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Monsieur Naughty

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Littérature française (poches)

Le médecin de campagne. suivi de La confession inédite

" Monsieur, quand je vins m'établir ici, je trouvais dans cette partie du canton une douzaine de crétins, dit le médecin en se retournant pour montrer à l'officier les maisons ruinées. La situation de ce hameau dans un fond sans courant d'air, près du torrent dont l'eau provient des neiges fondues, qui privé des bienfaits du soleil, n'éclaire que le sommet de la montagne, tout y favorise la propagation de cette affreuse maladie. Les lois ne défendent pas l'accouplement de ces malheureux, protégés ici par une superstition dont la puissance m'était inconnue, que j'ai d'abord condamnée, puis admirée. Le crétinisme se serait donc étendu depuis cet endroit jusqu'à la vallée. N'était-ce pas rendre un grand service au pays que d'arrêter cette contagion physique et intellectuelle ? Malgré son urgence, ce bienfait pouvait coûter la vie à celui qui entreprendrait de l'opérer. Ici, comme dans les autres sphères sociales, pour accomplir le bien il fallait froisser, non pas des intérêts, mais, chose plus dangereuse à manier, des idées religieuses converties en superstition, la forme la plus indestructible des idées humaines. Je ne m'effrayai de rien. " Mais ce roman de 1833 n'est pas simplement le récit d'un homme qui consacre sa vie au bonheur d'un village, un rénovateur qui donne à Balzac l'occasion d'analyser le développement rural et d'inscrire en son livre une certaine utopie. Le Médecin de campagne est aussi une histoire privée, celle précisément du docteur Benassis, prise entre un début malheureux et une fin prématurée.

05/1999

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Critique littéraire

Correspondance 1920-1957

"Deux amis racontent ce qui les a intrigués, ou amusés, soulignent le détail qui a frappé leur curiosité toujours en éveil". Comme l'écrit Jean-Philippe Segonds : "Ils ne livrent qu'une part d'eux-mêmes, mais combien attachante, toute de spontanéité et de gentillesse. Dans ce plaisir d'écrire, les mots courent librement avec, çà et là, quelque négligence mais, plus d'une fois, un tour admirable, un rare bonheur dans l'expression". Jean-Philippe Segonds a travaillé pendant des années à la mise au point de ce volume, relayé à sa mort par Marc Kopylov. Au fil de trois cent dix lettres, nous voyons naître une amitié entre deux grandes figures de la littérature française. "Peut-on imaginer deux êtres aussi différents de caractère et même parfois de goût ? " demande Michel Déon dans sa préface. "L'un, Paulhan, est bref, il dit tout en trois lignes, se dissimule sous deux lettres, J. P. ou un pseudonyme, ses fonctions l'obligeant, il sait rester ouvert à l'autre, se montre conciliant ou émet des doutes quand il ne se retranche pas derrière les décisions de Gaston Gallimard, l'éditeur parfait. L'autre est un grand bourgeois de province, jamais plus heureux que dans sa propriété de Valbois, impératif malgré son extrême politesse. Trois ans durant, ils se donnent du "monsieur" avant de passer au peu compromettant "cher ami". Paulhan s'amuse, ironise, mais avec délicatesse. Pour la connaissance de l'élaboration de cette oeuvre et de l'immense générosité littéraire de Larbaud, il ne saurait y avoir de plus heureux retour en arrière que cette édition".

12/2010

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Littérature française

La petite fille sur la banquise

" J'ai neuf ans. Un dimanche de mai, je rentre seule de la fête de l'école, un monsieur me suit. Un jour blanc. Après, la confusion. Année après année, avancer dans la nuit. Quand on n'a pas les mots, on se tait, on s'enferme, on s'éteint, alors les mots, je les ai cherchés. Longtemps. Et de mots en mots, je me suis mise à écrire. Je suis partie du dimanche de mai et j'ai traversé mon passé, j'ai confronté les faits, et phrase après phrase, j'ai épuisé la violence à force de la nommer, de la délimiter, de la donner à voir et à comprendre. Page après page, je suis revenue à la vie. " Quand ses parents la trouvent en pleurs, mutique, Adélaïde ignore ce qui lui est arrivé. Ils l'emmènent au commissariat. Elle grandit sans rien laisser paraître, adolescente puis jeune femme enjouée. Des années de souffrance, de solitude, de combat. Vingt ans après, elle reçoit un appel de la brigade des mineurs. Une enquêtrice a rouvert l'affaire dite de l'électricien, classée, et l'ADN désigne un cambrioleur bien connu des services de police. On lui attribue 72 victimes mineures de 1983 à 2003, plus les centaines de petites filles qui n'ont pas pu déposer plainte. Au printemps 2016, au Palais de justice de Paris, au côté de 18 autres femmes, Adélaïde affronte le violeur en série qui a détruit sa vie. Avec une distance, une maturité et une finesse d'écriture saisissantes, Adélaïde Bon retrace un parcours terrifiant, et pourtant trop commun. Une lecture cruciale.

03/2018

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Droit

La modernisation de la justice au Sénégal. Vers la recherche de la performance

Ce livre porte sur les enjeux de la modernisation de la justice car le Sénégal, après avoir mis en place un système original d'unité de juridiction à dualité de contentieux en 1960, a procédé à des réformes majeures de son organisation judiciaire en 1984, en 1992, en 2008 et enfin en 2014. Entre-temps, le pays a signé le traité de Port-Louis instituant l'OHADA qui a mis en place une Cour commune de justice et d'arbitrage, une école de la magistrature et pris dix actes uniformes qui régissent le droit des affaires dans les 17 Etats parties. Le pays a également été le premier signataire du traité de Rome instituant la CPI et après avoir reçu mandat de l'Union africaine de juger l'ancien président tchadien monsieur Hussein Habré, a créé les chambres africaines extraordinaires dans son dispositif institutionnel. Le Sénégal avait amorcé également un vaste programme de modernisation de la justice dénommé programme sectoriel justice avec comme objectifs spécifiques d'accroître l'accessibilité de la justice, son efficacité et d'améliorer son cadre institutionnel. La mise en oeuvre de toutes ces réformes a certes donné, des résultats significatifs mais des contraintes majeures demeurent. Ce livre a donc pour vocation de présenter un système judiciaire qui s'est complexifié au fil de ses réformes, ambitionne de se hisser à des normes de standard international d'où la nécessité de changer de paradigmes pour atteindre les performances qui donnent satisfaction aux justiciables, aux citoyens et aux investisseurs. Dans ce sillage, la médiation et la conciliation sont inscrites au coeur du nouveau dispositif.

