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Sociologie

Le structuralisme

Aborder les problèmes de notre temps en une loyale discussion - tel est le but de Verse et Controverse - devait inévitablement amener à traiter du structuralisme, non pas comme d'une mode ou d'un engouement passager, mais comme courant de pensée significatif d'une évolution culturelle. Certes, la variété des représentants du structuralisme, Lévi-Strauss, Lacan, Foucault, pour ne citer que les plus connus, explique que certains refusent d'y voir une véritable école ou un mouvement de pensée ayant des traits bien définis. La nouveauté du structuralisme est plutôt dans l'attitude globale de l'esprit affronté au réel et à l'homme lui-même. On sait que la tradition philosophique occidentale moderne a centré son attention sur l'homme, devenu vraiment pour elle mesure de toutes choses. La phénoménologie en a été l'expression la plus générale, se retrouvant sous des formes bien diverses, communes à l'athéisme et à la réflexion religieuse : le monde ne peut être appréhendé que vécu existentiellement par l'homme ; toute connaissance qui exclurait cette expérience ne pourrait être que partielle. De là à penser que c'est le regard et la conscience signifiante de l'homme qui crée le monde et les valeurs, il n'y a qu'un pas. Le structuralisme est dans le refus de privilégier la part de l'homme dans la recherche du vrai ; en, un certain sens il est bien la "mort de l'homme" , de l'homme comme centre d'organisation et de signification du réel. Si certains se sont effrayés de voir en lui resurgir une sorte de néo-positivisme, il n'en reste pas moins qu'il a été une réaction salutaire vers un sens plus réaliste de l'objectivité, même si celle-ci n'a guère de traits communs avec celle des anciens. C'est dire l'intérêt du sujet. Il touche une des questions les plus graves de la réflexion philosophique, et même théologique, que le progrès des sciences humaines pose à nouveau d'une façon singulière et propre à notre temps. Jules Gritti. Ancien professeur de philosophie au séminaire de la Mission de France, à Pontigny, est actuellement aumônier des étudiants et des jeunes réalisateurs de cinéma et de télévision. Sociologue, il participe sous la direction de George Friedmann à un centre d'études de communications de masse - le C. E. C. M. A. S. - centre qui est associé au C. N. R. S. Comme sociologue, il a le souci d'être présent à l'événement ; aussi ne s'étonnera-t-on pas de le voir ici défendre le structuralisme comme méthode d'approche et de compréhension du réel. Paul Toinet. Auteur de L'Homme en sa vérité, également ancien professeur de philosophie au séminaire de la Mission de France à Pontigny. Bien qu'ayant les mêmes options fondamentales en philosophie et en théologie que le Père Jules Gritti, c'est-à-dire d'adhésion à une métaphysique de consentement à l'être, leur situation diffère quelque peu. En effet, il se livre actuellement à un travail de réflexion et de rédaction aussi bien dans le domaine philosophique que théologique. Il nous a donc sem

01/1968

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Marx

Le Manifeste du parti communiste

Le Manifeste du parti communiste (en allemand : Manifest der Kommunistischen Partei) est un essai politico-philosophique commandé par la Ligue des communistes (ancienne Ligue des justes), et rédigé en allemand par Karl Marx (qui intègre dans le texte certains passages écrits antérieurement par Friedrich Engels). Ecrit fin 1847 et début 1848 et publié en février 1848, il a été diffusé à l'origine sous le titre Manifest der kommunistischen Partei (Manifeste du parti communiste, bien qu'il n'existât alors aucun Parti communiste ; le terme "parti" désignait à l'époque l'ensemble des courants partisans du communisme), et il a ensuite été republié sous le titre Manifeste communiste. Contexte et portée Une commande de la Ligue des communistes A la fin des années 1840, la Ligue des justes représente la principale organisation du mouvement ouvrier. Si son évolution témoigne d'un dépassement des conceptions ouvriéristes des débuts et d'un besoin d'une conception scientifique de la révolution, sa doctrine demeure surtout inspirée par la philosophie allemande et un socialisme abstrait, ne fournissant pas de compréhension solide des structures économiques. En 1846, un Comité de correspondance communiste est créé à Bruxelles, notamment par Marx et Engels, afin d'établir un lien entre les différents groupes et de propager la conception matérialiste de l'histoire. Il finit par remporter l'adhésion de la majorité de la Ligue des justes. Lors du congrès tenu du 2 au 9 juin 1847, l'ancienne organisation se transforme en Ligue des communistes et adopte comme devise la future exhortation finale du Manifeste, "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! " A l'issue de ce premier rassemblement, la Ligue ne rallie pas encore entièrement le socialisme scientifique mais encourage à la propagation des idées communistes, ce qui tranche avec les pratiques conspiratrices antérieures2. Au sortir du congrès de juin, la Ligue diffuse un Projet d'une profession de foi qui prend la forme de 22 questions-réponses et invite les membres à en discuter. A la suite d'une proposition édulcorée de Moses Hess, Engels rédige un brouillon qui prend la forme d'une véritable profession de foi, Principes du communisme, dans lequel il expose plusieurs idées reprises dans le Manifeste, comme la conception du prolétariat et les conséquences de la révolution industrielle. Dans une lettre du 23-24 novembre adressée à Marx, il suggère d'abandonner la forme catéchistique et propose le terme de manifeste4. Lors du second congrès de la Ligue, qui se tient à Londres du 29 novembre au 8 décembre 1847, Marx et Engels emportent l'adhésion générale et sont chargés de la rédaction. Engels n'étant pas présent en même temps que Marx à Bruxelles, c'est surtout ce dernier qui élabore le texte. Néanmoins, au regard de leur collaboration, il est admis qu'ils en sont tous deux auteurs5. Il paraît de manière anonyme durant le mois de février 1848, dans le contexte des mouvements révolutionnaires à Paris, après l'interdiction d'un banquet républicain le 22 février 1848. Les auteurs en reconnaissent la paternité dans une réédition de 1872, sous le titre Manifeste communiste.

02/1998

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Maternelle Eveil

Mon album de réussite TPS-PS-MS-GS. Edition 2021

Simple, lisible, ludique et progressif, Mon album de réussite est un outil individuel qui reprend toutes les compétences au programme des trois niveaux de maternelle, dans tous les domaines d'apprentissage, qui s'adresse à la fois aux élèves, aux enseignants et aux parents. Mon album de réussite, plus qu'un outil, un état d'esprit. Conformément aux orientations définies par les programmes de maternelle de 2015 et aux ajustements du programme 2021, Mon album de réussite est un outil dont l'objectif est l'évaluation positive. Il permet de suivre, sur la durée du cycle, les apprentissages de chaque élève dans les cinq domaines ainsi que dans " Apprendre ensemble et vivre ensemble ", enjeu de formation central. Il synthétise l'évolution de l'élève sur le chemin à parcourir en mettant en valeur chaque progrès de façon objective et en le situant sur ce parcours. Simple, ludique, lisible par les élèves et les parents, il facilite la rédaction de la synthèse des acquis scolaires à la fin de l'école maternelle. Mon album de réussite, outil de l'élève, vise à : le responsabiliser en lui donnant la perspective de ce qu'il devra apprendre ; l'encourager à chaque étape réussie ; le rendre fier de ses progrès ; lui donner le gout de l'effort, en étant persévérant et exigeant avec lui-même pour atteindre un objectif qu'il s'est lui-même fixé ; lui faire prendre conscience de la place de l'erreur dans un processus d'apprentissage et ne pas en avoir peur ; lui permettre de développer confiance et estime de soi en lui procurant un sentiment de compétence dans un climat de travail serein. Avec Mon album de réussite, l'évaluation est un réel outil de régulation pour l'enseignant. La mise en place de la différenciation, la composition de groupes homogènes ou hétérogènes et la communication avec les parents sont simplifiées, tout en portant un regard positif sur chaque élève. Dans cette perspective de parcours, la formule " En cours d'acquisition " prend tout son sens. Chaque enseignant s'attache à mettre en valeur, au-delà du résultat obtenu, le cheminement de l'enfant et les progrès qu'il fait par rapport à lui-même. Mon album de réusite est utile à tous les niveaux : Il permet aux élèves de s'autoévaluer, les responsabilise, les encourage, leur donne envie de s'entrainer, de réussir dans la confiance, l'estime de soi et la sérénité. Il permet aux enseignants d'établir une programmation, d'harmoniser les outils et les pratiques dans l'équipe, d'organiser facilement la différenciation et la composition de groupes homogènes ou hétérogènes, de préciser la consigne, de renseigner la synthèse de fin de GS. Il permet aux parents de donner du sens aux activités spécifiques à la maternelle et de comprendre clairement les compétences à acquérir au cours du cycle. Les compétences acquises par leur enfant, et le chemin que celui-ci a parcouru pour les atteindre sont clairement identifiables. Pour les parents, l'outil facilite le dialogue avec leur enfant et avec l'enseignant.

10/2021

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Guides étrangers

Le Maroc en camping car. Guide pratique à l'usage des automobilistes, 3e édition

Mieux que quiconque, le peintre Eugène Delacroix avait su saisir, dès le milieu du XIXe siècle, les formidables couleurs de ce pays et sa grande leçon de vie. Imaginez toutes les nuances de la palette du peintre et vous appréhenderez alors celle de ce pays, tout particulièrement au printemps et en automne. Le Maroc, c'est le dépaysement et l'émerveillement à notre porte. Pays accueillant, aux paysages variés, toujours très francophone, parfois hors du temps, si proche et si différent de nous... Idéal pour la découverte en couple, en famille, entre amis. Chaque année, des milliers de touristes se rendent dans ce merveilleux pays et, pour une grande partie d'entre-eux, le visitent sans faire appel aux structures traditionnelles d'organisation de voyages, avec leur propre véhicule. Ce guide du Maroc s'adresse à eux, leur proposant toute une palette de lieux et de circuits routiers extraordinaires, pour en faire ce que Jacques Gandini appelle des DPM, des " Dévoreurs de Pays Magnifique " ou encore " Dévoreurs de Paysages Marocains ". Même si son titre semble le destiner aux seuls camping-caristes, le guide d'Emile Verhooste s'adresse à tous les automobilistes désireux de découvrir un Maroc hors des sentiers battus, authentique et chaleureux. Emile Verhooste, déjà auteur du Guide des Campings du Maroc, réédité chaque année par Extrem'Sud, a fait appel, dans la rédaction de ce guide pratique, à sa longue expérience du terrain, en essayant d'être le plus clair et le plus simple possible afin que ses lecteurs puissent découvrir et choisir les lieux, les itinéraires, les sites les plus adaptés à leurs goûts personnels. Son but n'est pas de publier un guide touristique supplémentaire, mais simplement de guider les visiteurs de ce pays avec le regard d'un automobiliste curieux et intéressé, soucieux de l'environnement et du respect dû aux populations qui vont si bien les accueillir. Cette troisième édition a été entièrement refondue et surtout remise à jour car, en quelques années, des changements énormes sont intervenus : ouverture de nouvelles routes, accès à des régions autrefois presque impossible... et l'auteur en a découvert de fabuleuses. Il a fait des quantités inimaginables de nouveaux sites de toute beauté ! Emile Verhooste poursuit ainsi son désir de témoigner de sa passion pour ce Maroc profond et authentique. Elle regroupe plus de 70 circuits dont 50 entièrement nouveaux ; les autres ont été revus, corrigés et agrémentés de variantes afin de profiter au mieux des nouvelles routes. Pour tenir compte de l'usage désormais presque systématique d'un deuxième véhicule (buggy, quad, scooter, moto, etc.), Emile Verhooste a adjoint un certain nombre de " petits circuits " empruntant la plupart du temps des pistes ou des routes difficilement praticables en camping car. 4 randonnées pédestres sont par ailleurs proposées à nos amis marcheurs. 55 cartes sont incluses dans le guide. Il a parcouru tous les circuits proposés à bord d'un camping-car de 7 m 40 de long, et il est donc à même d'évaluer leur faisabilité, avec ou sans réserve. Un ouvrage indispensable, non seulement pour les adeptes du camping-car, mais aussi pour tous ceux qui souhaitent visiter autrement, et par leurs propres moyens, ce magnifique pays.

08/2017

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Pléiades

Mémoires. Tome 2

"Une journée où je n'écris pas a un goût de cendres" , disait-elle. Simone de Beauvoir (1908-1986) fut philosophe, romancière, théoricienne du féminisme, militante anticolonialiste, elle fut la moitié du "couple existentialiste" (et mythique) qu'elle forma avec Sartre, et elle fut aussi, bien sûr, une des grandes mémorialistes de notre temps. Lécriture de soi a toujours été présente dans sa vie. Dès ses dix-huit ans, elle tint un journal intime. Elle continua sa vie durant, par intermittence. C'est la volonté de raconter son amie d'enfance, Zaza, et la douleur liée à sa disparition qui font se concrétiser son désir autobiographique. Commencées en 1956, les Mémoires d'une jeune fille rangée paraissent en 1958. Ce livre allait devenir le premier volume d'une vaste et ambitieuse entreprise mémoriale. Pourtant, à l'origine, il devait se suffire à lui-même : Simone de Beauvoir y avait assouvi son ambition de "totalité" . Mais il amorça un processus d'écriture qui allait se déployer sur un quart de siècle. "On ne peut jamais se connaître mais seulement se raconter". Des Mémoires à La Cérémonie des adieux (1981), six ouvrages couvrent pratiquement toute l'existence de Beauvoir, de sa naissance à la mort de Sartre en avril 1980. S'y succèdent toutes les modalités du récit de soi. L'autobiographie dans Mémoires d'une jeune fille rangée, où elle retrace la conquête de son autonomie et fait revivre son désir d'adolescente : "devenir un écrivain célèbre" . Les mémoires, récit d'une vie dans sa condition historique, avec La Force de l'âge (1960), qui suit le parcours du "Castor" de 1929 à 1944 - dix années de liberté et de bonheur brisées par la guerre, et par la prise de conscience d'une sorte d'aveuglement -, puis La Force des choses (1963), où le passé remémoré finit par rejoindre le moment de la rédaction et où l'écriture de soi rallie l'écriture du monde. L'autoportrait, dans Tout compte fait (1972), où la stricte chronologie le cède au thématique. Le témoignage enfin, dans La Cérémonie des adieux, où Beauvoir évoque les dix dernières années de la vie de Sartre. Au centre, Une mort très douce (1964), court et admirable récit consacré à la maladie et à la disparition de sa mère. L'oeuvre mémoriale de Simone de Beauvoir ne cessa d'enlacer l'Histoire. "Répertoire des rêves d'une génération" , embrassant la presque totalité du XXe siècle, elle fut souvent lue comme un document, un précieux témoignage sur une époque. "Ses souvenirs sont les nôtres, disait François Nourissier ; en parlant d'elle, Simone de Beauvoir nous parle de nous". Le temps est sans doute venu de la lire autrement, comme une oeuvre littéraire. On a parfois reproché à Beauvoir sa sèche précision, la monotonie de son style ou bien encore une écriture trop "intellectuelle" . C'était ne pas voir que ce style, recherché par elle, relevait de la mise à distance du monde et de la volonté de faire entendre sa propre voix, vivante.

