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Civilisation américaine

Revue Française d'Etudes Américaines N° 172, 2e trimestre 2023 . Frustrations

Ce dossier propose d'interroger la notion de frustration aux intersections conceptuelles de la subjectivité, de la position éthique et de l'expression artistique, du 19e au 21e siècles aux Etats-Unis. Affect qui se fait jour quand la jouissance se dérobe, la frustration peut aussi bien être le produit de vexations mineures que celui de conditions structurelles étendues, elle peut tout autant concerner des individus que des collectifs, et elle peut surgir tout à coup comme elle peut affleurer progressivement au fil du temps. La particularité de la frustration, à l'inverse d'autres sentiments qui acceptent une charge politique, tient à sa capacité à jeter un pont entre le sentiment et l'état : un individu peut se sentir frustré en tant qu'il répond à un événement ou à un lot de circonstances, mais il peut également être frustré, en tant que membre du corps social, dont l'agentivité aurait été mise à mal. Outre l'étude de la frustration comme moteur ou motif de la création littéraire (frustration de l'auteur ; frustration lisible dans l'écriture ; frustration comme moteur d'une intrigue, etc.), le dossier propos d'étudier la façon dont certaines communautés et certains collectifs peuvent réagir face à la frustration. Les expériences collectives de la frustration, identifiables de part et d'autre du spectre politique, semblent en effet se répéter tout au long de l'histoire des Etats-Unis, depuis la question de l'esclavage à l'époque de la reconstruction jusqu'à la prise du Capitole en janvier 2020, en passant par le suffrage des femmes en 1920, les mouvements étudiants des années 1960, ou bien les élections présidentielles de 2016. Il s'agit donc de se demander ce qui advient quand une communauté qui jouit d'un privilège — ou n'en jouit pas encore — se sent menacée et d'étudier les réactions mises en oeuvre à ce qui est perçu comme un dessaisissement — ou une impossibilité d'accès. Il s'agit ainsi de s'interroger sur l'existence de modalités de résistance spécifiques de genre, de classe ou de race et d'étudier la façon la frustration des mouvements pour une justice raciale dans les années 1830 s'exprime, ou non, de la même manière que celle de l'électorat de Trump suite à l'élection de Joe Biden.

06/2023

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Manifestes extrémistes

Historiciser le mal. Une édition critique de Mein Kampf d'Adolf Hitler

Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf. Avertissement aux lecteurs. Historiciser le mal propose une analyse critique, une mise en contexte, une déconstruction, ligne par ligne, de Mein Kampf, une des sources malheureusement fondamentales pour comprendre l'histoire du XXe siècle. Nous avons agi en responsabilité en mettant en place un dispositif global afin de respecter l'exigence scientifique et éthique qui s'imposait. La nouvelle traduction présentée dans Historiciser le mal a été confiée à l'un des meilleurs traducteurs de l'allemand en langue française, Olivier Mannoni, qui a ensuite travaillé avec une équipe d'historiens, tous spécialistes du nazisme, de la Shoah et de l'histoire des Juifs. La rédaction d'Historiciser le mal a été menée dans le cadre d'un partenariat signé par Fayard avec l'Institut d'Histoire de Munich, qui a publié en 2016 une édition critique de Mein Kampf en Allemagne, un travail de référence qui a mobilisé une équipe d'historiens allemands. Historiciser le mal a été rédigé par un comité d'historiens, dirigé par Florent Brayard, qui a traduit, adapté, prolongé les 3 000 notes de l'édition allemande et rédigé une introduction générale et 27 introductions de chapitres. Dans la forme, les notes encadrent ainsi la nouvelle traduction et sont indissociables de sa lecture. L'ensemble compte près de 1 000 pages et constitue un jalon historiographique sur la genèse du nazisme. En définitive, l'appareil scientifique inclus dans Historiciser le mal est deux fois plus volumineux que la traduction du texte de Hitler. Il n'est pas question, bien évidemment, que la publication d'Historiciser le mal puisse être lucrative. Ainsi, la Fondation Auschwitz-Birkenau, chargée de la conservation du site du camp de concentration et d'extermination, percevra des droits au premier exemplaire vendu et la totalité des bénéfices qui pourraient être issus de la vente d'Historiciser le mal. Pour savoir où l'on va, il est indispensable de comprendre d'où l'on vient. Nous sommes convaincus que le travail des historiens est nécessaire pour lutter contre l'obscurantisme, le complotisme et le refus de la science et du savoir en des temps troublés, marqués par la montée des populismes. C'est le sens de notre démarche d'éditeur.

05/2021

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Littérature française

Les murs de Fresnes

De retour à Paris à la Libération, Henri Calet intègre, dès novembre 1944, la rédaction du journal Combat où il est chargé de décrire, dans des chroniques pleines d'humour et de tendresse, la réalité de l'après-guerre. Les Résistants de l'intérieur, les prisonniers revenant d'Allemagne, les soldats alliés, les réfugiés étrangers, les déportés, les enfants et la population anonyme sont les personnages de ces textes, dont la plupart ont été rassemblés dans Contre l'oubli. Avec l'humanité qui le caractérise, Calet raconte l'âpreté d'un quotidien marqué par les divisions, les rationnements, la xénophobie et la précarité sociale. C'est en qualité de journaliste que Calet se rend, le 24 avril 1945, dans la prison de Fresnes afin d'y procéder au relevé des graffiti laissés par les prisonniers, résistants et militaires alliés, victimes de la répression nazie. Les Murs de Fresnes débute à l'extérieur de la prison, "A onze kilomètres de Paris" , dans une mise en situation soulignant la proximité du drame et présentant l'intérieur d'un lieu qui se dérobe ordinairement aux regards. Le lecteur marche dans les pas de Calet, déambule d'une division à l'autre, pénètre dans les cachots, la salle de fouille et le quartier des femmes pour finalement arriver dans le cimetière où l'attend la tombe 347, identifiée comme étant celle de Bertie Albrecht, l'une des fondatrices de Combat. Edifié pour rendre compte des voix des victimes, Les Murs de Fresnes ne s'attache pas seulement aux écrits muraux et s'intéresse à toute forme d'écriture ayant eu cours à l'intérieur de la prison. A la précarité des archives de la Résistance, à la diversité et à la fragilité de leurs supports (murs, livres, gamelles), Henri Calet oppose la rigueur des archives nazies dont il reproduit les glaçants fac-similés comportant la mention "NN" pour "Nacht und Nebel" . Convié dans un lieu qui se refuse ordinairement aux regards, le lecteur-visiteur est invité à observer des graffiti qui sont encore l'oeuvre de vivants. Aussi, à la fin de la visite, Calet lui glisse-t-il un dernier conseil : "n'oubliez pas" , conscient que le retour à la vie et au quotidien menace le souvenir de ces hommes et de ces femmes. Adrien Aragon, extrait de l'introduction.

10/2021

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Revues

Travailler en collaboration à l'école - Revue 90

Travailler en collaboration à l'école - N°90, septembre 2022 Le travail collaboratif à l'école est souvent cité comme l'une des pistes à suivre pour participer à la résolution de cette "crise du sens" qui semble frapper de nombreux systèmes éducatifs. Si l'idée que l'on travaille et apprend mieux à plusieurs semble être une évidence, elle mérite pourtant d'être examinée de près : se réunir pour faire ce que chacun savait déjà faire, ce n'est pas la même chose que joindre ses efforts pour le bénéfice de tous et de chacun. Neuf études de cas, réalisées dans des pays et des contextes très différents, composent ce dossier qui traite non seulement du travail en collaboration des élèves et des enseignants, mais aussi de celui des personnels, de l'institution et des familles. Suffit-il d'appeler officiellement à la collaboration pour que celle-ci soit effective ? Existe-t-il des "bonnes pratiques" transférables d'un pays à un autre ? Que peut-on apprendre des initiatives qui donnent toute leur place aux élèves ? En quoi permettent-elles d'améliorer la qualité générale de l'éducation ? Avec quelle prise en compte des cultures autochtones ? Ce numéro apporte des éclairages sur le fonctionnement de l'école, en invitant à réfléchir sur la culture scolaire, sur le parcours de formation des élèves et des personnels qui les accompagnent dans leurs apprentissages. Il souligne l'importance de prendre en compte l'ensemble des acteurs, savoirs et valeurs de l'école. Etudes de cas : Chine, Espagne, France, Japon, Mexique, Nouvelle-Zélande, Québec/Suisse, Rwanda, Suède. Un numéro coordonné par : - Patrick Rayou, professeur émérite en sciences de l'éducation à l'université Paris 8 Saint-Denis, membre du centre interdisciplinaire de recherche "Culture, éducation, formation, travail" (CIRCEFT) et de l'équipe de recherche ESCOL (Education, scolarisation). Il étudie notamment les inégalités sociales de réussite scolaire et la manière dont elles se construisent. - Jean-Pierre Véran, membre du laboratoire Bonheurs, CY Cergy Paris Université. Inspecteur d'académie honoraire, membre du comité de rédaction de la Revue internationale d'éducation de Sèvres et expert auprès de France Education International. Il intervient sur les questions de gouvernance des organisations éducatives, de politiques éducatives et d'éducation aux médias et à l'information.

