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Arlette Courtines

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Actualité et médias

Cahiers éphémères et irréguliers pour saisir ce qui nous arrive et imaginer les mondes N° 2, septembre 2020 : Comment faire ?

Les catastrophes s'enchaînent, les crises se suivent, les désastres ne se comptent plus. Et un consensus semble s'imposer : il faut changer, bifurquer pendant qu'il est encore temps, emprunter la voie de sortie. Mais où est-elle, cette issue ? Alors que les derniers mois ont rétréci notre espace physique et diminué notre espace critique, comment retrouver de l'air, du rêve, de la capacité d'action ? Sur quoi faut-il agir ? A quelle échelle et sur quel mode ? Allons-nous laisser passer l'occasion de tout transformer ? Le Seuil tente, avec cette deuxième livraison des Cahiers éphémères et irréguliers, de nourrir ces interrogations bien légitimes en offrant plus d'une vingtaine de textes, d'entretiens et de dialogues qui à la fois décrivent exactement où nous en sommes et croisent les points de vue (parfois aussi le fer). Rutger Bregman s'y demande comment profiter de cette crise pour renverser la situation. Pierre Rosanvallon nous invite à inventer de nouveaux outils démocratiques pour faire face à la multiplication des états d'urgence. Aurélie Trouvé débat avec Laurent Jeanpierre et Razmig Keucheyan des stratégies possibles pour sortir du libéralisme. Tandis qu'Arlette Farge ouvre la voie à la littérature en rappelant notre fragilité, Michaël Foessel rappelle que l'infantilisation actuelle n'est qu'une interprétation inepte de ce qu'est la véritable puissance de l'enfance. Emanuele Coccia et Mathieu Potte-Bonneville réfléchissent à la place que nous voulons vraiment donner aux non-humains, interrogation qui a des échos dans les textes des écrivains Benjamin Labatut et Kapka Kassabova. On ne changera rien sans horizon, ouvrons-le, ouvrons les cahiers !

09/2020

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Actualité et médias

Tous candidats ! Le poids des petits dans la présidentielle 2007

En 2002, au lendemain du 21 avril, la France les a montrés du doigt... Si Jean-Marie Le Pen s'était qualifié pour le second tour de la présidentielle en éliminant Lionel Jospin, c'était à cause de l'émiettement des voix provoqué par ces petits candidats. Cinq ans après, alors que se prépare la bataille du printemps 2007, ils sont toujours là : à l'écart des écuries PS, UDF, UMP et FN, une trentaine d'hommes et de femmes font mine de briguer la succession de Jacques Chirac. Certains sous la bannière de partis solidement installés, comme Dominique Voynet (Verts), Philippe de Villiers (MPF) ou Arlette Laguiller (Lutte ouvrière). D'autres en francs-tireurs, comme Dieudonné ou Roland Castro... Certains disposent d'une forte médiatisation, comme José Bové ou Nicolas Hulot... D'autres sont totalement inconnus. Qui sont-ils ? Sont-ils là pour " défendre des idées ", comme chacun le jure ? Ou se lancent-ils pour passer à la télévision, bénéficier de l'aide financière de l'Etat, servir de locomotives en vue des législatives ? Leur présence revitalise-t-elle le débat ou est-elle le simple prétexte à un vote défouloir ? Pourquoi les grands partis les manipulent-ils ? Vont-ils cette fois encore faire basculer le rendez-vous qui s'annonce ? Grâce à des témoignages inédits et à des documents confidentiels, l'enquête de Frédéric-Joël Guilledoux décrypte un des aspects les plus méconnus de la vie politique française. Accompagnée des portraits des microprétendants 2007 et d'un rappel des élections de la Ve République, elle pénètre dans les coulisses des partis politiques et présente la course à l'Elysée sous un jour totalement nouveau.

10/2006

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Littérature française

Un destin russe

1914. Dans un petit village des Vosges, Hadaux-la-Tour, Marie, toute jeune mariée, vit seule dans la compagnie consolante de sa vieille voisine Solange. Mais le village, sur lequel règne l'autorité de l'instituteur Philippe Médard, est bientôt le théâtre d'un crime inexplicable qui bouleverse la petite communauté rurale et superstitieuse. Pendant ce temps en Russie, le jeune Alexeï Simonovitch Krylov, fils d'un riche propriétaire de soieries, doit interrompre ses études pour faire son service militaire dans la cavalerie. En 1915, le Tsar et Paul Doumer décident l'envoi d'un corps expéditionnaire russe en France. Alexeï s'engage alors comme officier infirmier dans la cavalerie et part sur le front de l'Est, au grand regret de sa mère Irina. Leur correspondance ponctue le récit. Lorsque le tsar abdique au printemps 1917, les soldats russes confinés dans le camp de La Courtine se mutinent, renvoient leurs officiers et autogèrent le camp pendant deux mois. L'armée française finit par mater la mutinerie peu avant la Révolution d'octobre. Les soldats russes, considérés comme dangereux en France et indésirables en Russie, sont dispersés dans les campagnes de l'Est de la France, pour suppléer au manque de bras dans les champs et à la voierie. C'est ainsi qu'Alexeï se retrouve à Hadaux-la-Tour, où il va connaître Marie. De la Russie tsariste à la campagne vosgienne, des grandes batailles aux tragédies personnelles, Un destin russe met en scène deux jeunes gens que tout oppose. Inspiré de la vie de l'arrièregrand- père de l'auteur et traversé par le récit d'un grand amour filial, ce premier roman palpitant et généreux entremêle petite et grande histoire.

05/2016

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Animaux, nature

Des poissons plein la tête. Mon dictionnaire de la pêche

Ceci n'est pas un dictionnaire ! C'est plutôt LA passion de la pêche qui transpire à l'évocation de chacun des poissons, de chacun des mots. De l'ablette à la vive, l'auteur évoque tantôt un souvenir de pêche, tantôt une docte analyse sur l'animal. Il y dispense également ses trucs et astuces de pêche. Vous lirez avec délectation ses préceptes sur la pêche à la mouche, ses souvenirs d'orage, ou sa première rencontre avec une truite : "Nous nous sommes rencontrés un jour d'été au bord d'un torrent de Haute-Savoie. Elle portait une robe légère à pois noirs, soyeuse et moirée, comme couverte de sable d'écailles, et par-ci par-là quelques points rouges, à moins que ce ne fût des petites taches de sang ou de mûre. Elle se pensait seule tandis que j'observais son corps souple et élancé onduler sous une caresse invisible. Je me suis approché du miroir, mon regard croisa sa pupille de jais auréolée de soleil. Elle s'effaça aussitôt ; il n'y eut plus que le reflet de mon air dépité et un trouble sillage sitôt disparu. Je hante, depuis, les rives à sa recherche."

