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Volontaires pour l'usine. Vies d'établis (1967-1977)

Extraits

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Psychiatrie

Constance Pascal (1877-1937). Une pionnière de la psychiatrie française

Constance Pascal a été l'une des premières femmes psychiatres en France, au début du XXe siècle siècle. D'origine roumaine, elle décide très jeune de prendre son destin en main et débute des études de médecine en France. Connue pour ses travaux sur la démence précoce, elle a fondé l'une des premières écoles françaises pour les enfants présentant de graves difficultés d'apprentissage. Sa ténacité lui a aussi permis d'obtenir la direction de plusieurs départements de psychiatrie. Soucieuse d'améliorer les traitements ainsi que le confort de vie de ses patients, elle s'est heurtée toute sa carrière à la misogynie et au mépris de certains de ses supérieurs hiérarchiques. Cela n'a en rien entamé sa détermination. L'analyse d'articles et travaux de Constance Pascal elle-même permet d'appréhender son apport à la psychiatrie avec plus d'acuité. Dans cette biographie fournie, mêlant archives de sources institutionnelles et familiales, Felicia Gordon s'attache également à retracer le parcours intime de cette femme d'exception, à travers sa relation discrète mais constante avec le général Mengin mais aussi celle, toute aussi belle, qui l'unissait à sa fille. Cette biographie n'est pas seulement celle de Constance Pascal. Il s'agit d'une fresque vivante du développement de la psychiatrie en France, de la Belle époque jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale. On imagine difficilement, n'est-ce-pas, une vie plus laborieusement et plus glorieusement remplie ? Mais ce ne fut pas, certes, sans avoir à lutter contre toutes les routines, les préjugés de tous ordres et surtout contre un misonéisme parfois intransigeant. Les femmes de la génération qui monte ne devront pas oublier au prix de quels efforts, de quels sacrifices, de quelles douleurs parfois leurs aînées auront creusé le sillon. Elise Emile-Magne à propos de Constance Pascal.

05/2023

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Critique

L'intégrale Jean Ricardou. Tome 7, La révolution textuelle et autres écrits (1974-1977)

Ce septième tome de l'Intégrale Jean Ricardou contient ses contributions à trois grands colloques de Cerisy, consacrés respectivement à Flaubert, Claude Simon et Alain Robbe-Grillet, les deux derniers sous sa direction. C'est l'occasion pour lui de produire des communications aux enjeux intellectuels décisifs et de se livrer à des discussions très animées, dont l'essentiel est repris dans ce volume, ce qui réjouira sans nul doute les amateurs de débats. S'y ajoutent des essais destinés à des revues, notamment deux longues études sur des fictions d'Alain Robbe-Grillet et de Claude Simon, qui marquent un tournant, presque une rupture, dans son travail, le passage d'une critique littéraire pointue à une approche théorique élargie, plus rigoureuse.

03/2021

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Cinéma

Notes de la forteresse (1967-1999)

Au long de son trajet de cinéaste, Robert Kramer entretient un lien constant avec l'écriture. Des textes viennent avant, pendant et après les films, qu'ils préparent ou prolongent ; ils font des ponts entre les projets ou se substituent à ceux qui ne sont pas réalisés. L'écriture donne forme à des scénarios autant qu'elle sert à la description des nombreuses luttes politiques et des combats intérieurs qu'il traverse ; elle se développe comme rapport sur soi-même, à la première personne, et mise au point régulière sur l'état du cinéma ; elle s'adresse à des compagnons de route ou à des films aimés. Elle compose ainsi, en mosaïque, le roman d'une vie. Ce recueil, mêlant textes déjà publiés et inédits, se fonde sur un sommaire composé il y a vingt ans par Robert Kramer et Bernard Eisenschitz, augmenté de nombreux écrits découverts dans les archives du cinéaste.

11/2019

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Sciences historiques

1951-1967 Les Américains à Châteauroux

1951 : les Américains débarquent à Châteauroux. Objectif, la construction d'une des plus grandes bases de l'Air Force en Europe. Ils sont bientôt plusieurs milliers, GI's bien nourris et bardés de dollars. Et avec eux, leurs voitures, leur musique, leurs moeurs, leur way of life. Un "presque" choc de civilisation, dans un Berry encore coincé au XIXe siècle, émergeant à peine des rationnements de l'après-guerre. Sur la base, des centaines d'emplois sont créés, payés double ou triple des salaires locaux et les nuits castelroussines deviennent électriques, entre bars louches et dancings. Sans compter l'hostilité de certains à l'égard de ce qu'ils considèrent comme une occupation. Cette période ne va pas durer plus d'une quinzaine d'années mais elle va marquer durablement les esprits et la région. Grâce à des dizaines de témoignages, de photos et de documents, Bruno Mascle donne chair à cette époque, entre nostalgie et émotion. Châteauroux n'en a pas fini avec l'Amérique.

07/2017

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Critique littéraire

Cahiers staëliens N° 5-6, 1967

Revue internationale transdisciplinaire à comité de lecture, les Cahiers staëliens sont consacrés à l'étude de l'oeuvre de Germaine de Staël et au groupe de Coppet (Constant, Schlegel, Sismondi, Bonstetten).

