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Guerre d'Algérie

Reporter en Algérie

Né à Paris en 1938, Jean-Baptiste Ferracci a vécu la fin de la Seconde Guerre mondiale dans la capitale, traversant dans son enfance des événements qui l'ont endurci. Fin 1957, il réussit à entrer dans la presse quotidienne comme reporter-photographe au journal L'Aurore. Il couvre alors, entre faits divers et sujets magazines, les grands événements qui bouleversèrent la vie politique française en 1958 : chute de la IVe République et arrivée au pouvoir du général de Gaulle, avec une obsession : être là pour "faire la une" . En janvier 1959, il est appelé sous les drapeaux au 1er Choc à Calvi. Arrivé en Algérie en juin, il participe à des opérations dans le Hodna et à la frontière tunisienne. Affecté en septembre comme reporter à l'hebdomadaire des forces armées Bled, il couvre les "événements d'Algérie" sur le terrain comme en ville où, à Alger, il frôle la mort lors de la fusillade des barricades, le 24 janvier 1960. Aux côtés de nos soldats, d'unité en unité ou lors d'opérations dont il nous livre le récit, il parcourt toute l'Algérie, s'attache à ce pays qu'il quitte en catastrophe, libéré de ses obligations militaires lors du putsch des généraux, fin avril 1961. Il reprend alors son job de reporter dans la grande presse pour, au coeur d'une actualité ordinaire, couvrir notamment les émeutes qui ensanglantent Paris, les actions violentes de l'OAS, les grands procès des généraux et des "militaires perdus" . Après les accords d'Evian en mars 1962, son journal le renvoie en Algérie pour rendre compte des drames inimaginables qui ont suivi le cessez-le-feu : bouclage de Bab-el-Oued, fusillade de la rue d'Isly, exode tragique des Français d'Algérie, curée anti-européenne du 5 juillet à Oran, massacre des harkis. Cette chronique vivante d'une époque mouvementée, qui prend parfois des allures de roman, offre au lecteur un point de vue unique : celui d'un jeune reporter, civil et militaire, dont on découvre la vie quotidienne au coeur d'événements que les générations qui ne les ont pas vécus découvriront soixante ans après. Ceux qui les ont traversés douloureusement s'y retrouveront.

04/2022

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Littérature française

Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués. Roman noir

Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués. Où l'on retrouve Victor B., le photographe de presse qui aime tant les chats, héros nonchalant des romans noirs de Jean-François Vilar. Victor rentre à Paris, après trois années de captivité à l'étranger. Nous sommes en novembre 1989 et le mur de Berlin commence à s'écrouler. Son compagnon de détention, Alex Katz, est tué quelques jours plus tard sous les yeux de Victor qui ne croit pas une seconde à la thèse de l'accident. L'affaire se noue au fur et à mesure de l'entrée en scène de divers personnages, certains séduisants, d'autres moins. D'abord Solveig, la journaliste d'origine tchèque; ensuite Abigail Stem, qui était la maîtresse de Katz et qui confie à Victor un journal intime écrit par Alfred Katz, le père d'Alex, pendant l'année 1938. Et puis, il y a le flic, Laurent, étrange et insistant, et un réalisateur de télévision un peu hors de course. Le Temps, comme l'Histoire, peut se faire plus ou moins transparent. On suivra, d'une même lecture, le drame présent et l'amour de Solveig et de Victor, tandis que celui-ci, chaque soir, dévore le journal d'Alfred Katz, nous faisant ainsi revivre son histoire d'amour avec la jolie Mila, prostituée à ses heures et modèle nu favori de Man Ray. Les surréalistes sont là, et les trotskystes : ce sont eux, bien sûr, les " fantômes aux fronts troués " qui seront assassinés les uns après les autres par la police de Staline. Les deux récits, celui de 1938 et celui de 1989, vont peu à peu se rapprocher, jusqu'à se fondre littéralement en une magnifique scène d'amour et de déambulation dans le square de la tour Saint-Jacques, une nuit où la peur et la beauté auront la même façon de s'exprimer : la chasse, en effet, n'a jamais cessé. Elle aurait même tendance à reprendre. Comment échapper aux flics déguisés, aux femmes qui sont des agents doubles, à l'Histoire qui vous trompe ? Et, surtout, qui était Alfred Katz ?

01/1999

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Actualité médiatique France

La Règle du jeu N° 75, janvier 2022 : Comment lisez-vous ?

DOSSIER : " COMMENT LISEZ-VOUS ? " A l'origine de ce dossier, une pluie de questions doublées d'une d'inquiétude : quel avenir le XXIe siècle réserve-t-il à l'expérience de la lecture ? Pourquoi les jeunes s'adonnent-ils de moins en moins à cette activité ? A quelles métamorphoses l'objet-livre se voit-il aujourd'hui confronté ? Ce dernier sortira-t-il indemne du tournant numérique ? Pour détourner le fameux mot de Hugo, le monde des écrans tuera-t-il celui des librairies et des bibliothèques ? L'époque contemporaine, à l'inverse, donnera-t-elle naissance à de nouvelles pratiques de lecture ? Si oui, lesquelles ? Quelle est la différence l'acte de feuilleter un ouvrage imprimé et celui de consulter un e-book ? Les livres audio font-ils de l'ombre à la voix de leur auteur ? Quelle est la part du plaisir et du travail, de la mémoire et du loisir quand on se plonge dans la découverte d'un texte ? La lecture est-elle un dialogue silencieux ? Une démarche passive ? Une véritable entreprise de création ? Un acte d'écriture ? Ces questions, aussi vieille que la littérature, nous les avons adressées à un panel de lecteurs qui, réunis dans ce dossier, reflètent à eux tous les chaînons multiples qui façonnent le destin d'un livre. Nous avons interrogé des écrivains, des éditeurs, des correcteurs, des attachés de presse, des libraires, des journalistes, des critiques littéraires, des jurés de prix, des professeurs de français, des blogueurs ou encore des lycéens. A travers cette démarche, le numéro 75 de La Règle du jeu entend dépasser les habituels refrains sur le " déclin de la lecture " pour refléter, aussi fidèlement que possible, la trajectoire complexe qui est celle des livres. Mais aussi : - Un dossier-spécial consacré à l'élection présidentielle : " Quelles sont les nouvelles formes du populisme et comment les combattre ? " - Micro-dossier : " Les crypto-monnaies : mirage ou révolution ? " - Micro-dossier : " Le monde de la nuit vu par un photographe " - Un entretien avec Joseph Cohen et Raphaël Zagury-Orly à propos de l'antisémitisme de Heidegger. - L'anti-interview de Bernard Pivot, à propos de la littérature contemporaine - Un poème de l'écrivain Jean-Noël Orengo sur la Thaïlande

01/2022

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Littérature française

Vers la flamme

Paliki sait-elle que la première expédition en forêt amazonienne d'où elle veut ramener des photos des Yanomami changera pour toujours sa vie ? Avant de choisir définitivement de rester avec eux, elle alertera le monde sur ce qu'il faut bien appeler la destruction massive d'une communauté humaine ainsi que celle de la forêt où ils vivent. En 1969, traversant la Sierra Parima, où les conquistadors de jadis situaient la cité d'Eldorado, une photographe découvre les Yanomami, semi-nomades, chasseurs et agriculteurs sur brûlis, vivant en communautés dispersées dans la forêt tropicale humide d'Amérique du Sud. Elle les place au centre de son art, expérimente, tend son miroir à leur forêt, à leurs rêves. Puis les prédations, la violence, les épidémies surgissent. Ses clichés s'emplissent de fumée, alertent du mal que les Blancs font à cette terre ancestrale. Guidée par une petite communauté, elle laisse le monde des Blancs. Ensemble ils remontent à la source des fleuves. Là où tout se réinvente, vers la flamme où brûle l'essentiel. Paliki sait-elle que la première expédition en forêt amazonienne d'où elle veut ramener des photos des Yanomami changera pour toujours sa vie ? En commençant par " voler " leur image, elle comprendra peu à peu qu'ils ont plus à lui apprendre et à lui donner que cet échange fugace, cadré dans le viseur d'un appareil photographique. Elle délaisse bientôt ses boîtiers pour aller vers eux, apprendre leur langue, leurs croyances, leur mode de vie, se fondre en eux et partager leur quotidien. Avant de choisir définitivement de rester avec eux, elle alertera le monde sur ce qu'il faut bien appeler la destruction massive d'une communauté humaine ainsi que celle de la forêt où ils vivent. Vers la flamme, roman d'une intensité rare, nous parle de tout ce qui nous menace aujourd'hui et que nous voyons se produire sous nos yeux : la destruction de la forêt amazonienne, la relégation forcée des peuples qui l'habitent, la course au profit au détriment de l'harmonie des cultures, et surtout, la dégradation de notre rapport à la nature, entraînant l'inexorable destruction de la Terre.