05/2018

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Aristote

Les choses mêmes. La pensée du réel chez Aristote, Edition revue et corrigée

Quand on lit Aristote dans son texte, on est frappé par la fréquence du retour d'expressions comme "la science de la chose" , "à partir de la chose elle-même" , "dans la nature de la chose" ; les physiciens présocratiques n'ont pu deviner l'essence, dit Aristote, que parce qu'ils ont été "poussés par la chose elle-même" . Si ce retour insistant ne se manifeste pas toujours dans la version française du texte, c'est parce que le terme grec de pragma/? ??? ? ? recueille en lui tout un faisceau de sens que la traduction fait éclater en termes distincts : ??? ? ?? se traduit par chose, mais aussi par cause, au sens juridique du terme, et par affaire. ??? ? ?? recouvre donc le champ des choses naturelles, mais aussi celui de la politique ; qui est l'affaire de tous et la cause d'un chacun, et que les Anciens nommaient "affaires communes" et "chose publique" . Ce sens anthropologique s'est oblitéré de nos jours, si bien que la signification de ??? ? ?? est beaucoup plus large que celle du vocable moderne de chose. La largeur du champ de ??? ? ?? invite à faire porter l'analyse sur l'ensemble de l'oeuvre d'Aristote. Sous son aspect négatif d'abord, avec la critique de là sophistique et du platonisme ; sous son aspect positif ensuite, tel qu'il se déploie en trois perspectives essentielles : la relation de l'homme aux choses par la connaissance ; la nature propre de la chose concrète telle qu'elle subsiste par soi dans la nature ; la réalité politique, qui certes est l'oeuvre de l'homme, mais qui aussi subsiste à l'extérieur de lui dans la Cité d'une manière autonome comme ré-publique. On sait que les textes publiés par le Stagirite ont été perdus, et que le Corpus est constitué de notes de cours rédigées à des époques différentes. C'est dire que le philosophe méditant les écrits d'Aristote ne peut faire l'économie de considérations philologiques, lesquelles ne sont pas ici surcharge érudite mais font corps avec l'interprétation. Ainsi, l'étude précise de l'évolution d'Aristote dans sa théorie du sentir éclaire la genèse du traité De l'âme et invite à reconsidérer le problème de la date de sa rédaction. On résume souvent par le mot de "réalisme" l'inspiration de la pensée d'Aristote, réalisme "naïf" ajoutent certains naïfs pour désigner une pensée parfaitement au fait de ses présupposés. Mais si le réalisme se définit comme visée du réel, il se trouve affecté d'une énorme ambiguïté puisque la réalité est ce que tente d'exprimer toute philosophie. Une inspiration philosophique va donc se caractériser par le lieu particulier où elle invente de situer ce réel énigmatique ; si Aristote ramène la philosophie du ciel sur la terre c'est parce que, refusant de voir ce réel dans un monde idéal séparé, il veut lire l'essence dans les choses de ce monde, les ??? ? ??? ? . Le recours ici fait, à travers la pensée d'Aristote, au sens ancien de ??? ? ?? vise à revaloriser la notion de chose, à lui redonner l'ampleur qu'elle a perdue en se bornant à désigner de nos jours l'objet simplement inerte.

04/2022

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Religion

L'Eglise a-t-elle trahi ?

Les articles publiés par Jean Fourastié pour alerter l'opinion sur l'actuelle situation de l'Eglise (Figaro du 24 avril au 6 juillet 1973) ont recueilli un flot d'approbations chaleureuses, ils ont suscité aussi des réactions auxquelles, l'auteur a d'ailleurs fait écho avec beaucoup de fair play (Figaro du 25 septembre). En réponse à son appel aux théologiens, l'abbé Laurentin a exprimé lui-même ses réserves sur l'article du 18 septembre où Jean Fourastié résumait l'opinion de lecteurs qui poussaient loin la suspicion contre les responsables de l'Eglise. Le sociologue et le théologien ne se connaissaient pas. Marcel Gabilly les a réunis devant le magnétophone du Figaro, le 29 octobre 1973. Leur dialogue, centré sur le rite, le dogme et la politique, a été publié les 21, 27 novembre et 5 décembre 1973 - Il a été complété aux Editions Beauchesne, le 13 novembre. R. Laurentin, qui avait établi l'ordre des questions, a intégré les éléments du dialogue, que les deux auteurs ont révisé en janvier 1974. Traversons-nous aujourd'hui une crise sans précédent ? Ou bien sommes-nous à la veille d'un sursaut et d'une renaissance ? C'est autour de cette question que tourne ce dialogue auquel nous avons gardé le titre provocant du Figaro : L'Eglise a-t-elle trahi ? Sans émousser le tranchant de son diagnostic et de son pronostic, Jean Fourastié manifeste plus clairement ici son ouverture aux évolutions nécessaires et à un oecuménisme compris au sens le plus large du mot. Il révèle avec une nouvelle netteté les aspects positifs de sa pensée : une occasion favorable s'offre aujourd'hui à l'Eglise. Il importe qu'elle la saisisse, à défaut de quoi de sombres perspectives s'ouvriraient pour elle et pour le monde. Ce dialogue ouvre de vastes horizons, touchant des problèmes majeurs : rites et doctrine, mystère et intelligibilité, foi et science, mystique et politique, Dieu et l'homme. Il manifeste mieux l'unité de ces aspects corrélatifs que certaines polémiques tendraient à dissocier aujourd'hui. Le ou doit laisser place au et, pour parler le langage mis à la mode par l'ordinateur. Les deux interlocuteurs ne se sont pas dérobés à la question personnelle qu'ils se sont posée réciproquement : "Pour vous, qui est Dieu ? " Ils évoquent les hypothèses sur lesquelles débouche l'avenir. Jean Fourastié a été pendant près de vingt ans conseiller économique au Commissariat général du Plan et, de 1951 à 1965, président de la Commission de la main-d'oeuvre du Plan. Il est professeur de Sciences économiques au Conservatoire national des Arts et Métiers et à l'Ecole pratique des Hautes Etudes. Il a créé le cours de Prospective de l'Institut d'Etudes politiques de Paris. Il a été élu en 1968 à l'Académie des Sciences morales et politiques. Dès 1949, deux ouvrages, La civilisation de 1995 et Le grand espoir du XXe siècle, traduits en dix langues étrangères et constamment réédités depuis, l'ont rendu célèbre dans le monde entier. Ses oeuvres récentes : Essais de

01/1974

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Religion

La foi. Dialogue sur l'essentiel

Un des problèmes les plus importants de notre temps est certainement celui de l'athéisme et de son originalité. Il pose aux chrétiens, de façon cruciale, une interrogation permanente, soit comme mise en accusation de leur foi, soit, lors de rencontres entre croyants et incroyants à propos de situations entraînant un véritable dialogue. Il s'agit donc d'un problème qui intéresse immédiatement toute vie religieuse, toute action pastorale, et de façon plus générale le souci de l'Eglise d'être présente au monde. Actualité d'un tel dialogue : Contrairement à l'athéisme de jadis, l'athéisme moderne n'est généralement pas purement négatif ; il se veut militant, refus conscient de Dieu, s'exprimant dans un engagement personnel. Il prend surtout l'allure d'une sorte de foi, d'option vitale. Mais surtout il apparaît comme un phénomène collectif, nouvelle mentalité affectant des groupes humains entiers. Et il se présente comme une forme d'authentique humanisme, et même comme le seul humanisme digne de notre temps, exprimant la promotion de l'homme. Le chrétien inter pelé par l'athéisme : Les principales motivations de l'athéisme moderne montrent qu'il s'enracine souvent dans une grave méprise, portant sur le sens de la relation de l'homme avec Dieu. Beaucoup d'athées sont tels parce qu'ils sont persuadés que la foi en Dieu est incompatible avec un sens authentique de l'homme. Et peut-être beaucoup sont-ils parvenus à cette conviction, parce qu'ils ont vu trop de chrétiens insuffisamment soucieux de l'homme. Aussi est-ce la dimension humaniste de la foi en Dieu qui doit retenir l'attention, puisque c'est surtout elle que conteste l'athéisme moderne. Par toute une activité au service de l'homme, il s'agit de montrer inlassablement que la foi en Dieu, loin d'y être étrangère, ou même la négation, en assure la meilleure garantie. Une telle perspective n'est possible aussi que par une meilleure compréhension de la relation entre Dieu et l'homme. Eclairer le débat sur un tel sujet est le but de ce dialogue, où les deux Partenaires s'opposent loyalement, persuadés que de chaque côté, c'est de la grandeur et de la promotion de l'homme dont il s'agit. Paul Toinet. Né au Creusot, le 24 aoftt 1924 Paul Toinet est prêtre. Il a consacré jusqu'à maintenant l'essentiel de son ministère à l'enseignement, en particulier de la philosophie au Séminaire de la Mission de France à Pontigny. Il se livre en ce moment à un travail de réflexion et de rédaction aussi bien dans le domaine philosophique que théologique. Son souhait est de contribuer à la rencontre entre l'intelligence de l'homme moderne et la foi de l'Eglise, sur la base d'une philosophie ouvertement chrétienne. Francis Jeanson. Né à Bordeaux, le 7 juillet 1922. - Licencié ès Lettres, diplôme d'études supérieures de Philosophie. En 1943, il séjourne six mois en Espagne avant de parvenir à rejoindre les forces françaises en Afrique du Nord. 1944 et 1945 : Algérie, Maroc, Alsace et Allemagne.

01/1969

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Musique

Spectres n° 03. Fantômes dans la machines

L'expression "fantôme dans la machine" a trouvé naissance dans un contexte particulier, celui de la critique du dualisme cartésien séparant l'âme et le corps, renouant ainsi avec un certain matérialisme mécaniste. Pour le dire simplement, cette approche nie l'existence d'une âme indépendante (le fantôme) qui serait véhiculée par un organisme corporel (la machine). Elle affirme, au contraire, que "l'âme" n'est qu'une manifestation du corps et ne fait qu'un avec lui. Si cette question est encore délicate à trancher, risquant à tout moment de glisser dans le registre des croyances, elle se réactualise à présent autour de l'émergence des intelligences artificielles : est-ce qu'une telle intelligence existe ? Ne se réduit-elle pas à la somme des opérations binaires qui la génère ? Et qu'est-ce au juste que l'artificiel ? L'artificiel porte toujours en lui un fantasme d'émancipation, d'autonomie et de rupture avec un ordre supposé naturel des choses. Il est subversif. L'IA, en tant, justement, qu'artificielle, embrasse une telle subversion, hybridant les mythes prométhéen et faustien, augurant tout autant de promesses que de dangers potentiels, poussant les enjeux aussi haut que la survie ou l'extinction de l'humanité. A ce titre, le domaine de la création musicale fait figure d'avant-poste. Il est à la fois un terrain d'exploration des applications possibles de l'IA et un domaine possédant déjà une histoire assez longue dans l'intégration des machines et leur puissance de calcul dans le processus de création. De la composition algorithmique aux méthodes de resynthèse, de l'approche logique à la création de systèmes cybernétiques, de la naissance de l'informatique musicale aux réseaux de neurones, la musique, depuis plus d'un demi-siècle, a entamé un dialogue ininterrompu avec l'univers binaire des flux d'électrons et des systèmes de plus en plus complexes qui les gouvernent. Les textes réunis ici racontent, chacun à leur manière, une face différente de ce prisme étrange que forme une telle alliance. Ils projettent chacun un spectre particulier, révèlent un fantôme, et évoquent une apparition composite d'idées, d'électricité et d'opérations. Ce livre ne se destine donc pas à essayer de trancher le noeud gordien que constitue la question des possibles devenirs et mutations de la logique binaire, et notamment de son dernier avatar, l'IA. Il propose au contraire d'apporter un éclairage multiple sur les manières possibles de s'en emparer, des rêves, des promesses et des doutes que ces devenirs soulèvent, qu'ils s'actualisent dans la création de codes et de programmes pour chevaucher les sons, qu'ils insufflent tout un projet compositionnel, qu'ils révèlent l'algorithmique chez l'humain ou encore qu'ils s'emparent directement de la rédaction du texte lui-même, se hissant à la hauteur de l'auteur. Mais plus que tout, l'enjeu, ici, est d'établir en quoi ces devenirs peuvent résonner et comment cela se manifeste, au travers de toutes ces démarches, de tou