03/2019

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Littérature étrangère

La vie commence vendredi

Vendredi 19 décembre 1897 : on retrouve un homme évanoui dans la neige, dans une forêt aux environs de Bucarest. Il est habillé bizarrement, ne porte pas la barbe, s'exprime d'une drôle de façon ; lui-même reconnaît ce monde tout en se sentant étranger. Tout Bucarest est en ébullition : est-ce Jack l'Eventreur, à la Une de tous les journaux, un voleur d'icônes, un Martien, un vrai faussaire ou un faux journaliste ? Monsieur Boerescu, chef de la police, est sur le coup. Pour le tenir à l'oeil, il fait engager l'inconnu au journal Universul, où Dan Cretu (tel est son nom) se révèle décidément compétent. Le talent de la narratrice nous entraîne dans le siècle de la joie de vivre, où l'on croyait aux progrès de la science et à l'avenir. Grâce à Ioana Pârvulescu, nous entrons tout naturellement dans l'intimité des personnages : le bon Dr Margulis, qui reçoit gratuitement les plus démunis dans son cabinet derrière le Théâtre National ; sa fille Iulia, plongée dans la lecture de Vanity Fair, avide de vivre et d'aimer, qui se livre dans son journal intime ; Nicu, ami dévoué du jeune fils Jacques Margulis, commissionnaire pour le journal Universul, Gavroche roumain connaissant comme sa poche les rues cossues comme les faubourgs populaires de Bucarest. Nous visitons aussi les bureaux des grands journaux, bruissant des échos du monde d'alors, avec ses scandales et ses affaires : le milieu où évoluera notre journaliste tombé du ciel, avant d'être adopté par la crème de Bucarest. Historique, fantastique, policier, sentimental, l'auteur tire habilement tous ces fils, nous offrant un roman pétillant et enlevé.

05/2016

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Policiers

V.I.T.R.I.O.L

Guidé par le testament d'un obscur moine alchimiste, le désormais célèbre – mais toujours aussi caustique – docteur Marcel Fortesse se lance dans une chasse au trésor improbable. L'objet de toutes les convoitises ? Rien de moins que la fortune de l'armée huguenote qu'Henri IV se fit dérober lors de son séjour à Mantes-la-Jolie. Dieu avait à l'évidence choisi de favoriser les desseins de Philopétres : en ce mois de juin 1593, il régnait sur le Mantois une canicule de métal en fusion depuis trois semaines. Les puits étant à sec, les habitants de Mantes-la-Jolie en étaient réduits à boire l'eau de la Seine. Les cas de dysenterie se multipliaient et la mortalité croissait rapidement, surtout parmi les enfants. Le jus de la vigne –?boisson « saine » – était devenu une denrée rare. Le petit moine, qui avait acheté au printemps un tonneau de vin rouge des coteaux de Limay, aurait pu le revendre au décuple de son prix. Mais il y avait mis à macérer la mixture sédative tirée de son livre de magie noire. Les soldats gardant le trésor du roi accueillirent le fût de vin avec des cris de joie. Le portefaix chargé de la commission avait été choisi par le nain car il était presque aveugle. Il raconta aux soudards qu'un grand et noble monsieur l'avait mandé pour les abreuver à la santé du roi Henri de Navarre. Philopétres s'était posté dans la pénombre grandissante en haut de l'escalier conduisant aux geôles pour suivre les évènements.Une demi-heure plus tard, le tumulte de la fête s'était changé en silence de cimetière.

02/2015

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Interprètes classiques

Le piano est mon orchestre

L'un des derniers grands chefs d'orchestre de music-hall, Pierre Porte raconte un demi-siècle sous les feux de la rampe qui l'a vu travailler aux côtés d'Ella Fitzgerald, Sammy Davis Jr, Charles Aznavour, Johnny Hallyday, Jean-Jacques Goldman... Au fil d'anecdotes, il fait ainsi revivre les figures légendaires dont il a magnifié le talent. Témoin des grandes heures du music-hall L'un des derniers grands chefs d'orchestre de music-hall, Pierre Porte s'inscrit dans la lignée des Ray Ventura, Jacques Hélian, Franck Pourcel, Raymond Legrand, Caravelli... Il a composé la musique des shows de Gilbert et Maritie Carpentier, celle des " Bon dimanche " de Jacques Martin dans les années 1970, publiant plus de trente albums et CD, quelque vingt bandes originales de téléfilms et de films (dont celle de Monsieur Klein, de Joseph Losey, Bleu comme l'enfer d'Yves Boisset, Van Loc, flic de Marseille, série TV). Il a signé des musiques pour Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Marie Laforêt, Dalida, donné des concerts à l'Olympia et au théâtre des Champs-Elysées, effectué des tournées triomphales au Japon. On lui doit les musiques de trois revues des Folies-Bergère et des deux dernières du Moulin Rouge, Formidable et Féérie, encore à l'affiche du célèbre cabaret. Généreux et passionné, Pierre Porte a croqué la vie comme les notes de musique. Cet épicurien, qui aime autant son piano que la bonne chère et les grands vins, évoque son parcours de chef d'orchestre et, au fil d'anecdotes, fait revivre les artistes avec qui il travaillé : Ella Fitzgerald, Sammy Davis Jr, Thierry Le Luron, Dalida, Charles Aznavour, Johnny Hallyday...

03/2023

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Fantastique

Château hanté

Le docteur B. se rend au château de Sirvoise, appelé par le duc de Castièvre qui lui demande de lui consacrer du temps pour lui prodiguer soins et attention. A son arrivée, il se rend compte en effet que le duc n'est pas dans son état habituel. Celui-ci lui avoue qu'il a acheté le château pour une bouchée de pain, sous prétexte qu'il était hanté, mais depuis, les gens l'accusent d'avoir monté cette fable. Pour dérider le duc, notre docteur lui propose d'organiser un bal costumé au château. Durant le bal, notre duc déguisé en Charles Quint harangue la statue équestre de François Ier qui s'anime. Mais, est-ce bien monsieur de Rocroy, le fiancé de la soeur de la duchesse de Castièvres, qui est dans l'armure ? Maurice RENARD use d'une prose élégante pour nous plonger tout de suite dans une histoire d'armures et de fantômes au coeur du château de Sirvoise. C'est fulgurant, maîtrisé, bâti autour d'un vocabulaire riche et recherché, toujours précis et difficile de ne pas se laisser emporter par l'histoire. Ce que j'ai du mal à comprendre concernant Maurice Renard, c'est qu'il s'agit là d'un auteur majeur de la SF et qu'il est quasiment tombé dans l'oubli. Ces histoires sont universelles, toujours d'actualité et il a eu le grand mérite de bâtir ses énigmes autour d'un vrai travail d'écrivain. Quand on voit l'indigence littéraire de la plupart des auteurs actuels du genre, on ne peut que se replonger avec délice dans les pages truculentes de Maurice Renard.

