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Civilisations pré-colombiennes

Les Mayas

Parmi les grandes civilisations préhispaniques, les Mayas jouissent d'une popularité particulière, liée notamment au défi scientifique que représente la connaissance de ces cultures plusieurs fois millénaires dont les secrets se sont dévoilés progressivement au cours des deux derniers siècles. Des "cités perdues" mises à jour dans la jungle tropicale par les explorateurs du XIXe siècle aux multiples vestiges archéologiques que la télédétection découvre encore sous l'épais manteau végétal, en passant par les débats passionnés sur le supposé "effondrement" ou le déchiffrement d'un système d'écriture complexe et unique en son genre au Nouveau Monde, l'histoire et l'archéologie des anciens Mayas n'ont cessé de fabriquer du "mystère", suscitant l'intérêt bien au-delà des cercles savants. Mais, pour certains, cette fascination se nourrit aussi d'un imaginaire exubérant, dans lequel les Mayas sont mobilisés pour questionner aussi bien les origines que les fins dernières de l'humanité. Massivement investis par la pseudo-science et les croyances "new age", la culture et le passé des Mayas sont ainsi mis à toutes les sauces d'une cuisine ésotérique capiteuse, vendue pour satisfaire les besoins ou calmer les angoisses d'Occidentaux désorientés et en quête de sens. Il serait pourtant regrettable de limiter la place des Mayas dans la grande geste du genre humain à l'étonnante civilisation qui a bâti Palenque, Tikal ou Chichén Itzá et qui continue de nourrir les prophéties fantasques de quelques aigrefins de la pensée. Envisagés au présent, les Mayas, ce sont aussi des peuples autochtones d'Amérique centrale qui, après avoir subi les violences de la conquête coloniale, les ravages du choc microbien, la déshumanisation par le travail forcé, endurent toujours depuis, sur les terres de leurs ancêtres, le racisme, la pauvreté et l'exclusion. Dans un passé récent, ces peuples ont surgi sur le devant de la scène, pour le pire comme pour le meilleur, lors de l'effroyable et trop peu connu génocide qui a décimé et traumatisé les Indiens du Guatemala au début des années 1980, mais aussi en 1994, au moment où, par la voix du sous-commandant insurgé Marcos, ceux du Chiapas délivrèrent un message d'espoir et d'émancipation à portée universelle. Entre créations et destructions, entre oppressions et révoltes, entre fantasmes et réalités, ce livre nous invite à parcourir 3000 ans d'histoire de luttes et de passions.

05/2021

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Histoire internationale

J'ai combattu avec Geronimo

De sa prime jeunesse à presque l'avant-dernière année de sa vie mouvementée, en 1959, ce cousin de Geronimo que fut le centenaire apache chiricahua Jason Betzinez nous relate, du côté indien, ses dernières années de liberté puis de captivité en tant que prisonnier de guerre. Sur un ton allant de la chronique au récit - et parfois même relevant de la confidence familiale et ethnographique - nous suivons Betzinez dans les ultimes combats de Geronimo contre les Mexicains et les Américains, jusqu'aux successives assignations à la réserve de San Carlos et de leurs non moins successives et rocambolesques évasions qui, juste après la reddition de Geronimo en 1886, mèneront tout droit les Chiricahuas dans le train de la déportation en Floride. Betzinez se souvient des grands chefs : l'ombre céleste de Cochise, la puissance guerrière de Victorio ; il se remémore dans le détail les courses dans le désert et les montagnes, les performances de Geronimo, tout comme les coups de folie et de férocité de ce dernier. Enfin, de ces années de captivité jusqu'en 1914, puis de son existence jusqu'à l'âge de 99 ans, il nous conte ce que fut la vie des Chiricahuas, et la sienne comme Apache "intégré" à l'Amérique et lucide sur les temps nouveaux qui faisaient table rase de son passé, des Apaches. Né en 1860 à Canada Alamosa au Nouveau-Mexique, Betzinez a été dès les années 1920 un excellent fermier et un forgeron réputé de l'Oklahoma où, avec quelques autres Chiricahuas, il avait choisi de rester après la libération de la tribu. Jason Betzinez mourra à peine une année après avoir achevé ce récit, le 1er novembre 1960. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Thierry Chevrier