10/2019

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Histoire du cinéma

Les Enfants du paradis de Marcel Carné

La sortie des " Enfants du paradis " est volontairement retardée jusqu'à la Libération afin d'être proposée au public dans une France délivrée qui le recevra avec ferveur. Ce long métrage en deux épisodes (" Le boulevard du crime " et " L'homme blanc ") donne à voir les coulisses du théâtre et est dédié au peuple modeste qui va se percher tout en haut, aux places les moins chères, dans le poulailler... le paradis ! Le sujet principal est l'amour contrarié : celui de Garance (Arletty), une foraine qui aime tout le monde, éprise de liberté, qui clame " je suis comme je suis " et qui affirme " c'est si simple l'amour ". Elle catalyse l'amour protéiforme de quatre protagonistes. Celui de Baptiste Debureau (Jean-Louis Barrault) - célèbre mime qui jouait au théâtre des Funambules - est ardent, passionné, silencieux et rêveur. L'amour de Frédéric Lemaître (Pierre Brasseur) - figure parlante opposée au mime et grand acteur de l'époque - est sensuel, pragmatique et fait de paroles. Celui de Lacenaire (Marcel Herrand) - le poète-assassin - est plus cérébral. Quant à l'amour du Comte Edouard de Montray (Louis Salou), il est corrompu et vénal. Un seul est vrai et réciproque : celui de Garance et de Baptiste...

06/2022

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Histoire des femmes

Le temps des féminismes

On ne naît pas féministe, alors comment le devient-on ? Précurseure de l'histoire des femmes, Michelle Perrot, 94 ans, livre ici un magnifique texte à la fois intime et théorique, livre d'histoire et autobiographie. Celle à qui son père conseillait de ne pas se mettre trop tôt un homme sur le dos, qui se rappelle avoir toujours voulu être comme les autres, abolir les différences avec les hommes, aborde son cheminement, de l'engagement chrétien au féminisme en passant par le communisme. Son itinéraire intellectuel, depuis sa thèse où elle voit rétrospectivement un regard presque masculin sur les femmes, donne à voir un siècle de changements sociétaux et la profondeur historique des luttes qui agitent aujourd'hui nos sociétés. Première historienne à enseigner l'histoire des femmes en France, en 1973, Michelle Perrot nous emmène dans une épopée au féminin en explorant toutes ses ramifications : l'histoire de l'accession à l'égalité, l'histoire du patriarcat, l'histoire du mouvement féministe et des grands débats qui l'ont parcouru et structuré, sur le corps, le genre, l'universalisme contre le différentialisme, la sororité, MeToo. Dans ces pages, la grande histoire se mêle au destin des femmes qui ont porté leur cause et l'on voisine avec Artemisia Gentileschi, Olympe de Gouges, Lucie Baud, Christine Bard, Hubertine Auclert ; l'on dialogue avec Monique Wittig, Arlette Farge, Yvette Roudy, Antoinette Fouque... La pensée lumineuse de Michelle Perrot, sans rien omettre des sujets les plus épineux, permet de déconstruire et parfois même de dépasser les clivages du féminisme contemporain. Le livre essentiel d'une pionnière, témoin d'un siècle de féminisme, dont l'engagement n'a d'égal que sa hauteur de vue.

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Histoire des femmes

Le Temps des féminismes

On ne naît pas féministe, alors comment le devient-on ? Précurseure de l'histoire des femmes, Michelle Perrot, 94 ans, livre ici un magnifique texte à la fois intime et théorique, livre d'histoire et autobiographie. Celle à qui son père conseillait de ne pas se mettre trop tôt un homme sur le dos, qui se rappelle avoir toujours voulu être comme les autres, abolir les différences avec les hommes, aborde son cheminement, de l'engagement chrétien au féminisme en passant par le communisme. Son itinéraire intellectuel, depuis sa thèse où elle voit rétrospectivement un regard presque masculin sur les femmes, donne à voir un siècle de changements sociétaux et la profondeur historique des luttes qui agitent aujourd'hui nos sociétés. Première historienne à enseigner l'histoire des femmes en France, en 1973, Michelle Perrot nous emmène dans une épopée au féminin en explorant toutes ses ramifications : l'histoire de l'accession à l'égalité, l'histoire du patriarcat, l'histoire du mouvement féministe et des grands débats qui l'ont parcouru et structuré, sur le corps, le genre, l'universalisme contre le différentialisme, la sororité, MeToo. Dans ces pages, la grande histoire se mêle au destin des femmes qui ont porté leur cause et l'on voisine avec Artemisia Gentileschi, Olympe de Gouges, Lucie Baud, Christine Bard, Hubertine Auclert ; l'on dialogue avec Monique Wittig, Arlette Farge, Yvette Roudy, Antoinette Fouque... La pensée lumineuse de Michelle Perrot, sans rien omettre des sujets les plus épineux, permet de déconstruire et parfois même de dépasser les clivages du féminisme contemporain. Le livre essentiel d'une pionnière, témoin d'un siècle de féminisme, dont l'engagement n'a d'égal que sa hauteur de vue.

02/2024

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Droit

Droit public et patrimoine. Le rôle du Conseil d'Etat

Cet ouvrage a pour objet d’interroger , à partir de la collecte et de l’exploitation des archives du Conseil d’Etat, sous une double perspective historique et juridique, la contribution du Conseil d’Etat dans l’édification de ce droit, tant au travers de sa fonction juridictionnelle – un grand nombre d’arrêts traitent de la question patrimoniale – que dans son rôle de conseiller du gouvernement pour la préparation de projets de loi, d’ordonnance et de certains décrets. Dans la succession des textes depuis le milieu du XIXème jusqu’à la codification, il tient une place particulière dans le processus d’écriture de la loi, versant sans doute moins visible et moins connu de son activité. Tout en s’intéressant à l’institution mais aussi à l’histoire sociale, aux conseillers d’Etat qui l’ont marqué de leur empreinte, cette exploration du rôle du juge est élargie aux expériences étrangères, en particulier le Royaume-Uni et l’Italie.

