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Littérature anglo-saxonne

Le Puma

LE TEXTE Molly et Ralph Fawcett sont les cadets chétifs d'une famille du comté de Los Angeles. Ils sont unis par leurs tares physiques, leur inadaptation et le mépris qu'ils ont pour leur mère et leurs soeurs, qui incarnent à leurs yeux une respectabilité bête. Au contraire, leur grand-père les fascine. Il apporte, lors de sa visite annuelle, les parfums de sa vie brute dans un ranch du Missouri. A sa mort, les enfants font la connaissance de leur oncle Claude. Ils commencent alors à partager leur temps entre la maison de Californie et le ranch de Claude, dans le Colorado, à deux pas des montagnes. Les années passent : Ralph se rapproche de son oncle et adopte la vie de cow-boy qui semble séduire sa virilité naissante ; quant à Molly, de plus en plus dégoûtée des êtres qui l'entourent, elle cultive sa bizarrerie enfantine, son goût pour l'écriture et sa rage. Au monde extérieur sauvage et à ses dangers font écho les pensées les plus secrètes de la soeur et du frère. Tandis que leurs identités s'affirment, une brèche se forme entre eux et va en s'élargissant, jusqu'à l'effondrement final. LE CHOIX Publié en 1947, Le Puma est resté longtemps caché à la vue des lecteurs. Peu de romans américains explorent pourtant avec autant d'originalité les eaux troubles de la fin de l'enfance. La force de ce joyau sombre aux accents autobiographiques prononcés tient d'abord à la langue de Jean Stafford. Elle semble merveilleusement simple, mais chacune de ses phrases recèle en fait une puissance qui restitue l'ambiguïté et les douleurs intimes de ses personnages, en évitant tout sentimentalisme. C'est que l'autrice a le sens du grotesque, à l'image de son alter ego, la petite Molly. A regarder vivre ces personnages étranges et si convaincants, on devine que l'âge adulte et le grand Ouest, malgré leurs promesses, n'offrent peut-être aucune liberté à laquelle aspirer : ils obligent seulement à lutter avec la nature. Si le constat est impitoyable, le sens de l'image, l'atmosphère et l'art du récit enchantent longtemps après les dernières pages. Des pages majestueuses et dévastatrices, comme l'animal qui donne son nom au roman.

09/2023

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Littérature française

En finir avec l'amour

Un roman poétique d'une originalité folle : l'histoire d'amour épistolaire entre Amélie Nothomb et Christian, sosie de son célèbre Prétextat Tach dans Hygiène de l'assassin. Amélie n'avait rien aimé d'autre que les mots et les histoires. Elle écrivait tous les jours, surtout la nuit, et rien ne lui plaisait plus que d'inventer des personnages malaisants baptisés de prénoms improbables. Rien ne lui offrait plus de joie que l'enfantement d'un nouveau roman, ses grossesses courtes et sans complications lui permettant d'accoucher trois à quatre fois par an. Jusqu'à Christian. Avant lui, Amélie n'était jamais tombée amoureuse d'un être humain. Elle éprouvait une grande affection pour les champignons parasites et les insectes ravageurs, mais aucun spécimen de ses espèces favorites n'était parvenu à la détourner de sa mission sur Terre : écrire. Une seule et unique fois elle avait cru aimer un homme, Prétextat Tach, dont la misanthropie et les fulgurances rhétoriques la subjugaient. Mais Prétextat était le personnage principal de son premier roman, et les difficultés qu'elle avait endurées pour en finir avec lui l'avaient convaincue qu'on ne l'y reprendrait pas. Non, cette fois, l'amour était bien réel, et elle l'avait tout de même vu approcher. Comme la plupart des gens avec qui elle avait réellement interagi au cours de sa vie, tout avait commencé par un élan épistolaire. Née d'un courrier de ce fan - Amélie répond toujours à ses admirateurs - la relation s'était équilibrée au fil des échanges, et elle-même était devenue une inconditionnelle des lettres de son lecteur. Christian semblait fasciné par le rapport d'Amélie à la beauté assassine, l'obésité morbide, par la fabuleuse monstruosité des personnages de ses romans ; Amélie était, quant à elle, totalement éblouie par la poésie et la perfection graphique de ses missives. Les deux correspondants avaient en commun d'avoir passé une partie de leur enfance au Japon, et c'est dans cette langue calligraphiée qu'ils s'étaient écrit avec une constance presque sans faille : on s'attache beaucoup à quelqu'un qui dessine pour vous parler. Après deux années d'idéogrammes à l'encre noire, ils se rencontraient enfin, dans un avion au départ de Paris, parce qu'ils n'avaient pas trouvé de lieu sur Terre qui soit à la hauteur de l'événement.

10/2021

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Revues

Brille Babil N° 2, printemps 2022

Qui n'a pas observé après son premier cri le babil d'un nouveau-né – fait de bruits ensuite de sons puis de voyelles qu'il s'amuse à répéter. C'est le premier babillage où il distingue les graves et les aigus. Il attrape des objets et modifie aussitôt le babil jusqu'au babil canonique par lequel les syllabes apparaissent avec consonnes et voyelles. L'enfant passe de la langue au langage à l'aide des premiers accents de séduction, et peut-être déjà de propagande. Qui n'a pas observé la démarche inverse où poussés par des forces obscures certains hommes passent du langage à la langue en mettant en place un babil au service d'une propagande efficace qui pervertit la structure mentale de l'individu ? Société de masse génère médias de masse, se laisse formater par les valeurs d'un groupe. La propagande utilise vitesse de persuasion et grandes émotions comme dans le cinéma d'animation où Popeye fascine ou encore dans le conte de fées comme ici La Ferme des animaux de George Orwell qui raconte la Révolution russe de 1917 à travers Napoléon (Staline) flanqué d'un ministre de la propagande : il s'appelle Squealer (Couineur ou Traître) que Jean Queval, ami de Raymond Queneau, traduit par Brille-Babil. Le récit célèbre le soulèvement à la manière d'une féerie. La propagande est un travestissement que Blaise Pascal déjà dans les Pensées appelle " piperie " (manches pipées, poches pipées, revers pipés). La propagande aujourd'hui comme Hollywood hier est devenue une industrie des préjugés et du babil de séduction, babil de délinquant, babil de persuasion, babil de spectacle, babil de nouveau-né. Brille-Babil est une nouvelle revue dont la couverture efficacement dessinée par Jean-Charles Blais rappelle l'état de notre société et aussitôt l'état du mur. Brille-Babil se destine à montrer les états de la langue et du langage et de mettre l'accent sur des états de vertige – comme lorsque Georges Bataille dans un des premiers numéros de Critique analyse l'oeuvre de Hemingway en l'identifiant à Hegel : Georges Bataille affirme qu'il y a des vertiges dans l'écriture de Hemingway comme il y a des vertiges dans la pensée de Hegel. Il reste encore à fixer des vertiges. Brille-Babil en offre le lieu.

06/2022

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Turquie

ONASSIS. Les secrets du Grec. 1903-1975

Ce livre est le résultat d'une longue enquête de plusieurs années en Grèce, en France, pour reconstituer le parcours d'Aristote Onassis l'un des personnages les plus controversés du 20ème siècle. Une histoire qui se lit comme un roman, comme un thriller. Il y a 100 ans, la Grèce affronte l'un des épisodes les plus dramatiques de son histoire : la Grande Catastrophe. En quelques mois, 1 500 000 réfugiés envahissent son royaume. Ils ont tout perdu, ils sont désespérés. D'où viennent-ils ? Ils ont été chassés d'Asie Mineure par les troupes turques de Mustapha Kemal. Tout ceci s'est fait dans la plus extrême violence. Dans ce fracas teinté de sang et de peur, un jeune homme essaye de trouver quelques repères. Aristote Onassis a 19 ans. C'est un survivant. Hier fils d'une des plus riches familles de Smyrne. A présent un anonyme que personne n'attend. Hier respecté, aujourd'hui un moins que rien que les Grecs du continent désignent avec dédain sous le sobriquet insultant de turkos . Aristote se pensait grec... Sa nationalité lui est contestée. Que faire ? A 19 ans, Aristote Onassis se jure que plus jamais aucun membre de sa famille ne subira à nouveau de tels outrages. Sa résilience, il va la chercher à l'autre bout du monde en Argentine, point de départ d'une fulgurante épopée. De catastrophes en crises, Onassis va alterner les triomphes les plus fous et les échecs les plus magistraux. Pendant 50 ans, il va puiser une énergie surhumaine pour rebondir, parvenant à devenir l'un des hommes les plus riches du monde. Dans son sillage, il entraîne les siens et quelques amis proches. Il rencontre et charme les vedettes de son temps. Il fascine autant qu'il agace. On l'admire comme on le méprise. Derrière les fastes de cette réussite, quels sont les secrets de cet homme complexe ? Comment a-t-il pu passer des bas-fonds de Buenos Aires aux paillettes de Monaco ? Quels sont ceux qui, d'une façon ou d'une autre, l'ont aidé dans ce combat permanent, entre guerres mondiales, guerres civiles et crises internationales ? Car ce parcours individuel permet d'éclairer les ressorts des événements majeurs du XX ème siècle. Des faubourgs d'Athènes jusqu'aux couloirs feutrés de la Maison Blanche à Washington.