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Littérature française

Les risées du lac

Emmanuelle Grangé décrit avec une grande justesse la violence ordinaire faite aux femmes. Il se dégage de ce roman une atmosphère toute chabrolienne. Les conventions bourgeoises, une famille parfaite, et ce sentiment d'étrangeté qui nous prend et ne nous lâche plus. Qu'y a-t-il sous la surface si lisse du lac ? Au bord d'un lac, une maison. Dans cette maison, une famille et un vieux monsieur venu d'Algérie qui s'occupe du jardin. Une situation confortable que les écarts des uns et des autres ne semblent pas troubler. On ferme les yeux sur les trahisons, on soupire beaucoup, on parle peu. On vieillit ensemble, vaille que vaille, on consent au vaudeville jusqu'à la rencontre improbable de l'épouse et la maîtresse. Tout change alors. Les lignes bougent lentement. Une amitié étrange est à l'oeuvre. Les deux femmes peu à peu s'apprivoisent. Elles sont très différentes. L'homme qu'elles partageaient, et qui les séparait, devient leur ennemi commun. Elles se voient, passent des moments ensemble, parlent de tout sauf du désamour, de la solitude, de la violence qui monte et qui leur fait peur. Elles attendent, chacune à sa manière, un dénouement comme une délivrance. Mais qui peut dire d'où elle viendra ? Dans ce troisième roman, Emmanuelle Grangé confirme son talent d'écriture. Elle décrit avec une grande justesse la violence ordinaire faite aux femmes. Il se dégage de ce roman une atmosphère toute chabrolienne. Les conventions bourgeoises, une famille parfaite, et ce sentiment d'étrangeté qui nous prend et ne nous lâche plus. Qu'y a-t-il sous la surface si lisse du lac ?

04/2021

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Littérature érotique et sentim

Everyday Heroes Tome 3 : Cockpit. Prendre des risques

Quand l'amour surgit alors qu'on s'y attend le moins... Toute cette histoire de concours était censée se dérouler simplement. Je sais. Même si je me suis plantée. Dans les grandes largeurs. Certes, c'était mon idée, de lancer le concours du "Papa le plus sexy", pour regagner la confiance de mon patron, sauver l'un de nos magazines en ligne et, au bout du compte, obtenir le boulot de mes rêves. Mais comment deviner que le concurrent numéro dix serait Grayson Malone, le terriblement sexy (ai-je besoin de le préciser ? ) Monsieur Compliqué en personne. Parce que hélas, Grayson me connaît. Ou du moins il m'a connue lorsque nous étions jeunes. Je lui rappelle son passé. Et aussi la femme qui lui a brisé le coeur, qui l'a endurci et qui l'a quitté, le laissant élever seul le petit garçon le plus adorable que j'aie jamais vu. Pas question pourtant d'entamer une relation. Et puis, les papas célibataires qui trimbalent des valises, ce n'est pas du tout mon truc. Même ceux qui ont des abdos d'enfer et un sourire ravageur. Et maintenant que le concours touche à sa fin, nous allons devoir décider si les six mois qui viennent de s'écouler, c'était juste pour s'amuser, ou si ce que nous avons créé vaut la peine de tout risquer ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? Chaque roman de la trilogie EVERYDAY HEROES (CUFFED #1, COMBUST #2, COCKPIT #3) de K. Bromberg, auteure de la série culte DRIVEN, best-seller du New York Times, peut se lire indépendamment des autres titres.

05/2020

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Littérature française

Le Fils du forçat. Un roman d'Alexandre Dumas

Monsieur Coumbes, portefaix à Marseille, n'a que deux passions dans la vie : son cabanon de Montredon, entouré d'un coin de jardin où le mistral ne laisse rien pousser, et la pêche aux poissons de roche pour la bouillabaisse. Un soir, il entend des hurlements dans l'appartement audessus du sien. M. Coumbes est égoïste et insensible mais pas assez pour laisser se commettre un assassinat. Il intervient et empêche Pierre Manas de pendre sa femme Millette. Manas est envoyé au Bagne et Millette entre au service de M. Coumbes qui accepte de s'occuper également de son fils Marius. Les années passent. M. Coumbes et Millette vivent dans le cabanon. Marius grandit sans connaître le nom de son père. Il est beau, fier et noble, mais M. Coumbes ne l'aime pas, il le trouve trop beau pour ne pas être vil et intéressé. Un jour M. Riouffe, riche négociant marseillais, vient bâtir un chalet à côté de la maison de M. Coumbes dont la vie devient un enfer. Il ne peut supporter l'exubérance de son voisin qui a l'audace de se moquer de son cabanon. Et surtout, il enrage de voir la luxuriance du jardin attenant au chalet. Fou d'Haine, il exige de Marius qu'il aille provoquer M. Riouffe. Marius part pour Marseille où il est reçu par Madeleine, la soeur de M. Riouffe, dont il tombe amoureux. Il accepte un arrangement à l'amiable. Hors de lui, M. Coumbes accuse Marius de lâcheté... Une histoire d'amour, d'Haine et de vengeance, qui, sans être une des meilleures de Dumas, se laisse lire avec plaisir.

01/2023

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Littérature française

La comédie humaine. Pierrette

" En octobre 1827, à l'aube, un jeune homme âgé d'environ seize ans et dont la mise annonçait ce que la phraséologie moderne appelle si insolemment un prolétaire, s'arrêta sur une petite place qui se trouve dans le bas Provins. A cette heure, il put examiner sans être observé les différentes maisons situées sur cette place qui forme un carré long. Les moulins assis sur les rivières de Provins allaient déjà. Leur bruit répété par les échos de la haute ville, en harmonie avec l'air vif, avec les pimpantes clartés du matin, accusait la profondeur du silence qui permettait d'entendre les fer- railles d'une diligence, à une lieue, sur la grande route. Les deux plus longues lignes de maisons séparées par un couvert de tilleuls offrent des constructions naïves où se révèle l'existence paisible et définie des bourgeois. En cet endroit, nulle trace de commerce. A peine y voyait-on alors les luxueuses portes cochères des gens riches ! s'il y en avait, elles tournaient rarement sur leurs gonds, excepté celle de monsieur Martener, un médecin obligé d'avoir son cabriolet et de s'en servir. Quelques façades étaient ornées d'un cordon de vigne, d'autres de rosiers à haute tige qui montaient jusqu'au premier étage où leurs fleurs parfumaient les croisées de leurs grosses touffes clairsemées. Un bout de cette place arrive presque à la grande rue de la basse ville. L'autre bout est barré par une rue parallèle à cette grande rue et dont les jardins s'étendent sur une des deux rivières qui arrosent la vallée de Provins... ".