10/2022

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Pédagogie

L'apprentissage de la lecture

La collection Les Repères pédagogiques est destinée aux enseignants, aux formateurs et aux parents d'élèves. L'apprentissage de la lecture est un ouvrage de référence pour comprendre les mécanismes en jeu quand l'élève apprend à (bien) lire. Il propose des thématiques générales, éclairées par des pistes de pratiques et des zooms sur des concepts-clés, ainsi que des focus sur des problématiques spécifiques. 34 experts pour traiter des grandes thématiques autour de la lecture. Des chapitres sur des thématiques générales : Comment l'enfant apprend à parler ? , Alain Bentolila ; Apprentissage du langage "oral élaboré" à l'école maternelle, Pierre Péroz ; Les fondements cognitifs de la lecture, Irène Altarelli, Grégoire Borst, Olivier Houdé ; Conscience phonémique et principe alphabétique, Alain Content ; La reconnaissance visuelle des mots, Séverin Casalis ; Pour un apprentissage explicite de l'identification des mots, Alain Bentolila ; Apprendre à lire : contrôle, automatismes et auto-apprentissage, Liliane Sprenger-Charolles, Johannes Ziegler ; La métacompréhension de la lecture, Joëlle Proust ; Vers un enseignement de la compréhension des textes, Maryse Bianco ; De la lecture-compréhension à l'écriture-rédaction. Et réciproquement, Michel Fayol ; Lire juste : identifier la fonction d'un texte et choisir une stratégie adaptée (sciences, histoire, mathématiques), Françoise Duquesne, Françoise Picot, Yves Quéré ; L'enseignement du vocabulaire, Bruno Germain ; Conscience syntaxique et apprentissage de la lecture, Alain Bentolila ; Apprentissage de l'orthographe et lecture : quels liens ? , Patrick Binisti ; La différenciation pédagogique, Viviane Bouysse ; L'évaluation, Eric Charbonnier, Magali Rosa ; Méthodes de lecture et supports de l'apprentissage, Bruno Germain, Magali Rosa ; Enseigner à des élèves dyslexiques : quel défi pour l'enseignant ? , Céline Pobel-Burtin, Sylviane Valdois, Rachel Zoubrinetzky ; Apprendre à lire en langue seconde, Martine Chomentowski ; La lecture citoyenne, Serge Boimare ; La lecture à l'heure du numérique, Jérôme Dinet, Anna Potocki, Jean-François Rouet ; Apports des technologies numériques dans l'aide à l'apprentissage de la lecture, Bruno de Cara, Karine Harrar Eskinazi. Des focus sur des problématiques spécifiques : De la diversité des béquilles pour apprendre à lire les langues, Claude Hagège ; Identification des mots : quelle progression adopter ? , Bruno Germain ; Ecriture tâtonnée, dictée à l'adulte et dictées muettes, Marie-Elisabeth Delpierre-Sahuc ; Illettrisme et décrochage scolaire, Alain Bentolila ; Les Ateliers de Compréhension de Texte, Hélène Tachons ; La peur du livre, Alain Bentolila ; Littérature et plaisirs, Christian Poslanieci ; Pour un juste équilibre entre la main et la machine, Alain Bentolila.

09/2019

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Sciences historiques

Documents diplomatiques français 1948. Tome 1 (1er janvier - 30 juin)

L'essentiel du premier semestre 1948 concerne l'aggravation de la situation en Europe orientale (" coup de Prague " en particulier), la détérioration accélérée des relations Est-Ouest avec l'entrée désormais évidente dans la Guerre froide, les premières réactions des Européens de l'Ouest (Pacte de Bruxelles), le début de l'organisation du monde occidental (mise en place effective du European Recovery Program, premières réflexions et démarches en vue de ce qui sera en 1949 l'Alliance atlantique, conférence de Londres lançant le processus qui aboutira l'année suivante à la création de la République fédérale d'Allemagne) et le début de la réaction soviétique face à ce raidissement occidental au moyen du blocus de Berlin. La France joue pleinement son rôle dans toutes ces affaires, tout en s'efforçant de maintenir deux objectifs essentiels de sa politique : que l'évolution de la question allemande ne remette pas en cause sa sécurité et ses moyens de contrôle par rapport à l'Allemagne, et que les Occidentaux en général, et en particulier les Américains, ne durcissent pas davantage la situation en réagissant de façon excessive face à Moscou. En même temps, on voit apparaître ce qui allait constituer les deux axes majeurs de la politique de la IVe République : la construction européenne comme un cadre pour permettre à la France de contrôler l'évolution de l'Allemagne ; et l'idée que, si les Etats-Unis veulent relever le défi soviétique, en prenant le risque de graves tensions, ils doivent alors s'engager concrètement pour garantir la sécurité de l'Europe occidentale. En effet, dès le mois d'avril, en liaison avec l'évolution du problème allemand à la conférence de Londres, où les Trois Occidentaux se dirigent de plus en plus vers la création d'un Etat allemand, l'hypothèse d'une réaction soviétique à Berlin est évoquée, ce qui pose la question du type d'appui que Washington serait disposé à apporter à l'Europe occidentale. A partir de là, le thème de la défense de l'Europe, dans le cadre du pacte de Bruxelles et avec l'appui américain, prend une importance considérable. A partir de la fin mai, la stratégie du Quai d'Orsay est de conseiller au gouvernement de monnayer auprès des Anglo-Saxons la fusion des zones et la création d'un Etat ouest-allemand contre la mise sur pied d'un système de défense du monde occidental.

01/2011

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Histoire de France

Nouvelle histoire du Premier Empire. Tome 1, Napoléon et la conquête de l'Europe (1804-1810)

Cette grande synthèse en 3 volumes retrace l'histoire d'un " empire " et des réactions qu'il suscita en son temps. Empire au sens d'" influence " d'abord, celle que les idées, la culture et les ambitions hégémoniques françaises exercèrent sur cette époque, dans le prolongement du Grand Siècle, du siècle des Lumières et, bien sûr, de la Révolution. C'est ainsi que l'aventure napoléonienne peut se replacer dans la longue durée. Empire au sens d'institution aussi, en ce que les gouvernants français imaginèrent des structures, avec leur fonctionnement et leur unité politique, afin de conquérir et d'organiser l'espace européen (et au-delà) pour réunir des peuples sous leur bannière par l'adhésion, l'intégration, la domination ou la suzeraineté. Si l'on ne peut échapper à la présence permanente de la volonté, de la personnalité et de l'œuvre de Napoléon qui ont marqué la période de leur empreinte, et si les développements de ce livre ont pour clef de voûte le cœur même de l'Empire (dans les deux sens évoqués plus haut), c'est-à-dire la France, il faut aussi " raconter " - en l'expliquant - un peu plus d'une décennie d'histoire de l'Europe, voire du monde, en dépassant à la fois la figure de l'empereur et les points de vue purement nationaux. Le premier volume est consacré à la naissance et au développement de l'Empire, suivant l'un des grands desseins de Napoléon : créer un " système " hégémonique sur le continent. De la proclamation du régime (1804) au mariage de l'empereur et de Marie-Louise (1810), on suit l'enchaînement des événements qui a conduit d'une part la France à amplifier (mais d'une autre manière) la conquête de l'Europe commencée en 1792, et d'autre part Napoléon à créer à l'intérieur une dictature dont la nature " de salut public " disparut pour laisser la place à un régime autoritaire " classique ". Cette histoire se garde des accents de l'épopée et des facilités de l'anecdote comme des études militaires trop détaillées - même si, comme on peut l'imaginer, les guerres en sont l'une des toiles de fond. L'auteur se place dans la position d'un observateur aussi froid, aussi impartial que possible et parfois dans celle d'un contemporain ignorant la suite... et surtout la légende (dorée ou noire) édifiée par les récits enflammés des thuriféraires.

