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Poésie

Elégies du 4 juin

Surtout connu comme essayiste, critique et combattant pour les droits de l'homme, Liu Xiaobo est un poète à découvrir. La vie du lauréat du prix Nobel de la paix 2010 a basculé dans la nuit du 4 juin 1989, quand les troupes de la loi martiale ont donné l'assaut au mémorial des héros du peuple, dressé au milieu de la place Tian'anmen, devant le mausolée de Mao, en souvenir des martyrs des révolutions de la première moitié du XXe siècle. Replié sur les marches de ce lieu hautement symbolique, avec le dernier carré de citadins et d'étudiants grévistes de la faim, il a vécu dans sa chair l'écrasement sanglant du premier soulèvement pacifique de la population chinoise en faveur d'une démocratisation du système politique. La terreur de cette nuit-là ne l'a désormais plus jamais quitté. Liu Xiaobo a choisi de maintenir à sa manière le souvenir du 4 juin, en rédigeant, à chaque anniversaire de l'événement, un poème à la mémoire des "disparus de l'injustice". Rédigé sur vingt ans, en prison comme en liberté surveillée, l'ensemble de ces vingt élégies ne constitue pas seulement la mémoire d'un monde réduit à l'amnésie, la conscience d'un monde sans conscience, mais un hommage d'une intensité poignante à l'égard des oubliés, des sans-voix.

02/2014

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Critique littéraire

Malaparte, vies et légendes

Curzio Suckert dit Malaparte (1898-1957), écrivain italien de père allemand à vocation cosmopolite, a défié toutes les conventions de son temps, dans une épopée flamboyante où se mêlent d'un bout à l'autre vies et légendes multiples. Talent précoce, à la sensibilité éveillée par les carnages de 1914, dont il fit l'expérience comme volontaire en France, conspirateur roué, envoyé spécial sur tous les fronts de guerre, capable de passer des salons aux tranchées, des usines aux longues marches, des bûchers aux bénitiers, de Lénine à Hitler, de Mussolini à Mao, des anarchistes au Pape, militant de toutes les causes et de leur contraire, Malaparte fut un précurseur incontournable de l'intellectuel engagé.Mythomane, exhibitionniste, séducteur invétéré, "caméléon" prêt à servir tous les pouvoirs et à s'en servir, l'auteur mondialement célèbre de Technique du coup d'Etat, de Kaputt et de La peau aura tout fait pour cacher son vrai visage. Prophète de la décadence de l'Europe face aux puissances globales (URSS, Etats-Unis, Chine) et aux idéologues de masse (fascisme, communisme, tiers-mondisme), il demeure le grand inconnu parmi les interprètes majeurs du XXe siècle. Cette biographie écrite spécialement pour le public français, se propose, à partir d'un immense matériel souvent inédit, d'offrir le portrait de celui qui voulut "perdre à Austerlitz et vaincre à Waterloo".

02/2011

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Poésie

Le veilleur de nuit

Toute sa vie, Yu Kwang-chung (1928-2017) a pleuré sa Chine natale, lui qui, né à Nankin, avait suivi Chiang Kai-shek dans son repli à Taiwan en 1950 après la victoire de Mao. Son poème le plus célèbre, Nostalgie, résonne encore aujourd'hui comme symbole d'un exil douloureusement vécu. Malgré un attachement certain à Taiwan, son regard reste irrésistiblement tourné vers la Chine, vers celle d'aujourd'hui aussi bien que celle d'hier.
Son cheminement est emblématique des affres du migrant, qui, après une longue quête de la patrie perdue, parvient finalement à la recréer par la magie de la poésie en s'affranchissant des limites spatio-temporelles. Alors que tout espoir de retour vers le pays qu'il a connu dans sa jeunesse devient de plus en plus illusoire au fil du temps, l'écriture devient lieu d'ancrage. Dans ses poèmes empreints de musicalité, il explore son monde intérieur tout en méditant sur le destin fulgurant d'un Van Gogh ou d'un Qu Yuan, premier poète chinois exilé de l'histoire.
Ce "voyageur sans contrainte" choisit de lutter, tel un "veilleur de nuit" pour qui la poésie apparaît comme une arme contre l'adversité. Lui qui rêve de "se hisser jusqu'aux étoiles / pour rejoindre Rilke et Li Bai" engage ainsi un "bras de fer avec l'éternité".

01/2021

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Littérature étrangère

La Chine d'en bas

Liao Yiwu fait parler les exclus, les marginaux et les oubliés de la Chine contemporaine : trafiquant d'êtres humains, pleureur professionnel, embaumeur, migrant, survivant, promeneur de cadavres... Dans la Chine moderne et glorieuse, le mot diceng, qui signifie " les bas-fonds ", a été rayé du vocabulaire. Les réformes du Président Mao et de ses successeurs ont aboli toutes les catégories honteuses de la population. Les marginaux, les mendiants, les truands, les lépreux, les proxénètes et les prostituées, les trafiquants d'êtres humains, les promeneurs de cadavres, les perceurs de coffres-forts, les adeptes de la secte hérétique Falun Gong, les experts du Feng shui, cette superstition d'un autre temps ? Ils n'existent plus. Pourtant, Liao Yiwu les a rencontrés. Tout au long des années 2000, au gré de ses séjours en prison, de ses errances dans la rue, de ses escapades et de ses petits boulots, il a sympathisé avec eux et il a recueilli leurs confidences, en poète. Le point commun de ces vingt-huit individus de tous horizons ? Ils ont tous été privés de liberté d'expression, réduits au silence, niés dans leur existence même. Enfin écoutés par une oreille attentive, ils se rattrapent en débordant de sincérité. Et ce foisonnant portrait de groupe, non content de rendre à chacun sa dignité perdue, dresse un tableau burlesque, spirituel et déchirant d'une autre Chine.

