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Littérature française

Le patriarche des dunes

Le roman de Daha Chérif BA, intitulé Le patriarche des dunes, compte 10 chapitres répartis sur 216 pages. Le voyage de la jeune Sona à Seeno sert de prétexte pour mettre en marche la fantastique machine à remonter le temps. Aussi, par le truchement du souvenir, le roman se présente-t-il comme le récit de la vie du patriarche Gumaalo qu'un père fait à sa fille dans une sorte de transmission des codes et des symboles. Mais la biographie du patriarche Gumaalo est entrée dans une histoire coloniale aux prises avec les pratiques traditionnelles d'une société sénégalaise voire africaine encore dominée par le féodalisme. La province du Laaw, à l'instar des autres entités territoriales de la vallée du fleuve Sénégal, entrait alors dans la tourmente dévastatrice et dans l'insécurité généralisée. Il se dégage donc de ce récit, qui se présente comme un roman historique, une atmosphère lourde des contradictions du système colonial et des mutations sociopolitiques qui ébranlent les fondements de la société africaine traditionnelle.

04/2015

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Histoire de la médecine

Les origines troubles de l’épidémiologie. Comment le colonialisme a transformé la médecine

C'est l'esclavage et le système colonial qui ont créé, au cours du XIXe siècle, les conditions de développement de l'épidémiologie, cette science qui étudie la transmission des maladies. Des cargaisons d'esclaves à préserver - moins par humanité que pour leur valeur économique - au réservoir presque illimité de cobayes fournis par ce commerce, cet ouvrage retrace les origines douloureuses d'une avancée médicale qui porta ses fruits dès la grande épidémie de choléra de 1856. Il raconte la naissance de l'épidémiologie dans les cales des bateaux d'esclaves, les cellules des prisons ou encore sur le front, en s'appuyant sur les riches archives de l'époque. Jim Downs revisite l'histoire des faits médicaux à la lumière du développement de la bureaucratie coloniale mais aussi au rythme des circulations et des échanges entre les différents territoires des empires coloniaux. Ces pratiques sont mises en relation avec l'évolution des théories médicales entre les XVIIIe et XIXe siècles portant sur les corps noirs. Ces derniers, utilisés à des fins de recherche, restent pourtant absents de tous les récits des médecins.

09/2022

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Suisse

Héritages coloniaux. Les Suisses d'Algérie

Quels rapports les pays européens entretiennent-ils avec leur passé colonial ? La manière dont ils traitent, relisent, reconstruisent, oublient ou dissimulent ce volet de leur histoire est déterminante pour comprendre la géopolitique mondiale d'aujourd'hui, et questionner nos sociétés actuelles. La Confédération, sous sa cape de neutralité, a longtemps nié son implication dans des processus coloniaux. Pourtant, des Suisses ont participé du peuplement de "l'Algérie française", où ils ont exercé des formes de domination, notamment via des investissements privés. A la proclamation de l'indépendance algérienne, la Confédération s'est trouvée face à la délicate organisation du "retour" des colons helvètes. Suite aux nationalisations et aux expropriations outre-mer, des biens ont dû être protégés, des pensions versées. Ce livre offre de précieux outils pour appréhender l'histoire coloniale dans un monde décolonisé. Etayée par des sources d'archives suisses, françaises, italiennes et anglaises - pour la plupart inédites -, cette étude reconstitue les jeux d'échelles et met en évidence le rôle déterminant de l'Association des Suisses spoliés d'Algérie ou d'outre-mer.

04/2021

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Animaux, nature

Souvenirs d'un pisteur seul

Si l'on veut que "notre Afrique", celle qui nous fait rêver, survive il ne faut pas oublier ces hommes extraordinaires, paysans, bergers peuls, pisteurs, chauffeurs, cuisiniers... L'Afrique c'est eux ! Ils nous ont appris tant de choses, ils survivent de rien, ils sont admirables. Ils sont heureux de nous faire aimer ce pays si merveilleux. Sans eux l'Afrique et le Sahel en particulier ne seraient qu'immensité sans âme. Lui, Rasmané, il y a maintenant quatre générations qu'il guide nos pas sur les pistes africaines. Il a presque soixante-dix ans et le voila au bout du voyage... Son allure est fière et il porte du haut d'un mètre quatre-vingt-dix toute l'élégance et la noblesse du peuple peul. Durant ces années d'une vie de nomade, il a tout vu de cette Afrique sahélienne, d'abord coloniale, puis indépendante et sa lente autodestruction... Rasmané Barry a rencontré toutes sortes de blancs, plus ou moins recommandables, du fonctionnaire colonial généreux ou étriqué, aux chasseurs de grands gibiers avides de trophées et d'aventures.

01/2004

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Histoire des DOM-TOM

Les bagnards indochinois de la Guyane. Du milieu de la décennie 1860 à 1963

La Guyane, terre de bagnes, reçut les indésirables de la métropole et de l'empire colonial français. L'Indochine ne fit pas exception : les Guyanais se souviennent encore des "Annamites" qui occupèrent le camp Crique Anguille à partir de 1931. En revanche, les prédécesseurs de ces derniers demeurent largement méconnus. Pour la première fois, cette étude prend pour objet tous les bagnards indochinois de la Guyane, des premiers transportés sous le Second Empire aux derniers rapatriés de 1963. Combien furent-ils ? Quels crimes et délits avaient-ils commis ? S'agissait-il de condamnés politiques ou de détenus de droit commun ? Quel regard l'administration coloniale portait-elle sur eux ? Quels travaux accomplirent-ils en Guyane ? En partant de l'histoire politique de l'Indochine française, cet ouvrage distingue quatre grandes phases dans l'envoi de condamnés indochinois vers la Guyane. L'analyse porte sur les dynamiques de chacune d'elles et met en exergue les continuités. L'auteur fait aussi la part belle aux parcours individuels et restitue la façon de penser et d'agir des Vietnamiens de cette époque.