01/2023

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Littérature étrangère

Les portes de fer

C'est au seuil de la vieillesse que le narrateur décide de nous raconter son histoire, trois moments de vie qui sont autant d'étapes décisives dans la construction de sa personnalité et de sa sensibilité. Il dépeint tout d'abord ses jeunes années et le tournant qu'a représenté le cancer de sa mère. A l'époque, le narrateur avait décidé d'approfondir sa connaissance de l'allemand afin de pouvoir lire Karl Marx et finalement découvrir une littérature germanique qui bouleverse son adolescence, de Thomas Mann à Rainer Maria Rilke. C'est aussi l'époque des premières amours et de la rencontre avec la fille de son professeur d'allemand, qui lui permet de découvrir Berlin d'avant la chute du mur. Puis vient l'âge de raison, le mariage, la naissance de sa fille Julie, et le divorce. Le narrateur a une quarantaine d'années, il est à présent enseignant et accueille un garçon d'origine serbe dans sa classe. Stanko le fascine, sa discrétion comme cette maturité arrogante qui rejaillit parfois. Mais c'est la rencontre avec la mère du jeune homme qui le trouble encore davantage, notamment lorsqu'elle lui montre une vidéo d'elle et son mari, depuis disparu, lors d'une croisière sur le Danube au moment de passer les Portes de Fer, entre la Serbie et la Roumanie. Passion à nouveau éphémère qui le renvoie en fin de compte à sa condition d'homme solitaire et de père en alternance. A la veille de ses soixante ans enfin, c'est à Rome que nous le retrouvons. Grand-père depuis peu, le narrateur fait une nouvelle rencontre inopinée avec une photographe. Elle l'invite chez elle pour lui montrer son travail avant d'accepter de partir avec lui à Paestum, photographier ces ruines encore vivantes... Jens Christian Grøndahl brosse le portrait de cet homme et de son histoire avec une grande justesse, il s'immisce dans ses remords, ses obsessions, ses envies profondes. Les Portes de Fer parle d'amour et de solitude mais également du désenchantement de l'individu occidental, de ce drame bourgeois que le grand auteur danois réussit à croquer avec une lucidité et une élégance toutes singulières.

01/2016

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Sculpture

The McCarthy collection. Sculpture

This substantial catalogue explores a remarkable collection of medieval European sculpture. Richly detailed with plentiful illustrations and original research, it is a notable contribution to medieval scholarship. The McCarthy collection comprises more than 150 specimens of medieval European sculpture, produced over a period of nearly 600 years. A testimony to the comprehensiveness of Robert McCarthy's interest in the art and culture of the Middle Ages, its geographical, chronological and typological breadth place it among the most important of its kind in private hands. Including a few early examples from Merovingian France, Anglo-Saxon England and Visigothic Spain, its holdings have a strong focus on Romanesque art, with over fifty capitals and other architectural carvings from Iberia, France and the Italian Peninsula. Some of these pieces are associable with such notable workshops as those of Gislebertus, the Master of Agüero and Compostela's Master Mateo, while a great number can be closely compared to anonymous works in major and provincial sites. Notable monuments like the monastic powerhouse of Cluny or the abbatial churches of Autun and Savigny are represented through important sculptural fragments - most published here for the first time. The transition to the Gothic style and the period of its splendour, particularly in France, are witnessed by an ample selection of statuary and architectural fragments - some traceable to such important buildings as Noyon cathedral and Paris' Notre Dame, and others, more loosely, to the artistic circles that gravitated around the great projects of the age. Freestanding sculpture in stone or wood, including a small but precious nucleus of Virgin and Child statuary and some Spanish polychrome figures, constitutes an interesting subset of the collection's late medieval holdings, as do some especially fine examples of Italian trecento sculpture. Enriched with outstanding photography by Barney Hindle and Mark French, entries aim to provide detailed stylistic, iconographic and contextual analyses, with special attention paid to comparanda in public and other private collections. This approach, complemented in some cases by petrographic analysis, has allowed the. authors to connect much of the material presented in these pages with specific buildings, workshops or regional schools, contributing to a better understanding of the pieces themselves, their original settings and their cultural and artistic milieux. This catalogue follows the publication of three volumes dedicated to Robert McCarthy's vast collection of Western miniatures and manuscript leaves (2018-2021), and is part of an ambitious project to document the entirety of his holdings - which also include notable selections of medieval ivories, stained glass and East Christian Art.

04/2024

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Beaux arts

Le fascisme d'avant-garde. La mobilisation du mythe, de l'art et de la culture en France (1909-1939)

Mark Antliff examine dans cet ouvrage, la rencontre entre esthétique et violence, en étudiant le rôle peu connu mais essentiel, joué par les théories sur les arts visuels et la créativité dans le développement du fascisme en France. Il se penche sur la dimension esthétique des mythes fascistes dans le cadre de l'histoire de l'avant-garde. Au cours de la période 1909-1939, un nombre surprenant de modernistes ont été impliqués dans le projet, notamment des figures aussi importantes que le peintre symboliste Maurice Denis, les architectes Le Corbusier et Auguste Perret, les sculpteurs Charles Despiau et Aristide Maillol, la photographe de la "Nouvelle Vision" Germaine Krull, ainsi que le fauve Maurice de Vlaminck. Les fascistes français étudiés ici se sont approprié, entre autres, l'esthétique avant-gardiste du cubisme, du futurisme et du surréalisme, en prônant le fameux "retour à l'ordre" et l'un d'entre eux, est même allé jusqu'à rapprocher le "dynamisme" de l'idéologie fasciste de la théorie du montage du cinéaste soviétique Sergueï Eisenstein. Pour tous ces personnages, l'art moderne est le précurseur mythique d'une révolution régénératrice destinée à balayer les institutions en place, inaugurer un nouvel ordre anticapitaliste et éveiller le potentiel créateur et artistique du "nouvel homme" fasciste. Pour définir la matrice idéologique mêlant esthétique et violence, ils s'inspirent avant tout des écrits du théoricien politique Georges Sorel (1847-1922), dont le concept de mythe révolutionnaire occupe une place centrale dans les théories fascistes sur la régénération culturelle et nationale. Trois figures sont plus particulièrement influencées par cette théorie sorélienne du mythe dans l'entre-deux-guerres : Georges Valois (1878-1945), Philippe Lamour (1903-1992) et Thierry Maulnier (1909-1988). Valois est le fondateur du Faisceau, premier mouvement fasciste français (1925-1928). Lamour, proche de Valois, crée en 1928 l'éphémère Parti fasciste révolutionnaire, avant de lancer deux revues, Grand' Route (1930) et Plans (1931-1933). Quant à Maulnier, il est l'inventeur d'une théorie du fascisme sous les auspices des revues Combat (1936-1939) et Insurgé (1937). Tous trois se réclament à la fois de Sorel et de l'avant-garde artistique, mais développent des formes radicalement différentes de fascisme. A l'instar de Sorel, ils considèrent que l'art et la culture font partie intégrante de la théorie de la révolution totale.

10/2019

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Photographie

Modernisme ou modernité. Les photographes du cercle de Gustave Le Gray, Exposition au Petit Palais du 3 octobre 2012 au 6 janvier 2013

Cet ouvrage propose, à travers la présentation de quelque deux cents oeuvres en grande partie inédites, une nouvelle lecture des débuts de la photographie. Gustave Le Gray (1820-1884), le plus grand photographe français du Second Empire, a initié à la photographie toute une génération de praticiens amateurs venant de tous les milieux sociaux. Autour du maître, ils élaborent une esthétique de rupture qui n'a plus aucun rapport avec l'enseignement des Beaux-Arts. En avance de plus de soixante-dix ans sur le mouvement moderniste de l'entre-deux-guerres, leurs images surprennent par leur audace et leur perfection. Le catalogue s'ouvre sur une courte rétrospective de Le Gray, une sorte de condensé de son oeuvre. Sept photographies significatives - mais pas les plus connues - visent à rappeler l'étendue de ses recherches, de ses réalisations et de ses prouesses. Une première partie consacrée aux particularités de "l'école", représentée par la quasitotalité des élèves, cerne les pratiques communes au groupe. Après avoir évoqué le lieu de l'apprentissage - la maison atelier isolée au milieu de terrains vagues -, l'ouvrage aborde successivement le sujet, son traitement, puis la composition à travers l'obsession de la géométrie tout en refusant la symétrie. Il est aussi question de la place et du rôle du spectateur pour une meilleure lecture des détails. Le Gray, conscient d'élaborer avec l'outil photographique une nouvelle façon de voir, laisse un manifeste visuel. C'est aussi à travers ce groupe que s'élabore le concept de série en photographie et que se manifestent les premières collaborations artistiques, affirmées et revendiquées. Les exigences de la prise de vue se prolongent dans le soin apporté à la qualité des tirages. Les premiers collectionneurs, ceux des années 1850, ne s'y sont pas trompés, choisissant les oeuvres de Le Gray et celles de son cercle. Dans une seconde partie, l'ouvrage présente l'oeuvre de cinq auteurs majeurs, connus ou méconnus : Nègre, Le Secq, Greene, Delaunay et Tournachon. Le travail de ce dernier est une révélation puisque plusieurs de ses portraits, très fameux pour certains, étaient jusqu'ici connus sous la signature de son frère Félix. Un éclairage nouveau est ainsi fait sur les relations ambiguës qu'entretinrent les frères Tournachon, Nadar le fameux et Adrien l'incompris, à qui l'on redonne sa juste place.