06/2020

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Histoire internationale

Guerre d'Algérie 1959-60. Le Cinquième bureau ou le théorème du poisson

On connaît la phrase de Mao selon laquelle l'armée de libération doit vivre dans le peuple "comme un poisson dans l'eau". Cette formule a guidé tous les mouvements insurrectionnels qui se sont inspirés de la stratégie de la guerre révolutionnaire pendant plus d'un demi-siècle. En Algérie, le FLN en fit la base doctrinale de son action politico-militaire. Contre lui, le Cinquième Bureau de l'Armée, dit d'Action Psychologique, s'efforça de l'adapter au profit de la France. On en parla beaucoup dans la presse à l'époque, ce fut l'objet de nombreuses discussions et publications qui prenaient vigoureusement parti pour ou contre l'institution et ses idées. Mais les acteurs concernés à la base se sont rarement exprimés. Ce livre voudrait donc apporter un témoignage concret : celui de jeunes appelés du contingent que le hasard avait placés au service du Cinquième Bureau à l'échelon relativement important de l'état-major du corps d'année d'Oran. C'est l'observation et le vécu de ce qu'on peut nommer le Théorème du Poisson sur le plan théorique et pratique, sur l'élaboration et la mise en oeuvre des thèses du Cinquième Bureau à un moment précis de la guerre d'Algérie en Oranie (année 1959 et début 1960, de l'autodétermination aux Barricades de Janvier).

01/1994

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Littérature étrangère

Le détroit de Formose

Par une nuit pluvieuse, Nick Lamp, jeune Américain d'origine chinoise, découvre dans une maison isolée de Taipei le cadavre de Cao Dai, puissant homme d'affaires et escroc, avec qui il avait rendez-vous. Pau après, il est soupçonné. Mais l'apparition d'un avocat américain à ses côtés lors de l'interrogatoire policier, le meurtre d'une prostituée japonaise témoin du crime, l'attitude ambiguë du clan Cao : tout le porte à croire qu'il ne s'agit pas de là d'un crime banal. Si Nick veut prouver son innocence, il faut échapper à ses anges gardiens - ou exécuteurs ? Dans sa fuite, qui le mène de Hong Kong au coeur du continent chinois, en passant par Shangai, avec pour seul indice une photo des années 30, Nick tente de démêler l'écheveau d'une intrigue de plus en plus complexe. Ce faisant, il part à la quête du passé, de son identité, de ses racines. Au terme d'une course-poursuite haletante, l'écheveau se dénoue enfin ; l'antique photo révèle ses étranges secrets. Réseau d'espionnage international, page d'histoire secrète chinoise, affaire de moeurs impliquant Mme Mao : tels sont les fils qu'entremêle Anthony Hyde avec maestria et désinvolture, tandis qu'il nous plonge dans un univers vénéneux, excitant et d'une brûlante actualité.

01/1998

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Histoire de l'art

Naissance de l'art contemporain 1945-1970. Une histoire mondiale

New York a-t-il vraiment été le centre de l'innovation artistique depuis 1945, comme on le lit partout ? Une hégémonie mondiale s'étudie à l'échelle mondiale. Or, l'approche comparée démonte le mythe de l'art new-yorkais et souligne l'apparition, dès les années 1950, d'un système internationalisé mais inégalitaire de production des oeuvres et des carrières. Fondé sur le renouvellement rapide des écuries artistiques et la recherche systématique de l'originalité, ce système spéculatif entretenait la concurrence entre pays, musées, marchands, artistes et collectionneurs. Dans une perspective aussi bien sociale et économique qu'esthétique et géopolitique, Béatrice Joyeux-Prunel explore cet univers des avant-gardes artistiques de 1945 à 1970. Cette histoire mondiale de l'art parle aussi des oeuvres et des personnes. Elle interroge des tournants mondiaux étonnants : le choix matiériste de certains artistes dans les années 1950, la violence sadomasochiste de quelques groupes après 1961, et la soudaine politisation des artistes vers 1965 (alors que Mao, Cuba, le Vietnam et la décolonisation les avaient jusque-là peu intéressés). Du concrétisme brésilien à l'art cinétique italien et yougoslave, des Neo-Dada Organizers japonais aux actionnistes viennois, en passant par les mondialisations hétérogènes du happening et du pop art, ce livre permet de comprendre ce que nos musées érigent en canon, tout en dévoilant des histoires méconnues du monde de l'art contemporain.

01/2021

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Littérature française

Tout le pays est rouge

Pour quelles raisons obscures un sinologue septuagénaire a-t-il été égorgé dans son modeste trois pièces de la rue des Martyrs, retrouvé dans un désordre indescriptible mais sans effraction apparente ? Pourquoi la victime, un certain Régis Signoret, n'a-t-elle laissé aucune trace sur Internet en dépit d'une carrière politique tumultueuse et d'amitiés nouées avec quelques-unes des personnalités les plus en vue du monde des médias et des affaires ? C'est pour répondre à ces questions que le commissaire Lohmann et sa (charmante) partenaire la capitaine Morin, forts de leurs enquêtes dans les arcanes de l'université et de l'art contemporain, sont appelés à la rescousse. Ils vont effectuer une plongée dans le petit monde des révolutionnaires en peau de lapin, passés sans regret "du col Mao au Rotary" , tous auxiliaires du capitalisme contemporain : des personnages d'autant plus à l'aise dans leur époque qu'ils entretiennent le plus grand secret sur ce qu'ils ont pu faire durant leur jeunesse, au nom du Grand Timonier et de la révolution prolétarienne. A l'époque où le Petit livre rouge était le livre de chevet de la jeunesse dorée. Professeur de droit public à l'Université Paris Cité, Frédéric Rouvillois est essayiste, romancier et historien des mentalités. Tout le pays est rouge est son troisième polar aux éditions de la Nouvelle Librairie.