06/2019

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Cinéma

Le film de ma vie. Avec 1 DVD

« J’aurais dû être fusillé ce jour-là… » Par un heureux concours de circonstances, Jean Blum, résistant dans le massif du Vercors, échappe de justesse aux balles de l’armée allemande. Sa vie a basculé pendant la guerre. Adieu les années d’insouciance à Paris. Comment croire en son étoile lorsqu’on en porte une jaune, offerte à la haine aveugle ? Avec la traversée de la résistance, Jean Blum devient Jean Valère. Aux lendemains de la guerre, il éprouve un sentiment de vide que le cinéma vient combler. Il en gravit peu à peu les échelons. Marcel Carné, André Cayatte, Max Ophuls… Il côtoie les plus grands, dont il devient l’assistant. En acteur ému et en observateur amusé, il croise Arletty, Jean Gabin, Simone Signoret, Roger Nimier, Julien Gracq, Cocteau, Morand et Giono. Une fois devenu metteur en scène, sa vie devient une succession de films. Son cinéma explore la condition humaine dans le registre dramatique, et avec quelques incursions dans la comédie. Il dirige des acteurs aussi différents que Maurice Ronet, Jean Seberg, Monica Vitti, Jacques Brel, Emmanuelle Riva… Entre souvenirs et anecdotes, entre gravité et légèreté, le récit de Jean Valère nous restitue des pages entières de l’histoire du cinéma français, de l’après-guerre à aujourd’hui, avec un éclairage particulier, sur l’histoire de la Nouvelle vague notamment.

01/2011

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Critique littéraire

Le fil d'or

Depuis sa rencontre, en 1952, avec Gérard Philipe qui le fait entrer au TNP (Théâtre national populaire) de jean Vilar, Georges Wilson est devenu une des figures de légende de la scène française. Pendant un demi-siècle, il a joué tous les grands rôles du répertoire et a été l'interprète des plus célèbres dramaturges contemporains : Sartre, Claudel, Anouilh, Brecht, Beckett... En 1963, il succède à Jean Vilar à la tête du TNP et révèle au public français les nouveaux auteurs du théâtre anglais : John Osborne, Edward Bond... avant de prendre, en 1978, la direction artistique du Théâtre de l'œuvre. Au cinéma, il tourne entre autres avec Francesco Rosi, Luchino Visconti, Nino Manfredi, Marcel Carné, Claude Sautet, Claude Pinoteau... Georges Wilson raconte ici les innombrables péripéties d'une carrière hors normes, évoque son métier d'acteur et de directeur de troupe, livre ses réflexions sur l'art de la mise en scène et l'évolution du théâtre contemporain, le tout avec son franc-parler habituel et un sens aigu de la dérision. Il parle avec humour, tendresse et émotion de celles et ceux qui ont le plus compté dans son itinéraire : Gérard Philipe, Jean Vilar, Maria Casarès, Arletty, Suzanne Fion, Raymond Devos, Jacques Dufilho... Autant de rencontres et d'amitiés forgées par ce lien essentiel entre acteurs qu'il appelle " le fil d'or ".

05/2007

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Histoire de France

Pierre Laval vu par sa fille. D'après ses carnets intimes

L'histoire ici rapportée est inédite. Elle reconstitue la passion exceptionnelle qui a uni Pierre Laval à sa fille Josée, à partir des carnets intimes qu'elle a tenus jour après jour. Josée a suivi son père dans la formidable ascension qui l'a porté au sommet de l'Etat. A côté d'un Laval secret et taciturne, Josée est entrée dans une ronde mondaine qui l'amène à fréquenter les plus hautes personnalités de la société française de l'entre-deux-guerres. Elle accompagne son père dans ses voyages officiels à Washington, Rome et Moscou. En 1935, grâce à son mariage, elle devient comtesse de Chambrun. Mais, en 1940, l'histoire tourne au tragique. Profitant de la défaite, Laval revient au pouvoir. Josée fréquente alors les autorités allemandes et les autres acteurs de la collaboration. Le récit de ses mondanités donne un nouvel éclairage sur les années d'Occupation. Dans un absolu filial, Josée soutient son père jusqu'à son exécution le 15 octobre 1945. Et pour la première fois, le procès Laval est raconté par sa fille. Après la guerre, Josée regroupe autour d'elle un petit groupe de fidèles. Dans ce Vichy après Vichy, on croise Jean Jardin, René Bousquet, Paul Morand, Marcel Jouhandeau, Arletty, Coco Chanel, mais aussi Emmanuel Berl, Edmonde Charles-Roux et bien d'autres.

10/2014

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Pères de l'Eglise

Connaissance des Pères de l'Eglise N° 170, juin 2023 : Saint Remi

Alors la reine fait venir en cachette saint Remi, évêque de la ville de Reims, le priant de faire croître chez le roi "la parole du salut" . Le pontife l'ayant fait venir en secret, commence à faire naître en lui qu'il devait croire au vrai Dieu, créateur du ciel et de la terre et abandonner les idoles, qui ne peuvent être utiles ni à lui, ni aux autres. Mais ce dernier dit : "Je t'ai écouté volontiers, très saint Père, toutefois, il reste une chose ; c'est que le peuple qui me suit ne veut pas délaisser ses dieux ; mais je vais l'entretenir conformément à ta parole". Il se rendit donc au milieu des siens, et, avant même qu'il eût pris la parole, la puissance de Dieu l'ayant devancé, tout le peuple s'écria en même temps : "Les dieux mortels nous les rejetons, pieux roi, et c'est Dieu immortel que prêche Remi que nous sommes prêts à suivre". Ces nouvelles sont portées au prélat qui, rempli d'une grande joie, fit préparer la piscine. Les rues sont ombragées de tentures de couleur, les églises ornées de courtines blanches ; le baptistère apprêté, des parfums sont répandus, des cierges odoriférants brillent ; tout le temple du baptistère est imprégné d'une odeur divine et Dieu y comble les assistants d'une telle grâce qu'ils se croient transportés au milieu des parfums du paradis. Ce fut le roi, qui, le premier, demanda à être baptisé par le pontife. Il s'avance, nouveau Constantin, vers la piscine, pour effacer la maladie d'une vieille lèpre et pour effacer avec une eau fraîche les sordides taches anciennement acquises. Lorsqu'il fut entré pour le baptême, le saint de Dieu l'interpella d'une voix éloquente en ces termes : "Dépose humblement tes colliers, ô Sicambre, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré". [... ] Ainsi donc, le roi, ayant confessé le Dieu tout-puissant dans sa Trinité, fut baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit et oint du saint chrême avec le signe de la croix du Christ. Plus de trois mille hommes de son armée furent également baptisés. Grégoire de Tours, Historia Francorum, II, XXX-XXXI, MGH SS RM, éd. B. Krusch, I, Hanovre, 1885, p. 91-93 ; éd. 1951, p. 75-78.