09/2012

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Histoire internationale

Viva Garibaldi ! Une odyssée en 1860

" Je n'ai point de vices, mais j'ai des fantaisies, ce qui est bien plus cher ! " avoue Alexandre Dumas. L'une de ses fantaisies les plus persistantes a été d'aller à la rencontre de l'Orient splendide, de soulever sous ses pieds " la poussière de deux ou trois civilisations ". Le 9 mai 1860, à Marseille, a enfin lieu l'embarquement. Le lecteur qu'il invite à bord de sa goélette l'Emma s'attend à partager des Impressions de voyage, dans lesquelles l'intarissable conteur met en scène mythes et légendes, Histoire et histoires des pays abordés, en même temps que les aventures picaresques advenues à lui-même, délicieux égotiste, et à ses compagnons de voyage, l'admirable photographe Gustave Le Gray, chargé de fixer deux mille clichés du voyage, et les jeunes Télémaques, Edouard Lockroy et, Paul Parfait, sans parler de sa capricieuse maîtresse, Emilie Cordier. Les premiers chapitres répondent à l'attente du lecteur : " Le Voyage en Sicile et autour de la Méditerranée promet d'être un livre des plus curieux et des plus amusants ", estime Noël Parfait qui en a l'étrenne. Mais bientôt le rêve d'Orient se brise contre l'épopée. A Gênes, où il prête sa plume à la rédaction des Mémoires de Garibaldi, l'écrivain apprend que son héros, " l'homme qui a reçu de la Providence mission de réveiller les peuples ", a débarqué en Sicile à la tête de ses quelque mille Chemises rouges. L'écrivain le rejoint pour s'engager à ses côtés dans la geste de libération du royaume pourri des Deux-Siciles dont le jeune roi François descend de l'ignoble Ferdinand, l'empoisonneur de son père, le général Dumas. Le livre maintenant s'écrit au fil des événements : c'est du grand reportage, de l'histoire immédiate, écrite par un témoin privilégié, ami du général, collectant et recueillant les témoignages, assistant aux faits d'armes, comme la bataille de Milazzo, et aux tractations politiques, un témoin qui n'hésite pas à se faire acteur, trafiquant d'armes, enrôleur de volontaires, manœuvrier militaire défiant les généraux de François II, négociateur secret. Il ne raconte plus l'Histoire, il la fait. Imprimée dans son journal Le Monte-Cristo en 1862, Une odyssée en 1860 n'avait jusqu'ici jamais été publiée en volume.

02/2002

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Thèmes photo

Prudents comme les serpents

Chaos, Khaos, Abîme "Confusion générale des éléments de la matière, avant la formation du Monde. Ensemble de choses sens dessus dessous, et donnant l'image de la destruction, de la ruine, du désordre. Du chaos naît la lumière. Prudents comme les serpents se présente tel un hommage aux (trans)mutations, celles des âges de la vie et du temps flou qui les entoure. Par une transition du chaos vers l'apaisement, cette série vient ancrer une fin de cycle. Une révolution complète. [... ] Après avoir tourné sept fois la langue dans sa bouche, on ose parfois faire face à son propre silence". RdH Jeune photographe belge à la pratique aussi quotidienne que nécessaire, stéphanie petitjean a poursuivi, après un crochet d'un peu moins de quatre ans à Paris, un travail à dominante autobiographique : un questionnement à la fois radical et poétique de son milieu familial, entamé à l'occasion de son travail de fin d'études à l'école supérieure des arts Saint-Luc, à Liège. Depuis lors elle archive ses souvenirs en un empilement de pellicules, travail de l'ombre resté muet jusqu'ici. Elle a ensuite orienté plus précisément ses recherches vers la sexualité et les relations intimes, avec soi-même ou au sein du couple, tout en prolongeant ses études en photographie par d'autres en réalisation documentaire (école Agnès Varda de la Ville de Bruxelles). Ce travail d'exploration, toujours en cours, se fait tour à tour explicite ou allusif, réflexif ou métaphorique - mais surtout attentif en permanence au rapport à la lumière qui nimbe les êtres, ses complices ou ses modèles. Il se complète, au fil du temps et des voyages, d'une matière très libre, expérimentale dans ses supports et les techniques engagées, actuel de par sa grande liberté d'écriture, électrisant par l'énergie singulière qui s'en dégage... Ce sont des photos souvenirs, défoulements chargés de symboles ou d'émotions, notes et constats bruts voire brutaux par moments, instants de tendresse et d'apaisement à d'autres, sans autre fil conducteur esthétique que l'intensité, le besoin de voir et de comprendre, et d'avancer encore... Le livre Prudents comme les serpents fait suite à une exposition éponyme à la galerie L'Enfant sauvage, à Bruxelles (automne 2021).

02/2023

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Littérature française

L'héritier du vent. Tome I : L'Éveil

Où qu'il soit, l'Homme poursuit son travail d'autodestruction dans un désir d'amasser toujours plus. Quelle que soit l'époque, il mène sa quête du bonheur avec la même persévérance. La mégalomanie et la soif de pouvoir amènent en Eurésia les mêmes événements tragiques qui ont émaillé notre Histoire : batailles tonitruantes au son des épées qui s'entrechoquent, complots machiavéliques, guerres et trahisons. Mais c'est au coeur du tumulte qu'apparaissent les héros, et quelques âmes courageuses peuvent faire basculer le cours des événements. Plongez au coeur d'une aventure grandiose, ponctuée de scènes de bravoure spectaculaires. Découvrez des personnages attachants dans un récit riche aux multiples intrigues. Suivez Xao, un champion de crosse en quête de célébrité. Accompagnez Duncan, un soldat dévoué qui ne trouve d'autre solution pour réaliser son rêve que de participer à la plus grande compétition de gladiateurs du continent. Entrez dans le monde fantastique du shamanisme en vous laissant guider par Knolen, le Nunavite albinos couvert de tatouages. Enfin, partagez le destin exceptionnel de Guen, le semi Elfe. Alors qu'il ne cherche qu'à échapper à la violence qui s'empare de son univers, tous ses proches voient en lui le sauveur idéal, capable de libérer le pays. Et tous autour de lui vont s'efforcer de le conduire sur la route de la vengeance afin que naisse la légende de l'Héritier du Vent. Emmanuel Le Brigand s'est passionné pour les contes et légendes du monde entier dès son plus jeune âge. A l'adolescence, il a rapidement été fasciné par la lecture des grands auteurs d'Heroic Fantasy : Tolkien, Moorcock, Leiber. Après un baccalauréat littéraire, l'auteur a passé près de dix ans à l'Université où il a étudié l'anglais et l'histoire. Durant cette période, il a également beaucoup voyagé. Il a commencé la rédaction de L'héritier du vent en avril 2002. D'abord pour se libérer de la rancoeur qu'il éprouve pour la société occidentale et ses incohérences. Puis, le récit et les personnages ont pris vie de façon quasi autonome et l'auteur s'est laissé emporter par le souffle épique des événements. A quarante ans, il mène une vie très active. Il est un père de famille comblé, un jardinier très fier de produire une bonne partie de sa nourriture, un photographe passionné, un écrivain acharné et un enseignant au collège.

12/2013

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Thèmes photo

Le Japon. Le temps suspendu

Ce nouvel opus de l'Oil curieux offre un voyage au coeur d'un Japon rêvé : vues et paysages, portraits et scènes de genre, figures emblématiques - geishas, sumos et samouraïs. A travers 40 tirages photographiques mis en couleur, à la délicatesse reminiscente des estampes d'Hokusai, le lecteur découvre un Japon immuable, loin des clichés. Un Japon immuable Les photographes Beato et Stillfried donnent à voir, à travers les sujets traités et les lieux représentés, l'image d'un pays immuable alors même que l'archipel entre dans une période de profonds bouleversements. Destinées à une clientèle naissante de touristes étrangers en recherche d'exotisme, leurs images correspondent à une demande et sont autant de tableaux d'un Japon éternel. Vues et paysages Beato et Stillfried photographient les mêmes lieux célèbres qu'ont représentés avant eux les maîtres de l'estampe Hokusai ou Hiroshige, : Mont Fuji, environs de Yokohama, lacs et relais de la route historique du Tokaido. Portraits et scènes de genre Les petits métiers de rue, porteurs, conducteurs de pousse-pousse, poissonniers, vendeurs ambulants, marchands devant leur boutique sont saisis comme une succession de " tableaux vivants ", même si le photographe a recours à des figurants dans des compositions savamment organisées. La figure du samourai associée aux images de l'ancien Japon, est présente à travers des modèles posant en armures. Lutteurs de sumo, palefreniers tatoués, moines bouddhistes donnent de la couleur locale à cette galerie de portraits où se mélangent le réel et le reconstitué. Exotisme La recherche d'exotisme est empreinte de goût occidental. Femmes élégantes et guerriers en armes posent dans l'atelier de Stillfried devant des toiles peintes de sous-bois, tout droit sortis de l'Ecole de Barbizon, d'où émerge la figure majestueuse du Mont Fuji. Il recrée en studio l'identité visuelle des intérieurs japonais où il lui est impossible de pénétrer. La place de la femme est y centrale, identifiée autour de quelques activités : la toilette, la musique, le thé. . Stillfried se distingue enfin par des portraits cadrés serrés de jeunes filles ou de vieillards d'une grande présence. Yokohama Rapportées dans les malles des voyageurs ou exportées pour être vendues en Occident, les images de Felice Beato et Raimund von Stillfried contribueront à la vogue du japonisme en Europe, un genre en plein essor connu sous le nom de Yokohama shashin, les " photographies de Yokohama ".

