Elle mobilise des matériaux empiriques diversifiés issus d'observations, de dessins, d'entretiens, de vidéos ou de photographies. Elle permet ainsi d'approcher finement l'expérience des jeunes écolières et écoliers et de comprendre précisément, à partir de leur point de vue, ce qui se joue à l'école. Cet ouvrage, riche et largement documenté, tant théoriquement qu'empiriquement, intéressera d'abord les enseignantes et enseignants d'école enfantine et maternelle, mais aussi celles et ceux du primaire, ainsi que les personnes qui se destinent ou qui forment à ces carrières (sans oublier les cadres des systèmes éducatifs). En leur donnant accès à des clés de compréhension de la transition entre famille et école, il constituera également un outil précieux pour les parents. Enfin, il saura sûrement retenir l'attention de quiconque réalise des recherches, notamment au travers de l'ingéniosité des méthodologies mobilisées pour enquêter auprès des jeunes enfants. Voyez-y une franche invitation à "?devenir lecteur ou lectrice?" d'un ouvrage qui ne laisse pas indifférent !

03/2023

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Littérature française

Homère est morte...

Ce livre a déjà été écrit par ma mère jusqu'à la dernière ligne. Tandis que je le recopie voilà qu'il s'écrit autrement, s'éloigne malgré moi de la nudité maternelle, perd de la sainteté, et nous n'y pouvons rien. Je décide d'incruster dans cette construction qui désobéit à maman des feuillets tirés de sa sainte simplicité. Le livre par excellence serait plein de livres et de ces photos magiques que l'on voit s'animer sous le regard d'un lecteur passionné, il s'ouvrirait sur des villes qui donneraient sur d'autres villes où ma mère aura séjourné. La plupart du temps on voit ma mère accrochée à moi d'une part et à sa canne de l'autre. Elle a le visage levé vers moi, elle me consulte d'un regard brillant, je lui souris et elle me croit. Je suis son père maternel. Et si elle avait été aussi grande que moi ? Ou plus grande ? J'ai trois cahiers dont Eve est la reine, la ruine, l'héroïne. Ma mère les a semés afin que je ne meure pas de sa fin pendant le premier désert. Eve n'a jamais rien fait exprès. Elle accorde. Elle laisse faire. Elle est la grâce même. Ces cahiers ont l'utilité qui est la vertu de ma mère Ils n'ont pas d'autre souci que d'accompagner les voyageurs et d'aider à mieux trépasser Quand maman me lancinait de février à mai, me disant continuellement aidemoiaidemoiaidemoi, des centaines de fois par jour, quand allongée dans sa barque elle me requérait, penchée sur elle, au plus étroit, après avoir abaissé les barreaux du lit de métal je disais avec une intensité égale à la sienne, "dis-moi ce que tu veux que je fasse pour toi, je le ferai". Et elle : "Rien." J'ai fait ces Riens. Les voici.

08/2014

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Sociologie

Pouvoirs, sociétés et nature au Sud de la Méditerranée

Le point de départ des révoltes politiques dans le monde arabe a été Sidi Bouzid, qui faisait partie des euphémiques " zones d'ombre " de la Tunisie intérieure, régions rurales délaissées par les investissements et caractérisées par un manque chronique de ressources. Ces soulèvements trouvent-ils leur origine dans la rareté des ressources et les disparités territoriales ou les inégalités générées par l'allocation des ressources sont-elles centrales ? La gouvernance des ressources naturelles n'est pas encore analysée de manière systématique au sud de la Méditerranée, alors que l'on voit poindre des inégalités croissantes dans l'utilisation des ressources des secteurs agricoles, hydriques, forestiers ou halieutiques. Peut-on expliquer ces inégalités par la seule libéralisation des deux dernières décennies ou doit-on les imputer aux politiques mises en oeuvre par les Etats de la région, dont les autocraties vacillent ? Au-delà des conjonctures politiques ou des interprétations de crise des régimes, nous interrogerons les mécanismes de mise en oeuvre des politiques de gestion de la nature, à l'aune des effets de pouvoir qu'ils suscitent à différentes échelles et au niveau de différents secteurs, afin d'analyser la construction sociale des inégalités d'accès aux ressources naturelles et aux rentes associées à leur valorisation. Ces politiques revêtent plusieurs formes, des modèles de gestion aux réformes sectorielles et aux approches spatiales ou territorialisées. Cet inventaire passe par une réflexion sur les principaux schémas de gouvernance des ressources naturelles en évaluant l'alternative de gestion par les communautés, les tendances des politiques agricoles et de l'eau, les outils spatiaux de conservation des espaces littoraux, les statuts conférés aux savoirs locaux, et les indications géographiques. Ces perspectives croisées sur la gouvernance des ressources révèlent divers mécanismes de gouvernement de la nature qui tendent à créer de l'injustice, révélatrice des changements contemporains dans les manières d'allouer des ressources matérielles et immatérielles liées à l'environnement des sociétés du sud de la méditerranée.