06/2023

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Religion

Ecrits juifs

Chassée d’Allemagne par l’arrivée d’Hitler au pouvoir, Hannah Arendt prend la route de l’exil, qui la conduit d’abord en France en 1933. Devenue « étrangère ennemie », elle émigre en 1940 en Amérique, où elle est naturalisée en 1951. Attaquée en tant que Juive, elle se défendra toujours dans les termes de l’attaque. C’est pourquoi, les sionistes étant les seuls prêts à s’engager dans l’action, elle milite à leurs côtés dès 1933. À partir des années 1940, toutefois, elle prend ses distances avec le mouvement, lui reprochant principalement son absence d’analyse des fondements de l’antisémitisme en Allemagne, son désintérêt pour les Juifs européens – les sionistes n’ayant eu dès le départ aucune politique concernant la diaspora –, enfin et surtout sa totale méconnaissance de la réalité arabe : compte tenu de la situation géographique de la Palestine, la question la plus urgente à ses yeux est en effet de parvenir à un accord avec les peuples arabes frontaliers. Loin, donc, de partager l’objectif sioniste d’établissement d’un État-nation juif, Hannah Arendt place ses espoirs dans un système de gouvernement fédéral, seule alternative à ses yeux à la « balkanisation » de la région. Ce volume rassemble la totalité des écrits que Hannah Arendt a consacrés, sinon à la « question juive », du moins aux « affaires juives ». Ils s’étendent sur quatre décennies, des années 1930 aux années 1960. Ce qui frappe à leur lecture, c’est, au-delà de la grande lucidité de la réflexion arendtienne, le fait que son propos soit – hélas – toujours d’actualité.Hannah Arendt (1906-1975) est considérée comme l’une des plus grandes philosophes du XXe siècle. On compte parmi ses grands textes Les Origines du totalitarisme (1951), Condition de l’homme moderne (1961), La Crise de la culture (1961) ou encore Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal (1966).Traduit de l’allemand et de l’anglais par Sylvie Courtine-Denamy.

11/2011

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Première guerre mondiale

"Je t'écris dans le fond d'un trou". Lettres de guerre de Maurice Gastellier (1913-1919)

0rphelin de père à 14 ans, originaire de Coulommiers dans le pays de la Brie, le jeune conscrit Maurice Gastellier passe cinq ans et six mois de sa jeunesse en tant que simple fantassin de deuxième classe. Incorporé au 76e RI de Coulommiers, à l'âge de 19 ans en octobre 1913, il est affecté en 1916, au 19e RI de Brest et démobilisé en avril 1919. Blessé par quatre fois, gazé, il a été de tous les combats : la bataille des frontières en août 1914, l'Argonne et Vauquois en 1915, la guerre des mines à Berry-au-Bac et Verdun en 1916, et le Chemin des Dames en 1917. Il participe à l'épisode méconnu des soldats russes mutinés au camp de la Courtine en Creuse en septembre 1917, puis retourne sur le Chemin des Dames au printemps 1918, dans le secteur de l'Harmannswillerskopf en Alsace, dans la Somme, sur le front de Champagne et dans le passage de la Meuse, le 10 novembre 1918. La correspondance assidue des quelque 600 lettres, une tous les deux jours et demi, confrontée aux journaux des marches et opérations des 76e et 19e RI a permis de reconstituer la vie du fantassin d'active au jour le jour. Pour celui qui fût l'un de ces combattants les plus exposés dans la Grande Guerre, cette écriture singulière est une nécessité et un lien avec ceux qui sont restés au pays du Theil et de Coulommiers. Le paysan-soldat laisse au pays sa mère, seule à la ferme avec son frère cadet, un ouvrier, et le cheval Bijou pour les travaux des champs. Ecrivant dans un français oral teinté de patois briard, il témoigne avec humilité, de son expérience dans la boue des tranchées. Il exprime son attachement ténu aux siens et au territoire de la Brie, se préoccupant du déroulement des travaux et de la gestion de la ferme familiale au fil des saisons.

06/2023

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Théâtre - Pièces

Rancy, Verne, Eiffel et les années Lumière

Jacques Bruyas, auteur dramatique et romancier, a consacré plusieurs ouvrages au cirque et a même imaginé, en 1990, pour L'école théâtrale qu'animait alors Arlett Picard au sein du Centre dramatique de Villefranche sur Saône, une fresque en multiples tableaux sur la rencontre entre Jules Verne, les Rancy et encore Gustave Eiffel (ami de Jules Verne et architecte des cirques en dur d'Amiens, Lyon...) mais encore Emile Guimet, Les frères Lumière et même les jeunes frères Voisin en leur début d'avionneurs... un grand spectacle pour la centaine d'élèves de 4 à 75 ans inscrits aux cours du Centre dramatique et une prouesse d'écriture. Lorsque j'ai alerté mon ami Jacques Bruyas sur les dégâts occasionnés par les ans au caveau funéraire de la famille Rancy au cimetière de la Guillotière (Lyon 7ème), nous avons imaginé de publier ce texte théâtral avec une superbe couverture du bédéiste Alain Bonvin, pour que les bénéfices des ventes permettent les travaux les plus urgents sur cette stèle des Rancy. Et préfacer cet ouvrage m'est à multiples raisons, source de bonheur et d'affection. Puisse cette aventure littéraire nous entraîner vers de nouveaux horizons pour le cirque de demain. (extrait de la préface de Raoul Gibault, directeur du cirque Médrano, Président de l'association "Les Rancy, bienfaiteurs de Lyon").

04/2021

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XXe siècle

L'île des enfants perdus

Au printemps 1947, Marcel Carné et Jacques Prévert ont tourné un film à Belle-ile-en-Mer, La Fleur de l'âge. Celui-ci s'inspirait de la mutinerie survenue en 1934 dans le bagne d'enfants érigé non loin du Palais, le principal port de l'île. Il y était question d'amours impossibles entre un mutin en cavale (Serge Reggiani) et une riche estivante (Arletty), entre une jeune îlienne (Anouk Aimée) et un innocent mis en cage... De cette nouvelle collaboration, la huitième, le public attendait un chef-d'oeuvre du même tonneau que Le Quai des brumes ou Les Enfants du paradis. Et, en effet, de l'avis unanime de ceux qui en avaient visionné les premières séquences, cette cuvée promettait un sommet. Mais le chantier resta en suspens, interrompu par les vents contraires. Et du film inachevé, pas une séquence ne subsiste, ni même un rush. Rien donc, sinon quelques photographies de plateau. Malchance ? Torpillage ? La malédiction susciterait pas mal de rumeurs et autant de fausses pistes... Le narrateur part à la recherche des bobines disparues, stimulé par de maigres indices et le témoignage de rares survivants. Son enquête fournit un fil conducteur à l'évocation du cinéma français de l'âge d'or, depuis les années fébriles de l'immédiat avant-guerre, jusqu'à celles plus troubles encore de l'épuration ; une fresque oui, mais pitoyable et glorieuse, étincelante et pourtant entachée de zones d'ombre...

