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Histoire internationale

Histoire d'Istanbul

Byzance, Constantinople, Istanbul : sous ses trois noms, la seule ville au monde à être bâtie sur deux continents semblait " faite pour dominer et commander à toute la terre ". Au IVe siècle, Constantin y installe la capitale de l'Empire romain d'Orient pour y édifier une " nouvelle Rome ". Deux siècles plus tard, Justinien y réalise son rêve politique et fait construire Sainte-Sophie dont la perfection illustre aujourd'hui encore la grandeur de la capitale de l'Empire byzantin. Malgré les querelles religieuses qui l'agitent, la ville devient la plus grandiose de la chrétienté et le plus grand marché de l'Occident. Sa richesse provoque l'admiration des croisés, puis bientôt leur convoitise. Ils en font l'éphémère capitale de l'Empire latin d'Orient (1204-1261), mais la pillent de fond en comble. Constantinople ne s'en relèvera jamais. En 1453, le sultan ottoman Mehmed II s'en empare. Palais, mosquées, bains, bazars transforment petit à petit la ville grecque en ville turque. Elle devient le cœur du monde musulman à l'époque de Soliman le Magnifique. La magnificence du Grand Turc, la splendeur de sa capitale et les mystères de Topkapi éveillent la curiosité des visiteurs étrangers qui s'étonnent du " bon gouvernement des Turcs, bien meilleur que le nôtre ". Au XVIIIe siècle, sous l'effet des luttes du Palais, le prestige de la Sublime Porte s'effrite. Une nouvelle manière de vivre apparaît alors : cafés, théâtres d'ombres se multiplient tandis que les rives du Bosphore se couvrent de yalis. Peu à peu, la cité passe de l'ottomanisme au cosmopolitisme. Les capitaux étrangers affluent, tout comme les romantiques et les archéologues. L'inauguration de l'Orient-Express, en 1883, accompagne la publication de guides touristiques... En moins d'un siècle, la vieille cité ottomane, déchue de son rôle politique dès les débuts de la République turque, allait devenir une mégapole bruyante et désordonnée, mais ses innombrables monuments nous disent encore sa gloire passée.

03/1996

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 37 Mars 2004 : Dix ans d'atelier. Jean Giono

" L'œuvre d'Andrié nous ramène à la vérité, à nous-mêmes. Cette vérité est moins glorieuse que celle que nous servent les mégalomanes nationaux patentés avec leurs histoires sur la noblesse, la splendeur et la gloire de la cour serbe médiévale où, disait-on, on mangeaient avec des cuillères et des fourchettes en or. " Miroslav Karaulac " Ce sont les romanciers qui ont le mieux compris Giono. Je ne parle pas de quelques égarés qui imaginent imiter le maître en plantant des paysans dans la montagne de Lure, en cachant un cadavre et en distribuant larga manu les prénoms sacrés d'Angelo et de Pauline. " Paule Constant " Depuis 1958, j'ai lu ou relu tout Giono avec en arrière-plan, l'envie non de bâtir une théorie, mais de mettre en balance le positif et le négatif des êtres devant l'ennui, de comprendre aussi pourquoi les bouteilles, pour certains, seront toujours à moitié vides quoi qu'ils tentent ! " Christiane Baroche " Aussitôt, un par un, parfois à deux ou trois et se querellant entre eux et même avec lui, les personnages de sa vie imaginaire passent à travers les murs, traversent son bureau et se fondent dans la masse des livres qui composent la bibliothèque de Giono. " Michel Déon " Le panthéisme, si souvent reproché à Giono, j'affirme sans rougir qu'il m'a alors profondément remué. " Jean-Max Tixier " C'est notre cécité, cécité existentielle, qui rend le monde autour de nous si mystérieux. À sa façon discrète, Petr Kral écarte le voile. " Milan Kundera " Grégoire Samsa est un voyageur de commerce. Il n'est rien d'autre. Il ne vit dans aucun autre domaine en dehors du commerce. Kafka décrit l'univers de ce que les sociologues appellent depuis trois siècles " la société économique ". Stanko Cerovic " Le critique ne saurait trop se taire - affirme Alexandre Vialatte. Je suis comblé. " Michel Host

03/2004

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Esotérisme

Les Secrets Alchimiques de Montpellier

Chaque ville est bâtie sur le mystère de sa fondation. Une donation, ou une fausse donation comme les moines en fabriquaient par centaines, nous apprend que Montpellier aurait été créé en 985. En effet, le comte de Melgueil aurait fait un don au sieur Guilhem d'un lieu où demeurait un certain Amalbert. Depuis lors, ce sieur Guilhem, jusque-là parfait inconnu de tous, n'ayant ni titre ni conjoint devint l'ancêtre de tous les seigneurs de Montpellier. Était-il apparenté à Guihem, comte d'Orange devenu saint Guilhem ? Qui était ce premier habitant, le nommé Amalbert? Nul ne le sait. Après cet acte capital, cette origine obscure, les documents sont devenus rares et toujours incertains dans la mesure où fleurissaient les palimpsestes. Devant l'incertitude des écrits, on ne saurait déceler le secret de la ville qu'en interrogeant ses vieilles pierres... Où en faisant parler les sculptures à partir de l'analogie. Par exemple, un corps nu féminin désigne en réalité une cornue... De la matière œuvrée par l'alchimiste s'élève alors un langage étincelant qui éclaire sourdement le fond des âges, où se profilent les ombres séculaires des mythologies et les silhouettes courbées des vieux maîtres médecins et alchimistes. Ainsi défilent dans ce clair obscur auréolé de l'énigme alchimique, Arnaud de Villeneuve, François Rabelais, Nostradamus, Jacques Cœur, Pierre-Jean Fabre et bien d'autres encore...L'empreinte de ce savoir fut confiée à la pierre. Livre ouvert mais invisible aux yeux des Montpelliérains devenus inattentifs par l'accoutumance et aussi une certaine méconnaissance liée à la mentalité de notre siècle. Cet ouvrage vous guide, vous révèle et vous décrit l'esprit le plus intime de la ville, son expression dans la matière animée. Partez à la découverte du message immortel de la vieille citée Languedocienne, message qui dépasse la seule ville pour rayonner sur toute l'Europe comme le fit jadis Prague sous le règne de l'Empereur alchimiste Rodolphe II.

10/2009

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Littérature étrangère

Un Anglais sous les tropiques

Telle Rome, Nkongsamba, capitale à peine mythique d'un jeune Etat africain, est bâtie sur sept collines. Mais la comparaison s'arrête là. Nul n'en souffre davantage que le premier secrétaire au Haut-Commissariat britannique, Morgan Leafy, la trentaine bedonnante, le cheveu en voie de disparition, la peau trop rose pour le soleil d'Afrique, le foie en crise aussi permanente que ses relations avec l'agressive et imposante Mrs Fanshawe, l'épouse de son supérieur direct, le Haut-Commissaire-adjoint. Rien ne vient dans sa vie relever l'ennui vertigineux d'une routine administrative absurde, la banalité pathétique des soirées au club, pas même ses ébats avec une maîtresse noire loin d'être au-dessus de tout soupçon... Voici pourtant que cet horizon embrumé de chaleur moite s'éclaire avec l'arrivée de la jolie (encore que ce nez...) Priscilla, la fille du couple Fanshawe. Le même jour, son patron confie à Morgan une délicate mission : celle de soudoyer un politicien local afin de rétablir par le biais d'élections contrôlées l'influence et la gloire de l'ex-puissance coloniale. Que Morgan réussisse à la fois dans cette entreprise et son projet d'épouser Priscilla, et c'en sera fini de la médiocrité gluante qui menace d'engloutir sa vie et ses légitimes ambitions. Tout semble bien commencer, et il paraît acquis que le nez trop pointu de Priscilla va changer sinon la face de Kinjanja du moins le destin de notre héros. Hélas, très vite les catastrophes s'enchaînent. Et il apparaît encore plus rapidement que si la Grande-Bretagne doit continuer " à gouverner les vagues " au Kinjanja, il lui faudra d'abord maîtriser les tempêtes que soulève chaque intervention du malheureux Morgan... Avec ce premier roman, magnifique et irrésistible, chargé de mœurs coloniales dans une Afrique aimablement vengeresse, William Boyd s'est haussé d'emblée au premier rang des satiristes anglo-saxons.