11/2022

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Terreur

L'abomination de Dunwich illustré

L'horreur à Dunwich proprement dite se manifesta entre la fête de la Moisson et l'équinoxe de 1928. Le docteur Armitage fut l'un des témoins de son abominable prologue. A Dunwich, village reculé du Massachusetts, perdu dans les profondeurs d'une campagne inhospitalière aux vallons obscurs envahis de ronces, les anciennes histoires de sorcières sont encore vivaces et d'étranges bruits souterrains résonnent par fois sous les collines surmontées de mystérieux cercles de pierres. Dans une ferme isolée de la région, Lavinia Whateley, albinos simple d'esprit, met au monde un enfant, Wilbur, dont le père est inconnu. Le vieux Whateley, le père de Lavinia, élève Wilbur en suscitant la méfiance des habitants des environs, effrayés par la vitesse de croissance de l'enfant et son faciès repoussant. Depuis toujours, des rumeurs de sorcellerie courent sur le compte du vieux Whateley et, après sa mort, Wilbur, une fois adulte, semble décidé à accroître les connaissances impies qu'il lui a transmises. Dans ce but, il se rend à l'université Miskatonic d'Arkham afin d'y emprunter l'exemplaire du sinistre Necronomicon en leur possession. Le professeur Armitage, comprenant les intentions malveillantes de son visiteur, refuse d'accéder à sa requête. Déterminé à s'emparer de l'ouvrage, Wilbur va tenter d'entrer de nuit, par effraction, dans la bibliothèque, déclenchant une série d'événements tragiques... Combes encaissées rendues impénétrables par une végétation hostile, sabbat s dément s autour de feux la nuit de Walpurgis, engoulevent s prêt s à voler l'âme des mourants, créature invisible dévastant la campagne la nuit... Loin des paysages grandioses et exotiques de L'Appel de Cthulhu ou des Montagnes hallucinées, cette nouvelle de Lovecraft prend place dans la Nouvelle - Angleterre, région chère à l'auteur, où il situera nombre de ses récits. Fasciné depuis toujours par l'univers de H. P. Lovecraft, François Baranger, illustrateur reconnu dans le monde pour ses talents de concept artist pour le cinéma et le jeu vidéo, s'est attelé à la tâche "cyclopéenne" de mettre en images ses principaux récits. Lovecraft est indessinable. Par définition. Chacune de ses nouvelles fourmille d'adverbes et de substantifs qui insistent sur le fait que non, on ne pourra pas représenter ces visions horrifiques. Comment fait François Baranger ? Quelle est sa stratégie ? Je l'ignore, mais elle fonctionne. Joann Sfar

10/2022

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Acteurs

Audrey Hepburn

Audrey Hepburn : la star qui ne ressemble à aucune autre star. Silhouette de ballerine, Frimousse mutine, Frange de gamine. Drôle de triptyque pour celle qui a fasciné Hollywood au moment où le cinéma ne semblait jurer que par les blondes platine à forte poitrine. Le cou trop long, Les bras trop maigres, Le buste trop plat, Le visage trop carré. Plombée par ces mauvais superlatifs, Audrey Hepburn n'aurait jamais dû percer dans les années 1950 et 1960. Et pourtant, elle a su incarner une nouvelle féminité. Une beauté androgyne, à l'allure folle, nullement arrogante. Et on n'avait jamais vu ça ! Audrey Hepburn a été la star qui ne ressemblait à aucune autre star. Elle a tourné avec les plus grands (William Wyler, Billy Wilder, Stanley Donen, John Huston, George Cukor...) et aux côtés des plus grands (Gregory Peck, Humphrey Bogart, William Holden, Henry Fonda, Gary Cooper, Burt Lancaster, Cary Grant, Sean Connery...) Elle a collectionné les récompenses (Oscar, BAFTA, Golden Globe, David di Donatello) et fait chavirer le public pendant quinze ans (Vacances romaines, Sabrina, Drôle de frimousse, Au risque de se perdre, Diamants sur canapé, La Rumeur, Charade, My Fair Lady, Voyage à deux, Seule dans la nuit...) A 38 ans, Audrey Hepburn a tiré sa révérence, comme une ballerine quitte la scène pour toujours, le coeur lourd. Fatiguée des paillettes, l'actrice probablement la plus aimée de toute l'histoire est partie vivre à Rome avec sa petite famille pour être une maman à plein temps. Assurément son rôle préféré ! Après quelques rappels espacés sur une vingtaine d'années, il fut temps pour elle de se consacrer à d'autres enfants, bien plus malheureux que les siens. Elle avait la grâce, le style et un petit air espiègle irrésistible. Quand la fusée Audrey a décollé, elle a tout emporté... Elle a été un antidote à la déprime et à toute la laideur du monde. Elle était " un rêve devenu réalité ", confia un jour Stanley Donen, le réalisateur du mythique Chantons sous la pluie. Il a grandi avec Vacances romaines dans la tête et revoit chaque année Diamants sur canapé. Guillaume Evin est écrivain et spécialiste de cinéma. Il a déjà publié une trentaine d'ouvrages, dont L'Encyclopédie Alain Delon et Steve McQueen, King of Cool chez Hugo & Cie ou encore Bardot aux éditions Dunod.

09/2023

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Revues

Brille Babil N° 1, automne 2021 : Squealer

Qui n'a pas observé après son premier cri le babil d'un nouveau-né - fait de bruits ensuite de sons puis de voyelles qu'il s'amuse à répéter. C'est le premier babillage où il distingue les graves et les aigus. Il attrape des objets et modifie aussitôt le babil jusqu'au babil canonique par lequel les syllabes apparaissent avec consonnes et voyelles. L'enfant passe de la langue au langage à l'aide des premiers accents de séduction, et peut-être déjà de propagande. Qui n'a pas observé la démarche inverse où poussés par des forces obscures certains hommes passent du langage à la langue en mettant en place un babil au service d'une propagande efficace qui pervertit la structure mentale de l'individu ? Société de masse génère médias de masse, se laisse formater par les valeurs d'un groupe. La propagande utilise vitesse de persuasion et grandes émotions comme dans le cinéma d'animation où Popeye fascine ou encore dans le conte de fées comme ici La Ferme des animaux de George Orwell qui raconte la Révolution russe de 1917 à travers Napoléon (Staline) flanqué d'un ministre de la propagande : il s'appelle Squealer (Couineur ou Traître) que Jean Queval, ami de Raymond Queneau, traduit par Brille-Babil. Le récit célèbre le soulèvement à la manière d'une féerie. La propagande est un travestissement que Blaise Pascal déjà dans les Pensées appelle "piperie" (manches pipées, poches pipées, revers pipés). La propagande aujourd'hui comme Hollywood hier est devenue une industrie des préjugés et du babil de séduction, babil de délinquant, babil de persuasion, babil de spectacle, babil de nouveau-né. Brille-Babil est une nouvelle revue dont la couverture efficacement dessinée par Jean-Charles Blais rappelle l'état de notre société et aussitôt l'état du mur. Brille-Babil se destine à montrer les états de la langue et du langage et de mettre l'accent sur des états de vertige - comme lorsque Georges Bataille dans un des premiers numéros de Critique analyse l'oeuvre de Hemingway en l'identifiant à Hegel : Georges Bataille affirme qu'il y a des vertiges dans l'écriture de Hemingway comme il y a des vertiges dans la pensée de Hegel. Il reste encore à fixer des vertiges. Brille-Babil en offre le lieu.