10/2021

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Religion

L´islam conquérant. Textes-Histoire-Stratégies

Cela fait plus d'une décennie que des voix s'élèvent pour nous redire que les violences commises au nom de l'islam n'ont rien à voir avec l'islam. Entre les motivations, souvent complexes, des individus qui embrassent une forme révolutionnaire de l'islam et les enseignements opposés que les religieux tirent du Coran, il est souvent difficile de parvenir à des conclusions claires à propos de la question de la violence en islam. Si, face à cette situation, certains se résignent au flou qu'alimentent les interventions médiatiques de tels religieux ou spécialistes de l'islam, d'autres préfèrent s'engager dans l'étude de ses textes fondateurs pour apprendre d'eux et de leurs commentateurs classiques, ce que l'islam enseigne. C'est le pari que Shafique Keshavjee, auteur de 'L'islam conquérant' a choisi de relever. Trois ans d'études intensives, de consultations et de réflexions l'ont conduit à la rédaction de ce livre solidement documenté et soucieux de donner de son sujet une vision aussi objective que possible. En primeur et disponibles sur ce site, les articles " Visages de l'islam contemporain " https : //iqri.org/diversite-des-islams-contemporains/ et " Unité et diversité de l'islam " https : //iqri.org/unite-et-diversite-de-lislam/ donnent des extraits de son livre. " L'islam semble être aujourd'hui LE problème numéro un de la planète. On ne pouvait trouver meilleur profil pour parler en connaissance de cause de l'islam aujourd'hui. Puisse cet ouvrage susciter chez le lecteur un réveil, un sursaut et une prise de conscience, qui aident notre civilisation à échapper à un naufrage imminent. " Extraits de la préface d'Henri Boulad, prêtre jésuite égyptien Recommandations du livre de Shafique Keshavjee - L'islam conquérant " J'ai lu ce livre avec le plus grand intérêt, étant quotidiennement confronté à la question musulmane. Il est riche, clair, précis, respectueux. Je remercie son auteur d'avoir fourni cet immense travail, dans lequel j'ai particulièrement apprécié de lire des citations de texte de référence ." Bernard-Zoltán Schümmer, pasteur dans l'Eglise Protestante Unie de Belgique " Faites de toutes les nations mes disciples " a enseigné le Christ. Et depuis deux mille ans, les Chrétiens ont tenté de diverses manières, parfois par la force, de convertir le monde entier. On ne saurait donc reprocher aux Musulmans de chercher à conquérir le monde : il est finalement assez légitime que tout croyant, convaincu d'avoir trouvé la Vérité, cherche à en faire profiter les autres. Mais par quels moyens ? Voilà toute la question. Shafique Keshavjee ose rappeler au lecteur que toutes les religions ne sont pas équivalentes. Jacques-André Haury, médecin et politicien vaudois " Dans la marée des livres qui déferlent sur les plages de nos librairies, on en trouve peu qui cherchent à nous rendre meilleurs. " L'islam conquérant " est un de ceux-là. D'abord, il nous avertit d'une réalité souvent ignorée : tous les musulmans n'ont ni le même rapport aux textes fondateurs de l'islam ni la même manière de le pratiquer. Ensuite, ce livre fait du bien à l'intelligence. Il montre que derrière l'imposant système de l'islam, il y a un ensemble complexe d'articulations qui ont pour but de servir son ambition hégémonique. Enfin, il convoque la conscience de chacun, chrétiens y-compris. Comment vivons-nous notre foi ? Servons-nous un système dominateur ou marchons-nous avec le Libérateur ? "

01/2019

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Religion

LE DIOCESE DE BORDEAUX

Le diocèse de Bordeaux coïncide avec le département de la Gironde depuis 1801. Il rassemble l'ancien diocèse (à l'exception d'une bande méridionale, qui s'allongeait entre la côte et les étangs de Cazaux et de Biscarosse), la plus grande partie du diocèse de Bazas (sauf l'est et le sud-est attribués à Agen) et la petite région de Sainte-Foy-la-Grande (auparavant à Agen). La réunion des sièges de Bordeaux et de Bazas a effacé la division qui, depuis les temps de l'Empire romain chrétien, rattachait l'un à la province d'Aquitaine seconde, dont il était la métropole, et l'autre à la Novempopulanie, dont Eauze puis Auch fut la métropole. Le tout petit diocèse des Boiens (ou Boiates) dont le centre était situé au sud-est du bassin d'Arcachon avait disparu dès le début du Ve siècle. Le territoire girondin couvre 1 072 560 hectares ; il est le plus vaste département français. Sa population dépasse un million d'habitants, en sorte que la densité est d'environ 100 habitants au kilomètre carré, un peu supérieure à la moyenne générale de la France : mais la répartition en est fort inégale. Le massif forestier landais ne retient les hommes que le long des axes de pénétration et autour du bassin d'Arcachon. Les communes très étendues qui se le partagent rappellent que l'implantation humaine fut dispersée et difficile. Les campagnes de l'Entre-Deux-Mers et de la zone d'outre-Dordogne, qui se dépeuplent malgré la vitalité des centres viticoles, font penser que durant le premier millénaire chrétien, elles n'avaient connu qu'une exploitation limitée. Ce sont les deux grandes vallées de la Dordogne et de la Garonne, les couloirs de leurs affluents, les bordures blayaise et médocaine de la Gironde, qui attirent nécessairement les hommes. Le christianisme a cheminé et s'est installé le long des routes d'eau et de terre ; il a accompagné l'extension des cultures, la multiplication des habitats; il regroupe ses forces, aujourd'hui, dans l'agglomération bordelaise organisée en communauté urbaine et dans quelques petites villes qui rayonnent sur les districts ruraux. On ne peut faire son histoire sans la relier à celle du Bordelais sous tous ses aspects. Le déséquilibre entre le diocèse de Bordeaux et celui de Bazas est sensible à tous égards : le premier, riche de la seule grande ville du Sud-Ouest de la France, a conservé le plus de documents et suscité le plus de travaux, quoique l'on puisse souhaiter que r attention des historiens se tourne davantage vers ce qui n'est pas Bordeaux ; le second, plus petit, dépourvu de centres importants, privé d'archives, reste insuffisamment connu. Je me suis chargé des deux premières parties du livre (les Temps Anciens et le Moyen Âge). Monsieur Raymond Darricau l'a conduit ensuite, depuis 1500 jusqu'à 1968, donnant à plusieurs reprises des précisions inédites et des points de vue neufs inspirés par ses propres recherches. Monsieur Jean-Bernard Marquette a réuni, sur le diocèse de Bazas, des renseignements qui ont été intégrés dans une présentation d'ensemble. Il n'a paru ni possible ni judicieux de séparer l'histoire du grand diocèse et celle de son modeste voisin ; si les personnalités, les institutions, les coutumes de Bazas ont été mises en valeur, les courants qui ont porté ou contrarié le christianisme ont été envisagés d'un seul regard, qui a même dépassé les limites des deux circonscriptions si c'était utile. J'ai revu intégralement la rédaction. Bernard Guillemain

01/1974

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Décoration

Fabienne Delvigne. Sublimer par la différence

Des chapeaux à en perdre la tête ! Il est des artistes croisés au hasard d'un cocktail ou d'un dîner dont on ne saurait oublier le nom. Ma première rencontre avec Fabienne Delvigne fut avant tout marquée par un pimpant chapeau, flottant au beau milieu d'une réception donnée dans un bel hôtel de Bruxelles. De cette circonstance naquit une complicité puis, très vite, l'envie de retranscrire son univers unique à travers mes articles dans la presse, mais aussi par le biais de textes plus profonds, dans lesquels se dévoilerait sa véritable sensibilité artistique. L'idée de célébrer les trente années de création de la Maison Fabienne Delvigne fut le prétexte idéal pour lancer la rédaction de cet ouvrage aux multiples facettes. Un brin de malice, une imagination à foison, un zeste d'innovation, peut-être devrais-je dire d'audace, la gaîeté incarnée et surtout une belle dose de passion au service de clientes fidèles venues de toute l'Europe pour se faire chapeauter avec grâce. Voici brossé en quelques traits le portrait de cette délicieuse modiste. Perfectionniste jusqu'au bout des ciseaux, Fabienne ne laisse jamais rien au hasard et mène sa vie à cent à l'heure sans jamais se départir de son entrain. Entrepreneuse heureuse, équilibriste dans l'âme, elle jongle avec bonheur entre les moments consacrés à la création, confortablement installée dans sa jolie maison de maître bruxelloise où elle a aménagé son atelier boudoir, ses apparitions dans les cocktails et soirées mondaines où elle ne manque jamais une occasion de porter ses créations et sa vie de famille qu'elle n'entend surtout pas sacrifier. Femme de caractère, Fabienne souhaite sublimer la beauté de ses clientes par la différence. Elle sait apporter un regard rafraîchissant sur la mode, un regard libre et sensuel où la laideur ne trouve nulle grâce. Véritable ode à la belle esthétique, ses chapeaux aspirent à rendre le monde plus beau. Fabriqués selon des savoir-faire artisanaux, ils ne manquent cependant pas de surprendre par leur créativité et leur modernité. Portée par sa passion, elle relève tous les défis et réussit haut la main le pari audacieux de rendre l'objet désirable, indissociable de la personnalité et de la silhouette de la femme en redonnant sa part de rêve au port du chapeau. Entrer dans son atelier, c'est suspendre le temps et s'accorder un moment de pur plaisir artistique. Elle y crée des pièces uniques inspirées par les matières qu'elle travaille, sculpte et drape avec doigté jusqu'à trouver la forme parfaite, le bon coiffant ou l'équilibre absolu entre originalité et féminité. Ses élégants chapeaux s'exposent sur les longues étagères parmi les jolies boîtes rondes réalisées à façon. Un véritable enchantement pour les yeux, l'impression inestimable de retomber en enfance, de se rêver en princesse de conte de fées. Dans l'un de ses poèmes, Paul Eluard fait l'éloge d'une femme à travers la seule courbe de ses yeux, il aurait, à n'en point douter, été conquis par la vision artistique de Fabienne Delvigne où la courbe est reine. Tendance le chapeau ? Assurément ! Surtout lorsqu'il prend vie entre les mains de Fabienne ! Au fil des pages qui suivent, je vous laisse découvrir son parcours unique et passionnant. Catherine Seiler Journaliste, auteure

12/2019

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Poésie - Comptines

Poème sucré de mon enfance. Edition bilingue français-arabe

Quand Assam Mohamed est arrivé en France, après un long parcours en provenance du Soudan, il ne parlait pas français. Il a appris grâce à des cours d'alphabétisation avec Elsa Valentin. Lorsqu'il ne savait pas dire le mot en français, il le disait dans sa langue maternelle, l'arabe, et Elsa Valentin notait phonétiquement le mot prononcé avant de chercher à le traduire en français. Tout en lui apprenant les mots qui lui manquait, elle s'est constitué un petit lexique de mots arabes pour apprendre elle aussi. Ainsi, le récit d'enfance d'Assam Mohamed s'est tissé dans les deux langues. C'est comme cela que l'on apprend à parler, par besoin de se raconter et de dire le monde. Pour rendre compte de ce tissage entre le français et arabe, nous avons gardé certains mots arabes au milieu du texte français, et inversement. Cette mise en page invite le lecteur à chercher le mot manquant dans la langue de l'autre. Dans la même page et dans la même couleur, on retrouve la retranscription phonétique de ce mot manquant, dans l'une et l'autre langue. La version sonore, publiée en même temps que le livre, en accès libre et gratuit sur notre site, permettra aussi d'entendre ce tissage entre les deux langues, et de savoir comment le mot se prononce dans la langue que l'on ne lit pas, que l'on ne connaît pas. Par sa forme, ce recueil témoigne du déplacement de soi qu'exige l'apprentissage d'une langue nouvelle très éloignée de sa langue d'origine. Ce que cela provoque de perturbation intérieure, d'enthousiasme parfois, de désespoir et d'inquiétude d'autres fois. L'effort que cela demande. Le courage. Dans le fond, ce texte raconte l'enfance d'Assam Mohamed. Il y a un enfant gardien de troupeau, un père qui veille, une chèvre espiègle, un voisin qui se fâche, un enfant qui grandit, un adulte qui se souvient. Ce long poème est une ode à l'enfance, une mémoire sensorielle que chacun, chacune d'entre nous garde blottie au fond, et que l'on dit mieux dans la langue de son enfance. Elsa Valentin écrit pour les enfants en jouant avec la langue et les langues. Elle revisite parfois les contes traditionnels, comme dans Bou et les 3 zours qu'elle écrit dans un langage mêlant mots d'autres langues, mots inventés, et mots-valises. Par ses cours de français aux demandeurs d'asile et la rédaction de leurs récits de vie pour l'OFPRA, elle poursuit cette réflexion sur les niveaux de langues, les mots justes pour se dire, la langue appropriée pour parler le monde. En ce sens, elle travaille le bilinguisme, voire le plurilinguisme, qui trouvent leur écho dans cette publication du Port a jauni. Pour traduire ces mots en images, nous avons choisi Frédéric Hainaut, qui dessine comme dans un souffle, avec l'énergie et le geste dru, sec, assuré et naïf d'un enfant. Auteur et illustrateur de dessins animés, Frédéric Hainaut se lance aussi dans des séries picturales impulsives, comme la frise que nous avons choisie, où l'on voit tout à la fois la marche, les herbes sèches, la course, le paysage sec, le sauvage.

03/2022

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Seinen/Homme

Saisi par la nuit. (Oeuvres 1975-1981)

Né en 1937 à Tokyo, Yoshtham Tsuge connaît une enfance difficile marquée par la pauvreté. Quittent l'école à quatorze ans, il enchaîne les petits boulots et cherche à échapper à son milieu familial, fuyant la violence d'un beau-père qu'il exècre. A dix-huit ans, il entame une carrière de mangaka en réalisant des histoires pour les librairies de prêt qui fleurissent dans le Japon d'après-guerre - un système aujourd'hui disparu à mi-chemin entre bibliothèque et librairie : A cette époque, on reconnait dans son style l'influence d'Osamu Tezuka, ainsi que celle du gekiga, un mouvement tout juste créé sous l'impulsion de Yoshihiro Tatsumi, qui souhaite faire évoluer le manga vers des sujets plus réalistes. L'originalité de son écriture le fait rapidement, remarquer et il est contacté en 1965 par Katsuichi Nagai, le fondateur du légendaire magazine Garo. Il commence à publier dans la revue la même année. Les premières réactions des lecteurs sont négatives. Sujet à la dépression, Tsuge publie peu et devient l'assistant de Shigem Mizuki. Cette collaboration lui redonne de l'assurance. En 1968, sa nouvelle Neji "La vis", dans laquelle il relate un de ses rêves, maque profondément les esprits et devient un classique instantané. Son style évolue vite et se construit autour d'une inspiration hybride, qui méfie registre intime et forme onirique. Il donne ainsi naissance à un nouveau genre proche de l'auto-fiction. Sa production se ralentit au cours des années 1980 et il cesse de publier après L'homme sans talent (Atrabile). L'intérêt pour l'oeuvre de ce génie ne s'est cependant jamais affaibli et il reste l'une des figures majeures de son art. En 1975, Yoshtharu Tsuge a considérablement réduit son rythme de parution et il ne publie plus qu'au compte-gouttes. Il voudrait pouvoir quitter le milieu du manga. Il rêve de changer de métier, il se voit devenir bouquiniste ou brocanteur. Son mariage et la naissance de son fils l'ont recentré sur son foyer et il se contente des droits d'auteur qu'il perçoit depuis son départ de Garo ; il se plaît dans une forme de dilettantisme. Mais alors qu'il approche de la quarantaine, la dépression le gagne progressivement. Lorsqu'il apprend que sa femme est atteinte d'un cancer, il bascule dans une intense détresse et se retire de la vie publique, assailli par des ténèbres intimes. La nécessité le pousse cependant à reprendre le travail. Mais son inspiration est entravée par son état émotionnel. Il se tourne alors vers les recettes qui ont fait son succès : les carnets de voyage, les croquis du quotidien et les récits oniriques. Il parvient toutefois à éviter la répétition, renouvelant ses procédés et poursuivant la recherche d'authenticité qui le guide. Tsuge, même dans ce moment d'extrême abattement, ne perd rien de son exigence. Une nouvelle fois, Tsuge se montre imprévisible et démontre le caractère insaisissable d'un talent en perpétuelle mutation. Alors que la noirceur le submerge et que les visions cauchemardesques semblent sur le point de dominer son oeuvre, il surprend encore en livrant des récits à la légèreté délicieuse, que lui-même ne pensait pas être en capacité de produire. De manière plus discrète, Tsuge entreprend de boucler les cycles qu'il avait entamés des années auparavant, dans un accomplissement esthétique qui laisse admiratif.