11/2002

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Théâtre

Grande et petite histoire de la Comédie-Française. Le siècle des Lumières 1680-1799

" Si je me suis lancé dans la rédaction de ces textes - et avec quel bonheur ! -, c'est d'abord que la passion du théâtre n'a cessé de m'habiter depuis l'enfance. C'est aussi que j'avais très envie de me retremper dans l'histoire de ce théâtre, qui se confond depuis plus de trois siècles avec celle de la nation : comme elle tumultueuse, comme elle aussi harmonieuse et déchirée, comme elle enfin riche en personnalités puissantes ou gracieuses, complexes ou singulières. Enfin, je n'ai pu résister à l'attirance que la Comédie-Française a toujours exercée sur moi. je ne connais aucun lieu où présent et passé, rêve et réalité s'entremêlent avec plus de poésie. Comme si la magie de la scène répandait ses sortilèges sur tout ce qui l'environne. Pour moi, nulle hésitation possible : cette histoire ne pouvait s'écrire autrement qu'en dialogues. Trois éléments étaient donc nécessaires un thème, des personnages, un décor. Pour les thèmes, je n'avais que l'embarras du choix entre les grandes dates, les événements majeurs, les figures marquantes qui ont jalonné son destin, depuis la création des Comédiens du Roi en 1680 jusqu'à la réconciliation générale du 30 mai 1799, après la tourmente révolutionnaire. Quant aux personnages, la plupart sont historiques, certains de mon invention. Si j'ai pris quelques libertés avec ce que disent les uns et les autres, en revanche les faits rapportés sont tous rigoureusement exacts. Restent les cadres de l'action que j'ai voulu aussi variés que possible. Ainsi, vous pourrez assister à la guerre des Comédiens-Français et Italiens, entendre Voltaire prodiguant ses conseils au jeune Lekain, savourer votre chocolat au Procope où se fomentent les cabales, vous glisser dans le salon de Mme Geoffrin où se commentent les dernières pièces, dans l'alcôve de Mlle Clairon où se bousculent ses adorateurs, ou dans la loge de Mlle Saint-Val qui ne décolère pas contre sa rivale, Mme Vestris. Vous assisterez à une répétition du Barbier de Séville, sous la direction de Beaumarchais, et à l'apothéose de Voltaire en 1778 ; vous entendrez le marquis de Sade se plaindre des comédiens, Robespierre défendre leurs droits, Olympe de Gouges les houspiller vertement. Et bien d'autres choses encore, qui vous feront vivre dans l'intimité du Théâtre-Français au siècle des Lumières, devant et derrière le rideau. " M. L.

04/2006

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Religion

Les Miracles de Nostre Dame

Il y a huit cent ans Gautier de Coinci commençait la rédaction des Miracles de Nostre Dame qui deviendront la pierre angulaire de la dévotion mariale exprimée en langue vernaculaire. Ils sont la "Comédie Humaine" du treizième siècle. Au fil de plus d'un miracle les mots tissent la tapisserie d'une humanité s'essayant à porter sa vocation divine ; peinture d'un réalisme saisissant mais transfigurée à la sensibilité d'un moine qui la transpose dans le cadre littéraire et traditionnel du miracle. La dynamique du texte c'est celle du conte et de la fable ; toute créature est "Porte-Christ" et s'affronte au "diable" au dédale du "siecle" et du "desirrier de la charoingne". Dans ce monde de convention qui semble être un décor de théâtre à la Giotto, le réalisme des signes importe beaucoup moins que les sensations qu'il convoque à la sensibilité des auditeurs en s'apparaissant au récit. Certains vers en véritable sésame crié à la sensibilité des auditeurs y enracinent l'Amour de Dieu : "Laissons l'espargnier et l'aquerre" (voir page 162), "Nostre dame est nostre quanconques"(voir page 51), "Il a merci qui merci cri" (voir page 90), "Nostre dame . . c'est elle qui les pais fait, entre dieu et homme est moienne" (voir page 326), "Car noz n'avons point de demain" (voir page 388), "Se diex n'estoit tant debonnaires tant pius tant doz et tant humains" (voir page 187), "Cilz siecles n'est qu'un bries trespas, c'est un essais c'est une esprueve" (voir page 391), "Confessions noz doit buer et puis penitance essuer" (voir page 406), "Honnorer doit cis qui est sages, et sainte eglise et ses ymages" (voir page 140), "Car par l'autel sommes tuit riches" (voir page 139), "Brieve oroisons le ciel tresperce" (voir page 313), "Nule jeune n'est parfite, s'ele n'est d'aumosne confite" (voir page 397), "De son dos fait por dieu enclume" (voir page 155), "Ce que noz ci deservirons en l'autre siecle aront nos ames " (voir page 391), "Quant li genoil sont en la pourre, lors doit li cuers devant dieu corre"(voir page 380), "Bouche n'entent dieux a nul fuer, s'il n'a contricion el cuer" (voir page 320). Coinci est le Chantre de la Merci Dieu dont l'humilité de la Vierge Marie est l'ordonnatrice.

05/2020

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Esotérisme

La conjuration antichrétienne. Le temple maçonnique voulant s'élever sur les ruines de l'Eglise catholique

Directeur de la Semaine religieuse du diocèse de Cambrai, écrivain (Estaire 12.04.1836 - Saméon 6.10.1921) Ordonné prêtre (1862), vicaire à Valenciennes Saint-Géry, Lille Sainte Catherine et aussitôt après Sainte Marie-Madeleine (1872), il est nommé en 1874 chapelain de la basilique Notre-dame-de-la-Treille, qu'il ne quittera plus. Dès 1872, il collabore à la Semaine religieuse du diocèse de Cambrai. Fondée en 1866, celle-ci, indépendante de l'archevêché, a son siège à Lille. En 1874, il devient pour quarante années, propriétaire et directeur du titre et de la revue, tirant à 4.500 exemplaires. Il en assure lui-même la rédaction. Disciple de Bonald et de Joseph de Maistre, de Donoso Cortés et de Blanc de Saint-Bonnet, émule de Louis Veuillot, il fait de sa publication "un bastion contre le libéralisme, le modernisme et toutes les formes de la conspiration antichrétienne dans le monde". Bénéficiant d'une diffusion qui dépasse largement le diocèse, elle dénonce francs-maçons et démocrates chrétiens comme autant d'expressions maléfiques de l'esprit de la Révolution. Delassus, chanoine honoraire (1882), "ami des vérités complètes", tenant d'une spiritualité intransigeante, fait référence au Syllabus et trouve certaines de ses inspirations chez Le Play. Il prône la restauration de la famille, défend une société basée sur la hiérarchie et l'autorité, assure que l'homme doit trouver l'expiation et le redressement dans le travail et les épreuves de la vie terrestre. Membre d'une union de la paix sociale, très lié à l'Association catholique des patrons du Nord dont il aime le paternalisme, ami de l'abbé Fichaux, il encarte le bulletin hebdomadaire des corporations dans la Semaine religieuse (1889) et dénonce les "infiltrations collectivistes" à l'intérieur du catholicisme social. Pie X, peu après son avènement, élève Mgr Delassus à la prélature domestique (15 avril 1904). La cour romaine invite la Faculté de théologie de Lille à lui conférer le doctorat ad honores. Ce titre tout à fait inhabituel est décerné par les universitaires, à l'infatigable pourfendeur du modernisme. En 1911, il est promu protonotaire apostolique. On considère aujourd'hui que ses ouvrages sont "remplis de pressentiments de la désintégration actuelle de l'Eglise". A ses funérailles, le chanoine Bègne saluait sa carrière, faite "de piété, de droiture et de désintéressement", "d'un bon serviteur de Dieu", "courageux défenseur de la vérité".

07/2020

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Sciences historiques

Petite histoire de l'île et de l'abbaye de Lérins

L'Ile, connue par les Romains sous le nom de "Lerina", est inhabitée t infestée de serpents quand Honorat d'Arles y fonde un monastère au début du Ve siècle. Honorat codifie la vie de la communauté, avec une règle dont la première rédaction, la "Règle des Quatre Pères", est la première du genre en France. Durant les Ve et VIe siècles, le monastère attire des moines qui assureront sa renommée. Dans les siècles suivants, la vie monastique sur l'île est interrompue à plusieurs reprises par les raids des Sarrasins. Vers 732, cinq cents membres de la communauté, y compris l'abbé, saint Porcaire, sont massacrés sur l'île. En 1047, l'île est envahie et des moines sont emmenés en captivité en Espagne. Ils sont rachetés par l'abbaye Saint-Victor de Marseille. Sur l'île, des fortifications sont peu à peu construits entre le XIe et le XIVe siècle. Les reliques d'Honorat sont ramenées d'Arles, en 1391 et l'île devient un lieu de pèlerinage très populaire. En 1400, nouveau pillage par des pirates génois. En 1635, l'île est envahie par les Espagnols et les moines sont expulsés. Les Espagnols fortifient l'île en installant des batteries de canon sur les chapelles. Deux ans plus tard, l'île est reprise par les Français qui y laissent à demeure une importante garnison. Après un exil à Vallauris, les moines reviennent, mais le monastère continue de souffrir des attaques espagnoles et génoises. Le monastère est fermé par une commission royale en 1788, faute de moines ; à la Révolution, l'île est déclarée " bien national " et devient propriété de l'Etat. En 1859, l'île est rachetée par l'évêque de Fréjus qui cherche à y rétablir une communauté religieuse. Dix ans plus tard, des moines cisterciens de l'abbaye de Sénanque s'y installent. Le pape Léon XIII, par décret, en 1886, a rattaché les paroisses se trouvant dans l'arrondissement de Grasse au diocèse de Nice, à l'exception des îles de Lérins qui restent dans celui de Fréjus. Lors de l'expulsion des congrégations en 1903, les cisterciens de Lérins furent une des cinq congrégations catholiques masculines autorisées à poursuivre leur activité en France. La présente édition entièrement recomposée reprend le texte intégral de l'édition de 1929.

