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Underground Railroad

Extraits

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Cinéma

Diaries, Notes and Sketches de Jonas Mekas. D'un paradis l'autre

De 1949, date où il débarque à NewYork avec son frère Adolfas après avoir fui sa Lituanie natale, connu les camps de travail forcé puis de personnes déplacées dans l'Allemagne de l'immédiat après-guerre, jusqu'en 2012 où il monte Out-Takes from the Life of a Happy Man avant que ne s'estompent à jamais ses dernières chutes de pellicule, Jonas Mekas a filmé sa vie : d'abord les années d'exil et les quartiers pauvres de Brooklyn dans Lost Lost Lost, puis celles, légendaires, de la naissance du cinéma underground, du mouvement Fluxus et de la culture pop dans Walden,Scenes from the Life of Andy Warhol, ZefiroTorna ou Happy Birthday to John, enfin celles, plus intimes, de l'amitié et de l'amour dans As I Was Moving Ahead Occasionally I Saw Brief Glimpses of Beauty. D'un paradis à l'autre, de celui perdu de l'enfance à celui retrouvé du cinéma et de la poésie, Mekas, selon ses dires, n'a cessé de tourner un seul et même film durant plus d'un demi-siècle, auquel il donna un moment pour titre, quand il en prit conscience, Diaries, Notes and Sketches. Par-delà la diversité apparente des oeuvres, ce petit livre s'efforce de dérouler ce fil rouge, ténu mais continu, quitte à devoir affronter l'immense work in progress qui vient de s'achever, par la bande pour certaines mais aussi à bras le corps pour plusieurs d'entre elles, exemplaires de cette nouvelle Odyssée.

02/2014

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Littérature française

L'inconscience

Chez les Vogelgesang, une famille catholique, traditionnelle et alsacienne, quatre fois par an, la mère imposait à ses deux fils un « petit examen du coeur », dans le but de les aider à grandir, de les rendre plus responsables, plus humains. Que sont-ils devenus ? Carl, après avoir fondé une famille et travaillé vingt ans dans la même mutuelle, a radicalement changé d’orientation : il s’est laissé envoûter par un certain Stern, dont il est devenu en quelques semaines l’associé et l’amant. Il vit - ou plutôt vivait - à Metz, car pour l’heure il est plongé dans un coma profond après une chute inexpliquée de la fenêtre de son agence. Marcus, l’aîné, célibataire, séducteur et insouciant, a multiplié les expériences avant de se fixer à Roubaix, où il enseigne l’ethnologie et couche avec ses étudiantes. Tout en retraçant le parcours de ces deux frères, Thierry Hesse multiplie les allers-retours entre sphère intime et sphère sociale, dévoilant, au-delà des différences, le visage d’une époque où les compagnies d’assurances ont remplacé les consolations de la religion, et où le pouvoir de la finance est devenu omniprésent. Enchaînant avec brio narration et réflexion, émotion et ironie, classicisme et sensibilité à l’esprit du temps, L’Inconscience manifeste une vaste ambition littéraire. Des faubourgs de Roubaix aux Ramblas de Barcelone, Thierry Hesse captive et capture ses lecteurs avec une « musique » bien à lui, mêlant les harmoniques de la phrase française aux stridences du Velvet Underground cher à ses protagonistes.

08/2012

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Musique, danse

Cette musique qui me vient de loin

Star Academy a révélé au grand public un personnage étonnant, complexe et baroque : Armande Altaï, son professeur de chant. Grâce à une méthode élaborée tout au long d'une vie imprégnée de musique, du rock à l'opéra classique et contemporain, Armande a obtenu des résultats surprenants et permis à ses élèves de découvrir les vertus épanouissantes de la voix libérée... Armande est née à Alep, d'un père officier français et d'une mère turque, fille d'un bey d'origine tcherkesse. Après une petite enfance en Syrie, au Liban et en Afrique, Armande va s'installer à Marseille où elle fabriquera ses racines. Des études de peinture, gravure et dessin antique à l'Ecole des beaux-arts, des études au Conservatoire où elle obtient un premier prix d'art lyrique, et Armande monte à Paris. Cette chanteuse atypique à l'extravagance subtilement subversive, " cabarock " comme elle se définit elle-même, va faire la manche, avant de créer Godspell. Sa carrière sera " underground " comme se plaisent à la qualifier certains journalistes. Plusieurs créations pour le théâtre et l'opéra contemporains, cinéma avec Zulawski... Armande Altaï commence à se faire une place, bien à part, " entre Haendel et Bjôrk ", plaisante-t-elle. Dans les années quatre-vingt, plusieurs albums et Jacques, joseph, Victor dort, le spectacle de Jacques Higelin, lui valent les faveurs du public... Puis Armande Altaï va donner des cours de chant... Jeunes inconnus ou stars confirmées, tous ses élèves lui vouent une profonde reconnaissance. Une vie intense, peu conventionnelle... A son image.

11/2003

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Musique, danse

Nouveau dictionnaire du rock. Tome 1, A-L

Nouveau, ce Dictionnaire l'est d'abord par son ampleur : 400 notices supplémentaires environ, soit près de 1 000 pages en plus par rapport à l'édition précédente (établie en 2000). Par son contenu aussi : sur la base d'une abondante documentation, ses 2 500 notices ont été revues, vérifiées avec un soin minutieux, complétées et enrichies de détails, anecdotes et commentaires critiques inédits. Il représente une somme encyclopédique unique au monde sur l'histoire du rock, depuis ses racines jusqu'à ses développements les plus récents. Rédigé dans un langage clair, sans jargon, il s'adresse à tout le monde : débutants et spécialistes. Il permet aussi bien au connaisseur de réviser ses classiques qu'au néophyte de pénétrer un univers dont il ignore tout. Plus qu'un simple dictionnaire, il raconte le rock comme une série d'histoires étonnantes et parfois même extraordinaires, d'Elvis Presley aux White Stripes, en passant par les Beach Boys, Black Sabbath, Johnny Cash, Eminem, Jimi Hendrix, Joy Division, Nirvana, les Pixies, le Velvet Underground et tant d'autres. Il donne au rock au sens large toute sa dimension humaine, qu'elle soit épique, tragique ou comique. Il faut parcourir cette encyclopédie exceptionnelle tant par sa qualité littéraire que par sa rigueur historique pour le plaisir de s'y perdre et d'y découvrir les personnages les plus incroyables, les aventures les plus folles et les destins les plus poignants que la seconde moitié du XXe siècle a eu le génie d'inventer.