12/2022

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Sciences politiques

Dans la tête des insurgés

L'insurrection est une forme de guerre qui permet à une petite minorité, hautement déterminée et intransigeante, de s'emparer du pouvoir grâce au contrôle exercé sur la population, en ayant recours à la violence et à des moyens illégaux : terrorisme, guérilla, enlèvements, assassinats... Les Russes en Tchétchénie, les Américains et leurs alliés en Irak et en Afghanistan la redécouvrent. Obsédés par la vision réductrice d'une guerre de haute intensité créée par deux Guerres mondiales et pérennisée par plus de quarante ans d'affrontement Est-Ouest, ils l'avaient perdue de vue. Leur désir d'oublier certains volets douloureux de leur histoire moderne, comme la guerre d'Algérie (1954-1962) ou la guerre du Vietnam (1964-1975), n'y est pas pour rien. Ils y sont ramenés depuis quelques années à leurs dépens. Depuis une grosse décennie, ces pays s'emploient donc à se réapproprier les principes généraux de la contre-insurrection, en se concentrant sur l'expérience de ceux qui ont du y faire face dans le passé (Français, Britanniques, Américains, Soviétiques). Le point de vue de l'insurgé n'y est finalement que très peu considéré. Pour comprendre, il faut donc se tourner vers Spartacus et sa révolte d'esclaves, vers la chouannerie, les camisards, les bolcheviques, Mao, l'Irish republican army (IRA), les Blacks Panthers américains, Oussama ben Laden, al-Qaïda et bien d'autres encore.

10/2013

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Beaux arts

Pékin 798

798, ces trois chiffres désignent aujourd’hui le lieu le plus fameux de l’art contemporain à Pékin. De grandes galeries internationales y sont installées, exposant des artistes chinois très côtés et suscitant la curiosité d’une foule de visiteurs, nationaux et étrangers. Mais le 798 est aussi le nom d’une gigantesque usine d’armement construite dans les années 1950 par des architectes est-allemands issus de l’école du Bauhaus. Une usine modèle, avec ses équipements sportifs, son théâtre, sa crèche et ses logements, pour des ouvriers d’élite. Après son déclin, à la fin du xxe siècle, des artistes d’avant-garde séduits par son esthétique et le faible coût des loyers l’avaient investie, réalisant des installations et des performances souvent provocantes, sous les yeux ébahis des derniers ouvriers et le regard méfiant des autorités. Depuis, le lieu s’est officialisé, devenant une vitrine de la « marque Chine ». De l’emblème du Grand bond en avant à celui du grand saut dans le marché, en passant par l’obsédante mémoire souterraine des années Mao qui ressurgit dans l’art, Marc Abélès scrute avec une finesse attentive les métamorphoses du lieu et de ses occupants. Il nous livre ainsi une réflexion originale sur les rapports de l’art, de la politique et du marché, dans la Chine à l’ère de la globalisation.

09/2011

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Critique littéraire

Protée et autres essais

Dieu marin de la mythologie grecque, Protée possédait un vaste savoir mais se dérobait aux questions en revêtant les formes les plus diverses. On comprend qu'André Gide ait vu dans cette figure changeante une sorte de miroir, lui qui, prenant toujours la forme de ce qu'il aimait, n'était jamais longtemps le même. La permanente disponibilité qu'il affichait traduisait la discontinuité essentielle de sa nature. D'ou l'abécédaire auquel se résout Simon Leys pour tenter de cerner ce maître de l'évasion intellectuelle : une démarche d'apparence modeste mais que sa connaissance de l'oeuvre et sa pénétration rendent particulièrement éclairante. C'est avec la même pénétration compréhensive et teintée d'humour que Simon Leys visite le monument aujourd'hui délaissé qu'est devenu Victor Hugo ; qu'il montre comment Don Quichotte, en voulant élargir la réalité à la dimension de son rêve, a échappé à son créateur ; ou qu'il analyse la manière de commencer un roman par une première phrase inspirée qui appâte le lecteur. Nés, au hasard des jours, d'invitations diverses, les essais ici rassemblés témoignent d'un amour profond de la littérature. On y retrouve aussi la lucidité qui a fait le prix de la célèbre trilogie : Les habits neufs du Président Mao, Ombres chinoises et Images brisées.

09/2001

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Critique littéraire

Protée et autres essais

Dieu marin de la mythologie grecque, Protée possédait un vaste savoir mais se dérobait aux questions en revêtant les formes les plus diverses. On comprend qu'André Gide ait vu dans cette figure changeante une sorte de miroir, lui qui, prenant toujours la forme de ce qu'il aimait, n'était jamais longtemps le même. La permanente disponibilité qu'il affichait traduisait la discontinuité essentielle de sa nature. D'où l'abécédaire auquel se résout Simon Leys pour tenter de cerner ce maître de l'évasion intellectuelle : une démarche d'apparence modeste mais que sa connaissance de l'oeuvre et sa pénétration rendent particulièrement éclairante. C'est avec la même pénétration compréhensive et teintée d'humour que Simon Leys visite le monument aujourd'hui délaissé qu'est devenu Victor Hugo ; qu'il montre comment Don Quichotte, en voulant élargir la réalité à la dimension de son rêve, a échappé à son créateur ; ou qu'il analyse la manière de commencer un roman par une première phrase inspirée qui appâte le lecteur. Nés, au hasard des jours, d'invitations diverses, les essais ici rassemblés témoignent d'un amour profond de la littérature. On y retrouve aussi la lucidité qui a fait le prix de la célèbre trilogie : Les habits neufs du Président Mao, Ombres chinoises et Images brisées.