02/2023

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Littérature française

CHÂTEAU HANTÉ

" Le docteur B. se rend au château de Sirvoise, appelé par le duc de Castièvre qui lui demande de lui consacrer du temps pour lui prodiguer soins et attention. A son arrivée, il se rend compte en effet que le duc n'est pas dans son état habituel. Celui-ci lui avoue qu'il a acheté le château pour une bouchée de pain, sous prétexte qu'il était hanté, mais depuis, les gens l'accusent d'avoir monté cette fable. Pour dérider le duc, notre docteur lui propose d'organiser un bal costumé au château. Durant le bal, notre duc déguisé en Charles Quint harangue la statue équestre de François Ier qui s'anime. Mais, est-ce bien monsieur de Rocroy, le fiancé de la soeur de la duchesse de Castièvres, qui est dans l'armure ? Maurice RENARD use d'une prose élégante pour nous plonger tout de suite dans une histoire d'armures et de fantômes au coeur du château de Sirvoise. C'est fulgurant, maîtrisé, bâti autour d'un vocabulaire riche et recherché, toujours précis et difficile de ne pas se laisser emporter par l'histoire. Ce que j'ai du mal à comprendre concernant Maurice Renard, c'est qu'il s'agit là d'un auteur majeur de la SF et qu'il est quasiment tombé dans l'oubli. Ces histoires sont universelles, toujours d'actualité et il a eu le grand mérite de bâtir ses énigmes autour d'un vrai travail d'écrivain. Quand on voit l'indigence littéraire de la plupart des auteurs actuels du genre, on ne peut que se replonger avec délice dans les pages truculentes de Maurice Renard".

07/2023

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Actualité et médias

Dans les cuisines de la République. Enquête sur les tables du pouvoir

Puisque la table est au centre du pouvoir, les petits plats des édiles révèlent à coup sûr les différentes facettes de notre monde politique. Les élus de droite ou de gauche partagent le même poivre, le même sel, et les mêmes idées. François Hollande embrasse Jacques Chirac qu'il croise dans un restaurant hors de prix situé près de l'Élysée. Olivier Besancenot, Dominique de Villepin et Martine Aubry goûtent aux mêmes raffinements italiens à Saint-Germain-des-Prés. A chacun ses caprices. Nicolas Sarkozy exige ses truffes, en macaronis, en soupe ou en sandwich. Xavier Bertrand se dit prêt à se prostituer pour un cassoulet. Malheureusement, l'intérêt des politiques pour leurs plaisirs de bouche ne se traduit pas par une réflexion plus générale sur l'alimentation des Français, massivement industrialisée et standardisée. Nos concitoyens rêvent de bio, mais Christian Jacob, le Monsieur Environnement de l'UMP, l'estime "dangereux". Le couscous s'impose comme le deuxième plat préféré des Français, mais, jugé trop éloigné de notre culture, il ne sera jamais servi dans les palais de la République. Une fracture alimentaire voit le jour. La gastronomie, cet "art du ventre" reste pour les politiques un plaisir égoïste et un marqueur social. Elle s'imposerait pourtant comme un fil conducteur idéal pour qui souhaiterait agir durablement sur le renouveau de l'agriculture, la santé publique, l'environnement et l'économie. Pendant plus d'un an, Pascale Tournier et Stéphane Reynaud ont partagé la table des politiques, recueilli les témoignages de Christine Lagarde, Anne Hidalgo, Jack Lang, Roselyne Bachelot, Dominique Voynet, Jean-Louis Debré, Bruno Lemaire, et de dizaines d'autres parlementaires et grands chefs.

11/2010

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Divers

Gaspard et la marmite magique

A quoi sert une marmite de compote magique à notre époque ? Un jour, Gaspard croise le chemin d'un vieux magicien un peu désemparé. Le vieil homme lui fait don d'une marmite un peu spéciale. Une marmite... de compote magique ! Cette vieille casserole transformée en arme aussi improbable que redoutable va donner une idée au petit garçon : devenir un super-héros et sauver l'Humanité ! Entouré de sa bande de copains qui se sont inventés de sacrés déguisements pour l'occasion, Gaspard doit cependant se rendre à l'évidence. Il n'y a aucun crime à combattre dans leur petit village de 328 habitants... Peut-être qu'à "Nouillorque" , il y aurait de quoi faire ! Pourtant, la terre va bientôt se mettre à trembler... est-ce un séisme, les activités de la mine qui reprennent ou une chose monstrueuse tapie là sous la terre ? Nos trois amis vont découvrir un secret bien caché sous la surface depuis des années, un secret qui dépasse largement leur imagination et qui serait lié au vieil homme triste... D'ailleurs ce monsieur a-t-il toujours été triste ? Quelle est son histoire et pourquoi cette marmite s'est-elle retrouvée entre les mains de Gaspard ? Après R. U. R et le soulèvement des robots, la jeune prodige tchèque Katerina Cupová revisite, avec beaucoup de fantaisie, un conte traditionnel en bande dessinée de super-héros rural et loufoque ! Avec son inventivité narrative et son style graphique coloré, l'autrice nous offre un album drôle et décalé, qui reste un régal tout public, que l'on aime ou non la compote.

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Littérature française

Histoire de la grandeur et de la decadence de cesar birotteau. Scenes de la vie parisienne

" Durant les nuits d'hiver, le bruit ne cesse dans la rue Saint-Honoré que pendant un instant ; les maraîchers y continuent, en allant à la Halle, le mouvement qu'ont fait les voitures qui reviennent du spectacle ou du bal. Au milieu de ce point d'orgue qui, dans la grande symphonie du tapage parisien, se rencontre vers une heure du matin, la femme de monsieur César Birotteau, marchand parfumeur établi près de la place Vendôme, fut réveillée en sursaut par un épouvantable rêve. La parfumeuse s'était vue double, elle s'était apparu à elle-même en haillons, tournant d'une main sèche et ridée le bec de canne de sa propre boutique, où elle se trouvait à la fois et sur le seuil de la porte et sur son fauteuil dans le comptoir ; elle se demandait l'aumône, elle s'entendait parler à la porte et au comptoir. Elle voulut saisir son mari et posa la main sur une place froide. Sa peur devint alors tellement intense qu'elle ne put remuer son cou qui se pétrifia : les parois de son gosier se collèrent, la voix lui manqua ; elle resta clouée sur son séant, les yeux agrandis et fixes, les cheveux douloureusement affectés, les oreilles pleines de sons étranges, le coeur contracté mais palpitant, enfin tout à la fois en sueur et glacée au milieu d'une alcôve dont les deux battants étaient ouverts. La peur est un sentiment morbifique à demi, qui presse si violemment la machine humaine que les facultés y sont soudaine- ment portées soit au plus haut degré de leur puissance, soit au dernier de la désorganisation... . ".