03/2014

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Littérature française

Génération H. Bons à rien sauf à vivre

"La musique était notre religion, le sound system notre lieu de culte, la danse notre unique prière. Barn... Bam... Bam. Vingt kilos de sons crachaient notre rage de vivre au monde entier. Les lignes de basses unissaient l'underground, l'avant-garde musicale d'un monde postindustriel agonisant. Les corps ondulaient sans autre satisfaction que le plaisir d'être unis dans l'instant, d'exulter enfin loin des putasseries du quotidien, de brûler de l'envie de tout détruire et de ne pas recommencer. Nous voulions vivre ou mourir, mais ivres et libres. Les skanks de guitare indiquaient la marche à suivre : refuser le formatage, la soumission, les compromis, adresser un gros doigt d'honneur au système et aspirer au fond de son âme la poussière d'étoiles qui nourrissait les têtes chercheuses d'existence. J'étais là, j'étais loin. Mon cerveau était ankylosé par les effluves de THC, mes yeux s'ouvraient à peine. Les battements de mon coeur s'accéléraient sous l'effet de la weed, du rhum et du manque de sommeil. La nuit avait envahi la ville et elle refusait d'éteindre mon esprit depuis au moins quarante-huit heures." Sacha et sa bande sont de retour pour un nouveau road trip enfumé qui les portera à travers toute la France, mais également à Londres, de teufs en sound systems, de squats en zones autonomes temporaires, de galères en aventures, à la rencontre de toute la Génération H et de ses milieux alternatifs.

05/2017

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Littérature française

Stéréo

A l'été 1992, Nina rencontre Arthur sur un quai de gare au retour des Transmusicales de Rennes auxquelles ils assistaient pour la première fois. Nina, petite dernière d'une famille bourgeoise de la Rochelle a été initiée à la musique par son père puis au rock par son grand frère. Son rêve est de devenir journaliste aux Inrocks. Comme Martin Eden qu'il trimbale dans son sac à dos, Arthur a une culture d'autodidacte. Après un bac pro, il se destine sans conviction à devenir appareilleur à l'Arsenal de Brest. Ils n'ont a priori rien en commun excepté leur passion du rock, et en particulier du groupe Pavement, figure de proue de la scène indépendante des années 1990. Les riffs et la poésie tourmentée de ce groupe culte dessinent le motif d'une relation particulière qui durera plus de vingt ans, amitié fusionnelle, amour à distance, brève conjugalité, histoires parallèles. Des baladeurs K7 et des derniers conscrits du service militaire à l'avènement d'Internet. Du Paris des radios libres, Radio barjo en tête, au New York underground des années 2000. D'une plume alerte, Antoine Philias alterne les points de vue, mêle la narration au genre épistolaire et aux retranscriptions de conversation téléphonique. Nina et Arthur sont des personnages complexes, fêlés, miroir d'une jeunesse certainement plus insouciante qu'aujourd'hui mais aux questions tout à fait actuelles : l'orientation sexuelle, l'ambition, le rapport de chacun à son identité. Ils sont aussi la nostalgie d'une certaine idée du rock.

05/2021

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Sociologie

Scream for Life. L'invention d'une contre-culture punk en Chine populaire

La constitution au milieu des années 1990 en République populaire de Chine d'un underground musical punk à Pékin et Wuhan a de quoi surprendre, quelques années seulement après la répression du mouvement démocratique de Tian'anmen. De jeunes Chinois ont ainsi investis des espaces en dehors du marché et de l'Etat afin de constituer des communautés alternatives, où de nouvelles formes de vie ont été expérimentées loin des critères établis par le Parti communiste chinois. Cet ouvrage retrace pour la première fois l'histoire du punk chinois, replacé dans le contexte plus large des mouvements contre-culturels chinois, et tente, en adoptant une approche ethnographique, de donner une idée précise de ce qui s'élabore dans ces espaces et des significations que les acteurs du punk attribuent à leurs pratiques musicales. De l'histoire du rock chinois des années 1980 en passant par l'introduction sur le marché noir des dakou (CD et cassettes de contrebande venus de l'Occident), les tournées en compagnie des groupes de punk, les insultes proférées dans les chansons, ou les pogos dansés dans des salles de concert minuscules, cet ouvrage apporte un éclairage inédit sur un mouvement contre-culturel encore largement méconnu. Alors que le régime chinois contrôle de plus en plus fermement les modalités d'expression publique, cette analyse du punk explique comment un discours de vérité sur le pouvoir s'est élaboré aux marges de la société chinoise, perpétuant la mémoire des luttes passées et préparant celles à venir.

03/2022

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Musique, danse

Une histoire du rock en 202 vinyles cultes

Les 200 albums indispensables du rock par Philippe Manoeuvre ! " Lorsque j'ai publié le livre la Discothèque Idéale en 2005 aux éditions Albin Michel, j'étais loin de me douter que, quinze ans plus tard, cet ouvrage dépasserait les 100 000 exemplaires ! Et pourtant, en quinze ans, notre vision du rock a changé. A cause d'internet et du retour du vinyle, les goûts du public ont changé, se sont affinés, raffinés. Voici pourquoi, depuis deux ans, entouré d'une équipe de trois disquaires, j'ai décidé de réécrire une nouvelle histoire du rock, fondée sur une réévaluation des meilleurs albums. Une nouvelle visite de ma discothèque, à travers des disques souvent oubliés, mais toujours absolument et totalement écoutables par nos modernes oreilles. Voici venue l'heure des artistes cultes ! Little Richard, Bo Diddley, Gene Vincent... Les Kinks... Rodriguez... Van Morrison... Mink Deville... les Misfits... Killing Joke... Pavement... Weezer... Sans oublier les fameux Beatles, Stones, Dylan, Velvet Underground, revisités sur la foi de disques cultissimes. Sans oublier David Bowie, qui sera l'ultime album de ce livre. Et en faisant une large place aux filles du rock : Shaggs, Tina Turner, Nina Simone, PJ Harvey, Nina Hagen, Bobbie Gentry, Dusty Springfield, Et sans oublier des personnages marquant qui eux aussi ont fait des disques cultes, de Robert Mitchum à William Burroughs, en passant par Charles Manson ! Ce livre, prévu pour regrouper 100 chroniques est monté à 130 puis, à la demande générale de mes amis disquaires, à 200 vinyles cultes. Il entend s'imposer comme la Bible définitive du rock, une oeuvre de passeur pour le troisième millénaire. " Philippe Manoeuvre

