Recherche

Forcenés

Extraits

ActuaLitté

Beaux arts

Le geste emprunté

Une carapace de plumes enfermant, dans sa roue motorisée, le corps d'une danseuse, d'énormes nanas en papier méché à faire danser, une Bunny girl arpentant un terrain labouré en talons aiguilles, un guéridon dansant capable d'exprimer les tourments de l'âme, des corps réduits à l'état d'objets absurdement performants, une parole trop longtemps bridée devenue acte : autant de gestes "déplacés". Ces artifices, ces attributs ostentatoires, ces débordements mécaniques, visibles tant chez Rebecca Horn, Niki de Saint Phalle et Pina Bausch que dans des pratiques performatives contemporaines, en exposant les ficelles du corps, témoignent d'une idéologie prégnante dans laquelle le féminin se voit bien souvent réifié. Ces figures du corps contraint ravivent, pour mieux les subvertir, des mythes tenaces relatifs à la grâce et à l'altérité qui hantent la littérature, les arts visuels et les arts vivants. Par l'analyse de ces oeuvres grotesques et poétiques à la fois, cet essai nous invite, dans le sillage d'Aby Warburg et de Marcel Mauss, à percevoir le geste comme vecteur d'identité lié aux attentes sociales et politiques mais aussi aux mythes et aux fantasmes. Entre conformation à un idéal, incorporation des codes et résistance, les postures forcées, traversées de désirs contraires, révèlent alors, sous l'apparente soumission, leur capacité transformatrice. A l'encontre d'une illusoire liberté tant prônée par nos sociétés contemporaines, Anne Creissels engage, en traversant l'histoire et les disciplines, à penser le geste comme fondamentalement emprunté, condition paradoxale de sa métamorphose.

02/2019

ActuaLitté

Science-fiction

Lautrec. Une biographie

" Descendant des comtes souverains de Toulouse, qui bataillèrent contre le pape Innocent III, contre le roi Louis VIII de France, mieux encore contre le rude sanglier Simon de Montfort, le comte Alphonse de Toulouse- Lautrec-Monfa, aujourd'hui trépassé, chassait à courre, à grand tapage de chiens et de trompes, en la terre de Loury en Loiret, quand sa femme, la comtesse née Adèle Tapié de Celeyran, lui fit discrètement annoncer la naissance de son fils Henri, né le 24 novembre 1864, à Albi, 14, rue de l'Ecole-Mage, dans un vieil hôtel de famille. Le veneur ne se hâta point pour cela de boucler son équipage. Officier de cavalerie, sorti de l'Ecole de Saint-Cyr, démissionnaire, et marié en l'année 1863, il avait tout de suite laissé sa femme à ses religieuses pratiques pour éperonner, lui, la vie libre, nettement excentrique qu'il chérissait. D'ailleurs, cet hoffmannesque gentilhomme avait de qui tenir. Son propre père avait été un rude coureur de bois et de halliers, farouche et autoritaire, qui avait terrorisé son entourage. Excellent cavalier, forcené chasseur, il n'avait presque jamais quitté la terre du Bosc, âpre terre située dans le Rouergue, et qui appartenait à sa femme. Mais ces loups ont tout de même une fin ! Un soir, après avoir, durant toute la journée, sonné du cor, à se rompre les veines, il mourut d'une chute de cheval, laissant à son fils Alphonse la forte image d'un vieux veneur monté en couleurs, et dressé sur ses éperons, comme un hargneux coq sur ses ergots. . ".

02/2023

ActuaLitté

Littérature étrangère

Une étincelle de vie

Alors qu'il célèbre son quarantième anniversaire au poste de police, Hugh McElroy, un négociateur de crise, est appelé sur le site d'une prise d'otages. Une heure plus tôt, un homme armé a fait irruption dans une clinique et a ouvert le feu, faisant plusieurs victimes. Il devient vite évident que le forcené a délibérément ciblé le dernier établissement de santé du Mississippi 3 pratiquer l'avortement. La situation s'avère délicate ; elle devient cauchemardesque quand Hugh apprend que sa fille unique âgée de quinze ans se trouve à l'intérieur du bâtiment. Mais que fait-elle là ? Dans le Nord de l'Etat, une adolescente se réveille dans un lit d'hôpital. Un policier en faction garde l'entrée de sa chambre et une avocate se tient à son chevet. Beth a dix-sept ans et ne comprend pas ce qu'il lui arrive. Ayant dépassé le délai légal, elle a avorté par ses propres moyens en commandant des médicaments sur Internet. Hospitalisée à la suite d'une hémorragie, elle apprend quelques heures plus tard sa mise en examen. Pourrait-elle être condamnée pour meurtre ? La question de l'avortement, plus que jamais sensible aux Etats-Unis, est au coeur du nouveau livre de Jodi Picoult. A travers le destin d'une poignée d'hommes et de femmes aux origines et opinions diverses, réunis au cours d'une journée fatidique, l'auteure de Mille petits riens (Actes Sud, 2018) poursuit son exploration des tabous de l'Amérique dans un roman haletant, riche en rebondissements.

05/2019

ActuaLitté

Histoire des idées politiques

Terreur et séduction. Une histoire de la doctrine de la "guerre révolutionnaire"

Les techniques issues de la tradition militaire de " contre-insurrection " et d'action psychologique sont aujourd'hui largement banalisées, y compris dans le management d'entreprise, dans nombre de polices du monde, voire dans des groupes mafieux. Mais on ignore souvent ce qu'elles doivent à la doctrine française de la " guerre révolutionnaire " (DGR). D'où l'intérêt de cet ouvrage, qui retrace son histoire méconnue. Sa genèse remonte aux armées coloniales du XIXe siècle - principalement française et britannique - qui ont constitué un savoir-faire répressif permettant l'émergence de la DGR au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Elle a été formalisée par des officiers français engagés dans la guerre d'Indochine, devenant hégémonique dans l'état-major durant celle d'Algérie. Elle se veut une réponse au mouvement de décolonisation, conçue comme une " guerre totale " impliquant l'ensemble de la société. Et elle vise son contrôle intégral par la propagande et la manipulation, la " conquête des coeurs et des esprits ". Mais aussi par la terreur, associée à la séduction propagandiste : torture, exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées, déplacements de populations... Malgré ses nombreux fiascos, on verra comment la DGR a essaimé depuis les colonies françaises vers bien d'autres terrains, de la guerre du Vietnam à celles d'Irak et d'Afghanistan, de l'Argentine des années 1970 à l'Afrique des années 1980 ou l'Algérie des années 1990. Et comment ses principes se retrouvent aujourd'hui au coeur des techniques violentes de maintien de l'ordre comme des outils de manipulation de l'information.