09/2019

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Cinéma

Les écrans nostalgiques du cinéma français. Tome 2, Vers le Front Populaire 1933-1936

Mieux faire connaître et par là même apprécier le cinéma français, dans une optique populaire, vivante, évocatrice, est le but que Christian Gilles s'est fixé en rédigeant les trois volumes des " Ecrans nostalgiques du Cinéma Français " consacrés aux Années Trente. Servi par une écriture vive, nuancée d'humour, son regard de spécialiste convie le lecteur à retrouver ou à découvrir tout un monde vivant, mouvant, grâce à une évocation virtuelle décrite ici dans sa diversité, avec les espoirs, les amours, les amitiés, les drames de toute une époque ! La vie politique, la chronique sociale, les mœurs y sont présentées sous un jour comique ou sérieux, pour amuser ou émouvoir. Somme unique de renseignements récapitulée dans des tableaux classés par année une abondante filmographie universelle, qui couvre la période des Années Trente, particulièrement bien ciblée et documentée, peut nous inciter à réclamer le droit de revoir ces films, partie importante de notre patrimoine, dans nos cinémathèques, à la télévision... Ces trois livres forment une collection, complément indispensable des cinq volumes d'interviews des participants essentiels de cette période (et des suivantes) " Le Cinéma des Années Trente, Quarante et Cinquante, par ceux qui l'ont fait " (2001), à laquelle on peut aussi ajouter deux biographies des comédiennes parmi les plus représentatives : les regrettées et irremplacées Arletty et Ginette Leclerc. (Ces titres de Christian Gilles sont tous parus chez L'Harmattan en 2001.) L'ensemble peut ainsi former une histoire originale du " grand " cinéma français en noir et blanc.

07/2002

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Acteurs

Additionne

" Additionne ! " : c'est le conseil donné un jour par Georges Wilson au jeune Alexandre encore à ses débuts de comédien. Un conseil qui résonne comme un précepte, presque un principe de vie, une ligne de générosité qui embarque aussi le legs des Brasseur qui l'ont précédé. Une légende familiale, surtout lorsqu'elle remonte aussi loin que celle-ci, tisse un récit aux fils entremêlés. Celui d'Alexandre, dernier du nom à occuper la scène, convoque ainsi à la fois le fantôme de Pierre, ce grand-père disparu juste après sa naissance, et l'ombre de Claude, ce père emporté pendant l'écriture de ce livre. Singulière occasion de mettre à leur place toutes les pièces de ce puzzle familial. L'âge classique de Pierre, accolé aux noms mythique des Prévert, Arletty, Renoir, Jouvet et Carné. L'âge moderne de Claude, virevoltant de Sautet à Yves Robert, en passant par Vidocq et la Boum. Enfin l'heure d'Alexandre, acteur emblématique de cet art si actuel de la série, faisant le grand écart entre le très reconnu Bureau des Légendes et le succès grand public de Demain nous appartient. A l'écran comme sur les planches, chacun dit ainsi quelque chose de son époque, où chaque génération s'est reconnue dans un Brasseur comme incarnation de ses attentes et de ses projections. Le passé d'une lignée d'acteurs revisité par le présent de celui qui l'incarne aujourd'hui.

05/2022

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XXe siècle

La reine du Ritz ou Sept mois de la vie d'une femme

Février 1944. Dans le Paris occupé par la soldatesque nazie, Blanche de Crussol est contrainte, sous la menace d'une dénonciation, de participer à l'infamant Déjeuner de la Table ronde à l'hôtel Ritz, agapes mensuelles de la collaboration économique franco-allemande. Piège mortel où l'enferme le chef du réseau gaulliste du palace de la place Vendôme, personnage cynique et manipulateur. Blanche va vivre les sept mois précédant la Libération de Paris entre la curiosité pour les créatures frivoles qui fréquentent le Ritz tandis que les Parisiens crèvent de faim, Arletty, Chanel, Guitry, Lifar, et la terreur de la Gestapo qui la traque pour complicité dans l'attentat du 20 juillet contre Hitler, sans parler de la police de Sûreté criminelle de la rue des Saussaies qui la soupçonne à tort d'un crime sordide. Au fil de ses rencontres, elle croise chez une Américaine richissime, qui tient un salon littéraire, toute la fine fleur de la collaboration artistique, des écrivains antisémites jusqu'à l'indécence, Léautaud, Jouhandeau, Cocteau, et l'ambigu Ernst Jünger, héros de la Grande Guerre et auteur de romans à succès. Août 1944 est le mois de tous les dangers pour Blanche. Arrêtée par la police française, jetée en prison, sera-t-elle la victime expiatoire des libérateurs, comme ces femmes accusées de "collaboration horizontale", exhibées nues dans les rues et souillées de crachats, ou sera-t-elle épargnée pour service rendu à la France enfin libérée de l'oppresseur nazi ?

06/2021

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Sociologie du travail

Emotions, travail et sciences sociales

En quoi la prise en compte des émotions permet-elle de mieux analyser les dynamiques au travail ? La pluralité des chapitres vise à répondre théoriquement et concrètement à la question en montrant que les émotions dialoguent avec le sens du travail et son organisation, impulsent ou réduisent les potentiels d'action. Les lecteurs auront accès à une traduction inédite d'un très beau texte de la grande sociologue américaine Arlie Russell Hochschild. La manière dont le discute Christophe Dejours met en saillie les différences de préoccupations et de concepts entre sociologie et psychanalyse. En outre, plusieurs chercheurs et praticiens disent comment la prise en compte des émotions s'articule avec les corpus de leur discipline. Sociologues, anthropologue, historienne, cliniciens nous livrent la manière dont ils et elles s'appuient sur l'existence des émotions dans le travail pour fonder leurs repères, leur approche et leur contribution à l'analyse des mondes sociaux et particulièrement du travail. Ainsi, la visibilité des émotions ou son invisibilité peuvent constituer un indicateur très pertinent pour l'historienne, nous explique Arlette Farge. Les émotions jouent comme révélateur des conditions de travail et participent activement des spécificités professionnelles. L'expression des émotions est sociale et genrée (Angelo Soares). Elles peuvent être prises dans des rapports de domination et instrumentalisées par autrui pour conduire à des comportements particuliers, ainsi qu'en témoigne Patricia Paperman. Elles supposent toujours une activité de travail spécifique pour les assumer, les mettre à distance, les exprimer ou les taire selon les contextes et les situations. Cela peut conduire, lorsque l'organisation du travail est pathogène, à une désaffection, risquée pour le sujet (Thomas Périlleux). On pense couramment à la dimension individuelle de ce travail sur les émotions mais l'ouvrage montre qu'il fait l'objet d'une appropriation collective (Julien Bernard) et parfois institutionnalisée comme dans les hôpitaux (Michel Castra), ce qui permet de penser qu'une prise en charge organisationnelle des émotions est possible. A quand sa généralisation ?