03/1995

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Sociologie

Libres, insoumises et audacieuses !

Najat Vallaud-Belkacem (ministre), Nadia El Fani (cinéaste), Rachida Dati (maire et députée européenne), Amel Brahim-Djelloul (soprano), Samia Ghali (sénatrice maire), Meriem Chadid (astronome), Zahia Ziouani (chef d’orchestre) Zohra Mahi (avocate) et 9 autres femmes célèbres, arabes ou nées de parents arabes, sont parvenues aux plus hautes marches de la société française. Elles ont osé et n’ont jamais rien lâché. Ces «égéries venues d’orient» n’ont pas accepté de se laisser traiter d’inférieure par quiconque. Elles ont en commun la passion, le courage, l’intelligence, la force de travail, et, avant tout, la capacité à résister aux échecs. Pour elles, la fatalité n’existe pas. Malgré leur situation familiale, leur éducation, leur milieu social, elles ont eu l’audace de vouloir réussir. Les réunir dans ce livre (sans partie pris pour les politiques, puisqu’elles sont de droite comme de gauche) est une façon de leur rendre hommage. Nous donnons la parole à ces dix-sept femmes qui se racontent. Elles nous révèlent leur lutte intérieure pour gérer deux cultures, leurs efforts pour étudier et leurs combats pour parvenir au sommet. A l’évidence il leur a fallu plus de talents que les autres. Suivons pas à pas, depuis leur enfance, les douleurs, les embûches, les états d’âme et les succès de ces «guerrières», qui, la détermination en bandoulière, ont su se réaliser. Elles répondent à la question : comment s’émanciper de son milieu d’origine, et mettre à mal les stéréotypes ambulants pour devenir soi-même et faire partie des élites de notre pays ? Rien de militant dans cet ouvrage. Ce recueil de portraits est un antidote aux clichés occidentaux. Il vient conforter les bienfaits du métissage et de l’ouverture. Il reflète une réalité : l’avenir ne se fera pas sans ces femmes libres, insoumises et audacieuses. Pionnières elles servent de modèles aux plus jeunes. Parcourez ces pages comme «un regard sur le monde.»

02/2015

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Littérature française

Le Blues de mes Afriques...

Face à la dégradation du tissu social, politique et économique de mon pays, j'avais trois possibilités : subir passivement, les bras croisés dans mon coin ; prendre mon caillou et ma machette pour me fondre dans ces foules de militants hystériques, aveuglés par la passion, qui cassent tout sur leurs passages et n'hésitent même pas à découper leurs semblables, pour peu que ceux-ci s'opposent à eux ; prendre ma plume et une feuille de papier, pour baliser des voies nouvelles, avec des vers de pierre, afin de guider, par mes écrits, le peuple devenu aveugle... J'ai réfléchi et j'ai choisi la dernière possibilité. Non pas parce que je suis aussi passif que ceux qui préfèrent se tenir à l'écart ou encore parce que je ne me sens pas le courage de ceux qui descendent dans la rue pour revendiquer, mais simplement parce que j'ai compris que notre faiblesse, c'est notre manque de repères qui soient adaptés à ce que nous sommes véritablement ! C'est ainsi qu'est né ce pamphlet contre les véritables ennemis du développement africain. Je n'ai pas la prétention d'avoir trouvé la solution. Mais je voudrais qu'on m'accorde le mérite d'en avoir proposé une. Cette prose versifiée par endroits, je l'ai voulue teintée d'humour, mais aussi de sérieux et de beaucoup de réalisme. En la lisant, à un moment ou à un autre, vous vous reconnaîtrez forcément. Sur le coup, riez, pleurez ou rêvez, si vous en avez envie. Mais à la fin, s'il vous plaît, méditez. Oui, méditez et prenez la bonne décision : celle que vous dicte votre propre conscience et personne d'autre... Car chacun de vous a une brique ou du moins est une brique. De cette brique dépend la solidité des pays de paix que nous voulons, tous ensemble, bâtir pour le développement d'une Afrique nouvelle, libre... pour de vrai.

01/2015

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Histoire internationale

La PESC. Ouvrir l'Europe au monde

La faillite de la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l'Union européenne est devenue une banalité. Pourtant, celle-ci n'a jamais été aussi indispensable. L'impuissance de l'UE face au " nettoyage ethnique " en Bosnie-Herzégovine représente un manquement grave à toutes les valeurs qui fondent la construction européenne. Elle augure mal également de la volonté et de la capacité des Européens à assurer leur propre sécurité et à peser de manière significative sur le cours des événements, au Moyen Orient ou dans la région des Grands Lacs. Alors que le poids de l'Europe en tant que puissance économique et civile s'accroît sans cesse, elle continue à dépendre de son allié nord-américain. La question de la PESC est dominée depuis des années par un débat sans issue entre fédéralistes, partisans d'un super-Etat européen et les défenseurs d'une démarche strictement intergouvernementale. Il est temps de sortir de ce blocage. Ce livre repose sur la conviction qu'une troisième voie est non seulement possible mais nécessaire. Il s'agit de bâtir l'Europe politique non pas contre ou en dépit des nations, mais en considérant sa diversité nationale et même régionale comme un atout ; en précisant le rôle des Etats et en s'efforçant d'articuler espaces publics nationaux, espaces publics européens et transnational. Cette politique se doit de répondre aux défis de la modialisation et de l'émergence de nouveaux acteurs non étatiques. Elle devra également être soumise, beaucoup plus que par le passé, au contrôle des Parlements nationaux, du Parlement européen et des citoyens. Les auteurs de cet ouvrage n'ont pas tous la même conception de l'avenir de la puissance européenne dans le monde. Ils partagent néanmoins la conviction qu'il est urgent de rompre avec les modèles traditionnels afin de rendre possible la construction de l'union politique et chercher de nouveaux chemins vers une politique étrangère et une politique de défense européenne.

01/1998

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Beaux arts

Montparnasse 1900-1930. Art nouveau - Art déco

Haut lieu de la bohème entre 1900 et 1914, Montparnasse, après la Première Guerre mondiale, a détrôné Montmartre et est devenu un carrefour du monde artistique. Les noms de quelques lieux de rencontres cosmopolites et festifs de l'époque, La Coupole, La Closerie des Lilas, Le Select, La Rotonde, Le Dôme, Le Jockey... sont passés à la postérité. L'architecture fut aussi de la partie, et deux styles neufs, l'Art Nouveau, avant 1914, puis l'Art Déco, ont accompagné l'effervescence culturelle de ce quartier qu'hantaient, parmi d'autres, Paul Fort, Man Ray, Picasso, Pascin, Modigliani, Hemingway, Cocteau, Kiki la reine de Montparnasse, Joséphine Baker... Les glaces et les céramiques du Bouillon Chartier, l'immeuble à gradins de la rue Vavin, les précieux bow-windows de Théo Petit, la tombe en mosaïques étincelantes de la famille Wallon, les couples lascifs du sculpteur anarchiste Emile Derré, les portes fantastiques d'Eugène Petit, la forêt de métal de Notre-Dame-du-Travail... autant d'expressions d'un art neuf dont les courbes sensuelles bousculent joyeusement les autres styles. Après la Grande Guerre, les pavements en mosaïque des brasseries, les piliers peints de La Coupole, les audacieuses verrières des ateliers d'artistes, les vitraux de Louis Barillet, les aménagements élégants de Rob Mallet-Stevens les appartements bourgeois, les HBM... renvoient à une société modernisée qui apprécie la vitesse, encense la Fée Electricité, promeut la libération de la femme, découvre les bains de mer et la nudité, accueille le jazz, l'american bar et ses cocktails. Les architectures, formant la scène bâtie des mythiques "années chaudes" de Montparnasse et des quartiers voisins de Plaisance et du Petit Montrouge, sont rassemblées ici pour la première fois. Elles sont signées par de grands noms : Henri Sauvage, Louis Süe, Michel Roux-Spitz ou Bruno Elkouken, mais souvent aussi, par d'autres créateurs talentueux tombés dans l'oubli et à redécouvrir absolument.