10/2022

ActuaLitté

Essais

L'hystérie tombe à l'O. Fin ou renouveau de la Psychanalyse

Deux omnipraticiens expérimentés plongent dans la Vienne impériale de 1880 au chevet d'Anna O. , la célèbre hystérique. Sa guérison par la parole fut érigée par Freud en mythe fondateur de de sa future psychanalyse. Hélas ce miracle n'était qu'un mensonge qui fut englouti 70 ans sous l'O de son pseudo. Les docteurs Christian Dufour et Bruno Guinchard, après avoir pratiqué un demi-million de consultations, ont entrepris de déshabiller la malheureuse de son costume d'hystérique en analysant chacun de ses troubles en fonctions des connaissances médicales du XXIe siècle. Leur diagnostic est sans appel : un tuberculome expansif dans le cerveau gauche est responsable de l'ensemble de sa symptomatologie. Les auteurs découvrent que cette histoire d'O. est aussi une histoire d'Amour avec un grand A. entre la jeune fille de 20 ans et son médecin de 40, le Dr Josef Breuer. L'accouchement hystérique , incriminé par Freud, se métamorphose en accouchement réel avec naissance puis abandon d'un enfant. Ce scénario, fondé sur la correspondance familiale d'Anna O, Bertha Pappenheim en réalité, est un nouveau scandale pour ce cas fondateur de la psychanalyse. La cure par la parole de Breuer fut un authentique et fécond "ramonage de cheminée". Par une résilience forcenée, Bertha offrira sa vie aux orphelins et aux femmes abandonnées ou exploitées. L'affaire ne s'arrête pas là. Nos deux médecins généralistes franc-comtois, dans leur patiente écoute des malades, ont appris à entendre autrement les mots qui disent les maux... jusqu'à découvrir une langue de l'inconscient avec un code précis qui permet de psychanalyser tous les mots. Une révolution pour les sciences humaines !

05/2021

ActuaLitté

Communication - Médias

Médias, le grand errement. Comment lire la carte routière de la pensée unique ?

ALERTE ! est une collection ouverte aux lanceurs d'alerte désireux de poser les bonnes questions à travers un véritable travail de journaliste ou de chercheur. Dirigée par Jean-Pierre Guéno, elle se veut un lieu refuge contre lapensée formatée à travers des titres forts, des ouvrages fluides et percutants. Dans Médias, le grand errement, Nicolas Vidal cherche à analyser la raison d'être de la défiance d'une grande partie des Français à l'égard des médias dans leur ensemble et la responsabilité de son interprofession dans ce domaine. Il cherche à évaluer le déficit de côte d'amour ou de crédibilité des supports d'information qui constitue un symptôme inquiétant pour la démocratie. Il stigmatise la chimère de l'innovation, le mythe d'une mutation forcenée de la forme qui est censée s'adapter aux nouvelles modes et aux nouveaux modes de communication. Il déplore la désagrégation des contenus de qualité, la perte de sens et la raréfaction, la désaffection des lecteurs. Les récents conflits sociaux, tant ceux engendrés par les gilets jaunes que ceux qui accompagnent la réforme des retraites révèlent des antagonismes très forts entre la grande presse nationale parisienne et la France des territoires. Certains médias auraient-ils succombé aux sirènes de l'endogamie et de l'entre-soi, laissant à l'écart de l'information une grande partie des Français ? Faut-il aller jusqu'à incriminer une presse dogmatique et doctrinaire, en proie aux idéologies, et qui se serait déconnectée d'une France périphérique qu'elle aurait méprisé? Nicolas Vidal cherche à décrypter ce grand errement et mettre en garde contre ses conséquences.

04/2021

ActuaLitté

Littérature turque

Je nais de mes racines

Les années cinquante, un quartier cosmopolite d'Istanbul. Les destins croisés de Gülsün, Aghavnie, Eleni, Zilha, femmes turques, arméniennes, grecques... Leurs rêves, leurs espoirs, leurs amours, leurs fractures et, en arrière-plan, la nostalgie d'une époque et d'une société dont les cultures respectives de ses minorités faisaient la richesse. Dans une langue sobre faisant la part belle aux détails du quotidien et à la subtilité des caractères de ses héroïnes, Tomris Alpay brosse des portraits émouvants tout en caressant ces mémoires marquées par l'exil et le déracinement, en prise avec l'impitoyable violence du XXe siècle. Des récits de migrations forcées, de migrants, des lieux de mémoire et de nostalgie racontés par des voix féminines. Tomris Alpay est diplômée du lycée Notre-Dame-de-Sion (1962) et de la faculté de pharmacie de l'Université d'Istanbul en 1966. Jusqu'en 2003, elle a travaillé en tant que dirigeante dans des sociétés pharmaceutiques multinationales en Turquie et à l'étranger. De 1962 à 1967, elle a collaboré à la revue satirique Akbaba. En 1991, elle a reçu le prix Orhan Kemal de la nouvelle pour son premier recueil de nouvelles. De 1992, elle a collaboré à plusieurs journaux dont Cumhuriyet, Radikal et Hürriyet avec des textes sur les femmes, l'environnement et la jeunesse. Je nais de mes racines a reçu en 2019 le prix Yunus Nadi de la nouvelle. Tomris Alpay est depuis 2008 la présidente du prix littéraire du lycée Notre-Dame-de-Sion, qui récompense alternativement le meilleur livre paru en Turquie, ou le meilleur livre français traduit en turc au cours des deux dernières années.

08/2022

ActuaLitté

Histoire internationale

L’Europe des surprises. A l'effondrement du Rideau de fer - Parcours de Prague à Moscou.

Ce voyage inédit fascine par ses faits historiques, ses portraits, ses paysages. En choses vues se déploie l'ampleur de l'année 1990, extraordinaire événement politique et culturel : le virage de l'Europe qui suit immédiatement la chute du Mur de Berlin. Le Rideau de fer s'écroule. L'auteur zigzague de Prague à Moscou à travers huit pays où il observe le communisme qui s'effondre, la Tchécoslovaquie se casser en deux, la Pologne ressuscitée sous le souffle de Jean-Paul II, les Baltes miraculés reconstituer leurs Etats indépendants. Moscou enfin, où dans des chapitres forts Gorbatchev et Eltsine s'affrontent en pleine crise économique, dans le climat d'une perestroïka qui approche de son terme. Du même coup l'auteur voit se lever le voile sur des événements d'une extrême barbarie qui, avec migrations forcées, massacres et victimes par millions, ont été postérieurs à la fin de Deuxième guerre mondiale. Et largement ignorés. L'expulsion des Allemands, le retour malheureux des juifs en Pologne, les affrontements entre Ukrainiens et Polonais de diverses obédiences. Avec l'influence décisive de Jean-Paul II, et les aveux de Gorbatchev, le livre dresse l'état des mémoires nationales en 1989 sur la Shoah et sur Katyn. Il démontre la lenteur d'une prise de conscience globale, par l'Europe, de sa propre histoire. Une synthèse se dégage de multiples entretiens passant des plus pauvres aux ministres, des écrivains et musiciens aux savants, jusqu'aux deux plus hautes figures personnellement rencontrées et acteurs de ce bouleversement : le pape et le physicien Edward Teller, créateur de l'Initiative de défense stratégique, le dispositif qui fit exploser l'Union soviétique.