10/2016

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Religion

Belley

Le diocèse de saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, patron de tous les curés du monde, est un diocèse à l'histoire particulièrement originale. D'étendue limitée en ses origines, il englobe, depuis le Concordat, de vastes parties lyonnaises et des régions savoyardes. Ses villages ont été, tour à tour, en rapport avec la cité de Blandine et avec le siège de saint François de Sales. Les chartreuses s'y sont multipliées, des congrégations comme celle des Maristes y sont nées, des expériences scolaires comme celle de l'abbé Demia y prennent une valeur annonciatrice. Ce diocèse de Jean-Pierre Camus, énergique évêque du XVIe siècle, retint dans une de ses plus pauvres paroisses, saint Vincent de Paul ; M. Emery, la Sœur Rosalie, saint Pierre Chanel, le premier martyr d'Océanie, sont originaires de ces terres qui voient aujourd'hui affluer des pèlerins du monde entier dans le modeste village d'Ars. La seule synthèse sur l'histoire du diocèse réalisée par le chanoine Alloing en 1938, est devenue introuvable en raison de la modicité de son tirage. Depuis le temps où fut élaboré cet ouvrage, le visage de l'Eglise a beaucoup changé et ce renouvellement n'a pas encore été scientifiquement étudié ; les méthodes de recherches en histoire religieuse ont considérablement évolué. Il convient désormais de retracer l'histoire du peuple chrétien en intégrant la sociologie religieuse, l'influence des facteurs économiques, le poids des mentalités. Le présent livre a été conçu par deux auteurs enracinés clans les pays de l'Ain, dans la région lyonnaise et la terre savoyarde. Ils y ont enseigné et y poursuivent des recherches. Gabrielle Trenard est l'auteur d'un ouvrage apprécié sur le Bugey, Louis Trenard, professeur d'Université, a consacré son doctorat ès-lettres à l'histoire sociale des idées à Lyon, depuis le temps de l'Encyclopédie jusqu'au romantisme. Tous deux collaborent aux revues de cette région. Pour ce travail, ils ont bénéficié de la compétence de spécialistes et, pour la période contemporaine, d'acteurs et de témoins qui ont aimablement. contrôlé la rédaction des divers chapitres. Cette publication constitue, à dessein, l'une des manifestations commémorant, en 1978, le 8e centenaire de la mort d'Anthelme de Chignin, chartreux de Portes, évêque de Belley qui demeure, clans la région où il vécut, un saint très populaire.

01/1978

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Philosophie

L'Europe et la Profondeur. Tome 11, Le secret de la domination

Ce Secret de la domination, onzième tome de L'Europe et la Profondeur, est peut-être le plus étonnant de tous les volumes du "grand récit" de Pierre Le Coz : pour ce que faisant cohabiter dans l'espace scripturaire d'un même livre une analyse en forme théologico-critique de la présente "Situation de l'Europe" — notamment face au processus récent et massif de l'implantation d'une religion nouvelle sur son continent — avec l'écriture d'un " grand roman époqual-autobiographique " — "Soldat et jeune fille souriant" — où l'auteur, revenant en une forme comme "auto-fictionnelle" sur la période située à la transition des XXe et XXIe siècles, essaye de comprendre ce qui, dans le quotidien de celle-ci, a réellement et profondément changé — à savoir : rien de moins que le mode même de l'écoulement du temps — ; et changement qui a probablement constitué le plus grand bouleversement de toute l'histoire récente... dont la suite dès lors — ce que nous vivons aujourd'hui très pratiquement (et, pour l'immense majorité d'entre nous, très douloureusement) — ne peut plus être que le développement "philosophique"... toujours plus désastreux. Ce mouvement de retour au genre romanesque illustré par un ouvrage qui, depuis dix tomes, se présentait comme un "essai" disant bien, par ce bouleversement radical qui ne dit pas son nom, dans quelle urgence nous sommes entrés. Ainsi la rédaction de cette Profondeur— successivement présentée, dans le cours de sa publication, comme, selon, un "manuel de survie au temps du nihilisme achevé", ou une "nouvelle aventure arrivée au sens" —vient ici pour ce qu'elle était en réalité depuis son début : rien de moins que la tentative, par un scripteur "à peine identifié sous le nom de" (peu importe qui), de dire la vérité du mouvement réel à l'oeuvre dans l'histoire d'un temps — le nôtre — ; et vérité d'autant plus enfouie et inouïe que ce temps, se qualifiant lui-même de " post-historique ", se flatte volontiers de ne plus en avoir. Illusion en forme d'auto-satisfecit époqual que la simple lecture de ce Secret fera voler en éclats : pour ce que les diverses analyses de notre temps et de son actualité, la plus sanglante ou la plus futile — voire, dans sa troisième partie, la plus licencieuse — proposées par cet ouvrage vont toutes dans le sens d'un évident "retour-de"... cette même histoire.

05/2019

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Philosophie

La lutte, pas la guerre. Ecrits pacifistes radicaux (1918)

Les jubilés sont l'occasion de découvertes et de redécouvertes. Parmi les documents à tort négligés ou tombés dans l'oubli les trois écrits du philosophe Ernst Bloch contribuent à une meilleure connaissance du courant pacifiste qui s'est développé en Allemagne après 1916. Ils furent écrits en 1918, pendant un séjour en Suisse (1917-1919) qui avait pour but officiel la rédaction d'un article commandé par l'Archiv für Sozialwissenschaft und Sozialpolitik sur les idées pacifistes dans ce pays. Bloch fut pendant ces années-là un des principaux collaborateurs de Die Freie Zeitung, un journal de Berne largement diffusé et opposé aux menées du gouvernement allemand : il y publia plus d'une centaine d'articles. Le journal en appelait non pas au pacifisme mais à une lutte active contre le bellicisme de l'Allemagne ; il souhaitait carrément la victoire des pays de l'Entente (France, Italie, Royaume-Uni, Etats-Unis), et saluait à la fois le plan de paix du Président américain Wilson et la Révolution russe. Le premier de ces trois textes, "Une défaite de ses armées est-elle nuisible ou utile à l'Allemagne ?" présente aux Allemands les avantages d'une défaite militaire : elle serait d'abord et avant tout une défaite de l'autoritarisme prussien (dont l'auteur esquisse une analyse idéologique et historique) et elle rendrait possible à l'Allemagne un renouveau sur les plans politique et moral, principalement l'instauration d'une démocratie. Le deuxième texte, "Vade-mecum pour les démocrates d'aujourd'hui" , qui est le plus long, développe davantage ces thèses contre la Prusse et l'Autriche. Il vante les idéaux politiques américains (libéralisme politique et démocratie) et les promesses du nouveau socialisme russe, dont l'Allemagne pourrait s'inspirer pour sa régénération. Les analyses historiques et idéologiques sont riches, nuancées et originales. Le troisième texte, "Sur quelques programmes politiques et utopies en Suisse" contient des exposés particulièrement riches sur le courant internationaliste d'inspiration catholique, sur la tendance socialiste marxiste, et sur la tendance anarchiste en Suisse. Bloch est proche de ce dernier point de vue, ce qui lui permet un jugement lucide sur les limites de l'approche déterministe marxiste. D'une grande richesse théorique et historique, ces trois textes étonnent par la position libérale et anarchiste de leur auteur, qui permet de mettre en perspective son ralliement ultérieur au marxisme. La traduction est accompagnée de notes explicatives.

11/2018

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Sciences historiques

Documents diplomatiques français 1950. (1er janvier - 31 décembre)

L'année 1950 marque les progrès et la sophistication accrue de la perception du problème posé par le communisme soviétique. Le facteur idéologique dans le conflit Est-Ouest est désormais pleinement pris en compte : la France est vraiment entrée en Guerre froide. Mais le principal sujet, c'est la guerre de Corée. Le danger d'une extension du conflit est pris tout de suite très au sérieux. Paris choisit cependant la fermeté, ce qui n'empêche pas la prudence. Et on s'entend avec Londres dans ce sens, lors d'une rencontre le 2 décembre entre Pleven et Schuman et leurs homologues, Attlee et Bevin. En effet l'entrée en lice des Chinois en octobre et les réactions américaines inquiètent beaucoup Paris. Encore fin décembre, on veut garder l'option d'un retour des forces des deux camps sur le 38e parallèle, c'est-à-dire le rétablissement du statu quo ante. L'affaire coréenne a de grandes répercussions sur l'ensemble de la politique extérieure. D'abord le problème du réarmement allemand est posé tout de suite de façon urgente. Les Américains envisagent la formation de dix divisions allemandes. On s'inquiète devant l'entente manifeste de Washington, Bonn et Londres à ce sujet. Le 16 septembre, Jean Monnet adresse à Schuman son fameux mémorandum : il suggère " un plan Schuman élargi " reprenant l'esprit de la proposition de Communauté charbon - acier présentée le 9 mai précédent, mais déclinée pour encadrer le réarmement allemand dans un ensemble européen. Cependant le Quai n'apprécie guère la proposition de Jean Monnet et freine des quatre fers. La majorité des diplomates estiment que ce serait une rupture avec l'URSS et un obstacle à la politique d'intégration de l'Allemagne en Europe. Indiquons d'ailleurs qu'en ce qui concerne le " Plan Schuman " du 9 mai, le Quai ne s'en occupe vraiment que sur deux points : la question de la participation britannique et le problème de l'autorité de contrôle de la future Communauté charbon-acier. La guerre de Corée a aussi de considérables conséquences pour le problème indochinois, en particulier à cause de la menace chinoise croissante et de l'évolution de l'attitude américaine par rapport à ce conflit : Washington commence à s'intéresser à la défense de l'Indochine.