11/2018

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Art du XXe siècle

L'art brut. Edition revue et augmentée

L'Art Brut s'est récemment enrichi de nouveaux créateurs en Europe, au Japon, en Chine, à Bali, au Ghana et au Brésil. Lucienne Peiry, à la source de nombreuses découvertes, donne une large place à ces nouveaux créateurs dans cette nouvelle édition, largement enrichie et actualisée, de son ouvrage de référence. Elle retrace l'histoire de l'Art Brut, en lien avec le parcours de son initiateur, Jean Dubuffet, mais relate aussi le développement de l'Art Brut durant les vingt dernières années ainsi que ses enjeux actuels. Les 500 oeuvres reproduites, issues pour l'essentiel de la collection de Dubuffet mais également de grandes collections internationales, conservent intacts leur pouvoir de fascination et leur liberté subversive - qui ont inspiré de nombreux artistes contemporains comme Georg Baselitz, Annette Messager, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle, Hervé Di Rosa ou Thomas Hirschorn. Dès la fin du XXI ? siècle, le primitivisme a été l'une des réponses à la recherche d'altérité. Mais d'autres expressions ont aussi ouvert de nouvelles perspectives : l'art populaire, les dessins d'enfants, "l'art des fous", l'automatisme ou les graffitis. Le terrain était ainsi préparé pour la "découverte", par Jean Dubuffet, d'oeuvres troublantes, réunies sous le terme d'Art Brut. Deux tournées fructueuses en Suisse lui font découvrir Wölfli, Aloïse et Müller. Soutenu par André Breton et Jean Paulhan, Dubuffet fonde en 1948 la Compagnie de l'Art Brut, destinée à compléter les collections, à les exposer et à en faire l'exégèse. La Collection de l'Art Brut trouve finalement sa place à Lausanne, en Suisse, en 1976, avant de connaître un retentissement international. Dès lors, l'institution suisse essaime dans un climat d'effervescence, alors qu'à travers le monde des musées et des collections ouvrent leurs portes à l'Art Brut. Parallèlement, celui-ci entre dans le marché et fait des incursions de plus en plus remarquées dans l'univers de l'art contemporain.

01/2023

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Beaux arts

Architecture : mettre en forme et composer. Volume 13, continuum spatial

La notion de " continuum spatial " est un mode d'organisation de l'espace rendu possible notamment par l'usage d'ossatures métalliques puis en béton armé autorisant une certaine autonomie des enveloppes par rapport à la structure bâtie. Il ne doit pas être seulement envisagé sous son seul aspect formel et ses effets plastiques, mais aussi comme une façon d'habiter l'espace avec des pratiques spécifiques. Les limites entre les intérieurs habités et le contexte extérieur commencent à s'estomper. Un mode de vie nouveau ouvre la voie à un processus de dissolution entre domaines privé et public. Les caractères associés aux anciennes manières de définir l'espace, notamment résidentiel, par pièces distinctes et séries de plans se succédant dans une enfilade, disparaissent au profit de mise en continuité des parois-limites des pièces entre elles. De nouvelles enveloppes spatiales introduisent et mettent en valeur des suites modulables de vues, de lumières ou de passages entre les intérieurs et les extérieurs, avec une dématérialisation partielle de ces enveloppes tirant parti de correspondances d'alignements, de l'implicite à l'explicite. Les rapports plein-vides, les jeux de lumières directes ou réfléchis, les distributions sont effectivement modifiés. L'auteur distingue deux types d'opération pour décrire et analyser ce mode d'organisation en " continuum " : la décomposition et la fusion. Le pavillon de Barcelone de Mies van der Rohe (1929) et l'orphelinat d'Aldo van Eyck (1959) sont des références de décomposition contrôlée où les architectes utilisent un principe de dissociation et de compénétration des limites avec apparition d'espaces intermédiaires et des effets alternés d'ouverture et de fermeture. Le pavillon de la Finlande d'Alvar Aalto pour l'Exposition universelle de New York (1939) et la maison Duncan de Bruce Goff (1965-1967) déclinent des procédés de fusion. Ce mode exploite un jeu de déformations continues des parois sur le thème de l'ondulation dont les replis donnent lieu à des effets divers entre enveloppes internes et externes.

08/2019

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Actualité et médias

Les Sarkozy. Une famille française

L'histoire française des Sarkozy commence en décembre 1948, lorsque Pal Sarkozy, réformé de la Légion étrangère, arrive à Paris. Il a faim, il a froid, il est seul et sans le sou. Presque soixante ans plus tard, son fils Nicolas rêve de dormir à l'Élysée. De Pal à Nicolas Sarkozy, une seule génération a tracé cette trajectoire inouïe. Une famille française retrace la saga des Sarkozy, dans les steppes de la Hongrie impériale puis soviétique, et aussi à Salonique, en Corrèze pendant l'Occupation, à Paris, à Neuilly. A travers la France de Vichy, les Trente Glorieuses et les premières années de l'ascension de Nicolas Sarkozy se dessine le récit d'une famille singulière, avec ses victoires et ses mensonges. Repliée dans sa mémoire d'exil, la vérité de Pal Sarkozy s'effrite entre les mots : le château en Hongrie, la noblesse, la Légion, la réussite... A ses enfants de démêler le vrai du faux. Andrée Sarkozy, la mère, fille d'un immigré juif, amoureuse du Hongrois flambeur et flamboyant, mariée puis abandonnée, s'est battue pour élever ses trois fils dans les beaux quartiers. Devenue avocate après son divorce, elle a imposé son énergie à ses proches, tandis que le grand-père, le docteur Benedict Mallah, veillait sur la nichée. Dès l'enfance, Nicolas s'est construit en butte au père absent, dans la violence du ressentiment, souffrant de sa taille et de sa solitude. Il s'est fait une place tardive dans la famille, mais au premier rang, sous les projecteurs dont il a raffolé très vite. Rien ne le prédestinait à la politique, devenue dès l'adolescence une passion dévorante. Parce qu'un homme est la somme de ses origines, parce que son destin s'esquisse dès l'enfance, parce qu'il se bâtit sur ce qui est donné, ce qui est tu et ce qu'il faut prendre, raconter la famille de Nicolas Sarkozy, c'est une autre manière de parler de lui.

10/2006

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Généralités

Les conquistadors

Une vision renouvelée des conquistadors et de leur épopée qui a changé le monde. Les conquistadors, premiers explorateurs et colonisateurs de l'Amérique latine, sont devenus un sujet de légende et de cauchemars. A leur époque, ils ont été glorifiés en aventurier héroïques, propageant la culture chrétienne et contribuant à bâtir un empire comme le monde n'en avait encore jamais vu, pour le compte de l'empereur Charles Quint et de ses successeurs. Aujourd'hui, à l'inverse, ils sont devenus l'emblème de la cruauté et de l'exploitation. Ces hommes, parmi les premiers génocidaires, ont décimé les civilisations pluriséculaires des Aztèques et des Incas et commis des atrocités sans nom dans leur quête d'or et de gloire. Avec Les Conquistadors, l'historien mexicain Fernando Cervantes taille dans les couches sédimentées par le temps du mythe et de la fiction, démêle des idées reçues devenues des pseudo-vérités et immerge le lecteur dans le monde de l'impérialisme du Moyen Age tardif. Une ingénieuse construction binaire rythme le livre, où les chapitres narratifs de cette épopée, depuis l'expédition fameuse de Christophe Colomb jusqu'aux dernières conquêtes des années 1540, alternent avec des chapitres de réflexion. Fort d'une immense quantité de sources -journaux, lettres, chroniques, pamphlets, traités, etc. -, Cervantes nous éclaire sur les idées qui animèrent ces explorateurs et leurs monarques commanditaires et redéfinit l'histoire de la conquête du Nouveau Monde. Une synthèse exceptionnelle, sur le fond comme par la forme, qui s'impose comme un futur classique. Traduit de l'anglais par Johan-Frédérik Hel Guedj "Cervantes reconstitue avec talent une histoire complexe, pleines de nuances dérangeantes, qui réduit à néant le récit simpliste de conquistadors brutaux soumettant d'innocents indigènes. L'ampleur des recherches de ce livre est stupéfiante, mais les facultés d'analyse que Cervantes appliquent à ses propres découvertes sont encore plus impressionnantes. [... ] l'auteur réussit à formuler des argumentations ardues dans une langue d'une merveilleuse simplicité. En plus, et ce qui ne gâte rien, il sait raconter une histoire". The Times