10/2023

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Ouvrages généraux

L'Afrique noire, un rêve français. Dans les pas de Paul Vazeilles, broussard de grande brousse (1907-1941)

60 ans après les indépendances, l'histoire des colonies d'Afrique nous revient comme un boomerang : la France devrait s'excuser du mal qu'elle y a fait. Martelée, l'idée trouve un écho chez les jeunes issus des migrations africaines, les faisant douter de leur avenir comme citoyens d'un pays sous l'emprise d'un "â¯racisme systémiqueâ¯" . L'assimilation a fait place à une coexistence pour l'instant pacifique. Mais la menace est sérieuse. Pour avancer, il faut faire sauter les obstacles accumulés par les mésusages de l'histoire coloniale. Pas pour en faire un conte de fées, mais pour la remettre dans sa banale humanité, contradictoire et ambigüe. Assumer le passé, sans rien cacher ni céder aux mensonges, permettra seul de le remettre à sa vraie place : derrière nous. C'est le parcours d'un fonctionnaire colonial ordinaire qui nous y aide ici en permettant d'esquisser le portrait d'une Afrique que la France a rêvé sans toujours bien la comprendre, ni comprendre ce qu'elle y cherchait.

01/2022

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discriminations, exclusion, ra

Aux sources du racisme antimaghrébin. Un impensé postcolonial de Moreau de Tours à Albert Camus

L'indigence dans laquelle ont vécu la majeure partie des Algériens dans la période coloniale française de 1830 à 1962 fut insupportable. Ni les réformes économiques, sociales ou psychologiques envisagées un temps n'auraient pu assouvir l'idéal de libération qui habitait alors cette population. La colonisation en Algérie était un système qui fut mis en place vers le milieu du XIXe siècle installant dans la servitude les "Indigènes" et qui s'incarna dans les colons, fils et petits-fils de colons. Une tension légitime s'exerça entre l'universalité républicaine de la métropole et l'exploitation oppressive des indigènes. Une des fonctions du racisme était bien de faire de ces Algériens des sous-hommes qui ne pouvaient prétendre aux mêmes droits que les colons. Le système colonial a produit des représentations justifiant cette tyrannie en s'appuyant sur la "science" . Cet essai propose de faire apparaître les sources de ce mode de pensée raciste qui perdure encore aujourd'hui dans l'inconscient collectif français envers la population d'origine maghrébine.

05/2023

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Romans historiques

A l'enseigne de la Petite Vache. Où l'avenir de l'empire colonial se jouait dans un café

Un beau jour de ce milieu du XIXe siècle, une Belge, Mlle de Genève, fonda dans l'étroite rue Mazarine, à Paris, une crémerie-café-restaurant qui devait prendre pour enseigne : la Petite Vache. Non loin de la Société de Géographie, elle devint le rendez-vous des explorateurs et des géographes du monde entier qui la préféraient aux salons luxueux et aux restaurants à la mode. Pourquoi ces modernes conquistadors se rassemblaient-ils dans l'arrière-salle étouffée et minuscule de cette gargote ? Ils s'y retrouvaient entre eux, sans gène, sans contraintes, côtoyant d'autres scientifiques, des écrivains ou des artistes qui les charmaient et les distrayaient, discutant de ces vastes projets où l'avenir de la France et de son empire colonial étaient en jeu. Ils se replongaient avec joie dans la société et dans une atmosphère intellectuelle qui leur faisait défaut, lorsqu'ils tutoyaient les régions hostiles, dans la solitude de la brousse africaine ou les jungles des tropiques. Savorgnan de Brazza ou Dutreuil de Rhins furent des habitués de la Petite Vache. Aussi, comment ne pas croire que c'est précisément à la Petite Vache que sommeillait la grandeur de l'Empire français ? Comment ne pas penser que c'est dans cette antichambre de l'honorable et prestigieuse Société de Géographie que les destins d'explorateurs se jouaient ?

09/2009

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Histoire de France

Vichy ou dissidence. Béville (Albert) : une carrière d'administrateur colonial de Pétain à Dakar - La parole est aux documents

Les documents témoignent et transmettent une histoire encore peu connue. Vichy : le gouvernement du maréchal Pétain collabore avec Hitler et les troupes d'occupation allemandes à partir de juillet 1940. Au ministère des Colonies, un fonctionnaire originaire de Guadeloupe travaille à la Direction Politique : Béville (Albert). Il s'inscrit en juin 1941 pour suivre l'enseignement de l'Ecole des cadres d'Uriage "rattachée à sa manière à la révolution nationale", observe Robert O Paxton, et il demeure au service du Maréchal jusqu'en août 1944. Puis il sert en Afrique comme administrateur colonial au Dahomey et en Côte d'Ivoire, où il est commandant de cercle (Katiola, Agboville et Man). Dissidence : des hommes et des femmes originaires de Guadeloupe, de Guyane et de Martinique, font un autre choix que Béville (Albert). Ils décident de combattre les Nazis et de rallier les Forces alliées (anglaises & USA) ou de se rendre à Londres où siègent les Français libres du général Charles De Gaulle. Deux choix : Vichy ou Dissidence ? Guadeloupe, Guyane et Martinique n'ont pas oublié leurs enfants qui les ont quittées pour lutter avec les troupes alliées sur terre, sur mer, dans les airs ou dans les services secrets entre 1940 et 1944. Les documents révèlent une liste de ces combattants, dont certains, comme Paul Valentino, s'engagèrent dès 1940 et 1941, au moment où en France, à Vichy, sévissaient le culte de Pétain et la dictature allemande.