06/2023

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Eco-gestes, éco-citoyenneté

52 semaines au vert. Chroniques et conseils DIY pour renouer avec le vivant

Un livre engagé et joyeux, source d'appel à réflexions et à mise en pratique, qui nous invite à renouer avec le vivant pour nous engager activement dans sa protection sans préjugés, à l'instar de son auteur, Fanny AGOSTINI, journaliste TV (génération ushaiia), radio (europe 1 notre planète) et presse (le parisien et aujourd'hui en France) Le livre se compose de quatre parties, les 4 saisons, pour se relier au temps de notre horloge biologique. Au fil de l'année, Fanny Agostini nous guide vers l'essentiel, pour que chacun consomme des produits locaux en respectant les saisons, soutienne l'agriculture durable, repense ses déplacements, prenne des vacances qui ont du sens, respecte l'environnement et enrichisse le vivant, cela sans écomoralisme punitif ou restrictif. Chaque semaine, sous forme de double-page, invite à découvrir un sujet que l'autrice aborde (en page de gauche) sous un angle nouveau, critique et renseigné qui va venir bousculer nos idées reçues, attirer notre attention sur les travers de notre société ou sur la beauté de ce qui nous entoure et qu'il faut préserver (comme des autoroutes au service de la biodiversité, la viande rouge ce n'est pas si mauvais pour la planète, l'aloe vera, produit des bobos, se trouvait aussi dans nos campagnes, pourquoi le gazon est l'ennemi de la biodiversité...) Puis, à travers des DIY et des DO IT, ou bien par l'intervention d'invités comme Cyril Dion ou encore le photographe Christophe Lartigue, elle propose (en page de droite), des solutions concrètes afin de passer de la prise de conscience à l'action. Etape par étape, nous apprenons les gestes pratiques d'une démarche écologique (fabriquer son huile, un nichoir à abeilles, un abreuvoir pour les oiseaux) ou nous découvrons des actions utiles à l'environnement (acheter un arbre à distance, collecter ses propres graines, adopter des animaux locaux en voie de disparition...). L'objectif de 52 SEMAINES AU VERT est que chacun puisse s'ancrer physiquement dans la nature, de façon charnelle et sensorielle, renouer avec le vivant et participer à la lutte contre le dérèglement climatique, en un mot redevenir Terrien, dans la perspective d'un avenir meilleur pour nos enfants (pour Fanny, il faut continuer à en faire), Se mettre dans cette action rend vraiment heureux !

10/2021

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Thèmes photo

Antoni Campañà : Icônes cachées. Les images méconnues de la guerre d'Espagne (1936-1939)

Antoni Campanà i Bandranas (1906-1989) est l'un des plus grands photographes catalans. A la fois républicain et catholique, il a renseigné au plus près les trois années de guerre en Catalogne, en travaillant notamment pour la presse anarchiste puis comme chauffeur pour l'armée de l'air. Après la victoire du franquisme, Antoni Campanà dissimule ce précieux témoignage, sans toutefois le détruire. Ce n'est qu'en 2018 que sa famille découvre près de 5 000 photographies dans deux fameuses " boîtes rouges " , où tous les épisodes de la guerre d'Espagne, à Barcelone et en Catalogne républicaine se trouvent représentés : depuis le coup d'Etat raté et la révolution anarchiste de 1936, jusqu'à la victoire de Franco et les routes de l'exil vers la France en 1939. Le travail de Campanà met en lumière la complexité du conflit et des tensions croisées qui éclatent à l'été 1936, et qui finiront par entraîner l'Europe dans la Seconde Guerre mondiale. Partant du principe que la guerre est l'expérience la plus absolue, il en relève les contradictions, sans faire de concessions à la propagande d'aucun parti, et en se plaçant, pour chaque cliché, dans une recherche esthétique exigeante. Là où il y a destruction, il cherche la vie ; là où il y a l'euphorie des uns, il montre la terreur des autres. Parmi les ruines de Barcelone bombardée, il dessine ainsi le portrait de l'âme humaine. Il photographie aussi bien les églises détruites par les miliciens anarchistes que les troupes fascistes italiennes, maures et nazies allemandes victorieuses défilant à Barcelone en 1939 ou, simplement, ce qui fait la vie quotidienne des Catalans en guerre, ou enfin les réfugiés. Il parvient ainsi à tisser une immense tapisserie des multiples facettes d'un conflit total, d'où, finalement, naîtra la photographie de guerre moderne. L'artiste connaissant parfaitement les décors et les personnes qu'il met en scène, son regard manifeste une complexité qui oblige à réfléchir et à se positionner à travers une oeuvre beaucoup plus nuancée que celle d'autres grands noms de la photographie, présents dans les mêmes rues et fronts de bataille. Ce catalogue présente un ensemble de plus de 150 oeuvres du photographe, dont beaucoup inédites, et un matériau historique (documents iconographiques, objets...) nécessaire à la compréhension globale de cette période dramatique de l'histoire de l'Espagne.

06/2023

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Régionalisme

Une saison de vent. Contes et légendes, poèmes et récits de Maurienne et d'ailleurs

Cet ouvrage que vous vous apprêtez à découvrir est un livre d'art... Enfanté, non pas créé, mais de même nature que le désir de l'auteur qui l'a porté en elle pendant des années, il est le fruit du labeur de l'éditeur qui l'a tout amoureusement confectionné dans les marmites de l'imprimerie afin qu'il apparaisse aux yeux de tous comme un objet d'art. Car l'écrivain, le poète, le conteur, le chanteur, mais aussi le peintre, le sculpteur, le photographe... et combien d'autres talents encore ? qui l'a réalisé est un artiste total. Magie des mots ; enchantement du regard posé sur les choses et sur les gens; alchimie du cœur ! Telles sont les solutions (comme diraient les chimistes) que Rosine Perrier applique avec sa conscience de femme du XXe siècle aux problèmes que se pose tout être humain depuis les origines de notre commune humanité. Depuis qu'il y a Histoire. Inséparable de sa personnalité, riche, tendue, ouverte, généreuse, l'art de Rosine Perrier se fait multiple, vise tous azimuts, pour transformer les plaies ouvertes ou (mal) refermées, les silences et les souffrances, en or pur du langage salvateur. Nous l'avons déjà tous et toutes lue quand elle portait à bout de bras les témoignages des enfants martyrs de la Maurienne déchirée par les tragédies de la seconde guerre mondiale (J'appartiens au silence - Maurienne, vallée rebelle et vallée martyre). Les peurs et les angoisses qu'elle rapporte dans ce nouveau livre sont bien les mêmes si elles s'originent dans le patrimoine ancestral des Mauriennais, le fond du temps d'une vallée... Et il n'est pas si difficile d'établir des rapprochements entre les loups du Moyen Âge, les ours de la forêt profonde et les loups d'aujourd'hui, l'ours sanguinaire rodant autour de nos cités... Quant à l'esprit malin si redouté par nos grands-mères, qui ne le suit à la trace des Aiguilles d'Arves à Biograd ? Pourtant n'allez surtout pas croire que ce livre voluptueux, autant par la tendresse des peintures que par la douceur des mots n'est que méphistophélique. Il reste des voix d'amour et de passage, beaucoup de contes et de légendes et pour finir la complainte du petit ramoneur. L'ÉDITEUR

07/2002

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Photographie

50s today

Les 50's sont dans l'imaginaire collectif, même dans celui de ceux qui n'ont pas vécu ces années d'insouciance. Ce livre nous montre les individus, les tribus, voire les masses de ceux et celles qui, aujourd'hui, se passionnent pour les années '50, musicalement, esthétiquement, et les revivent au cours de réunions publiques ou de festivals. Musicalement, les 50's ont marqué l'histoire à la fin de la Seconde Guerre mondiale grâce aux Big Bands qui divertissent les soldats et qui ont donné naissance à une multitude de styles musicaux : Swing, Doo Wop, Jive, Boogie-Woogie… autant de sonorités qui vont se mêler au Blues, à la Country western et au Gospel pour finalement faire le nid du Rockabilly et propulser Elvis Presley. Les teenagers de cette époque veulent vivre fort et vite, par la musique, la danse et la mécanique. Mais l'insouciance prend fin en 1963 après la mort de Kennedy et l'aggravation de la guerre du Vietnam. Toutefois, dans les années 1960, les artistes américains sur le déclin débarquent en Europe et la France remet au goût du jour d'anciens standards et perpétue le style. Dans les années 1980, deux groupes Américains débarquent en Angleterre : les Cramps et les Stray Cats. La relève est assurée. Enfin, dans les années 2000 débutent les premiers festivals consacrés aux 50's, où vont se croiser les nostalgiques aussi bien qu'une jeunesse qui s'identifie à la légèreté d'une époque. On y écoute de la musique, on y fait parader des Buick, des Cadillac et des « hot rod », engins modifiés pour la course. Les bikers se mêlent à la foule et les collectionneurs sont à la fête. Ces rencontres sont l'occasion de se relooker 50's, avec autant de soin chez les hommes (qui prennent le Marlon Brando de The wild one pour modèle) que chez les femmes dont les coiffures rivalisent comme les vêtements pour en faire des incarnations des pin ups de l'époque. Les spectacles burlesques les remettent sous les projecteurs, elles illuminent ces festivals. Le photographe Charles Chojnacki a parcouru la terre entière pour photographier ces festivals. C'est volontairement qu'il a choisi de ne pas situer géographiquement son travail, marqué par les anachronismes : décors ou accessoires contemporains ne sont pas masqués, car c'est bien de « Fifties TODAY » qu'il s'agit dans ce livre.