02/2023

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Littérature française

La Sarcelle bleue

"C'était l'heure où, sur toute la surface de la France, le fonctionnaire s'évanouit, et l'homme s'épanouit. Le déclin du soleil brise des milliers de chaîne% qui se renouent au matin. Le conservateur du musée se retira dans un coin de la salle, pour changer sa veste de travail contre une redingote noire qui dessinait son torse maigre, se coiffa d'un chapeau de paille à bords plat% et prit une canne de buis à gros noeuds. Pendant ces préparatifs, Claude s'était approché de l'aquarelle pendue près de la fenêtre. elle représentait, à demi caché dans les roseaux d'un étang, un chasseur qui rabattait son arme après avoir tiré. le canon fumait encore. un oiseau fuyait, déjà très loin, rasant la nappe daire de l'eau. _ Tiens ! dit Claude, quel est cet oiseau bleu que le chasseur vient de manquer ? M. Maldonne se détourna vivement, sans prendre le temps de passer la dernière manche de sa redingote. _ Bah ! répondit-il, peu importe ! des oiseaux bleus, il yen a de beaucoup d'espèce% des perruche% par exemple, des colibris... _ Ce n'en est pas un, assurément. on dirait plutôt un canard ? Ne trouvez-vous pas ? _ Venez, monsieur ! dit M. Maldonne en s'avançant et, légèrement embarrassé : la peinture ne doit pas avoir grand intérêt pour vous, c'est un souvenir, un cadeau d'ami... venez. Claude jeta un dernier coup d'oeil sur le chasseur malheureux, qui lui parut, en ce moment, ressembler au conservateur du musée, et, traversant le laboratoire, descendit l'escalier " René Bazin, dans La tutelle bleue.

01/2024

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Littérature française

Papi Mariole [EDITION EN GROS CARACTERES

" Benoit Philippon excelle dans le comique de situation, alternant scènes renversantes et répliques percutantes. En tout point réjouissant". Le Parisien WE "Accrochez-vous à vos bretelles, ça va valser". "Bon sang de bon soir, mais qu'est-ce que je fous là ? " A l'entrée du périph, un vieux monsieur, peignoir en velours et chaussons en peluche effilochés, se répète inlassablement cette question. Echappé de son Ehpad, Mariole, tueur à gages, ne se souvient plus de rien, sauf d'une chose : il lui reste une mission à accomplir. Seul problème, il ne sait plus laquelle. Mathilde, elle, se bourre d'anxiolytiques pour oublier. Victime de revenge porn, jetée en pâture sur les réseaux sociaux, elle se dit que le plus simple est peut-être d'en finir... à moins de faire équipe avec le vieil amnésique venu à sa rescousse : en l'aidant à retrouver la mémoire, Mathilde pourrait se payer une revanche en or. Après le succès de Mamie Luger, Benoît Philippon nous embarque dans un trip fantasque, drôle et bouillonnant. Célia (L'ombre du vent, Niort) : "Je l'aime, je l'aime, je l'aime. C'est touchant, c'est drôle, ça balance. J'ai ri aux punchlines (...) Je me mets à pleurer en disant que je peux pas les laisser (...)". Aurèle (Médiathèque de l'Astrolabe, Figeac) : "Quelle prouesse d'écrire un livre qui explose dans tous les sens, qui soit fin, qui évoque des sujets graves et qui fasse rire, qui donne envie de mordre sans être méchant, qui soit loufoque tout en étant tendre". Céline (Cultura Niort) : "Jubilatoire. Un roman noir, lumineux, féministe, engagé, drôle et émouvant. Des personnages inoubliales".

04/2024

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Biographies

A la recherche de Céleste Albaret. L’enquête inédite sur la captive de Marcel Proust

Longtemps encore, le nom de Céleste Albaret sera associé à celui de Marcel Proust, qui la nommait "mon amie de toujours" et lui avait déclaré : "Sans vous, je ne pourrais plus écrire". Entrée à son service en août 1914, elle y restera jusqu'au dernier souffle de l'écrivain. Si la légende dorée de "la servante au grand coeur" est bien connue, l'histoire de la véritable Céleste, muse et inspiratrice, demeurait inédite. Le hasard - ou est-ce la providence ? - a décidé de la rencontre improbable entre cette belle jeune femme tout juste arrivée de sa Lozère natale et "Monsieur Proust" . Entre eux, le coup de foudre est immédiat, la fascination réciproque . Plus rien ne pourra les séparer : Céleste sera de tous ses jours et ses nuits, de tous ses secrets ou presque... En 1922, la mort de Marcel la laisse comme apatride, étrangère parmi les siens, incapable de s'adapter à la vie ordinaire. Elle deviendra la témoignante, incarnation de l'écrivain dès les années 50 pour tous les aficionados. S'appuyant sur des archives originales et sur l'abondante correspondance proustienne, Laure Hillerin a mené une enquête rigoureuse et fouillée. Pas à pas, elle fait revivre l'héroïne, vive, nature, dont le quotidien avec Proust sera l'un des temps forts du récit ; la biographe bouscule les stéréotypes pour dessiner le portrait d'une femme étonnante, un portrait d'autant plus nécessaire qu'il participe d'une extraordinaire aventure humaine : l'écriture de la Recherche, oeuvre majeure du XX ? siècle. Après la comtesse Greffulhe, l'ombre des Guermantes, voici, enfin retrouvée, Céleste "Albaretine" ...