09/2021

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Questions du quotidien

Médecine de la longévité : une révolution

Depuis toujours, certains ont cherché, sans succès, à dépasser les limites naturelles de notre espérance de vie. Aujourd'hui, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, nous avons les moyens de repousser concrètement cette dernière frontière : la sénescence (ou vieillissement négatif), processus qui nous conduit à la mort. Nous ne sommes plus dans l'imaginaire, dans la science-fiction, dans les fantasmes... mais dans la réalité scientifique. Certains en profites déjà aujourd'hui. Le vieillissement, qui a toujours été considéré comme un phénomène physiologique, est devenu une actualité brûlante avec l'accroissement de la durée de vie de la population et l'augmentation du coût social des pathologies chroniques et de la retraite. Il n'est plus question aujourd'hui de parler de vieillissement " normal " ou " réussi " mais d'un vieillissement modulable. On assiste à l'émergence de stratégie thérapeutique visant le processus de sénescence lui-même. La sénescence est en train d'évoluer, de simple processus " physiologique " vers la notion de " maladie primaire " sur lequel on peut agir efficacement, grâce aux sciences de la longévité, n'en déplaise à certains. Car biologiquement, l'affaire est réglée. Nous sommes capables d'immortaliser des cellules depuis plus de 25 ans. Nous cernons de plus en plus précisément les mécanismes de notre sénescence qui fragilisent notre organisme et font le lit des maladies. Nous sommes déjà capables aujourd'hui de ralentir le vieillissement de certains systèmes physiologiques, voire de l'améliorer. Demain, nous pourrons l'inverser grâce aux progrès de la médecine régénérative. Imaginez vivre en parfaite santé 125, 150 ans ou beaucoup plus longtemps encore grâce à la médecine de la longévité. Les problématiques actuelles d'âge de la retraite disparaitraient comme par enchantement. Imaginez une nouvelle organisation de la société avec non plus un simple cycle " formation-travail-retraite ", mais une multitude de cycles " formation-travail-repos " qui se succéderait à un rythme de tous les 15 ou 20 ans ? Imaginez les répercussions sur l'organisation de la société, sur votre façon de concevoir votre vie professionnelle, familiale... Imaginez avoir 50 ans aujourd'hui, rester identique pendant les 25 prochaines années, puis commencer à vous améliorer, à rajeunir. Mais vous pourriez aussi avoir 75 ans aujourd'hui et vouloir cesser de vous détériorer, en attendant que la médecine régénérative vous prenne en charge. Cela vous intéresse-t-il ? Il est probable que vous n'arriviez même pas à le concevoir et pourtant cela existe déjà aujourd'hui. Notre société va se trouver totalement bouleversée par cette révolution. Les vieux réflexes politiques, sociologiques, économiques... n'auront plus cours. Cette peur panique de cet avenir va d'ailleurs provoquer des réactions extrêmement violentes contre ce progrès pourtant inéluctable. Des firmes multinationales ont déjà créé des sociétés spécialisées à la recherche de l'industrialisation de l'immortalité sous toutes ses formes comme CALICO (Google), ALTOS (Amazon)... et se préparent à ce futur inéluctable. L'espérance de vie limitée devient de plus en plus un concept obsolète. Les enjeux sont immenses. Notre société, toujours prisonnière de vieilles certitudes philosophiques, de vieux réflexes anachroniques (âge pivot de la retraite)... ne perçois pas encore cette révolution qui est à nos portes et qui va déferler brutalement. L'ambition de ce livre est de vous raconter les enjeux de cette déferlante, qui dans les 10 à 15 prochaines années, va avoir des conséquences majeures avec des bouleversements personnels et sociétaux. Il faut anticiper cette période à venir, penser à apprendre à gérer et à investir dans votre propre capital santé. Nous pouvons le faire, à vous de décider, si vous voulez en être.

10/2023

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Religion

Bordeaux

Le diocèse de Bordeaux coïncide avec le département de la Gironde depuis 1801. Il rassemble l'ancien diocèse (à l'exception d'une bande méridionale, qui s'allongeait entre la côte et les étangs de Cazaux et de Biscarosse), la plus grande partie du diocèse de Bazas (sauf l'est et le sud-est attribués à Agen) et la petite région de Sainte-Foy-la-Grande (auparavant à Agen). La réunion des sièges de Bordeaux et de Bazas a effacé la division qui, depuis les temps de l'Empire romain chrétien, rattachait l'un à la province d'Aquitaine seconde, dont il était la métropole, et l'autre à la Novempopulanie, dont Eauze puis Auch fut la métropole. Le tout petit diocèse des Boiens (ou Boiates) dont le centre était situé au sud-est du bassin d'Arcachon avait disparu dès le début du Ve siècle. Le territoire girondin couvre 1 072 560 hectares ; il est le plus vaste département français. Sa population dépasse un million d'habitants, en sorte que la densité est d'environ 100 habitants au kilomètre carré, un peu supérieure à la moyenne générale de la France : mais la répartition en est fort inégale. Le massif forestier landais ne retient les hommes que le long des axes de pénétration et autour du bassin d'Arcachon. Les communes très étendues qui se le partagent rappellent que l'implantation humaine fut dispersée et difficile. Les campagnes de l'Entre-Deux-Mers et de la zone d'outre-Dordogne, qui se dépeuplent malgré la vitalité des centres viticoles, font penser que durant le premier millénaire chrétien, elles n'avaient connu qu'une exploitation limitée. Ce sont les deux grandes vallées de la Dordogne et de la Garonne, les couloirs de leurs affluents, les bordures blayaise et médocaine de la Gironde, qui attirent nécessairement les hommes. Le christianisme a cheminé et s'est installé le long des routes d'eau et de terre ; il a accompagné l'extension des cultures, la multiplication des habitats; il regroupe ses forces, aujourd'hui, dans l'agglomération bordelaise organisée en communauté urbaine et dans quelques petites villes qui rayonnent sur les districts ruraux. On ne peut faire son histoire sans la relier à celle du Bordelais sous tous ses aspects. Le déséquilibre entre le diocèse de Bordeaux et celui de Bazas est sensible à tous égards : le premier, riche de la seule grande ville du Sud-Ouest de la France, a conservé le plus de documents et suscité le plus de travaux, quoique l'on puisse souhaiter que r attention des historiens se tourne davantage vers ce qui n'est pas Bordeaux ; le second, plus petit, dépourvu de centres importants, privé d'archives, reste insuffisamment connu. Je me suis chargé des deux premières parties du livre (les Temps Anciens et le Moyen Âge). Monsieur Raymond Darricau l'a conduit ensuite, depuis 1500 jusqu'à 1968, donnant à plusieurs reprises des précisions inédites et des points de vue neufs inspirés par ses propres recherches. Monsieur Jean-Bernard Marquette a réuni, sur le diocèse de Bazas, des renseignements qui ont été intégrés dans une présentation d'ensemble. Il n'a paru ni possible ni judicieux de séparer l'histoire du grand diocèse et celle de son modeste voisin ; si les personnalités, les institutions, les coutumes de Bazas ont été mises en valeur, les courants qui ont porté ou contrarié le christianisme ont été envisagés d'un seul regard, qui a même dépassé les limites des deux circonscriptions si c'était utile. J'ai revu intégralement la rédaction. Bernard Guillemain

01/1974

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Histoire internationale

Le Golgotha arménien. De Berlin à Deir es-Zor : Mémoires en deux tomes

Dans les mois qui précèdent l'éclatement de la Première guerre mondiale le 28 juillet 1914, Grigoris Balakian assiste à l'université de Berlin aux cours de théologie du professeur Adolf von Harnack. Il y sera l'observateur attentif des préparatifs à l'entrée dans la guerre de l'Allemagne aux côtés de l'Autriche-Hongrie, auxquelles se joindra début novembre l'empire ottoman gouverné par les Jeunes-Turcs du parti panturquiste Ittihad-ve-Terakki. A l'époque déjà membre du haut clergé de l'Eglise arménienne de Turquie, il occupe au patriarcat à Constantinople des fonctions politiques importantes, qui l'amènent à rencontrer tant des personnalités officielles turques qu'étrangères de passage et en poste dans les ambassades. Ces fonctions en font l'une des figures éminentes arméniennes les mieux informées de ce qui se trame dans les coulisses de la politique depuis l'arrivée au pouvoir des Jeunes-Turcs en août 1908. Rentré en Turquie fin septembre, il sera l'un des premiers représentants politiques et intellectuels arméniens, environ 230 personnes, à être arrêté dans la nuit du 23/24 avril 1915, date qui sera le signal de la déportation et de l'extermination de plus de deux millions d'Arméniens sur les trois millions de l'empire ottoman, et qui symbolise le début de leur génocide perpétré par le gouvernement jeune-turc à la faveur de la Première guerre mondiale. Deux jours plus tard, ces 230 hommes sont transférés d'abord par train, puis à bord de dizaines de charrettes vers deux localités au coeur de l'Anatolie : Ayache et Tchanghiri. Le groupe déporté à Ayache, essentiellement des activistes politiques considérés par le régime comme les plus dangereux, sera exterminé dans les mois suivants ; du groupe, le plus nombreux, exilé à Tchanghiri certains survivront, les autres connaîtront le sort du premier groupe. Grigoris Balakian réussira à retarder jusqu'en février 1916 la déportation vers les déserts de Syrie, tombeau à ciel ouverts de plus de 500000 déportés réduits à l'état d'épaves, des rares compagnons qui lui restent et de la population masculine de Tchanghiri. Arrivé à Islahiyé au nord de la Syrie au terme d'une marche harassante de deux mois, jalonnée de périls mortels, il s'enfuira du convoi de déportés sur lequel il avait veillé en permanence mais qu'il sait désormais condamné. Jusqu'à la fin de la guerre en novembre 1918, comme il le raconte dans le second tome, il travaillera sous de fausses identités et grâce à sa parfaite connaissance de l'allemand sur les chantiers de percement des tunnels dirigés par les ingénieurs-géomètres allemands, suisses, autrichiens, dont certains ne lui ménageront pas leur aide afin qu'il échappe aux poursuites des autorités jeunes-turques. Ces Mémoires comblent un vide et sont précieux à plus d'un titre ; d'abord l'auteur en a entrepris la rédaction dès 1919-1920, ensuite le langage dur, souvent virulent, qu'il emploie tant à l'égard des assassins que des victimes pour leur naïveté, confère un crédit incontestable à son témoignage. Enfin par la richesses de révélations, notamment sur le rôle d'inspirateur que l'Allemagne joua dans l'anéantissement de la nation arménienne sur son sol ancestral.

07/2018

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Islam

Des hiérarchies initiatiques

Surnommé "le plus grand des Maîtres" (al-Shaykh al-akbar), Ibn 'Arabî (1165-1240) occupe au sein de la hiérarchie initiatique de l'islam un statut particulier, celui du Sceau des saints. Nul autre mieux que lui ne pouvait par conséquent exposer quels étaient les degrés de cette hiérarchie. Référence majeure du soufisme, ses écrits conservent une permanente actualité que rien n'est venu perturber. Son oeuvre est immense, que ce soit par la taille (on lui attribue plus de huit cents ouvrages, certains très courts mais d'autres de plusieurs milliers de pages) ou par le caractère exceptionnel de son contenu et sa richesse. Al-Futûhât al-Makkiyah ("Les Illuminations de La Mecque") synthétise de son enseignement. Il en a entrepris la rédaction alors qu'il était en pèlerinage dans la ville sainte. Monument de la spiritualité soufie, qualifié de "Bible de l'ésotérisme en Islam" , la somme de connaissances qu'il contient est sans équivalent dans aucune civilisation. Le présent recueil est une nouvelle anthologie de la partie de la première section des Futûhât qui réunit les principaux chapitres ayant trait aux hiérarchies initiatiques. Cette sélection répertorie ceux traitant des Pôles spirituels ou encore ceux sur les saints christiques, sur les hommes de la perplexité ou ceux qui sont revenus après l'union intérieure. Il répond à des questions essentielles telles que : "à quelle station le saint est-il ramené quand Dieu l'exclut de Sa présence ? " et le statut de ceux qui sont revenus après l'union spirituelle. Ibn Arabi y aborde les étapes essentielles de la réalisation intérieure en se référant comme toujours au Coran ou à l'histoire islamique. Cette anthologie se conclue sur la connaissance des pensées sataniques qui peuvent accabler le spirituel dans sa quête initiatique. Elle peut être utile à quiconque souhaite entrevoir l'immensité de la dimension intérieure du soufisme, coeur de la tradition musulmane. Comme dans chacun de ses ouvrages, Ibn Arabi conduit le lecteur à reconsidérer non seulement sa vision de cette dernière mais aussi du monde lui-même tout entier et permet à la conscience d'en élargir les limites. Cette anthologie est le second volume de la réédition revue et corrigée des Révélations de La Mecque, volume épuisé depuis de nombreuses années. Chacun de ces recueils est d'un petit nombre de pages mais d'une extrême densité. Chaque lecture en révélera de nouveaux prolongements en sorte que ce livre peut accompagner un lecteur sa vie durant. Il constitue un condensé d'une somme d'enseignements sans équivalent aussi bien dans le soufisme que dans le monde musulman et dont la portée s'ouvre sur une vision universelle du monde. Le choix des textes qui le compose a été effectué par Abdallah Penot, un des meilleurs traducteurs actuels de l'islam classique. Cofondateur des éditions i, est l'auteur d'une des meilleures traductions du Coran mais aussi des grands maîtres du soufisme tels que l'émir Abdel-Kader ou Iskandari. La traduction des textes est complétée par une introduction à la cosmologie islamique qui résume avec clarté pour le non-spécialiste les notions de base qu'Ibn Arabi suppose connue de son lecteur. Ce recueil, à l'origine destiné exclusivement aux savants, constitue aujourd'hui pour chaque lecteur, musulman ou non, un support de méditation permanente et présente un intérêt technique exceptionnel pour toute personne suivant une voie initiatique, ne serait-ce que, par comparaison, de comprendre à quel point on est désormais éloigné du degré de ce qui en furent autrefois les tenants.