10/2021

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Histoire internationale

Joseph Kabris, ou les possibilités d'une vie. 1780-1822

A la fin du XVIIIe siècle, le Français Joseph Kabris a vécu sept ans sur une île du Pacifique. Il s'est intégré à la société locale. Arraché à son île, il est devenu russe, avant de regagner la France. Là, il a donné à sa vie les traits d'une épopée, devenant le monde en personne. Comprendre comment on devient Joseph Kabris : voici l'enjeu de ce texte foisonnant et ambitieux. Joseph Kabris est tatoué de la tête aux pieds. C'est ainsi qu'il gagne sa vie dans les lieux de spectacle et d'exhibition de la Restauration, montrant son corps et mettant en mots l'" étrange destinée " qu'il a eue. Né à Bordeaux vers 1780, embarqué sur un baleinier anglais, il a vécu sept ans sur une des îles Marquises, Nuku Hiva. Parmi les " sauvages ", il est devenu l'un d'eux. Il a appris leur monde, leurs gestes, leur langue et oublié la sienne. C'est là qu'il a été tatoué. En 1804, une expédition russe est venue et l'a arraché à son île, à sa femme et à ses enfants. Sans cesser tout à fait d'être un " sauvage ", il est devenu russe, a rencontré le Tsar, avant de regagner la France. Il a repris sa langue, il a appris à dire sa vie, à lui donner les traits d'une épopée. Il a fasciné les foules. Il est devenu le monde en personne. Il est mort à 42 ans, sans jamais revoir son île. Kabris a ainsi multiplié les recommencements, ne cessant de voir ses habitudes s'abolir et d'en reprendre d'autres. Il devient marin, chef de guerre, professeur de natation, homme de foire, recyclant les passés qu'il a incorporés, prenant appui sur les systèmes sociaux où il se trouve. Et, chaque fois, il tire parti de ce qu'il a déjà vécu pour négocier au mieux ce qu'on attend de lui. Dans cette enquête fascinante et troublante, il ne s'agit pas seulement de découvrir à hauteur d'homme une histoire de la mondialisation dont émergent nos sociétés contemporaines. Cheminer dans cette existence se faisant, l'explorer à la manière d'une " carrière " dans laquelle Kabris s'engage, bifurque, insiste, abandonne ou se convertit, comprendre en somme comment on devient Joseph Kabris, c'est aussi saisir la manière dont le monde historique traverse une vie et la rend possible.

10/2020

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Littérature étrangère

Famille modèle

"Deux jours après que sa voiture - une Chrysler LeBaron avec sièges en cuir et options haut de gamme - eut disparu de l'allée du garage, Warren Ziller longeait discrètement les demeures cossues de ses voisins, s'appliquant à boiter au même rythme que son chien". Après La Musique des autres, recueil de nouvelles inventives et déroutantes, Eric Puchner réussit un premier roman saisissant de drôlerie et d'intelligence. Sur le ton de la tragicomédie, il raconte la chute de la famille Ziller, et plus particulièrement du père, Warren, qui a délaissé le bonheur paisible du Wisconsin pour la Californie du rêve américain. Mais rien ne se passe comme prévu et Warren ne peut avouer à sa femme et à ses trois enfants qu'il a investi toutes leurs économies dans un projet immobilier qui vient de tourner au désastre... Un mensonge qui ne sera pas sans conséquences. Au coeur de ce fiasco, entre hilarité et désespoir, Puchner fait preuve d'une parfaite maîtrise du récit. Caustique et brillant, Famille modèle nous offre un portrait original et émouvant de la condition humaine. La presse française "Puchner oscille entre drame et comédie. On pense à John Updike ou à Tom Perrotta... Il laisse entrer dans son talentueux premier roman une certaine étrangeté à la fois bienvenue et prometteuse". Alexandre Fillon, Livres Hebdo "Enfouie sous des strates d'humour grinçant, la sensibilité d'un auteur aux sentiments humains". Clara Georges, Le Monde des livres La presse américaine "Lire Famille Modèle, c'est assister fasciné à la chute et au démantèlement d'une famille ordinaire, grâce à une écriture saisissante et à l'accumulation de scènes mémorables". The San Francisco Chronicle "Un premier roman déchirant. Avec une attention méticuleuse, Puchner trouve une certaine beauté dans cette solitude qui sépare les membres d'une même famille". Publishers Weekly "Ce qui impressionne le plus, c'est cette capacité que possède Eric Puchner à rendre crédibles tous ses personnages, même quand il passe de l'un à l'autre". ELLE "C'est l'idée même de la famille qui se dévoile dans ce roman au style élégant et maitrisé". The Los Angeles Times "Eric Puchner est un écrivain extraordinairement talentueux. C'est un maitre de l'ambiance et du ton". The Boston Globe "La conclusion s'impose : Eric Puchner possède un talent colossal". McSweeney's

08/2011

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Musique, danse

NEW ORLEANS SUR SEINE. Histoire du jazz en France

Ce livre retrace le parcours étonnant d'une musique apparemment étrangère à nos traditions artistiques mais qui, en l'espace de quelques décennies, s'est enracinée profondément dans le paysage culturel français et est passée du statut de musique populaire méprisée à celui d'art à la légitimité aujourd'hui incontestée. L'histoire commence en 1917 avec l'arrivée des troupes américaines et avec les premières revues de music-hall qui suscitent l'engouement d'un public sensible à la nouveauté rythmique. Mais il faut attendre les années trente et l'action décisive d'un noyau d'amateurs puristes emmenés par Hugues Panassié et Charles Delaunay pour que le jazz commence à être reconnu comme un art véritable, distinct de la musique de variété. Un travail en profondeur est alors mené, visant à faire connaître, comprendre et diffuser cette musique qui fascine un public grandissant : un réseau associatif couvrant l'ensemble du territoire se structure peu à peu ; des tournées sont organisées (Louis Armstrong, Duke Ellington, Dizzy Gillespie...), tandis que les amateurs devenus entrepreneurs de spectacles fondent les premiers festivals et salons du jazz au monde ; des compagnies de disques voient le jour et peu à peu, les médias ouvrent leurs colonnes, leurs antennes et leurs écrans à une nouvelle musique défendue âprement par des critiques batailleurs et dont les rencontres avec d'autres modes d'expression tels que la littérature, le cinéma ou la peinture manifestent la fécondité artistique. Pionnière dans la reconnaissance du jazz, la France devient une terre d'accueil pour de nombreux musiciens qui viennent s'y établir : Sidney Bechet, Kenny Clarke, Mezz Mezzrow, Bill Coleman et bien d'autres. A leur contact se forment des artistes français qui, après les précurseurs Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, apparaissent en nombre dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale : avec Martial Solal, Barney Wilen, André Hodeir, Michel Portal, Daniel Humair, Didier Lockwood ou Michel Petrucciani, chaque décennie aura vu des talents s'imposer de plus en plus nombreux sur la scène internationale et conquérir les faveurs du public, témoignant d'une installation dans le paysage culturel français qui connaît son point d'orgue en 1986 avec la création de l'Orchestre national de jazz. Premier de cette importance jamais écrit sur le sujet, l'ouvrage est enrichi de nombreux documents iconographiques inédits.

04/1999

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Pléiades

A la recherche du temps perdu. Tome 3

Ce volume contient Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière et près de trois cents pages d'Esquisses relatives à ces deux textes. Annonçant en 1920 la publication du Côté de Guermantes au critique du Temps, Proust écrivait : "C'est encore un livre "convenable". Après celui-là, cela va se gâter sans qu'il y ait de ma faute. Mes personnages ne tournent pas bien ; je suis obligé de les suivre là où me mène leur défaut ou leur vice aggravé." De fait, Sodome et Gomorrhe ne passa pas pour un livre "convenable". Mais au-delà du scandale, sa réussite repose sur sa structure : comme souvent dans A la recherche du temps perdu, deux côtés opposés, en apparence incompatibles, vont se rejoindre, puis se confondre. Les Esquisses présentées dans ce volume montrent comment le violoniste Morel devint peu à peu un double d'Albertine. Sous l'égide de Baudelaire - qui fut fasciné par les lesbiennes et dont Proust ne doutait pas qu'il eût pratiqué l'homosexualité - et en contradiction avec le vers de Vigny - "La Femme aura Gomorrhe et l'Homme aura Sodome" - sur quoi s'ouvre le volume, ces deux personnages relient les deux côtés et confèrent ainsi à la vision proustienne de l'inversion toute son originalité. Sodome et Gomorrhe commence par une révélation. La Prisonnière est la quête d'un impossible bonheur, d'une illusoire sécurité, d'un savoir toujours fuyant. Albertine est prisonnière du narrateur, mais non pas son secret. Le récit se fait l'écho de l'ambiguïté de la relation de Proust à la connaissance. On n'aime jamais que ce qu'on ne possède pas, et le besoin du mystère vient se heurter à celui de la sécurité : entre crainte et désir du réel, entre curiosité et habitude, se joue devant nous la tragicomédie d'un couple qui n'existe sans doute que par ces tierces personnes, aussi nécessaires que dangereuses, dont la présence n'est jamais aussi sensible que lorsqu'elles sont ailleurs. La Prisonnière, texte publié posthume et ici entièrement réétabli, est le lieu d'une quête jamais achevée de la vérité ; c'est également celui du rougeoyant Septuor de Vinteuil qui offrira cette leçon grosse de promesses : l'art n'est peut-être pas aussi vain et irréel que la vie.