02/2024

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Histoire et Philosophiesophie

Botaniste

C'est un bâtiment austère, à l'arrière du Jardin des Plantes de Paris, qui recèle secrets et merveilles : huit millions de plantes séchées, trois cent cinquante ans de cueillette et pressage, fruits d'une course folle nourrie par l'appétit des explorateurs et conquérants lancés à corps perdus, dans le défrichage d'une nature vaste, alors riche et méconnue. Bienvenue dans le plus grand herbier du monde - où tout bruisse, vit, témoigne... Où l'on apprendra que les plantes prennent leur temps et exigent attention. Marc Jeanson le sait, qui dans l'enfance se passionnait pour les animaux, jusqu'à ce qu'une bouture, oubliée sur un coin de fenêtre, ne germe à son insu... Quelques années plus tard, un voyage au Sénégal où il découvre la splendeur des palmiers, vient conforter sa vocation. Etre botaniste, c'est aimer le terrain, la boue, les nuages. Et l'inconnu : ceux qui ont donné leur nom aux plantes, les ont découvertes et classifiées, et ont élevé au rang de science le plaisir du vagabondage... au péril de leur vie, parfois. C'est à ces inventeurs de plantes, que Marc Jeanson, aujourd'hui responsable de l'Herbier, rend ici hommage : Tournefort, Adanson, Lamarck, Pierre Poivre, Monsieur Aymonin, Léon Mercurin, dans ce beau roman de la Botanique qui nous révèle aussi le quotidien d'un métier, et la réalité d'expéditions dans des territoires pour certains sacrifiés, dont les rares palmiers rescapés se découvrent aux hasard des parkings d'hôtel ... Les plantes ne sont pas dans les livres ou sous-verre, elles sont notre monde, notre histoire climatique, notre paysage, notre avenir. Mêlant portraits, récits, histoires oubliées, pensées scientifiques, Marc Jeanson nous offre un livre inclassable et luxuriant.

04/2019

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Littérature française

Ecoute la pluie

« Puis le ronflement sourd de la rame qui s’approchait à grande vitesse a provoqué un frémissement parmi les rares voyageurs. Le vieil homme s’est tourné vers moi avec toujours ce sourire limpide, j’ai cru qu’il allait me demander quelque chose, mais il a sauté sur les rails comme un enfant qui enjambe un buisson, avec la même légèreté. » Avant que le vieil homme ne se jette sur la voie en lui adressant son dernier sourire, la narratrice partait rejoindre l’homme qu’elle aime à l’hôtel des Embruns. Le choc a fait tout basculer. Plutôt que d’aller à la gare, elle s’enfonce dans les rues de Paris pour une longue errance nocturne sous l’orage. Revenue chez elle au petit matin, toujours incapable d’expliquer à son amant pourquoi elle n’était pas au rendez-vous, elle murmure à son intention le récit de sa nuit blanche. Lui, le photographe pour qui les mots ne sont jamais à la hauteur, sera-t-il capable de comprendre l’énigmatique message qu’elle finit par lui laisser : « Écoute la pluie » ? Avec ce roman dense et bouleversant, Michèle Lesbre poursuit une œuvre lumineuse qu’éclaire le sentiment du désir et de l’urgence de vivre. Ce douzième livre a été inspiré à Michèle Lesbre par le « petit monsieur de la station Gambetta » à qui est dédié Le Canapé rouge (Sabine Wespieser éditeur, 2007). En même temps que ce nouveau roman, reparaît un récit publié pour la première fois en 2001, hommage à un autre disparu, Victor Dojlida, une vie dans l’ombre. L’essentiel de l’œuvre de Michèle Lesbre, qui vit à Paris, est réuni dans le catalogue de Sabine Wespieser éditeur.

02/2013

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Théâtre

Théâtre complet. Tome 1

Erreur de construction (1977). Les mécanismes les plus simples de notre langage, répétés à l'infini, peuvent-ils être l'essence même d'une représentation théâtrale ? Carthage, encore (1977). Après la catastrophe, ils sont bloqués là et rêvent de partir, de s'en sortir, s'enfuir. Mais comme la solidarité n'est pas leur fort, ils n'arrivent pas à grand-chose. La Place de l'autre (1979). Lui est assis sur une chaise, Elle est debout. Seul jeu possible, mettre en oeuvre la meilleure stratégie pour prendre la place de l'autre. Voyage de Madame Knipper vers la Prusse Orientale (1980). Sur la route de l'exil, des gens qui possédaient tout et viennent peut-être de tout perdre, se racontent le long voyage de Madame Knipper fuyant la Capitale. Le leur, peut-être. Ici ou ailleurs (1981). Une femme qu'un homme quitte oublie son enfant. Un fils revient là où l'attend sa mère. Une actrice court les scènes sans jamais s'imposer. De ces vies éparses les responsables voudraient qu'" il " écrive l'histoire. Mais en est-il seulement capable ? Les Serviteurs (1981). A l'étage Monsieur et Madame ont peut-être disparu, mais chacun en bas assure son service et sa fonction. Noce (1982). Les laissés-pour-compte, les oubliés de la fête veulent participer. Ils montent à l'assaut des mariés, ils font la révolution mais devront eux aussi inventer un nouveau monde. La Bonne de chez Ducatel (1977, inédit). Mme Ducatel, son fils et Pauline, la bonne. Pauline fait le ménage (ou bouquine) tandis que Mme Ducatel assassine son mari. Dans la maison d'à côté, c'est la même . se, sauf que la bonne est déléguée syndicale.

05/2011

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Philosophie

Le génie de la bêtise

Ce livre, comme tous les ouvrages de Denis Grozdanovitch, est une sorte de flânerie dilettante et savante, une promenade philosophique et littéraire éclectique, prenant fatalement la forme d'une série de variations sur le thème éminemment flaubertien de la bêtise. Tout commence ici par une "Invitation faite au lecteur" où il est suggéré que la Bêtise et l'Intelligence ne cessent de s'opposer sur la scène intellectuelle et existentielle. Ne sommes-nous pas, tous, des personnages de Molière, de Goldoni, de Marivaux ou de Beckett ? Grozdanovitch en est persuadé... D'où ce livre qui va d'un certain Valentin, idiot de village, (qui initia l'auteur à la beauté de la bêtise)  à une "taxinomie des imbéciles" (où il est question de la stupidité des "Experts"), d'anecdotes talmudiques (ici innombrables) à un développement sur "la bêtise de l'intelligence", de Clément Rosset à Jean Clair, du théorème de Gödel à Monsieur Teste, etc... On trouvera également dans ce livre, l'histoire du fantôme stupide, celle du joueur d'échecs qui refait toujours la même erreur, un résumé "enrichi" de La conscience de Zeno d'Italo Svevo, les mésaventure d'un aviateur déçu, des robots joueurs de foot et bien d'autres figures dont l'auteur tire quelques leçons d'éthique contemporaine. Inutile de préciser, enfin, que le Bouvard et Pécuchet de Flaubert et L'idiot de la famille de Sartre occupent, dans ce livre, une place assez centrale. La morale de "Grozda" : un génie à l'apparence idiote dort en chacun de nous et il suffit que la fortune - assistée d'une certaine qualité de volonté personnelle - nous aide à le libérer de son infériorité supposée pour qu'il se transforme en enchanteur. Ce livre est un vrai bijou d'érudition et de charme. On y réfléchit en souriant. On s'y amuse avec gravité.