01/2022

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Beaux arts

Eugène Delacroix. Ecrivain, témoin de son temps, écrits choisis

Peintre majeur du XIXe siècle, Eugène Delacroix a hésité entre une carrière d'homme de lettres et de peintre. Fervent épistolier, diariste, critique d'art, voire romancier et poète dans sa jeunesse, Delacroix a écrit toute sa vie. Rassemblant un choix inédit de lettres, d'extraits du Journal, de textes théoriques et de manuscrits littéraires, le volume offre aux lecteurs, en s'appuyant sur des travaux récents, une approche renouvelée de l'artiste. Nous suivons ainsi ses réflexions, ses doutes, comme son ambition quant à son travail. Delacroix fut également un homme profondément ancré dans son époque, témoin attentif de la création artistique - en témoignent ses impressions à la découverte du théâtre de Shakespeare, sa passion pour Lord Byron ou son aversion pour les créations de Giuseppe Verdi -, mais aussi sensible aux correspondances entre les arts, fidèle à l'idéal qu'il portait en lui. Classés en six chapitres chronologiques, les textes de cet ouvrage font alterner des extraits du Journal, de nombreuses lettres écrites par ce correspondant prolixe - avec George Sand, Charles Baudelaire, Théophile Gautier ou avec ses amis de jeunesse auxquels il demeura fidèle -, publiées chacune dans son entier, ainsi que des manuscrits préparatoires aux articles que le peintre fit paraître, notamment dans la Revue des deux-mondes, dont il fut un collaborateur régulier. Chaque chapitre s'ouvre par une courte introduction ; les textes font l'objet de quelques lignes en préambule, permettant de replacer les écrits dans leur contexte. Cet ouvrage permet à un large public de découvrir un Delacroix écrivain, encore méconnu, et de comprendre quelques secrets de sa création artistique. Il offre également de percevoir la richesse et la diversité créatrice du XIXe siècle.

03/2014

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Religion

Après le film « Des hommes et des dieux ». L'Autre enquête sur l'enlèvement et la mort des moines de Tibhirine

Un journaliste de La Stampa a pu s’entretenir longuement avec un haut fonctionnaire européen, naguère en poste à Alger et qui réside aujourd’hui à Helsinki. Il révèle (dans l’édition du 6/7/08) : « Les sept moines français séquestrés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 à Tibhirine par un groupe islamique infiltré par la sécurité militaire furent tués depuis un hélicoptère de l’armée algérienne ». C’était à la mi-mai, après le crépuscule, l’hélico qui surveillait le maquis autour de Médéa, où l’armée ne s’aventurait plus guère à pied, avait repéré le feu d’un campement. Le colonel commandant l’opération, qui comportait deux hélicoptères, mitrailla le bivouac. Puis ils atterrirent à proximité. Le colonel appela alors son commandant de base à Blida : « Nous avons fait une idiotie, nous avons tué les moines. » Ainsi se conclut leur séquestration. On ne peut que s’étonner du peu d’écho que ces révélations ont rencontré dans la presse française, tous médias confondus ! Ouest-France et le Figaro international en ont rendu compte. Mais au-delà ? On s’en étonne d’autant plus que le Président Bouteflika fait partie des invités très courtisés du Président Sarkozy à la rencontre élyséenne du 13 juillet. Or, au moment où nous écrivons, la presse française ne semble pas s’intéresser au séisme que pourraient provoquer, dans les relations franco-algériennes, les révélations de la Stampa. Circulez, y a rien à voir ! Au Vatican, le cardinal Martino ( Justice et Paix ) a déclaré : « Les nouvelles hypothèses sur le meurtre des sept moines en Algérie sont surprenantes et inquiétantes. Et elles ne peuvent être liquidées a priori comme une pure fantaisie parce que ce ne serait pas la première fois que, sur le meurtre de religieux, seraient démenties des vérités d’Etat. » A quand une information judiciaire en France pour faire la vérité sur l’enlèvement et la mort de ces ressortissants français ? « Cela fait douze années que la mort de ces religieux reste enveloppée dans la réticence des institutions et dans l’indolence de la Justice » constate notre haut fonctionnaire. On ne saurait mieux dire !

11/2010

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Critique littéraire

Comme un adieu dans une langue oubliée

Guy Dupré est né sous la Troisième République, de mère française et de grand-mère nippone. Rien ne rassasie cet affamé perpétuel que torturent encore la faim née de la guerre et la honte issue de la défaite. Il mêle ici les visages des amantes couchées sur le papier et les figures, connues ou non, d'une Histoire encore vivante qui coule dans ses veines. Les morts se dressent, sous l'œil de cet éveilleur. Voici Jean Cocteau, " tout en mains, fanons et tendons ". Voici Bernanos en auteur nécessiteux, la femme-enfant Lise Deharme, André Breton à l'âme expatriée, Gracq en sédentaire, Julien Green en chrétien longtemps torturé par la chair, Marcel Proust piaffant à l'arrière de la Première Guerre mondiale, le Maréchal Pétain au régime sec, Arletty à la jambe longue. Les déserteurs et les braves, les tondues et les nantis. La tragédie, aussi, qui pèse comme un couvercle : celle d'Hiroshima, par exemple. Sens du portrait. Mémoire infaillible. Jubilation de l'histoire, que charrie un style somptueux, délié, incandescent. Les personnages de Guy Dupré vivent au présent perpétuel : de l'Indochine à Verdun, des salons aux charniers, d'un journal populaire à une officine d'édition, comme si la mémoire les avait gardés farouchement intacts. Seraient-ce donc là les archives du siècle ? Le mentir-vrai de Guy Dupré ? Un livre inclassable, en tout cas, écrit selon la formule de René de Obaldia, dans " un français chauffé à blanc " : comme une offrande dans une langue oubliée.