10/2020

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Littérature française

Imitation de la vie

Un couple de psychanalystes se rend compte qu'un même patient les fréquente tous deux. Comme il vient de disparaître, ils mènent l'enquête et découvrent un manuscrit intitulé Imitation de la vie. Le manuscrit retrace l'histoire d'Emir Sulter. Il vit à Setrou, une ville de banlieue parisienne où il gère, avec Ingrid Egala et quelques cinéphiles passionnés, un cinéma dédié aux films expérimentaux, le Mekas Palace, nommé ainsi en hommage à Jonas Mekas, l'un des plus célèbres représentants du cinéma underground. Ingrid et Emir sont des amoureux de la radicalité. Ce qu'ils préfèrent par-dessus tout, c'est montrer des films que personne n'a jamais vus. Ils font tout pour que leur cinéma vive, parce que ce lieu est devenu toute leur vie. Si Ingrid a vraiment changé, renonçant aux films qu'elle voulait réaliser pour s'occuper exclusivement du cinéma, Emir est davantage tiraillé entre ses restes d'enfance et son aspiration à devenir adulte, tel un gamin qui aurait mis un costume d'homme d'affaires. Deux autres femmes gravitent autour de lui : sa femme et sa mère, avec lesquelles il vit. Il s'est marié il y a quelques années par inadvertance avec Mélissa, qui insistait. Quant à sa mère, elle " fait des cuirs ", employant un mot pour un autre, jetant de la confusion tout autour d'elle dès qu'elle ouvre la bouche. Volontiers comique, Imitation de la vie se veut le roman de la désillusion de devenir adulte, quand on s'aperçoit que l'adulte est celui qui feint encore mieux que les autres.

08/2017

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Essais

Todd Haynes

Né en 1961 en Californie, Todd Haynes appartient aujourd'hui, aux côtés de cinéastes tels que Kelly Reichardt et Gus Van Sant, à une famille de cinéastes indépendants américains, grandis au coeur de la contre-culture. S'il s'amuse à dire qu'il a découvert le cinéma à travers la figure éminemment populaire de Mary Poppins, l'ensemble de son oeuvre - débutée alors qu'il n'a que 17 ans avec un court métrage au titre volontairement provocateur, "The Suicide" - retourne méticuleusement les mythes fondateurs de l'Amérique. Dès "Superstar : The Story of Karen Carpenter", moyen métrage qui revient sans fard sur le destin de la chanteuse iconique au moyen de poupées Barbie - achevé en 1987, mais interdit dès sa sortie - et Safe, second long métrage dans lequel Haynes dirige l'actrice Julianne Moore pour la première fois, en 1995, le cinéaste, ouvertement gay, questionne les normes, sociales, sexuelles, artistiques, pour mieux les dépasser. Concevant le cinéma comme l'art de l'artifice, Todd Haynes signe des mises en scènes flamboyantes. Mêlant fascination du sujet et puissance du cinéma, il interroge les figures artistiques les plus éminentes du 20e siècle - Rimbaud, Genet, Dylan, le Velvet Underground, mais aussi le glam rock à travers le long métrage "Velvet Goldmine", en 1998, ou encore le genre du mélo, en s'inspirant de Douglas Sirk dans "Loin du Paradis", en 2002 - et à travers elles, la relation à nos identités. En 2015, Todd Haynes dirige Cate Blanchett et Rooney Mara dans "Carol", qui remporte la Queer Palm au festival de Cannes. Il est l'auteur de seize films et s'apprête à tourner son nouveau long métrage.

05/2023

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Rock

Rock'n'Road Trip

Une longue virée musicale à travers les USA, plus de 1 000 chansons répertoriées et décryptées état après état. D'une promenade sur le front de mer d'Atlantic City avec Bruce Springsteen à une virée sur Pacific Coast Highway avec les Beach Boys ; des guitares sudistes de Sweet Home Alabama par Lynyrd Skynyrd à l'évocation pastorale du Wyoming par Neil Young ; des bas-fonds du New York underground de Lou Reed au rêve hippie de Scott McKenzie à San Francisco ; du bitume de la highway 61 de Bob Dylan aux bayous de Louisiane de Creedance Clearwater Revival, le répertoire Rock'n'Roll est constellé de références à la géographie de l'Amérique. Deux ans durant les auteurs ont sillonné dans ses moindres recoins les Etats-unis, visité chacune de ses villes, longé ses rivières et ses fleuves, défié ses canyons et ses déserts. Des milliers de miles sur les routes d'Amérique à relever ces chansons légendaires ou méconnues intimement liées à la géographie du pays. Des milliers de chansons qu'il ont cherché à faire résonner avec la grande histore des Etats-Unis et avec les grands mythes américains. Au terme de leur voyage, ils ont identifié quelques 10 000 chansons ancrées dans le territoire américain. Ils ont retenu les plus marquantes, les plus emblématiques, les meilleures. Quelques 1 000 chansons et autant de lieux pour constituer un atlas musical inédit qui mêle la légende du Rock'n'Roll à l'aventure d'un road trip. Montez et attachez votre ceinture, vous avez entre les mains la bande son de votre voyage !

09/2023

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Cinéma

Descentes aux limbes. Confins du cinéma

Nul besoin aujourd'hui de jouer au Christ pour descendre aux limbes, il suffit d'aller au cinéma, de payer son obole à la caisse d'une salle obscure, d'emprunter l'escalier tortueux qui conduit au sous-sol et de franchir la porte coupe-feu qui débouche sur l'enfer, le purgatoire ou le paradis des images où s'accomplissent nos désirs inavouables. L'inconscient visuel que la caméra révèle à Benjamin, le cinéma permanent où Breton se laisse détrousser comme dans un bois ou l'espace négatif que creuse souterrainement l'art termite cher à Farber ne sont que d'autres noms de ces limbes, dévoyés autant que sécularisés, de notre temps. Pour s'y rendre, il n'est point de meilleurs guides que les films eux-mêmes, qu'ils relèvent ici du registre de la prose comme plusieurs productions hollywoodiennes de Sjöström, de McCarey, de Tourneur et de Fuller, de celui de la poésie comme quelques oeuvres underground plus libres de Levitt, Loeb et Agee, de Brakhage, de Frank et Leslie, ou de celui, plus inclassable encore, de l'écriture de Biette ou de Straub et Huillet. Ces Descentes aux limbes forment un diptyque avec Passages à vide dont elles constituent à la fois un prolongement et un cas limite. Là où ceux-ci s'efforçaient de décrire le vide central de l'essieu qui fait tourner la roue des films, celles-là tentent plutôt d'explorer son rayonnement vers la périphérie, aux confins du cinéma, aux abords de la peinture, de la littérature et de la photographie, tels qu'aperçus depuis cette autre rive.