10/2015

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Revues de cinéma

Cahiers du cinéma N° 796, mars 2023

Dans ce numéro, nous prenons des nouvelles des cinéastes encore en pleine préparation. Pedro Almodóvar, Alain Guiraudie, Catherine Breillat, Wang Bing, Whit Stillman, Sophie Fillières et d'autres nous font la primeur de documents sur leurs films à venir. Cette incursion qui ne présume rien de l'oeuvre telle qu'elle nous reviendra une fois montée, étalonnée, distribuée, "sortie" , prolonge une rubrique récurrente dans les Cahiers depuis 2020, "Au travail" , qui donne la parole à des techniciens à l'endroit où le "métier" s'articule à l'esthétique. L'événement de ce mois de mars peut surprendre : il s'agit de la diffusion, sur Arte, de la série de Marco Bellocchio Esterno notte, parfait contrechamp à son film tourné il y a vingt ans sur l'enlèvement et l'assassinat d'Aldo Moro, Buogiorno, notte. Dans un entretien, le cinéaste revient sur son goût pour une théâtralité tantôt discrète tantôt expressionniste et la possibilité que le rythme de la série lui donne de détailler comme jamais ses personnages, diffractant les points de vue sur un traumatisme national. Nous accordons aussi une place importante à Toute la beauté et le sang versé de Laura Poitras, portrait tout aussi diffracté de la photographe Nan Goldin, figure de l'underground américain dont le militantisme ouvre davantage au collectif qu'à un art autocentré ; et nous conversons autour d'A pas aveugles, dans lequel Christophe Cognet invite à penser des photographies réalisées clandestinement au sein des camps de concentration et d'extermination, clichés inconnus pour la plupart des spectateurs de ce documentaire. C'est également une pluralité des approches qui marque la présence transversale dans nos pages de Jean-Luc Godard et de Paul Vecchiali : pour le premier, le livre composite et vivant de Nicole Brenez et ses documentaires projetés à la BPI entrent en écho avec une rétrospective consacrée à son comparse Jean-Pierre Gorin à Cinéma du Réel. Pour le second, mort le 18 janvier dernier, les souvenirs de sa capacité de travail et d'inventivité inextinguible, telle que se la remémorent ses acteurs, mis à contribution dans ce cinéma libre et "diagonal" . Les sorties réjouissantes des nouveaux films de Joanna Hogg, Clément Cogitore et Sophie Letourneur, des entretiens avec Ana Katz, Patrick Wang et Michael Roemer et deux livres importants sur deux immenses acteurs du cinéma classique complètent ce numéro.

02/2023

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Monographies

Burmese Silver from the Colonial Period

This stunning catalogue presents an exceptional collection of rare Burmese silver. Accompanied by detailed photographs and explanatory texts, this ground-breaking book proposes a new way of looking at Burmese silver. Names, dates, places, and stories - identifying the who, when, where, and what of Burmese silver has been the focus of publications on the topic. Are these questions the best way to understand silver, however ? Alexandra Green argues that they are not. Too few pieces provide reliable information about silversmiths, production locations, and dates to allow for a comprehensive understanding of the subject. Instead, a close examination of silver patterns reveals strong links with Burmese art history reaching as far back as the Bagan period (11th to 13th centuries), connections with contemporary artistic trends, and participation within the wider world of silversmithing. The first European to write about Burmese silver was H L Tilly, a colonial official from the late 19th into the early 20th century. Tasked with collecting objects for various fairs and exhibitions, he took an interest in Burmese art, publishing articles and books from the 1880s onwards. While much of what he wrote was factually inaccurate and coloured by the prejudices and stereotypes common at the time, his two volumes on Burmese silver published in 1902 and 1904 contain pictures of pieces from the early to mid 19th century. These enable a reconstruction of how silver designs evolved as the country was absorbed into the Indian Raj, and British and other Westerners became consumers of local silver products. Tilly was also correct in his interest in silver designs. Green uses the visual information from his books to describe the continuities and innovations of designs found on silver from the mid 19th through the mid 20th century, and she places these trends within local, regional, and global flows of ideas. Many studies of Burmese silver have been plagued by a lack of understanding of the Burmese context. In contrast, Green examines silver from a local perspective, drawing on Burmese texts and information that allows for a nuanced view of the motifs, designs, and patterns that appear repetitively on silver pieces. Using Graham Honeybill's collection, formed over many years, as a basis, she explores how designs and patterns circulated around the country and were innovatively combined and recombined on pieces by silversmiths producing objects for Burmese, Western, and commercial clients.

09/2022

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Critique littéraire

Claude Cahun. L'Exotisme intérieur

François Leperlier retrace l'étonnant parcours de Lucy Schwob, nièce de l'écrivain Marcel Schwob, née à Nantes en 1894, et connue sous le pseudonyme de Claude Cahun qu'elle adopta en 1917. Après la Première Guerre mondiale, installée à Paris, dans le quartier de Montparnasse, avec son amie intime, Suzanne Malherbe, elle se lie avec Adrienne Monnier, Sylvia Beach et Chana Orloff. Poète, essayiste et photographe, elle collabore à plusieurs revues et journaux. Elle publie des proses poétiques et des nouvelles d'inspiration symboliste qui remettent en question l'image de la femme. En 1930, elle manifeste son androgynie, son ambivalence et sa " manie de l'exception " dans l'essai autobiographique illustré de photomontages, Aveux non avenus. Elle développe une méditation particulièrement audacieuse sur le narcissisme, la mise en scène de soi, le dépassement et la métamorphose des genres (féminin/masculin ; homosexualité/hétérosexualité). Au milieu des années vingt, elle se lie étroitement avec Henri Michaux, puis avec Robert Desnos et René Crevel. Elle participe à l'aventure du Théâtre ésotérique (Georgette Leblanc, Nadia), et à celle du théâtre du Plateau (Pierre Albert-Birot). En 1932, elle adhère à l'Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires et rencontre André Breton. Elle s'associe au mouvement surréaliste dont elle soutiendra les grandes orientations, notamment dans un essai polémique : Les Paris sont ouverts. En 1935, elle participe à la fondation de Contre-Attaque, aux côtés de Bataille, Klossowski, Breton et Péret. Elle s'éloigne de l'attitude " oppositionnelle " trotskiste, pour s'orienter vers des positions libertaires qui renouent avec l'individualisme rebelle de sa jeunesse. Durant la guerre, à Jersey - où elle s'est installée en 1938 -, elle va mener des actions de résistance contre l'occupation nazie. Arrêtée et condamnée à mort, elle échappe de peu à l'exécution. Elle laissera inachevée son autobiographie, Confidences au miroir, avant de s'éteindre en 1954. Révélée dans les années 1980, l'œuvre photographique de Claude Cahun, qui privilégie la mise en scène (travestissement, jeu de masques, théâtre d'objets), fut d'emblée reconnue comme l'une des plus singulières et des plus inventives de l'entre-deux-guerres. Elle anticipe largement sur les recherches contemporaines. La nouvelle édition de ce livre, remanié et abondamment enrichi, se présente à la fois comme une biographie d'une femme subversive et une monographie de son œuvre littéraire et photographique.