11/2019

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Littérature étrangère

La nuit aux étoiles

Venue du Sud de l'Inde jusqu'à Bombay pour y devenir actrice, la ravissante Aasha Rani voit à présent son étoile briller au firmament du ciel de Bollywood. Star de cinéma adulée, son parcours a pourtant commencé sous d'assez sordides auspices : célèbre producteur de films à Madras, son père a quitté sa famille pour une lolita, abandonnant ses deux filles aux mains de leur mère, femme ambitieuse et intrigante. Celle-ci n'a pas tardé à pousser Aasha, alors âgée de quinze ans à peine, dans le lit de divers producteurs, distributeurs et acteurs influents, avec l'espoir de lui faire obtenir le rôle susceptible de lancer sa carrière. Comment la jeune fille pourrait-elle, en effet, faire exception à la règle qui veut qu'en Inde - où les vedettes du septième art sont vénérées à l'image de véritables dieux - innombrables sont les jeunes gens qui rêvent d'entrer au panthéon de Bollywood ? Hélas pour elle, après avoir glorieusement franchi le seuil d'un faux royaume aussi convoité qu'il est cruel à ses sujets, Aasha commet la tragique erreur de tomber amoureuse... A travers l'émouvant destin d'une jeune femme, La Nuit aux étoiles révèle la brutale réalité qui se cache bien souvent derrière le luxe tapageur du cinéma indien, peuplé d'individus peu recommandables - jusqu'à la propre soeur de l'héroïne, qui, jalouse du succès de son aînée, s'emploie à devenir sa pire ennemie... Invitation à pénétrer dans les coulisses d'un monde régi par l'ambition et la corruption, ce roman, qu'illumine le personnage d'une jeune femme en lutte pour tenter, dans l'adversité, de rester elle-même et de conserver sa part d'innocence et de liberté, se mue, au rythme d'un récit captivant, en une dénonciation subversive des mythologies destructrices qui gouvernent le monde contemporain.

03/2010

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Histoire et Philosophiesophie

De l'intérieur du monde. Pour une philosophie et une science des relations

Michel Bitbol repense dans ce livre la théorie de la connaissance pour l'adapter aux découvertes de la science du XXe siècle. La physique contemporaine rend cette démarche nécessaire: elle porte de moins en moins sur des choses et de plus en plus sur des relations. Si bien que l'image baroque de relations flottant en l'air sans appui sur les choses, d'un "sourire de chat sans chat" pour paraphraser Lewis Carroll, se fait jour de manière insistante. Comment comprendre des relations qui préexistent aux objets ou aux propriétés qu'elles unissent? Une analogie est mobilisée pour élucider ce mystère: si la droite et la gauche se définissent par leur relation mutuelle, c'est que cette relation est orientée à son tour relativement à notre corps. Ici, comme en physique quantique, seul un supplément de philosophie relationnelle permet de résoudre les énigmes des relations. Seule la reconnaissance de notre situation à l'intérieur du réseau interconnecté du monde lève les paradoxes nés du rêve de le voir comme de l'extérieur. Le problème est qu'une résistance culturelle, dont le fil est retracé de Platon jusqu'à Russell, fait obstacle à l'indispensable radicalité de la pensée des relations. Une thérapie de cette résistance est cherchée dans la philosophie de Nâgârjuna, penseur indien du 11e siècle, auteur de référence de l'école bouddhique de la "voie moyenne". Car cette philosophie, loin de minimiser la corelativité des phénomènes et leur absence (ou vacuité) de nature propre, la prend pour prémisse de sa tension éthique vers une manière d'être ouverte et disponible. Une réflexion originale permettant de comprendre comment une épistémologie peut avoir partie liée avec la quête existentielle.