09/2013

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Droit

L'encadrement juridique de l'éducation au Congo-Kinshasa (1885-1986). De l'initiative des missionnaires à la prise en charge par l'Etat

Si l'instruction scolaire semble un acquis de la plupart des sociétés contemporaines, elle n'en demeure pas moins le fruit d'une très lente évolution comme ce fut le cas dans l'actuelle République démocratique du Congo pendant un siècle. Lors de la période coloniale - de la création de l'état du Congo en 1885 par la conférence de Berlin jusqu'à l'indépendance obtenue en 1960 - la fonction de l'enseignement a été confiée par le pouvoir essentiellement aux missions catholiques belges avec la vision utilitariste de former des auxiliaires de l'administration et des ouvriers aux fins d'exploitation de la colonie. Sur le plan juridique, cet objectif apparaît de façon sous-jacente dans le concordat de 1906, la réglementation des études de 1924 et la réforme scolaire de 1948. Malgré l'élan réformateur impulsé par le parti socio-libéral belge après la Seconde Guerre mondiale, l'école coloniale a peiné à promouvoir une élite locale avec comme conséquence le chaos sanglant des cinq premières années de l'indépendance, à attribuer en grande partie à l'impréparation des Congolais à assumer de hautes responsabilités politiques. Le modèle social hérité du passé colonial étant considéré comme aliénant, le Président Mobutu a étatisé les écoles en décembre 1974 en opposition à la hiérarchie catholique, déclenchant ainsi une grave crise qui fut apaisée par la signature d'un accord en 1977 permettant la rétrocession des réseaux scolaires à leurs anciens administrateurs. Puis, une loi portant régime général applicable à l'enseignement national a été promulguée le 22 septembre 1986, marquée par le souci d'une austérité budgétaire nécessitée par la politique économique désastreuse de zaïrianisation du Maréchal-Président.

02/2018

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Sciences historiques

L'usine, l'empire et l'amour. "Travailleurs indochinois" en France et en Lorraine (1939-2019)

L'histoire de l'immigration en France reste un sujet d'étude relativement récent. En Lorraine, les recherches menées sur le monde ouvrier ont montré l'importance des Italiens, des Polonais, des Espagnols, des Portugais et des Maghrébins dans l'histoire économique, sociale et culturelle de ce territoire. L'immigration indochinoise n, elle, est restée inconnue. C'est cette lacune que cet ouvrage vient combler. L'histoire de ces "travailleurs indochinois" commence en 1939 avec l'arrivée à Marseille de 20 000 d'entre eux, leur placement dans des camps à travers la France, et leur travail forcé dans des entreprises relevant d'abord de la Défense nationale, puis dans divers secteurs de l'économie : agriculture, forestage, routes, assèchement de marais, industrie chimique, etc. A la Libération, plus d'un millier d'entre eux fut envoyé en Lorraine (sidérurgie, bâtiment, textile). Dans le même temps, une guerre de libération du joug colonial était menée en Indochine à laquelle ces hommes prirent part en métropole - organisations de manifestations, meetings, distribution de tracts, accueil de Ho Chi Minh à l'été 1946. De 1948 à 1953, la plupart sont rapatriés au Vietnam mais quelque 3 000 décident de rester en France, dont une partie en Lorraine, et fondent un foyer. Ce livre suit le destin de ces familles jusqu'à nos jours à travers témoignages et archives, publiques et privées. L'ouvrage conçu par le journaliste Pierre Daum et la cinéaste Ysé Tran, avec les contributions de l'historien Gilles Manceron et de l'ethnologue Dominique Rolland, repose sur une enquête menée depuis plusieurs années autour de trois aspects rappelés dans le titre : empire colonial, monde de l'usine et découverte de l'amour avec une femme française. Une riche iconographie de photos et documents, pour la plupart inédite, permet enfin de voir cette page d'histoire coloniale longtemps occultée.

10/2019

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Ethnologie

Capitaine Emile Coquibus. Journaux d'Afrique (1901-1910)

Comme pour de nombreux militaires, le départ du capitaine Emile Coquibus (1874-1915) aux colonies déclenche son goût pour l'écriture et la photographie, agréments participant à la réalisation d'un journal de bord tenu tout au long de ses campagnes en Guinée et au Haut-Sénégal et Niger entre 1901 et 1910. En 1898, les modestes troupes du capitaine Gouraud capturent le dernier grand chef africain Samory Touré et achèvent la conquête de l'Afrique de l'Ouest. Toutefois, plusieurs colonnes militaires sont encore engagées afin de consolider l'emprise territoriale française sur la boucle du fleuve Niger. Les campagnes d'Emile Coquibus s'inscrivent dans ce contexte de pacification et d'administration de ces contrées fraîchement conquises. Chargé successivement de commander différents postes et cercles, il devient l'une des chevilles ouvrières du pouvoir colonial mis en place. Rendre la justice, réaliser des missions de reconnaissances topographiques, développer l'économie (agriculture et commerce), s'occuper du recensement et prélever les impôts, conduire le recrutement et la formation des troupes autochtones, telles sont les nombreuses fonctions dévolues au capitaine Coquibus, à la charnière entre administrateur et chef de brousse. Son témoignage et ses photographies constituent une source inédite et traduisent le séisme des bouleversements culturels et sensoriels vécus par cet officier de la "Coloniale" : le vertige de la découverte d'un continent et de ses peuples, l'âpre réalité des missions de terrain, voire la désillusion, à rebours de l'imaginaire exotique et civilisateur vanté par la propagande métropolitaine. Mêlant journal intime, récit d'aventures et critique de l'appareil administratif civil et militaire colonial, les carnets de voyage du capitaine Coquibus dressent un portrait haut en couleur de l'Afrique et de ses habitants au début du XXe siècle.