11/2011

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Religion

Le christianisme et la crémation

En 1963, l'Eglise catholique lève l'interdiction de recourir à la crémation des corps. Et l'histoire des Eglises chrétiennes en général, et de l'Eglise catholique en particulier, avec cette pratique est complexe... Piotr Kuberski offre au lecteur la première véritable étude sur ce sujet. Les questions qu'il aborde sont nombreuses : Quel crédit accorder à cette perception selon laquelle, dès son origine, le christianisme fut marqué par un refus de la crémation ? Ce refus serait-il le résultat de l'incompatibilité foncière entre la religion chrétienne et la coutume de brûler les morts ? L'hostilité vis-à- vis de la crémation tient-elle au fait que cet usage "a été compris par l'Eglise comme susceptible de porter atteinte à sa foi en la résurrection et à la vie éternelle" ? Cette hostilité est- elle une constante, traduite par des condamnations successives et répétées ? Pour instruire ce dossier, ce livre se place dans une perspective essentiellement historique. Il présente et analyse les sources, à la fois écrites et matérielles : textes littéraires de natures très diverses (écrits bibliques, traités et commentaires théologiques, passions des martyrs, vies des saints, textes mythologiques, récits de voyage, utopies...), décisions des autorités religieuses et civiles ; des essais historiques ; des articles médicaux ou encore des épitaphes. L'archéologie n'est pas en reste. L'actualité de ces questions n'est pas à démontrer : la pratique de la crémation est en progression. Le nombre de publications qui lui sont consacrées ne cesse de croître, notamment dans le monde anglo-saxon ou italien. En revanche, la France accuse un certain retard dans la recherche sur ce phénomène massif qui concerne au plus près la vie de chacun, la vie de la société et qui interroge les pratiques ou les coutumes religieuses. Avec ce livre pionnier, solide et très documenté, Piotr Kuberski vient combler ce vide et apporte au débat et à la recherche une contribution de premier ordre.

05/2012

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Critique littéraire

Représentations et identités sexuelles dans le théâtre de Shakespeare. Mises en scène du genre, écritures de l'histoire

Dans la perspective historicisante, c'est ce qui dans le texte demeure quelque peu étranger à son lecteur qui constitue sa plus grande richesse. Ce que le texte de théâtre shakespearien dit du genre s'inscrit pleinement dans cette perspective pour un critique contemporain, et la prise en compte des conditions matérielles de la représentation théâtrale, au premier rang desquelles figure l'exclusion des femmes du plateau, ne saurait à elle seule permettre d'en restituer toute la richesse. Le discours sur le genre que constituent les personnages, leurs mises en situation, leurs répliques et leur dimension évolutive s'articule en effet à un certain nombre de définitions identitaires sexuées dans l'Angleterre élisabéthaine et jacobéenne, attestées par d'autres sources primaires, et codifiées pour les besoins du support théâtral, c'est-à-dire rendues visibles et lisibles pour les spectateurs. Une double logique guide donc ces mises en scène de l'identité sexuelle sur le plateau shakespearien : on v décèle d'une part un certain nombre d'éléments socio-culturels aisément reconnaissables pour le spectateur, qui construisent une image dramatique correspondant à la codification historique de l'identité sexuelle à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, et d'autre part. il s'y manifeste un ensemble de références à l'immédiateté du plateau et à l'univers potentiellement indifférencié qu'il constitue, par sa dimension unisexe masculine. Lorsque se constitue un univers dramatique, c'est l'image fidèle à la codification sexuelle qui prédomine, en vertu du principe aristotélicien de mimesis. A contrario, lorsque la théâtralité est affichée, les repères du genre se brouillent, pour en esquisser une nouvelle topographie, où la logique du plateau vient se superposer à l'imitation des codes socio-culturels. Ce sont ces jeux de va-et-vient entre deux systèmes concurrents de définition du genre que le présent volume se propose d'explorer.