11/2019

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Essais biographiques

Andy Warhol

Sa célébrité ? Une décision. Elle lui a permis d'agir toujours comme il l'entendait, dans un scandale à peu près permanent, guetté par les médias qu'il manipulait avec un savoir-faire confondant. Cool. La Factory des années 1960 où se fabriquaient sa peinture, puis ses films, fut à la fois son Hollywood privé, son usine à rêves et un creuset où se mélangeaient les gens du monde et les voyous, les artistes et les prostitués de tous bords. La drogue y circulait librement et le sexe aussi. Là, tout pouvait arriver et arrivait. La révolution des moeurs était d'avant-garde, comme le reste. Warhol a été peintre, sculpteur, photographe, cinéaste, romancier, dramaturge, directeur de magazine, producteur d'un groupe rock, homme de télévision, acteur et enfin mannequin. Il a figuré, avec éclat, au centre de tout ce qui s'est expérimenté de plus inventif et de plus radical au début des années 1960, au temps du pop art et du cinéma underground, mais aussi dans les années 1970 et 1980, quand on commença à se penser "postmoderne" et que "l'appropriation" allait de soi. Il fut génial à la grande époque des Boîtes de soupe Campbell's, des Marilyn et des Chaises électriques, on le sait, mais non moins génial quelques mois avant sa mort quand il peint ses Camouflages. Ce que propose cette biographie, comme écrite en connivence avec Warhol, c'est une vision qui va au nerf de ce que fut cet immense artiste, emblématique du XX ? siècle, de plus en plus revendiqué par les jeunes créateurs d'aujourd'hui comme un modèle. Comme une ouverture.

05/2023

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Critique littéraire

Le Paris de Sagan

Si Françoise Sagan, née Quoirez, a toujours rappelé qu'elle était originaire du Lot, elle a néanmoins incarné dès sa jeunesse la vraie Parisienne, par son élégance discrète, sa liberté de pensée et l'impertinence de son esprit. Véritable phénomène de la littérature, depuis son fameux Bonjour Tristesse qui lui valut une renommée mondiale, elle a le plus souvent vécu à Paris, élargissant même l'influence de la capitale et ses modes de vie à Saint-Tropez et à la Normandie. Si elle a cantonné Paris à quelques lieux iconiques (le boulevard Malesherbes, Saint-Germain-des-Prés, la rue du Cherche-Midi, les boîtes de nuit de la rive droite, et l'avenue Foch), elle a reconnu cette ville comme le centre le plus ardent, le plus foisonnant, le plus inventif du monde. C'est à Paris qu'elle se sentait profondément au plus juste d'elle-même, parce que le génie de la capitale correspondait à sa façon de vivre, indépendante, émancipée, bohème. Elle aimait la beauté de Paris, préférant les beaux quartiers aux quartiers populaires, le Faubourg Saint-Honoré, la place Vendôme et les palaces à la banlieue. Anti-Simone de Beauvoir et anti- Duras, reine distante de l'underground parisien, elle hanta ses boites de nuit sans conviction, n'aimant guère danser, aimant la paresse de la Seine à laquelle elle voulait ressembler. Nonchalante et distraite, dépensière et futile, mais aussi grave et secrète, elle voyait en Paris, à l'instar de Colette à laquelle on la compara souvent, un lieu d'inspiration et de liberté sereine qui était pour elle le plus "vivable".

09/2015

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Rock

Taxi-Girl. 1978-1981

Taxi-Girl 1978-1981 est le livre définitif sur la genèse d'un groupe de musique. Le plus littéraire sans aucun doute. Le destin de Mirwais, Daniel Darc, Laurent Sinclair et des deux autres membres se réalise le 27 novembre 1978, lorsqu'ils jouent pour la première fois au " Club ", dans les sous-sols de l'Olympia, endroit étrange qui ressemblait parfois à un mauvais rêve. Mirwais revient sur les quatre premières années d'existence de la mythique formation parisienne. " Nous étions le meilleur groupe du monde ", affirme-t-il. Et il est vrai que le rock français ne reverra jamais un tel alliage d'élégance et de rage, un mélange artistique aussi audacieux. Taxi-Girl revendiquait l'influence de Kraftwerk, des Stooges, du Velvet Underground ou des Doors. Le groupe officia en première partie de légendes comme les Talking Heads, Siouxsie and the Banshees, XTC, The Stranglers, Père Ubu... De nombreux artistes, qu'il s'agisse de Fred Chichin des Rita Mitsouko, d'Indochine, d'Etienne Daho ou de David Guetta, auront croisé la route de cet " objet artistique situationniste " que fut Taxi-Girl. Aucun ne sera resté indifférent à leur musique et à leur attitude. Mirwais relate ici, avec une écriture lucide, le chaos invraisemblable d'un groupe qui transcenda l'époque dans laquelle il s'inscrivait. Il suffit de regarder attentivement la photo de couverture de ce livre pour comprendre en quoi Taxi-Girl fut arrogant, fier et déterminant. Ils ne cherchaient pas à plaire. Et ils se foutaient de tout. " Ce livre furieux et littéraire [... ] c'est un uppercut, [Mirwais] écrit incroyablement bien " Léa Salamé, France Inter

03/2024

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Cinéastes, réalisateurs

Ma cinéthérapie. Les épreuves 1987-1997, avec 1 DVD

Né en 1948, Philippe Vallois est un cinéaste singulier. Sa vie est un roman vitaliste et son oeuvre un labyrinthe. Après des films sortis en salle, dont certains sont devenus des icônes de l'underground homo comme Johan (1976) et Nous étions un seul homme (1979), après des créations pour la télévision comme le portrait-nébuleuse de l'artiste Huguette Spengler (I 984),Vallois n'a jamais cessé de croire en sa bonne étoile de cinémagicien. L'évolution des techniques du cinéma lui a permis, en solitaire quasiment, de faire avec une caméra ce qu'un écrivain fait avec sa plume. Se sont succédé, en DVD et en festival, des films comme Un parfum nommé Sald (2003), Sexus Dei (2006), L'Adieu à Moustafa (2018), Les Guerres de Christine S. (2023) et des rétrospectives en France et à l'étranger. Un Prix Philippe Vallois a été créé et décerné au Festival queer Ecrans Mixtes de Lyon, en mars 2023, récompensant un film de la programmation pour son audace et sa liberté. Dans La Passion selon Vallois, paru chez EO en 2013, Ivan Mitifiot évoquait sa "caméra soleil". Dans ce tome II consacré aux souvenirs de sa "décennie morbide" du sida (1987-1997), la caméra devient "cinéthérapie". Le livre est ici accompagné du DVD du film Dissidence, créé durant le confinement à partir de scènes tournées dans les années 90 et d'interviews avec le professeur Jean-Marie Andrieu, franc-tireur de la recherche contre le sida. Livre et film se font ainsi écho : dissidences sexuelle, médicale et artistique et kaléidoscope en mémoire de Jean, compagnon corps à coeur et âme frère.