09/2015

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Economie

Francafricophonie - la "decolonisation" par la recolonisation perpetuelle

Les présidents et régimes français changent, passent et trépassent. L'empire colonial français d'Afrique Noire, solide lui, demeure et se porte bien. Le mythe et les fantasmes de l'empire colonial – préjugés stupides, racisme primaire et autres poncifs coloniaux débiles – sont toujours là, vivaces. Décolonisation, indépendance : de belles fictions depuis 50 ans pour structurer, renforcer et rendre indolores la colonisation, l'humiliation multiforme des peuples africains, la tutelle et la soumission que Paris veut perpétuelles sur l'Afrique. Avec souvent hélas, la complicité, connue et visible ou non, de ses propres fils soi-disant gouvernants, traîtres professionnels bien stipendiés ! Cette bien incongrue histoire de célébration par Paris, en juillet 2010, des 50 ans (1960-2010) de ce qu'on prétend être les "indépendances" des pays d'Afrique Noire colonisés par la France et où ont été convoqués ses vassaux africains, en est la preuve la plus éclatante avant d'être suprême humiliation coloniale, cynisme et mépris flagrants pour les demeurés colonisés. La puissance colonisatrice supposée avoir perdu son empire, ses colonies et perles vitalement juteuses avec logiquement l'indépendance et la souveraineté de celles-ci (comme l'Angleterre pour les USA et l'Inde, par exemple, ou encore le Portugal et le Brésil), en célèbre le Jubilé ! Du jamais vu dans l'histoire des nations et/ou des colonisations. Quel flagrant aveu (mère des preuves) que la décolonisation n'a jamais eu lieu ! Et l'avenir de l'Afrique avec ses grandes questions (démocratie en échec, mal-gouvernance chronique, dégradation sanitaire, sous-développement continu, jeunesse sacrifiée, famine, absence d'un siège au Conseil de Sécurité de l'ONU, école, sciences et techniques, etc.) et celles de ses peuples maintenant ? Bien incertain, hélas ! Même si le continent n'est pas fatalement, obligatoirement condamné, perdu… Mais que de forteresses à forcer !

06/2016

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Histoire internationale

Les migrantes ignorées du Haut-Sénégal . 1900-1946

Centré sur la région de Kayes au Mali, l'ouvrage de Marie Rodet s'attache à analyser les formes de mobilité féminine au sein du pays et vers le Sénégal à l'époque coloniale (1900-1946). Comme les chercheurs par la suite, l'administration coloniale a largement ignoré ces déplacements, se focalisant sur les migrations masculines de travail qu'ils considéraient comme seules dignes d'intérêt. Or, en élargissant le concept de migration, l'ouvrage met en évidence que les migrations féminines dans la région de Kayes ont été nombreuses, et ce dès les débuts de la colonisation. Ce livre montre en particulier que les femmes esclaves étaient majoritaires dans les mouvements migratoires que connaît la région au début du XXe siècle, qu'elles furent les premières migrantes dans la ville de Kayes. L'auteure va même plus loin en montrant que le phénomène migratoire majeur que connaît le Haut-Sénégal à cette époque ne correspond pas aux migrations masculines de travail mais aux migrations familiales attestant d'un glissement progressif des populations du Haut-Sénégal vers la Sénégambie. L'originalité de l'ouvrage réside également dans son utilisation des archives judiciaires pour analyser les pratiques du mariage comme vecteurs de mobilité pour les femmes. Par l'examen de la jurisprudence des tribunaux coloniaux de la région de Kayes, Marie Rodet montre que les autorités locales et coloniales tentèrent dès les années 1910 de limiter la mobilité dans le mariage, ce qui amena les femmes à mettre en place des stratégies de " contournement ", qui s'appuyaient souvent sur des réseaux migratoires familiaux établis sur plusieurs générations. L'ouvrage permet enfin de comprendre pourquoi ce contrôle colonial croissant s'est finalement avéré inefficace. A partir d'une étude précise de sources coloniales a priori peu loquaces mais ingénieusement confrontées à des enquêtes de terrain, Marie Rodet resitue ici l'histoire des migrations de la région de Kayes à l'époque coloniale dans une dynamique de recherche genrée. Cet ouvrage constitue un outil essentiel pour repenser la question des migrations féminines en Afrique et déconstruire le discours androcentrique ambiant sur les migrations.