09/2010

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Spécialités médicales

Paludisme et DDT. Chronique d'une tragédie occultée

L'Afrique fait l'objet d'une hécatombe silencieuse et, au même temps, assourdissante de vies humaines, provoquée par une maladie qui - bien plus que d'autres - dépend des facteurs environnementaux et sociaux : le Paludisme. Selon nombre de scientifiques, le paludisme peut être décrit comme l'infirmité des pauvres par excellence, car 91% des morts provoquées par le plasmodium de la malaria touche l'Afrique subsaharienne et, en outre, 85% de ces décès concerne des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes. La diffusion du paludisme coïncide avec les niveaux les plus bas du développement et du PIB par tête. En principe, des taux de malaria très élevés s'accompagnent avec une absence de sécurité socio-économique pour les populations intéressées, ainsi qu'avec des investissements minimes dans le secteur de la santé publique et une autonomie infime dans les choix économiques. Non seulement la malaria est l'infirmité des pauvres, mais c'est une pathologie qui appauvrit. On calcule qu'on perd chaque année entre 1 et 1,3% du PIB africain, pour des frais et une diminution des profits imputables au paludisme. il faut ici penser aux vies humaines, tout comme aux investissements de capitaux locaux ou étrangers qu'on n'effectue pas dans les aires endémiques de la malaria, à cause des conditions matérielles et sanitaires adverses. Notre histoire concerne une bataille - et nous ne disons pas cela en sens métaphorique, vu le nombre de vies humaines compromises. il s'agit du conflit entre le puissant et fameux DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane), qu'on utilise non seulement pour enrayer le paludisme, mais aussi pour tuer les insectes nuisibles à l'agriculture, et un livre, qu'on continue de lire et d'étudier sans un véritable esprit critique. Au cours des années soixante, cet ouvrage, Printemps Silencieux de la biologiste marine Rachel Carson, a produit, stricto sensu, des réactions fondamentalistes.

06/2010

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Pédagogie

Je veux faire battre le coeur de l'école

Le cours Alexandre Dumas accueille cette année 108 enfants, de la maternelle à la 3è. L'école est située à Montfermeil, à deux pas de Clichy-sous-Bois et de la cité des Bosquets où avaient débuté en 2005 des émeutes qui avaient embrasé les banlieues. Dix ans plus tard le quartier a changé, et l'école en préfabriqué fait partie de ce vaste chantier. Elle a pour devise : Eduquer, Instruire, Cultiver, Orienter, des mots qui trouvent un écho particulier ici. L'enjeu est considérable : redonner le goût d'apprendre à des élèves déscolarisés ou démotivés, s'adapter à chaque enfant en fonction de son parcours et de son rythme, créer de l'harmonie au sein de classes diverses avec des enfants venant de tous les horizons. Albéric de Serrant nous raconte avec la passion qui l'anime la genèse de cette aventure exceptionnelle, comment cette école est née, qui sont les professeurs qui l'animent avec lui, leurs parcours atypiques, leur vocation, quelles méthodes ont été testées et retenues, quelles règles se sont imposées pour structurer la journée des élèves. Les rituels ont toute leur importance : chaque lundi dans la cour de l'école les objectifs de la semaine sont énoncés par le directeur, chaque matin dans cette même cour les élèves, en uniforme, assistent à la levée du drapeau, chaque midi pour les élèves, après le repas (préparé par les parents), c'est le temps des "services" : vaisselle, coup de balai dans la cour, chaque soir le directeur rend ses "avis" toujours devant l'ensemble des élèves... Le cours Alexandre Dumas fait partie de ces écoles qui changent la vie des élèves, qui fait naître des vocations, des passions, la curiosité. Albéric de Serrant nous raconte son parcours, celui d'un élève confronté à l'échec et aux fautes d'orthographe, celui d'un homme qui devait devenir prêtre et qui est finalement mari et père de cinq enfants, celui d'un directeur qui doute, qui cherche, et qui parvient à dénicher le talent que chaque enfant a en lui.