01/1967

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De Gaulle

De Gaulle en Normandie (1943-1967)

L'hérédité du général de Gaulle l'enracine en Normandie depuis le Moyen Age. On retrouve un certain Richard de Gaulle ayant servi sous Philippe Auguste au XIIIe siècle. Un certain Jean de Gaulle sera gouverneur de la cité de Vire au début du XIV siècle. Lui-même séjourna à Sainte-Adresse dès 1921, venant y rendre visite, en famille, à ses parents, qui y seront inhumés. Son frère Pierre se mariera et s'installera à Saint-Pierre de Manneville. Le destin le ramène en Normandie le 14 juin 1944, lorsqu'il met le pied à Graye-sur-Mer, sur le sol français, et prononce un discours historique à Bayeux quelques heures plus tard, première ville libérée. Il y reviendra, le 16 juin 1946, pour un nouveau discours historique. Entre-temps, il aura accompli d'autres voyages dans une Normandie sinistrée. Ceux-ci seront encore très nombreux, principalement en 1960 et jusqu'en 1967. Il recevra toujours, en terre normande, un accueil enthousiaste, la Basse-Normandie devenant un bastion du gaullisme après 1958. Tous ces voyages nous permettent de le suivre à travers les villes de cette région, grâce aussi à de nombreux documents photographiques.

11/2023

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Poésie

Toute la vie. Poèmes 1957-2016

L'ouvrage que nous présentons est de nature anthologique : aucun des nombreux recueils de Fernando Grignola n'ayant été traduit en français, il a paru plus fécond de le faire connaître au public de ce pays par l'intermédiaire d'un choix tiré de ses principaux livres, en proposant une édition bilingue, ou plutôt trilingue, les poèmes d'après 1983 n'étant plus écrits en italien, mais dans le dialecte d'Agno. C'est Christian Viredaz (voir son curriculum dans le dossier) qui en a assuré la traduction. Grignola e l'umanità in versi, " Grignola et l'humanité en vers " : ainsi le critique Renato Martinoni, professeur à l'université de Saint-Gall, intitulait-il un article d'hommage au poète paru dans le Corriere del Ticino le 17 novembre 2008. " L'humanité en vers " : il s'agit moins d'une ambition ou d'une intention de l'oeuvre que du constat reconnaissant qu'établit sa lecture, et auquel voudrait aussi faire songer, au-delà de la " récapitulation biographique ", le titre choisi pour cette anthologie, Toute la vie. Nombre de critiques et de poètes (notamment Renato Martinoni, Flavio Medici, auteur de la préface de ce volume, Ottavio Lurati, Franco Brevini, Pino Bernasconi, Franco Loi) ont reconnu chez Fernando Grignola un observateur ardent, un interprète, un portraitiste de la réalité aussi bien rurale qu'ouvrière d'une région qui résume en elle-même, dans l'histoire de ses transformations, celle du monde moderne chassant celui qui l'a précédé tout en éprouvant pour lui la plus profonde nostalgie. L'articulation décisive de cette oeuvre tient à la coprésence de ce qui est " d'antan " (une idée souvent reprise chez Grignola) dans le pays nourricier (La mamm granda da tücc, " notre grand-mère à tous " est le titre d'un des recueils) et des réalités contemporaines : d'un côté, un pays riche de parfums et d'harmonies, où se retrouver, se rassurer, le pays des racines (le mot revient fréquemment, en écho aussi bien à l'un des premiers emplois de l'auteur, tourneur de racines de bruyère dans une fabrique de pipes...), lié au rythme lent et précis des saisons, des activités humaines, d'une civilisation faite de valeurs et de chaleur humaines ; de l'autre, les cadences et les objets de la société contemporaine, qui ne sont pas sans conséquence, quelle que soit la fascination générale qu'ils exercent : l'irrespect de cette tradition naturelle, les faux mythes, les malheurs de la vie quotidienne (solitude, drogues, aliénation), la " maladie de vivre " que fait naître un monde de guerres et d'injustices éloignant l'homme de ses propres richesses. Mais cette sorte de " grand écart ", ou plutôt de " tension entre le monde des racines et l'univers de la standardisation " (Franco Brevini), a chance de susciter en chacun le besoin de plus en plus secret mais de plus en plus impérieux d'une intimité où retrouver les grandes questions de l'existence - la poésie ayant peut-être pour tâche et pour grandeur de rappeler ce besoin et de lui donner voix. Elle sait à la fois décrire et écouter toutes les réalités possibles, et, en évitant la séduction facile des sentiments prévisibles ou des pensées marquées au coin de l'idéologie, fût-elle écologie, de mettre en lumière la substance des choses et des actes et de se concentrer sur le particulier comme " le signe ", pour reprendre les mots du poète, " d'une réalité plus complexe et universelle " ; à cette fin, à mesure que l'oeuvre se poursuit, Grignola éprouve le besoin d'aller vers " une raréfaction incisive des vers et des mots " proche de l'épigramme, cependant que s'y déploie de loin en loin, entre nostalgie et espoir, indignation parfois devant les signes de la violence, de la ruine, de la dissolution, le sentiment d'un dépassement possible, d'une transcendance à laquelle aspire sa propre foi. - Mais entre nostalgie et espoir, dit Grignola récapitulant son rapport à cette oeuvre-vie, " je choisis ce dernier, même si je suis conscient de mon âge et de ses infirmités, qui me pèsent. Il ne sert à rien de déterrer le passé. C'est à chacun de nous de regarder vers l'avant, de semer et de cultiver le bien. [... ] Je demande seulement un peu de sérénité ; ma foi est sûre, je m'arrête tous les jours dans une église pour prier, en allumant un cierge pour Erica [son épouse décédée]. J'y trouve du réconfort, dans le silence et les grandes déchirures qu'ouvre la foi, où s'apaisent mes angoisses et mes larmes. " Dernier mot, peut-être, d'une oeuvre faite de tendresse pour l'impossible, de colère et de compassion, qui a choisi l'étrange et puissante humilité du dialecte (" poésie capable de se charger de l'histoire de celui qui la parle ou l'écrit ", dit l'auteur) pour ne pas s'éloigner de la réalité qu'elle évoque tout en convoquant " un monde lointain " : " Le dialecte, à mon sens, est comme r'imbiügh, la sève qui à la fin de l'hiver accélère puissamment la résurrection de la plante, et qui vous fait retrouver, dans les moments les plus imprévus, à travers des mots et des expressions qu'on croyait oubliés, des images, des événements, de visages, des voix, des odeurs et des parfums lointains, presque imperceptibles, comme d'une langue retrouvée dans sa pureté. "