04/2017

ActuaLitté

Littérature française

Le conseil du désordre

Lorsque, dès l'âge de onze ans, Delphine Sauviac décide de consacrer sa vie entière à la médecine et à l'écoute de son prochain, elle ne se doute absolument pas que sa vocation lui vaudra les pires cauchemars que jamais aucun autre praticien n'aura à subir. Poussée dans les études par sa curiosité et une précocité qui fera d'elle une étudiante forcenée et volontaire, malgré un père exigeant mais peu encourageant, elle va passer toutes les étapes des examens avec la certitude que son avenir tout tracé la portera à faire un métier auquel elle se vouera corps et âme : médecin généraliste. Rare femme docteur dans une ville du Sud-Ouest, elle apportera son oreille et ses compétences à de nombreuses patientes dont les diverses préoccupations de santé l'amèneront, peu à peu, à sortir des chemins bien définis de la médecine traditionnelle. L'engrenage implacable dans lequel elle va alors se trouver coincée, entre les décisions aveugles du Conseil de l'Ordre, les réactions surprenantes de la CPAM et des officiers des Douanes, sans compter le manque total de soutien de la part de son entourage et même de ses confrères, ne pourront la clouer au sol tant qu'elle gardera la force de caractère qui lui est propre. Elle nous conte, avec verve et humour, les méandres assassins de l'administration, les intransigeances curieuses de la justice et des différentes instances de la santé, qui auraient pu faire déraper n'importe quel solide gaillard, mais ne réussiront pas à la broyer. La mission d'un médecin de famille n'est-elle pas de suivre avec attention le parcours de ses patients ? Alors, pourquoi un tel acharnement ?

04/2015

ActuaLitté

Littérature étrangère

Idiopathie. Un roman d'amour, de narcissisme et de vaches en souffrance

Idiopathie [idjopati] n f : Maladie ou état qui apparaît spontanément ou dont la cause est inconnue. Qui va mal dans le roman de Sam Byers ? Tout le monde, à commencer par Katherine, qui n’aime rien ni personne, et surtout pas elle-même. La trentaine, coincée dans un job minable, enchainant les déceptions amoureuses, elle se demande s’il n’est pas temps de tirer un trait sur les hommes, et sur le bonheur en général. Ou bien Daniel, son ex, qui semble avoir tout pour lui : il vit confortablement avec Angelica, sa nouvelle petite amie, et occupe un poste important dans une unité de recherche biologique. La vie en rose, peut-être, mais sous la perfection des apparences, quelque chose cloche sérieusement. Ou encore Nathan, qui fut leur ami proche, et qui se remet d’un séjour en hôpital psychiatrique, épisode douloureux dont sa mère s’est emparée sans scrupule pour écrire un témoignage en passe de devenir un bestseller. Avant, Katherine, Daniel et Nathan étaient heureux — c’est-à-dire malheureux, mais au moins, ils l’étaient ensemble. Lorsque Nathan réapparaît après une longue absence, il provoque des retrouvailles forcées, une soirée à trois qui ne peut que mal finir tant il y a de comptes à régler. Et les vaches dans tout ça ? Elles vont mal elles aussi, succombant à une étrange épidémie dont les symptômes, tels que tristesse et éloignement du troupeau, ne sont autres qu’une métaphore du malaise général. Idiopathie est une comédie cinglante qui dresse le portrait d’une génération — les trentenaires des années 2000 — et d’une société — la leur, la nôtre — à la dérive. Styliste hors pair et maître dans l’art de l’autodérision, Sam Byers dissèque les failles d’une époque qui se laisse aller à la mélancolie, même si ce n’était guère mieux avant.

08/2013

ActuaLitté

Sciences politiques

La constitution de l'Europe

L'union européenne est-elle désormais contre la démocratie ? Avec l'épisode du référendum grec et l'effroi qui saisit tous les dirigeants de voir un peuple, auquel on avait imposé une cure problématique. entrer en résistance, la crise de la dette a révélé le déficit démocratique des institutions européennes. Jürgen Habermas nous alerte sur les risques que prend l'Europe à s'engager dans une voie "postdémocratique" pour régler la question de la dette des pays de la zone euro. L'union monétaire européenne ne disposant pas d'un contrôle supra-national à sa mesure, les dirigeants allemand et français veulent une collaboration intergouvernementale renforcée. Le Conseil européen doit s'employer à la mettre en place. Ce changement en apparence minimal devrait se traduire par une perte progressive de contrôle des Parlements nationaux sur les lois de finances : cette réforme insidieuse asphyxierait petit à petit le poumon de la démocratie à l'échelle nationale, sans que cette perte soit compensée au niveau européen. Le processus grec ouvre-t-il le passage d'une Europe de gouvernement à une Europe de la " gouvernance " - joli euphémisme pour désigner une forme dure de domination politique. qui ne repose que sur le fondement faiblement légitimé des traités internationaux ? La "démocratie d'un seul pays" n'est plus à même de se défendre contre les injonctions d'un capitalisme forcené, qui franchissent, elles, les frontières nationales. Il faut avancer vers et dans la constitution de l'Europe, pour que les peuples regagnent des latitudes d'action au niveau supranational, sans pour autant sacrifier la démocratie. La crise de l'Europe des gouvernements doit conduire à la constitution d'une Europe des peuples. Telle est la conviction de Jürgen Habermas dans ce petit traité de démocratie, vif, tonique et constructif.

05/2012

ActuaLitté

Littérature étrangère

La douce indifférence du monde

Un homme – appelons-le le narrateur – donne rendez-vous à une femme prénommée Lena dans le grand cimetière de Stockholm. Cette femme est une inconnue (nous apprendrons plus tard qu'elle est comédienne et a joué Mademoiselle Julie au théâtre), mais elle rappelle intensément au narrateur la jeune femme dont il a été très amoureux il y a une vingtaine d'années. Cette dernière s'appelait Magdalena, était aussi comédienne et elle aussi avait joué Strindberg. Après leur rupture, le narrateur a écrit un livre sur les trois années qu'ils ont vécu ensemble et il veut en donner les détails à l'inconnue de Stockholm. Lena accepte de l'écouter, mais se moque des similitudes qui lui semblent forcées entre sa vie et celle de Magdalena, invoquant à chaque détail troublant une coïncidence et ne cessant de répéter qu'elle ne peut être Magdalena puisqu'elle a vingt ans de moins. Ce récit de Peter Stamm, ciselé en 37 petits chapitres et dont le titre rappelle « la tendre indifférence du monde » évoquée par Camus à la fin de L'Étranger, est d'une vertigineuse intelligence. Tout en conservant sa part épique qui n'en fait pas un livre sec, cette réflexion sur les confusions de la vie, les obsessions de l'existence, la portée de la littérature, la différence entre le vécu et le récit qui en est fait, frôle sans cesse les abîmes sans jamais tomber dans la confusion, encadré qu'il est par deux chapitres qui mettent encore ce kaléidoscope en perspective. Poursuivant la recherche sur la vérité et l'imaginaire et le jeu avec la réalité initiée dans L'un l'autre, Peter Stamm nous donne un livre diablement virtuose.