06/2009

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Histoire internationale

Indo-chine. Viêt Công - La guerre civile du Viêt Nam (1956-1975). Une histoire coloniale oubliée

Le 7 août 1954, le cessez-le-feu est effectif au Viêt Nam, désormais coupé en deux au niveau du 17e parallèle. Le corps expéditionnaire du Tonkin se regroupe à Hai Phong et embarque pour le Sud. La crainte des communistes pousse à l'exode des populations et des catholiques qui se joignent aux partisans et militaires français. Au Nord-Viêt Nam, la République démocratique communiste détient tous les pouvoirs et met en place un régime totalitaire. Dès juillet 1955, une chape de plomb s'abat sur le pays. Aucune évacuation, aucun départ, ne sera désormais toléré. La RDVN se clôt dans le monde carcéral de ses modèles. Le pays est en ruine, l'urgence pour Hô Chi Minh est d'assurer la survie de la population. Les problèmes économiques surgissent de toutes parts dans un Bac Bô sans monnaie souveraine, exsangue de ressources mais riche de rancoeur et de cimetières militaires. Assuré d'un soutien américain sans limite, le Sud-Viêt Nam semble mieux loti. Cependant la rébellion indépendantiste ne tarde pas à s'y organiser et vite éclatera contre le pouvoir absolu du président sudiste, l'arriviste Ngô Dinh Diem. Après les tomes I et II de Indo-Chine. Une histoire coloniale oubliée, l'auteur raconte le Viêt Nam divisé lors des accords de Genève de juin 1954, jusqu'après la réunification d'avril 1975 et l'élimination des nationalistes du FNL. Il raconte de pair la guerre civile, l'épuration et, librement, l'histoire bouleversante contée pour lui par son amie franco-vietnamienne, une fille du Mékong, viêt công de fait, une indépendantiste éprise de liberté et de justice.

05/2018

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Actualité et médias

De la domination coloniale au rejet des migrants. De l'indigène à l'immigré. Essais politiques

Etablir une relation entre la longue histoire coloniale et la politique, les attitudes actuelles de rejet des migrants et des réfugiés peut sembler surprenant. Et pourtant, le premier lien, le plus apparent, met en avant l'Europe. Une Europe, foyer millénaire de l'Occident, dont les plus grandes puissances ont dominé le monde entier pendant plusieurs siècles. Aujourd'hui, l'Union européenne se déchire sous la pression, pourtant assez limitée, de migrants, de demandeurs d'asile en provenance de l'Afrique et du Moyen-Orient. Le principal fil directeur, moins évident, entre ces deux situations est la poursuite d'une certaine subordination des ex-colonies vis-à-vis de leurs anciennes métropoles, rejointes par de nouvelles puissances, comme les Etats-Unis et la Chine. Les motivations ambivalentes et douteuses de la domination coloniale peinent encore à être reconnues et remises en cause. Elles se retrouvent aujourd'hui dans le refus irrationnel et clivant des mêmes nations, ainsi que d'autres, d'assumer leurs responsabilités historiques et géopolitiques.

11/2017

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Histoire de France

L'ennemi intérieur. La généalogie coloniale et militaire de l'ordre sécuritaire dans la France métropolitaine

La France des années 2000, comme de nombreux pays, a vu se confirmer un modèle de contrôle censé protéger la population contre la prolifération, en son sein, de " nouvelles menaces " : islamisme, terrorisme, immigration clandestine, incivilités, violences urbaines... Et pour justifier cet arsenal sécuritaire, un principe s'est imposé : désigner l'" ennemi intérieur ". Cette notion évoque la guerre froide, quand cet ennemi était le communisme. Et surtout les guerres coloniales d'Indochine et d'Algérie, quand l'armée française a conçu la " doctrine de la guerre révolutionnaire ", afin d'éradiquer au prix des pires méthodes la " gangrène subversive pourrissant le corps national ". Si cette doctrine a été évacuée officiellement depuis lors par l'État, certains de ses éléments clés auraient-ils contribué à façonner cette grille de lecture sécuritaire qui présente les populations immigrées issues de la colonisation comme les vecteurs intérieurs d'une menace globale ? C'est ce que montre Mathieu Rigouste dans ce livre rigoureusement documenté, en s'appuyant notamment sur un corpus d'archives conservées à l'École militaire. Retraçant l'évolution des représentations de l'ennemi intérieur dans la pensée d'État depuis les années 1960, il révèle l'effrayante évolution du contrôle intérieur, de ses dimensions médiatiques et économiques, ainsi que la fonction de l'idéologie identitaire dans la mise en oeuvre du nouvel ordre sécuritaire.

06/2011

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Généralités

Le conflit entre la france et la chine, etude d'histoire coloniale et le droit international

Le conflit entre la France et la Chine : étude d'histoire coloniale et le droit international / par Henri Cordier,... Date de l'édition originale : 1883 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

12/2021

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Biographies

La colonisation francaise au xxe siecle, la verite sur son avenir - premier essai d'etude coloniale

La colonisation française au XXe siècle, la vérité sur son avenir : premier essai d'étude coloniale / [signé G. -H. Vetch] Date de l'édition originale : 1902 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

12/2021

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Religion

Les Pères Blancs au temps de la conquête coloniale. Histoire des Missionnaires d'Afrique (1892-1914)

L'ouvrage d'Aylward Shorter, dans un parcours historique à la croisée des XIXe et XXe siècles (1892-1914), nous fait découvrir le développement d'un institut missionnaire voué au continent africain et sa confrontation à l'expansion coloniale : celui des Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs). En s'apppuyant sur une documentation fouillée et sur une connaissance précise des régions évoquées, l'auteur présente, en un style alerte et dans une rédaction comportant de nombreuses informations inédites, les forces humaines mises en oeuvre pour la mission et les stratégies apostoliques élaborées sur place ou par la direction de l'institut. Son livre couvre une période d'une vingtaine d'années qui correspond à une grande partie du supériorat général de mgr Livinhac, le premier successeur du fondateur de cet institut, le Cardinal Lavigerie. Période cruciale, comme toutes celles d'après fondation, et qui de surcroît connaîtra l'épreuve de la première guerre mondiale et la mise en place généralisée des pouvoirs coloniaux en Afrique subsaharienne. Passant successivement en revue les étapes majeures du développement de l'institut lui-même et de ses implantations en Afrique, Afrique du Nord et Afrique subsaharienne, sans oublier l'importante fondation de Jérusalem, l'auteur décrit l'émergence des communautés chrétiennes et des oeuvres de formation dans les missions des Pères Blancs, sans dissimuler les difficultés et parfois les ambiguïtés de ces réalisations. Il nous fait ainsi parcourir une page importante de l'histoire récente du christianisme et de son expansion sur le continent africain.