03/2024

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BD tout public

Les intrus

Temps présent et adversité sont les angles immuables des histoires d'Adrian Tomine, qui laissent le sentiment que rien ne changera jamais. Depuis ses débuts, cet Américain d'origine japonaise décline dans sa série Optic Nerve des parenthèses de vie contemporaine, traversées par des hommes et des femmes harassés par leur quotidien. La manière soudaine et presque arbitraire dont s'ouvrent et s'interrompent ces chroniques laisse le plus souvent abasourdi, et concourt à identifier son style si particulier. Car si Tomine décrit des personnages dont la vie se sclérose peu à peu autour d'un quotidien banal, il ne cesse de réinventer son style, faisant évoluer sa grammaire à l'aide d'expériences formelles, comme pour conjurer par l'art un destin qu'il semble redouter pour lui-même. Ce nouveau recueil confirme ainsi son intérêt récent pour la couleur, accompagnant une forme de nostalgie pour la bande dessinée classique et un goût pour les constructions graphiques. Le lecteur passe ainsi d'un récit introspectif à la première personne, illustré par des cartes postales dépeuplées, à un gaufrier extrêmement dense de cinq bandes dans lequel la répétition devient rythmique. Avec l'âge, le cynisme des débuts a cédé la place à une forme d'empathie empreinte d'ironie. Adrian Tomine rejoint ici son influence majeure, Yoshihiro Tatsumi, ce maître de la bande dessinée japonaise qui lui a permis de conjuguer ses deux cultures, le Japon et L'Amérique, le Gekiga et le Comics underground, pour se forger un langage à son image. Un langage qui, loin des effets faciles, déploit les moyens de la bande dessinée pour se consacrer à la peinture la plus juste possible de la condition humaine moderne.

10/2015

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Littérature française

Le Boss de Boulogne

"Les potos voulaient fêter ma sortie de placard à la Loco, la boîte à banlieusards de Pigalle. Simplement, débouler à sept paires de couilles sapées comme des scarlas, c'était sûr qu'on allait se faire refouler comme des trimards. Résultat, on pointe tous au bois de Boubou. Perso ça m'arrange, j'étais plus saucé par une mission underground que par lute session guénave avec des michetonneuses de quinze piges. Quand j'ai proposé de bouger au Bois, j'ai pensé que les soces se démotiveraient. Mais nan, cc soir, c'est ma rapta. Le seul truc qui leur a cassé les yeux, ce sont les barrettes qu'on trimballait sur tous. Mais comme j'ai dit : on débarque au Bois, on planque le matos, on bicrave quelques morceaux et on fisc tranquille. Les potos me font confiance depuis le bahut, ils savent qui est le boss et qui prend les initiatives. Je n'ai pas l'habitude de proposer des plans foireux, les srabs me connaissent, on a tous poussé dans le même tièque". Ainsi commencent les confessions du Boss, dealer officiel des prostitués(es) transsexuel(le)s, des michetons et vagabonds du Bois de Boulogne et des environs. A la tête du BDB-crew, une équipe organisée, constituée entre autres deYoussouf et Vamp ses fidèles lieutenants, Souleymane et Makita les mecs hardcore, Miki et Ahmé les jeunes guetteurs, le Boss s'impose comme le maître des lieux, pulvérise ses concurrents, s'éloigne de Smoke, l'ancien grossiste du quartier, et nargue Philippe, le condé. Le business fait florès jusqu'au jour où Paola, un trans brésilien, véritable star du Bois, se lait assassiner. La police quadrille alors tout le secteur. Mauvais pour les affaires. D'autant que ce meurtre n'est que le premier d'une série.

01/2014

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Fantastique

Eerie & Creepy. Intégrale

Voici enfin rassemblée en un seul volume, l'intégralité des histoires de Richard CORBEN publiées dans les magazines cultes CREEPY & EERIE et publiées à l'origine entre 1970 et 1978. Suite à la disparition récente de l'auteur en décembre 2020 et en hommage à son talent hors norme, cette nouvelle édition souhaite remettre un coup de projecteur sur une période fondatrice de son oeuvre et la proposer dans les meilleures conditions d'édition aux lecteurs. En effet, avec près de 400 pages, cette édition anniversaire, limitée et numérotée à 2500 ex, avec dos toilé et sérigraphié, est proposée dans le cadre des 10 ans de DELIRIUM. Elle offrira aux amateurs des travaux du maître de très nombreuses histoires restaurées à partir des originaux, dont l'accès a été rendu possible suite à la consécration de l'auteur, GRAND PRIX d'ANGOULEME en 2018, et à l'exposition qui lui a été consacrée en 2019. Cette édition est également enrichie de nombreux bonus ainsi que des histoires et couvertures additionnelles, réalisées par l'auteur lors du nouveau lancement du magazine CREEPY par Dark Horse Comics en 2012. En huit années au sein de l'écurie WARREN, de 1970 à 1978, Richard CORBEN a illustré plus de quarante histoires, en grande majorité publiées dans les magazines EERIE et CREEPY, les titres phares de l'éditeur. Souvent considéré comme un artiste underground issu des fanzines, CORBEN avait dès le départ souhaité travailler pour Warren. Lorsqu'il fut enfin adoubé par le fondateur des légendaires magazines d'horreur, il se distingua très vite de ses pairs par son son style radical et unique. Sa carrière artistique lancée, Richard CORBEN allait devenir un maître incontesté du neuvième art et de l'illustration fantastique, influence majeure de nombreux artistes jusqu'à ce jour.

11/2021

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Musique, danse

Little Steven. The disciple of soul

Steven Van Zandt peut se vanter d'avoir intégré deux des plus belles familles artistiques du vingtième siècle, toutes deux liées à l'humanité et à la fidélité qu'il incarne aux yeux de ses pairs. Au début des années mille-neuf-cent-soixante-dix, ses amis musiciens du New Jersey lui trouvent rapidement le surnom de "Miami Steve" puis il se crée celui de "Little Steven" qui deviendra son nom de scène à part entière. S'il est avant tout connu pour être l'ami fidèle de Bruce Springsteen, qui lui fait intégrer officiellement en 1975 son E Street Band, il fait également partie du casting mafieux le plus populaire des séries américaines, The Sopranos. Auteur, compositeur, arrangeur, producteur, il fonde son propre label, Wicked Cool Records, et anime également, depuis 2002, Little Steven's Underground Garage, un podcast célébrant chaque semaine le Rock dans tous ses états, des années mille-neuf-cent-cinquante à aujourd'hui. Homme de coeur, fidèle à ses origines et n'ayant jamais oublié le milieu très modeste d'où il vient, Steve Van Zandt est aussi un activiste qui s'investit politiquement et socialement, notamment dans toutes sortes d'associations caritatives, qu'elles soient en faveur des droits de l'Homme en Afrique du Sud ou en Amérique Latine ou qu'elles soient en lien avec l'éducation et le milieu scolaire. Il lance d'ailleurs en 2007 la fondation Rock and Roll Forever qui a pour but de venir en aide au système éducatif et faire reculer le décrochage scolaire, tout niveau confondu, à travers la musique par toutes sortes d'aides matérielles et de moyens financiers. En novembre 2020, Little Steven fête ses 70 ans et près de 50 ans de carrière. Il était bien temps qu'un ouvrage raconte son histoire.