01/2016

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Procédure civile

Procédure civile. Droit commun et spécial du procès civil, MARD et arbitrage. 36e édition

L'ouvrage le plus approfondi dans le domaine du procès civil. Fidèle à la tradition des précis Dalloz, la 36e édition du précis de procédure civile prend en compte l'ensemble des évolutions récentes qu'a connues le droit du procès civil, tout en livrant une vision panoramique du procès civil alliant exposition des grands principes directeurs et déclinaisons techniques de ces principes. Cette 36e édition est notamment à jour de la loi n° 2021-1729 du 22 décembre 2021 pour la confiance dans l'institution judiciaire et de ses décrets d'application, celui du 11 octobre 2021 (n° 2021-1322) et celui du 25 février 2022 (n° 2022-245) favorisant le recours à la médiation. Soucieuse de maintenir une présentation pédagogique du procès civil, cette nouvelle édition s'enrichit d'un chapitre nouveau consacré aux procédures accélérées définitives (à la suite de la systématisation des procédures dites " accélérées au fond " dans le code de procédure civile et des modifications récemment apportées à la procédure en injonction de payer). Ce chapitre vient compléter celui qui existait déjà pour les procédures provisoires en référé et sur requête. Le chapitre relatif aux MARD (modes amiables de règlement des différends) est enrichi par les nouvelles dispositions portant sur des incitations de recours aux MARD, ou encore sur les facilitations d'exécution de l'accord amiable. Il fait également état des propositions issues du rapport sur " La médiation devant la Cour de cassation " remis en juillet 2021. De manière générale, l'ouvrage rend compte, au plus près, des grands mouvements qui continuent d'affecter la physionomie du procès civil contemporain : managérialisation de la justice, dématérialisation de la procédure, développement de l'open data des décisions de justice, fondamentalisation renforcée du droit du procès civil, sous l'influence conjointe des droits constitutionnel (via la QPC) et européen (avec les mises en oeuvre récentes des protocoles additionnels n° 15 et n° 16 à la Convention EDH), entreprises d'harmonisation du procès civil européen (avec les Règles modèles européennes de procédure civile ELI/Unidroit), réflexions de la Commission " Cour de cassation 2030 ", etc. Elle intègre également les réflexions sur les moyens financiers et humains de la justice civile ainsi que sur les perspectives de réformes futures - à long et moyen terme -, actuellement mis au coeur des travaux et réactions autour des Etats généraux de la justice.

09/2022

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Beaux arts

Des musées de Metz au musée de la cour d'or. Histoire des collections, reflets d'un territoire

Absente des envois fondateurs de la circulaire Chaptal de 1801, il faut attendre 1839 pour que la Ville de Metz se dote d'un musée. Il est alors créé sous l'impulsion des sociétés savantes locales et des artistes de l'Ecole de Metz. Malgré un budget limité, le développement des collections et de l'institution suit un modèle traditionnel dans l'histoire des musées français jusqu'à la chute du Second Empire. Mais, entre 1871 et 1918 avec l'annexion de l'Alsace-Moselle au Reich allemand, celui-ci va connaître de profondes transformations dans un contexte politique inédit. Il profite des avancées de la science allemande, notamment dans le domaine de l'archéologie. Les musées de Metz entrent alors dans une première période prospère avec la construction de nouveaux bâtiments et un accroissement constant des collections archéologiques. L'établissement n'est plus seulement un musée des Beaux-Arts, mais aussi un important musée archéologique et même un musée de site avec la découverte dans ses sous-sols des anciens thermes gallo-romains de Metz en 1932. Durant la Seconde Guerre mondiale, il devient un outil de propagande au service de l'occupant et sert de centre de collecte aux objets spoliés par les nazis. Il faut attendre la nomination de Gérald Collot en 1957 pour que les musées de Metz connaissent un nouvel âge d'or. De 1964 à 1980, ce conservateur, attentif aux projets de rénovation urbaine, intègre dans les collections de multiples témoignages patrimoniaux qu'il réussit ainsi à sauvegarder. En les étendant, il transforme la présentation des oeuvres des musées de La Cour d'Or et crée un des premiers musées d'Architecture médiévale en Europe. Le lancement du programme de rénovation du musée a encouragé la rédaction de ce texte où la période la plus récente est présente grâce à une série d'entretiens réalisés avec les personnalités liées à l'histoire du lieu ces quarante dernières années. Issus d'une fondation classique, les musées de Metz, par leur inscription dans un territoire marqué par l'Histoire et deux guerres mondiales, sont un exemple peu ordinaire dans le paysage muséal français. Véritable institution transnationale où les visions française et allemande cohabitent, confrontée à la création d'une annexe du Centre Pompidou, un ouvrage relatant son histoire, mais également les enjeux politiques, culturels et sociaux à l'oeuvre, s'avérait plus que nécessaire.

10/2018

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Sociologie du travail

Concevoir le travail, le défi de l'ergonomie

Ecrit près de trente ans après la parution de Comprendre le travail pour le transformer, la pratique de l'ergonomie, ce livre prend acte de deux évolutions massives qui appelaient à la rédaction d'un nouvel opus : les transformations des modes de production et de travail d'une part, et les évolutions de l'ergonomie elle-même, en particulier l'approfondissement de son programme sur la conception. Il a pour ambition de fournir des ressources conceptuelles et méthodologiques pour contribuer à la fabrication du travail humain. Son objectif est de ne pas laisser la réalité, l'épaisseur et le devenir de l'activité humaine dans l'ombre de l'implicite et de l'impensé. Son programme est de faire du travail un objet de connaissance, et de contribuer à expérimenter et à dessiner aujourd'hui les bases et les principes du travail humain de demain. Il est composé de six parties : -la première désigne les enjeux auxquels nous sommes actuellement confrontés, tant du point de vue des évolutions des systèmes de production que de la santé des protagonistes : -la deuxième partie discute une diversité de modèles de la santé et de la performance, ainsi que la rationalité d'action dans laquelle est engagée l'ergonomie (l'intervention) et ses nécessaires dimensions éthiques ; -la troisième partie est centrée sur la méthode d'intervention que nous proposons de mettre en oeuvre ; -une quatrième partie approfondie la méthode au plan des outils et des techniques ; -la cinquième partie discute quelques-unes des interpellations sociétales et des convocations disciplinaires auxquelles nous semble aujourd'hui confrontée l'ergonomie ; -et comme cet ouvrage a été terminé juste avant la pandémie de la Covid-19, il nous a semblé utile de confronter la pertinence des thèses défendues à cette crise inédite dans un sixième chapitre. L'analyse qui en est fournie nous conduit à réaffirmer notre projet : maintenir vivante la bataille du travail réel, et persévérer sur la voie d'une émancipation par le travail. Au final, cet ouvrage est avant tout destiné à ceux qui feront l'ergonomie de demain : nos étudiants, nos collègues jeunes et moins jeunes, et de manière générale à toutes celles et ceux qui voudront s'engager dans l'exercice professionnel exigeant qu'est la pratique de l'ergonomie.

04/2021

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Histoire des religions

La spiritualité. Une très brève introduction

Une introduction complète sur la spiritualité Au sens large, la " spiritualité " est une aspiration, qu'elle soit religieuse ou profane, à trouver un sens à la vie humaine et un moyen de diriger sa vie. Il est évident que la fascination pour la spiritualité est une caractéristique de notre époque. Elle va de pair avec un déclin croissant de l'intérêt pour les religions traditionnelles en Occident. Pendant le dernier quart du XXe siècle, le concept de spiritualité s'est éloigné bien au-delà de ses origines chrétiennes, en vérité au-delà de la religion elle-même. Il y a de nos jours une vaste quête d'expériences et de pratiques spirituelles s'exprimant de diverses façons. Comment définir la spiritualité ? Quels sont les différents types de spiritualité dans l'histoire ? Qu'est-ce qui distingue spiritualité et religion ? Qu'est-ce qu'une expérience spirituelle ? Comment vivre une vie spirituelle ? Quel lien la spiritualité a-t-elle avec la société ? Quel est l'avenir de la spiritualité ? Dans cette introduction courte mais très complète, rédigée par l'un des plus éminents chercheurs et écrivains en matière de spiritualité, Philip Sheldrake explore les fondements historiques de la spiritualité et examine comment elle a acquis l'importance qu'elle revêt aujourd'hui. Ce livre a été écrit dans le but d'éclairer les lecteurs qui veulent mieux comprendre ce que veut dire " la spiritualité " de nos jours aussi bien que ce qu'elle a voulu dire dans les époques antérieures. Ainsi, les lecteurs pourront davantage se repérer dans les pratiques spirituelles qui visent l'épanouissement humain et comprendre ce que veut dire mener une " vie spirituelle ". Le professeur Philip Sheldrake est actuellement Senior Research Fellow à la Fédération théologique de Cambridge (Westcott House), professeur honoraire de l'Université du Pays de Galles et professeur invité régulier aux Etats-Unis. Il est également membre du Forum Guerrand-Hermès pour l'étude interreligieuse de la spiritualité. Philip Sheldrake a cofondé et dirigé (1984-94) l'institut de spiritualité au Heythrop College de l'université de Londres. Il fait partie du comité de rédaction de trois revues universitaires internationales. Au cours des vingt-cinq dernières années, il a été une figure de proue dans le domaine de la spiritualité en tant que domaine d'étude interdisciplinaire.