02/2010

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Littérature française

Histoire de la souffrance Tome 1 : Ames

"- J'ai peur de la croix. Il paraît que ce n'est pas très long, mais c'est le dernier moment, il faut le passer, et ça fait mal. J'ai peur d'avoir encore mal. Je n'ai pas le courage, et... S'il y avait quelque chose d'agréable après, mais il n'y a rien... J'ai peur que ça dure, j'ai peur d'avoir la respiration coupée, de sentir une enclume contre mes poumons. J'aimerais être mort. Je ne veux pas attendre. Je ne veux plus vivre maintenant, je voudrais que ça finisse tout de suite, sans avoir à y penser. - Tu vis. Tu ne mourras jamais". A travers les siècles, depuis la toute première étincelle de douleur au sein d'un organisme, quatre âmes se croisent, se battent, se ratent et se retrouvent. Successivement animales et humaines, elles voyagent au néolithique, en Mésopotamie, à travers la Méditerranée à l'âge de bronze, dans la Chine ancienne des Wu, sous l'Empire romain, dans le royaume indien de Samudragupta ou au beau milieu du désert australien. Elles meurent, elles reviennent. Chacune de leurs existences est l'occasion d'un récit, petite partie d'une fresque dont le sens se dévoilera peu à peu : l'épopée des oubliés, le chant des perdants, le grand livre des êtres morts dans l'ombre. Des femmes, des esclaves, des lépreux, des enfants ou des bêtes en sont les héros. Ames est un projet ambitieux et désespéré de ressusciter tout ce qui a vécu, petit ou grand, rare ou nombreux, misérable ou glorieux. C'est aussi un foisonnant roman d'aventures pour notre époque, un roman multiple, décentré de l'Occident et attentif à tous les êtres. C'est enfin la Légende dorée de notre monde, adressée aux temps futurs.

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Récits de voyage

Bains de mer, bains de rêve et autres voyages

Nouvelliste de génie et romancier fulgurant, emblème de la modernité littéraire des années vingt, Paul Morand fut aussi l'un des plus grands voyageurs de son temps. A la fois protagoniste nostalgique d'un monde en train de disparaître et témoin désabusé de l'émergence du tourisme de masse. Traversant l'espace et le temps, ses récits de voyages possèdent le parfum inimitable de l'évasion, du désir et du rêve. Conçu par Olivier Aubertin, ce volume invite à un véritable tour de la planète en compagnie de l'auteur de L'Homme pressé. Se trouvent ici réunis des oeuvres célèbres, qui ont forgé l'image cosmopolite de Morand (Rien que la terre, Air indien...), et des textes plus brefs - reportages, chroniques ou préfaces - devenus introuvables et pour une partie d'entre eux restés inédits. Une fois dispensés quelques "Conseils pour voyager sans argent" et formulée une "Méditation sur la vitesse", l'odyssée morandienne peut démarrer. Elle entraîne le lecteur de la route des Indes au Siam, de l'île de Pâques aux rivages de l'Angleterre et de l'Amérique. Ce périple passe, bien sûr, par la Suisse et Venise, escales qui sont pour l'écrivain autant de points d'ancrage dans un parcours marqué par le goût de l'urgence, la griserie de la route, l'enchantement des Bains de mer et le feu des soleils du Sud. Toute la terre est là ; tout Morand aussi, sa curiosité jamais rassasiée, nourrie par un regard vif et percutant, un style aussi serré qu'éblouissant. "Morand est un tireur d'élite, souligne Nicolas d'Estienne d'Orves dans sa préface. Jamais de mitraille, mais un seul trait juste, précis, implacable. Il saisit au sens premier du terme : il attrape une image, une scène, la ligote pour mieux la libérer en mots, et le voyage se fait livre".