11/1988

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Romans historiques

Civetta. L'égérie du peintre

Une curieuse intuition a guidé Béatrice, jeune comédienne française, devant ces rochers tortueux se reflétant dans les eaux de la Meuse. Un étrange person- nage lui propose de l'emmener sur l'autre rive, mais l'embarcation chavire sous l'effet d'une tornade et Béatrice sauve la vie du passeur. Celui-ci l'héberge dans son refuge pour la nuit et, au matin, la guide vers une grotte où elle découvre, sur une paroi, le dessin d'une chouette. Au sortir de la caverne, elle trébuche et chute du haut des rochers. Quand elle retrouve ses esprits, elle est seule et ne reconnaît rien du paysage. Cette situation échappe à sa raison. Est-ce farce qu'on lui joue, rêve-t-elle ? Une nef tirée par un cheval remonte le fleuve vers elle. L'embarcation est celle de Joachim Patenier, grand peintre paysagiste de la Renaissance, Dinantais de souche qui exerce son art à Anvers. Il la recueille et l'emmène ultérieurement dans sa ville d'adoption, où se trouve son atelier. Elle y devient son intendante, rencontre le gratin de la société anversoise du début du 16e siècle, dialogue avec l'humaniste Erasme, ami du peintre... Mais comment une jeune femme d'aujourd'hui peut-elle réagir et se comporter dans un siècle qui n'est pas le sien, mais dont elle connaît l'avenir ? De manière parfois surprenante, ce qui crée pas mal de quiproquos. A plusieurs reprises, cette connaissance du futur fait vaciller cette femme savante qui fascine tout qui la rencontre, ...parce qu'elle prend conscience qu'elle influe sur ce qui sera. Parallèlement, elle tombe follement amoureuse du jeune peintre Herri Bles, disciple de Patenier et lui aussi originaire des bords de Meuse, de Bouvignes exactement... Pour détourner Herri de la belle Française, Pétronille, la fille de Patenier qui a des visées sur le disciple de son père, use de toutes les fourberies pour les séparer. Ainsi, Joachim Patenier propose à Herri de suivre Albrecht Dürer dans son périple en Zélande où il court mille dangers sur cette mer du Nord dé- montée, qui tape les habitations inondées jusqu'au toit. Herri et Albrecht Dürer échappent de justesse à la mort et le jeune peintre refuse de continuer le voyage en compagnie du téméraire Allemand. Il reste à Veere, petite ville prospère de Zélande où, par une habile manoeuvre, Béatrice l'y rejoint...

11/2019

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Policiers

NNT visions. L'ennemi invincible

Il s'appelle Luc, il fait plus de deux mètres de haut et est très sportif. La première moitié de son curriculum vitae est de couleur noire, la seconde moitié est remplie de son amour onirique pour sa famille et de sa passion pour son travail. Certains l'appellent " le cauchemar de tous les criminels ", car au cours de sa longue carrière, le commissaire en chef a mené avec succès de nombreuses enquêtes sans exception. Sa série de succès semble menacée lorsqu'il trouve des pistes importantes dans l'affaire Berta. Lui et sa famille deviennent soudainement les cibles d'un homme puissant qui utilise une série d'astuces pour atteindre des objectifs encore peu clairs pour la police. L'auteur Thiess Matt-Eron a donné le coup d'envoi de sa dernière série de thrillers policiers, NNT-Visions, dont les trois premiers épisodes ont été publiés en août 2019. Les livres racontent l'histoire de Luc, inspecteur en chef d'un département de la police des Etats-Unis de la liberté (USF), et explorent son passé et son présent en soulevant de nombreuses questions sur la nature de la vie, la vérité et l'amour. Après une disparition d'enfant, les habitants de l'USF craignent le pire. Le cas de Geo, un jeune garçon porté disparu de l'appartement de sa mère, fait rugir les médias des semaines durant et fascine le public. La série se déroule dans l'USF, un état moderne fictif comprenant des individus parlant de nombreuses langues du monde réel telles que l'anglais, le français, l'allemand et le chinois. L'histoire, les coutumes et la politique de ce peuple sont révélées progressivement au fil de la série, établissant une ambiance destinée à représenter une fusion des cultures mondiales. Bien que fictive, la série NNT-Visions vise à transmettre aux lecteurs un message pertinent sur le monde d'aujourd'hui. En vue de préparer un tel message, chaque livre commence par poser une série de questions rhétoriques au lecteur, qui trouvera des réponses précises tout au long du livre. Connues sous le nom de "USF Quiz Arena", certaines des questions portent sur l'adaptabilité de l'âme à des vérités non désirées, sur le danger que représente ou non le véritable amour en comparaison avec la drogue, et sur la possibilité de traverser l'enfer pour aller au paradis.

04/2019

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Proche-Orient

L'empire perse, les Grecs et le politique

L'empire perse achéménide fascine les Grecs, qui le perçoivent de façon très déformée, et qui comprennent mal son fonctionnement. Au ve siècle avant J. -C, son observation alimente leur réflexion politique, parallèlement à la stasis, terme par lequel ils désignent les conflits internes de leurs cités. Dans ce double exercice, Hérodote, les Tragiques et les Sophistes pensent le politique, et ils préparent la naissance de la théorie politique au siècle suivant. Le débat sur la meilleure constitution en procède : Hérodote le projette sur les conjurés perses de 522 (III, 80-82). La crise qui éclate cette année-là dans l'empire perse tient à ce que la succession de Cyrus, mort en 530 avant J. -C. , n'était pas réglée, bien qu'il ait désigné son fils Cambyse pour lui succéder. Ce dernier a probablement compromis lui-même ce processus, en faisant éliminer son frère Bardiya, en dévoyant à cette fin le rituel originellement babylonien du substitut royal, ignoré des Grecs en tant que tel, mais transformé par eux de façon totalement inconsciente sur le mode du dédoublement et de la ressemblance. L'instrument de cette machination, le mage Gauma¯ta, était devenu Bardiya, en vertu même du rituel, et il a prétendu régner à la place de Cambyse avant même sa mort, survenue selon toute apparence de façon accidentelle. Darius, probable cousin de Cambyse, a renversé le mage avec 6 conjurés, pour régner à son tour, en prétendant restaurer la légitimité dynastique. Le débat constitutionnel qui précède son avènement chez Hérodote est fondé sur une arithmétique élémentaire opposant constamment le petit nombre, réduit jusqu'au chiffre un, un effectif un peu plus important, mais qui demeure restreint, et le grand nombre. Cette distinction se retrouve entre la monarchie, pouvoir d'un seul, l'oligarchie, pouvoir d'une minorité, et la démocratie, pouvoir du grand nombre. Les Grecs l'appliquent au champ du politique, alors que le monde indien répartissait les fonctions duméziliennes selon le même critère. L'historiographie grecque des rois mèdes et perses est fondée sur une typologie d'inspiration tout aussi tri-fonctionnelle, qui réserve à chacun d'entre eux un rôle : roi fondateur et organisateur, roi guerrier, souverain lié à la Troisième Fonction. Cette typologie n'est pas un carcan rigide, et elle s'adapte à chacun des règnes, et à chacun des monarques.