08/2018

ActuaLitté

Religion

L'abbé du Chaila (1648-1702). Du Siam aux Cévennes, 2ème édition

La mort de l'abbé du Chaila au Pont-de-Montvert, le 24 juillet 1702, qui a marqué le début de la guerre des camisards, n'a cessé de déchaîner polémiques et controverses. Bourreau pour les uns, martyr pour les autres, l'abbé du Chaila restait, au fond, un inconnu. Robert Poujol s'est penché, sur ce destin. Faisant œuvre d'historien moderne, l'auteur, qui a longuement interrogé les archives, nous découvre un homme complexe dont la vie offre de déroutantes facettes. Issu d'une famille du haut Gévaudan, violente et batailleuse (son père ne fut-il pas poursuivi pour actes de brigandage ?), l'abbé François de Langlade du Chaila, après avoir été ordonné prêtre vers 1681, vient tenter sa chance à Paris. En 1685, il accompagne l'abbé de Choisy envoyé en mission auprès du roi de Siam. De retour en France, il est bientôt nommé inspecteur des Missions en Cévennes et se fera, à ce titre, l'agent des conversions forcées. Ayant fondé le séminaire de Saint-Germain-de-Calberte, l'abbé du Chaila, devenu l'homme de confiance de Basville, sera, entre 1687 et 1702, l'instrument administratif et policier chargé de la surveillance et de la répression. L'auteur ne se laisse pas emporter par l'esprit partisan : le choix du préfacier, Jean-Robert Armogathe, historien catholique, et celui du postfacier, Patrick Cabanel, historien protestant, tous deux cévenols, en est la preuve. Robert Poujol décrit enfin les Cévennes austères et irréductibles qui servent de cadre à la vie et à la mort de l'abbé du Chaila. Derrière le combat qui oppose le terrible inspecteur à ses administrés, on devine le vieil antagonisme culturel entre haut et bas Gévaudan. Un ouvrage vivant et passionné, illustré de nombreux documents.

03/2002

ActuaLitté

Littérature sud-américaine

Journal. Tome 2, Années françaises 1960-1964

Ce deuxième tome du Journal de l'écrivaine culte argentine Alejandra Pizarnik (dans la traduction totalement inédite de Clément Bondu) porte sur une brève et intense période : les années françaises 1960-1964, comme l'indique le sous-titre que nous avons choisi. Il est important de situer tout de suite les 6 cahiers qui composent cette partie centrale de son Journal car ils ont été tous écrits pendant les années passées en France, presque exclusivement à Paris, par Alejandra Pizarnik. Un séjour qui a particulièrement marqué la jeune femme et l'écrivaine en fleur. Elle a 24 ans quand elle débarque dans la ville lumière et capitale de la littérature, pour poursuivre son rêve et plus grand désir : écrire et être écrivaine - "Mais comment rendre réel mon monologue obsessionnel, comment transmuer en langage ce désir d'être. La vie perdue pour la littérature, à cause de la littérature. Je veux dire, à vouloir faire de moi un personnage littéraire dans la vie réelle, j'échoue dans mon désir de faire de la littérature avec ma vie réelle, puisque celle-ci n'existe pas : c'est de la littérature". Elle travaille à UNESCO, elle s'y ennuie, elle lit, elle écrit, elle fait des rencontres, elle traduit, elle est traduite, elle fait des insomnies, elle rêve, elle essaie de rendre compte de tout ce qui la traverse et qu'elle traverse, et on retrouve ses obsessions et recherches et mots qui parsèment son oeuvre, dans un crescendo forcené. Ce Journal est comme un roman de formation vécu à vif, celle qui l'écrit s'y met en scène, l'écrivaine et son personnage coïncident, comme une invitation au voyage dans le réel de sa vie inévitablement littéraire et intime.

04/2023

ActuaLitté

Théologie

De l'apostasie à la sainteté

Une galerie de portraits. De grandes figures religieuses d'origine judéo-converse, dont la spiritualité et les oeuvres illustrent l'Eglise de Castille des XVe et XVIe siècles : de l'apostat Pablo de Santa María (ancien rabbin puis évêque de Burgos) jusqu'à sainte Thérèse d'Avila et Luis de León. A partir de la fin du xive siècle se multiplient dans les royaumes espagnols les épisodes de conversions de Juifs, le plus souvent forcées. Mais qu'en est-il des conversos qu'inspire une foi chrétienne sincère ? Le proche héritage du milieu juif ne les prédisposait-il pas à développer une conception du christianisme particulière ? N'y aurait-il pas dans l'identité et la religiosité judéo-converses des traits particuliers qui témoigneraient d'une manière de foi du souvenir ? De l'apostat Pablo de Santa María (ancien rabbin puis évêque de Burgos) jusqu'à sainte Thérèse d'Avila et Luis de León, de grandes figures religieuses d'origine judéo-converse ont rédigé des oeuvres abondantes qui témoignent de leurs représentations mentales, aspirations spirituelles et constructions théologiques. Si les sentiments religieux et les élaborations savantes varient inévitablement selon les personnalités et les époques, restent néanmoins au long de la période une certaine cohérence et des réminiscences nostalgiques d'un passé ancestral. Nombre de thèmes ainsi se répètent : la continuité entre l'Ancienne et la Nouvelle Alliance, l'exil, la prison, l'enfermement, en même temps que l'aspiration à une évasion, à une illumination divine. Dans le prolongement de l'Ancien Testament, le chemin du salut continue de passer par la Terre promise et fait retour à Jérusalem, en quoi se confirme la persistance perpétuée d'une foi du souvenir en quelque sorte sublimée.

10/2023

ActuaLitté

Western

Chef Joseph

La longue marche des Nez-Percés Vers la fin du XIXe siècle, la magnifique vallée de la Wallowa, territoire ancestral des Nez-Percés, est convoitée par les colons américains, appâtés par ces terres réputées aurifères et propices à l'élevage. Après l'échec de longs pourparlers, la tribu doit se résoudre, la rage au coeur, à quitter ses terres situées dans l'est de l'Oregon pour échapper au joug des autorités fédérales et à l'enfer d'une vie dans les réserves. Sous l'autorité de Chef Joseph, elle décide d'entreprendre le plus périlleux des exodes en tentant de rejoindre la frontière canadienne, avec près de 800 âmes, dont femmes, enfants et vieillards ainsi que des milliers de chevaux. Animés d'un courage à nul autre pareil, les Indiens se fondent dans le paysage et progressent à marches forcées à travers la chaîne vertigineuse des Bitteroot Mountains, telle une tribu fantôme. C'est le début d'une traque acharnée à travers l'Idaho, le Wyoming et le Montana avec à leurs trousses l'armée américaine, marquée par le désastre de Little Big Horn. Après plus de 2 000 kilomètres parcourus, l'odyssée des Nez-Percés s'achève tout près du Canada par une ultime défaite face aux troupes du colonel Miles. Malgré la reddition de Chef Joseph, ce périple d'une tribu pacifique reste un symbole, celui d'une résistance héroïque face à l'envahisseur. Accompagné par l'historien Farid Ameur, spécialiste de la conquête de l'Ouest américain, François Corteggiani, grand connaisseur également des récits du Far West, et Gabriel Andrade nous entraînent dans un western haletant sur les traces d'un épisode mythique des guerres indiennes et d'une figure légendaire, à la fois attachée à ses traditions et éprise de liberté.