05/2019

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Développement personnel

HYPNOSE SOPHROLOGIE MEDECINE

Fondée en 1960 par le professeur Alfonso Caycedo, neuro-psychiatre mondialement connu, la sophrologie est à la fois une science, une philosophie, une thérapeutique. Son propos est l'étude phénoménologique de tous les moyens psychologiques, physiques, chimiques, physiologiques, capables d'agir sur la conscience humaine et de la modifier. C'est ainsi qu'elle se penche aussi bien sur les systèmes d'entraînement orientaux, tels que le Zen et le Yoga, que sur la psychopharmacologie moderne, sans négliger les états de conscience obtenus dans les systèmes plus ou moins primitifs par certains peuples ou certaines sectes : extase des chamans, transes cultuelles du Vaudou du Macumba et des Machis. L'école sophrologique a l'immense mérite d'avoir jeté un pont entre l'Orient et l'Occident. Le professeur Caycedo a vécu aux Indes et au Japon et mis au point une technique de relaxation dynamique en trois degrés : un degré indien, un degré bouddhiste et un degré Zen. Par le biais de la concentration, de la méditation et de la contemplation, la relaxation dynamique de Caycedo constitue une arme extraordinaire dans le traitement des névroses et des " maladies de la civilisation ". Mais la sophrologie est avant tout une philosophie dont le but essentiel est la recherche d'un équilibre de la personnalité humaine. Ancien attaché au Centre médico-chirurgical cardio-vasculaire de la Pitié, le Dr Rager a participé à des recherches sur la balisto-cardiographie en France et aux U. S. A Son livre, L'Infractus ne tue pas, a été traduit en cinq langues. Membre de l'American Society of Clinical Hypnosis, le Dr Rager fut nommé en 1970, après sa rencontre avec le professeur Caycedo, professeur à l'Ecole supérieure de sophrologie et, en 1972, directeur du Centre de Sophrologie de Bordeaux.

04/1978

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Ecrits sur l'art

L'esprit de la nature. Sayed Haider Raza

L'Esprit de la nature : Sayed Haider Raza, est un ouvrage collectif édité par Ashok Vajpeyi et Annie Montaut et regroupant des contributions de critiques d'art, d'artistes et d'historiens de l'art autour de Sayed Haider Raza, un des peintres majeurs du vingtième siècle ayant vécu en France, mais imprégné de culture indienne. Il vise à articuler la dimension spirituelle - que tous les critiques s'accordent à reconnaître dans les tableaux de l'artiste - à une éthique de la cohabitation avec la nature. Le mode de cohabitation que propose l'art abstrait de Raza s'entend en effet comme un partenariat qui fonde le respect et l'amour de l'univers élémentaire sur le sentiment de leur être consubstantiel. Il rejoint en cela des traditions indiennes séculaires, tant dans les grands textes classiques que dans les croyances populaires et la littérature vernaculaire orale ou écrite. La trajectoire originale de Sayed Haider Raza (1922-2016), né et grandi au milieu des forêts de l'Inde centrale, co-fondateur ensuite du Groupe des artistes progressistes de Bombay, membre remarqué de l'école de Paris dans les années cinquante avant de se définir hors de toute école ou de tout mouvement, se concentrant sur les traditions esthétiques et philosophiques indiennes, fait l'objet de la première partie (textes autobiographiques de Raza, Vajpeyi). La seconde le situe dans l'histoire de l'art indien et occidental (Waldemar-George, Gaudibert, von Leyden, Dalmia). La troisième développe une série d'analyses plus techniques de l'art et des visées du peintre (Bartholomew, Hoskote, Padgaonkar, Vajpeyi, Shahani, Puskale). La dernière section regroupe des souvenirs de peintres amis et des entretiens (Khanna, Kumar, Nair). L'introduction est d'Annie Montaut.

01/2023

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Littérature française

À la recherche du père

Ahmet est parti de l'Europe à la recherche des traces de son père dans l'Océan indien accompagné de sa femme Roxane. Ensemble, ils découvrent le charme et la beauté d'un archipel où la vie est régie par la chaleur et l'hospitalité de son peuple. Impressionnés et enthousiasmés par une population souriante, ils se sont faufilés dans la masse en épousant sa culture, sa civilisation et ses coutumes. Tellement que la joie et l'harmonie de la vie leur offrent ce dont ils désiraient depuis leur jeune âge, ils oubliaient le but de leur voyage. Quelque temps après, se sentant delaissée par son mari, Roxane se laisse transporté par l'envie de se rajeunir. Commence alors une relation extraconjugale entre la jeune femme et Idjire, un jeune homme dont sa vision est d'amener au lit le maximum possible des touristes. Ahmet se trouve esseulé et mène en parallèle ses recherches et sa vie. Son ami Ben, un jeune commandant d'un patrouilleur lui permet de dévoiler l'autre visage de sa femme et pénétrer le mystère de la mer en maîtrisant le langage maritime. Le hasard fait que le lendemain de leur remariage, Ahmet et Roxane rencontrent un commerçant qu'ils découvriront quelques jours plus tard qu'il est un membre de leur famille insulaire lors d'une invitation chez Djamila, la cousine d'Ahmet. L'euphorie était à son comble quand ils se sont retrouvés tous autour de la table un jour sacré du mois de ramadan. Nabil attribue à Ahmet le poste du gérant de sa boutique comme tapis d'entrée dans sa famille. Roxane et Ahmet restent vivre leurs amours dans ce petit coin du paradis terreste sans jamais penser retourner en Europe.