09/2020

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Musique, danse

Sexe, drogues et rock'n'roll

La vie de Fabienne Shine est un condensé de cet esprit nouveau qui anime les filles à l'orée des seventies, celles qui vont vraiment vivre la révolution contre-culturelle, avec leur corollaire de sexe, de drogues et de voyages. Après des histoires d'amour avec Jean-Pierre Léaud et Charles Aznavour (il a 44 ans, elle 17), elle est tin peu mannequin, comédienne, aventurière, fréquente Salvador Dali, tourne avec Vadim et Fellini, forme un trio sensuel avec Klaus Kinski et une jolie vietnamienne puis devient le jouet sensuel d'un monument de la littérature, Alberto Moravia. Tout au long de cet étonnant parcours de femme libre, l'héroïne croise la route et le destin des plus grandes stars de son époque, elle est amie avec Bob Marley, les Rolling Stones, Nico, Patti Smith, amante de Rick Wright des Pink Floyd, de Johnny Thunders des New York Doits, et devient la compagne officielle de Jimmy Page de Led Zeppelin, pendant leur tournée américaine de 1975. Avec deux futurs membres de Téléphone, elle monte un groupe de rock à Paris, Shakin' Street, qui tutoie la gloire aux tISA, puis elle épouse une rock star underground qui la force à témoigner a de sa déchéance opiacée. s Sur trois continents, entre utopies et quotidien marqué par les stupéfiants et l'instinct de survie, c'est une trajectoire unique de . bohémienne électrique, de muse devenue créatrice. I)e la Coupole au Chelsea Hotel, du Gendarme de St Tropez aux tournées de Led Zeppelin, de Rome à New York, San Francisco ou Bombay, Sexe, Drogues et Rock'n'roll : c'est un bon résumé de cette vie échevelée, dans un roman du réel qui prend des allures de conte épique.

03/2014

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Revues

Tempura N°11 : Kyoto - Oct 2022

Libre et sans tabous, TEMPURA donne le goût de l'époque et raconte des histoires inattendues, qui interrogent autant qu'elles inspirent. Le numéro 11 du magazine TEMPURA aura une dominante très voyage et découverte, à travers un portrait de la ville de KYOTO. Loin des clichés d'une cité de tradition un brin conservatrice, Kyoto se renouvelle créativement depuis toujours : artisanat, cuisine, art contemporain, etc. Le dossier de ce numéro de rentrée sera une plongée dans un Kyoto alternatif à la rencontre de ceux qui font la ville aujourd'hui. Vous partirez à la rencontre de Kai, figure du Kyoto underground et des mouvements alternatifs qui ont secoué la ville depuis les années 1960. Vous plongerez vos mains dans la pâte de miso pour comprendre comment les jeunes renouvellent sa fabrication... en revenant aux traditions. Le carnet de voyage vous fait découvrir les ruelles, les artisans, les petits cafés et tout ce qui fait l'essence de Kyoto à l'ombre des temples. Le photographe et réalisateur Anders Edström vous raconte son Kyoto : rural, intime, simple. Stéphane du Mesnildot vous invite à redécouvrir le sulfureux Mishima à travers le Pavillon d'or, symbole controversé de l'ancienne capitale impériale. Jake Adelstein vous révèle pourquoi la majorité des crimes au Japon reste en famille. La photographe et journaliste Ayaka Shida continue sa quête intime des habitants de Tokyo. La Grande série vous fait prendre le ferry, moyen de transport privilégié sur l'archipel, entre promiscuité et recherche d'intimité. Le Grand reportage vous plonge dans l'univers du rap à Osaka : passion ou moyen de survie ? Découvrez l'univers punk de l'écrivain Hideo Furukawa avec une nouvelle inédite en français.

09/2022

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Littérature française

Sans départir

"J'avais 21 ans, j'étais seule avec Andy Warhol à la Factory. Il me lance : ''Diane, tu dois te mettre à écrire ton journal'', je le regarde : ''Je n'ai que 21 ans, j'ai déjà un pied dans la tombe, tu veux que j'y mette les deux ? '' Réponse de Andy : ''Just do it. ''" Quitter le luxe de l'avenue Foch, les dorures des châteaux lorrain et portugais, les jardins à l'anglaise, les dizaines de domestiques, les robes à smocks et autres excentricités aristocratiques familiales ? Il en faudrait plus pour effrayer Diane, la petite dernière des princesses Beauvau-Craon, qui débarque dans un New-York en pleine effervescence artistique. Bien décidée à mener une existence hors du commun, elle devient à 18 ans, en 1973, l'apprentie de Roy Halston, le Yves Saint Laurent américain, avant de créer elle-même sa collection de vêtements. Très vite, elle est l'une des plus étonnantes figures du milieu underground new-yorkais. Ivre de vin blanc et de cocaïne, elle écume les boîtes de nuit en compagnie de Warhol et Mapplethorpe, avec qui elle se lie d'amitié. De la Factory au Studio 54, en passant par les grands défilés de mode, elle côtoie tous les artistes mythiques des années 1970-1980 : Mick Jagger, John Lennon et Yoko Ono, Margaux Hemingway, Diana Vreeland, Timothy Leary... Dans cet univers de paillettes et d'acide, Diane vit à cent à l'heure. De rencontres exceptionnelles en péripéties romanesques, des affres de la dépendance aux années sida, Diane de Beauvau-Craon dresse le portrait d'une époque libre. Sans départir sont des mémoires généreux où le faste ne va pas sans légèreté. Une ode à la vie, pleine d'humour et de tendresse pour un monde aujourd'hui disparu.