03/2022

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Jardinage

Le jardin des utopies

A la découverte du Jardin des utopies d'Adrien Lagnier, qui nous invite à cultiver notre jardin en explorant l'espace intime qu'il a à nous offrir. Un guide pour explorer des voies de résilience et déployer son imaginaire. C'est au coeur d'une forêt bretonne qu'Adrien Lagnier a planté le décor de ses rêves : le Jardin des Utopies. Animé par le désir d'explorer une voie de résilience où la nature retrouverait toute sa place, ce créateur fantaisiste a quitté sa vie d'urbain pour imaginer son petit coin de paradis. Potager, verger " multi-étagé ", poulailler, vannerie vivante, constructions utopiques... Il a conçu cet espace unique comme un lieu de contemplation et de rêverie où esthétisme cohabite avec abondance nourricière et diversité végétale. Il nous invite à tourner les pages de cet univers artistique coloré pour développer notre imaginaire et bâtir notre propre utopie. Un guide ludique et vivant : pour une petite ou une grande surface, tout ce qu'il faut savoir pour organiser et optimiser son jardin, développer son aspect sensoriel et y inviter la biodiversité (installation d'un potager fertile ou d'une mare, construction d'un poulailler, production de plants, reproduction des végétaux, apprentissage de la greffe...). Des créations originales et féeriques : des tutos, des dessins et des pas-à-pas pour créer des portes rondes tressées, des arches et des haies en osier, un tunnel végétal, des tableaux glaçons... des constructions esthétiques et étonnantes qui mettent en scène le paysage et poétisent le jardin. Une plongée drôle et poétique dans l'univers intime du jardin : une odyssée " jardinesque " richement illustrée qui dévoile tour à tour le subtil langage végétal des plantes bio-indicatrices, la vie secrète du sol et de ses étranges habitants, la sexualité étonnante et débridée des plantes à fleurs, jusqu'aux petites machinations à l'oeuvre dans nos jardins. Pour ne pas s'arrêter de rêver, cultivons notre jardin !

03/2023

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Sociologie

Loyauté et patriotisme (le retour). Education et néo-conservatisme dans le Japon du XXIe siècle

Quel pays a vu, au cours de la décennie passée, son gouvernement mettre à mal le principe de laïcité qui était au fondement même de son existence, et affirmer la nécessité de "reconstruire l'Etat à partir de zéro" ? La Turquie d'Erdogan ? Tout à fait, mais aussi le Japon d'Abe Shinzô... Un dirigeant qui utilise l'éducation comme l'outil d'une reprise en main idéologique de sa population et considère que les "écoles, collèges, lycées et universités doivent être débarrassés au plus vite du "marxisme culturel" " ? Bolsanaro au Brésil ? Bonne réponse ! Mais aussi le même Abe Shinzô et la puissante Conférence du Japon à laquelle il appartient. Un pays dont le gouvernement a entrepris une réforme de ses programmes scolaires afin d'imposer sa conception de la nation et sa propre version de l'histoire ? La Pologne de Kaczynski ? Oui bien sûr3. Mais aussi le Japon d'Abe Shinzô. Un premier ministre qui a réintroduit des cours de patriotisme dans les cursus scolaires, mis en valeur les "accomplissements spirituels extraordinaires" des grandes figures de son histoire dans ses manuels ou encore rendu obligatoire des cours d'éthique ? Orban en Hongrie ? Exact... mais aussi, et encore, Abe Shinzô au Japon... La plupart des réformes entreprises au Japon en matière d'éducation depuis le début des années 2000 l'ont été pour des raisons idéologiques. Qui le sait ? Qui s'en préoccupe ? Pour la première fois depuis la fin des années 1940, les politiques conduites par la plupart des gouvernements japonais récents visent non pas à améliorer le système éducatif mais à modifier profondément sa nature et sa finalité, 'objectif affiché étant de (re)bâtir une école formant de "bons et vrais Japonais" . Cet ouvrage, qui donne beaucoup la parole aux Japonais eux-mêmes, est consacré à ces réformes dont l'impact touche l'ensemble de la société et de la politique japonaises, tout en n'étant pas sans enseignements pour nos propres sociétés.

01/2023

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Histoire de France

De l’esclavage à la liberté forcée. Histoire des travailleurs africains engagés dans la Caraïbe française au XIXe siècle

Entre 1854 et 1862, plus de 18 500 hommes, femmes et enfants originaires du continent africain, furent amenés en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique. Afin d'y circonscrire les changements de l'abolition de l'esclavage de 1848, le gouvernement français a mit en place l'immigration de travailleurs sous contrat d'engagement de travail en provenance de Madère, d'Inde, de Chine mais aussi d'Afrique. L'engagisme succédait alors à l'esclavagisme. Dans ces migrations de travail, l'engagisme des Africains occupe une place singulière puisque 93% d'entre eux furent recrutés selon le procédé dit du "rachat préalable". Captifs, ils étaient achetés par les recruteurs français qui leur imposaient un contrat d'engagement de travail, sur lequel ces "engagés" figuraient en tant que "noirs libres". Cette étrange liberté leur imposait une traversée de l'Atlantique pour un voyage qui s'avérerait sans retour, sinon pour une infime partie des 7% d'entre eux partis librement. Céline Flory a exploré de nombreuses archives, souvent inédites, afin de retracer cet épisode mal connu de l'histoire des premiers temps du colonialisme postesclavagiste. Elle l'insère dans celle plus large des politiques impériales destinées à relever le défi de besoins persistants en main-d'oeuvre, alors que les "nouveaux libres" des colonies entendaient jouir de leur nouveau statut. L'auteur s'attache d'abord aux acteurs qui modèlent la nouvelle politique et analyse leurs ruses et leurs discours. Pas à pas, elle accompagne ensuite ces milliers de migrantes et migrants africains dans leur voyage jusqu'à leur arrivée en Amérique, puis dans leur quête d'une vie à bâtir. Au croisement de l'histoire impériale et de l'histoire sociale, ce livre montre comment un système de domination s'est perpétué selon de nouvelles modalités une fois l'esclavage aboli ; tout en mettant en évidence la force des êtres humains à déjouer le nouveau système et à exploiter ses failles pour construire des espaces d'indépendance, voire de liberté.

04/2015

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Pléiades

Premiers écrits chrétiens

Premiers : les plus anciens de ces textes sont immédiatement postérieurs aux derniers écrits des apôtres (fin du I ?? siècle) ; les plus tardifs se situent à la frontière du II ? et du III ? siècle. Le corpus commence avec des hommes qui ont connu les apôtres : Clément de Rome fut proche de Pierre. Il prend fin avec les disciples de leurs disciples : Irénée de Lyon se réclame de Polycarpe de Smyrne, qui avait connu Jean. - Certains témoignages et quelques poèmes sont moins anciens. Ecrits : les auteurs, "Pères de l'Eglise" pour la plupart, ne cherchent pas encore à bâtir une oeuvre. Ils disent qui ils sont, comment ils vivent et meurent, ce qu'ils croient. Leurs textes adoptent les formes les plus variées : lettre, récit, traité, dialogue, discours judiciaire, poème... formes empruntées à la littérature de leur univers culturel, l'hellénisme, à moins qu'elles n'aient des parallèles dans la littérature juive, comme les actes de martyrs, dont l'Ancien Testament offre l'archétype. Pour exprimer les réalités nouvelles, les vieux mots changent de sens : baptizein, "immerger ", devient "baptiser" ; ekklesia, "assemblée ", signifie désormais "église". Chrétiens : la période est celle de l'autodéfinition du christianisme. Le terme apparaît autour de 117, chez Ignace d'Antioche. C'est le temps de la séparation, plus ou moins rapide et marquée selon les aires culturelles, d'avec le judaïsme. Se constituent peu à peu des usages liturgiques, des règles communautaires, un canon des Ecritures, des doctrines qui formeront le dogme de l'Eglise "catholique", c'est-à-dire universelle. Naissance d'une religion, d'une Eglise, d'une littérature. A la fin du Il ? siècle, sous l'oeil des "païens" et des juifs (dont on présente aussi, en ouverture, les témoignages), l'Eglise est en passe d'unifier ses usages et d'installer ses institutions. Le christianisme a trouvé sa place dans la société. Il a propagé ses idées dans le monde intellectuel. De cette aventure, car c'en est une, les Premiers écrits chrétiens retracent les divers aspects, d'une manière extraordinairement vivante.