02/2001

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Animaux, nature

Dictionnaire des chiens illustrés à l'usage des maîtres cultivés. Tome 1, Chiens réels

Abaker, chien du pharaon Chéops ; Agatha, chien d’une unité antidrogue colombienne dont la tête est mise à prix à 100 000 dollars par les narcotrafiquants ; l’Algérie et les chiens dans la guerre, Bédouine, Mitraille, le chien buveur ; Fala, le scottish-terrier de Roosevelt, qui bénéficia d’un discours politique célèbre du président américain, et dont le pelage déclinant l’inquiétait : les marins lui coupaient subrepticement des poils en guise de souvenir ! Babette, Victory et Clipper, chiens respectifs de Poincaré, Churchill et Kennedy ; Sir Tom Anderson et la duchesse Anderson, chiens de Catherine II ; Bébé… de la Pompadour ; Baltique, chanté par Renaud et suivant son maître F. Mitterrand dans le convoi funèbre. La queue du chien d’Alcibiade ; Fanfan, chien tourneur de Zola, mais aussi célèbre chien de guerre en 1914 ; Vieux Colonel, parmi les chiens de traîneau d’Amundsen atteignant le pôle Sud en 1911, grâce à l’impitoyable théorème canin, à découvrir ; le rôle effrayant des armées de chiens lancées contre les Indiens par les Conquistadors. Les chiens dans la peinture anglaise, italienne, française, etc. Que représente un fonceur pour un douanier ? Qui est le chien crotteur ? Qui sont les chiens calculateurs ? Il fallait un dictionnaire pour répertorier et raconter précisément ces compagnons de grande influence. Qui était le chien de J. Wayne, d’Arletty, de Marot, de R. Queneau ? À qui était Zizi de Dada ? La réponse est dans l’index et le développement précis dans ce dictionnaire, préfacé par Pierre Perret, cynophile qui chante si bien Napo. Nom d’un Chien !

10/2012

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Littérature étrangère

Théâtre, roman, mémoires

Le centième anniversaire de la naissance de Tennessee Williams (1911-1983) est l'occasion de redécouvrir l'une des grandes voix de la littérature mondiale. Auteur d'une oeuvre abondante, Williams a connu la gloire tant sur scène qu'au cinéma. Ses textes ont été adaptés par les plus grands réalisateurs - Elia Kazan, qui a aussi monté quatre de ses pièces à Broadway, Joseph Mankiewicz, John Huston - avec les plus grandes stars hollywoodiennes - d'Elizabeth Taylor et Katharine Hephurn à Paul Newman et Marlon Brando, dont la carrière fut lancée par le Tramway. Traduit dans notre langue dès 1947, joué par Arletty, Jeanne Moreau, adapté par Jean Cocteau et par Françoise Sagan, Tennessee Williams a été très tôt reconnu par la France où, aujourd'hui, la collection "Bouquins" lui rend hommage avec ce volume exceptionnel. Pour la première fois sont réunis sous la même couverture à la fois des pièces, mais aussi un de ses romans, "Une femme nommée Moïse", ainsi que ses "Mémoires". Pierre Laville a intégralement retraduit "La Ménagerie de verre", "Un tramway nommé Désir", "Une chatte sur un toit brûlant" et "La Nuit de l'iguane". On peut aussi grâce à lui découvrir une pièce inédite, Les Carnets de Trigorine, écrite en 1981, soit deux ans avant la mort de Williams, à New York. Ce volume témoigne plus que jamais de la modernité de son oeuvre, faite d'une extrême sensualité et de passions amoureuses poussées à leur paroxysme, sur fond de solitude souvent désespérée.

02/2011

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Philosophie

Concepts et catégories dans la pensée antique

Depuis Aristote, on entend par catégories des concepts très généraux, dont la généralité ne dérive pas de l'expérience, mais en quelque sorte la précède, puisque c'est eux et eux seuls qui nous permettent de l'organiser et de la penser. Ces concepts — substance, quantité, relation, qualité, lieu, temps, action, passion, situation, avoir — sont-ils des structures universelles de toute pensée ou bien sont-ils liés aux particularités sémantiques ou syntaxiques d'un système linguistique particulier, en l'occurrence de la langue grecque, à l'intérieur de laquelle ils ont été pour la première fois énoncés et rassemblés ? Les études ici réunies, issues d'un séminaire qui s'est poursuivi durant plusieurs années au Centre de recherche sur la Pensée antique de l'Université de Paris-Sorbonne, associé au C.N.R.S. (Centre Léon-Robin), s'efforcent d'apporter des éléments de réponse à cette grande question, qui demeure au centre des discussions contemporaines sur les rapports de la philosophie et du langage. Leur apport spécifique consiste dans une exégèse rigoureuse des analyses du traité aristotélicien des Catégories, éclairé par les développements ultérieurs de la doctrine, tels que nous les connaissons notamment à travers le Commentaire du Néoplatonicien Simplicius. Certaines de ces études examinent l'influence ou les transformations des catégories aristotéliciennes chez les Stoïciens, les grammairiens grecs de la fin de l'Antiquité, les Néoplatoniciens tardifs, les Pères de l'Eglise et dans la tradition latine antique et médiévale. D'autres notions générales, qui ne sont pas des catégories proprement dites, comme celles de "chose", de "cas", de "disposition", sont également envisagées. Ces études, rassemblées et présentées par P. Aubenque, précédées d'une bibliographie annotée et accompagnées de deux index, sont dues à douze auteurs : R Brague, J.-F. Courtine, J : L. Delamarre, B. Dumoulin, P. Hadot, P. Hoffmann, M. Narcy, D. O'Brien, J. Pépin, L. Routila, N. Vamvoukakis, F. Zaslawsky. Elles contribuent à thématiser quelques-unes des présuppositions de la compréhension grecque de l'être : traits fondamentaux, et pourtant restés souvent implicites, qui marqueront pour longtemps — au moins jusqu'à Kant et à sa " table des catégories", mais sans doute aussi au delà — toute la métaphysique occidentale et qui ne resteront pas sans influence sur l'histoire des sciences.