03/2022

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Théâtre - Pièces

Voix. Suivi de Ysteria

Voix : Dans une salle vide quelque part des êtres se réunissent. Ce sont des entendeur·euse·s de voix. Ils sont jeunes, ont moins de trente ans. Ils participent à un groupe de parole. Cette séance a pour but de les aider à vivre en compagnie de leurs voix, à les réguler, à comprendre ce qu'elles leur disent, d'où elles viennent. Elle est menée par une personne qu'on ne verra jamais et que l'on va appeler tout simplement La Voix. Il y a Manon, qui vit sous l'emprise d'une personne très âgée qui l'entraîne peu à peu vers les méandres d'un amour total et mystique. Il y a Eloïse, tiraillée entre la voix de celui qui est devenu comme un amant distant, qui l'accapare, et celle d'une jeune adolescente troublée et dépressive qui la tire vers le bas. Et il y a Clément, qui a commencé à entendre, pendant le confinement, une voix qui l'oblige à pousser les limites de son endurance physique. Et d'autres plus facétieuses, philosophiques, amicales, qui l'aident à sortir de sa condition. Puis vient Véronique. Elle a 60 ans. C'est sa première séance collective. La séance va basculer dans une introspection au coeur des nombreuses voix qui accompagnent sa vie. Dieu, le garçon des bois, le morse, et la petite. - Pièce pour 3 comédiennes et 1 comédien/ Ysteria : Quelque part, de nos jours, dans ce qui serait une sorte d'installation médicale, où il y aurait un canapé, une petite salle d'attente, trois médecins-psychiatres, tentent de percer le mystère de deux de leurs patients atteints d'hystéries de conversion. Les démonstrations publiques d'Hystérie orchestrées par Charcot à la Salpêtrière ont constitué l'évènement médical et artistique le plus marquant de la fin du 19ème siècle. Elles ont servi de socle à l'invention de la psychanalyse, mais ont aussi fasciné les artistes, qui leur ont voué au fil des années un véritable culte. Comme si l'hystérie constituait en elle-même l'expression artistique absolue. Ysteria en proposera une version moderne, sorte de transposition des fameuses "?leçons du mardi?", et tentera de la remettre au goût du jour, en rouvrant le dossier Hystérie pour ausculter ce qu'elle a à nous raconter sur notre époque. - Pièce pour 3 comédiennes et 2 comédiens

04/2023

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Jardinage

Le mythe de la main verte. Guide pratique de sorcière pour sauver ses plantes

Bienvenue dans Le Mythe de la Main Verte ! Vous aussi, vous rêvez de faire entrer les plantes dans votre vie ? Le monde végétal vous fascine, mais vous avez l'impression que rien ne vous survit ? Ce grimoire pas comme les autres vous ouvre les portes d'un nouveau monde : celui de la main verte et de la Magie ! Il vous propose de changer de perspective face à vos plantes, de les comprendre et de les écouter pour mieux vivre avec elles en toute sérénité. Cet ouvrage vous livre ses secrets pour les soigner, les protéger et communiquer avec elles. Sorcières et Sorciers, passionnés de plantes, en recherche d'un guide de survie pour transformer votre intérieur en véritable jungle, ce grimoire est fait pour vous ! Tenez-vous prêt à passer de l'autre côté, à traverser le miroir et à percevoir le monde végétal autrement ! Attention, après avoir lu ce livre, votre appartement ou votre maison risquent d'être rapidement envahis par des plantes toutes plus belles et luxuriantes les unes que les autres... Gabrielle Lartigue, née en 1990, est une passionnée aux multiples casquettes. Dans sa vie professionnelle, elle est consultante en marketing online et blogueuse. Son blog est dédié à ses passions et centres d'intérêt divers, mais aussi aux petites choses de son quotidien, propices aux échanges avec sa communauté. Happée depuis l'enfance par tout ce qui touche à la sorcellerie, elle choisit il y a quelques années de passer de l'autre côté du miroir et d'ouvrir la porte à la pratique de la magie verte. Cette magie est celle qui résonne le plus avec son Ame de Sorcière, mais également celle qu'elle semble déjà pratiquer discrètement et instinctivement. Son appartement compte aujourd'hui plus de cent-vingt plantes, de la minuscule Macodes Petola à la géante Alocasia Zebrina. Les soins quotidiens qu'elle leur apporte et le temps qu'elle passe à les observer et à travailler avec elles lui en apprennent bien plus que les livres dédiés à ce sujet. Elle base sa pratique magique sur l'empirisme, le lien qu'elle crée avec elles et la puissance qui en découle. En parallèle, naturopathe de formation, elle nourrit son cheminement pour toujours mieux comprendre les plantes, cette fois-ci du côté de ce qu'elles peuvent nous apprendre et nous apporter, toujours dans le plus grand respect du monde végétal.

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Indiens

Cochise, chef des Apaches chiricahuas

Cet ouvrage d'Edwin R. Sweeney est la première biographie de Cochise, le chef le plus puissant, le plus craint et le plus respecté de tous les Apaches, et peut-être bien de tous les chefs Indiens du XIXe siècle. Il fut le seul à réunir sous son unique commandement les quatre bandes de sa tribu, les Chiricahuas, mais aussi d'autres groupes apaches et parfois des Navajos pour affronter deux Etats du Mexique et les Etats-Unis. Né parmi la bande des Chokonens vers 1810, dans les Dragoon Mountains au sud-est de l'Arizona, il prend leur tête au milieu des années 1850. L'autorité de ce maître stratège, orateur envoûtant, lui rallie bientôt les Chihennes de Mangas Coloradas puis de Victorio, les Nednhis de Juh, et les Bedonkohes du farouche guerrier Geronimo. Vénéré des Apaches, il fascine aussi les Blancs. Mais en février 1861, la tragique affaire Bascom où il est injustement accusé du rapt de l'enfant d'un fermier, puis la bataille d'Apache Pass des 15 et 16 juillet 1862, lancent une guerre implacable, incessante qui durera 12 ans. Le seul nom de Cochise résonne dès lors tel un tocsin dans les coeurs terrorisés des populations, inquiète les militaires. Prié par le président Ulysses S. Grant en personne de venir négocier à Washington il refusera, proposant aux émissaires que ce dernier vienne le voir au sommet d'une montagne. Toutefois, pour sauver des vies et préserver sa "Terre Spirituelle" , son Apacheria, il signe en octobre 1872 grâce à l'intermédiaire de Thomas J. Jeffords, son seul ami blanc de confiance, un traité de paix avec le général Oliver Otis Howard. Deux ans plus tard le 8 juin 1874, malade, Cochise décède. Son fils aîné Taza lui succède mais à sa disparition, en 1876, son frère Naiche, s'il devient le chef héréditaire des Chiricahuas, se laissera souvent dominer par Geronimo. Une nouvelle guerre apache éclate, héroïque mais illusoire. La paix de Cochise est bien morte. Réserves inhospitalières, déportation en Floride en 1886, tel se dessine désormais le terrible destin des Chiricahuas qui demeureront prisonniers de guerre jusqu'en 1913. Né en 1950 à Boston, Edwin Russell Sweeney est l'auteur de nombreux livres et articles sur les Indiens du sud-ouest des Etats-Unis. Ses biographies de Cochise et Mangas Coloradas font autorité dans le monde anglo-américain et dans toute l'Europe.

04/2023

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Littérature française

Manuscrits de guerre

Ce livre est constitué de deux textes qui s’éclairent mutuellement. Les deux manuscrits figuraient sur deux cahiers différents, parmi le fonds important de textes dont, pour certains, Julien Gracq n’avait pas souhaité qu’ils soient publiés avant longtemps. Le premier texte est un Journal, qui commence le 10 mai et se termine le 2 juin 1940, écrit à la première personne. C’est un moment crucial de la guerre puisque, après la fameuse « drôle de guerre » et l’inaction qui a commencé à éprouver le moral des Français, l’offensive éclate, brutale. Le lieutenant Poirier (Julien Gracq) a été affecté sur le front et, avec ses hommes, se retrouvent d’abord le long de la frontière belge puis, soumis à des mouvements et des ordres contradictoires et souvent incohérents. Ce qui fascine dans ce Journal, tenu à chaud, c’est son aspect inéluctable et prémonitoire. Comment, en un temps aussi court, la défaite militaire a-t-elle été aussi rapide et totale. Comment se sont comportés les soldats français, belges, anglais sur ce mouchoir de poche. Comment est-on passé aussi rapidement à une véritable débâcle, les alliés étant encerclés dans la région de Dunkerque (Les Pays-Bas ayant capitulé le 15 mai, les Belges le 28. Seule une partie du corps expéditionnaire britannique et une petite partie des troupes françaises échapperont à l’étau allemand). Ce qui étonne enfin, outre cette description palpable d’une défaite annoncée, c’est l’acuité de la perception, tant des choses de la guerre que des rumeurs qui l’entourent, tant des comportements humains que du cadre où elle se déroule. Le second texte est un récit qui part de la réalité de ces souvenirs pour en faire une fiction, passionnante dans la mesure où l’on voit concrètement comment Julien Gracq passe de la réalité à la fiction (le récit commence le 23 mai) et pourquoi une distance beaucoup plus grande était nécessaire dans le temps, comme dans les circonstances, pour aboutir à la vision plus ample du Balcon en forêt, et non plus comme ici une interrogation sur le basculement des événements et le destin, sensibles dans les trois dernières phrases : « Pour devenir un reître, il lui semblait soudain qu’il ne fallait peut-être pas tant de choses. Non, vraiment pas tant de choses. Seulement trois ou quatre instantanés bien choisis ».