10/2016

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Relaxation

La méthode Ethos Flow. Précis pratique de respiration en mouvement pour tous

La méthode Ethos flow : une méthose basée sur la combinaison de la respiration et du mouvement pour mieux vivre son quotidien. En vous présentant la méthode Ethos Flow, basée sur la combinaison de la respiration et du mouvement, ses instructeurs mettent à disposition des outils simples, ludiques et efficaces pour mieux vivre son quotidien. Ethos (l'habitude, le caractère, l'éthique) et Flow (le flux, la zone) sont les piliers de cette pratique qui rend accessibles les techniques anciennes et modernes de respiration et de bien-être. Ici sont proposées différentes manières d'aborder quatre grands thèmes (stress, créativité, connaissance de soi, transformation) : La première est spirituelle, avec un échange entre ZeModernMonk qui a créé la méthode et un instructeur. Car respirer est aussi un acte qui engage l'esprit. La deuxième propose une série de 12 exercices pratiques écrits et filmés (accessibles par un QR code) pour maitriser chaque étape de sa journée. La troisième est plus biologique grâce à l'éclairage d'un des instructeurs, Kiné-ostéopathe. Il y met en lumière l'effet bénéfique de l'habitude du souffle et du mouvement sur le corps. Avec ce livre à la fois spirituel, scientifique et pratique, chaque lecteur saura sans difficulté : Prendre pleine conscience de sa respiration et de son corps, Trouver sérénité, équilibre ou énergie en seulement quelques minutes, Gérer facilement ses cycles de tension et de relaxation durant la journée, Activer son énergie interne et se booster à tout instant, Lâcher prise facilement, en profitant d'un nouvel équilibre plus efficace, Relâcher les tensions à la demande et développer sa puissance intérieure, Etre puissant et détendu à la fois grâce à un meilleur ressenti de sa vie intérieure (intéroception). En alliant l'art du souffle et l'habitude du mouvement, Ethos flow invite chacun à bâtir une " maison à l'intérieure " de manière à agrandir sa zone de confort dans ce monde incertain.

04/2023

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Beaux arts

L'art brut. Edition revue et augmentée

Art Brut s'est récemment enrichi de nouveaux créateurs en Europe, au Japon, en Chine, à Bali, au Ghana et au Brésil. Lucienne Peiry, à la source de nombreuses découvertes, donne une large place à ces nouveaux créateurs dans cette nouvelle édition, largement enrichie et actualisée, de son ouvrage de référence. Elle retrace l'histoire de l'Art Brut, en lien avec le parcours de son initiateur, Jean Dubuffet, mais relate aussi le développement de l'Art Brut durant les vingt dernières années ainsi que ses enjeux actuels. Les 500 oeuvres reproduites, issues pour l'essentiel de la collection de Dubuffet mais également de grandes collections internationales, conservent intacts leur pouvoir de fascination et leur liberté subversive - qui ont inspiré de nombreux artistes contemporains comme Georg Baselitz, Annette Messager, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle, Hervé Di Rosa ou Thomas Hirschorn. Dès la fin du XIXe siècle, le primitivisme a été l'une des réponses à la recherche d'altérité. Mais d'autres expressions ont aussi ouvert de nouvelles perspectives : l'art populaire, les dessins d'enfants, "l'art des fous", l'automatisme ou les graffitis. Le terrain était ainsi préparé pour la "découverte", par Jean Dubuffet, d'reuvres troublantes, réunies sous le terme d'Art Brut. Deux tournées fructueuses en Suisse lui font découvrir Wblfli, Aloïse et Müller. Soutenu par André Breton et Jean Paulhan, Dubuffet fonde en 1948 la Compagnie de l'Art Brut, destinée à compléter les collections, à les exposer et à en faire l'exégèse. La Collection de l'Art Brut trouve finalement sa place à Lausanne, en Suisse, en 1976, avant de connaître un retentissement international. Dès lors, l'institution suisse essaime dans un climat d'effervescence, alors qu'à travers le monde des musées et des collections ouvrent leurs portes à l'Art Brut. Parallèlement, celui-ci entre dans le marché et fait des incursions de plus en plus remarquées dans l'univers de l'art contemporain.

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Histoire de la musique

Manchester. L'éveil d'une scène musicale

Si l'on devait résumer Manchester aujourd'hui, les mots-clés seraient sûrement : musique et football. Cependant, l'histoire musicale de Manchester n'a pas eu le développement typique qu'ont connu d'autres villes du pays. Son essor est intimement lié à la crise de la désindustrialisation des années soixante-dix et à la récession des années 1980. Buzzcocks, Joy Division, The Fall, New Order, The Smiths, Happy Mondays, Stone Roses, The Charlatans ou Oasis, Factory Records et l'Haçienda, autant de noms évocateurs inhérents à la culture mancunienne dans l'histoire musicale britannique contemporaine. Ces derniers ont tous contribué à inscrire Manchester sur le planisphère des villes culturelles de premier plan grâce à leur détermination. Avant 1976, Manchester était l'archétype d'une ville ouvrière que la révolution industrielle avait bâtie pour asservir la classe ouvrière dans ses usines. Il a suffi de deux concerts des jeunes punks Sex Pistols, invités par deux étudiants de Manchester, pour que sa jeunesse cherchant une échappatoire aux fractures sociales et éprise d'une volonté révolutionnaire, attrape le train en marche afin de redorer la réputation de leur ville à l'international et confirmer sa créativité avant-gardiste dans l'industrie musicale nationale. Dans la deuxième moitié des années quatre-vingts, Manchester devint un symbole des musiques électroniques en Europe, particulièrement grâce à l'acid house qui fit vibrer ses clubs de légende. Ce terreau unique développa l'empreinte Madchester. De la fin des années soixante-dix jusqu'au tournant du millénaire, la ville s'est totalement métamorphosée. Manchester est aujourd'hui une métropole à l'urbanisme moderne, centrée sur le monde des affaires, où l'économie est florissante et la culture foisonnante. Cette histoire est étroitement liée au contexte politique et économique particulier de l'Angleterre du dernier quart du XXe siècle, marqué par les gouvernements Thatcher et Blair. C'est grâce à sa scène musicale que Manchester est aujourd'hui devenue une ville incontournable dans l'histoire des musiques populaires occidentales.

05/2021

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Sociologie

SOCIOLOGIE ET SOCIETE. Epistémologie de la réception

La connaissance du social ne va pas de soi. Historiquement, la plupart des fondateurs de la sociologie ont réexaminé l'ensemble du système des sciences : en suivant, ou en rejetant, les modèles issus de la physique ou de la biologie, ils cherchent à constituer une autonomie de cette connaissance qui reste fidèle à l'idée qu'ils se font d'une science. C'est toute la question d'une sociologie bâtie et défendue à l'aune du modèle des sciences de la nature que ce volume cherche à explorer, à la fois sous l'angle historique de sa constitution, et sous l'angle épistémologique de sa relation avec son objet. En effet, l'épistémologie classique, fondée dans une très large mesure sur l'étude des sciences de la nature, n'a pas vraiment été à même de rendre compte de la spécificité des sciences sociales, souvent accusées de ne pas satisfaire de critères suffisants de justification. Or la sociologie établit un lien propre avec son objet, car elle s'adresse à lui, et s'occupe des problèmes qui sont l'actualité même du monde social. A cause de ce lien, la sociologie n'est donc ni un strict équivalent d'une physique du social, ni une simple discipline historique qui se centrerait sur le monde contemporain : elle est engagée, d'une certaine manière, dans un dialogue avec la société, et l'analyse historique du développement de la sociologie permet de montrer comment elle a construit cette relation, à travers les métamorphoses de la question sociale. Dès lors, à la logique de la découverte et à celle de la justification, traditionnelles dans la philosophie des sciences, il faut adjoindre ce que l'on pourrait appeler une logique de la réception. C'est ce qui est proposé ici, à travers une approche phénoménologique et dans la ligné des travaux, entre autres, de Gadamer, Habermas et Jauss, sous le terme plus générique d'épistémologie de la réception.