09/2015

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Musique, danse

Georges Enesco

La situation de Georges Enesco (1881-1955) lui confère une singulière universalité. A ses racines roumaines (musique folklorique et liturgique), s'ajoutent les études de l'enfant prodige à Vienne et Paris qui le placent au cœur de l'Europe musicale. La liste des personnalités qui ont traversé sa vie -jalonnée par ses concerts à Paris ou à Bucarest, ses master-classes et ses voyages à travers le monde - constitue une sorte de Bottin artistique. La prolixité de ses dons est surprenante. Violoniste, sa célébrité de virtuose l'amène à devenir le maître de Menuhin. Pianiste, Cortot jalouse sa technique de jeu et Lipatti le considère comme son père spirituel. Chef d'orchestre, il est l'un des successeurs possibles de Toscanini à New York... D'un puissant charisme et d'une stupéfiante mémoire, il incarne le musicien complet, " le plus étonnant génie musical depuis Mozart ", comme l'a affirmé Pablo Casals. Mais c'est avant tout à l'un des plus grands compositeurs du XXe siècle, encore à découvrir, que rend hommage cette première monographie consacrée à Georges Enesco en langue française, s'appuyant sur des inédits recueillis tant en France qu'en Roumanie. D'une activité créatrice étendue sur près de soixante-dix ans, on retient d'authentiques chefs-d'œuvre pour piano et de musique de chambre, symphonique ou vocale qui témoignent d'un lyrisme ardent. Son opéra Œdipe délivre un message d'humanisme et de profonde spiritualité face au destin. Au delà d'un " romantisme national " de jeunesse, son langage musical de maturité, salué jusque par György Ligeti, est empreint d'une souveraine liberté et d'une modernité exigeante bien que discrète. Après avoir vécu les deux guerres mondiales dans son pays (où il a beaucoup contribué à développer la vie musicale), affaibli par sa santé précaire et de sérieuses difficultés matérielles, il a néanmoins en 1946 " choisi " l'exil en France.

02/2006

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Psychologie, psychanalyse

LA PART DU PERE. Edition 1998 revue et augmentée

Les pères ont été beaucoup parlés, peu écoutés. L'homme - particulièrement le père - ne serait-il pas aujourd'hui ce " continent noir " qu'était pour Freud la féminité ? Qu'est-ce, en effet, qu'un père ? La réponse est loin d'être évidente. Est-ce du géniteur, de l'éducateur, du compagnon de la mère qu'il s'agit ? Dans certaines sociétés, le mari n'a qu'un rôle social et économique, tandis que c'est l'oncle (paternel ou maternel) qui s'occupe de l'éducation, pendant que l'amant (ou les amants) se chargent de la procréation. Chez les Davenda d'Afrique du Sud, cela peut même aller jusqu'à accorder le statut de père à une femme ! Dans notre culture, la réalité paternelle est également multiple. Aussi l'auteur de ce livre, après une enquête ethnologique et psychanalytique, a-t-elle choisi de dialoguer avec des hommes, cas courants ou moins courants de paternité : entretiens cliniques avec des " primipères ", des " multipères ", des hommes stériles qui ont un enfant par l'insémination artificielle de leur compagne, des donneurs de sperme, enfin des hommes qui ne veulent plus être pères (demandeurs de vasectomie). Au terme du parcours, il s'avère que la paternité, comme la maternité, ne sont pas tant liées à la réalité physiologique qu'à l'usage qu'en fait telle ou telle société, à tel moment de l'histoire et de l'idéologie. Chez nous, on a limité la part du père à sa fonction de géniteur et de détenteur de la loi, la mère, elle, se caractérisant par sa grossesse et son accouchement. Or, une redéfinition de la parentalité peut se faire selon d'autres vecteurs : le sperme, qui n'est pas seulement celui du coït fécondant ; le lait, qui constitue peut-être à lui seul la spécificité maternelle. Et un enfant ne se fait-il pas avant tout dans deux têtes ?