10/2012

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Photographie

Magnum Chine

Quand, le 1er janvier 1949, Mao Zedong proclame l'avènement de la République populaire de Chine, l'agence Magnum Photos n'a pas deux ans... Dix ans auparavant, Robert Capa, un de ses illustres et intrépides fondateurs, a déjà photographié les convulsions d'un pays dont la superficie est deux fois celle de l'Europe, livré à la guerre civile entre communistes et nationalistes et aux épreuves de la sanglante occupation japonaise. Quant à Henri Cartier-Bresson, aunt illustre fondateur de Magnum, il photographie dès 1948 la panique qui s'empare de Shanghai à la chute du Guomindang. L'ère nouvelle qui s'ouvre en 1949, les photographes de Magnum vont l'accompagner et la documenter pendant huit décennies. Magnum Chine est une somme iconographique qui donne à voir l'extraordinaire mutation d'une nation-continent qui a imposé en moins d'un siècle - à travers de multiples et/ou tragiques rebondissements - l'évidence de sa puissance à la planète entière. Au travers des quatre périodes qui ponctuent Magnum Chine- chacune précédée d'une substantielle introduction de l'essayiste et sinologue Jonathan Fenby -, l'ouvrage présente et commente, pour chaque photographe ayant opéré en Chine de 1938 à nos jours, les reportages et clichés qui ont marqué l'Histoire. Cette profusion de regards pénétrants et sensibles confirme une fois encore l'exceptionnelle richesse de "l'oeil Magnum"...

10/2018

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BD tout public

Balzac et la petite tailleuse chinoise

Deux amis de 17 et 18 ans, le narrateur et son ami Luo, qui se connaissent depuis l'enfance, sont envoyés en rééducation dans la province du Sichuan, car ils sont considérés comme des "intellectuels". Nous sommes en pleine période de la Révolution culturelle lancée par Mao Zedong, en 1971. Le narrateur est plutôt réservé et joue du violon. Luo, son meilleur ami, était son voisin de palier avant leur départ pour la rééducation. Il est beaucoup moins timide, il est même un bon conteur. Il raconte toutes sortes d'histoires au chef du village, et surtout les films que ce dernier leur demande d'aller voir en ville. Les deux amis rencontrent la fille du tailleur du village voisin. Elle est considérée comme la plus belle de la montagne, pleine de vie, mais sans aucune instruction. Tous deux en tombent immédiatement amoureux. Luo devient l'amant de la petite tailleuse. Pour service rendu, le Binoclard, un autre garçon lui aussi en rééducation dans un village voisin, prête aux deux amis Ursule Mirouët, un roman de Balzac. Fascinés, les deux amis volent toute la valise de livres interdits du Binoclard, valise contenant les romans des plus grands auteurs occidentaux du XIXe siècle. Luo fait alors un serment : "Avec ces livres, je transformerai la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde".

10/2017

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Fantastique

Lowreader. Tome 1, Devil's Key, Mr. Sato, She-Wolf and Cub

LowReader est la nouvelle création du Label 619, une série d'anthologie d'histoires courtes de suspense, d'horreur et d'exploitation, dirigée par Run. Chaque numéro proposera trois histoires complètes. Au fil des pages, Lazare le corbeau jette un regard cynique sur les histoires présentées, et fait office de fil rouge tout au long du recueil. Les récits de LowReader sont entrecoupés d'articles, de billets d'humeur, de fausses pubs... autant d'entractes destinés à donner des clés de compréhension au lecteur, de le distraire, de l'amener sur de fausses pistes, ou de faire retomber la pression avant un nouveau shot d'adrénaline. Une nouvelle littéraire illustrée sera aussi de la partie dans chaque opus... Suivez le corbeau ! Dans ce premier numéro de LowReader : Un groupe de Glam'Rock condamné par les démons du Rock authentique pour avoir vendu leur image à une chaîne de Fast Food (Devil's Key, par Mud et Nicolas Ghisalberti) ; Un salary man japonais imprime une arme à feu en 3D pour régler ses problèmes d'ego... (Mr Sato, par Run et Guillaume Singelin) ; Et le retour tant attendu de Masiko, personnage iconique de l'univers Freaks' Squeele, mère de Xiong Mao, qui revient combattre les loups-garous bikers du premier DoggyBags sur leur propre territ'oire, une nuit de pleine lune (She-Wolf & Cub, par Florent Maudoux).

01/2022

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Balkans

Enver Hoxha. Albanie, les années rouges (1944-1991)

Enver Hoxha, qui a dirigé l'Albanie marxiste-léniniste de 1944 à sa mort en 1985, échappe à toutes les classifications. Dans ce petit pays des Balkans à l'histoire tourmentée, il a théorisé et mis en oeuvre un totalitarisme qui n'a aucun équivalent dans le monde, où l'absurde côtoyait les pires exactions. Rares sont les historiens à s'être intéressés à la personne et à la déraison de ce tyran atypique. Dans cet essai biographique, Bertrand Le Gendre renouvelle le regard porté sur lui en retraçant pas à pas son itinéraire, sa vision du monde et sa pathologie. Le "camarade Enver" se méfiait de tout et de tous. Il a rompu successivement avec la Yougoslavie du maréchal Tito, avec l'URSS poststalinienne puis avec la Chine de Mao Zedong. Barricadé derrière des frontières hermétiquement closes, il ne s'estimait en sécurité que seul au monde, reclus dans un pays exsangue, fermé à toute modernité. Ce livre s'emploie aussi à expliquer le soutien dont Hoxha a bénéficié en France de la part de militants maoïstes, de personnalités hors partis et de "touristes politiques" , étudiants pour la plupart, en quête durant leurs vacances d'été d'un modèle de société idéale. En 1991, lorsque l'Albanie en a fini avec le communisme que ces derniers encensaient, elle a sombré dans le chaos. Sa liberté était à ce prix.