05/2006

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Acteurs

Chère Marilyn

Août 1962-aôut 2022 : les 60 ans de la disparition de Marilyn Monroe " Le livre de Rosten offre le portrait le plus tendre qui existe sur Marilyn. Un récit aussi beau qu'intime " Norman Mailer Parmi la pléthore d'ouvrages consacrés à Marilyn Monroe, le témoignage de Norman Rosten, paru en 74 aux Etats-Unis, est certainement le plus authentique. Poète, romancier, dramaturge et scénariste, Norman Rosten a été (avec sa femme Hedda) l'un des proches de Marilyn durant les sept dernières années de vie. Il l'avait rencontrée un jour de pluie par l'intermédiaire du photographe Sam Shaw (l'un des plus importants de la carrière de Marilyn, auteur de la photo de couverture). Shaw, en balade avec la comédienne à Brooklyn, s'était réfugié chez ses amis les Rosten pour échapper aux trombes d'eau. En comprenant à tort qu'elle s'appelait " Marion ", les Rosten avaient d'abord pris la jeune fille aux cheveux trempés pour une starlette, petite amie de Shaw. Avant de comprendre que c'était la tête d'affiche de Sept ans de réflexion, récent triomphe au box-office. Ca ne les avait pas empêchés d'être d'emblée séduits par son charme. Toute leur relation sera ainsi placée sous le signe du naturel et de la spontanéité. Par la suite Rosten a d'autant plus fréquenté Marilyn qu'il était très ami avec son troisième mari Arthur Miller. Avec Arthur puis sans, Marilyn et les Rosten passeront quantités de dîners, week-ends, vacances ensemble, de Upper Manhattan à Brooklyn et aux plages de Long Island (où Norman la sauvera quasiment de la noyade un jour qu'elle voulait échapper à une horde de fans). Entre Norman et Marilyn, le lien était d'autant plus fort que la jeune femme, éprise de poésie, lui passait ses textes pour les soumettre à son jugement : " trouves-tu qu'il y ait de la poésie là-dedans ? ". Ils resteront proches jusqu'aux tout derniers instants de la vie de Marilyn. Tressé d'anecdotes drôles ou émouvantes, ce court témoignage, l'oeuvre d'un écrivain, raconte Marilyn avec respect, et affection, et dresse un portrait qui s'impose par sa sincérité, par sa délicatesse, la justesse de son regard. Un diamant brut pour qui veut saisir qui était vraiment Marilyn.

04/2022

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Littérature française

Métamorphose

Pour célébrer la métamorphose, thème choisi cette année par la maison du Faubourg-Saint-Honoré, Actes Sud et Hermès publient un nouvel ouvrage dont la forme évoque celle du grimoire ou du livre de contes. Précédés d'une contribution d'Alberto Manguel qui installe le décor, dix textes de fiction, inédits pour certains, abordent la métamorphose sur le mode du rêve ou du fantastique, de l'anticipation, de l'humour et de l'extravagance. De l'inquiétante étrangeté poétique des romanciers japonais, Yoko Ogawa, Akiyuki Nosaka et Akutagawa Ryûnosuke, à l'univers captivant du maître du suspense fantastique José Carlos Somoza, au conte satirique et cauchemardesque de Mikhaïl Boulgakov, en passant par les aventures délectables et joyeusement déroutantes des nouvelles inédites d'Agnès Desarthe, de Véronique Bizot et de Cécile Ladjali, ou encore dans la fantaisie cruelle des short stories d'Aimee Bender, chacun de ces textes explore une facette différente du phénomène que la poésie d'Ovide a introduit dans la littérature. Douze photographies, réalisées par Sarah Moon, photographe et cinéaste qui transforme le monde en matériau de ses contes, se déploient en très grand format comme autant de métamorphoses du livre lui-même. Elles apportent un réjouissant contrepoint visuel à ces récits fantasques, pour ne pas dire fantastiques. L'artiste a sélectionné certains objets de la collection "Petit h", en eux-mêmes inspirés par une poésie de la métamorphose. A une théière poussent ainsi des ailes de bois, un carré de soie se mue en collier d'air, un Kelly déconstruit se fait tabouret... Les chutes, bris et surplus des ateliers Hermès forment en effet la matière des détournements opérés depuis 2010 par Pascale Mussard et son équipe pour la ligne "Petit h". Renversant le "Ceci n'est pas une pipe" de La Trahison des images de Magritte (1929), Sarah Moon propose à son tour "Ceci est ? ", un jeu et un rêve autour des choses, des lettres et de leurs ombres. Contradictions et paradoxes alternent avec des juxtapositions à la littéralité réjouissante. Sarah Moon use d'un arsenal de décalages spirituels, souvent métonymiques, hérité du surréalisme. Sa façon douce, presque cotonneuse, s'accompagne d'une espièglerie inattendue. Le dialogue surprenant du récit et de l'image reflète finalement de manière saisissante et décuple pour le plus grand plaisir de l'oeil et de l'imagination la puissance créative de la métamorphose.

10/2014

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Thèmes photo

Ys. Edition bilingue français-breton

Le mythe de la ville d'Ys est un récit populaire de la Bretagne qui raconte l'histoire d'une ville engloutie sous les flots de la mer d'Iroise, en raison de la faute de sa princesse, Dahut. Ce mythe a inspiré de nombreux artistes au fil des siècles, mais le photographe Benjamin Deroche a choisi d'explorer cette légende à travers son art. Dans son livre à paraître intitulé "Ys", il nous emmène dans un voyage visuel à travers d'images énigmatiques et évocatrices qui nous transportent dans un monde à la fois mystique et réaliste. Les photographies de Deroche sont empreintes d'une atmosphère sombre et mystérieuse, créant une ambiance immersive qui évoque l'esprit du mythe. Les images sont souvent prises dans des endroits abandonnés, des vestiges de l'histoire qui ajoutent une dimension supplémentaire à la narration. Les couleurs sont souvent sombres et saturées, avec des nuances de vert et de bleu qui rappellent la mer et les légendes marines. Ce livre est non seulement un voyage visuel fascinant, mais il est également accompagné d'un texte de Philippe Le Guillou qui évoque l'histoire de la ville d'Ys et son importance dans la culture bretonne. Les légendes et les histoires sont intégrées aux images, créant une synergie entre l'art et la narration. Le travail de Deroche est un exemple frappant de la façon dont la photographie peut être utilisée pour raconter des histoires, en particulier des légendes et des mythes. Son utilisation de la lumière et de l'ombre, de la couleur et de la composition, crée un monde imaginaire et évocateur qui nous transporte dans un autre temps et un autre lieu. Les photographies nous donnent une vision poétique et contemporaine de cette histoire ancienne, nous invitant à réfléchir sur la signification de la légende et son impact sur la culture bretonne. "Ys" est un livre magnifique qui rassemble l'art, la légende et l'histoire pour nous donner une expérience visuelle et émotionnelle unique. Les photographies de Benjamin Deroche nous plongent dans une histoire riche en significations et en symbolisme, nous invitant à explorer un monde fascinant de mythes et de légendes. Ce livre est une oeuvre d'art en soi, une célébration de l'imagination et de la créativité humaines. Exposition au Port Musée de Douarnenez de juin à septembre 2023

07/2023

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Littérature française

Condamnés à vie

" Nous sommes des êtres de contradictions. Nous avons besoin de contrastes pour prendre la mesure de la valeur des choses. "Thème abordé : Le monde tel que nous ne le voyons pas Dès l'enfance, l'existence est confrontée à la réalité de la condition humaine. Malgré l'innocence des premiers temps, la vérité dans toute sa froideur apparaît inexorablement. Difficile d'échapper à un monde que l'on n'a pas choisi. Il faut vivre avec, le supporter, ou pourquoi pas le modifier pour l'améliorer. Hélas certains choisissent une autre voie, n'arrivant pas à cohabiter avec leurs peurs, leurs angoisses, leurs déceptions, leurs frustrations ou simplement leurs semblables. Le chaos et la paix marchent main dans la main ; les événements à travers le monde nous le prouvent chaque jour. Alors ceux qui ont choisi la vie sont condamnés à faire partie de ce monde. Ils doivent apprendre à cohabiter avec leurs semblables... De gré ou de force. Vincent Du B' nous propose ici de regarder la vie, bien droit dans les yeux, malgré la dure réalité qu'elle nous impose. Il nous invite, chaque jour si c'est possible, à prendre conscience de notre chance". A cette heure où chaque geste compte, où consommer devient égal à voter, il est urgent de se positionner. "Vincent Du B' est un enfant du sud-ouest, mais avant toute chose, un grand romantique, hypersensible sur les bords, qui aime et respecte le vivant dans sa globalité. Sa façon d'exprimer cet amour inconditionnel sera dans un premier temps exprimé à travers ses innombrables photographies qu'il prend depuis plus de cinquante ans. Sa passion est telle qu'il la partagera avec sa femme durant leurs trente-cinq années de vie commune. Depuis des années, sans d'autre but que de simplement s'exprimer, Vincent écrit également : raku, poèmes, histoires anecdotiques ou encore récits plus longs, il s'épanouit désormais aussi au travers d'un clavier ou de la plume. Les ouvrages précédents de l'auteur, photographe professionnel, revendiquent à travers textes et photographies noir et blanc, son respect inébranlable pour la nature. Les portraits authentiques et les paysages de montagnes enneigées laissent ici la place à un récit en partie autobiographique, qui nous amène à réfléchir à notre propre posture face au monde dans lequel nous vivons.