01/2017

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BD jeunesse

Astérix et La Traviata. L'album des crayonnés

" Bonjour, je m'appelle ASTERIX ! J'ai vu le jour en 1959 et mes aventures ont fait le tour du monde en 31 albums. C'est dire comme je suis connu actuellement. Je suis né de la complicité de deux véritables amis qui n'avaient pour ambition que d'" amuser la galerie " en faisant le métier qu'ils aimaient, le plus sérieusement possible. L'un, René GOSCINNY, était le meilleur scénariste de son temps et m'a fait la mauvaise farce de disparaître un jour de 1977. L'autre, Albert UDERZO, est l'un des plus grands dessinateurs que la bande-dessinée connaisse. Ce dernier a choisi de continuer à faire vivre, seul, cette complicité qu'il avait avec son compère. Aujourd'hui, malgré le succès qui a fait s'éloigner de lui beaucoup d'acteurs de la Bande-dessinée (allez savoir pourquoi...), ce grand monsieur est resté humble au point de douter que les crayonnés originaux de mes aventures puissent intéresser leurs lecteurs. Depuis ma première planche, comme celles de TANGUY ET LAVERDURE et d'OUMPAH-PAH LE PEAU ROUGE, entre autres, il a systématiquement encré par-dessus et sans les préserver, ses esquisses au crayon qui sont par leur spontanéité et leur précision, l'expression même de son talent. Ce livre va vous faire découvrir, au format réel de leur réalisation par Albert UDERZO, les " gribouillis " (comme il les appelle) du 31e album, sauvegardés pour la première fois dans leur intégralité, ainsi que quelques surprises inédites qu'il a tenu à vous offrir. Je vous laisse les découvrir. Casque bas mon dessinateur ! " Une bande de " fans " qui ont grandi avec ASTÉRIX et qui ont le bonheur de vous côtoyer aujourd'hui. (Pardon Albert d'avoir osé faire parler votre héros à votre place.)

11/2001

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Littérature française

Les enfants du quartier sombre

« Avant de se lever et partir, ils ont tous compris, à travers tous les récits de Conakry-Matin, les vicissitudes inutilement vécues. Ils comprennent à ce point que leurs rêves ont fondu, puisqu'ils savent pertinemment qu'ils sont loin d'obtenir gain de cause auprès de monsieur Emploi, cambré à verser le sang à flots comme gage de survie. De même, ils viennent de loin pour marcher vers le devenir, éclairant ceux qui sont insensibles ; ils veulent aller vers cette raison longtemps désavouée. Aussi, ils partent avec la conviction qu'ils y arriveront dans l'ivresse de la liberté en marche. » Tragédie moderne, chronique lucide de la société guinéenne, ce roman choral est un uppercut qui renvoie directement à l'horreur du Stade du 28 septembre, voilà plus de quinze ans. Comme l'explicite la préface d'Alimou Camara : « Les Enfants du quartier sombre, c'est le récit d'une marche, inéluctable et tragique, vers la mort. Mohamed Salifou Kéita dépeint dans son roman le quotidien d'une jeunesse en perdition qui se rebelle, une jeunesse qu'on perd et qui se perd dans la ville de Conakry. De fait, l'organisation d'une marche de protestation contre les puissants de la ville occupe le « cercle » des jeunes désœuvrés, chômeurs et déflatés. Les quatre meneurs, férus de littératures, de philosophies, de discussions et de débats sans fin, sont sans illusions sur l'issue de la marche. Maracaibo, Conakry-Matin, Decoya et Houssei sont comme des âmes damnées et errantes de la ville. [...] C'est le roman d'une ville et de ses habitants. Une humanité qui se débat pour rester debout ; une ville dont le cœur palpite et dont le pouls bat au rythme de ses quartiers sombres. » Une œuvre bouleversante mais nécessaire.

10/2015

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Sports

Président Platini

De "Platoche" à "Monsieur le président". Meilleur joueur français du XXe siècle avec Zidane, élu trois fois Ballon d'Or grâce à ses prestations comme meneur de jeu et buteur avec l'équipe de France comme la Juventus Turin, sélectionneur de l'équipe de France, co-président du comité d'organisation de la Coupe du monde 1998, conseiller spécial de Sepp Blatter à la Fifa, vice-président de la Fédération française, Michel Platini, 58 ans, est depuis 2007 le président de l'Uefa, la puissante institution qui régit le football européen. Pour beaucoup, un rang de chef d'Etat. Réélu triomphalement en 2011, il est légitime pour, au printemps 2015, s'emparer de la Fifa, où il devrait lutter face à son ancien mentor, Sepp Blatter. Une ascension méticuleuse pour celui qui, enfant, en Lorraine, était surnommé "rase bitume" et nourrissait de sérieux complexes. Derrière ses blagues potaches et son détachement apparent, une ambition, une vision, l'esprit d'initiatives des grands patrons fréquentés (Agnelli, Riboud, Lagardère) ainsi qu'une habileté politique forgée auprès des présidents de la République tous côtoyés depuis Valery Giscard d'Estaing. Dès 2005, Michel Platini reconnaissait sa mue : "C'est vrai que je deviens de plus en plus politique. Je deviens même un peu hypocrite." Cette enquête au long cours explore la personnalité du patron de l'Uefa, stratège au caractère rancunier. Déroutant, intuitif, susceptible, taquin, entretenant des liens complexes avec les champions du monde 1998, homme de combats (le fair play financier, l'arbitrage à cinq), le meilleur nº10 de sa génération s'est mué en parfait animal politique. L'ouvrage, émaillé de révélations et d'anecdotes, est nourri de nombreux témoignages (Louis Nicollin, Roselyne Bachelot, Marie-George Buffet, Daniel Cohn-Bendit, etc).