05/2022

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Musicologie

Chaosphonies. Du jazz à la noise, le sacre du chaos

Billie Holiday, Miles Davis, Jimi Hendrix, le Velvet Underground, le MC5, Lee Scratch Perry et le dub, Suicide, Throbbing Gristle, Coil, Sonic Youth, Swans, Tom Waits, les musiciens free, les artistes postpunk et noise, le rock psychédélique, le doom, une certaine techno... Tous agents du Chaos. Tous adorateurs du Chaos. Depuis que le jazz est entré par effraction dans la psyché de l'Occident, la musique célèbre ses retrouvailles extatiques avec la part impure du son. L'expérience musicale en a été chamboulée de fond en comble. Après deux mille ans de déférence quasi religieuse pour l'ordre abstrait (le solfège et ses nombres), on s'est mis en quête d'une matière sonore que l'esprit ne pourrait pas saisir : ce Chaos qui dans notre univers rationaliste fait peut-être bien figure de paradis perdu. Le mystère du Son est devenu, plus que la beauté de son organisation, le vrai miracle de la musique. Ce livre raconte comment, dès les années 1920, l'emploi de plus en plus libéré de la percussion et du "mauvais chant" débarrassé des contraintes du lyrique ont préparé le terrain à un usage "chaosphonique" des transformations du son permises par la technologie : les musiciens issus du blues puis du rock ont alors appris à jouer du studio comme d'un instrument d'entropie plutôt que d'en faire une simple chambre d'enregistrement. Il interroge ensuite les significations de ce nouvel appétit pour ces matières libérées des vieilles règles de la musicalité. Faire du "boucan" ou jouer avec les arcanes du Son a bien eu pendant un temps des résonances politiques. C'est de nos jours devenu, peut-être plus profondément, une manière de repenser notre relation au monde, de laisser la nature coloniser la culture, l'opposé d'un laisser-aller – une ascèse de la liberté, la contrainte absolue du singulier.

03/2024

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Littérature française

Edie, la danse d'Icare

Le récit (entre roman, épopée et document...) de la vie d'Edie Sedgwick, égérie de la contreculture américaine des années 60. Ce récit raconte l'épopée, courte et dense, de la vie d'Edie Sedgwick, connue comme égérie d'AndyWarhol, compagne de Bob Dylan, mannequin de Vogue et Life... Elle a joué dans de nombreux films de Warhol, est la vedette du film culte Ciao ! Manhattan (de John Palmer et David Weisman) paru en 1972 - après sa mort. Elle a été la reine des nuits new yorkaises, princesse de la factory, vivant de drogue, de sexe et d'éclats divers, n'ayant de cesse de brûler...Elle a été chantée par leVelvet Ungerground, Patti Smith, Lloyd Cole, Etienne Daho, Alizée et les groupesThe Cult et Dramarama...Plusieurs biographies lui on été consacrées (la principale, écrite par Jean Stein, a été traduite en français et publié par Bourgois en 1987). Edie est née en 1943 à Santa Barbara en Californie d'Alice Delano De Forest et de Francis Minturn Sedgwick, propriétaire d'un ranch, souffrant d'épisodes aigus de psychose maniaco-dépressive. Cette grande famille respectable du sud des Etats - Unis s'enrichit d'un coup grâce à la découverte de pétrole sur leurs terres. Edie a eu 7 frères et soeurs, et vécut une enfance coupée dumonde réel. Littéralement " possédé " par Fuzzy, père tout puissant qui tyranise sa famille, Edie, anorexique, qui sera suivie dès son plus jeune âge par des psychiatres, verra l'un de ses frères se suicider, un autre mourir d'un accident de moto, sa mère s'étioler sous ses yeux... Elle mourra à l'âge de 28 ans, d'une overdose de barbituriques...

09/2013

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Littérature étrangère

Pas dans le cul aujourd'hui. Lettre à Egon Bondy

Tiré d'un poème de l'auteure, ce titre souligne à la fois la charge érotique du texte et la rébellion extraordinaire d'une femme face à l'ambiance étouffante qui règne en Tchécoslovaquie d'après-guerre. Probablement écrite en 1962, cette lettre est un véritable manifeste pour la liberté individuelle. Dans les années qui précèdent le Printemps de Prague, Jana Cerná livrait dans cette lettre à Egon Bondy sa volonté de révolutionner les codes de conduite, de rechercher de nouveaux "possibles" dans la vie privée, les rapports sentimentaux et la sexualité. En refusant de se soumettre à la primauté masculine, elle affirme aussi son souhait d'une sexualité non séparée des sentiments et de l'activité intellectuelle. Une femme libre. Dotée d'une personnalité hors du commun, Jana Cerná fascinait son entourage par sa vitalité et son audace. Plusieurs fois mariée et mère de 5 enfants, elle n'a exercé que des emplois occasionnels tels que femme de ménage, contrôleuse de tramway etc. Marginalité et rejet de tout conformisme social, langagier ou politique semblent avoir été ses maîtres mots. Cette lettre débarrassée de toutes conventions, au ton libre et spontané, est d'une étonnante modernité. L'underground praguois. Jana Cerná fréquente Egon Bondy, auteur mythique en Tchéquie, spécialiste des philosophies orientales, mais aussi auteur des textes des Plastic People of the Universe, le groupe de rock symbole de la rébellion des années 70. Tous deux font partie de la culture clandestine de Prague avec Bohumil Hrabal, l'un des plus importants écrivains tchèques de la seconde moitié du XXe siècle. Ils ont publié leurs écrits sous forme de Samizdat (système de circulation clandestine d'écrits dissidents en URSS et dans les pays du bloc de l'Est) jusqu'à la chute du communisme. Jana Cerná collaborera à différentes publications de cette mouvance, sous divers pseudonymes (Gala Mallarmé, Sarah Silberstein) ainsi que sous son nom de Jana Krejcarova.

08/2014

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Poésie

Poèmes dispersés

Mars 2022 marquera la célébration du centenaire de la naissance de Kerouac. Ce recueil publié pour la première fois chez Seghers en 1976 offre une vision complète de son oeuvre poétique. " Cette jolie ville blanche De l'autre côté du pays Ne me sera plus Disponible J'ai vu le firmament bouger Ai dit " C'est la fin " Parce que j'étais fatigué De tous ces présages Et dès que vous aurez besoin de moi Appelez Je serai à l'autre bout Attendant contre le mur final " Extrait de " San Francisco Blues " Même si l'auteur de Sur la route n'est pas toujours célébré pour sa poésie, à l'inverse de son complice Allen Ginsberg, celle-ci représente une part essentielle de son oeuvre. Pendant de son écriture romanesque, la poésie de Kerouac met en avant les aspects les plus caractéristiques de son écriture : là, plus encore peut-être que partout ailleurs, il cherche à se libérer de tous les carcans, faisant confiance à la spontanéité de sa plume, multipliant les libres associations, les mots-valise, les onomatopées, la recherche du rythme et de la sonorité pure... tout en créant de superbes métaphores. " On écrit tout ce qui vous vient à l'esprit comme ça vous vient, dit Kerouac, la poésie retourne à son origine, à l'enfant barde, véritablement orale... " Ce recueil, publié pour la première fois aux Etats-Unis en 1971, sous le titre Scattered Poems réunit des textes écrits dans les années 50 et 60 et qui avaient paru dans des publications éphémères et underground. Drôles, grossiers, émouvants, désordonnés, bruts, énigmatiques, ludiques, à fleur de peau, ils s'attaquent vigoureusement à l'american way of life et explorent les failles et les traces de folie causées par l'absurdité et la violence de la vie dans la société capitaliste. Ils parlent aussi de liberté, de beauté et d'évasion. Ils sont une formidable porte d'accès l'univers poétique de Kerouac.