12/2011

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Empire colonial

La politique coloniale. Clemenceau contre Ferry - Discours prononcés à la Chambre des députés en juillet 1885

Les comptes-rendus des débats du Parlement recèlent des trésors, lorsque les tribuns les plus éloquents et les plus inspirés y confrontent leurs visions de la société et leur conception de la place de la France dans le monde. Le duel oratoire de Jules Ferry et de Georges Clemenceau sur la question coloniale, en juillet 1885, à la Chambre des députés, donne à connaître avec éclat l'opposition de deux tempéraments, de deux doctrines, de deux morales. En se protégeant contre l'anachronisme, on découvrira dans leurs discours, reproduits ici en intégralité, quels échos leurs propos peuvent trouver, aujourd'hui encore, au coeur de nos interrogations contemporaines. Jean-Noël Jeanneney, historien, ancien ministre, biographe de Clemenceau, spécialiste d'histoire politique et culturelle, ancien président de Radio France et de la Bibliothèque nationale de France, donne aux lecteurs curieux, par sa très éclairante introduction, le contexte de ce qui a été une page essentielle de l'histoire de France : la justification de la colonisation à l'Assemblée nationale. Tous les débats passionnés d'aujourd'hui y sont contenus en germe. Une nécessité pour mieux comprendre notre société !

03/2021

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Histoire internationale

Manuel d'histoire du Rwanda à l'Epoque coloniale. Suivant le Modèle de Mgr Alexis Kagame

Ce Manuel est la suite du Manuel d'Histoire du Rwanda ancien. Il analyse la part imputable à la Colonisation allemande et à la Colonisation belge dans le Chaos rwandais. Avec cet ouvrage, on a la preuve que la Colonisation a amplifié la Spirale de la violence rwandaise en renforçant la tyrannie de la Noblesse séculaire Tutsi trouvée sur place. Celle-ci s'explique par cinq déterminants principaux, à savoir : le Code Tutsi des institutions politiques et militaires, l'organisation foncière rwandaise de droit Tutsi, l'organisation socio-familiale rwandaise, l'Uburetwa et l'institution d'Ubuhake (oubouhakié), etc. L'Ubuhake traditionnel noble Tutsi est de droit une institution Tutsi dans le cadre de laquelle se passaient, sous le régime féodal Tutsi, des contrats asymétriques de servage socio-économique liant un noble Tutsi à un serf Hutu sur la simple promesse de protection et d'une gratification éventuelle par une vache en cas de mérite. Mais en cas de démérite, le contrat sous-entendait le risque d'exécution à coup de lance, ou sinon de dépossession du menu bétail, que le serf Hutu devait mettre sous garantie. Le contrat court le jour de l'entrevue, mais toutes les corvées obligatoires exécutées par le serviteur Hutu postulant pendant la longue période de demande de rendez-vous ne sont pas prises en considération. Les droits et les devoirs réciproques, le cahier des charges du serf Hutu ainsi que toutes les autres modalités pratiques étaient déterminés par le noble Tutsi à qui revenait la gestion unilatérale du contrat. L'Ubuhake est à la fois une philosophie d'inégalité des sous-populations, un lien d'assujettissement et une règle de stratification de la Société rwandaise en castes Tutsi, Hutu et Twa. L'Uburetwa et l'Ubuhake sont les principaux faits historiques classiques expliquant la Domination interne séculaire du Rwanda par la Noblesse Tutsi. Un autre fait est que celle-ci a été exacerbée autant par la Colonisation allemande que par la Colonisation belge.

12/2010

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Généralités

Missions et voyages des Balkans à l'Ukraine. Genèse d'un modèle russe d'expansion coloniale

Les deux oeuvres de Marmont, maréchal du Premier Empire, dont nous publions ici des extraits : son Voyage en Egypte comprenant la traversée de l'Ukraine (1837-1838) et la section de ses Mémoires consacrée à sa gouvernance des Provinces illyriennes, soit la Slovénie et la Croatie actuelles (1856-1857), permettent de comprendre la genèse d'un modèle russe d'expansion coloniale très prégnant dans la France qui, en 1830, se lance à la conquête de l'Algérie. Marmont revendique la création de ce modèle dans sa gestion des parties croates alors occupées par les Français et en déplore le caractère éphémère, lié à l'effondrement de l'empire européen créé par Napoléon. Et c'est précisément ce modèle qu'il affirme retrouver avec enthousiasme dans ce qu'il appelle la "Russie méridionale" , en fait l'Ukraine et la Crimée sous contrôle russe depuis la fin du XVIIIe siècle. Son admiration pour la Russie de Nicolas Ier (qui vient de mater l'insurrection polonaise) est absolue : si l'empire français a eu un caractère éphémère, l'empire russe semble engagé sur la voie d'une expansion et d'un progrès illimités. Ce modèle russe militaro-social d'expansion coloniale sera discuté et vivement critiqué pendant les vingt années qui suivent la conquête de l'Algérie, où Bugeaud lui-même a projeté de mettre en place des "colonies militaires" . Et Marmont sera dénoncé comme propagandiste complaisant et trop zélé des ambitions expansionnistes de l'autocratie russe.