07/2024

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Sociologie

Conakry terre africaine du livre

L'association des différences est insondable ! Des idées, des mots, des phrases, des échanges, des réflexions se sont enrichis pour donner le jour à un ouvrage collectif... L'idée de produire cet ouvrage, une fois émise, s'est imposée presque naturellement à une vingtaine de contributeurs sous une direction collégiale assurée par le docteur Oumar Sivory Doumbouya, Jean-Célestin Edjangué et Fatoumata Sano. Issus de pays aussi divers que la France, la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, les Etats-Unis d'Amérique, et ayant tous des parcours différents, de jeunes slameurs, des écrivains, des écrivains en herbe, des enseignants, une fondatrice d'école, une présidente d'association, des malvoyants, des journalistes, des retraités, d'anciens ministres, des artistes, un photographe professionnel, des chercheurs... furent tous guidés d'abord par une volonté inébranlable de témoigner sur l'aventure culturelle, sociale et humaine exceptionnelle qu'ils venaient de vivre durant l'année mondiale du Livre dans la capitale de la Guinée, puis désireux de prolonger à travers une trace écrite cet événement inédit dans l'histoire de ce pays d'Afrique de l'Ouest dont on dit souvent qu'il" n'attire pas, mais retient ". Conakry brigue maintenant la couronne de " capitale africaine du livre " et l'aréopage d'auteurs des textes qui constituent cet ouvrage collectif, témoins et acteurs incontournables de tous les événements aussi bien culturels qu'artistiques qui ont ponctué l'année CCML, nous livrent ici, sans condescendance, leurs points de vue par rapport à ce projet. Le pays de Camara Laye, Djibril Tamsir Niane,Tierno Monenembo, Lamine Kapi Camera, Keita Fodéba, Williams Sassine... n'a donc pas attendu le label " Conakry, capitale mondiale du livre " 2017, attribué par l'UNESCO, pas plus que les 72 heures du livre qu'il abrite depuis plus d'une décennie maintenant, pour offrir son coeur, tel un livre ouvert, à tous ceux qui veulent bien daigner prendre un peu de leur temps pour le feuilleter. En réalité, la Guinée, qui a adopté une véritable politique nationale du livre, multiplié l'ouverture des points de lecture, y compris de lecture en braille pour les malvoyants, restauré la Bibliothèque nationale Djibril-Tamsir-Niane (BDTN), nourrit une grande passion pour la lecture et l'écriture. Une passion qui habite la capitale guinéenne, comme un marque-page inséré entre deux feuilles d'un livre qui veut à jamais rappeler que la littérature, qu'elle soit orale ou écrite, fait partie de la mémoire et de l'histoire de Conakry... la terre africaine du livre !

04/2019

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Littérature érotique et sentim

Trois romans de La Brigandine. Des hommes sans cible ; Pompe le mousse ; Le massacre du printemps

Pour les toujours aussi curieux et les aventuriers, voici un nouveau volume de trois titres de la Brigandine, mythique collection des années 1980. Derrière celle-ci se cachait un vivier d'écrivains libertins-libertaires-subversifs qui, sous pseudonyme, délirèrent allégrement et fournirent quelques notoires pépites, aux titres toujours potaches et au contenu toujours débridé.   Olivier Bailly, préfacier du premier volume apporte des précisions à ce que fut cette entreprise éditoriale rocambolesque : « Les défauts des Brigandine sont devenus des qualités. Ecrits pour la plupart à la hâte, on peut aujourd'hui les considérer comme une gigantesque entreprise d'écriture automatique tout autant qu'un vaste cadavre exquis guidé par un esprit de rigolade libertaire. » Mais en fait de vivier d'auteurs, « En multipliant les signatures comme les petits pains il [Jean-Claude Hache, le directeur de la collection] entretient l'illusion d'un dynamisme éditorial hors du commun alors que seulement six auteurs déguisés sous 23 avatars différents abattent 80 % de la besogne: Bouyxou, Broca, Souillot et Frank [Reichert], sans oublier Jacques Boivin, journaliste, collaborateur au mythique Midi-Minuit Fantastique et Raphaël Marongiu, dessinateur et photographe. Ils seront rejoints par d'autres auteurs comme l'écrivain et éditeur Pierre Laurendeau, alias Pierre Charmoz. » Dans ce volume figurent trois titres : Le Massacre du printemps, d'Eric Guez (Raphaël Marongiu), polar mystérieux déroulant une longue série de crimes commis sur des flics, Des hommes sans cible, de Francis Lotka (Jean-Marie Souillot), également polar sur fond de vengeance féminine, et Pompe le Mousse, de Hurl Barbe (Pierre Laurendeau), le plus débridé et le plus salace des trois, dans lequel traînent les fantômes de Sade, Jules Verne, Sartre, Beauvoir et des situationnistes ! "Les bouquins étaient drôles, évidemment cochons et introuvables depuis longtemps. Ils sont à la littérature ce que la scie musicale est à l'opéra (euh... je crois). C'est ludique en diable.", L'Obs "La Musardine - et cela rime - réédite trois pépites de la collection La Bngandine. Comprendre en premier lieu qu'il s'agit de polars érotiques trousses à la va-vite mais bien, dans le début des années 1980. Comprendre ensuite qu'ils n'ont pas pris une ride et sont, précise I'introduction, à lire d'une main. » Paris Match "Voici un OBNI ! un objet bandant non identifié. La Brigandine, mythique collection, fille honteuse et cachée de la prestigieuse maison Gallimard, édite a la fin des années 70 quelques textes erotiques originaux et bien léchés qui rompent avec les styles à ta « va comme je te baise » de mise à l'époque." Siné Mensuel

10/2016

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Poésie

L’Essaim des jours

Dans un précédent livre (Ces mots-là) que nous avons commis ensemble, tu m'avais présenté, tes motspoèmes, ces mots-là précisément, et je les avais interprétés par la présence de photographies. Une alliance poétique et fructueuse a surgi lentement entre l'art photographique et ton art poétique. Les photos que je viens de te passer pour ce nouveau livre Les Essaims est d'une autre nature car ce peuple des images sera vu par les mots de ton écriture. Les photographies qu'au fil des années j'ai fixées sont des points de repères pour ma propre poésie. La tienne me confirme que tes mots changent le regard du poète-photographe sur ses archives personnelles. Photographier, c'est ajuster ses pas et ses visions passagères à la réalité alentour. Ecrire, c'est fixer des images nouvelles comme une invention à méditer sur ce que tu appelles : un retour d'images liquides. Cette alliance entre des essaims de mots (leur poème-ton poème) et les photographies de ce livre raconte une histoire particulière, des mémoires des instants qui jouent à la marelle des regards et des échanges. Ta poésie a bien saisi l'esprit des solitudes qui gît dans ces photos car elle pose comme tu l'écris si bien l'éternelle question du Temps. Et ce dialogue entre poètes que tu délivres dans ton livre me touche vraiment. Merci de consigner ce que le poète voit dans l'oeil de l'oiseau : son prêt, l'aile de sa libre volonté. Belle trouvaille. Tu me fais prendre conscience que ma poésie ne fait que capter "Les ondes tumultueuses/ D'un rêve ancien/Sur la feuille opaline" . Je suis tout à fait en accord avec toi pour imaginer tes suggestions "de la douceur/ D'une main de miel/ Sur les lèvres d'une aube évasive/ Incertaine" . Ta poésie est musicale et harpe délicate. Je ne sais pas si mon regard de poète ouvre la fenêtre du temps. Mais je sais qu'au fi l du temps tes poèmes acquièrent avec bienveillance une multitude d'éclats et de scintillements imprévus qui sauraient écrire les jours de soleil sous les flambeaux de la nuit, peut-être. Unir le verbe et l'image et le coeur des amis véritables comme un certain S. côté grognard de préférence ou bien le philosophe P. dans le reflet de sa psyché avec comme tu le notes si bien : "A l'horizon le feu de l'amitié/Qui ne saurait vieillir/ Et la question demeure sans raison".

12/2018

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Sciences politiques

Visages et portraits politiques de Gironde

Leurs traits vous sont familiers parce que vous les avez croisés ou les croisez encore dans les rues de vos villes et de vos villages, dans les tribunes des stades de foot et de rugby, dans les salles de mariage, à l'orée d'une manif ou lors d'une cérémonie au Monument aux Morts... Vous les regardez s'exprimer dans les étranges lucarnes des télévisions locales et les entendez réagir à tel ou tel événement, régional ou national, aux micros de vos radios préférées. Toutes et tous, dans leur diversité, dans leur trajectoire politique, ils vous ont représenté dans un de ces mandats d'élu qui constituent, depuis que la France est une démocratie, la noblesse de la République et le dévouement au bien commun. Vous ne les reconnaissez pas ? Vous ne les avez jamais vus ? Vous n'êtes pas d'ici mais d'ailleurs ? Peu importe... Regardez-les mieux... Regardez-les bien... Ces Girondins contemporains, ce sont les mêmes qui exercent les mêmes mandats, chez vous, au soleil pâle de la côte d'Opale, au vent de Noroit des granits de la côte d'Emeraude, au souffle fou de l'Autan toulousain et dans la blancheur des neiges savoyardes. Ils étaient d'Aquitaine ou ils seront de Bourgogne ; ils sont de tous les lieux et de tous les temps : ce sont des élus locaux saisis sur le vif de leurs pratiques politiques. Ce livre n'est pas un plaidoyer pour des femmes et des hommes politiques en quête de réhabilitation ou de reconnaissance. Ils n'en ont pas besoin parce que leur engagement individuel et collectif se suffit à lui-même pour démontrer combien les élus locaux sont consubstantiels au bon fonctionnement de la société française dont ils sont, trop souvent, les pompiers et les urgentistes. Ce livre est un album vivant et animé dont les marque-pages sont faits des remarquables clichés de François Ducasse, photographe de presse, fervent et fébrile observateur du petit monde politique local depuis près de 40 ans. Ce livre est un recueil de portraits sensibles écrits à l'encre empathique par Jean Petaux, politologue à Sciences Po Bordeaux, entomologiste rigoureux et attentif qui a croisé la quasi-totalité de tous ces personnages. Un livre, un album, un recueil... Une histoire d'amitié aussi et de regards complices entre deux auteurs qui ont une même passion : voir et donner à voir. Non pas en voyeurs, jamais en juges, surtout pas en hagiographes, tout simplement en citoyens respectueux de la fonction élective et du métier politique.