01/2023

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Histoire du droit

La justice au cinéma

Une analyse passionnante de la justice et du droit au cinéma à travers 20 grands classiques L'ambition de cet ouvrage est d'étudier les rapports entre la justice et le cinéma. Il ne s'agit pas d'analyser, avec une exhaustivité résolument impossible, les considérations de justice dans la multitude des oeuvres cinématographiques. Depuis que le cinéma est cinéma, la caméra explore et illustre l'idée de justice et tout ce que celle-ci suppose comme conséquences. Comment le cinéma se saisit-il de la justice, comment l'appréhende-t-il ? Qu'est-ce que le cinéma dit de la justice ? Les films de justice, filmés à un moment précis de l'histoire juridique, souvent contemporains du spectateur, avec une volonté de vraisemblance qui en fait régulièrement de fins documents, fouillés et approfondis, sont les témoignages d'une époque, d'un événement, d'une institution, voire d'une certaine conception de la justice. C'est l'objet de cet ouvrage, qui nous plonge dans l'analyse de 20 films, français ou étrangers, considérés comme des classiques du genre. 20 Films commentés Accusée, levez-vous ! (Maurice Tourneur, 1930) Jenny Frisco & Le Coupable (William Wellman, 1932 et Raymond Bernard, 1937) Vers sa destinée (John Ford, 1939) Boomerang ! (Elia Kazan, 1947) Le Procès Paradine (Alfred Hitchcock, 1947) Winslow contre le Roi (Anthony Asquith, 1948) Madame porte la culotte (Georges Cukor, 1949) Justice est faite (André Cayatte, 1950) Témoin à charge (Billy Wilder, 1957) Douze en hommes en colère (Sidney Lumet, 1957) Les Sentiers de la gloire (Stanley Kubrick, 1957) Autopsie d'un meurtre (Otto Preminger, 1959) La Vérité (Henri-Georges Clouzot, 1960) Le Septième Juré (Georges Lautner, 1962) Le Verdict (Sidney Lumet, 1982) Erin Brockovich. Seule contre tous (Steven Soderbergh, 2000) L'Hermine (Christian Vincent, 2015) La Tête haute (Emmanuelle Bercot, 2015) My Lady (Richard Eyre, 2018) Mon crime (François Ozon, 2023)

10/2023

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Littérature française

Préparer l'avenir 1963-1973

Pierre Mendès France (1907-1982) a marqué la vie politique française et les relations internationales de son empreinte d'homme d'Etat. Plus jeune député de France à partir de 1932, il participe au second gouvernement de Front populaire dirigé par Léon Blum en 1938. Au cours de la guerre, il s'engage dans les Forces françaises libres et combat avec le groupe Lorraine. Il devient ministre de l'Economie nationale du général de Gaulle à la libération de la France. En 1954, il dirige le gouvernement et accomplit en sept mois et dix-sept jours une oeuvre exceptionnelle au premier rang de laquelle figure la paix en Indochine. Il s'attache dans les années soixante à reconstruire la gauche brisée par la guerre d'Algérie et l'avènement de la V ? République. Dans les années soixante-dix, marquées par la crise économique, il définit les conditions du développement des pays industrialisés et du tiers monde : il favorise la recherche d'un compromis de paix au Proche-Orient. En 1981, il soutient François Mitterrand lors de son accession à la Présidence de la République. Les archives de Pierre Mendès France témoignent de l'intensité de ces cinquante années de vie politique. Ses amis et collaborateurs ont entrepris de les publier, en les accompagnant de notices explicatives, afin que son oeuvre - articles, discours, notes, lettres, livres - reste disponible pour les générations actuelles et à venir.