02/2024

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Histoire internationale

Les cent ans du parti communiste chinois

" Une autre tâche nous incombe, c'est d'étudier notre patrimoine historique et d'en faire le bilan dans un esprit critique selon la méthode marxiste. " Mao Zedong. " Depuis toujours, le Parti communiste chinois (PCC) s'attache à dresser le bilan de sa propre histoire et à en faire l'objet de son étude. (...) Etudier l'histoire du Parti constitue donc une demande logique visant à assurer le progrès sans discontinuer de sa cause. (...) Le fait de jeter un regard sur le chemin parcouru est à n'en pas douter une garantie de la poursuite triomphale de notre marche. " Extrait de la préface. " La fondation du Parti communiste chinois est, à n'en pas douter, l'un des événements les plus importants qu'ait connus l'histoire de la Chine car depuis lors, le peuple chinois, qui avait enduré des peines accablantes dans le passé, a commencé à devenir maître de son propre destin. Dans la lutte pour l'indépendance nationale, la libération du peuple, la prospérité du pays et le bonheur de tous, les Chinois ont désormais leur pivot et leur guide. Au cours des cent ans écoulés, grâce à la direction clairvoyante du Parti communiste chinois, le peuple chinois a essentiellement réalisé son rêve du siècle en trois phases : se mettre debout, vivre dans une aisance moyenne et s'acheminer vers la puissance. Les cent ans du Parti communiste chinois ne sont autres qu'une histoire d'exploration idéologique et d'auto-perfectionnement. "

12/2021

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Sciences historiques

Volontaires pour l'usine. Vies d'établis (1967-1977)

Avant et après Mai 68 ils furent quelques dizaines, puis presque un millier, à quitter leur famille, à abandonner leurs études, pour partir travailler en usine. Ils renonçaient à leur statut d'intellectuel, choisissaient de vivre aux côtés des ouvriers, insufflant l'idée révolutionnaire dans les usines. Ils s'inspiraient des recommandations du président Mao Tse Toung qui prônait de " descendre de cheval pour cueillir les fleurs ". On les a appelés " les établis ", un terme mystérieux qui, au fil des années, ne disait quasiment plus rien à personne alors que j'avais passé mon enfance parmi eux. Lorsque j'ai commencé à partir à la recherche de ceux qui s'étaient établis, j'avais leur âge : celui de leur départ en usine. C'était pour moi la première tentative de réconciliation avec le passé militant de mes parents dont je ne connaissais que les désenchantements. Au fil des récits, au rythme des paroles recueillies, je découvrais les références, les aspirations et les désillusions d'une époque où l'engagement était total. Je pensais alors que si je parvenais à bien comprendre cette histoire, la mienne ferait sens. J'ignorais encore qu'après les parents il me faudrait aller chercher leurs enfants dans un autre récit, écrit vingt ans plus tard, pour enfin avoir le sentiment que les petits cailloux ramassés en chemin toutes ces années m'avaient permis de trouver ma propre route.

05/2010

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Littérature française

Sauve qui peut (la révolution)

Juin 1988. En vue des festivités commémoratives de l'année suivante, la très officielle Mission du Bicentenaire de la Révolution française du ministère de la Culture contacte Jean-Luc Godard pour lui proposer de réfléchir à un film autour de 1789. Roman fleuve, roman cascade, Sauve qui peut (la révolution) raconte le travail buissonnier de JLG sur ce projet de plus en plus improbable, qu'il intitule bientôt Quatre-vingt-treize et demi. C'est l'occasion pour le cinéaste de renouer avec l'ami Jacques, perdu de vue depuis leurs communes années Mao, devenu entre-temps historien, opportunément spécialiste de la période. Sous prétexte de consultations pseudo-scientifiques, le dialogue reprend entre les deux hommes. Le cinéaste musarde, découvre le charme bucolique de l'île de la Loire sur laquelle Jacques vit seul avec sa fille Rose, et fait connaissance avec la demoiselle qui n'a pas vingt ans. Et Jacques confie à Godard les affres de la grande impasse qui l'occupe, les aléas du grand livre dans lequel il se noie : une vie de Danton très... alternative. Le sens (giratoire) de l'histoire, l'agonie du cinéma, l'espérance de vie des révolutions et le vieillissement des révolutionnaires sont quelques-uns des motifs qui animent cette fugue grisante, poignée de déroutes magnifiques dont Thierry Froger nous fait à la fois captifs consentants et complices ravis, dans un geste joyeusement blasphématoire, d'une audace, d'une liberté et d'une maîtrise rares.