05/1997

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Bas Moyen Age (XIVe au XVe siè

Les grands ducs de Bourgogne

Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire se sont succédé de 1363 à 1477 à la tête du duché de Bourgogne pour former autour de ce territoire que le roi de France Jean le Bon avait donné à son fils Philippe un véritable Etat bourguignon, allant du Mâconnais à la Zélande. Bruxelles, Dijon, La Haye et Lille étaient les capitales de cette nouvelle puissance devenue par son expansion rapide un rival inattendu du royaume de France, dont il a durablement mis à l'épreuve les bases intérieures et l'influence sur la scène européenne. Les ducs se révélèrent des hommes d'Etat d'exception, ils voulaient dominer la France en tant que princes français maîtres de la dynastie des Valois-Bourgogne, et bâtir un nouvel Etat européen indépendant et cosmopolite. Par leur soif de pouvoir et de richesse, ils défièrent l'Europe tout entière au point de susciter l'envie des rois de France et de leurs conseillers, forcés de voir le redoutable adversaire renforcer encore et toujours cette puissance bourguignonne à la fois étrange et prestigieuse, qui allait jusqu'à menacer la survie même de la couronne. De la bataille de Poitiers au mariage de Marie, fille du Téméraire, avec Maximilien de Habsbourg - coup d'envoi de la rivalité entre la France et l'Autriche -, Joseph Calmette retrace l'ascension fulgurante de ce "Grand Duché d'Occident", l'histoire de ses ambitions restées intactes un siècle durant mais aussi d'une vie de cour dont l'éclat a durablement marqué la conscience européenne. Historien médiéviste, ancien élève de l'école des Chartes, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, Joseph Calmette (1873-1952) est l'auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire du Moyen ge, dont Le monde féodal (Presses universitaires de France, 1934), L'effondrement d'un Empire et la naissance d'une Europe (Fayard, 1941), Le Reich allemand au Moyen âge (Fayard, 1951).

04/2023

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Archéologie

Archéologie du Midi médiéval N° 39, 2021 : Les forts villageois du Sud-Ouest de la France (XIVe-XVIIe siècle)

Dans le monde rural du Moyen Age finissant, les communautés d'habitants, mais aussi la noblesse, ont été souvent mis à l'épreuve de divers épisodes guerriers, d'intensités variables, venant perturber la vie sociale et économique, à l'échelle locale ou régionale. A titre préventif, ou en réaction à de réels dommages commis sur les biens ou les personnes, il a fallu se prémunir de façon collective contre les effets indésirables des bandes armées, troupes organisées ou mercenaires démobilisés. Les réponses à ces dangers ont consisté à trouver des terrains d'entente entre villageois et autorités seigneuriales, afin de faire émerger de nouvelles formes de fortifications capables d'offrir des protections efficaces contre des périls rémanents, avérés ou potentiels. Dans ce contexte d'autodéfense, les forts ou réduits villageois, tout comme certaines églises fortifiées, ont été souvent mis en oeuvre dans la seconde moitié du XIVe siècle et jusqu'au siècle suivant. Ces espaces confinés et mis en défense, conçus comme des zones-refuges, ont connu sur le long terme des évolutions contrastées selon les cas, entre maintien plus ou moins complet de leurs parcellaires bâtis et disparition totale de leurs emprises. A l'échelle de la région toulousaine, considérée au sens large, cet ouvrage collectif tente de mesurer pour la première fois l'importance numérique de ce type de fortifications, mais aussi de mettre en lumière leur grande diversité de formes. Adaptées à chaque situation locale, elles ont marqué de façon singulière les agglomérations ou les terroirs concernés, du point de vue monumental et planimétrique. Les forts villageois traduisent à leur manière ce qu'a pu être l'histoire des pouvoirs jusque dans les plus modestes seigneuries et communautés pendant le bas Moyen Age, voire au-delà. Un état de la recherche est présenté par aires régionales (Quercy, Rouergue, Albigeois, Toulousain, Gascogne centrale, Ariège, Aude). Les données rassemblées permettent de proposer des éléments de synthèse, premiers jalons d'une réflexion appelée à être complétée et approfondie.

07/2022

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Nietzsche

Les ambivalences de Nietzsche. Types, images et figures féminines

Les réflexions de Nietzsche sur les femmes n'ont pas une place marginale dans son oeuvre ; elles ne sauraient se réduire à des préférences personnelles et moins encore à des égarements ponctuels. En les inscrivant dans son entreprise philosophique, ce livre montre qu'elles sont en étroite relation avec les thèmes centraux de sa pensée, comme le perspectivisme et l'expérimentalisme, la critique de la métaphysique et le combat contre le dogmatisme, la psychologie et la typologie, l'esprit libre et les philosophes de l'avenir, la volonté de vérité et l'idée d'interprétation, le concept de volonté de puissance et la notion de force, l'éternel retour du même et l'amor fati, les " idées modernes " et la décadence. Ce faisant, on évite le risque de porter sur les textes nietzschéens un regard obnubilé par la défense ou le refus des positions féministes. D'une part, on s'abstient de faire une lecture littérale et anachronique des écrits du philosophe qui conduirait à le taxer de misogyne ; d'autre part, on ne verse pas dans le vice symétrique, celui d'un discours apologétique qui ferait de lui un complice du féminisme. A partir d'une lecture immanente des écrits de Nietzsche selon l'ordre chronologique de leur apparition, ce livre s'emploie à contextualiser ses réflexions sur les femmes. Et cela d'une double manière : en les restituant dans leur contexte immédiat et dans l'ensemble du corpus nietzschéen. Cela permet de mettre en relief les ambivalences multiples et variées qui caractérisent les prises de positions du philosophe à l'égard des femmes : elles concernent les comportements des femmes mariées face aux esprits libres, les attitudes des femmes aimantes vis-à-vis de leurs amants, enfin les traits des femmes bien-aimées de Zarathoustra, comparées à ceux des femmes seulement humaines. Cela permet également de montrer que, quand il traite des femmes émancipées, Nietzsche ne témoigne plus d'aucune ambivalence. Il retrouve le geste d'exclusion caractéristique de la philosophie des temps modernes.

04/2021

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Livres 3 ans et +

L'épopée de dame crotte de nez

L'épopée de Dame crotte de nezAuteure : Angèle DelaunoisIllustratrice : Caroline HamelCollection : Les 400 coups 24 pages couleurs - 22, 5 cm x 22, 5 cmCouverture cartonnée8, 50 ? EAN : 978-2-89540-639-6" Tout le monde fabrique des crottes de nez, toi aussi. Mais c'est quoi au juste ? "A travers L'épopée de Dame crotte de nez, vous apprendrez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la crotte de nez sans jamais oser le demander. Un album pour petits et grands, aussi instructif qu'amusant, provenant de la plume d'Angèle Delaunois, l'auteure du livre à succès Le grand voyage de monsieur Caca. L'AUTEURENée le 17 novembre 1946 à Granville, en France, Angèle Delaunois émigre au Québec en 1968. Après avoir obtenu son Baccalauréat en Arts Plastiques, elle enseigne durant dix ans et dirige les dossiers jouets et livres pour le magazine Protégez-Vous. En 1989, elle passe de l'autre côté de la barrière et devient écrivaine à temps plein, ayant choisi le documentaire vulgarisé, adapté aux jeunes. Depuis, elle a touché à toutes les formes d'écriture : nouvelle, récit, roman, conte, album, biographie et poésie. Elle est également l'auteure du Grand voyage de monsieur Caca et du Grand voyage de monsieur Papier. L'ILLUSTRATRICEOriginaire de Québec et diplômée en graphisme, Caroline Hamel a débuté sa carrière dans un studio de graphisme pour poursuivre en agence de pub, soit chez Blitz (Cossette) puis chez Marketel. C'est en travaillant l'esthétisme de l'image publicitaire et en manipulant images et typographies que parallèlement se bâtit son style illustratif. Caroline vit aujourd'hui à Montréal et concilie toujours ces deux sphères de création qui s'alimentent l'une et l'autre. Ses principaux clients sont le Wall Street Journal, le Baltimore Magazine, le Chicago Tribune ou le National Post. Après Maman s'est perdue ! et Pince-toi le nez ! L'épopée de Dame crotte de nez est son troisième album aux 400 coups.