12/1989

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Comics Super-héros

Conan le Barbare : L'intégrale 1977 (T08)

Conan et Bêlit sont encerclés par des pirates assoiffés de sang et ils n'ont pas d'autre choix que de les combattre jusqu'à la mort. Ce n'est que la première d'une série d'aventures qui les confronteront notamment à Ashtoreth, déesse de l'amour et de la mort, et au Serpent du Fleuve Styx ! Dans ces aventures qui n'avaient pas été rééditées depuis trente ans, Conan fait équipe avec la belle Bêlit, qui laissera dans son coeur une empreinte indélébile au cours des décennies qui suivront. En plus, un épisode tiré d'un Annual, encore jamais publié en France !

02/2022

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Correspondance

Regard de l'indifférencié. Correspondance 1977-2000

C'est en 1976 que Jean-Michel Raynard, recommandé par Jacques Dupin, rend visite pour la première fois au poète André du Bouchet, de vingt-six ans son aîné. S'ensuit, dès le printemps 1977, une conversation épistolaire intense, qui ne prend fin qu'avec la mort de du Bouchet, une vingtaine d'années plus tard. C'est Raynard qui en fixe les règles : il veut confier au poète "une réflexion qui persiste" , réflexion qu'il mènera presque seul jusqu'à son terme, du Bouchet n'intervenant que lorsqu'il pense pouvoir apporter une précision ou développer les impressions qu'on lui prête. L'enquête exigeante de Raynard, à mi-chemin de la littérature et de la philosophie, est à la fois d'un lecteur, qui connaît sa puissance de critique, et d'un écrivain à ses débuts, qui cherche sa voix à travers une autre : tout "supplétif" de du Bouchet qu'il se sent, il se fraye néanmoins, peu à peu, un chemin vers une "langue juste" . Et cependant le plaisir que son correspondant manifeste aux échanges aura dépassé le simple fait d'être bien lu. Comme l'explique Clément Layet, Raynard vient pallier à l'impossibilité d'André du Bouchet de faire retour sur ce qu'il a écrit : "Pour ce qui est d'une difficulté à revenir sur ses traces, je la ressens moi-même comme absolue". D'où le "sérieux coup d'oxygène" quand il découvre les commentaires de Raynard : "Rien de ce qui n'aura pas été tout à fait dit ne vous échappe, et avec quelle précision vous savez localiser à un degré de conscience qu'il ne m'est jamais donné d'atteindre, ce que je ne cesse d'entrevoir de façon désordonnée ou confuse" (18 décembre 1984). A aucun moment l'un des épistoliers ne se livre à des confidences susceptibles de remettre en cause le parti-pris esthétique d'André du Bouchet, qui s'est toujours efforcé d'effacer dans ses livres tout repère biographique. Les rares allusions intimes auxquelles les deux amis s'abandonnent sont aussitôt transposées sur un plan impersonnel, celui des grandes questions sur le langage et les rapports mystérieux qu'un poète entretient avec la peinture.

02/2023

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Littérature française

L'usine

Ne pas tomber dans le voyeurisme quand on écrit sur le monde (lu travail demande du doigté. surtout quand il "animalise les hommes" pour en faire "des automates, de simples rouages, des brutes sans autre horizon que la paie du samedi, la soupe du soir, l'amour à la va-vite du samedi soir et la partie de cartes du dimanche". Jean Pallu relève le défi avec brio en 1931. En treize récits, il compose en creux le portrait de L'Usine et de ses travailleurs pour façonner une communauté et un lieu de vie. Au moment où se posait la question de l'écriture du travail, Jean Pallu choisit d'apporter un témoignage de première main, lui, le prolétaire pointant tous les matins à la fonderie. Il parvient d'emblée à raconter le peuple à l'ouvrage avec ces textes qui sont autant de vies dévoilées que suggérées. Dans le large panorama de ce film donnant à "voir le peuple", ce premier livre s'inscrit clans l'air du temps des années 1930 où la figure de l'ouvrier s'imprime durablement dans l'inconscient collectif. L'usine, traitée en objet symbolique, révèle la peine des hommes et l'aliénation du prolétariat au quotidien. L'Usine procure un véritable plaisir de lecture par un style associant une écriture fluide, sans emphase ni effets, sachant tenir à distance aussi bien le ton journalistique que la condescendance. Louis Guilloux écrit dans Europe en octobre 1931 : "Je donne son livre comme un des plus beaux qui aient été écrits depuis longtemps sur la vie des travailleurs... Ces courts récits, ces tableaux pathétiques ont tous le même centre : le travail... En un mot, c'est un livre de tout premier ordre".

02/2018

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Littérature étrangère

L'usine

L'Usine, un gigantesque complexe industriel de la taille d'une ville, s'étend à perte de vue. C'est là qu'une femme et deux hommes, sans liens apparents, vont désormais travailler à des postes pour le moins curieux. L'un d'entre eux est chargé d'étudier des mousses pour végétaliser les toits. Un autre corrige des écrits de toutes sortes dont l'usage reste mystérieux. La dernière, elle, est préposée à la déchiqueteuse de documents. Très vite, la monotonie et l'absence de sens les saisit, mais lorsqu'il faut gagner sa vie, on est prêt à accepter beaucoup de choses... Même si cela implique de voir ce lieu de travail pénétrer chaque strate de son existence ? Dans une ambiance kafkaïenne où la réalité perd peu à peu de ses contours, et alors que d'étranges animaux commencent à rôder dans les rues, les trois narrateurs se confrontent de plus en plus à l'emprise de l'Usine. Hiroko Oyamada livre un roman sur l'aliénation au travail où les apparences sont souvent trompeuses.