02/2012

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Photographie

Du torrent au courant, des barrages et des hommes en Savoie

Publié à l’occasion du 50e anniversaire du complexe Roselend-La-Bâthie, ce livre nous invite à un autre regard sur cette formidable aventure technique et humaine que sont les barrages hydroélectriques en Savoie. Une invitation, grâce aux photographies de Céline Clanet, à découvrir la beauté surprenante des formes et des machines, de même que la relation intime entre les hommes et leur création. La majesté des cathédrales de béton, les barrages, mais aussi d’autres éléments moins visibles par les non-initiés, les conduites forcées, est magnifiée par le parti pris artistique de la photographe, tout en offrant une lecture documentaire des lieux présentés. Des portraits sensibles de quelques témoins encore vivants de cette grande épopée laissent transparaître l’incroyable attachement des hommes à ce qu’ils ont collectivement réalisé. Très tôt, l’homme a su utiliser les barrages pour réguler un fleuve capricieux ou transformer la puissance de l’eau en force motrice. Mais avec la découverte quasi simultanée de la turbine, de l’alternateur et des lignes électriques, une véritable révolution énergétique émerge dans les dernières années du XIXe siècle : produire de l’électricité à la demande en arrêtant l’eau dévalant des sommets dans un barrage, puis en la turbinant pour entraîner un alternateur. La Savoie fait figure de précurseur dans cette étonnante aventure, dont les acteurs furent d’abord des ingénieurs et des industriels audacieux et, au sortir de la guerre, Electricité de France. Aujourd’hui, les barrages de Savoie sont une rente précieuse laissée par nos aînés. Une installation déjà ancienne, mais qui possède étonnamment tous les atouts que l’on est en droit d’attendre d’une production d’énergie adaptée aux bouleversements énergétiques et climatiques à venir : propre, sans déchets toxiques, sans émissions, stockable, régulable en fonction de la demande, inépuisable à l’échelle humaine, sans prélèvement sur un gisement lointain… Si leur inscription dans le paysage ne s’est pas faite sans difficultés, les barrages de Savoie ont su éviter le gigantisme ou d’irréversibles atteintes à une région entière. Bien au contraire, ancrés dans la roche, ils se sont inscrits dans le territoire jusqu’à en devenir une composante majeure. Accompagnant ces images, une préface d’Hervé Gaymard, écrivain et homme politique qui porte aujourd’hui, en tant qu’élu, les réflexions nécessaires à l’évolution de la Savoie, et un texte de Thierry Salomon nous invitent à réfléchir à ce que représente, pour l’homme et son environnement, cette énergie qui part de l’eau dévalant les sommets jusqu’au flux des électrons, qui s’écoule du torrent au courant.

04/2011

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Thèmes photo

Au bord

Plusieurs fois exposé, notamment en 1994 par les services culturels de l'Ambassade française à New York et en 2003 à la Bibliothèque nationale de France, cet ensemble de 90 photographies a été publié en 2017 sous la forme d'un livre d'artiste. Soignant la qualité de photogravure, les Editions de la Villette en proposent une nouvelle édition plus accessible. Les republier aujourd'hui s'impose dans le contexte actuel de retour des frontières en Europe, sur fond de crise pandémique et de guerres. Inaugurant la collection " Point visuel " des Editions de la Villette, ce recueil restitue dans son intégralité un important projet du photographe franco-américain Mikael Levin. Réalisé en 1993, celui-ci documente une situation singulière du continent européen. Au moment où les accords de Schengen, de 1985 et 1990, abolissent les barrières douanières, la guerre en Yougoslavie, à partir de 1991, remet au contraire en tension la question des identités nationales. De Bray-dune, au bord de la Mer du Nord, jusqu'à Offmarsheim en Alsace, Levin a longé la frontière entre la France et, successivement, la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et la Suisse. Sur ce long tronçon, il a systématiquement photographié les traces qui subsistaient de l'ancienne démarcation : postes de douanes abandonnés, commerces transfrontaliers désaffectés, signalétique et marquages au sol obsolètes... Entre une tradition européenne de la limite conflictuelle entre Etats-nations et un imaginaire américain de la conquête progressive d'un monde meilleur, la frontière est saisie par Levin dans toute sa complexité culturelle et politique, dans une vision traversée par les sentiments ambivalents de mélancolie, d'optimisme et d'inquiétude. Résolument documentaire, son enquête photographique s'inspire de celles de la Mission Héliographique dans la France des années 1850 ou de la Farm Security Administration dans l'Amérique des années 1930. Plusieurs fois exposé, notamment en 1994 par les services culturels de l'Ambassade française à New York et en 2003 à la Bibliothèque nationale de France, cet ensemble de 90 photographies noir et blanc a été publié en 2017 sous la forme d'un luxueux livre d'artiste tiré en série limitée. Soignant la qualité de photogravure et d'impression, les Editions de la Villette en proposent une nouvelle édition intégrale plus accessible, accompagnée d'un texte de présentation de Mikael Levin et d'un essai critique inédit de l'historien de l'architecture Luc Baboulet. Republier aujourd'hui ces photographies s'impose dans le contexte actuel de retour des frontières en Europe, sur fond de crise pandémique, de montée des populismes et de guerre en Ukraine.

11/2022

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Champagne

Champagne. Coffret avec 1 livret de recettes

Historique, culturel et gastronomique, l'ambition de ce bel ouvrage est de révéler le savoir empirique de vigneronnes engagées, de témoigner de l'engouement pour des accords mets-champagne simples et singuliers mais toujours justes et, au-delà, d'inscrire la fabuleuse histoire du Champagne dans une aventure des goûts, d'un Blanc de Noir à un Extra-brut en passant par un Rosé, un Coteaux Champenois jusqu'à un Millésimé ancien. Synonyme de fête, de convivialité, de légèreté, le Champagne, l'est assurément, mais le cantonner à ce rôle de " vin de plaisir " serait réducteur. Compagnon fidèle de tout apéritif ou fin d'agapes, l'inviter pour accompagner tout un repas est assurément une bonne idée ! Issu du vignoble le plus septentrional de France, soumis, plus qu'ailleurs aux caprices du climat - gels printaniers et précipitations estivales -, l'élaboration de chaque cuvée nécessite professionnalisme et savoir-faire, bien loin de l'image frivole dont il est trop souvent injustement affublé. Fruit de siècles de passion et de travail pour élaborer ce vin d'exception, le Champagne ne cesse de se réinventer. Pour répondre aux nouvelles exigences des consommateurs ou pour toucher de nouveaux publics, mais aussi pour faire face aux aléas climatiques de plus en plus fréquents. Avec toujours la quête de plus d'authenticité, de traçabilité et de respect pour l'environnement. C'est dans cette optique, que neuf femmes en Champagne ont créé Le collectif La Transmission. Décisionnaires et fortes de parcours divers, elles sont issues des différentesrégions de la Champagne et illustrent la diversité de cette appellation. Leur mission est désintéressée et motivée par l'envie de partager leurs expériences et de transmettre leur passion pour faire évoluer l'image du Champagne et de la Champagne. Autour de La Transmission : 35 artisans, producteurs, cuisiniers amateurs et grands noms de la gastronomie ; 1 historienne ; 1 photographe. Presque exclusivement salées, les recettes puisent leur inspiration dans les histoires familiales ou professionnelles des femmes de La Transmissionet mettent en valeur des Champagnes des plus connus aux plus rares, dans des alliances classiques ou audacieuses, toujours créatives. 10 familles de champagnes ; 70 cuvées ou millésimes ; 80 recettes et 80 accords ; 240 photographies ; documents d'archives ; 9 portraits ; 8 annexes et chronologies vinicoles, historiques ou champenoises. De l'échange avec ces femmes, aussi professionnelles que déterminées, est né cet ouvrage. Ii raconte l'histoirede ce vin le plus célèbre au monde, par le prisme de La Transmissionet des valeurs du Champagne et de la Champagne, que ce collectif incarne et porte haut, avec comme leitmotiv le partage et le plaisir.

10/2021