04/2024

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Littérature française

Les villes de la plaine

Les Villes de la plaine est un roman antique, campé dans une civilisation imaginaire qui emprunte des traits à l’Egypte et à la Babylonie, mais aussi à l’Ancien Testament. Une civilisation du Livre, monothéiste avant l’heure, qui malgré son exotisme nous est bien plus proche qu’il n’y paraît. Asral, le personnage-clef du roman, est scribe : sa mission est de produire une copie neuve du « testament d’Anouher », ce héros mythique qui donna des lois à la ville de Sir. Très vite il s’avise que la langue sacrée qu’il transcrit est vieillie, que ses mots ont changé de sens, et que par conséquent la vraie fidélité à l’esprit des lois consisterait à les reformuler, afin qu’elles soient à nouveau comprises telles qu’elles avaient été pensées quatre ou cinq siècles plus tôt. Il se lance dès lors, secrètement, dans la rédaction d’une deuxième « copie », qui est en fait une traduction. Son garde, un fruste montagnard, est pour lui un soutien précieux : pas seulement pour aller chercher des rouleaux de papyrus supplémentaire dans les magasins du haut palais, en prétextant que la réserve a brûlé. Mais aussi pour l’aider, par son bon sens et son recul d’étranger nouvellement arrivé, à trouver le mot juste : c’est qu’Ordjeneb (Ordjou pour les intimes, écrit malicieusement l’auteur) ne maîtrise ni la langue ni les codes de cette ville, qui en est confite. Il le paie chèrement le jour de son arrivée, c’est la première scène du livre, quand, demandant sur la place du marché le sens des paroles d’une chanson, il transgresse un interdit en prononçant le nom d’Anouher. Trois solides gaillards le tabassent et il ne doit le salut qu’à une jeune veuve qui l’héberge pour la nuit… Le lendemain matin, elle lui conseille d’aller voir le scribe, dont elle est la lingère et dont elle sait qu’il cherche un domestique. C’est tout le talent de Diane Meur que de parvenir, dès les premières pages de son livre, à incarner ses personnages dont les puissants affects embarquent le lecteur pour des épisodes haletants. Car il n’est pas question que de lettre et d’esprit dans ce formidable roman. Ordjou s’est follement épris de la belle lingère dont tout le sépare pendant qu’Asral soupire pour un jeune chanteur du faubourg des vanniers… Quant à l’entreprise de traduction du scribe, elle n’est pieuse qu’en apparence : les juges de la ville, exégètes attitrés de l’Ecriture, ont tôt fait d’en avoir vent et d’en mesurer le caractère subversif. Et les découvertes d’Asral sur un texte dont il comprend qu’au fil du temps il a été amendé, interpolé, voire amplifié, seront démystifiantes sur un plan religieux et, sur un plan politique, proprement révolutionnaires. Au point que, l’entreprise d’élucidation devenue hérésie et schisme, le cadre figé de la vie à Sir explose, entraînant une guerre civile qui devient rapidement guerre tout court. Car l’autre ville de la plaine, peuplée de transfuges et de bannis de la première (elle est à Sir ce que le Nouveau Monde est à l’ancien), se lance dans un jeu retors d’alliances. La dissension religieuse tournera à l’affrontement territorial et ethnique… La ville de Sir survivra-t-elle ? A long terme, il semble bien que non, quelques flash-forwards nous montrent une expédition d’archéologues prussiens, vers 1840, en train de mettre au jour ses premiers vestiges. Diane Meur, entre mythe et archéologie, érudition et parodie, brosse une fresque d’autant plus éblouissante qu’elle donne d’intéressantes clefs de réflexion sur le monde d’aujourd’hui… sans que jamais ne soit perdu le pur plaisir du mensonge romanesque.

08/2011

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Sociologie

Cachez cet islamisme. Voile et laïcité à l'épreuve de la cancel culture

En juillet dernier, la Cour constitutionnelle rendait son arrêt concernant le droit, pour une Haute Ecole de l'enseignement supérieur, d'interdire les signes convictionnels. Un arrêt qui réaffirme l'existence en Belgique de deux interprétations du principe de neutralité : " inclusive " et " exclusive ". Cet arrêt qui n'avait rien de révolutionnaire a suscité des réactions en cascade : au parlement bruxellois, à la commune de Molenbeek, où une motion autorisant le port desdits signes au personnel de l'administration a été votée, déclenchant plusieurs démissions d'élus ; dans la presse, où un affrontement par le biais de cartes blanches (tribunes) sur le voile a été à l'origine de tentatives de faire taire son adversaire par tous les moyens : injures, calomnies, mais également procédures judiciaires, le tout abondamment relayé sur les réseaux sociaux. L'été 2020 fut chaud à Bruxelles, marqué par les restrictions rendues nécessaires par la lutte contre la propagation de la pandémie de Covid 19. Pourtant ce que la presse a qualifié de coup de folie, ou même de débat nauséeux, n'y voyant qu'un dérapage de la " cancel culture " n'est peut-être pas à ranger parmi les épisodes orageux d'un été caniculaire. La laïcité tranquille à la belge ne semble pas résister aux assauts répétés des promoteurs d'une " neutralité " dite " inclusive ", qui pensent ainsi satisfaire la " diversité ", cette minorité musulmane de plus en plus convoitée, en particulier dans certaines communes de Bruxelles où elle est... majoritaire. On voit ainsi les progressistes d'hier s'allier à la frange la plus réactionnaire de l'islam politique pour faire triompher l'idée que le voile serait au mieux, un " fichu " dont nul autre que la femme elle-même ne pourrait juger de la symbolique, au pire un vecteur d'émancipation, une conquête féministe, voire l'emblème de la liberté ! Contact presse : Aurielle Marlier l 09 72 54 51 61 l presse@laboiteapandore. fr www. laboiteapandore. fr Rayons : société. Et si le débat bruxellois peut faire penser à celui qui a lieu en France, il a ses spécificités. Etouffé, il est à la fois plus sourd et plus violent. Bien qu'il débute avec la décision de la Cour constitutionnelle, ce livre n'est pas un énième livre sur les polémiques publiques autour du voile, mais un livre sur l'impossibilité de débattre de la signification et de la place de la laïcité dans la capitale de l'Europe. Pour un mandataire politique, attaché au progrès, à l'égalité des hommes et des femmes et à la laïcité, il est difficile de se déclarer contre le port du voile dans certaines fonctions sans être immédiatement taxé d'islamophobie, de racisme ou de connivence voire d'appartenance à l'extrême droite. On devient vite, à ce jeu, un " blanc " ou un " traitre à sa race ". Nous le verrons à travers des témoignages d'élus des principaux partis bruxellois qui prendront la parole sur ce sujet, certains pour la première fois. La conviction d'être dans le " camp du bien " autorise le recours aux procédés les plus contestables pour empêcher un débat de fond, comme nous le verrons avec l'affaire du " Balek Gate ", qui s'attaque à la liberté d'expression au nom de la liberté de la presse, ou défend le voile rigoriste au nom du féminisme. Outre qu'il donne à comprendre la bataille larvée, mais si cruciale qui se joue en Belgique autour de la laïcité, ce livre permet de mieux comprendre comment de nouvelles théories se proclamant de gauche ont réussi à devenir les porte-voix d'idéologies rétrogrades de l'identité, qui n'hésitent pas à pratiquer l'entrisme dans le tissu associatif et dans certains partis (l'entrisme islamiste étant fort de près d'un siècle de pratique, depuis sa naissance en 1928), et à rendre de plus en plus difficile le travail social et politique dans certains quartiers de Bruxelles.

06/2021

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Thèmes picturaux

Aux temps du sida. Oeuvres, récits et entrelacs

Le catalogue de l'exposition " Aux temps du Sida, oeuvres, récits et entrelacs " explore les répercussions de l'épidémie de VIH/sida dans l'art. Explorez des décennies de création et de militantisme à travers des oeuvres percutantes et les voix d'une multitude d'auteur·ices, artistes, militant·es : un voyage émotionnel et informé dans l'histoire de la lutte contre le VIH/sida. A partir des années 1980, le Virus de l'Immunodéficience Humaine (VIH) et son stade ultime, le sida, explosent de manière incontrôlable aux Etats-Unis, en France et bientôt partout dans le monde. Cette crise sanitaire va aussi se révéler être une crise des représentations qui occasionne, jusqu'à aujourd'hui, l'apparition de nouvelles formes dans la création. Le virus emporte une génération de créateurices, d'écrivaines, de chorégraphes, de cinéastes, de plasticiennes... tandis que la maladie s'insinue, de façon manifeste ou en filigrane, dans les oeuvres. On voit éclore chez les artistes des prises de parole engagées voire militantes tandis que les luttes pour plus de tolérance, de visibilité et de droits pour les minorités s'organisent, et ce, aussi par le truchement de l'oeuvre d'art. L'exposition " Aux temps du sida " et son catalogue parlent d'un temps encore non révolu où l'épidémie n'est pas surmontée en dépit d'importantes avancées médicales, y compris tout récemment. Les quarante dernières années ont vu s'entremêler des moments de peur, de deuil, de courage, de solidarité, d'espoir, tous adossés à des formes de créations dont on regarde aujourd'hui encore la force avec fascination, sinon admiration. Exposition pluridisciplinaire, " Aux temps du sida " présente quatre décennies de création où les arts plastiques, la littérature, la musique, le cinéma, la danse rencontrent la recherche scientifique, la culture populaire et l'action décisive de personnalités engagées, d'associations déterminées, de chuchotements qui, réunis ensemble, sont devenus un cri. Conçu comme un voyage chrono-thématique, le catalogue s'ouvrira sur une retranscription du " couloir du temps " introduisant l'exposition. Ce voyage temporel à travers les quatre dernières décennies mettra en évidence la présence du VIH/sida dans les médias, les arts, la culture populaire, les sphères politique et médicale, permettant de replacer l'ensemble des oeuvres présentées dans un contexte plus large et de visualiser comment l'épidémie a façonné et influencé notre société. Le catalogue prend ensuite la forme d'un abécédaire thématique qui offre une entrée variée dans ce vaste sujet, sans prétendre à l'exhaustivité. Chaque notice est dédiée à un artiste, une oeuvre ou un grand thème lié à la lutte contre le VIH/sida (tels Danse, Soin ou encore Voix). De nombreux contributeurs et contributrices ont accepté de participer à la rédaction de ces notices, garantissant une pluralité des voix et des points de vue situés : le catalogue donne la parole à des historiennes de l'art mais aussi à des artistes, des médecins, des militantes, des écrivaines, etc. Ces textes sont illustrés des oeuvres présentées dans l'exposition. Le livre capture l'urgence vécue par les personnes touchées par le virus, en particulier celles qui ont été diagnostiquées à une époque où aucun remède n'existait. Les oeuvres exposées témoignent de leur engagement, de leur lutte, de leurs peurs mais aussi de leurs espoirs et de leur désir d'être entendues et comprises. A travers les oeuvres et les voix d'artistes telles que Maurice Béjart, Sophie Calle, Guillaume Dustan, General Idea, Nan Goldin, Felix Gonzales-Torres, Hervé Guibert, Keith Haring, Klaus Nomi, Jean-Michel Othoniel, Bruno Pelassy, Bill T. Jones, Barthélémy Toguo ou encore David Wojnarowicz, on découvrira comment l'art et la création peuvent sensibiliser, provoquer des débats, exprimer un engagement et des ressentis complexes, mais aussi être les catalyseurs d'un changement social nécessaire puisqu'en 2023, l'épidémie est toujours là.

10/2023

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Littérature française

Les caractères. Suivi du DISCOURS DE RÉCEPTION À L'ACADÉMIE FRANÇAISE de Jean De La Bruyère

Les Caractères ou les Moeurs de ce siècle est une oeuvre de Jean de La Bruyère publiée pour la première fois en 1688 à Paris. Présentation des Caractères de La Bruyère La Bruyère a travaillé pendant dix-sept ans avant de publier ce recueil de 420 remarques, sous forme de maximes, de réflexions et de portraits, présenté comme une simple continuation des Caractères du philosophe grec Théophraste, qu'il traduit en tête de l'ouvrage. L'auteur aurait commencé la rédaction de cet ouvrage dès 16702, et il est mort en 1696 après l'avoir revu et corrigé pour une neuvième et dernière édition, posthume celle-là. Les Caractères ou les Moeurs de ce siècle sont ainsi passés de 420 remarques en 1688 à 1120 en 16943. C'est donc l'oeuvre de toute une vie, en même temps que la seule oeuvre que La Bruyère ait publiée. Dans la préface, l'auteur explique le choix qui a été le sien d'écrire des remarques : "Ce ne sont point des maximes de que j'aie voulu écrire, [... ] l'usage veut qu'à la manière des oracles elles soient courtes et concises ; quelques-unes de ces remarques le sont, quelques autres sont plus étendues : on pense les choses d'une manière différente, et on les explique par un tour aussi tout différent". A la variété de la réalité humaine et sociale observée, répond donc la variété de la forme qui en rend compte2. L'auteur affiche sa préférence pour les Anciens dans son livre, à commencer par l'épigraphe en latin d'Erasme. En effet, il dit traduire seulement du grec l'oeuvre de Théophraste. En se plaçant ainsi directement et ouvertement dans la lignée de ce philosophe de l'Antiquité, il souligne sa fidélité à la tradition des philosophes moraux4. Mais en même temps, à la fin du Discours sur Théophraste, il revendique son originalité en parlant de "nouveaux Caractères5" ; ce terme d' "originalité" doit se comprendre à la fois "comme retour aux origines et comme instauration d'une nouvelle origine" , ainsi que le fait observer très justement Emmanuel Bury6. Ce recueil de caractères connaît un vif succès et Jean de La Bruyère de son vivant fait paraître huit éditions de son ouvrage, enrichies de nombreuses additions au fur et à mesure des éditions. Le succès de l'oeuvre est dû à sa qualité, notamment à l'originalité surprenante de sa structure, à son style brillant, mais aussi à la vérité de la peinture des moeurs contemporaines : elle reflète les maux sociaux et culturels, et sait faire la critique de l'importance de la mode. Jean de La Bruyère disait faire des remarques sur la société qui l'entourait, c'est-à-dire la cour où il était au service du Duc de Condé, comme précepteur de son fils. En effet, il dit que "le philosophe consume sa vie à observer les hommes" . "Je rends au public ce qu'il m'a prêté ; j'ai emprunté de lui la matière de cet ouvrage [... ]" , tels sont les premiers mots de la préface : c'est ce qu'il nomme un portrait d'après nature. Il veut associer le plaire et l'instruire : "on ne doit parler, on ne doit écrire que pour l'instruction ; et s'il arrive que l'on plaise, il ne faut pas néanmoins s'en repentir, si cela sert à insinuer et à faire recevoir les vérités qui doivent instruire". Ainsi il s'efface volontairement dans son oeuvre pour décrire objectivement sa société ; mais le "je" de La Bruyère perce souvent sous le masque du moraliste. Cette oeuvre compte 1200 éléments (maximes, réflexions, portraits...) qui prennent place dans 16 chapitres.