08/2016

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Littérature étrangère

Contes et mythes wolof. Du Tieddo au Talibé, édition bilingue français-wolof, 3e édition revue et corrigée

Ces contes proviennent des monarchies wolof (Jolof, Waalo, Kajor, Baol) qui régnèrent au Sénégal du XIIIe jusqu'au début du XXe siècle. On peut diviser ce long temps en trois périodes. Nos contes renvoient donc à telle ou telle période, selon son éthique et sa vision du monde. Le système lamanal : les lamanats étaient des communautés sédentaires constituées par des lignages ou des clans. Leur organisation tournait autour de la terre, de la famille et du sacré. A la tête de chaque groupe, se trouvait un lamane, patriarche qui répartissait les terres, percevait les redevances et assurait la fertilité par des offrandes aux divinités ancestrales. L'ère ceddo (tieddo) : à partir du XVIe siècle, le Kajoor, le Waalo et le Baol commencent à sortir du giron du Jolof pour devenir des entités autonomes régies par des monarques. Dans ce contexte d'amplification de poussée almoravide, de razzia, de la traite négrière, "le pouvoir était au bout du fusil" (Mao Tse Toung). "Plier le genou devant le prêtre et le prophète apparaît vil et indigne au guerrier et à l'aristocratie" (Max Weber). L'islamisation : du XVIIe au XIXe siècle, la traite négrière déstabilise en profondeur les sociétés sénégambiennes. L'islam présent dans cette région de l'Afrique (Tekrour) depuis le Xe siècle va prendre de plus en plus d'importance dans la défense des populations face aux négriers. Le projet maraboutique visa la restauration des valeurs morales et sociales.

06/2015

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Histoire internationale

Le siècle rouge. Les mondes communistes (1919-1989)

Une histoire-monde illustrée des communismes, de la fondation de la IIIe Internationale à la chute du mur de Berlin. "Le grand livre rouge." Né avec la révolution d'Octobre, condamné à disparaître avec la fin de l'URSS, le communisme a connu la durée de vie classique d'un être humain, soit trois quarts de siècle ; mais trois quarts de siècle qui ont bouleversé la planète, débordant largement la matrice politique pour "révolutionner" les sphères économiques, sociales, culturelles et même sportives. Il a touché tous les continents et presque tous les pays, conquis les esprits et les coeurs de trois générations, mobilisé les plus grands artistes et écrivains, généré des progrès sociaux immenses, donné naissance à des leaders charismatiques (Lénine, Staline, Mao, Lumumba, Che Guevara, Hö Chi Minh), mais provoqué aussi des guerres sanglantes et des tragédies d'une ampleur inédite. Son histoire universelle - ses premiers pas, ses victoires, son déclin puis sa chute - n'avait jamais été explorée dans sa globalité au moyen d'un grand récit chronologique à la fois accessible, documenté aux meilleures sources et richement illustré. Tel est le pari relevé de main de maître par Jean-Christophe Buisson dans la lignée de son magistral 1917, l'année qui a changé le monde. Les entrées sélectives, très écrites et toujours contextualisées, s'appuient sur des cartes et une iconographie souvent spectaculaire. Une union idéale entre la clarté du texte et la puissance des images indispensable pour comprendre et connaître le XXe siècle.

10/2019

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Histoire internationale

Mémoires du colonel Abdouh El Fassy. Retour vers l'envers

Cette épopée exotique et entraînante commence avec l'arrivée de la modernité et de la colonisation au sein d'une famille marocaine, et relate la carrière d'Abdouh El Fassy, né en 1925, officier d'arme blindée et cavalerie de l'Armée Française puis des Forces Armées Royales. Il évoque son instruction à Saumur, ses affectations en Allemagne et ses coups de feu indochinois aux actes de bravoure et blessures médaillés, pour lesquels la République reconnaissante le nomma en 2010 Chevalier de la Légion d'Honneur. Aide-de-camp de Mohammed V et des princes Moulay el Hassan et Moulay Abdallah, témoin privilégié de la naissance des institutions du Maroc indépendant, il fut un fidèle serviteur du Trône. A divers postes de l'Etat-major, chef de cabinet du ministre de la Défense, collaborant avec le général Oufkir, puis tour à tour Président-fondateur de l'équipe de football des FAR, diplomate militaire à Washington, Juge au tribunal du coup d'Etat de Skhirat, il se retirera dans le civil dès 1972. On croise dans cet ouvrage richement illustré les Maréchaux Leclerc et de Lattre, le roi Norodom Sihanouk, Mehdi Ben Barka, le président Johnson, Robert F Kennedy, l'astronaute Alan Shepard, Hosni Moubarak, le roi saoudien Fayçal, Mao Tsé Tong, Chou En Lai, et bien d'autres personnages illustres de l'époque. C'est un livre d'Histoire et d'Aventure qui s'adresse aux lecteurs de tous âges des deux rives de la Méditerranée.

09/2019

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Sciences historiques

Sun Tzu ou l'art de gagner des batailles. Saratoga, Waterloo, Gettysburg, La Marne, La bataille de France, Stalingrad, La Normandie, La Corée

Rédigé il y a 2 400 ans par un sage chinois nommé Sun Tzu, L'Art de la guerre figure aujourd'hui parmi les grands classiques de l'histoire militaire. Dans un style concis et imagé, ce petit livre rassemble un certain nombre de recommandations sur la manière de conduire une guerre. S'il a profondément influencé l'art militaire oriental, s'il a notamment aidé Mao à forger son concept de guérilla, il est resté longtemps méconnu des Occidentaux auxquels il aurait pourtant évité bien des déboires. Spécialiste mondialement reconnu, Bevin Alexander se propose ici de montrer, exemples à l'appui, comment les chefs qui ont appliqué - sans le savoir - les principes, maximes et conseils de Sun Tzu ont presque toujours remporté la victoire, et comment ceux qui y ont contrevenu ont, sans la moindre exception, connu l'échec. Sagesse ancienne et batailles modernes : de la guerre d'Indépendance américaine à Gettysburg, du débarquement de Normandie à la guerre de Corée, en passant par Waterloo, la Marne et les Ardennes, la démonstration, solidement documentée et argumentée, est implacable. De ces pages pleines de bruit et de fureur, mais non dépourvues d'humour, où s'accumulent des erreurs qui furent si coûteuses en vies humaines, n'en émergent pas moins, Sun Tzu aidant, quelques figures (Jackson, Manstein, Patton, sans oublier Napoléon, jusqu'à Waterloo), qui viennent opportunément démentir l'affirmation de Valéry selon laquelle la guerre est une chose trop sérieuse pour la confier à des militaires.