05/2014

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Sciences historiques

La Corse et les Amériques. Dix-huitièmes Journées universitaires d'histoire maritime de Bonifacio, mai 2016

D'un côté de l'Atlantique, le mot de "Libertà" résonne dans l'île de Corse comme le symbole des cinq ou six derniers siècles. De l'autre, les Etats-Unis d'Amérique vous accueillent au pied de la statue de la Liberté. En 1790, le pays des Droits de l'Homme et du citoyen accueille Paoli : "Monsieur vous avez inventé la Liberté à une époque où nous n'osions même pas prononcer son nom" (Robespierre). Il était donc tentant de réunir une douzaine d'universitaires et d'historiens reconnus, hommes et femmes, pour éclairer les rapports corso-américains de Christophe Colomb à la Seconde Guerre mondiale. C'est ce qu'a fait Michel Vergé-Franceschi. Si Colomb n'est pas né à Calvi, les Corses néanmoins sont légion aux Amériques dès les années 1540 et ils participent à la guerre d'indépendance américaine (1776-1783) à une époque où on porte depuis 1767 des toasts à Pascal Paoli sur le sol américain. Côté corse, les maisons dites "d'Américains" fleurissent au cap Corse dès les années 1750 et se multiplient au XIXe siècle. Marins corses à Boston et Philadelphie et planteurs insulaires en Martinique ou à Porto-Rico côtoient l'inventeur corse du premier Coca-Cola dans cette épopée qui s'achève avec une visite des Etats-Unis par les élèves actuels du Lycée de Corte ! Epopée où l'on voit l'intérêt des Bonaparte pour les Etats-Unis ; où l'on apprend que l'impératrice Eugénie descend en ligne directe de Cortès, le conquistador du Mexique ; où l'on voit que si Napoléon épouse une belle créole native de Martinique, Joséphine, Paoli lui-même fut troublé par une autre créole, marquise de la Jamaïque !

06/2017

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Littérature française (poches)

Oeuvres. Tome 1

A dix-huit ans, Valéry entame une première carrière qui le conduit à faire paraître une trentaine de poèmes, après quoi le sentiment, autour de 1892, de ne pouvoir égaler Mallarmé ou Rimbaud en vient à ouvrir une crise : il cesse d'écrire. Néanmoins, trois ans plus tard, il donne coup sur coup deux brefs chefs d'oeuvre : l'Introduction à la méthode de Léonard de Vinci et La Soirée avec Monsieur Teste. Devenu rédacteur au ministère de la Guerre en 1897, il connaît une nouvelle, mais plus longue, période de silence à laquelle la publication de La Jeune Parque ne mettra un terme qu'en 1917. Il continue cependant, chaque matin, à l'aube, à tenir les Cahiers où il consigne des réflexions sur des sujets divers, mais la suspension de l'oeuvre est par moments vécue comme une panne douloureuse. Un nouveau départ est donné vers 1912 lorsque Gide lui demande de réunir ses oeuvres de jeunesse et, de la relecture de ses anciens poèmes, vont naître tour à tour, après la Parque, l'Album de vers anciens et Charmes en 1922. A cet ensemble s'ajoutent en 1919 les réimpressions de l'Introduction et de la Soirée et, peu après, les dialogues d'Eupalinos et de L'Ame et la Danse : l'évidence s'impose qu'une oeuvre majeure est en train de se construire. Cette gloire naissante vaut à son auteur de nombreuses commandes de préfaces, d'études ou de conférences qui viendront nourrir les volumes successifs de Variété, les Regards sur le monde actuel ou les Pièces sur l'art. Elle lui vaut également de participer à diverses commissions culturelles, en particulier dans le cadre de la Société des Nations, et de devenir ainsi, en Europe, une sorte de passeur de culture.

02/2016

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Récits de voyage

L'expédition Lapérouse. Une aventure humaine et scientifique autour du monde, 2e édition revue et augmentée

Dans le sillage d'une des plus illustres expéditions maritimes de Brest jusqu'au tragique naufrage à Vanikoro au milieu de l'océan Pacifique sud. En 1785, Louis XVI lance sur les mers la plus formidable expédition scientifique de l'histoire de France, commandée par le comte de Lapérouse. Sur les frégates La Boussole et L'Astrolabe embarquent les meilleurs officiers, une dizaine de savants - astronomes, physiciens, naturalistes - et des artistes qui peindront paysages, animaux et plantes. C'est à cette "académie flottante" , si caractéristique du Siècle des Lumières, que le lecteur est invité à se joindre. Escale après escale, le lecteur accompagnera les savants cartographier et inventorier le monde, faire des expériences de physique et de chimie au niveau de la mer comme au sommet des volcans et aussi vivre les premiers pas de l'anthropologie et de l'ethnologie. Durant plusieurs années, l'auteur, Bernard Jimenez s'est rendu précisément sur les lieux visités par l'expédition Lapérouse, afin d'ajouter aux sources historiques sa compréhension des lieux et des évènements qui s'y sont déroulés. Il a observé les fleurs étudiées par les botanistes du Jardin du roi, contemplé la même moue dubitative des statues de l'île de Pâques et aussi interrogé les descendants des "Naturels" qu'a rencontrés Lapérouse. Le Grand Voyage de Monsieur de Lapérouse prend ainsi une autre dimension. Le livre vous convie à ce voyage dans le sillage de l'expédition, à une époque où la soif de connaître et de comprendre le monde était immense. A une époque où il s'agissait, ni plus, ni moins, d'explorer la face cachée de la terre... Cette nouvelle édition s'accompagne de 16 pages inédites, riches de documents et d'éléments majeurs de l'expédition, notes et documents d'archives souvent inédits.

01/2021

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Actualité et médias

Jusqu'ici tout va mal

C'est grâce à sa très ancienne complicité avec François Hollande que Cécile Amar a pu, avec finesse et indiscrétion, observer la métamorphose d'un Premier secrétaire du Parti Socialiste en Président de la République. Elle le suit, recueille ses confidences, note ses bons mots, prend la mesure de ses colères (de plus en plus fréquentes) ou de son humour (toujours en activité). Il en ressort un portrait par touches, très précis, alternant la cruauté et l'indulgence. Sur le fond, il apparaît que François Hollande n'en revient pas d'être Président. Chaque jour, il s'étonne, tout en jubilant d'avoir prouvé à sa génération qui l'a souvent sous-estimé, voire méprisé ce dont il est persuadé depuis trente ans : c'est lui le meilleur. Ce qu'il veut ? Gérer le pays avec des bouts de ficelle, comme il a géré pendant dix ans le PS. Enfant de sa mère, "il n'a pas d'affect" (dixit Valérie Triewieler), il est "insaisissable" (dixit Thomas, son fils). Cécile Amar note tout : une obsession (mimétique) de François Mitterrand, un côté "monsieur-petites-blagues", un optimisme à toute épreuve, et la conviction que le destin lui sera toujours favorable. Au passage, on en apprend beaucoup sur ses vraies relations avec Vals, Ayrault, Ségolène, et Martine Aubry dont il n'exclut pas de faire son prochain Premier ministre. Ce Président est-il "heureux" maintenant qu'il a atteint son but ? Pas sûr. Pourquoi ? Tel est, en vérité, le sujet de cette enquête composée de saynètes où, derrière le détail, affleure la vérité d'un homme qui, dit-on, et même à l'Elysée, frappe à la porte de son bureau avant d'y entrer.

01/2014