10/2023

ActuaLitté

Littérature française

Nous ne faisions qu'un - Roman biographique

Qui ne connaît aujourd'hui le nom de Thomas Cromwell, depuis l'excellente série de la BBC deux fois diffusée par Arte, adaptée des romans à succès d'Hillary Mantel ? Jean Lemaire de Belges, par contre, qui vécut à la même époque demeure encore un inconnu. Tous deux, oubliés durant plus de trois siècles, sans doute pour avoir discrètement mais farouchement soutenu la Réforme, jouèrent pourtant dans la première moitié du XVIe siècle, un rôle capital dans la pensée et la destinée de l'Europe que l'on commence tout juste à leur reconnaître. De larges zones d'ombre recouvrent la jeunesse de l'un comme de l'autre. On s'étonne que le premier, modeste fils de forgeron, simple soldat en Italie, sans fortune ni éducation, surgissant de nulle part, pût devenir avocat, banquier et premier ministre tout puissant d'Henri VIII, exactement quand le second, poète et chroniqueur historiographe dans diverses cours d'Europe, rompu à la finance et à la politique disparaît sans laisser de trace. Or ces deux figures singulières, aux tempéraments et caractères si semblables, qui partagent les mêmes idées, les mêmes valeurs réformistes, le même idéalisme forcené, les mêmes craintes, le même goût du secret et qui excellent en tout, on les retrouve partout aux mêmes moments et dans les mêmes lieux, de l'Italie aux Pays-Bas. Leurs personnalités s'emboîtent et se complètent si parfaitement que l'on finit par se demander : et si ces deux hommes n'en faisaient qu'un ? Mieux qu'à travers une froide enquête, c'est en écoutant la parole et en fouillant l'âme de celui qui seul est sensé connaître la vérité que ce livre se propose d'apporter une réponse cohérente à cette question.

09/2017

ActuaLitté

Littérature française

Délation sur ordonnance

Au cours des années 2000, Oreste Bramard est amené à expertiser la bibliothèque de feu Grégoire Saint-Marly, médecin oculiste à Pau, à la demande de la petite-fille et héritière du notable. Un jour, une étrange " ordonnance " s'échappe sous ses yeux d'une édition originale des Beaux Draps, de Céline. C'est une lettre de délation datée du 19 décembre 1942, dénonçant auprès de la préfecture quatre " mauvais Français ", et signée : Grégoire Saint-Marly ancien combattant de 14-18, père de quatre enfants. Oreste et la jeune femme comprennent alors que la bibliothèque renferme des secrets. Conçue par le médecin bibliophile comme une " chasse au trésor ", la découverte de documents cachés leur permettra de reconstituer fidèlement ce qui s'est réellement passé. Grégoire ne s'était probablement pas douté que ses propres enfants, Maurice, Laure, Marie et Charles, étaient d'une manière ou d'une autre liés aux personnes qu'il avait dénoncées : un instituteur ; un fonctionnaire ; un avocat ; et un journaliste, ancien amant de Mme Saint-Marly. Parmi ces " mauvais Français ", on trouve un communiste et résistant, un gaulliste, un arriviste forcené, et un Juif. Et, pour couronner le tout, trois d'entre eux sont francs-maçons. En livrant ces hommes aux autorités de Vichy, Grégoire Saint-Marly ignorait qu'il poussait son fils Charles vers le peloton d'exécution. Que Maurice, qui fréquentait les truands de la rue Lauriston, deviendrait un roi du marché noir, avant de trouver la rédemption. Et comment ne pas évoquer le destin de sa fille Laure, amoureuse d'un officier allemand, et de son autre fille, Marie, la discrète émancipée, dont les faits de résistance étaient passés inaperçus ? A travers les destins enchevêtrés de ces personnages, Bernard Prou reconstitue une période trouble où chacun s'est déterminé à agir selon son coeur et selon sa conscience.

11/2017

ActuaLitté

Littérature française

Hoag. Un témoignage du futur

"Des gens vêtus comme pour les grandes occasions, certains en smoking et des femmes en tailleur de grand couturier portant des sacs à main d'un clinquant ridicule, s'amoncelaient comme des fourmis prises de panique ou qui auraient plutôt découvert une proie inestimable. Cette nuée de jobards, pensa-t-il, formait des amas bariolés de chair et de vêtements et l'on vit une élégante tirée à quatre épingles ôter ses chaussures parce qu'elle ne parvenait pas à escalader une indescriptible mêlée d'individus soubresautant sans arrêt et qui jeta son dévolu sur de rares produits de luxe. Mais un forcené la saisit par les chevilles et elle chuta en se blessant grièvement à la tête. Puis, il tenta à son tour de surmonter le groupe lequel finit par s'effondrer. Tandis que l'on se débattait encore sur le carrelage en s'échangeant les plus grossières insultes, le sang coulait suite à d'autres pugilats épars dans le supermarché. Ce spectacle fixa un moment Luc dans une moue effarée, et pendant une seconde il eut pourtant envie de ricaner parce qu'il songea à une vengeance personnelle tant l'hystérie collective digne d'un carnaval déchaîné tranchait avec le luxe et la morgue hautaine des accoutrements : il put enfin admirer l'authentique mentalité de tous ces petits bourgeois d'habitude si condescendants et méprisants, ou si vaniteux de leurs bonnes manières. Ce peuple snob et friqué retiré de la vie des gens ordinaires dont il se targuait il y a des mois de moquer la pauvreté et les frustrations, se révélait soudain au grand jour obsédé par tout ce qui put être dérobé dans une dégradante et obscène spirale de l'avoir et du paraître" . Patrice Van den Reysen est un enseignant de 59 ans né en région parisienne et vivant en Alsace.

03/2021

ActuaLitté

XVIIIe siècle

Le goût de la joie. Réjouissances monarchiques et joie publique à Paris au XVIIIe siècle

"Les peuples se plaisent au spectacle. Par là nous tenons leur esprit et leur coeur." Ces mots de Louis XIV résonnent encore au siècle des Lumières quand les Parisiens, en des acclamations enthousiastes, spontanées ou forcées, célèbrent les événements heureux qui ponctuent l'Etat royal : feux d'artifice, musiques, danses, jets d'argent, distribution de vin et de nourriture, exemptions fiscales accompagnaient les gestes publics de plaisirs éphémères. Leur histoire, politique et culturelle, restait à écrire. Soucieuse d'établir les conditions d'une communion émotionnelle avec le souverain, la royauté s'appuyait sur le principe de "conjouissances" propre à toute monarchie de droit divin. Elle cherchait à inculquer une norme pour se réjouir dans l'espace public. Les plus grandes institutions du royaume en décrétaient la nécessité et dictaient les gestes à adopter mais aussi les limites à ne pas transgresser. La joie publique s'inscrivait dans une culture de l'approbation monarchique et de multiples moyens de communication venaient susciter les manifestations de joie, construisant ainsi un véritable devoir de réjouissance. Ce goût de la joie n'était pas seulement celui des élites qui l'organisaient : loin de se limiter à des actes d'obéissance imposée, le peuple de Paris témoignait aussi d'une réelle capacité de jugement. Si obéir aux normes des plaisirs officiels et venir s'y amuser était ordinaire, les Parisiens savaient aussi composer avec ces gestes de commande pour créer leur propre discours critique à l'égard de la Couronne. Dans la seconde moitié du siècle, surtout au cours des décennies 1770-1780, au rythme des crises et des événements politiques, la joie décrétée par la royauté se transforma en une joie citoyenne indépendante des ambitions du pouvoir : dans les années qui précédèrent la Révolution, l'opinion publique s'est emparée de la fête pour la transformer en un acte politique de résistance et de contestation.