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Littérature japonaise

L'usine

L'Usine, un gigantesque complexe industriel de la taille d'une ville, s'étend à perte de vue. C'est là qu'une femme et deux hommes, sans liens apparents, vont désormais travailler à des postes pour le moins curieux. L'un d'entre eux est chargé d'étudier des mousses pour végétaliser les toits. Un autre corrige des écrits de toutes sortes dont l'usage reste mystérieux. La dernière, elle, est préposée à la déchiqueteuse de documents. Très vite, la monotonie et l'absence de sens les saisit, mais lorsqu'il faut gagner sa vie, on est prêt à accepter beaucoup de choses... Même si cela implique de voir ce lieu de travail pénétrer chaque strate de son existence ? Dans une ambiance kafkaïenne où la réalité perd peu à peu de ses contours, et alors que d'étranges animaux commencent à rôder dans les rues, les trois narrateurs se confrontent de plus en plus à l'emprise de l'Usine. Hiroko Oyamada livre un roman sur l'aliénation au travail où les apparences sont souvent trompeuses.

04/2023

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Théâtre

L'Anniversaire. [Paris, Théâtre Antoine, 11 décembre 1967

Avec L'anniversaire, Harold Pinter a créé le modèle de ce qu'on a appelé le théâtre de la menace, et qui a suscité de nombreux disciples, tant en Angleterre que dans le monde entier. On y voit confrontés deux univers antinomiques : d'une part, des personnages apparemment banals, qui vivent tant bien que mal dans une sorte de cocon grisâtre, faux refuge contre le monde extérieur ; et d'autre part, des inconnus apparemment dangereux, qui font irruption dans ce sanctuaire pour s'emparer d'une victime terrorisée et, étrangement, presque consentante. Et pourtant, ce qui pourrait être un drame macabre baigne dans un humour de tous les instants, fait de jeux de mots et de décalages absurdes entre le comique et le tragique. Cette pièce date de 1958, et lors de sa création à Londres (de même qu'à Paris, une dizaine d'années plus tard) elle est apparue quelque peu obscure à la critique comme au public. Les œuvres postérieures de Pinter, de Hot-House à Un pour la route, ont précisé la nature de ces envahisseurs insolites : exécuteurs de quelque mafia toute-puissante ou, plutôt, agents impitoyables, sous des dehors débonnaires, d'un mystérieux pouvoir totalitaire, digne de Big Brother.

04/1992

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Poésie

L'introduction de la pelle. Poèmes 1967-1989

Ce volume rassemble mes six premiers livres, publiés de 1974 à 1989 et aujourd'hui, pour la plupart, introuvables. Livres de poèmes ? La réponse n'est pas si simple. Mon approche de la poésie, dans ces années-là, était plutôt conflictuelle. Le voisinage de textes qui vont à la ligne, comme tout poème qui se respecte, et de fragments de prose rythmé par des blancs, est là pour en témoigner. Trop d'art, pensais-je, tue la poésie ; sauf à en faire, selon l'expression souvent citée de Claude Royet-Journoud, un " métier d'ignorance ". En fait, mon seul dessein était d'essayer d'inventer une langue à partir d'un nombre très restreint de mots. Des mots capables de charger d'émotion ce qui m'apparaissait comme une vue d'ensemble des choses, une voie d'accès au sens, exploré en tous sens, et aux remises en question. Surtout, des mots avec lesquels j'avais une relation assez forte pour leur confier mon désir d'essayer de me chercher, sans doute de parvenir à être moi-même, en tout cas ma raison d'écrire.

10/2014

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Photographie

Yerevan 1996/1997

Tout au long de sa carrière prolifique, Ursula Schulz-Dornburg a ouvert la voie en documentant les environnements créés par l'homme à l'aube du changement et de la transition. Les sites qu'elle a visités étaient souvent éloignés et difficiles d'accès. En 1996 et 1997, elle s'est rendue en Arménie et, avec une petite caméra portable, a pris des notes visuelles des vestiges de l'architecture soviétique lors de ses promenades dans la capitale Erevan. Elle a développé les films à son retour en Allemagne et en 2001 elle a édité et compilé les copies dans un cahier traditionnel utilisé dans les écoles arméniennes qu'elle avait racheté lors d'un de ses voyages. Ce carnet de croquis fait à la main a ensuite été dédié à sa fille, Julia, qui étudiait alors l'architecture. Cette publication est un fac-similé du carnet de croquis original, un livre d'artiste enchâssé dans l'histoire des artefacts culturels depuis longtemps abandonnés et les actions de l'artiste en parcourant le temps et l'espace, en documentant et en compilant la matière.