02/2023

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Pédagogie

Enseigner à distance. Inventer un nouvel espace relationnel

Lorsque l'on parle de l'école, immédiatement, des images surgissent. On voit l'enseignant, avec ses élèves, dans une salle de classe. Il circule entre eux, s'attarde derrière l'épaule de l'un pour lire ce qu'il écrit, remarque le découragement de l'autre et d'un geste ou d'un regard l'aide à ne pas baisser les bras. Il revient au tableau, écrit le cours, distribue la parole. Bref, quand il s'agit d'école, les scènes qui nous viennent à l'esprit ont toujours à voir avec l'interaction, la relation humaine. Comment maintenir ce lien lorsque les circonstances nous obligent à enseigner à distance ? Certes, grâce à Internet, les savoirs sont désormais accessibles en ligne. Les chaînes vidéo d'enseignants se multiplient et facilitent l'accès des élèves à des notions de cours. De même, nombre de sites proposent des exercices interactifs souvent très bien faits et qui permettent aux élèves de travailler en autonomie. Pour autant, ces outils ne permettent pas de maintenir le lien pédagogique. Ils sont l'équivalent numérique des manuels ou des cahiers d'exercices et ne peuvent remplacer la relation de confiance qui, peu à peu, s'instaure entre l'enseignant et ses élèves. Tous les enseignants en ont fait l'expérience, un même cours dispensé à deux classes distinctes n'aura jamais le même effet. Suivant le groupe, les relations entre les élèves, l'horaire, les réactions diffèrent et emmènent la séance vers un chemin parfois que l'on n'aurait pas soupçonné. Et c'est bien cela qui fait la magie du métier d'enseignant. Est-il possible de retrouver, à distance, l'atmosphère de la classe et ainsi, continuer de construire la relation avec les élèves ? Voilà, le véritable défi de l'enseignement à distance : non pas recréer la classe mais inventer un nouvel espace qui permette d'abolir la distance et de renforcer les interactions entre l'enseignant et ses élèves, entre pairs, afin de susciter le plaisir et l'envie d'apprendre. Cet ouvrage se veut une réflexion sur ce que signifie enseigner à distance du point de vue du lien humain, et propose des pistes concrètes pour construire un travail pédagogique qui fasse sens et permette d'accompagner tous les élèves.

05/2021

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Evaluation

Le français et les maths avec la mythologie Cycles 2 et 3. 10 héros pour aider à grandir, engager les élèves, partager un patrimoine culturel

114 fiches photocopiables organisées en 10 modules pour entrainer les élèves de cycles 2 et 3 en français et en mathématiques dans le contexte motivant de la mythologie. Le fichier "Le français et les maths avec la mythologie - Cycles 2 et 3" est conçu pour répondre aux besoins spécifiques des enseignants en mettant en oeuvre une progression et une différenciation qui tient compte de l'hétérogénéité de la classe. Les activités proposées amènent tous les élèves à acquérir un patrimoine culturel commun tout en prenant en compte le niveau de chacun. Les textes mettant en scène des héros de la mythologie font écho à la complexité de la vie et aux questions que se posent des enfants au fur et à mesure qu'ils grandissent. Chaque module propose sur 2 niveaux de difficulté : 3 textes inspirés par des grandes figures de la mythologie grecque (Ulysse, Héraclès, Orphée, Athéna, Prométhée...) : un texte destiné à une lecture par l'enseignant ; un texte pour l'élève adapté au niveau 1 (compétences de cycle 2) écrit au présent ; un texte pour l'élève adapté au niveau 2 (compétences de cycle 3) écrit au passé. 2 fiches consacrées à des activités de français (compréhension écrite, lecture, écriture, vocabulaire, grammaire et rédaction) pour chacun des niveaux. 2 fiches consacrées à des activités de mathématiques (nombre et calcul, géométrie, grandeurs et mesures, organisation et gestion de données) pour chacun des niveaux. Le guide pédagogique précise : - les compétences travaillées et attendues lors de chaque activité ; - les exercices qui peuvent être faits en amont ou en aval des fiches pour se préparer ou s'entrainer ; - la mise en oeuvre des activités ; - les prolongements possibles. Les ressources numériques Elles contiennent toutes les fiches à imprimer et/ou à vidéoprojeter ainsi que les corrigés. Les ressources numériques vous sont proposées en téléchargement. Pour en profiter, il vous suffira de vous rendre sur le site Internet dédié, muni(e) de votre clé d'activation personnelle (toutes ces indications sont données dans votre ouvrage). Configurations requises Acrobat Reader Internet Explorer, Firefox, Chrome, Safari, Opera toutes versions Le fichier "Le français et les maths avec la mythologie - Cycles 2 et 3" est un matériel pédagogique prêt à l'emploi, à utiliser en classe ordinaire ou multiniveau, en soutien ou en remédiation, pour travailler efficacement, de façon à la fois collective, individualisée et différenciée, le français et les maths avec la mythologie.

05/2021

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Littérature étrangère

Le grand cercle

"Le Grand Cercle", paru à New York en 1933 aux éditions Charles Scribner's Sons, deuxième roman de Conrad Aiken (1889-1973), était jusqu'alors inédit en français. Poète majeur d'une oeuvre considérable, nouvelliste sublime, critique... , également éditeur d'Emilie Dickinson, homme dont la discrétion fut exemplaire, poursuivant la résonance de son temps sans y être esclave, et dont l'influence fut décisive sur des oeuvres telle celle, répétons-le, de Malcolm Lowry qui, de ses propres mots, reconnut en lui "un père spirituel" , Aiken est cependant resté dans l'ombre. Ce roman se compose de quatre grands chapitres évoquant des mouvements musicaux quasi indépendants les uns des autres, notamment le deuxième chapitre, lequel entièrement entre parenthèses, en flash-back, revient sur l'adolescence d'Andy, là où tout se serait joué en effet... Par ailleurs, ce second chapitre n'est pas sans rappeler de par son approche sensible de l'enfance et de l'adolescence sa nouvelle : "Etrange clair de lune". Andy devenu Andrew Cather le Borgne, héros ou plutôt anti-héros moderne, porteur d'une culture classique, est à l'image de l'écrivain lui-même. Les références y sont plus européennes qu'américaines ; Melville, Poe, aux côtés de Shakespeare, Michel-Ange et Dante, comptent parmi les présences d'un univers qui ne craint pas les outrances, les ruptures de temps et de ton. Ajoutons à ces présences, celle de Freud qui lut "Le Grand Cercle" et en fut séduit au point de vouloir rencontrer son auteur. Ecrit dans une période difficile dans la vie de son auteur se considérant, non sans humour, lui-même "posthume" , suite à une tentative de suicide, ce roman peut être considéré comme l'expérience d'une remontée vers un renouveau de la vie calquée sur la déconvenue banale d'un couple : une tromperie. Dans une lettre datée du 24 octobre 1932 à un ami, en fin de la rédaction du Grand cercle, "son fidèle vieux cauchemar" tel qu'il le qualifiait encore dans cette même lettre, Conrad Aiken notait : "On ne change jamais sans un Acte ? Mais les mots sont des actes, les idées sont des actes, les sentiments sont des actes, les attitudes sont des actes ? " Ces questions tangentes, sans réponses, qui se veulent aussi affirmatives, semblent en ce roman côtoyer l'impossible. Un grand cercle se dessine...