02/2022

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Musique, danse

Jesus Elvis junkie blues

Que l'on n'attende pas de ce JESUS ELVIS JUNKIE BLUES une aimable hagiographie collectant les faits à la manière d'un universitaire critique-rock. Ici est un récit sauvage, punk et romantique, innervé par une écriture brûlante, dont le fil conducteur d'électricité, l'affection vasculaire, serait GG Allin, ce diable d'homme, de sa naissance à sa mort. Merle Leonce Bone y raconte cette vie indocile, à sa façon. Le lecteur, en état second, doit s'attendre, au rythme des dérives, à emprunter des portes, basculer et voyager à travers des visions, des anecdotes au factuel chirurgical, des géographies inquiétantes, où l'on y croise tant des figures tutélaires, Nick Cave, Kid Congo Powers, Rowland S. Howard, Blixa Bargeld, Theo Hakola ou Lydia Lunch, à la même enseigne, épique, que des maudits, artisans orfèvres de ce radical underground. Que l'on n'espère pas de ce JESUS ELVIS JUNKIE BLUES qu'il se fasse tour-opérateur, guide touristique sur les sentiers balisés d'une Histoire officielle morte, pourrie sous le botox. Ici est un hommage vibrant à la part la plus sombre, musique du Diable sous Haute Dépendance Stooges, Birthday Party, Scientists, Gun Club & Cramps, d'un certain Rock'n'roll possédé, tapi dans l'ombre, celui des caves, des cryptes, des garages, des marécages et des backrooms. Fruit de trente années d'une passion indéfectible, obsessionnelle, à dénicher des tubercules, creepy, sleaze & swamp, rares, Merle Leonce Bone y conte, néo-dada expressionniste, les scènes musicales de ceux qui, de la fin des années 70 aux années 80 et 90, à Melbourne, Berlin, Adelaide, Sydney, San Diego, Philadelphie, Prague ou Boston, ont dévoué leur vie et leur âme à l'hybridation dangereuse du blues, du rock urbain, de l'art brut, de la shooteuse et du voodoo. Ce qu'est aussi ce Livre d'essence Monstre : un cri de guerre esthétique conspuant l'hygiénisme bigot, consumériste, ambiant.

06/2018

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Monographies

Pleased to meet you N° 11, septembre 2021 : Derek Jarman. Edition bilingue français-anglais

" Présenter l'artiste comme une rock star " résume la ligne éditoriale de la collection Pleased to meet you qui souhaite offrir une approche la plus intime et inédite possible de l'artiste et de son oeuvre. Le choix du format " magazine ", à la structure plus libre et décontractée qu'un catalogue, est décisif pour susciter la proximité et l'empathie. Au sommaire de chacun des titres monographiques : un essai, un entretien inédit avec l'artiste, des pages illustrées comme dans la presse magazine afin de permettre la découverte de la démarche et de l'univers artistique au moyen de vues d'atelier, de tournages, de documents préparatoires, ainsi qu'un portfolio dense et dynamique, traité à la manière d'une découverte de l'oeuvre. Le onzième numéro de la collection Pleased to meet you est consacré à Derek Jarman (1942-1994), figure majeure du cinéma britannique des années 1970 et 1980 mais surtout artiste polyvalent, peintre, dessinateur, concepteur de costumes et de décors, écrivain et jardinier. Jusqu'à sa mort prématurée des suites du sida à l'âge de 52 ans, Derek Jarman développe une oeuvre où une esthétique foisonnante le dispute à une vision radicale de la société anglaise. Méconnu en France, il est considéré outre-Manche comme la figure de proue de la scène underground britannique. Au sommaire de ce titre de Pleased to meet you, qui est aussi le premier ouvrage en français sur l'oeuvre de Derek Jarman : un essai de Claire Le Restif, commissaire d'exposition et directrice du Crédac à Ivry-sur-Seine, centre d'art qui lui consacre une exposition personnelle à l'automne 2021 et co-éditeur de ce numéro, un entretien de l'artiste, des pages illustrées de portraits et vues de tournages, d'atelier, du jardin de Prospect Cottage, etc. , ainsi qu'un portfolio dense regroupant dessins, peintures et sculptures dévoilant une vue resserrée et inédite sur l'oeuvre plastique, menée pendant trente-cinq ans.

09/2021

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Science-fiction

Funny Reich Tome 1 : L'impératif imparfait

Funny Reich est une série littéraire qui emprunte au genre de la série télé d'anticipation épisodes, feuilleton, flash-back sur la vie des personnages mais n'en reste pas moins une oeuvre littéraire. CADRE DE LA SERIE : Un monde forcément sympathique est forcément épouvantable. Une catastrophe naturelle, le Demodex, a éliminé les adultes de plus de trente ans ; des attentats ont ensuite dévasté de nombreuses «fermes de serveurs» et une grande partie des réseaux informatiques. Le monde est livré «clés en mains» à une jeunesse qui organise le refoulement, définit ses nouveaux ennemis (les Quand je pense) et ambitionne de fonder en Europe un Reich sympathique. Funny Reich Episode #1 : L'impératif imparfait. L'histoire débute 12 ans après la catastrophe qui a vu mourir tous les humains de plus de trente ans. La jeunesse survivante, guidée par ses bons sentiments, érige un nouveau Reich. Politiquement, à travers les Courants, pratiquement, sous l'autorité des Sections, et techniquement, par la mise en place d'une entreprise mondiale : le Lab. L'interdit absolu : se prendre la tête. La nouveau langage : L'impératif imparfait. Edito avait 17 ans lorsque le Demodex a supprimé les deux tiers de l'humanité. Comme d'autres, il s'est rendu à Bruxelles pour participer aux refondations du monde. Il a été pris en charge par le jeune pouvoir, qui l'a intégré aux Sections et l'a formé à un nouveau métier : courtier en attendus, dans le domaine judiciaire. A trente ans, il commence à se poser des questions, et se rapproche des cercles du pouvoir afin d'apporter lui aussi sa pierre à l'édifice. Il rencontrera dans ce parcours un underground moqueur. Un quatuor de personnages se met en place : Edito l'innocent, Manuel le débrouillard, Bonbon la bimbo et Mustapha l'organisateur, dont le prénom est un hommage au Meilleur des Mondes de Huxley.

11/2015