11/2019

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Non classé

1987, Un Printemps

En ce printemps de l'année 1987, le narrateur est un papillon de 17 ans, qui multiplie les flirts et les rencontres éphémères. Dans les discothèques de la capitale, ce jeune idéaliste joue tous les jeux de la séduction, qu'il se plaît aussi à esthétiser dans son univers onirique. Bientôt, il va recevoir le choc d'une première passion amoureuse. La rencontre avec Isabelle, jeune femme ensorcelante, ambivalente, et de sept ans son aînée, va emmener le jeune homme, plus loin que l'idée de croissance, jusqu'à la notion du temps. Isabelle, dans sa fonction conjuguée de Muse et de Pygmalion, va user de toute sa finesse, de tous ses charmes, pour hisser son amant jusqu'à elle, avant de se laisser, à son tour, pièger par le parfum retrouvé de la prime jeunesse. A l'orée de l'Automne, une nouvelle rencontre enrichira le paysage amoureux du narrateur. Marlène, une escort girl de haute volée, tentera, par d'autres moyens, de briser les résistances de celui qu'elle a surnommé "Peter Pan" . La belle hétaïre entraînera son protégé dans un parcours parisien haletant, qui, au delà des lasers du Palace, le conduira jusqu'à des dissipations plus feutrées, afin d'ériger sa statue d'homme.

09/2019

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Psychologie, psychanalyse

Lettres. 1904-1937

Voici sans doute la dernière des grandes correspondances de Freud. Eugen Bleuler–l'inventeur du concept de schizophrénie, et d'autisme dans un autre sens que celui d'aujourd'hui – est le premier psychiatre universitaire à prendre au sérieux les thèses freudiennes, en les important dans la théorie et au Burghölzli, clinique psychiatrique de Zurich, qu'il dirige (où se forment Carl G. Jung, Max Eitingon, Karl Abraham, Abraham Brill, Ludwig Binswanger). Là, ensemble, chaque matin, les médecins analysent avec enthousiasme leurs rêves de la nuit – et, au vu de ce qu'ils y découvrent, ils interdisent à leurs épouses d'en faire autant... Bleuler fait une "psychanalyse" par lettres, avec Freud, et non sans résistance : il croit à l'expérimentation, veut des preuves, a du mal avec ses rêves, n'aime guère la sexualité, surtout inconsciente. Rien ne le prédispose à suivre la découverte freudienne, sinon son honnêteté intellectuelle et sa passion de soignant. Freud, de son côté, souhaite introduire la psychanalyse dans le champ de la psychiatrie et, parallèlement, la sortir de Vienne : Zurich deviendra le centre mondial de la psychanalyse, à la fois universitaire et clinique, jusqu'à la rupture avec Jung en 1912-1913. A l'arrière-plan de ces lettres et de leurs visées divergentes, se dessine l'histoire conflictuelle du mouvement analytique – création de l'Association psychanalytique internationale, dissension avec Jung, séparation de Freud et de l'école dite de Zurich. L'échange dure trente-trois ans, et il est plus étroit et vif que ce que l'on savait, entre deux hommes droits, passionnés, qui ont de fortes divergences. Au coeur du désaccord, le rapport ambigu que la psychiatrie entretient déjà avec l'analyse.

10/2016

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Critique littéraire

Correspondance 1920-1927

Romain Rolland (1866-1944) et Stefan Zweig (1881-1942) : deux écrivains humanistes, symboles d'une "Europe des esprits" humiliée par la Grande Guerre. Les années 1920 incarnent l'espoir d'un monde meilleur et consacrent leur fortune littéraire : L'Ame enchantée, le cycle du Théâtre de la Révolution, la biographie sur Gandhi pour Romain Rolland ; les essais biographiques Trois Maîtres, Le Combat avec le démon, ou La Confusion des sentiments pour Stefan Zweig. Au-delà de l'amitié qui les lie, Rolland et Zweig partagent une même conscience du danger face aux nouvelles idéologies de l'Europe d'après-guerre, où violences et assassinats politiques revêtent déjà un caractère antisémite. Leurs lettres inédites témoignent de cette atmosphère délétère, hantée par les démons du nationalisme, soulignant par contraste l'attraction des deux intellectuels pour la révolution russe et les sagesses orientales. D'une richesse inouïe, cette correspondance nous entraîne dans l'entre-deux-guerres, avec en toile de fond la montée des totalitarismes et l'engrenage qui mena l'humanité d'un conflit à un autre.

09/2015

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Psychologie, psychanalyse

Correspondance 1907-1926

Cette correspondance entre Sigmund Freud et Otto Rank est un témoignage essentiel de la période la plus riche de l'histoire de la psychanalyse. Plus de 220 lettres échangées entre 1907 et 1926 rendent compte du lien entre Freud et Otto Rank, le plus précoce de ses disciples, souvent considéré comme son fils adoptif. Nous y lisons l'évolution de leur relation. Rank, tout d'abord élève d'un maître vénéré, s'affirme, puis prend son indépendance, jusqu'à la rupture avec Freud après la publication du Traumatisme de la naissance. Cet échange nous fait également partager la vie de la psychanalyse, des psychanalystes et des Viennois au cours de ces années pleines de bouleversements. Intrication de la vie personnelle, des amours et de la pratique analytique, désaccords cliniques et théoriques, rivalité et fraternité des disciples de Freud, se déploient sur le fond tourmenté de la société autrichienne : la Grande Guerre, la disparition de l'Empire, la grave dépression économique. Nous y retrouvons Freud, toujours attentif à ses élèves, à ses proches et à la cause psychanalytique : père de la psychanalyse, encore plus avec Otto Rank qu'avec tout autre de ses disciples. Avec ce recueil, le lecteur pénètre au plus intime de l'invention et du développement de la psychanalyse, une affaire d'hommes et de femmes aux destins exceptionnels.