10/2017

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Littérature anglo-saxonne

Journal d'une femme noire. Edition

"Journal d'une femme noire" de Kathleen Collins réunit 4 nouvelles emblématiques de l'autrice, des lettres, des mini fiction et des extraits de journaux. A travers ses fictions construites sur la relation à l'autre et à l'amour (filial ou pas), Kathleen Collins donne à entendre, avec élégance et sincérité, la vie d'une femme noire américaine dans une société récemment affranchie de ses lois racistes. L'émancipation, la liberté d'être, la conscience de soi en tant qu'individu, la relation à l'autre et à la création traversent ses écrits. Mais se dessinent, en filigrane, les réactions les plus infimes provoquées par une peau noire ou blanche et le poids de l'Histoire sur l'amour entre personnes à la couleur de peau différente. Ces textes ont été écrits, il y a 40 ans, et pourtant ils sont d'une actualité redoutable. On entend James Baldwin dans cette appréhension du racisme mais aussi Peter Farelly avec son film "Greenbook : sur les routes du sud". Le racisme ne s'exprime pas qu'à l'extrême droite, il existe aussi - et peut-être surtout- dés lors qu'un individu est confronté à la différence : chaque groupe de personnes avec des couleurs de peau différentes nourrit les mêmes appréhensions. Cette réalité humaine continue de traverser nos sociétés et alimente bien des discours politiques. Kathleen Collins aborde ce sujet, éminemment politique et intime, avec un style qui se réinvente sans cesse pour le traiter de la manière la plus sensible et la plus vivante qui soit : multiplication des points de vue, second degré, sincérité, technique d'écriture issue du cinéma et des arts des années 60... La poésie et la cinématographie des nouvelles trouvent un écho profond dans les extraits de journaux, les pensées et les lettres. Ce mélange de fiction et non fiction permet d'introduire l'oeuvre de cette autrice majeure au public francophone. Une oeuvre qui raisonne profondément avec les revendications identitaires qui traversent notre société. Nous avons une chance énorme de pouvoir lire Kathleen Collins et peut-être encore plus aujourd'hui où l'on réhabilite le travail des femme dans l'Histoire. En 2021 les Editions du Portrait publierons les nouvelles non publiés en 2020 Kathleen Collins est mise en avant par le Women Prize for fiction 2020.

06/2020

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Ethique et droit

La déontologie des juges. Etat des lieux et perspectives d'avenir

La déontologie des juges a récemment connu, en France, des évolutions importantes. Dans une démarche préventive visant à éviter le recours à la sanction disciplinaire, voire pénale, le législateur a ainsi imposé aux juges la rédaction de chartes ou de recueils des obligations déontologiques et des bonnes pratiques, la création de collèges de déontologie ou encore la transmission de déclarations d'intérêts, voire de patrimoine. En retenant une approche transversale de son objet, cet ouvrage de "droit comparé interne" a pour première ambition de dresser un état des lieux de ces évolutions afin d'en tirer un premier bilan. Il permet, à cette occasion, de porter un regard juridique sur de nombreuses controverses qui ébranlent le monde de la justice, comme les rapports (parfois tendus) des juges avec le pouvoir politique, la religion, les médias ou encore les réseaux sociaux. Il s'intéresse au phénomène du "pantouflage" ainsi qu'au cumul de l'activité juridictionnelle avec d'autres activités professionnelles, politiques ou associatives. Elaboré sous la direction d'enseignants-chercheurs membres de l'Observatoire de l'éthique publique (think tank associant universitaires et parlementaires sous la présidence du député honoraire René Dosière), cet ouvrage a également pour ambition de formuler des propositions concrètes de réforme. Certaines d'entre elles visent à combler des lacunes (ainsi de la proposition de créer une instance déontologique au sein du Conseil constitutionnel et pour les conseillers prud'homaux, voire, à plus long terme, de créer une structure déontologique commune à l'ensemble des juridictions) ; d'autres tendent à modifier le fond du droit (en consacrant par exemple des règles spécifiques en matière de cumul d'activités ou encore en autonomisant davantage le régime disciplinaire des juges administratifs par rapport à celui des fonctionnaires) ou à perfectionner des dispositifs existants (comme la proposition visant à exiger un avis conforme du CSM sur toutes les nominations, mutations, et révocations des magistrats du parquet, ou celle visant à transférer à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique les contrôles déontologiques portant sur les activités antérieures et postérieures exercées par les magistrats judiciaires). En définitive, toutes ces propositions dessinent un cadre déontologique commun à l'ensemble des juges et magistrats français, révélant l'unité de la fonction de juger par-delà la diversité des juridictions.

12/2021

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Exégèse

Les mystères de l'Apocalypse. Une enquête sur le livre le plus fascinant de l'Histoire

L'Apocalypse de Jean s'ouvre sur un ensemble de sept lettres envoyées à une communauté de sept églises situées en Turquie actuelle et dont Jean était le responsable. Le terme Apocalypse s'est chargé au fil des siècles d'une connotation négative l'ayant éloigné de son sens d'origine pour évoquer une catastrophe cataclysmique et destructrice. Ce mot est "devenu populaire pour de mauvaises raisons" . La première clé de compréhension que nous offrons au lecteur dans ce livre pour mieux appréhender les mystères des prophéties de l'Apocalypse est de se référer aux Ecritures (Ancien Testament) qui étaient la Bible de Jésus et de Jean. Pour comprendre le Nouveau Testament, il convient en effet de se demander comment le peuple d'Israël a compris et interprété les enseignements de Jésus et des apôtres en leur temps. La seconde clé, permettant une compréhension plus complète du texte, est la considération du contexte historique et politique de l'époque de rédaction du texte. Au Ier siècle, l'Empire romain était tout-puissant et persécutait, quelquefois avec une extrême violence, les disciples de Jésus-Christ. Cela a fortement influencé l'auteur et le style du livre. Enfin, la troisième clé proposée est de considérer le livre de l'Apocalypse comme une sorte de synthèse, de résumé des prophéties eschatologiques présentes dans l'ensemble de la Bible - au point de quelquefois quasiment paraphraser certains passages de l'Ecriture. Loin de prétendre apporter la vérité absolue, ces trois clés majeures aident cependant à décrypter le sens véritable du texte et d'en saisir ainsi un peu mieux les allusions et autres symbolismes. Ainsi l'histoire, l'archéologie et la culture ancrent le livre dans le réel. Ce dévoilement donne ainsi au Livre un contexte qui parle, avec une grande actualité, à notre génération, comme par un effet de miroir... Ce livre est issu des notes d'écriture qui ont servi à la réalisation de la série documentaire. Les 7 églises de l'Apocalypse. Les auteurs, jean-Marc Thobois et Christophe Hanauer ont synthétisé leurs travaux de recherche dans cet ouvrage en deux parties : un commentaire général sur les temps de la fin et commentaire exhaustif des sept lettres ou sept églises. Cet ouvrage est complémentaire à l'oeuvre cinématographique qui a demandé trois années de travail.

02/2022

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Droit des sûretés

Le guide du cautionnement et autres sûretés personnelles. Edition 2022-2023

Conçu comme un service d'ami, le cautionnement s'est profondément diversifié en se développant, au-delà du cercle familial, dans la vie des affaires et dans la pratique bancaire. S'il reste la sûreté personnelle la plus usuelle, il est aujourd'hui concurrencé par d'autres sûretés issues du commerce international telles que la garantie autonome. Au carrefour des droits (obligations, procédures collectives, consommation...), le cautionnement est aujourd'hui réglementé par un corpus éclaté de règles trop nombreuses. Le contentieux est foisonnant, signe de la complexité de la matière. La récente réforme des sûretés a pour ambition de clarifier et de simplifier ce droit, mais aussi de le faire évoluer sensiblement. Au-delà des problématiques liées à l'application de la loi dans le temps, l'ordonnance du [... ] des questions nouvelles et laisse entrevoir des évolutions majeures qui vont nourrir le contentieux. L'ouvrage se veut pragmatique : un exposé clair et complet du droit positif résultant de la réforme est, sur chaque point, confronté au droit antérieur, illustré de nombreuses références jurisprudentielles, assorti le cas échéant de critiques et de propositions de solutions aux questions posées. Le plan adopté tend à faciliter l'accès à cette matière très fournie : l'étude de la conclusion du contrat de cautionnement, incluant les conditions de validité de la sûreté ainsi que les obligations précontractuelles d'information et de mise en garde, précède celle du contentieux du cautionnement, précisant les clés de la réalisation de la sûreté pour le créancier, et de la défense de la caution. Des développements spécifiques sont ensuite consacrés à l'incidence du risque d'insolvabilité et aux alternatives au cautionnement. L'ouvrage assure un accès rapide aux informations pertinentes pour tout praticien du droit du crédit, au stade de la rédaction de l'acte, de la mise en oeuvre de la sûreté, ou du contentieux. Il sera particulièrement précieux pour les avocats, magistrats professionnels et consulaires, administrateurs et mandataires judiciaires, notaires et services juridiques et contentieux des établissements de crédit. Laetitia Bougerol est Maître de conférences à l'Université Paris-Saclay où elle y enseigne le droit des sûretés. Géraud Mégret, docteur en droit, est avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation. Il défend régulièrement des établissements de crédit et des cautions.