04/1998

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Régionalisme

MEYTHET. De l'an II à l'an 2000

Pleinement insérée dans la couronne de l'agglomération annécienne où, pour beaucoup, elle ne semble vouée qu'à se maintenir comme cité dortoir et de transit en direction de Frangy puis, par-delà le franchissement du Rhône, celle de Paris, la ville de Meythet ne saurait oublier son identité propre, toute faite du labeur des générations qui s'y sont succédées et des particularismes qui distinguent sa mémoire collective. Village atypique du duché de Savoie qui, de quelques feux regroupés autour de sa cure et de son église, voit surgir en moins d'une génération une cité urbaine à son tour attentive à ne pas seulement devenir un exutoire pour sa tentaculaire voisine, le voilà dépourvu à l'issue de la Révolution des attributs les plus élémentaires qui signent la réalité d'une collectivité avec lieu de culte, place publique, école et cimetière et n'aura de cesse que de lier ses intérêts à son voisinage, tout en conservant jalousement comme principal avantage, son indépendance. Car malgré de multiples tentatives d'absorption, Meythet, cité sur les manuscrits depuis le XIIIe siècle, restera toujours une entité propre qui se signale, au fil des générations, par l'accumulation des intelligences et l'ardeur des volontés, vraies richesses de la ville, qui toujours la façonnent et où il fait bon vivre. L'an 2000, symbolique porte ouverte sur l'espace et l'aventure humaine, ne laisse-t-il pas entendre une ère novatrice chargée d'espérance vitale et de satisfactions matérielles ? Il n'en serait rien, à Meythet comme ailleurs, si le concept de la modernité ne puisse s'appuyer sur un passé historique discerné permettant, par l'analyse, une meilleure reconnaissance de son terroir. C'est toute la finalité de cet ouvrage de mémoire qui s'engage hardiment, de la municipalité révolutionnaire de François Vernex jusqu'aux projets architecturaux de demain, une opération d'envergure voulue par les élus qui auront la charge de passer le siècle et d'aborder le prochain millénaire.

11/1999

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Histoire internationale

Conformité et déviances. Actes du Séminaire organisé par le centre de Recherches sur l'Angleterre des Tudors à la Régence de l'Université de Lille III en 1981-83

L'ouvrage que voici est le fruit d'une réflexion collective menée par les membres du Centre de Recherches sur l'Angleterre des Tudors à la Régence entre 1981 et 1983. Même si, en vertu d'arrangements antérieurs, certaines des communications présentées à ce Séminaire n'ont pas été reproduites ici, même si, pour des raisons matérielles évidentes, il n'a pas été possible de rendre compte des discussions ayant suivi chaque communication, les responsables du Centre souhaitent que ce petit volume donne une idée de l'ampleur de cette interrogation collective, et de l'enthousiasme qui a animé auditeurs comme orateurs à l'occasion de chaque séance. A partir d'un corpus très ouvert comprenant romans et poèsies mais aussi essais et ouvrages didactiques - et même réalisations architecturales - cette recherche commune, envisagée dans une perspective diachronique étendue allant du XVIIe au XIXe siècles, se proposait d'analyser le discours littéraire et artistique en tant que prolongement naturel et le lieu du débat éthique. La nature polymorphe mais cohérente des concepts de déviance autant que de conformité à permis d'orienter la réflexion du Séminaire dans des directions à la fois diverses et convergentes : thématique de l'orthodoxie et du latitudinarisme en matière culturelle, éducative, idéologique et religieuse, composante sexuelle, bien sûr - mais aussi place de l'individu dans ses rapports avec l'environnement comme avec l'institution sociale et politique, sensibilité et marginalité, statut de l'oeuvre d'art et du produit littéraire, jusque dans leur aspect le plus matériel et le plus visuel. A l'intérieur de limites ainsi définies, sans jamais couper l'étude des oeuvres de l'exploration de leur contexte socio-culturel ni de l'univers mythologique et idéologique qui les entoure, et en les envisageant à la lumière d'une méthodologie pluraliste et interdisciplinaire, les auteurs espèrent avoir contribué à mettre en évidence les oscillations de l'art et de l'écriture, sollicités par les attractions contradictoires du normatif et de la transgression.

01/1984