02/2015

ActuaLitté

XXe siècle

Saint-Pétersbourg 1917

"La ville avait peur. Où était le temps de l'insouciance où on allait patiner en famille, où dans un certain milieu on était préoccupé par la gastronomie, par les vins français, et où tout respirait l'opulence ? " En 1917, Dimitri Fedorovich Jodanov, un jeune ingénieur, vit les derniers jours de l'absolutisme tsariste. Sa vie en est alors bouleversée et la révolution bolchévique le contraint à l'exil. Après avoir touché la grande Russie, ce cataclysme majeur s'apprête à s'abattre sur le monde... Anne de Roll Montpellier est née en 1946. Docteur en pharmacie et passionnée d'art et d'histoire, elle écrit des romans historiques ciblés sur l'histoire d'Al Andalus, sur la conquête des Amériques et sur l'histoire du Maroc. Aujourd'hui, elle nous fait découvrir la période tragique et tumultueuse de la révolution Russe avec Saint-Pétersbourg 1917.

06/2021

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Sociologie

Correspondance (1897-1927)

Ce volume augmente significativement le corpus des écrits de Marcel Mauss et Henri Hubert, en rendant publique une correspondance de trente ans, témoignage d'une relation de "jumeaux de travail" traversée par l'affaire Dreyfus, la politique, la Grande Guerre et la construction de la sociologie.

11/2021

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Espagne

Barcelone, mai 1937

Une enquête indispensable pour comprendre les événements de Barcelone aux premiers jours de la guerre civile d'un point de vue libertaire ainsi que les responsabilités des différentes directions anarchistes dans la défaite. En effet, à Barcelone les militants antifascistes ont dû affronter le soulèvement militaire mais aussi des syndicats (UGT), les forces républicaines (socialistes, communistes, nationalistes catalans...), ainsi que leurs "? directions supérieures ? " (CNT-FAI). Selon l'auteur, la guerre d'Espagne était perdue dès lors que l'appareil d'Etat avait été laissé intact et que la lutte des classes avait été sacrifiée au nom de la collaboration (des ministres anarchistes ont participé au gouvernement républicain catalan) et de l'unité antifasciste. Les leaders libertaires d'hier étaient devenus en quelques mois des notables ? : ministres, bureaucrates. Agustín Guillamón a rassemblé les comptes rendus des réunions entre dirigeants libertaires mais aussi au sommet du gouvernement catalan, la Generalitat, avec les émissaires du gouvernement central. Il a également reconstitué les mobilisations populaires qui, à Barcelone et ailleurs en Catalogne, ont permis d'abord de battre les militaires factieux le 19 ? juillet 1936, puis qui se sont poursuivies avec la lutte des femmes pour le pain et le contrôle du ravitaillement, sur les barricades, pour le contrôle des casernes et des armes, mais aussi celui du contrôle des moyens de production. Il revient sur l'occupation du central téléphonique de la compagnie Télefónica par les militants de la CNT, qui déclencha le soulèvement de mai en contestant à l'Etat le contrôle des communications. Les commentaires de l'auteur qui accompagnent le récit minutieux des événements ne peuvent que nourrir la réflexion de celles et ceux qui s'interrogent sur les chemins à prendre pour construire une société libérée de l'exploitation et de l'oppression

09/2023

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Critique littéraire

Correspondance 1907-1924

Après la disparition brutale de Jacques Rivière au début de 1925, Isabelle Rivière avait obtenu l'accord de Paul Claudel pour donner aussitôt un témoignage de la rencontre spirituelle et littéraire poursuivie par lettres depuis 1907 entre le poète et le jeune critique. Elle avait publié, en 1926, 61 lettres retraçant un parcours spirituel commencé avec la première lettre, et que l'on pouvait considérer comme achevé à la Noël de 1913, quand Rivière fut revenu aux sacrements catholiques. La présente édition comporte 134 lettres, de 1907 à la fin de 1924, plus trois lettres envoyées par Claudel à Isabelle Rivière pendant que son mari était prisonnier de guerre. Cette correspondance éclaire de façon nouvelle ce qu'un jeune homme anxieux pouvait attendre de Claudel, au début du siècle. Comment le poète, avec la force que l'on connaît, essaie de communiquer sa foi au jeune philosophe qui s'adresse à lui. Dans sa partie inédite elle éclaire aussi l'histoire des débuts de la N. R. F. , les rapports complexes entre Claudel et ce groupe, l'évolution spirituelle et intellectuelle de Rivière après 1914. Auguste Anglès, qui a étudié si profondément l'histoire de la N. R. F. à cette époque, a pu écrire dans son introduction : "Si quelqu'un a "pris" Rivière à Claudel, ce ne fut pas Gide, mais Proust".