01/2023

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Italie

L'Ordre royal des Deux-Siciles

Cet ouvrage comble un vide dans la littérature phaléristique de l'époque napoléonienne. La phaléristique est devenue une science auxiliaire de l'histoire qui a pour objet l'étude des Ordres, décorations et médailles. L'apport de cette science auxiliaire consiste à déchiffrer et à comprendre la présence d'ordres, décorations et médailles sur différents supports, ce que savent les sépcialistes. L'auteur est l'un de ces spécialistes reconnu pour sa connaissance et ses apports relatifs à la période du premier empire. On lui doit le précieux ouvrage relatif aux décorations des officiers de la bataille de Westphalie, un ouvrage antérieur qui évoque cette période où les "Belges" combattaient pour Napoléon et un texte de récherche plus particulier qui retrace la vie d'une loge maçonnique dans le département lointain de Jemappes, à Charleroi, Les Amis de la Vertu. Lorsque Napoléon, au cours des années 1806 et 1807, plaça à la tête d'états satellites ses frères et beau-frère Joseph, Louis, Jérôme et Joachim, ces " NapoléonidesA " devenus souverains voudront très vite créer des Ordres de mérite qu'ils octroieraient à leurs sujets, à l'imitation de la Légion d'Honneur française et de la Couronne de Fer italienne. Ainsi en fut-il de Louis, roi de Hollande, avec son Grand Ordre Royal des Mérites devenu l'Ordre de l'Union, de Jérôme, roi de Westphalie, avec l'Ordre de la Couronne de Westphalie, et bien sûr, de Joseph avec l'Ordre Royal des Deux-Siciles (et l'Ordre Royal d'Espagne, lorsqu'il sera devenu le souverain de ce pays). Tous se heurtèrent à l'opposition de l'Empereur qui finit par céder, mais à contrecoeur et du bout des lèvres, et rechigna à les porter. S'il existe quelques études relatives à ces ordres, rien d'important n'a été écrit en français au sujet de l'Ordre Royal des Deux-Siciles décrété en février 1808 par le roi Joseph-Napoléon et continué ensuite par Joachim-Napoléon lorsque celui-ci succéda au premier comme roi de Naples. L'ouvrage raconte la création de l'Ordre par Joseph-Napoléon, l'évolution de ses statuts sous le roi Joachim-Napoléon, les réactions successives de l'Empereur à ces projets. Il présente les divers types de bijoux et leur évolution jusqu'à la suppression décrétée par Ferdinand IV de Bourbon en 1819. Un très important chapitre tente d'établir une liste des décorés de l'Ordre. Un autre, évoque brièvement la reconstitution de l'Ordre en Ordre dynastique par S. A. R. le huitième prince Murat. Sont aussi évoquées, à côté de la noblesse napolitaine, les diverses décorations et médailles militaires créées pendant cette époque troublée, tant par Ferdinand IV que par Joachim-Napoléon. Un ouvrage inédit qui s'adresse aux amateurs et connaisseurs. Jacques Declercq a été pharmacien de profession depuis de nombreuses années ; il s'est passionné et averti en matière d'épopée impériale napoléonienne. Au fils des années, il a rassemblé de nombreux souvenirs de l'époque, en particulier dans le domaine de la phaléristique. Membre de diverses associations, il est l'auteur de nombre d'articles publiés par des revues, des groupes et des bulletins napoléoniens. Il a signé deux ouvrages, l'un intituléA " Trois cents grognards du canton de Lessines dans le Grande Armée", et un autre ayant pour titre " Quand les Belges se battaient pour Napoléon. 1813-1814. Le 5e corps d'infanterie dans la tourmente", fort prisé par les centre culturels et les musées. Jacques Declercq a signé un troisième ouvrage, cette fois chez ECE-D Maison Champs Elysées - Deauville en 2018, livre superbement illustré, intitulé " Histoire des distinctions honorifiques du royaume de Westphalie ", où chacun peut retrouver des ancêtres ayant combattu pour Napoléon en cette bataille perdue de Westphalie où nul ne put porter la moindre décoration, un livre poignant qui permet à la fois de revivre l'histoire. L'auteur signera un quatrième ouvrage avec " Les Amis de la Vertu, une Loge maçonnique à Charleroi sous le premier empire (1809-1814) où l'on assiste à la naissance, à la vie et à la fin d'une Loge dans un département éloigné et périphérique. A Cet ouvrage sur les Deux- Sicile est son cinquième, un livre qui comble un vide sous le premier empire. A A

09/2023

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Développement personnel

Life. Chroniques d'une planète en péril

Dans l'avant-propos de ce livre, l'auteur rapporte avec efficacité son cheminement depuis sa descente aux enfers dans la drogue et l'alcoolisme dont il est sorti vainqueur par la seule force de sa volonté. Un livre vérité où il est aussi sérieusement question de notre belle planète. Un livre que l'auteur a écrit sans ambages, sans complaisance, à l'encontre des multinationales de l'agro-alimentaire, les industriels de la mal-bouffe, les destructeurs de la biodiversité. Si le fil conducteur de ce livre est le bien-être avec l'âge, Yves Badyh l'a écrit avec la conviction que le bien-être ne pouvait être dissocié des problèmes environnementaux de toutes sortes, ceux qui nous assaillent de toutes parts au quotidien, quel que soit l'âge. Dans cet ouvrage, Yves Badyh aborde les sujets essentiels du bien vieillir, celui de l'hygiène alimentaire, ce qu'il est préférable d'éviter ou au contraire ce qu'il faut adopter, dans le premier cas en raison de certaines nocivités par rapport à la logique de l'âge, dans le second cas pour compenser les carences indispensables au maintien de notre capital vieillesse. D'autres sujets de premier ordre sont traités, comme celui de la forme physique, sans un excédent de matériel encombrant et couteux. Le laisser-aller constitue précisément un des points les plus importants de ce livre. Notre corps en subit les contre-coups par le fait d'un système de vie de plus en plus accéléré auquel chacun de nous s'y trouve confronté sans pouvoir y faire face avec une saine constance. Pour ceux qui cherchent à perdre du poids sans altérer leur santé, l'auteur les conduits vers des solutions adaptées à chaque condition, toujours avec cette règle absolue d'éviter toute contrainte astreignante. Une partie du livre est consacrée à un thème cher à Yves Badyh, celui de l'influence environnementale sur notre comportement et notre avancée en âge. La pollution, la dégradation de la biodiversité, autant de sujets directement liés à notre capital vieillesse. Pour l'auteur, la vieillesse commence vers 40 ans. C'est à partir de cette étape cruciale de la vie que chacun d'entre nous doit prendre conscience de son évolution métabolique. Un Grand virage à négocier, à ne pas manquer. Une période charnière sur laquelle reposera la solidité des années qui suivront. Une fois ce livre lu et bien assimilé, ceux qui sont concernés par cet incontournable logique de la vie considéreront la vieillesse sous un tout autre aspect. "Je n'attribue aucune légitimité médicale à la rédaction de ce livre, mais un rôle journalistique conforté par mes expériences passées et mes recherches présentes. Aujourd'hui, à soixante dix huit ans, je vis sainement, je vis bien dans mon corps et dans ma tête, et je vis surtout normalement, sans contraintes, en une entière liberté d'esprit. Mes repas quotidiens sont simples, avec une priorité aux poissons et aux légumes. Je ne mange quasiment pas de viande, sauf très ponctuellement, ou par politesse lorsque je suis invité. Ainsi, je ne m'en interdis pas systématiquement la consommation, mais avec une grande modération, et toujours de la viande venant de nos verts pâturages. Quant aux repas du soir, je privilégie les protéines, le plus souvent avec des plats à base d'oeufs, et des fruits. Mes petits écarts sont le chocolat noir, et quand l'occasion se présente, un verre de vin rouge ou de champagne, uniquement de bonne qualité. Je ne mange rien de gras, je ne fume pas, je bois une cuillère à soupe d'huile d'olive chaque matin à jeun, alternée chaque semaine avec un petit verre de jus de citron dans de l'eau tiède et du miel. J'ai une merveilleuse compagne qui me rend pleinement heureux, je fais régulièrement et intensément l'amour avec autant de désir et de plaisir, je pratique quotidiennement le sport à haut niveau. Et je me porte comme si j'avais 50 ans".

03/2020

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Informatique

GLPI. Coffrets de 2 livres, Gérez votre parc informatique et vos incidents

Ces deux livres offrent au lecteur un maximum d'informations sur GLPI pour maîtriser la gestion de parc informatique et la gestion d'incidents. 824 pages par nos experts. Des éléments complémentaires sont en téléchargement sur le site www.editions-eni.fr. Un livre de la collection Ressources Informatiques GLPI (Gestion Libre de Parc Informatique) - Installation et configuration d'une solution de gestion de parc et de helpdesk (3e édition) Ce livre sur GLPI (en version 9.1.4 au moment de l'écriture) accompagne le lecteur dans la mise en oeuvre de cette solution, application Full Web, qui permet de répondre à l'ensemble des problématiques de gestion d'un parc informatique et des services d'assistance (helpdesk). Sa lecture permet une prise en main progressive des concepts utilisés par l'outil en décrivant méthodiquement les étapes à suivre. GLPI continue d'évoluer et de s'enrichir d'options et de fonctionnalités qui justifient grandement l'accompagnement proposé dans cette troisième édition du livre. La première partie présente l'installation de GLPI, la richesse des paramétrages qui permettent de configurer finement l'outil en fonction des besoins, ainsi que les notions d'entités et de profils. Ces derniers points sont largement détaillés et illustrés car ils sont essentiels dans la mise en place d'une organisation structurée des données. La seconde partie présente les fonctionnalités liées à la gestion de parc en s'attachant à mettre en avant certains points spécifiques de configuration. Il est aussi question des licences dont GLPI permet désormais la gestion à part entière. Le plugin FusionInventory utile à l'inventaire et à l'importation des données est également décrit de façon détaillée. La troisième partie concerne le helpdesk et une entière prise en compte des bonnes pratiques ITIL, notamment la gestion des changements, des problèmes, des tâches et l'intégration de la gestion de projets. GLPI est aujourd'hui l'un des outils offrant le plus de puissance dans l'implémentation de ces concepts. La lecture de cette partie apportera également de nombreux conseils sur l'organisation qui doit accompagner la mise en place d'une solution de helpdesk. Pour aider le lecteur dans la prise en main de GLPI et le conduire à une très bonne connaissance des fonctionnalités proposées, une base préconfigurée est disponible en téléchargement sur www.editions-eni.fr. Les chapitres du livre : Avant-propos - L'installation - Les éléments d'ergonomie - Les modes d'authentification - Les entités - Les profils - La gestion de parc - Le helpdesk - Autres fonctions Un livre de la collection DataPro Kit de déploiement de processus pour GLPI - Gestion des requêtes de services, incidents et problèmes Préface de Walid NOUH - Responsable R&D - Sté Teclib' Ce livre s'adresse à des directeurs informatiques, conseillers processus, intégrateurs ou plus généralement à toute personne intervenant ou se formant à la mise en place de processus. La robustesse, l'ergonomie, la facilité de déploiement de GLPI (Gestion Libre de Parc Informatique) et sa nature Open source en font une solution de plus en plus prisée pour atteindre cet objectif. Afin d'aider le lecteur à améliorer et standardiser ses méthodes de travail, les auteurs fournissent tout au long de ces pages un guide complet, directement inspiré du référentiel ITIL, visant trois processus clefs : gestion des requêtes de service, gestion des incidents et gestion des problèmes. Ainsi, le livre fournit un ensemble complet constitué des processus, des activités détaillées (et présentées sous forme de graphiques ou logigrammes annotés de façon simple, selon les bonnes pratiques en matière), des procédures et des instructions de travail et de paramétrage de l'outil GLPI. Ce contenu quasi " prêt à l'emploi " est illustré de façon très concrète à travers une direction informatique fictive et très réaliste. Le lecteur dispose ainsi des éléments de base pour adapter ce contenu éprouvé à la réalité de son organisation. Les instructions de travail fournies sont écrites pour la version 0.90.5 de GLPI. Elles sont toutefois utilisables pour la version immédiatement supérieure 9.1, rendue disponible au moment de la fin de la rédaction du livre. Des éléments complémentaires sont en téléchargement sur le site www.editions-eni.fr. Les chapitres du livre : Préface - Avant-propos - La gestion des requêtes de services (GDR) - La gestion des incidents (GDI) - La gestion des problèmes (GDP) - Conclusion