10/1980

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Régionalisme

Chronique de la Haute-Savoie pendant la Deuxième Guerre mondiale. Tome 1, La nuit sera longue, la " Drôle de Guerre ", de la Défaite et l'Armistice jusqu'au temps de la " Zone libre ", septembre 1939-8 novembre 1942

De l'année 39 à l'année 42 : chronique de la saison du froid. La Haute-Savoie s'enfonce dans son grand hiver. Quand commence la " drôle de guerre ", il y a déjà plus de quatre-vingts ans que la Haute-Savoie se bat énergiquement pour rester française. Aussi les Hauts-Savoyards sont prêts pour accomplir le devoir suprême. Ils se battent partout : dans les hautes vallées alpines, sur la ligne Maginot en Norvège (Namsos, Narvik), sur l'Ailette, au Chemin des Dames, dans la Somme ou sur les bords du Rhône ! Au bout du compte, beaucoup de morts et de blessés... de prisonniers aussi. La Haute-Savoie a très chèrement payé le prix de son attachement inébranlable à la France ! Vient la défaite puis l'Armistice. La Haute-Savoie est tout entière recouverte par cette immense nuit du Régime de Vichy. Elle est même choisie comme fer de lance par les grands stratèges de la Révolution Nationale (Pétain, Laval, Darlan). Sait-on que la Légion des Combattants Français de la Haute-Savoie est l'une des plus puissantes de la France non occupée ? Et voilà maintenant que les cérémonies d'allégeance au Maréchal et au Régime de Vichy ponctuent régulièrement la vie quotidienne des gens de la Haute-Savoie ! Tout se passe comme si, alors qu'ils se sont tant battus, l'ensemble des Hauts-Savoyards était devenu pétainiste, mais " Pétain, c'est la France ? " Voire ! Car déjà dans le plus obscur de la Nuit des lueurs vont surgir. Certains pensent qu'il y a une autre voie, une voie nouvelle, celle que montre le général de Gaulle...

03/1993

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Littérature française

Images et signes

La semaine de conférences et de débats organisée du 21 au 28 août 1990 au Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle, en présence de l'auteur, n'a négligé aucune des facettes d'une oeuvre aux prolongements variés : celle d'un philosophe chez qui l'on a pu déceler l'influence de Nietzsche ou de Sartre, celle d'un critique littéraire aux jugements pénétrants, sans oublier le passionné d'images, l'amateur d'art, le spécialiste de la photographie. Certains ont cherché à redéfinir le caractère "moderne" quelquefois contesté d'une écriture qui se présente comme délibérément classique. On s'est interrogé sur la place des écrits destinés aux enfants : ne trahissent-ils pas, en dépit des réductions imposées, les intimes arcanes d'une littérature pour initiés ?Si les grands thèmes de l'inversion bénigne ou maligne, les mythes de la germanité, l'obsession des origines furent examinés, des lectures plus centrées sur les oeuvres ont permis de mettre en lumière les aspects parodiques ou "ésotériques" de la "réécriture tourniérienne" . Cette diversité d'approches contribuera sans doute à faire mieux comprendre une oeuvre qui, sous une apparente limpidité, se montre volontairement ambiguë et polyvalente.

10/1991

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XXe siècle

La guerre les avait jetés là

Paris, 1942. Quand la Comédie Française était très occupée " La nuit est tombée progressivement. La lumière se fait tout à coup, inondant le couloir. Résonnent les voix joyeuses de comédiens costumés en Marquis et en Arlequin qui se hâtent de rejoindre les coulisses. Puis un régisseur chargé de rameuter son monde crie : - En scène ! Plus que cinq minutes. En scène ! Dans quelques instants, après les coups de brigadier, naîtra sur le plateau une vie, le temps qui sépare un lever et un baisser de rideau. Gabrielle s'éloigne, poussant devant elle le chariot des costumes serrés dans leur housse. " Paris, hiver 1942. Les bannières colorées qui affichent le symbole nazi claquent dans le vent et se déplient sur les façades du Louvre ou des grands hôtels. En ces temps troublés d'occupation allemande, la Comédie Française fait salle comble : le public se presse pour applaudir Marie Bell, la plus grande comédienne de son temps. Phèdre, Roxane, Chimène, Cléopâtre, Esther, Dona Prouhèze... on ne compte plus les rôles prestigieux de cette fantasque reine du théâtre. Autour d'elle, précipités par des événements qu'ils ne maîtrisent pas, avec conscience ou aveuglement, les plus grands esprits de l'époque s'affrontent : Cocteau, Guitry, Arletty, Céline, Sartre, Camus, les Renaud-Barrault, Colette, ou encore Paul Claudel. Fraîchement arrivé dans la capitale, un jeune auteur dramatique rêve, lui, de percer à tout prix. Cependant, une fois le rideau baissé, un choix s'impose : fermer les yeux sur la révoltante compromission, voire collaborer ? Ou, au contraire, entrer en résistance, et sauver ceux qui doivent l'être, telle la jeune Juliette Gréco qui fuit la Gestapo ? Etre ensemble et rester soi-même, tous y parviendront-ils ? Fresque magistrale, ce roman fait revivre les heures sombres comme glorieuses de personnages authentiques, qui brillèrent par leur courage ou leurs lâchetés. Tout est vrai, ou presque.

02/2023

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Critique littéraire

Michel Perrin, gentilhomme des lettres

Je n'ai pas connu les années psychédéliques. Je n'écoutais pas Jimmy Hendrix, ni Bob Dilan, et n'avais aucun goût pour Kerouac. Dans l'appartement familial, la clarinette de Mezz Mezzrow, les chansons désopilantes de Georgius, formaient l'atmosphère quotidienne. Et j'en suis reconnaissant à mon père. Ecrivain atypique, Michel Perrin (1918-1994) connut très jeune les figures qu'il admirait : Blaise Cendrars, Max Jacob et Hugues Panassié. Journaliste, ce sont les princes du métier qui lui mettent le pied à l'étrier : Jean Galtier-Boissière au Crapouillot, et Georges Charensol aux Nouvelles littéraires. Biographe d'Arletty, qu'il sort de l'oubli où l'a plongée l'Epuration, il écrit pour le théâtre. Docteur Glass connaît un triomphe à la Porte-Saint-Martin, en particulier par la verve délirante de Darry Cowl. On y découvre les affres d'un auteur face à son interprète. Ami d'Hugues Panassié, Michel Perrin défendra toute sa vie le jazz qui swingue contre le bebop qu'il abhorre. Pasticheur de haut vol, il rédige un recueil de parodies, Monnaie de Singe, reconnu comme l'un des modèles du genre. Mais tout cela ne serait rien sans les amitiés qui lui ont fait traverser le XXe siècle comme un Lagarde et Michard d'auteurs potaches ou facétieux : l'humour d'Alexandre Vialatte, les canulars de François Caradec, les pirouettes de Roland Cailleux, la finesse de Jacques Laurent. Journaliste à Télé 7 jours, il n'a pas cédé aux sirènes de l'audio-visuel et continue d'écrire avec une bande de copains talentueux tous oubliés : Andréota, Serval et Chabrun. Un quart de siècle après sa mort, j'ai souhaité redonner vie à ce destin original, à un peu de cette France littéraire aujourd'hui enfouie, oubliée, et qui ne demande qu'à renaître.

01/2020