04/2011

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Géopolitique

Et après "le califat" ?

Mars 2019, l'Etat islamique perd son dernier territoire en Syrie, mais depuis l'idéologie de l'organisation n'a pas disparu. Bien au contraire elle se nourrit des décisions prises à des kilomètres de la Syrie ou de l'Irak. De l'agitation de Raqqa au silence des salles d'audience du tribunal de Paris, une enquête croisée entre deux mondes au destin lié. Après la chute de Daech, les anciens membres de l'organisation terroriste se sont réorganisés, et font à nouveau régner la terreur en Syrie et en Irak. Au nord-est de la Syrie, cette terreur grandit dans les prisons où croupissent 2 000 hommes djihadistes. Près de 30 000 enfants sont eux retenus dans des camps. Des prisons à ciel ouvert où vivent au moins 80 Françaises djihadistes et leurs 300 enfants. Paris assume de les laisser sur place, alimentant un peu plus leur haine contre leur propre pays. Les seuls procès qui ont eu lieu se sont tenus en Irak : 14 Français ont été condamnés à mort après leur transfert à Bagdad. La France, signataire pourtant de tous les traités internationaux contre la peine de mort ou encore la détention arbitraire, a fait un choix : abandonner ses ressortissants plutôt que de les rapatrier, évoquant " la nécessité qu'ils soient jugés là où ils ont commis leurs crimes ". A l'Elysée, le président de la République n'entend pas les appels des juges, des services de renseignements qui demandent à ce que ces Français djihadistes soient jugés dans leur pays. Pourtant notre justice antiterroriste fonctionne. A partir de septembre 2021, une Cour d'assises spéciale va juger à Paris une vingtaine d'hommes soupçonnés d'avoir participé ou aidé à la préparation des attentats de novembre 2015. Comment traiter judiciairement ceux qui ont fait le choix de nous combattre ? Leur prise en charge s'améliore mais l'idéologie djihadiste fascine toujours. Le risque est toujours là ... Un risque qui terrorise, paralyse les juges et l'aide sociale à l'enfance lorsqu'il s'agit des enfants de retour de Syrie ou d'Irak. Edith Bouvier et Céline Martelet nous emmènent de l'agitation de Raqqa au silence des salles d'audience du tribunal de Paris. Une enquête croisée entre deux mondes au destin lié : les territoires de cet ancien Califat autoproclamé et la France.

03/2022

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Littérature étrangère

Ambassadeur des bêtes

Ouvrage Dans ce dernier opus, Grey Owl poursuit sa mission de nous sensibiliser aux problèmes écologiques auxquels il assiste. Nous sommes en 1936, Grey Owl revient quelques années en arrière sur ses fonctions au service des parcs nationaux du Canada. De Beaver Logde - dans le Mont-Riding - au lac Ajawaan - parc national Prince Albert -, Grey Owl se concentre ici sur son rôle d'ambassadeur des bêtes. Un film se tourne sur les deux castors qui l'accompagnent à ce moment, il reçoit des visiteurs, les sensibilise à la préservation de la nature et des animaux... On sent poindre dans ces pages la nostalgie d'une vie passée, de trappes et de pistes, d'aventures en pirogues sur les rivières tumultueuses du Grand Nord. Cet ouvrage a été couronné de succès et a fait de Grey Owl une personnalité remarquée. Suite à sa parution, sous le nom de Hiawatha, il part pour de longues tournées de conférences qui rassemblent des milliers de participants fascinés par son discours pour le respect de l'identité indienne, de la faune sauvage et des milieux naturels. Auteur Grey Owl (1888-1938), trappeur indien au Canada pendant près de vingt ans, prend un jour conscience de la monstruosité de son activité et décide de devenir l'ami des bêtes. Pour assurer sa subsistance, il s'essaye à l'écriture. C'est très vite le succès. Articles et livres sur la nature et sur la conservation de la forêt, de la faune et de la culture autochtone se succèdent. Personnage fascinant et visionnaire, Grey Owl fut le premier à réveiller les consciences quant aux enjeux écologiques. Argumentation - Grey Owl est considéré comme l'un des pères fondateurs de l'écologie. - Très bel ouvrage, imprimé sur du papier recyclé, afin de rester cohérent avec le message délivré par Grey Owl et cette collection, mariant harmonieusement des anciennes photographies en noir & blanc au texte. - Vont acheter ce livre : les amateurs de bonne littérature, les voyageurs, les lecteurs épris de la nature, ceux ayant des préoccupations écologistes et tous ceux souhaitant rêver !

11/2010

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Littérature française

Portrait de Balthazar

Dans le Sarajevo déboussolé d'après-siège, un avocat s'occupe d'une peintre locale expatriée à Paris durant la guerre, qui voudrait à la fois récupérer son appartement et publier des souvenirs qu'une soif inextinguible de liberté a rendus sulfureux. Celle-ci, de retour dans sa ville, tombe passionnément amoureuse d'un "Jeune homme" qui lui rappelle le "Portrait de Baldassare Castiglione" de Raphaël, un tableau qui l'a fascinée toute sa vie. Dans sa ville natale qu'elle ne reconnaît plus, "où les habitants ne se différencient plus qu'entre mafieux et non mafieux", elle découvre à travers cette liaison tourmentée la montée du fanatisme religieux, tout en prenant conscience de la vie oisive que mène une certaine classe mondaine dans sa cité d'adoption. Un roman de double exil, où la passion permet de percevoir l'écartèlement de notre époque entre deux conceptions incompatibles du monde, l'une laxiste et l'autre ultrarigide, forcées de vivre côte à côte en se haïssant et se combattant. Tandis que l'on commémore le vingtième anniversaire du siège de Sarajevo, que vient de commencer à La Haye le procès de Ratko Mladic après celui de Radovan Karadzic, qu'est devenue la ville qui a subi durant près de quatre ans " un siège moyenâgeux mené avec les armes contemporaines " ? Il est surprenant de constater que les écrivains de Bosnie-Herzégovine, du moins ceux qui sont présentés aux lecteurs francophones, s'évadent le plus souvent dans le passé fascinant de la ville ou les souvenirs de guerre. Il y a pourtant tellement à dire sur les mutations des mentalités dans la cité où ont si longtemps coexisté en syncrétisme trois religions et trois nationalités, sur les collusions politico-mafieuses et la corruption rampante, sur le chômage endémique et la stagnation économique mais aussi l'espoir d'un renouveau touristique et une efflorescence artistique, sur les tentatives de mainmise de quelques fanatiques religieux sur un islam jusqu'ici moderne et ouvert...

04/2012

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Récits de voyage

Le voyage en Provence. De pétrarque à Giono

La Provence est, avec la Toscane ou la Californie, l'une des régions les plus connues dans le monde. Elle jouit d'un rayonnement particulier, lié au charme de ses paysages comme à l'attrait exercé par un certain mode de vie, fait de plaisirs et de légèreté. Mais, comme toutes les légendes, celle-ci ne va pas sans clichés. Frédéric d'Agay, qui connaît intimement l'âme et l'histoire provençales, en révèle dans cet ouvrage toute l'originalité à travers un périple littéraire personnel dans le sillage des plus grands écrivains français et étrangers. Le premier récit de voyage est, au Moyen Age, celui de l'ascension du mont Ventoux par Pétrarque. Epoque où les pèlerins qui s'apprêtent à embarquer à Marseille pour Rome ou la Terre sainte sont fascinés par la beauté des sites - la fontaine de Vaucluse, le théâtre d'Orange ou les églises d'Avignon. Au XVIIe siècle, Mme de Sévigné vient en Provence voir sa fille, et nombre d'autres beaux esprits parisiens racontent leurs propres séjours dans des lettres teintées d'humour. C'est au siècle suivant que la Provence devient, avec la Suisse et l'Italie, l'un des berceaux du tourisme. Une escale privilégiée sur la route de Florence et de Venise pour Casanova, Jefferson, Arthur Young ou Lady Montagu, suivis cent ans plus tard par Chateaubriand, Van Gogh, Dickens, Nietzsche et Victor Hugo. Autant de visiteurs illustres qui contribuent à la véritable découverte de la Provence. C'est le début de la saison d'hiver dans les cités bientôt mythiques de la non moins mythique Côte d'Azur : Hyères, Saint-Raphaël, Cannes, Nice, Menton. Au XXe siècle, Cocteau, Colette, Morand ou Kessel y ont leur villa, leur hôtel préféré, leur cercle d'amis et de visiteurs. Mais ceux qui évoquent le mieux leur pays sont les écrivains "de l'intérieur". Pagnol, Bosco, Giono célèbrent avec verve, tendresse et poésie sa lumière, ses caractères, son folklore et ses traditions. Tout ce qui fait l'essence véritable de la Provence, ici magnifiquement restitué.