04/2019

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Linguistique

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 95-1. Fascicule 1

Amandine CHLAD : Les noms propres dans l'Iliade latine Cet article examine les emplois de noms propres dans l'Iliade latine, afin de dégager certaines spécificités de ce texte. L'examen repose sur l'analyse détaillée d'un passage essentiel de l'oeuvre, le catalogue des vaisseaux grecs et des troupes troyennes, menée en comparaison avec celui de l'Iliade, l'oeuvre source. Cet examen permet de relever l'importante fidélité de l'Iliade latine pour ce qui est de l'énonciation des anthroponymes qui composent le catalogue, malgré quelques rares différences que nous analysons dans le détail, mais également la liberté prise par le poète dans la composition de ce catalogue. En revanche, l'Iliade latine ne présente presque aucun toponyme, contrairement à son modèle. Ces différents constats peuvent nous conduire à de nouvelles conclusions sur les caractéristiques du poème latin. Carole HOFSTETTER : D'Ammonius à Qalonymos : la transmission d'un enseignement néoplatonicien sur Nicomaque Cet article s'intéresse à la question du contenu de l'enseignement alexandrin d'Ammonius (Ve s. apr. J. -C.) sur l'Introduction arithmétique de Nicomaque de Gerasa. On propose l'identification d'éléments issus de cet enseignement en confrontant le témoignage de textes composés en contexte néoplatonicien, les commentaires d'Asclépius et de Philopon à l'Introduction arithmétique et l'Institution arithmétique de Boèce. La question de l'existence d'une transmission de l'enseignement d'Ammonius en dehors de la sphère néoplatonicienne a été envisagée conjointement. Une traduction hébraïque de Nicomaque par Qalonymos (XIVe s.) a été placée en regard des textes d'Asclépius, de Philopon et de Boèce, faisant apparaître les mêmes éléments liés à l'enseignement d'Ammonius chez Qalonymos. Or ce dernier travaillait pour sa part sur le texte d'une traduction arabe (perdue) du IXe siècle jusqu'à présent identifiée comme une traduction de l'Introduction arithmétique. L'étude montre, par conséquent, que la transmission de cet enseignement s'est faite sous le nom de Nicomaque. Elle apporte de nouvelles informations sur la présence à Bagdad au IXe siècle de textes néoplatoniciens dont les sources n'ont pas gardé le souvenir, mais que la transmission de leur contenu permet d'identifier. Claire LE FEUVRE : Du vin, des écervelés et un fantôme. ??? ? ??? ? ?? (Archiloque, fr. 124b W.), ??? ? ??? ? ?? (Nicandre, Alex. 29), ??? ? ? (Hipponax, fr. 67 W.) et les composés en ??? ? -, ??? ? ? - Le mot ??? ? ? attesté chez Hipponax (fr. 67) au sens de "vin pur" , loin d'être un terme rare et dialectal, est en fait un néologisme issu d'une décomposition du composé ??? ? ??? ? ?? (Archiloque, fr. 124b). La décomposition est du même type que dans ??? ? ? "frère" issu de ??? ? ??? ? ?? , et dans les deux cas il doit s'agir d'un hypocoristique. C'est un jeu de mots d'Hipponax, que des poètes postérieurs ont repris et que les lexicographes grecs ont pris pour argent comptant. ??? ? ??? ? ?? n'est pas un composé de ??? ? ? "vin pur" mais la source de ce dernier, et c'est lui qui permet de comprendre l'évolution. C'est un composé savant et poétique formé par un jeu sur le formulaire homérique, d'après le rapport ??? ? ? "insensé" : ??? ? ??? ? "irréfléchi" : ??? ? ??? "pur" : x = ??? ? ??? ? ?? "pur" ou "peu coupé" , ??? ? - étant en distribution métrique complémentaire avec ? -. Nicandre se livre à une variation savante sur ce composé poétique avec les néologismes ??? ? ??? ? ?? et ??? ? ??? ? ??? ? . En conséquence, il faut séparer de ce ??? ? ? qui n'est qu'un fantôme le nom de fonction ??? ? ??? ? ??? ? attesté à l'époque impériale à Messène, qui n'est pas un "porteur de vin pur" ni un "porteur de coupe" : le premier élément de ce composé pourrait être une variante de (? )? ??? ? , -? ??? "bâton" , attesté chez Xénophon comme nom de piquets sur lesquels on fixe les filets de chasse, et le ??? ? ??? ? ??? ? serait un "porteur de bâton / baguette" , équivalent d'un ??? ? ??? ? ?? et exerçant la fonction de héraut. Il faut aussi séparer la glose d'Hésychius ??? ? ??? ? ??? ? ? . ??? ? ??? . Alexis MESZÁROS : Tite-Live et César Auguste Généralement considéré comme un auteur d'époque augustéenne, Tite-Live avait cependant composé les deux premières décades pendant la période triumvirale. L'article envisage en premier lieu les théories traditionnelles concernant les dates de vie et les occupations extra-historiographiques de Tite-Live, afin de démontrer la fragilité des arguments avancés et permet de situer la date de naissance de Tite-Live entre 65 et 55 av. J. -C. sans pouvoir être plus précis. Les liens de Tite-Live avec les cercles littéraires et politiques de son temps sont ensuite analysés afin de démontrer un relatif isolement de l'historien padouan et une absence de liens directs avec César Auguste et Claude. Enfin, une nouvelle datation de la composition de la première décade est proposée à partir de l'introduction par Tite-Live du concept de princeps senatus dans les Ab Vrbe condita libri, oeuvre que l'on peut considérer comme d'époque triumvirale et non augustéenne. L'ANNEE PHILOLOGIQUE : UN SIECLE DE MUTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES Ilse HILBOLD : Le savoir en partage : dynamiques internationales de la bibliographie d'études classiques (1911-1945) L'histoire de la bibliographie est un champ de recherche encore peu investi par les historiens, alors même qu'elle permet d'interroger pratiques savantes et modalités de la circulation des savoirs dans le cadre d'une réflexion transnationale. La bibliographie est ainsi un objet qu'on peut aborder de façon historique en interrogeant ses ambitions, les buts qu'elle se donne et qui constituent une réponse aux besoins qui sont exprimés par un public d'utilisateurs. Il faut d'ailleurs souligner que les revendications de la communauté savante sont largement soutenues par de grandes institutions de l'après première guerre mondiale, telles que la Société des Nations ou l'Institut international de coopération intellectuelle qui ambitionnent d'internationaliser les pratiques scientifiques. L'Année Philologique s'inscrit dès sa fondation dans ce grand mouvement de rénovation de la bibliographie au XXe siècle et son étude permet de faire porter le regard sur cette période où l'international prend des couleurs, des significations et des formes variées. Franco MONTANARI : Un secolo di bibliografia : tappe, linee e orizzonti dell'internazionalizzazione L'histoire de la Société Internationale de Bibliographie Classique (SIBC) et de L'Année Philologique (APh) est ici envisagée sous un double angle, celui de la pluridisciplinarité et celui de l'internationalisation, et on peut la considérer comme un processus de réalisation du projet initial de Jules Marouzeau notamment sous ces deux angles. L'ouverture des différentes rédactions de L'APh a élargi le panorama international qui, ces derniers temps, s'est étendu non seulement à la Grèce mais aussi à l'Extrême-Orient (Japon, Chine), en gardant toujours à l'esprit la nécessité d'assurer la cohérence unitaire de la bibliographie. Par l'intermédiaire de la SIBC, membre de la FIEC, qui elle-même est membre du CIPSH, L'APh est incluse dans un cadre institutionnel international de grande importance pour la présence des études classiques. Enfin, on examine la migration progressive de L'APh vers un travail et un produit bibliographique entièrement électroniques, de la collecte des données à la gestion de la base de données et enfin à la consultation en ligne. Dee L. CLAYMAN : The Digitization of the Année Philologique Cet essai relate la transformation de L'Année Philologique en une base de données en ligne grâce à un effort conjoint de la Société Internationale de Bibliographie Classique (SIBC) et de la Society for Classical Studies (SCS), fondée sous le nom d'American Philological Association (APA). Le concept a été abordé par l'APA en 1980, mais le processus n'a été officiellement lancé qu'en 1988, date à laquelle il a reçu la bénédiction de Juliette Ernst. Les premiers résultats tangibles sont apparus en 1989 grâce aux travaux de la Base de Données de Bibliographie Classique (DCB) à New York. Au cours de ses dix-neuf années d'activité, la DCB a converti 63 volumes de l'APh, 1924-1992, à partir de la page imprimée pour aboutir à 765 700 données enregistrées. Les données rétrospectives ont été fusionnées avec les données nouvellement recueillies par la SIBC en 2002 et mises à disposition pour la première fois en ligne. La base de données commune a transformé la recherche en études classiques et préservera la valeur de L'APh pour les générations futures. Pedro Pablo FUENTES GONZÁLEZ : L'Année Philologique, une interlocutrice et un guide quasi centenaires de la communauté scientifique sur l'Antiquité gréco-latine L'Année Philologique invite à s'interroger sur les clés susceptibles d'expliquer pourquoi, depuis sa conception par J. Marouzeau dans les années 1920, elle bénéficie d'un si grand prestige auprès de la communauté scientifique qui travaille sur l'Antiquité gréco-latine et d'un si fort ascendant sur les chercheurs. Les efforts pour justifier l'entreprise s'avèrent de toute première importance, ainsi que ceux pour la doter d'un appui institutionnel, d'un fondement normatif et d'une structure de contrôle, dans un contexte devenu progressivement, surtout grâce à J. Ernst, de plus en plus international. Un autre aspect décisif de L'Année Philologique est son caractère encyclopédique, impliquant une organisation intégrale de l'information produite dans toutes les disciplines relatives à l'Antiquité et mettant en relief leur interdépendance. L'Année Philologique a vocation ainsi d'animer et de féconder les nouvelles recherches. Loin d'être un simple ouvrage de consultation, elle se veut un ouvrage de lecture et elle offre un modèle à suivre pour le chercheur : interdisciplinarité, refus de toute précipitation, clarté et souci de précision. Face aux défis de l'avenir, il est très important qu'elle soit capable de rester fidèle à ce rôle paradoxal d'ancilla scientiae dont l'autorité est reconnue par l'ensemble de la communauté scientifique des antiquisants. Antoine VIREDAZ : Rédiger une bibliographie critique et analytique de l'antiquité gréco-latine : objectifs de L'Année Philologique et méthodes de rédaction des notices bibliographiques Le présent article vise à illustrer les méthodes de travail employées par les équipes de L'Année Philologique (APh) pour atteindre les ambitieux objectifs de qualité poursuivis par cette bibliographie. Il est en outre montré quelles informations y sont collectées et comment elles le sont, afin d'aider le lectorat de L'APh à tirer le meilleur parti de cet outil. Chris VANDENBORRE : Bibliographies aujourd'hui : vestige du passé ou instrument de recherche pour l'avenir ? Se fondant sur des exemples concrets, cet article illustre les différences de résultats entre Google Scholar et L'Année Philologique. La question posée est de savoir si les bibliographies peuvent encore jouer un rôle pertinent dans un monde numérique qui contient des traces de presque toutes les publications. La deuxième partie met en relief une valeur ajoutée moins connue des bibliographies : les possibilités qu'elles ouvrent de recherches bibliométriques.

11/2022

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Critique littéraire

Des initiatives. Edition bilingue français-grec ancien

Le Perì katarchôn de Maxime Le Perì katarchôn (Des initiatives) est un poème astrologique qui traite de l'influence de la Lune et des signes zodiacaux sur l'issue d'activités humaines telles que les voyages, les mariages, les opérations chirurgicales, l'éducation des jeunes gens ou l'agriculture. D'après la Souda (174) l'auteur du Perì katarchôn serait ce même Maxime qui fut également philosophe néoplatonicien et maître de l'empereur Julien l'Apostat (361-363 après J. -C. ) ; c'est au jeune souverain que le poème aurait été dédié par son mentor, de même qu'un traité Des objections irréfutables, un traité Des nombres, un commentaire à Aristote, et d'autres ouvrages dont l'auteur de la notice biographique ne cite pas les titres. L'exactitude de ces informations a toutefois été mise en doute, car le didaskalos de l'empereur Julien est connu d'habitude comme Maxime d'Ephèse, alors que la Souda dit Maxime "d'Epire ou de Byzance". Quant à la tradition manuscrite et à l'histoire éditoriale du Perì katarchôn, le seul témoin médiéval du poème est le Laur. plut. 28, 27 (L) du troisième quart du IXe s. après J.-C. , alors que l'editio princeps ne date que de 1717, L'année où J. A. Fabricius le publia dans le huitième tome de sa Bibliotheca Graeca ; suivirent l'édition d'E. Gerhard (Leipzig, 1820) et celles d'A. Koechly (Paris, 1851) et A. Ludwich (Leipzig, 1877). Seules l'edition princeps et l'édition de Koechly comportent une traduction latine du Perì katarchôn, alors que ce texte n'a jamais été commenté. La nouvelle édition du Perì katarchôn de Maxime. Il s'agit de la première édition de cette oeuvre comportant un texte établi selon les principes de la philologie moderne, ainsi qu'une traduction, également la première dans une langue vivante. Le travail d'établissement du texte est précédé d'une longue introduction où l'auteur traite le problème de l'attribution du Perì katarchôn à Maxime d'Ephèse, ainsi que de la langue, la métrique et la tradition manuscrite du poème. En ce qui concerne l'établissement du texte du Perì katarchôn, un réexamen approfondi de la paradosis de L a permis de constater le bon état de la tradition manuscrite et de s'éloigner souvent du texte publié en 1877 par Ludwich pour en revenir à celui du manuscrit florentin. Quant à la traduction, elle essaie d'unir la rigueur philologique à l'ambition de rendre au moins en partie le style raffiné et soutenu de Maxime, ainsi que ses efforts constants pour varier son vocabulaire. Parmi les nombreux buts du commentaire il suffira de rappeler ici le compte rendu des choix textuels ; l'analyse des rapports entre Maxime et la production poétique de ses devanciers (d'Homère au IVe siècle après J.-C. ) et de l'influence de Maxime sur Nonnos de Panopolis (Ve siècle après J. -C. ) et ses épigones ; l'explication des passages difficiles et la rédaction de notes de contenu littéraire, astrologique, historique, ou mythologique ; la mise en lumière des rapports entre le Perì katarchôn et les littératures techniques auxquelles il puise ses contenus (écrits de la tradition hippocratique et galénique, médecine astrologique, lois et documents concernant l'esclavage). Cette édition vient compléter toute une série d'études récemment consacrées à la figure de Maxime d'Ephèse, auteur probable du poème : Michel Patillon vient en effet de publier l'opuscule Des objections irréfutables de Maxime (Corpus Rhetoricum V, Paris, 2014) ; notre philosophe néoplatonicien est en outre l'un des protagonistes des Vies de philosophes et de sophistes d'Eunape de Sardes dont une nouvelle édition critique par Richard Goulet vient de paraître (Paris, 2014). Elle se place plus en général dans le fil de travaux qui pendant les quarante dernières années ont permis de redécouvrir et apprécier dans une juste perspective la poésie grecque de l'antiquité tardive, considérée jusque là comme une production dépourvue de tout intérêt. De nombreuses éditions critiques comme celle, monumentale, des Dionysiaques de Nonnos de Panopolis conduite aux Belles Lettres sous la direction de Francis Vian (1976-2006), ainsi que des études d'ensemble comme celle que Laura Miguélez-Cavero a récemment consacrée à la poésie dans l'Egypte des IIIe - VIe siècles (Berlin/New York, 2008), témoignent de la vitalité de ces études, qui est bien loin de s'épuiser.