10/2023

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Sociologie

Les frontières de l'"identité nationale". L'injonction à l'assimilation en France métropolitaine et coloniale

Comment un État-nation trace-t-il les frontières de ce qu'il perçoit comme son "identité" ? Pourquoi et comment, pour y parvenir, cherche-t-il constamment à définir son extériorité au travers d'un Autre jugé "inassimilable" ? En revenant sur les origines historiques de l'injonction à l'assimilation dans la procédure de naturalisation, ce livre cherche d'abord à montrer que ces "frontières" sont mouvantes. Celles-ci sont en effet le fruit de facteurs multiples, liés au contexte social et politique aussi bien qu'aux glissements des significations et des usages du concept même d'"assimilation" (des colonies vers la métropole, du discours politique vers le juridique...). Mais, outre cette dimension historique, ce livre novateur analyse la manière dont l'administration mesure l'"assimilation" des candidats. Grâce à une enquête minutieuse en préfecture qui aura duré deux ans (2006-2007), l'auteur met ainsi en lumière l'invention des critères d'assimilation et les usages administratifs qui en sont faits, également déterminés par la concurrence de logiques administratives distinctes, les pratiques des agents subalternes et la "naturalisabilité" des candidats. La "vérité objective" de la naturalisation est particulièrement bien révélée par les cas de refus de naturalisation pour "défaut d'assimilation", qui concernent aujourd'hui principalement des femmes et/ou des musulmans. Ces refus soulèvent ainsi les questions du hijab, de la polygamie et de 1'"islamisme", qui sont à l'heure actuelle autant de frontières à la prétendue "identité nationale".

04/2024

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Histoire de France

Emile Masqueray et la crise allemande de la pensée française dans l’Algérie coloniale. Suivi de Emile Masqueray - Formation des cités chez les populations sédentaires de l’Algérie (Kabyles du Djurdjura, Chaouïas de l’Aurès, Beni Mezab)

On dispose de grands livres sur l’histoire de la IIIe République en France et de quelques bonnes études de l’histoire de l’Algérie coloniale à la même époque. D’un côté, l’Algérie coloniale est envisagée comme une sorte d’annexe d’une histoire nationale qui ne la concerne pas vraiment. De l’autre, la France apparaît tel un arrière- plan lointain. Comme si les historiens n’avaient jamais réellement pris la mesure que, durant ces années, l’Algérie c’était la France ! En proposant de reconsidérer les trois premières décennies de l’histoire de la IIIe République vue de l’Algérie, Alain Mahé vient combler un vide, puisqu’aucune recherche n’a examiné les modalités particulières selon lesquelles la République coloniale affronta La crise allemande de la pensée française (1870-1914), analysée par le maître ouvrage de Claude Digeon. Or, la crise ouverte par la défaite de Sedan — crise indissociablement morale, intellectuelle et politique —, s’est déclinée en Algérie de telle façon que la République s’est mise en contradiction avec elle-même, comme elle ne l’a probablement jamais été aussi clairement ailleurs. Alain Mahé prolonge ici l’enquête de Claude Digeon en s’attachant à l’oeuvre d’Emile Masqueray (1843-1894). Anthropologue, chroniqueur politique et écrivain, l’intérêt des analyses de Masqueray réside dans leur manière d’affronter systématiquement ces contradictions. Directement impliqué dans la politique coloniale et personnellement lié à l’équipe de Jules Ferry, Masqueray a été l’initiateur et le maître d’œuvre de la politique scolaire en Kabylie. Ce qui l’a conduit à entrer en conflit tant avec le gouvernement colonial qu’avec le rectorat d’Alger, à tel point que ses amis politiques — qui avaient besoin des voix des élus républicains « opportunistes » d’Algérie — lui retirèrent précocement leur soutien. À l’épreuve de ses échecs, seul son projet intellectuel — un comparatisme méthodique entre les cités de l’Antiquité et les cités berbères qu’il promouvait en tant que directeur de l’Ecole d’Alger — lui a permis de rester cohérent avec lui-même. Comme si l’opiniâtreté de Masqueray à tenir la position intenable de républicain colonialiste expliquait l’audace de ses propositions scientifiques. Or nous sommes toujours redevables de ce projet d’anthropologisation de l’Antiquité que Fustel de Coulanges impulsa le premier avec La cité antique (1864). Alain Mahé a réuni tous les éléments d’un dossier qui permet de se représenter ce qu’a été la crise allemande de la pensée française dans l’Algérie coloniale : la réédition de la thèse de Masqueray (1886) ; une sélection de ses chroniques politiques dans le Journal des débats ; des bio-bibliographies. Un cahier d’une trentaine de magnifiques photographies de la Kabylie, prises par Jean Geiser — le célèbre photographe d’Alger — qui accompagna Masqueray dans ses enquêtes en 1882-1883, enrichit ce dossier. 

07/2020

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Philosophie

L'héritage des Lumières. Ambivalences de la modernité

Les Lumières sont souvent invoquées dans l'espace public comme un combat contre l'obscurantisme, combat qu'il s'agirait seulement de réactualiser. Des lectures, totalisantes et souvent caricaturales, les associent au culte du Progrès, au libéralisme politique et à un universalisme désincarné. Or, comme le montre ici Antoine Lilti, les Lumières n'ont pas proposé une doctrine philosophique cohérente ou un projet politique commun. En confrontant des auteurs emblématiques et d'autres moins connus, il propose de rendre aux Lumières leur complexité historique et de repenser ce que nous leur devons : un ensemble de questions et de problèmes, bien plus qu'un prêt-à-penser rassurant. ?Les Lumières apparaissent dès lors comme une réponse collective au surgissement de la modernité, dont les ambivalences forment aujourd'hui encore notre horizon. Partant des interrogations de Voltaire sur le commerce colonial et l'esclavage pour arriver aux dernières réflexions de Michel Foucault, en passant par la critique post-coloniale et les dilemmes du philosophe face au public, L'Héritage des Lumières propose ainsi le tableau profondément renouvelé d'un mouvement qu'il nous faut redécouvrir car il ne cesse de nous parler.