12/2021

ActuaLitté

camps, déportation

Elles étaient neuf. L'histoire vraie de l'évasion d'un groupe de femmes qui a survécu au pire de l'Allemagne nazie

Hélène Podliasky, grande tante de l'autrice, s'est échappée d'un camp de travail forcé avec la complicité de huit autres femmes résistantes. Elles ont traversé les lignes de front de l'Allemagne pour rejoindre Paris. Ce livre raconte leur histoire. Les neuf femmes avaient toutes moins de trente ans lorsqu'elles ont rejoint la résistance. Elles ont fait de la contrebande d'armes à travers l'Europe, hébergé des agents parachutistes, coordonné les communications entre les secteurs régionaux, parcouru les itinéraires d'évasion vers l'Espagne et caché des enfants juifs dans des appartements dispersés. Elles ont été arrêtées par la police française, interrogées et torturées par la Gestapo pour être finalement déportées en Allemagne. Leur amitié est née au cours cette terrible épreuve. A Leipzig, elles forment un groupe très soudé, faisant leur possible pour conserver leur dignité. Au moment de la débâcle allemande, forcées de participer à une marche de la mort, les neuf femmes parviennent à s'évader de manière audacieuse. Gwen Strauss a effectué un travail de recherches incroyable pour mettre au jour cette histoire saisissante d'entraide et de sororité malgré l'horreur, pour faire perdurer la transmission au sein des familles et au-delà. "Hélène embrassa la colonne du regard et vit qu'elle s'était distendue. Des intervalles s'étaient formés entre les sections, il n'y avait pas un garde en vue. Elle donna un coup de coude à Jacky. - Maintenant ? ! chuchota-t-elle en hâte. - Mais nous avions décidé d'attendre la nuit, objecta son amie d'une voix angoissée. Hélène tapota l'épaule de Zinka. - Regarde, il n'y a pas un soldat dans les parages ? ! - Tu as raison, c'est notre chance, confirma Zinka en prenant la main de Zaza". G. S.

02/2024

ActuaLitté

Histoire du cinéma

Actors Studio. Histoire et esthétique d'une méthode, de Broadway à Hollywood

Qu'évoque encore aujourd'hui l'Actors Studio, ce laboratoire pour comédiens créé par Elia Kazan, Robert Lewis et Cheryl Crawford en 1947 à New York, à partir de celui conçu, à Moscou, par l'acteur, metteur en scène et pédagogue russe Constantin Stanislavski au début du XXe siècle ? Qui en est réellement issu ? A quoi correspond exactement la mythique "Méthode" , qui a généré une véritable révolution esthétique au sein du théâtre américain, puis de Hollywood et produit leurs meilleurs représentants pendant plus de six décennies ? Cet ouvrage, conçu par quatre spécialistes français du sujet, s'efforce de répondre à ces questions en évoquant la manière dont les plus grands interprètes des "Fifties" , Marlon Brando, Eva Marie Saint, Montgomery Clift, Marilyn Monroe, James Dean, Lee Remick, de même que celles et ceux des "Seventies" , Dustin Hoffman, Jane Fonda, Robert De Niro, Faye Dunaway, Al Pacino, Meryl Streep, sans omettre un "forcené" comme Daniel Day-Lewis ont pratiqué ce style de jeu. Tout d'abord une série de chapitres synthétiques explore les fondements historiques et théoriques d'une tradition de jeu et d'un "courant actoral" , dont les critères stylistiques singuliers ont concouru à l'édification d'une véritable mythologie autour de l'Actors Studio, lieu aujourd'hui toujours légendaire, où divers types d'enseignement furent dispensés par des passeurs en leur temps vénérés, comme Lee Strasberg, Stella Adler ou Sanford Meisner. Une seconde partie propose, sous la forme d'un dictionnaire monographique, une analyse de la carrière, de la persona et du style de jeu des principaux représentants du "Method acting" aux Etats-Unis des années trente jusqu'au début des années quatre-vingt, fin de l'âge d'or de l'Actors Studio.

11/2023

ActuaLitté

Littérature étrangère

Le Monde selon Garp

Alors qu'en 1943, face à une contraception défaillante, le souci de bien des femmes reste d'avoir un homme sans avoir d'enfant, la préoccupation de l'excentrique Jenny, infirmière dans un hôpital bostonien, est au contraire d'avoir un enfant bien à elle, mais surtout pas de fil à la patte. C'est pourquoi elle jette son dévolu sur le sergent technicien Garp, " opérationnellement " intact en dépit de son cerveau endommagé. De cette éphémère union naîtra S.T. Garp. Impossible d'emprisonner en quelques phrases ce roman qui ne ressemble à aucun autre - une œuvre débordante d'humour et d'énergie qui, par ses personnages colorés, exubérants, dingues, son foisonnement de péripéties et d'incidents rocambolesques, nous impose la vision d'un monde grotesque, chaotique, pétri de violence. Une parodie de notre monde où, comme le remarque un personnage, " l'assassinat est un sport amateur de plus en plus répandu ". Le Monde selon Garp, c'est d'abord le récit des rapports orageux et tendres entre une mère célèbre (devenue féministe malgré elle), et son fils écrivain, tous deux dotés d'un individualisme forcené. Leur œuvre demeurera incomprise et sera déformée, exploitée par autrui. Le Monde selon Garp, c'est aussi l'histoire irrésistible, émouvante, tragique, d'un homme généreux et angoissé aux prises avec ses rôles de fils, d'amant, d'époux, de père. Le Monde selon Garp, c'est enfin un merveilleux commentaire sur l'art et l'imaginaire, la preuve éclatante que l'outrance et le baroque peuvent " éclairer " avec une incomparable justesse notre monde. Selon Garp, " le romancier est un médecin qui ne s'occuperait que des incurables... et nous sommes tous des incurables. "

01/1980

ActuaLitté

Beaux arts

Unions mixtes, mariages libres et noces barbares. Edition bilingue français-anglais

Souvent actes de révolte et de résistance contre les pressions contemporaines, politiques, religieuses ou sociales, s'exerçant sur l'individu, les créations d'ORLAN détournent les dernières innovations technologiques pour créer une oeuvre d'une grande force d'interpellation. Unions mixtes, mariages libres et noces barbares est une monographie des oeuvres récentes d'ORLAN. Une limousine, figure du luxe et du mariage, fait face à une projection vidéo intitulée ORLAN Remix : Romain Gary, Costa-Gavras, Deleuze et Guattari. Critique de la standardisation des représentations sociales et mise en exergue de l'absurdité du racisme, cette installation monumentale, à l'étrange poésie, prône l'évidence de la mixité. Sculpting Brushes, version lumineuse n. 2, est la première sculpture d'une série intitulée Bump Load. ORLAN prête ses traits à cet être mutant, à la fois futuriste et archaïque, ethno et techno-cyber, dont les parties lumineuses réagissent à la présence des visiteurs. Trois sculptures de plis s'inscrivent dans la filiation du travail d'ORLAN sur le drapé baroque. Remix d'oeuvres historiques, ces trois sculptures - ressemblant à des robes et dont l'aspect de surface diffère - soulèvent la question de la copie et du clonage, de la différence et de la répétition. Plus qu'un travail sur les symboles et les représentations sociales, l'oeuvre d'ORLAN s'inscrit dans une démarche éthique. Si la limousine montre la prospérité et la richesse, sa forme de baudruche la rend éphémère et dérisoire. De même, l'utilisation de matériaux de haute technologie dans Sculpting Brushes, en particulier le coltan dont l'exploitation forcenée - pour les téléphones cellulaires et autres ordinateurs portables - est aujourd'hui source de graves conflits géopolitiques, dénonce les ravages du système capitaliste. L'ouvrage, en plus de montrer les dernières oeuvres d'ORLAN ainsi que leur processus de création, est enrichi par un essai de Raoul Vaneigem sur la notion de liberté du corps et par un entretien avec le philosophe Raphaël Enthoven.