05/2016

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Scolaire lycée général et tech

Anglais 1re Spécialité Monde contemporain. Cahier élève, Edition 2020

Un fichier qui traite des deux thématiques du programme, les enjeux contemporains du monde anglophone et prépare efficacement à l'épreuve de spécialité du BAC. Le fichier Anglais monde contemporain - spécialité pour la classe de 1re traite les deux thématiques du programme, les enjeux contemporains du monde anglophone et prépare efficacement à l'épreuve de spécialité du BAC. 17 fiches thématiques pour réfléchir aux enjeux du monde anglophone à travers différents prismes : Des propositions de tâches, avec des supports variés sur les enjeux majeurs de la fiche. Des activités à faire seul, en binôme ou en groupe, en préparation ou en synthèse. Un entrainement aux compétences spécifiques de l'épreuve de spécialité : comment aborder efficacement les articles de presse, comment avoir une lecture critique des chiffres donnés pour justifier une chose et son contraire, comment se servir d'un texte littéraire dans une perspective sociologique, comment aborder des écrits scientifiques, etc. Un accompagnement efficace avec un guidage pas à pas et des règles à retenir. Des mindmaps pour aller vers le lexique B2/C1 : pour synthétiser les enjeux, organiser, enrichir et fixer le vocabulaire lié. 11 fiches culturelles "Culture Zoom" pour explorer des exemples précis d'enjeux contemporains et montrer le monde anglophone dans sa diversité (Australia, Canada, India, Ireland, Jamaica, New Zealand, Nigeria, Singapore, South Africa, U. K. , U. S.) avec pour chaque pays : Deux entrées culturelles par pays : pour explorer le contexte socioculturel via deux thématiques et perspectives. Une fiche d'identité synthétique et des repères de base. Un entraînement à la synthétisation par prise de notes Des activités ludiques de prolongement ou d'appropriation des contenus par le biais de ressources numériques : rédaction d'articles courts, hashtags etc... Des ressources supplémentaires accessibles via l'application Bordas Flashpage. Un entraînement efficace à l'épreuve de spécialité à faire avec le professeur ou en autonomie : Des fiches "Method" pour acquérir les stratégies gagnantes pour développer ses compétences communicationnelles. Des dossiers clé en main, avec un accompagnement pas à pas et un corrigé type en fin de parcours. Une banque de sujet pour s'entraîner à l'épreuve. Toute l'actualité en vidéo offerte : Pour proposer des documents toujours d'actualité, ce fichier est développé en partenariat avec le site Streamglish. Chaque élève équipé du fichier dispose de son propre accès à des vidéos, renouvelées régulièrement, en lien avec les thématiques et axes du programme. L'enseignant à la possibilité de suivre l'activité des élèves sur le site. Pour développer le travail en autonomie des élèves : # Chaque vidéo est accompagnée de sous-titres anglais, activables selon le besoin de l'élève : il est possible de n'activer que les sous-titres des passages les plus complexes à comprendre. # Différents exercices de traduction sont aussi proposés pour que les élèves même les plus fragiles puissent s'approprier le lexique. -- Les engagements des éditions Bordas : Vos collègues sont nos auteurs Nos fichiers sont pensés et conçus par des enseignants professeurs qui enseignent au quotidien dans des environnements variés. Avec leur éditeur, ils créent des outils qui permettent à leurs collègues de travailler sereinement et efficacement et aux élèves d'avancer dans leur scolarité avec confiance. Votre fichier papier est augmenté Avec l'application Bordas Flash Page, tous les contenus numériques de nos fichiers sont accessibles gratuitement aux élèves équipés des fichiers papier. Votre offre numérique Le fichier numérique enseignant est OFFERT et téléchargeable sur clé USB gratuitement aux adoptants du papier. Nous sommes éco-responsables Bordas est un éditeur éco-responsable qui s'engage pour la préservation de l'environnement et utilise du papier issu de forêts gérées de manière responsable et d'autres sources contrôlées. En savoir plus sur notre démarche éco-responsable Nous imprimons en France Nous veillons à réduire le plus possible les émissions de CO2 liées au transport. Ainsi, la majorité de nos ouvrages est imprimée en France. . Des fichiers pour tous Nous avons à coeur de créer des fichiers accessibles à tous les profils d'élève. Dans cette optique, nos fichiers numériques intègrent des ressources et des textes DYS projetables en classe pour faciliter l'apprentissage de tous vos élèves, dans leur diversité. Les textes DYS sont également accessibles via Bordas Flash Page. Notre expertise au service de l'éducation Notre engagement : mettre la rigueur et l'expertise de nos auteurs et de nos éditeurs au service de l'éducation pour favoriser la réussite de tous.

08/2020

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Droit

Agences de voyages et de tourisme. IDCC : 1710-412, 21e édition

Législation et réglementation de la convention collective des Agences de voyages et de tourisme - Conventions collectives nationales - IDCC : 1710, IDCC : 412 - 21e édition - juin 2016 IDDC : 1710. - Personnel des agences de voyages et de tourisme Convention collective nationale de travail du personnel des agences de voyages et de tourisme du 12 mars 1993. Etendue par arrêté du 21 juillet 1993 JORF 1er août 1993. IDCC : 412. - Guides accompagnateurs et accompagnateurs au service des agences de voyage et de tourisme Convention collective nationale de travail des guides accompagnateurs et accompagnateurs au service des agences de voyages et de tourisme du 10 mars 1966 Champ d'application : IDDC : 1710. - Personnel des agences de voyages et de tourisme La présente convention collective conclue en application des textes légaux et réglementaires régit les relations entre : – les employeurs agences de voyages et entreprises de tourisme, qui se livrent ou apportent leur concours aux opérations consistant en l'organisation, la production ou la vente des activités visées aux articles L. 211. 1 et L. 212-2 du code du tourisme et qui sont titulaires d'une immatriculation au registre des opérateurs de voyages et de séjours, principalement référencés sous les codes 79. 11Z, 79. 12Z ; – et leurs salariés, employés tant sur le territoire français que placés en situation de missions à l'étranger. IDCC : 412. - Guides accompagnateurs et accompagnateurs au service des agences de voyage et de tourisme La présente convention collective s'applique aux personnes exerçant de façon suivie, comme activité principale, la profession de guide accompagnateur et accompagnateur pour le compte d'agences ou bureaux de voyages ou de tous autres organisateurs de voyages ayant un bureau en France, étant entendu que les succursales d'entreprises étrangères ne sont tenues de s'y conformer que pour les guides accompagnateurs et accompagnateurs résidant en France, qu'elles engagent pour leur propre compte. Elle ne concerne pas les employés des agences ou autres organisateurs de voyages temporairement détachés de leurs occupations habituelles pour exercer les fonctions de guides accompagnateurs et accompagnateurs, le statut de ces employés étant réglé par la convention collective de travail du personnel des agences de voyages ou de tourisme, en date du 31 octobre 1973. Les guides accompagnateurs, de même que les accompagnateurs, sont classés en deux catégories, conformément aux définitions ci-après : Guide accompagnateur 1re catégorie : Technicien du tourisme ayant des connaissances éprouvées de l'hôtellerie, des formalités de frontières, de la vie publique, des traditions, des richesses touristiques du pays et des régions visitées et qui fait profession de conduire des voyages touristiques et d'études collectifs ou privés, en France ou à l'étranger, pour le compte ou au nom d'une organisation qu'il a charge de représenter avec responsabilités de toutes initiatives ou décisions utiles en vue de la bonne marche du circuit et des intérêts qui lui sont confiés. Doit connaître au moins une langue étrangère. Guide accompagnateur 2e catégorie : Est chargé de conduire les voyageurs de bout en bout d'un circuit et de veiller à la bonne exécution du programme établi par l'agence, conformément aux instructions qui sont données. Il parle couramment au moins une langue étrangère et doit posséder sur chacun des pays traversés des connaissances suffisantes pour répondre aux questions d'ordre général qui peuvent lui être posées par les clients. Accompagnateur 1re catégorie : Est chargé de conduire des voyages n'intéressant que quelques itinéraires réguliers avec lesquels il est familiarisé. Accompagnateur 2e catégorie : Est chargé de conduire des voyages ne comportant pas de nuitées, à l'exclusion des visites normalement accompagnées par des guides officiels. Donne aux clients des explications sommaires sur les villes traversées et les lieux visités. Agent d'accueil (1) Est chargé, pour le compte d'une ou plusieurs entreprises, de l'accueil en gare, à l'aéroport, à l'hôtel ou en tout autre lieu, de touristes ou voyageurs. Représente l'entreprise auprès d'eux. Peut-être en outre chargé de convoyer des voyageurs d'un point de départ à un lieu de séjour ou à un point de rassemblement ou vice versa. Dans le cadre de la mission qui lui incombe, est au courant techniquement et commercialement des dossiers des clients qu'il prend en charge. Possède des connaissances techniques suffisantes pour modifier les itinéraires et établir des nouveaux documents nécessaires. Pour la rédaction des articles suivants, les parties visées par la convention sont désignées par les mots " guide accompagnateur ", " accompagnateur " et " agence ".

09/2016

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Critique littéraire

Ce que je fus

Ecrivain roumain d'expression française, Panaït Istrati est né le 10 août 1884 à Braïla, important port céréalier dans le delta du Danube. Enfant des fleurs, Istrati ne connaît pas son père, un Céphalonite, contrebandier de tabac qui mourut alors que Panaït n'avait que neuf mois... Le certificat d'études en poche, l'adolescent quitte sa mère Joïtza, blanchisseuse d'origine paysanne, mère admirable qui voua sa vie à un fils insaisissable qui multiplie les apprentissages, exerce cent métiers puis débarque à Alexandrie, parcourt tout le Bassin méditerranéen, fasciné par l'Orient... Avide de connaître la terre - ses hommes et ses femmes - passionné de lectures, c'est en Suisse que ce vagabond autodidacte découvre les œuvres de nos Classiques et le Jean-Christophe de Romain Rolland grâce à un écrivain juif, Josué Jéhouda qu'il rencontre au sanatorium de Sylvana-sur-Lausanne où il soignait une tuberculose qui ne devait plus jamais le quitter... C'est grâce à Rolland que le destin de Panaït Istrati bascula. C'est lui qui discernera à travers la longue lettre - dernières paroles - que lui adresse Istrati en janvier 1921, la veille de sa tentative de suicide à Nice, ainsi que dans les manuscrits qui suivront, ce tumulte du génie qui habitait le vagabond déraciné... Romain Rolland exhortera Istrati à écrire pressentant chez cet oriental passionné la puissance créatrice et la violence du cœur... Une prédiction vite confirmée. En 1924, Kyra Kyralina paraît : " Il faut que je vous le dise tout de suite ! c'est formidable ! Il n'y a rien dans la littérature actuelle qui soit de cette trempe ". Kyra sera traduit en une vingtaine de langues dans le monde entier... Les œuvres se succèdent : Oncle Anghel, Mikhaïl, Codine, Présentation des Haïdoucs, Mes départs, Méditerranée, Les chardons du Baragan... Istrati a alors quarante ans. Utilisant sa nouvelle notoriété, le nouveau Gorki des Balkans, comme le nomme Romain Rolland, poursuit inlassablement son combat pour les droits de l'homme il dénonce la terreur blanche dans les Balkans, se dresse contre la condamnation à mort des anarchistes Sacco et Vanzetti, enquête et participe au procès des mineurs de Lupéni en Roumanie qu'il défend avec passion. " Qu'il me soit permis de me compter moi aussi parmi les combattants de la justice, écrit Istrati en 1925... mes camarades me demandent d'être homme avant d'être écrivain... J'adresse ma parole de lutte et d'émotion artistique à tous les peuples qui gémissent sous le joug de l'oppression internationale... Voilà ce que je vais écrire. Voilà pour qui j'écris ". Déçu par le matérialisme de l'Occident qui rend l'homme égoïste, Panaït Istrati part pour Moscou où il est officiellement invité aux fêtes célébrant le dixième anniversaire de la Révolution d'Octobre. Enthousiaste, il espère découvrir un " homme nouveau ". Il rencontre Nikos Kazantzaki avec qui il décide, au terme du voyage officiel, de poursuivre seul et à ses frais, son périple à travers toute l'URSS. Ce seront seize mois de rencontres étonnantes, de discussions passionnantes, de révélations pénibles. De désillusions... L'enthousiasme s'est brisé, c'est la révolte. En 1929, malgré les mises en garde de R. Rolland, paraît Vers l'autre flamme, Après seize mois dans l'URSS, Confession pour vaincus. Témoignage accablant sur l'Occident et le bolchevisme. Témoignage qui suscitera réactions passionnelles, attaques ignobles à l'encontre de Panaït Istrati qui dès lors se retrouvera seul - jusqu'à sa mort - seul, mais toujours solidaire des vaincus. Panaït Istrati opposant éternel s'affirme désormais homme qui n'adhère à rien. " Toi, homme nu, homme qui n'as que tes pauvres bras ou ta pauvre tête, refuse-toi à tout, à tout. Refuse de crever pour qui que ce soit. Croise les bras ! Dis à ces messieurs, d'aller eux se faire tuer, pour toutes ces patries qu'ils inventent chaque siècle. Et si l'envie te prend de crever quand même pour quelqu'un ou quelque chose, crève-toi pour une putain, pour un chien d'ami ou pour ta paresse. Vive l'homme qui n'adhère à rien ! " Panait Istrati meurt à Bucarest le 16 avril 1935. Essentiellement autobiographique, puissamment enracinée dans le peuple et la terre roumaine, l'œuvre de Panaït Istrati fascine le lecteur. Par-delà la vie quotidienne des personnages qui l'habitent, par-delà les passions et les souffrances des héros qui la traversent, des thèmes universels émergent de l'œuvre istratienne qui incitent à la réflexion et à la remise en cause des valeurs culturelles dominantes de notre Occident civilisé et... libéral... Amers et décapants, les quatre textes ici rassemblés renvoient - par leur actualité incandescente - les artistes à l'essence de l'art, les politiques à l'exigence de l'éthique, l'homme... au miroir de la dignité. C.G.

01/1991