09/2012

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Policiers

A.P.N.

Sam Verriec, journaliste, ne sait pas dans quel enfer il s'engage quand il décide de partir en vacances avec sa fille. C'est armé d'un appareil photo que Sam découvre la Chine : ses hutongs traditionnels, sa majestueuse cité impériale, ses innombrables portraits de Mao ou encore sa célèbre place Tian'anmen, noire de monde à toute heure du jour. C'est là que tout bascule, c'est là qu'il lâche la main de sa fille. 14-02-2010 - 9 h 53, lit Sam sur la dernière photographie prise juste avant la disparition de sa fille. Exaspéré par l'incompétence des autorités, Sam va pirater une base de données très particulière, outil révolutionnaire exploité par la CIA : un catalogue colossal de toutes les photos numériques prises par les touristes de par le monde et tout simplement stockées sur des ordinateurs personnels... Dans une enquête, qui mêle humour et suspense, Sam va peu à peu comprendre comment la CIA surveille la planète à l'aide d'outils de plus en plus puissants, dans le but de protéger les démocraties, au risque de menacer nos libertés individuelles... Et il y a pire, ne serions-nous pas devenus complices, espions involontaires de la CIA ? Un techno-polar qui dissèque les nouvelles technologies, entre outils de loisir et de consommation de masse et puissant instrument de contrôle... Roman ou réalité ? Les dernières pages nous livrent la réponse...

11/2012

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Littérature française

Tibet : le pays sacrifié

(L'ouvrage s'ouvre sur un avant-propos de Sa Sainteté le dalaï-lama.) Présentation de l'ouvrage : Le 7 octobre 1950, l'Armée populaire de libération franchit le Yangtsé et anéantit les défenses tibétaines. A Lhassa, le gouvernement minimise l'invasion dans l'espoir de négocier avec la Chine de Mao, puis fait appel à l'ONU. Soutenu par un seul pays - le Salvador - sa demande d'inscrire la "question tibétaine" aux débats du Conseil de sécurité est ajournée. Voici la réédition de l'ouvrage de référence sur le destin politique du Tibet qui manquait au public francophone. L'auteur ne se contente pas de retracer les grandes étapes de l'histoire du Toit du monde et de montrer comment, depuis le Ve siècle jusqu'à l'occupation par la Chine communiste, le Tibet a toujours su préserver un équilibre entre ses puissants voisins. Il lève le voile sur les véritables raisons de la chute du Tibet. Les chapitres sur le rôle du Premier ministre indien, Nehru, et sur les atermoiements des pays occidentaux sont particulièrement éclairants. Grâce à ses recherches dans des archives indiennes, russes et américaines récemment ouvertes aux chercheurs, à ses nombreuses relations dans le monde diplomatique et militaire indien, grâce aussi à ses contacts tibétains - en particulier une longue amitié avec le dalaï-lama -, Claude Arpi nous livre la face cachée d'un drame toujours tragiquement d'actualité.

02/2012

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Droit

Machiavel en démocratie. Mécanique du pouvoir

Machiavel a-t-il raison, a-t-il tort ? Le premier il a décrit, non sans complaisance, la mécanique du pouvoir des temps passés : la lutte pour sa conquête, l'affrontement des ambitions égoïstes. Mais de la finalité du pouvoir il ne parle guère, comme si sa possession était un but en soi. La démocratie a-t-elle changé tout cela ? Démocratie ou dictature, la fin demeure la même : l'appropriation du pouvoir par tous les moyens, aussi longtemps que possible. Mais quand règne la démocratie, le Politique ne peut plus s'inspirer des Lénine, Staline, Hitler, Mao, il ne cherche plus à faire peur, mais à plaire, à communiquer, à entraîner à soi le peuple en utilisant toutes les armes de la séduction, tels Blair, Clinton ou Mitterrand. Si l'esprit de domination l'inspire toujours, les moyens employés ne sont plus les mêmes. Reste qu'observer la réalité ne dispense pas de souhaiter qu'elle soit autre. Se référer à des convictions morales fait sourire les cyniques, mais en démocratie le pouvoir ne peut pas être une fin en soi. Le conquérir, pour y puiser les satisfactions et les exaltations de l'instant, ou bien pour compter dans l'Histoire longtemps après sa mort : les deux ne vont pas nécessairement de pair. Cependant cela arrive, comme l'ont montré Roosevelt, de Gaulle, Kohl et d'autres. Edouard Balladur décrit le mode d'emploi de la politique au XXe, siècle avec une lucidité teintée d'amusement.