03/2010

ActuaLitté

Littérature française

Portrait de Balthazar

Dans le Sarajevo déboussolé d'après-siège, un avocat s'occupe d'une peintre locale expatriée à Paris durant la guerre, qui voudrait à la fois récupérer son appartement et publier des souvenirs qu'une soif inextinguible de liberté a rendus sulfureux. Celle-ci, de retour dans sa ville, tombe passionnément amoureuse d'un "Jeune homme" qui lui rappelle le "Portrait de Baldassare Castiglione" de Raphaël, un tableau qui l'a fascinée toute sa vie. Dans sa ville natale qu'elle ne reconnaît plus, "où les habitants ne se différencient plus qu'entre mafieux et non mafieux", elle découvre à travers cette liaison tourmentée la montée du fanatisme religieux, tout en prenant conscience de la vie oisive que mène une certaine classe mondaine dans sa cité d'adoption. Un roman de double exil, où la passion permet de percevoir l'écartèlement de notre époque entre deux conceptions incompatibles du monde, l'une laxiste et l'autre ultrarigide, forcées de vivre côte à côte en se haïssant et se combattant. Tandis que l'on commémore le vingtième anniversaire du siège de Sarajevo, que vient de commencer à La Haye le procès de Ratko Mladic après celui de Radovan Karadzic, qu'est devenue la ville qui a subi durant près de quatre ans " un siège moyenâgeux mené avec les armes contemporaines " ? Il est surprenant de constater que les écrivains de Bosnie-Herzégovine, du moins ceux qui sont présentés aux lecteurs francophones, s'évadent le plus souvent dans le passé fascinant de la ville ou les souvenirs de guerre. Il y a pourtant tellement à dire sur les mutations des mentalités dans la cité où ont si longtemps coexisté en syncrétisme trois religions et trois nationalités, sur les collusions politico-mafieuses et la corruption rampante, sur le chômage endémique et la stagnation économique mais aussi l'espoir d'un renouveau touristique et une efflorescence artistique, sur les tentatives de mainmise de quelques fanatiques religieux sur un islam jusqu'ici moderne et ouvert...

04/2012

ActuaLitté

Cinéma

Filmer les réfugiés. Cinéma d'enquête, études visuelles et subjectivité assumée - Documentaires, films ethnographiques, ethno-fictions ou égo-fictions ?

Cet ouvrage s'interroge sur l'usage des techniques cinématographiques et des films ethnographiques dans les Sciences humaines et évoque l'émergence d'un cinéma transversal rassemblant toutes les Sciences humaines autour d'un processus d'enquête. Que cette enquête soit géographique, anthropologique, historique, économique ou politologique, le chercheur se trouve dans une dynamique d'investigation scientifique et de repérages systématiques de traces, recoupées, analysées, explorées au prisme de ses connaissances scientifiques. L'auteur interroge sa propre production cinématographique sur ce Cinéma d'enquête en élaborant une théorie de l'authenticité des études visuelles qui se fonde sur une subjectivité assumée. Une proposition que Fabienne Le Houérou tente en y englobant la subjectivité et l'affectivité dans une vision rationnelle globale qui n'évite pas les paradoxes et les contradictions. Le paradoxe étant présenté ici comme la fine fleur de la pensée. Aussi, assumer sa subjectivité est-elle une posture sur laquelle l'auteur insiste. La chercheur(e) tente ici de comprendre si ces plongées cinématographiques dans les univers des réfugiés pendant 20 ans se rapportent à des films ethnographiques, des films de genre où la part du féminin est fondamentale ou encore des ethno-fictions ou des ego-fictions pour conclure sur la notion plus simple, plus modeste, plus vraie et plus authentique "d'enquête" - une opération ayant pour objectif la découverte des univers de sens des réfugiés dans nos espaces globalisés contemporains. La caméra insiste sur les parcours des acteurs des migrations sur leurs espaces en captant par les images en mouvement les frottements des exilés à leurs sociétés d'accueil et les espaces interstitiels entre sociétés hôtes et réfugiés. Espaces de conflits et de solidarité s'affrontent dans des courants contraires mais aussi dans des dynamiques complémentaires. Il est donc ici question d'une cinématographie qui s'est essentiellement posée la question des migrations forcées dans les espaces urbains où se sont constituées des "bulles ethniques".

07/2016

ActuaLitté

Biographies

Céline à rebours. Biographie

De sa mort en 1961 à sa naissance en 1894, à l'aide de témoignages et de textes rares, Emile Brami brosse un Céline à rebours du temps et des lieux communs, tour à tour génial, pitoyable ou hideux. L'un des meilleurs spécialistes de cet auteur, il revient en détail sur l'affaire des manuscrits retrouvés, dont il fut un protagoniste. Une biographie de référence mise à jour Finira-t-on jamais de prendre parti " pour ou contre " Céline ? Celui qu'André Gide appelait le " maboul " s'en est plutôt bien sorti, mais au prix d'une notoriété de Diogène infréquentable, d'imprécateur furieux et de dangereux affabulateur. On en oublierait presque l'écrivain, qui n'a pas d'équivalent, et le style, sans lequel il n'y aurait pas de scandale. Sa noirceur est si dense qu'on n'y distingue plus l'humoriste. Seul demeure l'épouvantail de Meudon, grimaçant à la postérité. Le Céline d'Emile Brami n'est pas un " autre " Céline. Ce n'est ni un essai, ni un plaidoyer, ni un portrait à charge, ni une biographie. C'est Céline tel qu'en lui-même, raconté par ceux qui l'ont connu, par ses romans, ses pamphlets, ses lettres, ses lecteurs. Le " célinien " averti y trouvera un regard neuf, soutenu par une documentation originale ; l'amateur découvrira un être infiniment complexe, individualiste forcené, fantasque, contesté, avec ses passions immenses et ses nombreuses faiblesses. De sa mort en 1961 à sa naissance en 1894, à l'aide de témoignages et de textes rares ou inédits, Emile Brami brosse un Céline à rebours du temps et des lieux communs, tour à tour génial, pitoyable ou hideux : Dr Destouches et Mr Céline, ange et démon de notre littérature. L'un des meilleurs spécialistes de cet auteur, il revient en outre en détail sur l'affaire des manuscrits retrouvés, dont il fut un protagoniste de la première heure. 1re édition : Céline. Je ne suis pas assez méchant pour me donner en exemple (Ecriture, 2003)