05/2014

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libération, épuration

La République des imposteurs. Chronique indiscrète de la France d'après-guerre 1944-1954

La république des mythomanes. Tombée dans un trou de mémoire, la IVe République n'est souvent connue que par sa crise finale qui déboucha sur l'avènement de la Ve. Ses débuts, dans le sillage de la Libération, constituent pourtant l'une des périodes les plus folles de l'histoire contemporaine. Comme le Directoire après la Terreur, elle vit s'édifier d'immenses fortunes sur le crime et la corruption. Des carrières fulgurantes se bâtir sur l'imposture avant de s'effondrer dans la honte. Et même d'anciens collaborateurs parvenir au sommet de la hiérarchie judiciaire... Grâce aux procès de l'épuration ! A tous les étages de la société, le travestissement est alors l'artifice le plus usité pour s'adapter aux temps nouveaux. De l'escroquerie consistant à s'inventer un passé de résistant jusqu'au cas – unique dans l'histoire parlementaire - d'un complice des nazis (Jacques Tacnet) parvenant à se faire élire député sous une fausse identité (Jacques Ducreux), en passant par l'invention de faux complots (le Plan bleu) et la dissimulation d'authentiques séditions (comme celle dite de la Pentecôte), rarement communauté ne se sera autant menti à elle-même ni chaque citoyen à son voisin avec une telle audace... Et pour tout dire, pareille impunité ! C'est cette histoire jamais racontée, reconstituée à partir d'archives oubliées ou non encore consultées (en particulier celles de Jacques Foccart) que retrace La République des imposteurs. A l'heure où la défiance revient en force dans le débat public et où l'accusation de mensonge est celle que les Français lancent le plus volontiers au visage des "princes qui [les] gouvernent" (Michel Debré), ressusciter cette période s'imposait. Au-delà de contextes institutionnels, politiques, sociologiques, foncièrement différents, elle nous dit beaucoup de ce que deviennent les hommes de l'ombre dans les moments de transition. Lesquels sont aussi nécessairement des temps de confusion.

03/2024

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Théâtre - Pièces

L'insulte

Jean-Pierre Klein, l'auteur de cette pièce est psychiatre d'enfants et d'adolescents et à ce titre dépositaire de souffrances de la part de ses patients et de leurs familles. Il est un précurseur dès 1973 de l'art-thérapie en France. Depuis les années 85, le "Théâtre de la Réminiscence" est en outre un dispositif où une personne confie un souvenir qui l'a marquée dans sa vie à une troupe de comédien. ne. s formé. e. s qui les lui joue sous sa direction, y compris son rôle qu'elle a distribué. Il fallait pour Jean-Pierre Klein réceptacle de toutes ces expériences ajoutées à ses implications sociales et humanistes, trouver pour lui-même son art-thérapie en quoi a constitué l'écriture théâtrale afin que le refuge littéraire dans la fiction lui serve d'exutoire. Son écriture a été en l'occurrence celle d'un coryphée porte-parole de toutes les confidences que lui ont faites des femmes et quelques hommes à propos de leur enfance offensée par des violences sexuelles, depuis le regard lubrique, les propos humiliants, les attouchements, aux pénétrations, aux viols à répétition. Leur crudité l'a autorisé à les transposer dans la violence verbale comme réparatrice a minima de violences réelles terribles, voire épouvantables. Il a bâti une intrigue dramatique, conforme à ce que certaines avaient essayé d'obtenir : la prévention sur une enfant d'une récidive de la part du violeur. Lénifier aurait été une trahison de toutes ces confidences. Il faut dire qu'il a consacré l'essentiel de son oeuvre fictionnelle à tenter de traiter ce qui lui faisait mal par empathie dans ses expériences personnelle ou professionnelle comme pour les sublimer dans la création. C'est ainsi que son oeuvre dramatique et romancée traite de sujets tels que euthanasie active et passive, exploitation des enfants, accouchement sous X, eugénisme négatif, Alzheimer, entrée en démence, réaction aux adolescents autistes, fin de vie, rapports créature/Créateur, travail de deuil, société du spectacle, sectes, montée du fascisme, cruautés inapparentes, sentiments inavoués, affleurement de refoulés, mal sous couvert de bien, manipulations innocentes ou non, assumées ou secrètes, bonne conscience, maltraitance... Ses pièces ont été entre autres mises en scène par Philippe Adrien, Michel Laliberté, Anne de Broca, Pierre Chabert, ... Voici ce qu'en dit Robin Renucci : "Le 20 mars 2020, quatrième jour de confinement. Cher Jean-Pierre, [... ] J'ai donc découvert ce "drame de famille" et je dois avouer qu'il est bouleversant. [... ] Oui, c'est un drame que tu réussis à nous faire partager de l'intérieur, une histoire dont tu rends toute la complexité, toute l'étrangeté. Merci de nous faire entrer, sans explications, sans lourdeurs, par la pure sensibilité, dans les méandres de ces caractères [... ] Ce qui est terrible, c'est que la victime devient l'accusée, comme souvent. Tu évoques tout cela avec une grande efficacité théâtrale et surtout une grande force de vérité. Les souvenirs traumatiques, cet étrange dédoublement de la petite victime, dédoublement qui à la fois la sauve et la déforme. La renaissance enfin conquise : Irénée-Renée, deux fois née. C'est très passionnant et ton expérience nous donne les mots justes".

03/2023

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Esthétique

La beauté civile. Splendeur et crise de la ville

Jamais, dans l'histoire, on n'a construit autant que de l'après-guerre à aujourd'hui, et même que de 1955 à nos jours ; et jamais on n'a produit autant de laideur. Alors que la recherche de la beauté pour les corps, le vêtement, les objets, souvent sous forme d'injonctions distillées par toutes les propagandes de la mode, de l'image de soi, du design, accordées au rythme d'une consommation industrielle à la fois et paradoxalement standardisée et vécue comme individuelle, devenait un trait distinctif de l'époque où nous vivons, le visage du monde a subi un enlaidissement puissant au point de sembler, dans l'ordre civil comme dans l'ordre écologique, presque irrémédiable. Les villes, tout particulièrement, en ont souffert - devenant souvent non seulement les symptômes, mais les causes du mal qui les affecte. "Beauté", "laideur" : c'est très sciemment, et parfois de façon polémique, que Giancarlo Consonni reprend ici les notions mêmes sur lesquelles la modernité, singulièrement tardive, a jeté la suspicion, les reléguant dans un passé révolu, et dans ce qu'elle baptisait du nom d'idéologie, comme telle prétendument dépassée pour laisser place ardemment à un autre rapport aux choses et à l'espace dont nous mesurons aujourd'hui le résultat. L'auteur, afin d'éviter la critique si prévisible et convenue de ces notions, devenue un véritable pont aux ânes, prend soin d'adjoindre le qualificatif de "civil", appelé non seulement par le sujet qu'il traite, la ville, mais par une tradition philosophique et juridique très vivante en Italie depuis Vico. Deux questions parcourent les textes formant la matière de ce livre : quels sont les secrets de la beauté urbaine que nous avons héritée de l'histoire et d'où prend-elle naissance ? Quelles sont les causes d'une si vaste extension de la laideur ? Pour répondre à ces deux questions essentielles, Giancarlo Consonni emprunte quelques itinéraires où s'entrelacent passé et présent : la relation à la nature et à la clairière dans la fondation des villes et leur récit, la relation entre ville et campagne chez un penseur de la civilité comme Cattaneo redevable à son maître Romagnosi, les jeux toujours présents de la lumière et de la couleur dans les villes italiennes, la révolution urbaine liée à l'architecture moderne et les effets souvent fâcheux qu'elle a produits, la question de la mesure dans le bâti et l'urbanisme, les symptômes visibles de la dégradation civile, etc. Ces analyses confirment la fécondité de la notion de "beauté civile" formulée par Giambattista Vico, et déclinée après lui, au moment même des premières transformations industrielles, par les deux grands esprits que furent Romagnosi et Cattaneo. La beauté des villes et de l'architecture a trouvé le lieu et pour ainsi dire le terreau de son développement dans les liens civils, dans la tension vers une identité collective profondément attachée à ce qui peut donner sens et raison, donc représentation, à la manière d'habiter le monde. La crise actuelle de la beauté urbaine et des paysages renvoie à une crise bien plus vaste, dont l'auteur examine les causes sans renoncer à indiquer des issues possibles.