09/1984

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Littérature française

Romans. 1936-1947

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Critique littéraire

Correspondance 1942-1976

"Philippe Jaccottet n'a que dix-sept ans lorsqu'il rencontre pour la première fois Gustave Roud. Il trouve en cet homme qui pourrait être son père une écoute d'exception, toujours disponible, généreuse, impatiente d'échanges et remplie de gratitude pour leur amitié naissante. Dès le départ, Roud fait figure de maître : il conduit, rassure, conseille son jeune ami. Jaccottet lutte contre le découragement et la difficulté d'être ; cherche une place, une voix, entre morosité et nihilisme, ardeur et accablement. Lorsqu'il s'essaie à écrire, il hésite entre l'écriture dramatique, le poème en vers et la prose. Roud l'aide à trouver confiance, à se comprendre dans ce qu'il a de meilleur. En homme de métier et de maturité, Roud ouvre ainsi au jeune Jaccottet, de la manière la plus naturelle, les portes de son univers. Mais pour Jaccottet, au-delà de ces précieux échanges, Roud est avant tout un poète dont l'oeuvre le bouleverse. Non pas celui qui sait et qui professe : mais un poète qui doute, qui écoute et qui cherche ; infatigable marcheur sur des routes infinies, le plus souvent nocturne et solitaire, frère du Rimbaud des Illuminations ; un poète de l'errance, mais une errance obscure, au frontière du jour et de la nuit, en quête d'une transcendance perdue dont seules, quelques intuitions fulgurantes seraient garantes ; poète de la séparation, et du questionnement". José-Flore Tappy.

10/2002

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Correspondance

Correspondance. 1957-1982

Il a suffi qu'un jour de mars 1957 Philippe Joyaux aille écouter Francis Ponge enseigner la langue et la littérature françaises à des étudiants étrangers pour que débute une longue amitié faite d'admiration, d'affection et de complicité critique. Près de quinze années durant, le poète apportera son plus fidèle soutien à Philippe Sollers, révélation littéraire de la fin des années 1950, ainsi qu'à sa revue Tel Quel, créée en 1960. L'auteur du Parc servira son aîné avec le sentiment que l'oeuvre de ce dernier incarnait l'esprit de la littérature telle qu'il la concevait - émancipée d'un certain idéalisme poétique, attachée au travail jouissif sur la matérialité de la langue et conçue comme une expérience proprement essentielle. L'un et l'autre étaient pareillement convaincus qu'il leur fallait à la fois former leur oeuvre et le public qui la lirait - en somme, "créer leur école" contre une adversité entretenue et vécue avec la même intensité. Aussi cette correspondance dessine-t-elle toute une cartographie du monde revuiste et éditorial des années 1957 à 1974. Des divergences politiques - sans que ce soit là le seul sujet de discorde - ont peu à peu éloigné les deux hommes à partir des événements de 1968. Mais leur grande proximité aura fait date, dans une autre histoire.

06/2023

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Critique littéraire

Correspondance 1927-1942

Exhumer la figure de Léon Pierre-Quint, personnage complexe injustement oublié, critique littéraire et éditeur majeur de la première moitié du vingtième siècle et démystifier la légende inepte du "sage" ou de l'"ange" dont est entachée l'image de René Daumal, l'un des hommes, certes poète, les plus radicalement lucides que l'entre-deux guerres ait connu - voilà le mérite de cette correspondance inédite. Des balbutiements du Grand Jeu aux années noires de la 2e guerre mondiale, ce ne sont pas moins de 180 lettres, ici dévoilées, qui témoignent des échanges entre le très attentif directeur-passeur des éditions du Sagittaire, et un René Daumal du quotidien qui n'a "pas d'autre gagne-pain qu'écrire, réviser, traduire, corriger des épreuves, rédiger des "prières d'insérer", etc., en tirant fréquemment la langue", et qui dans l'envoi de sa Guerre sainte écrit : "A Léon Pierre-Quint / qui avidement en chacun / cherche la / Pierre angulaire / et / la Quint e-essence / et le lieu / où les Solitudes se rencontrent".

01/2014

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Critique littéraire

Correspondance (1941-1957)

Albert Canuts et Francis Ponge se rencontrent pour la première fois à Lyon le 17 janvier 1943, en compagnie du journaliste Pascal Pia, leur ami commun. Le Parti pris des choses a paru quelques mois plus tôt, en même temps que L'Etranger. Mais Francis Ponge a lu le manuscrit du Mythe de Sisyphe dès août 1941 et, y trouvant un écho inespéré à ses propres interrogations sur l'absurde, aspire dès lors à se rapprocher de son cadet. Deux conceptions du monde se reconnaissent soeurs et s'accordent alors pour se nourrir de leurs différences, sans que soit jamais occulté ce qui les distingue au plan de l'idéologie, de l'esthétique et du tempérament. Ces lettres, que les deux écrivains échangent principalement entre 1943 et 1945, laissent ainsi entrevoir ce que fut leur amitié, si vive et justifiée en même temps que très tôt "endormie" et jamais vraiment ressuscitée. Pour Francis Ponge, elles constituent un moment essentiel de sa réflexion sur son propre travail, lui permettant de "mieux penser ce qu'il pense", alors même qu'il s'impose comme le poète d'un certain objectivisme. A Albert Camus, isolé un temps dans une convalescence prolongée près de Saint-Etienne, elles offrent une magnifique occasion de lutter contre les circonstances négatives, de reprendre des forces dans la chaleur d'une amitié nouvelle, dans les plaisirs de l'échange et de la confrontation intellectuelle. De là, ce brillant dialogue entre deux hommes pareillement soucieux des lendemains et dont l'influence sur la vie intellectuelle et morale de l'après-guerre sera décisive.

09/2013