07/2020

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Littérature française

Les raisons de mon crime

Marianne, la narratrice, reçoit le coup de fil de sa cousine Martine, avec qui elle a eu dans son enfance une relation violente et passionnée et qu’elle a complètement perdue de vue. Aussitôt, Marianne éprouve le désir d’écrire un livre sur Martine. Devenue alcoolique, elle vit à Fontainebleau avec un mari lui aussi alcoolique, Lucien. Elle vote pour le Front national, a une fille qu’elle déteste et appelle « la Chiasse ». Martine, plus âgée que Marianne de quelques années, exerçait jadis sur sa cousine une fascination dont elle savait user. Peu à peu, au fil des visites à Fontainebleau, Marianne se sent à nouveau possédée par Martine, qui a accepté l’idée d’un livre sur sa vie mais entend en diriger la rédaction. Elle raconte à Marianne l’histoire de sa grand-mère et surtout de sa mère, Biquette, qui a enterré sept amants… Marianne, à la fois choquée, bouleversée et fascinée par la façon de penser et d’être de Martine et Lucien, se sent irrépressiblement attirée par cette femme qui se livre brutalement à elle et qui la manipule. Elle se met à boire comme eux, résiste difficilement à cette attraction vertigineuse. « Je suis déchirée, Martine me déchire, et elle est forte au point qu’elle me fait douter de qui je suis vraiment. Je n’ai ressenti cet effondrement devant aucun autre être. Ma cousine m’empoisonne, me guette et me surprend. Le même sang coule dans nos veines, le même poison, la même saloperie d’exister. » « Ecrire », explique un jour Marianne à sa fille dans une tentative de définir son travail d’écrivain, « c’est inventer ce qui existe ». Nous sommes, comme souvent chez Nathalie Kuperman, à la lisière entre la fiction et l’autobiographie. Il faut dire que les personnages ici décrits, Martine et sa mère, sont impressionnants de brutalité, presque de sauvagerie, et pourtant touchants par leur franchise, leurs blessures. Un livre fort, qui dérange et intrigue.

01/2012

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Musique, danse

Du mouvement à la danse. Une histoire d'amour avec la Terre

"C'est l'élan qui fait tout", ai-je jadis lancé du haut de mes quatre ans, proclamant une foi qui ne m'a jamais quittée et qui sans doute propulse l'humanité : l'adhésion au mouvement, à la vie. Pourtant la civilisation occidentale a longtemps été fascinée par l'immobilité, que la plupart des Anciens assimilaient à l'éternité. Mais elle s'est lentement laissée gagner par l'émerveillement face à un univers où tout est en mouvement, en perpétuelle auto-organisation. De même, à son échelle, l'individu humain s'auto-construit, stimulé in utero par le mouvement qui, après la naissance, se développe en un langage de gestes et de vocalisations, premiers appels à l'autre, première expression du désir, première expression corporelle. La conscience, dès lors, se développe en se dédoublant. Elle se déploie et s'élève à partir d'elle-même comme une spirale ascendante. Et les partenaires de cette sorte de danse de la conscience sont le mouvement d'autrui, le mouvement des choses, le mouvement du monde. Lorsqu'il joue de cette musicalité mobile pour elle-même, pour le seul bonheur de cultiver ses liens à l'environnement, à l'autre et à lui-même, l'être humain se fait danseur. Il peut alors, par imagination et par identification, épouser tous les modes d'exister de la matière, à travers les règnes, minéral, végétal, animal. Haute école d'empathie et exutoire à la violence, la danse plonge au plus profond des corps et aux tréfonds de la matière. Elle incarne les tragédies et les espoirs de notre temps, de notre Terre tant aimée, mal aimée, malmenée. La joie de danser pousse sur le lourd terreau de l'existence. Sondant la gravité de la vie, elle y puise sa force d'envol, sa jubilation. Jusqu'au grand âge, le corps danseur, forge intime d'espace-temps, entretient sous la braise le foyer de ses flamboyances, qu'un souffle suffit à raviver, à projeter en étincelle d'éternité.

10/2020

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Cinéma

Télévisions

Que reste-t-il de la télévision lorsqu'on l'a quittée après plusieurs années passées à diriger les programmes des cinq chaînes de France Télévisions ? Il reste un récit à base d'anecdotes qui dessinent un monde tantôt familier, tantôt étranger. Un monde qui fabrique des programmes qui nous informent, nous divertissent, ou nous cultivent plus de trois heures et demi par jour. Un monde qui a façonné notre société mais qui semble, aujourd'hui, vaciller et vivre dans la répétition caricaturale de ce qu'il a été. Un grand groupe de télévision, à fortiori publique, est une cour où la violence de la politique s'exerce, parfois, au service du dérisoire. Diriger les programmes de France Télévisions, c'est vivre la charge narcissique du bal des égos, l'intervention désordonnée des politiques, la fragilité des artistes, la folie douce de certains animateurs, les manoeuvres des producteurs, les guerres concurrentielles, la nature éphémère du rôle de dirigeant, la campagne pour la présidence du groupe. Toutes scènes, qui, finalement, contribuent à la construction et la compréhension du système télévisuel. Que reste-t-il de la télévision quand les nouveaux écrans connectés nous amènent ses images à l'endroit et au moment où nous le souhaitons ? Lorsque de grands groupes mondiaux contournent les chaînes pour mieux satisfaire nos nouveaux et compulsifs besoins de programmes ? Quand des adolescents armés d'une simple caméra numérique regroupent des millions de fan pour chacune de leurs vidéos postées sur les réseaux ? Quand les enfants les plus jeunes autrefois fascinés se détournent du poste ? Il reste l'avis de décès, non pas de la télévision, mais de ce qu'elle a été. Au profit d'un monde impossible à délimiter et donc à définir, où l'omniprésence des images animées, curieusement, marque la fin de règne du système télévisuel. Télévisions est un récit personnel qui mêle témoignage et analyse. Raconter la télévision permet de comprendre ce qu'elle n'est plus, et laisse deviner ce qu'elle sera.

10/2016

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Histoire ancienne

La Dame Blanche et l'Atlantide. Ophir et le Grand Zimbabwe - Enquête sur un mythe archéologique

Cette enquête minutieuse, conduite autour d'une image rupestre célèbre, la "Dame Blanche", permet de faire un point sur les présupposés mythiques infusant nombre de recherches scientifiques, particulièrement dans le cas des études d'art rupestre. Elle met aussi en lumière l'existence de surprenantes passerelles entre travaux savants et productions littéraires ou artistiques (romans, films, bandes dessinées, récits d'aventures). En effet, le dépouillement des archives et de la correspondance de l'abbé montrent que le moteur premier des travaux qu'il a réalisés en Afrique australe comme de ceux de son élève Henri Lhote au Tassili était la recherche d'anciennes colonies "blanches" disparues, et qui se seraient établies, dès la préhistoire, au coeur du continent Noir. Tant Breuil que Lhote ont alors retrouvé sur les roches africaines des peintures rupestres qui leur ont paru représenter des "dames blanches" qu'ils ont aussitôt interprétées comme des déesses ou des reines propres aux anciens royaumes dont ils croyaient avoir découvert les vestiges. Ce faisant, ils ressuscitaient et nourrissaient à la fois deux mythes : celui d'une Atlantide saharienne pour Henri Lhote et, pour l'abbé, celui de l'identification des grandes ruines du Zimbabwe à la ville mythique d'Ophir, d'où, selon la Bible, le roi Salomon tirait ses fabuleuses richesses. Avec le recul, nous voyons bien maintenant que leurs théories n'étaient qu'un reflet maladroit des idées de leur temps, particulièrement du contexte colonial au Sahara et de l'apartheid en Afrique du Sud. A leur insu, la production scientifique de ces deux savants avait pour fonction de justifier la présence blanche en Afrique, et elle fut amplement instrumentalisée dans ce sens. Pourtant, des études récentes ont désormais démontré que la "Dame Blanche" qui fascina tant l'abbé Breuil n'était en réalité ni blanche ni même une femme. Une question demeure : si une telle interpénétration de la science et du mythe au service du politique fut possible au milieu du XXe siècle, qu'en est-il de nos jours ?