04/2021

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Littérature française

D'ici et d'ailleurs

Préface de Najat Vallaud-Belkacem Mon arrière-grand-père était Ecossais et de lui, je ne sais presque rien, si ce n'est qu'il a fui son pays natal avec sa femme qui était très malade. Peu de temps après leur arrivée en France, son épouse est décédée. Il a ensuite rencontré mon arrière-grand-mère, l'a épousée et lui a fait trois filles dont l'une fut ma grand-mère, Alice. Je n'ai jamais rien su de lui et mes questions resteront sans doute sans réponse. Pourquoi n'a-t-il jamais appris sa langue maternelle à ses filles ? Pourquoi est-il resté en France après la mort de sa femme ? Quelles étaient ses attentes, ses rêves en venant vivre en France ? Que fuyait-il ? Qui fuyait-il ? A-t-il été assassiné dans son exploitation agricole en Auvergne comme l'a toujours prétendu Alice ? Pourquoi son parcours nous est-il à tous inconnu voire caché ? Je suis assez convaincue que ce trou identitaire dans mon histoire familiale, donc dans ma construction personnelle, est à la source de l'intérêt que je porte aux vies d'autrui. Il me semble que j'inspire assez vite confiance et que les gens s'épanchent volontiers en ma présence. Je suis une oreille attentive et prends bien garde à demeurer muette en échange. Parce que la confiance est rare et précieuse, j'en chéris les marques. Aujourd'hui et avec leur accord, j'ai décidé de vous partager ces vies d'expatriés, ces étrangers qui, à un moment de leur vie, ont décidé de venir vivre ou ont été amenés à partir en France. Je me suis particulièrement intéressée à ce point de bascule, à cet instant du pas vers l'inconnu, cette mise en mouvement qui demande courage et audace, les deux qualités humaines que je préfère et qui donnent une saveur singulière à la vie. A mesure de mes entretiens, en français ou en anglais, j'ai fait ce constat qu'il y a essentiellement trois sources de motivation pour quitter son pays, pour venir vivre en France : - l'amour - Le travail ou les études - La fuite Les portraits que vous allez lire sont tous authentiques et relus par les intéressés avant la publication. Ils sont accompagnés d'une illustration choisie par chacun d'entre eux. Leurs prénoms ont parfois été modifiés, à leur demande, afin de préserver l'anonymat souhaité. Tous, ont la particularité de résider, actuellement, en France, parfois depuis longtemps et à leur plus grande surprise. Tous ont eu cette chance d'avoir pu étudier et d'avoir bâti une vie professionnelle riche et singulière. Je dédie ce livre à celles et ceux qui connaissent un chemin plus sombre, semé d'embûches, de souffrances et parfois de morts. A ceux qui s'accrochent à la vie et qui désirent un avenir lumineux. C'est la raison par laquelle mes droits d'auteur seront intégralement reversés à l'association France Terre d'asile pour laquelle j'ai eu la grande joie d'être marraine bénévole. Merci d'ouvrir votre porte à ces gens, d'ici et d'ailleurs.

03/2023

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Histoire ancienne

Mobiliers et sanctuaires dans les provinces romaines occidentales (fin du Ier siècle avant - Ve siècle après J.-C.). La place des productions manufacturées dans les espaces sacrés et dans les pratiques religieuses

Les Rencontres internationales Instrumentum sur le thème Mobiliers et sanctuaires dans les provinces romaines occidentales (fin Ier s. av. - Ve s. ap. J.-C.). La place des productions manufacturées dans les espaces sacrés et dans les pratiques religieuses se sont déroulées du 3 au 5 juin 2015, au Musée d'Histoire et d'Archéologie Carré Plantagenêt du Mans (Sarthe, FR). L'objectif était d'analyser les pratiques religieuses par le biais des nombreux artefacts mis au jour dans les espaces sacrés, qu'ils soient publics ou non, bâtis ou naturels. Les contributions rassemblées dans ce volume portent sur des sites localisés dans les trois Gaules ainsi qu'en Hispanie et en Italie. Une première série d'études abordent les traces matérielles laissées par les fidèles dans les lieux de culte, dans ou aux abords des temples, au sein des galeries ou des cours et des bâtiments annexes. Régulièrement se dessinent des particularités régionales, voire locales, liées aux objets déposés. Parfois, la confrontation entre structures archéologiques et artefacts s'est avérée nécessaire pour conforter la fonction cultuelle du lieu, ou bien pour mettre en évidence certains rites, comme ceux en relation avec les sites naturels ou aquatiques. L'acte religieux est également traité à travers des catégories spécifiques de mobiliers : fibules, vaisselle miniature, sistres, figurines en terre cuite, haches polies, etc., tous ayant, soit servi de support d'offrande, soit joué un rôle dans l'organisation des cérémonies. Enfin, un éclairage particulier est proposé sur quelques sites de la partie occidentale de la Gaule, en relation avec le travail collectif mené dans cette région et l'exposition Des dieux et des hommes. Cultes et sanctuaires en Sarthe et en Mayenne dans l'Antiquité présentée au musée du Mans en 2015. Cet ouvrage offre aux lecteurs un panorama jusque-là inédit sur la pratique religieuse dans l'ouest de l'Empire romain ; une approche fondée sur les artefacts, étudiés ici non pas pour leur valeur intrinsèque mais comme une source d'informations à part entière qui nous conduit au plus près des acteurs de la religion antique.

09/2019

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Sciences politiques

Le prix de la paix en Afrique. Des clés pour apaiser et stabiliser le continent

Tous les Etats du monde disposent d'un budget national, qui leur permet 1 de transformer les potentialités en richesses réelles, d'acheter des biens, et de créer différents services publics au profit de leur nation. Cependant, la bataille pour la paix est loin d'être gagnée. Les guerres civiles, les rébellions, le banditisme, la famine, les épidémies, les catastrophes naturelles liées à l'utilisation abusive de la planète, troublent chaque jour la paix et la tranquillité des citoyens, à tel point que bon nombre de chercheurs sont arrivés à la conclusion que l'on peut tout acheter, mais pas la paix. Dans cet ouvrage, l'auteur s'attelle à cette problématique à travers le monde, et particulièrement en Afrique. Il se focalise sur le secret du prix que les Etats africains doivent accepter de payer, les efforts qu'ils doivent consentir pour créer les conditions de l'émergence de la paix, qui est un facteur essentiel sans lequel il ne peut y avoir de développement. C'est pourquoi après un balisage intellectuel, l'auteur se focalise sur les grands chantiers que les Etats africains doivent entreprendre pour imposer la paix. Des politiques publiques à ancrages sociaux aux politiques internationales de développement, tout est passé au crible de l'analyse scientifique. L'Afrique, pour vivre et survivre, doit construire des infrastructures adéquates telles que des routes, des écoles, des ponts, des hôpitaux, des salles de sport, des industries locales de transformation. Bâtir une monnaie stable, une armée forte et une justice équitable, démocratiser le système politique, les services publics en créant le dialogue, le compromis, la concertation et le consensus sont autant de critères nécessaires à l'instauration de la paix au sein des Etats. Sur le plan international, la politique de bon voisinage, l'intégration régionale et sous-régionale, ainsi que la gouvernance citoyenne sont indispensables. Cet ouvrage doit interpeller les dirigeants d'Afrique et du monde, et surtout les populations de la planète, car la paix ne s'achète ni ne se ramasse. En République du Congo, la paix demeure et demeurera l'ultime combat de Denis Sassou N'Guesso pour son peuple, l'Afrique, l'humanité, pour le bien des générations actuelles et celles à venir.

05/2019