01/2006

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Actualité et médias

Rescapée du goulag chinois

Pendant trois ans, Gulbahar Haitiwaji a enduré des centaines d'heures d'interrogatoire, la torture, la faim, la violence policière, le bourrage de crâne, la stérilisation forcée, le froid, les nuits sous le néon d'une cellule, les mécanismes de la destruction humaine. Née dans le Xinjiang, la province des Ouïghours en Chine, Gulbahar vivait en France depuis de longues années quand, un matin de novembre 2016, sa vie a basculé au cours d'un voyage dans sa terre d'origine. Ce qu'elle a vu, entendu, vécu dans les entrailles du système concentrationnaire chinois est terrifiant. Aujourd'hui, plus d'un million de Ouïghours a été déporté dans des camps de " rééducation " par le Parti communiste chinois, qui prétend lutter contre "le terrorisme, l'infiltration et le séparatisme". Les Xinjiang Papers, révélés par le New York Times en novembre 2019, dénoncent une répression s'appuyant sur une détention de masse, la plus foudroyante depuis l'ère Mao. Ces camps sont à la Chine ce que le Goulag était à l'URSS. Les Ouïghours subissent un génocide : nous ne pourrons pas dire, cette fois, que nous nous ne savions pas. Sauvée grâce aux tractations acharnées de sa fille et du quai d'Orsay, Gulbahar est la première rescapée des camps chinois à témoigner. Sa voix est essentielle. En publiant ce livre, elle prend des risques terribles pour elle et sa famille restée au Xinjiang. Un récit de vie brûlant, historique, auquel l'Occident ne peut rester insensible.

01/2021

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Littérature française

Le voyage en Occident d'un singe d'Orient. Tome 3, Les trois sceaux de l'année du singe

Pour le troisième volet de cette saga, l'auteur nous emmène cette fois au coeur même de l'histoire douloureuse du XXe siècle en Chine - la terrible Révolution culturelle et la mort de Mao, la tragédie de la place Tian'anmen, l'ouverture et la modernisation galopante de l'immense pays et les tentatives de réconciliation avec Taïwan. C'est dans ce contexte périlleux que les Initiés du Sanmimeng tentent coûte que coûte de mener à bien leur mission et d'appuyer le pouvoir politique, de Pékin à Taipei. Dans le même temps, deux destins exceptionnels se croisent avant de, peut-être, se rejoindre un jour. Tristan Peiron, à Paris, et Yin Min, à Shanghai, deux natifs de l'année du Singe, si passionnés mais si différents, oeuvrent pourtant avec le même but : retrouver enfin le sceau sacré, perdu depuis seize siècles, et préserver le fragile équilibre dont dépend le sort de la Chine. Ce faisant, ils pourraient même réussir à rapprocher les deux Sanmimeng afin que l'unité de cette institution sacrée soit enfin restaurée. Mais rien ne sera jamais simple. Les vies personnelles si mouvementées de nos héros les entraînent plusieurs fois bien loin de leur mission capitale. Et pourtant, la réunification historique de la Chine n'est-elle pas à portée de main ? Ancien professeur de chinois à l'Ecole supérieure d'Agronomie de Montpellier, Thierry Daullé enseigne également la Civilisation chinoise à l'Université Paul- Valéry de Montpellier.

05/2018

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Littérature étrangère

Le pays de l'alcool

Un héros négatif, Ding Gou'er, inspecteur auprès du parquet suprême, est envoyé enquêter sur une rumeur de trafic de chair d'enfants dans la ville minière de Jiuguo, haut lieu de la recherche scientifique en vins et spiritueux. Très vite, sans que le récit déroge aux canons littéraires du régime, le réalisme survolté s'imprègne de fantastique ; le rêve fait irruption dans la réalité, et le héros intrépide, qui ne dessaoule jamais, entre de plain-pied dans l'imaginaire immémorial de ce trou provincial d'une inquiétante banalité. En contrepoint, le narrateur livre sa correspondance avec un certain Li Yidou, apprenti romancier qui réside à Jiuguo. La fascination le dispute au grotesque. Huit nouvelles attisent le fantasme des festins d'enfants ou exaltent les vertus de l'alcool, viatique des Immortels. Ce roman ambitieux est aussi un art du roman, une œuvre ouverte. Fils du peuple, écrivain aux armées, Mo Yan envoûte et dérange. Ce polar déjanté confine au sublime, instrumentalise le kitsch et bascule en plein légendaire taoïste. L'auteur conjugue en virtuose une double hantise chthonienne et ouranienne, les meurtres rituels d'enfants et l'immortalité dans une terre pure. Mo Yan réveille les démons et merveilles de l'inconscient collectif. Jouant et se jouant d'un dispositif narratif complexe et maîtrisé, jubilatoire, il déchaîne sa verve satirique puis laisse percer un lyrisme visionnaire : les enfants de Mao, initiés aux arcanes de l'éternité, retrouveront-ils le secret de l'âge d'or ?

03/2000

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Philosophie

Correspondance (1949-1987)

De 1949 à 1987, Louis Althusser (191 8-1990) et Lucien Sève (1 926), tous deux philosophes et communistes, devenus amis pour la vie à l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm, échangent une centaine de lettres nourries de vifs débats d'idées. Dans cette correspondance, particulièrement riche entre 1963 et 1973, on voit s'affiner les analyses et se nouer les désaccords sur des questions de haute importance théorique et politique à leurs yeux - l'apport de Mao Zedong à la dialectique est-il valide ? Le matérialisme historique de Marx est-il un antihumanisme ? Une psychologie le prenant pour fondement est-elle pensable ? - et quelques autres. Au-delà d'un certain point, le dialogue se rompt, mais l'amitié subsiste jusqu'au bout, et fait porter l'attention sur de nouveaux objets. Cette correspondance, qui réunit le fonds d'archives de l'IMEC et la collection personnelle de Lucien Sève, fait ici l'objet d'une édition critique. Relisant ces échanges cinquante ans après, Lucien Sève s'attache à décrypter lettre par lettre ce qui peut paraître aujourd'hui énigmatique. L'historien du communisme Roger Martelli apporte au lecteur nombre d'éclaircissements sous forme de notes et d'une substantielle postface où il s'attache à dégager les apports originaux de ce volume à l'intelligence d'un moment marquant dans l'histoire du communisme français et dans la vie intellectuelle au XXe siècle.

04/2018