03/2010

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Histoire de France

Napoléon à Sainte-Hélène

Sur le confiné le plus célèbre du monde, une vue à couper le souffle. L'épopée napoléonienne ne s'est pas terminée à Paris avec l'abdication du 22 juin 1815. Dans un tout autre cadre, un rocher au milieu de l'Atlantique-Sud, et dans un registre intime, celui du confinement de quelques Français dans une demeure humide, elle s'est poursuivie pendant six années, dont Las Cases, dans le Mémorial de Sainte-Hélène, n'a donné qu'un aperçu biaisé sur les premiers mois. Ce ne fut pas une extinction lente et passive. Jusqu'à sa mort le 5 mai 1821, Napoléon mena un combat rude et solitaire contre la fatalité. Jamais, placé dans des circonstances exceptionnelles, il ne renonça à l'espérance et à la gloire, qui l'avaient animé toute sa vie. En dépit de la paranoia de ses geôliers et des petitesses de son entourage, il ne renonça à rien, et suscita aussi des complicités inattendues, au point que sa captivité aurait pu tourner autrement. L'empereur n'aimait pas les histoires écrites d'avance. Sans doute est-ce pour cela aussi qu'il continue de fasciner. A partir de sources ignorées ou inédites, Pierre Branda traite des différents aspects matériels, politiques et moraux, de l'existence de l'illustre exilé et de ce qui s'y rattache. Tous les acteurs du drame, des compagnons les plus proches aux témoins les plus humbles, des gouvernants aux anonymes, prennent consistance et mouvement, à Sainte-Hélène mais aussi à Londres, à Paris, et partout où le sort de Napoléon obsède, inquiète ou apitoie. Toutes les situations, tous les incidents, sont passés au peigne fin et rendus à leur signification véritable. Il en ressort des éclairages insolites, des portraits toujours justes et parfois sévères, des remises en perspective et, au fil de jours parfois interminables, un récit saisissant, comme si le lecteur n'en connaissait pas la fin.

01/2021

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Récits de voyage

Voyages en Inde du Nord de 1973 à 2018. 45 ans d'un pays en pleine évolution

Comment parler de l'Inde en quelques mots ? C'est impossible ! Il y a depuis quelques années un slogan à la mode en Inde : "Incredible India" . Voila les mots justes pour qualifier l'Inde. Oui, l'Inde est vraiment incroyable. Et dans tous les sens du terme. Parfois, elle brille de mille feux, elle nous transporte avec ses palais magnifiques, les couleurs des vêtements des femmes, la musique, la danse, sa culture millénaire et unique. Mais à d'autres moments, elle nous intrigue, nous dérange, elle nous fait peur. Dans quelques années, l'Inde sera le pays le plus peuplé de la terre. Et les défis qu'elle doit relever sont immenses. C'est un monde de contrastes, un patchwork où la grande richesse côtoie l'extrême pauvreté, où les villes nous proposent tour à tour édifices fastueux et bidonvilles. Mais partout, il y a la vie, de la joie, des fêtes, des chants, les jeux des enfants, le courage et l'envie de se battre pour vivre mieux malgré les difficultés et la rudesse des conditions de vie. C'est cela que nous avons voulu montrer dans ce livre-témoignage de nos voyages, rempli de nos souvenirs, de nos impressions de 1973 à 2018, date de notre dernier voyage et de 400 photos choisies parmi les milliers prises sur place. L'Inde pendant ce temps a énormément changé, mais elle semble rester la même, éternelle et immuable, et continue de nous fasciner et de nous étonner. Les auteurs : Mireille et Surender Verma, elle est française, lui est d'origine indienne, né dans le Penjab (Inde du Nord). Mariés depuis 50 ans, retraités, parents et grands-parents, ils vivent en Franche-Comté. Ils ont voyagé de très nombreuses fois en Inde depuis 1973. Ils ont travaillé ensemble sur ce livre : lui est l'auteur des photos, elle a écrit le texte qui comporte des souvenirs et impressions de voyage, des chapitres informatifs et en deuxième partie, la présentation en textes et photos des régions visitées.

10/2019

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Tourisme étranger

Piste del Marocco volume 11. Il djebel sagho

Il Jebel Sagho è il prolungamento orientale dell'Anti-Atlante, una montagna vulcanica con mamelloni granitici, organi basaltici, caos di scisti neri, arenarie rosa... alle porte del Sahara. A perdita d'occhio, grandi spazi selvaggi e aridi. Una terra desolata fatta per il DPM solitario. E per mille miglia intorno, il silenzio è l'unico compagno. Pienezza assoluta e voglia di scendere in pista. Dalle distese piatte alle dolci colline, dai rilievi aguzzi ai canyon scoscesi : una natura pura e originale. Il carattere è forte, rustico, ma il cuore è tenero. I colori sono tenui e delicati. Ocra, rosa, marrone, viola, la cartella colori si estende in una gradazione di pastelli scintillanti, talvolta accompagnati da un calore travolgente. Eldorado nel cuore del deserto, rare sono le oasi ; modeste macchie verdi nell'infinitamente grande, sono il ricordo che siamo in terra africana. Il fascino selvaggio del Sagho è dovuto alla sua eccezionale geologia : alte scogliere e picchi scoscesi, scarpate tabulari e profondi canyon in mezzo ai quali circolano carovane di cammelli e muli. Quando si arriva su questi immensi altopiani, l'orizzonte lunare è così vasto che viene voglia di andare dappertutto in una volta sola per vedere se altrove è davvero così bello ! Il Sagho sorprende anche per la ricchezza delle sue luci : limpide come quelle del vicino Sahara, o talvolta in mezza tonalità, come nella vicina valle del Dades. Il Sagho è anche il Marocco degli ultimi nomadi berberi, discendenti degli antichi signori Aït Atta. In autunno, dopo aver lasciato le nevi dell'Alto Atlante, montano le loro tende di lana scura sulle pendici del jebel fino alla primavera. Non sanno né leggere né scrivere, ma sono sicuri della loro strada attraverso le montagne dell'Atlante e il deserto marocchino. Nel Sagho hanno costruito case di pietra grezza, scavato pozzi, piantato mandorli, coltivato grano, orzo e vari ortaggi. Altri costruirono mandrie di capre e pecore e carovane di cammelli. Oggi sono per lo più sedentari, seminomadi o nomadi...

08/2022

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Théâtre

Michel Bouquet raconte Molière

Depuis qu'il apparut dans Tartuffe en 1944, sous l'Occupation, Michel Bouquet n'a jamais quitté le répertoire de Molière tout au long de sa longue carrière, puisqu'il remontera sur scène le 15 septembre prochain, à 92 ans, dans Tartuffe de nouveau, au théâtre de la Porte-Saint-Martin. Soixante-treize ans de compagnonnage durant lesquels il incarna de manière inoubliable les grands rôles comme Harpagon (L'Avare) ou Argan (Le Malade imaginaire). Dans cet ouvrage, Michel Bouquet a souhaité raconter sa vie avec Molière et exposer sa vision très personnelle des personnages. Il rend aussi hommage à Jean-Baptiste Poquelin dont il raconte son stupéfiant parcours : son apprentissage ; son rôle de chef de troupe ; ses rapports avec Louis XIV ; ses combats face aux nombreux ennemis et détracteurs ; sa vie intime notamment son mariage avec Armande Béjart, de 20 ans sa cadette, qui lui valut bien des tourments ; sa puissance de travail qui fit surgir, au milieu d'innombrables soucis humains, financiers et matériels, une succession de chefs-d'oeuvre qui font de lui un des plus grands sinon le plus grand écrivains de notre langue. L'oeuvre de Molière n'a jamais cessé de fasciner Michel Bouquet. Ce comédien, connu pour sa familiarité avec les textes qu'il travaille sans répit, les relisant des centaines de fois avant de monter sur scène, s'interroge ici sur ce qui fait le génie de Molière qu'il qualifie d' " humain parfait ". Il raconte la grandeur de cet esprit qui dénonça les hypocrisies de son époque, les préciosités et snobismes, les imposteurs, défendit la cause des femmes et leur éducation, appela à la réhabilitation de l'amour dans les milieux bourgeois étriqués et calculateurs... Et puis il exalte le génie comique, fait d'esprit et d'humour, de celui pour qui "la grande règle de toutes les règles est de plaire". Mission accomplie pour Michel Bouquet avec ce livre plein d'une admiration contagieuse, porté par un esprit d'une merveilleuse jeunesse.

09/2017