05/2022

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Littérature étrangère

La femme sur l'escalier

Le narrateur est un avocat allemand d'une soixantaine d'années. Il a brillamment réussi et se considère plutôt heureux. Mais lors d'une mission en Australie, son équilibre s'effondre quand il voit par hasard un tableau intitulé Femme sur l'escalier dans une galerie à Sydney. Car il a déjà vu ce portrait en pied... Retour en arrière : au début de sa carrière, il est contacté par le peintre Schwind qui veut trouver un règlement à l'amiable avec l'industriel Gudlach à qui il a vendu le portrait en question. Irène, la femme de Gudlach et modèle du tableau, a quitté son mari pour le peintre. Depuis, Gudlach procède régulièrement à de petits actes de vandalisme sur le tableau. Surgit alors l'idée folle d'un troc : Gudlach propose à Schwind de lui rendre son tableau si Irène revient vivre avec lui. Le narrateur se prête à la rédaction du contrat qui doit préciser les modalités de cet échange, mais au cours des négociations, il tombe amoureux d'Irène. Tous deux décident de duper Gudlach et Schwind, de récupérer le tableau et de s'enfuir ensemble. Quand Irène disparaît avec le tableau, le narrateur comprend qu'il a été trahi. Trente-cinq ans plus tard, il décide de mener l'enquête : Irène vit retirée du monde sur une île. Les retrouvailles avec la femme qu'il a passionnément aimée sont étranges : quand il apprend qu'elle est en phase terminale d'un cancer, il décide de rester. Ils se rapprochent, Irène livre quelques secrets de son passé, puis demande au narrateur de lui raconter la vie qu'ils auraient eue si elle ne l'avait pas abandonné. Un soir, grâce à la cocaïne, Irène reprend suffisamment de forces pour descendre l'escalier de sa maison, nue comme sur le portrait, et le narrateur lui fait l'amour. Quand un violent incendie se déclare sur l'île, il la transporte sur son bateau pour l'éloigner du danger. Les deux s'endorment en regardant l'incendie tout ravager. Quand le narrateur se réveille, Irène a disparu. Sur le thème central du remords, La Femme sur l'escalier nous parle avec force des interrogations qui traversent parfois nos existences, cette envie de savoir si elles auraient pu être différentes si... Ces " Si " qui ne reçoivent que rarement des réponses.

03/2016

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Droit

La connaissance du droit étranger. A la recherche d'instruments de coopération adaptés. Etudes de droit international privé comparé. Colloque du 28 novembre 2019, Textes en français et anglais

Le droit étranger occupe une place croissante dans la pratique pour le juge bien entendu, main également pour d'autres professions juridiques : notaire, officier de l'état civil, avocat notamment. La multiplication des réglements de l'Union européenne intervenus en droit international privé en est la cause première et la plus apparente. Le développement de juridictions ou de formations spécialisées dans le contentieux international et l'application du droit étranger en est une autre. Une véritable compétition apparais à cet égard depuis quelques années. Au-delà du seul aspect contentieux classiquement envisagé, la prise en compte et l'application du droit étranger devient essentiel pour d'autres perspective : obligation de conseil, matière gracieuse, rédaction d'actes, optimisation patrimoniale, planification d'opérations sociétaires internationales, parmi d'autres. Les enjeux sont donc cruciaux et la recherche d'instruments de coopération adaptés pour la bonne connaissance du droit étranger s'impose. Cet ouvrage contribue aux réflexion, menées à ce propos. Il comporte ainsi un important état des lieux qui permet de mettre à jour la diversité des régimes dans les ordres juridiques étudiée et l'hétérogénéité des pratiques professionnelles. Des solutions concrètes sont également proposées. Elles sont le fruit des réflexions croisées et de tables rondes lors du colloque qui s'est tenu à la Cour de cassation le 28 novembre 2019. Si l'objectif apparent peut être de parvenir à l'adoption d'un instrument général à la portée géographique la plus large possible. il s'est vite avéré vain de vouloir privilégier, à l'heure actuelle, une telle approche. D'une part, chaque profession éprouve des besoins différents, d'autre part, le niveau de développement des différents systèmes comparée n'est pas le même. Alors que certains, sont à la traîne et peinent à adopter des règle satisfaisante en la matière, d'autres sont en pointe et donc peu demandeur d'instrument de coopération dont l'utilité ne leur parait pas flagrante. Les diverses contributions et les débats ont permis d'envisager des pistes aussi nombreuses que diverses, allant de la revitalisation d'instruments anciens à la création d'institutions spécialisées au niveau interne, international ou européen en passant par la mise en place de mécanismes spécifiques ou l'utilisation de l'intelligence artificielle. Un tel foisonnement démontre le caractère crucial de la problématique et la vitalité des réflexions menées à son sujet mais également la pertinence d'en avoir débattu et de la nécessité de continuer à le faire. En ce sens, la prochaine étape de ce débat pourrait Dire celle de l'opportunité d'adopter un règlement européen en la matière.

01/2021

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Economie

Traité d'économie pure. 3e édition

Cet ouvrage est un monument. Au-delà de son nombre de pages, de la densité extrême de la réflexion dont il est l'expression, il mérite cet hommage à plus d'un titre. D'abord, c'est l'un des tout premiers livres de la pensée économique française ; il s'inscrit dans la tradition des travaux de Walras et de Pareto tout en les dépassant, comme l'a souligné G. H. Bousquet. C'est d'ailleurs à cet ouvrage que s'est expressément référé le Comité Nobel lorsqu'il a décidé de décerner le Prix à Maurice Allais en 1988. Et pourtant, le Traité n'a jamais été publié en anglais ni même imprimé en édition commerciale. Ensuite, ce volume ne contient pas seulement un ouvrage mais deux : Le Traité lui-même, et une imposante introduction que l'auteur a tenu à ajouter à cette troisième édition. On lira ce texte avec un intérêt passionné. Non seulement Maurice Allais évoque les conditions particulièrement difficiles de la publication de son oeuvre de 1943. Mais, surtout, si l'on peut dire, Allais 1993 "juge" Allais 1943. Il montre en effet comment son oeuvre ultérieure, considérable par sa variété et sa profondeur, est contenue en germe dans le Traité. Il présente les compléments et les inflexions qu'il y a lieu de lui apporter. De ce point de vue, cette introduction constitue un élément important d'une histoire de la pensée économique française depuis la guerre. Enfin, cet ouvrage mérite le qualificatif de monument par le soin extrême que l'auteur a apporté à la publication de cette troisième édition. D'abord, bien sûr, dans la rédaction de l'introduction qui l'a amené à procéder à une réflexion approfondie sur son oeuvre qu'il n'avait sans doute pas imaginée au départ ; ensuite parce que l'auteur a tenu à relire personnellement et attentivement les trois jeux d'épreuves de ce livre. On jugera ainsi l'investissement intellectuel que cette nouvelle édition a représenté pour Maurice Allais. C'est l'ensemble de ces qualités que le Ministère de la Recherche et de l'Enseignement supérieur a voulu reconnaître en accordant son soutien à la publication de ce livre qui s'inscrit dans un vaste projet d'édition des oeuvres de Maurice Allais. La communauté scientifique, dès la sortie de la première édition, a perçu l'extrême importance de cet ouvrage. Il nous a paru opportun de reproduire à la fin du volume les jugements qui ont salué cette oeuvre maîtresse de Maurice Allais.

05/1994

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Théâtre

Le ping-pong

Le Ping-Pong (1955), pièce politique qui inaugure chez Adamov une veine nouvelle, constitue à bien des égards un cas dans sa production littéraire. Le flipper d'Adamov est au théâtre français ce que l'"assommoir" est au roman du même nom : une machine à asservir les hommes. Elles sont rares, les pièces dont le vrai héros est une machine. C'est le cas du Ping-Pong, où ce qui s'appelait à l'époque de sa rédaction le billard électrique, et qui se nomme aujourd'hui le flipper, se trouve - Adamov le dit - au "centre de la pièce". Ce jeu régit les propos et le comportement des sept personnages qui ne vivent que pour lui (Annette, ouvreuse de cinéma, Arthur, flâneur, et, dans une moindre mesure, Victor, étudiant en médecine), ou grâce à lui (le Vieux, chef du "Consortium" fabriquant les flippers, son secrétaire, Roger, Mme Duranty, et Sutter, agent chargé de relever les recettes). Et deux d'entre eux - Annette, qui se suicide devant un stand, et le Vieux, frappé en plein délire d'invention - meurent même à cause de lui. C'est l'enfer du jeu à la manière d'Adamov et c'est la première curiosité de la pièce. Il y a une deuxième curiosité : tout rivés qu'ils sont à la machine, les personnages ne sont pas des automates. Chacun a donc son caractère et son destin, ce qui amène à souligner la troisième curiosité de la pièce : la présence d'un comique qui n'existe sous cette forme dans aucune autre pièce d'Adamov. Car l'auteur - dont le titre lui valut de passer un temps pour un champion de ping-pong ! - s'est beaucoup amusé en composant la pièce, et c'est l'écho de ce rire qui la parcourt de bout en bout. Enfin, Le Ping-Pong amorce un spectaculaire tournant chez Adamov. Au vrai, c'est presque d'une révolution qu'il s'agit, puisque au drame strindbergien, nourri des rêves de l'auteur et situé dans une intemporalité voulue, succède brusquement, sous l'effet d'une conversion plus nette au marxisme qui coïncide avec la découverte de Brecht et suit de peu la rupture l'"avant-garde" incarnée par Beckett et Ionesco, un tableau de moeurs étroitement inséré dans le contexte des années 1950. Il n'y a plus de rêves dans Le Ping-Pong, il y a des faits qui, désignant clairement une réalité socio-économique (l'emprise d'un jeu qui rapporte et fait perdre beaucoup d'argent), jettent un regard critique sur la France de cette époque.

01/2012