09/2019

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Histoire de France

Les empires coloniaux. Une histoire-monde

Le début du XXe siècle correspond à la plus grande expansion des empires coloniaux, aboutissement d'une suite de conquêtes ininterrompues depuis le XVIe siècle. Ces conquêtes imposent aux pays dominés des modes de gouvernement et de mise en valeur qui leur sont étrangers. Elles imposent aussi la mise en relation économique et culturelle de mondes qui, longtemps, s'étaient ignorés. La période de l’entre-deux-guerres, analysée ici, annonce le mouvement qui, après 1945, se traduira par l'émancipation des peuples colonisés. Cet ouvrage invite donc à revisiter ce passé, qui, bon gré mal gré, constitue un héritage commun à une grande partie des peuples des cinq continents. Il vise d'abord à replacer l'histoire coloniale française dans un ensemble plus large, souvent ignoré ou méconnu en France même, aux côtés de celles de l'empire britannique et des possessions hollandaises, belges, portugaises et espagnoles. Il montre aussi que cette histoire est autre chose que le complément exotique de la "grande Histoire" : loin d'être une parenthèse, l'épisode colonial représente en effet une phase préparatoire aux phénomènes actuels, si débattus, de mondialisation.

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Histoire des mentalités

Nous qui ne cultivons pas le préjugé de race. Histoire(s) d'un siècle de doute sur le racisme en France

En 1919, bien avant Black Lives Matter, un policier militaire américain abat froidement à Nantes un promeneur guadeloupéen. On lit alors dans la presse indignée que les Français ne cultivent pas le préjugé des races, lequel est solennellement condamné par les députés de la seconde puissance coloniale du monde. Bars ségrégationnistes des années 1920 ou 1960, piscine fermée aux Algériens (1964) ou diarrhée antisémite d'un sénateur SFIO (1959), d'autres affaires offrent à l'opinion l'occasion de s'indigner et d'énoncer la norme idéale d'une France immunisée contre le racisme : Raymond Poincaré s'oppose à Paris à une discrimination, forcément américaine et René Pleven juge longtemps inutile une loi antiraciste finalement votée en 1972 et qu'on persiste à tort à lui attribuer. Loin de l'anachronisme dogmatique ou de l'idéalisation naïve, l'historien Dominique Chathuant explore le mythe immunitaire à l'échelle du XXe siècle, au coeur puis en aval du contexte colonial. Il nuance l'apparente nouveauté du présent en montrant qu'on dénonce déjà en 1917 l'importation d'idées américaines, qu'on teste les discriminations dès 1939 ou qu'on emploie très tôt les termes "raciste" (1924) et "racisé" (1965).

10/2021

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Religion

La République et l'islam. Aux racines du malentendu

Le terrorisme au nom de l'islam peut-il trouver une explication dans notre propre histoire ? Loin de toute culpabilité, Pierre-Jean Luizard reconsidère dix épisodes fondateurs de la "mission civilisatrice" que la France s'était assignée en terre arabe de l'islam : l'expédition d'Egypte de Bonaparte, le décret Crémieux, l'éloge de la colonisation par Jules Ferry, la non-application de la loi de 1905 aux musulmans d'Algérie, le ralliement de Clemenceau au parti colonial ou encore la méconnue affaire Sarrail en Syrie... L'historien met ainsi en lumière le retournement des idéaux laïcs chers aux élites républicaines, au nom du patriotisme alors moteur de la modernité, pour justifier la domination coloniale. Dès lors, comment s'étonner qu'aujourd'hui les musulmans n'aient pas la même vision des idéaux en vertu desquels ils sont invités à s'intégrer en France ? Remonter à la source de ce malentendu, en regardant au-delà de notre roman national, permet de comprendre pourquoi l'islam a tant de mal à se fondre dans la République. Un essai plus que nécessaire pour éclairer les enjeux qui traversent notre société.

04/2019

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Vichy

Dépouiller en toute légalité. L'aryanisation économique des biens juifs en Algérie par le régime de Vichy (1941-1942)

Longtemps méconnue ou tout simplement ignorée, l'aryanisation économique, autrement dit la volonté d'élimination de toute influence juive de l'économie, constitue pourtant l'un des rouages importants de la politique antisémite du régime de Vichy. S'appuyant sur de nombreuses sources jusqu'ici inédites, Dépouiller en toute légalité décrit avec une minutie remarquable le processus d'aryanisation des biens juifs dans l'espace colonial algérien entre 1941 et 1942. Pour mieux nous donner à voir ce qui se joue alors, Jean Laloum se penche également sur le contexte social et politique de l'entre-deux-guerres en Algérie, indissociable de la mise en oeuvre de ces mesures antisémites promulguées par l'Etat français. L'ampleur et la richesse de cette recherche lui permettent ainsi d'interroger à nouveaux frais l'évolution des relations complexes entre les communautés juives, chrétiennes et musulmanes. Par-delà le texte, l'ouvrage a la particularité de réunir un corpus iconographique sans précédent, composé de photographies de famille et de reproductions de documents officiels et commerciaux, attestant, à hauteur d'homme, de la dure réalité de l'aryanisation en Algérie coloniale.

09/2023