04/2023

ActuaLitté

Communication

Négociations extrêmes. Itinéraire d'un opérationnel du GIGN

La première partie du livre nous plonge dans des crises qui ont fait écho dans les médias du monde entier. Il s'agit de la plus grosse prise d'otage de membres de forces de l'ordre connue à ce jour. Ce fut sur une petite île française au beau milieu du pacifique, en Nouvelle-Calédonie. C'est sur l'île d'Ouvéa à deux jours du premier tour des élections présidentielles de 1988 entre le président sortant François Mitterrand et son Premier ministre Jacques Chirac, que 80 Kanaks du FLNKS (Front de Libération de la Kanaky Socialiste) attaquent la seule brigade, abattent 4 gendarmes désarmés, en laissent un 5e pour mort, puis prennent les 27 restants en otages et vont se cacher dans la grotte sacrée du Dieu Watetö au milieu de la jungle. La seconde est le détournement de l'A300 d'Air France sur l'aéroport d'Alger en cette veille de Noël 1994 par 4 islamistes du GIA (Groupe Islamique Armé) avec à son bord 250 passagers. L'intervention du GIGN sur l'aéronef alors cloué au sol depuis 14 heures après deux jours passés en Algérie a été retransmise par la presse internationale aux quatre coins du monde. Dans une affaire comme dans l'autre, l'ensemble des otages ont été libérés sains et saufs. Otage volontaire dans la première situation dans le but d'infiltrer le dispositif et sauver la vie des gendarmes capturés et condamnés. Négociateur sur le sol français dans la seconde, permettant de stopper les exécutions entamées en Algérie, Bernard Meunier à négocié durant une décennie avec des forcenés, des preneurs d'otages de tous types et possédant toutes sortes de pathologies. C'est sur cette expérience d'INSIDER qu'il s'appuie pour décliner la seconde partie de cet ouvrage, consacré au déroulé d'un référentiel unique, puisqu'il est théorisé sur l'expérience du vécu de crises majeures, permettant de manière empirique à donner les clés de compréhension et aider à comprendre les véritables problématiques auxquelles nous pouvons tous être confrontés. Ces crises nous les vivons dans nos entreprises ou encore dans le cadre de la concurrence. L'auteur décortique l'ensemble des phénomènes psychologiques et intrapsychiques, mais aussi systémiques nous permettant de mieux comprendre l'ensemble des paramètres en jeu dans ces situations durant lesquelles tout peut basculer très rapidement. Découvrir ce référentiel est l'assurance de la gestion d'une crise réussie... il l'a prouvé en sauvant des vies pendant dix ans.

05/2024

ActuaLitté

Histoire internationale

KL. Une histoire des camps de concentration nazis

Le camp de concentration (KL) est constitutif du nazisme. Il en est le miroir le plus fidèle. Dès les premières heures du régime, il sert d'abord à éliminer les opposants politiques dans des bâtiments réquisitionnés en pleine ville, puis très vite est érigé hors des zones urbaines selon une architecture particulière. De concentration des prisonniers sans droits, il élargit ses fonctions selon les besoins de l'Etat : instrument de la terreur idéologique, il devient la machine de l'épuration sociale (malades mentaux, asociaux, homosexuels), le centre d'une économie du travail par le mortel esclavage de la main-d'oeuvre (les prisonniers russes et les Slaves au premier chef), un univers de convois ferrovaires et de rampes de sélection, d'expérimentations médicales selon les pathologies des différentes catégories de déportés, l'épicentre enfin du génocide des populations juives et tziganes en provenance de tous les pays occupés. D'emblée, le camp fut le règne de la violence absolue, sitôt que la garde en fut confiée à la SS des camps dont les rangs s'ouvrirent aux militants de base sans autre formation idéologique que les sanglantes batailles de rues. Le camp ne répond pas seulement aux évolutions du régime nazi, il est un univers en soi avec ses propres règles, mélange de bureaucratisme tatillon et d'arbitraire déchaîné, sur lequel entend régner Himmler. Un univers dont les Allemands ne pouvaient ignorer l'existence, tant il fit l'objet de reportages écrits, radiophoniques et cinématographiques afin que chacun sache de quel prix se payait la moindre dissidence. Un univers dont nombre de survivants périrent aux dernières heures dans les marches forcées par lesquelles les nazis voulurent effacer les traces de leur crime devant la progression des armées russes et alliées. Nikolaus Wachsmann, professeur d'histoire contemporaine à Birkbeck College (université de Londres), a écrit la première histoire globale du camp nazi de 1933 à 1945, puis de sa survivance dans la mémoire occidentale. Un de ces livres majeurs qui, par le recours à des milliers de pages d'archives administratives ou de témoignages personnels, par le jeu d'échelles du centre du pouvoir hitlérien à la condition du détenu au ras de son châlit, marquent une étape dans la discipline.

11/2017

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée N°152, 2022_2 : La presse (en) arabe publiée hors de l’aire arabophone. Effets de contexte

Cette publication propose un tour d'horizon inédit de la presse (en) arabe hors de l'aire arabophone en rassemblant, depuis ses origines au XIXe siècle, des études sur l'Europe, l'Amérique centrale, l'Afrique et le Moyen-Orient. La presse (en) arabe publiée hors de l'aire arabophone regroupe l'ensemble des publications (quotidiens et périodiques) éditées et publiées en langue arabe au sein de pays où cette langue n'est pas une langue dominante. Si l'expression "la presse (en) arabe" est au singulier, cette dernière ne constitue pas pour autant un ensemble homogène. Sa pluralité résulte de l'hétérogénéité des contextes historiques et politiques de sa naissance, de ses contenus, des trajectoires de ses instigateurs et de leurs motivations. Cette diversité est aussi liée aux publics visés et aux rapports qu'ils entretiennent avec les différents espaces arabes dont ils sont originaires. La presse (en) arabe a fortement subi les contrecoups des événements politiques et des transformations technologiques. Le passage au numérique de nombreux journaux, pour ceux qui n'ont pas disparu a bouleversé le paysage de la presse dans la plupart des pays. Les soulèvements de 2011, puis les guerres qui ont ravagé plusieurs pays de la région, avec leur lot de dispersion et de migrations forcées, ont aussi eu des conséquences profondes, mais différenciées selon les contextes, sur la reconfiguration des espaces médiatiques. Les parallèles que l'on pourrait tracer entre la presse arabe émigrée antérieure à la diffusion des nouvelles technologies de l'information et de la communication et les sites d'information à l'âge d'internet, suggèrent cependant, qu'au-delà des différences évidentes relevant de la rapidité et de la densité des connexions et des flux, des constantes peuvent s'observer notamment au niveau des effets de contexte. Ce dossier, construit selon une perspective diachronique depuis les débuts de cette presse imprimée en France au XIXe siècle, vise à décloisonner les regards disciplinaires. Il a aussi pour objectif de mettre au centre de l'analyse les conséquences des interactions que cette presse allophone entretient avec les configurations sociales, politiques et culturelles dans lesquelles elle se déploie.

01/2023