07/2018

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Littérature étrangère

Eva Luna

Elle s'appelle Eva, qui veut dire vie, sa mère ayant voulu qu'elle y morde à belles dents; Eva Luna, parce qu'elle fut conçue par un Indien de la tribu des Fils de la Lune piqué par un aspic, que sa mère arracha à l'agonie en lui faisant l'amour. Petite bonniche rebelle et émerveillée, écoutant aux portes et abreuvée de feuilletons radiophoniques, elle a le don d'inventer des histoires rocambolesques, improbables, renversantes, drôles et dramatiques comme la vie même, ce qui lui vaudra plus tard de sortir de la misère, de la servitude et de l'anonymat. Entre-temps, son destin aura croisé celui de dizaines de personnages plus hauts en couleur les uns que les autres -sa marraine, qui donnera le jour à un monstre à deux têtes, l'une blanche et l'autre noire; grand-mère Elvira, qui couche dans son cercueil et sera sauvée par cette arche de fortune lors d'une inondation catastrophique; la Madame, puissante maquerelle de la capitale, et Mimi, travesti promu star de la télévision nationale; Huberto Naranjo, gosse de la rue qui grandira dans les maquis de la guérilla; oncle Rupert et tante Burgel, aubergistes et fabricants de pendules à coucous dans un village danubien au coeur des montagnes tropicales; leurs filles dodues à ravir et voluptueuses à souhait; et un didacteur, un tortionnaire au gardénia à la boutonnière, un commerçant moyen-oriental au coeur tendre et aux caresses savantes, sa femme Zulema, vaincue par la fatigue de vivre, un gros journaliste sagace et épicurien, un ministre déféquant sur une chaise percée tendue de velours épiscopal...-, sans oublier Rolf en qui Eva reconnaîtra l'homme de sa vie, puisque à en vivre une, il lui faut bien concevoir que certaines histoires finissent bien.

09/1995

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Hindouisme

Les Lois de Manu. Le Manavadharmashastra

Probablement composées au IIe siècle av. J. -C. , Les Lois de Manu sont l'un des codes de règles éthiques, politiques et juridiques les plus célèbres de l'Antiquité. Leur notoriété tient notamment à l'ampleur des sujets abordés : de la façon de rendre la justice aux règles pour la vie de famille, des doctrines cosmogoniques aux indications pratiques sur l'alimentation, sans oublier un certain nombre de recommandations sur l'art de gouverner qui font écho au Manuel du Prince indien publié en début d'année dans cette même série. Recueil des pratiques mais aussi code de lois visant à l'établissement d'une norme, Les Lois de Manu ont constitué à plusieurs reprises dans l'histoire un instrument idéologique utilisé tant par les brahmanes orthodoxes comme moyen de contrôle social que par leurs opposants pour stigmatiser la domination qu'ils subissaient. Il s'agit d'un ouvrage essentiel pour comprendre la société indienne. L'introduction de Federico Squarcini et Daniele Cuneo resitue le traité dans son contexte de composition pour comprendre le statut de ce texte qui fit l'objet de nombreuses mésinterprétations. Elle permet aussi de comprendre pourquoi le roi et les brahmanes y occupent une place si importante. Elle évoque enfin les récupérations politiques ultérieures de ce traité. Au fil du texte, le lecteur voit se dessiner un portrait de la société brahmanique traditionnelle et de ses 4 castes : les brahmanes (prêtres), les kshatriya (guerriers), les vaishya (commerçants) et les shudra (servants). Pour illustrer ce dernier volume de la "Série indienne" , nous reproduisons des clichés, pris dans les alentours de Pondichéry à la toute fin du XIXe siècle. Ces photos, tout à fait inédites, appartiennent au fonds Asie du Sud-Est et Monde Insulindien (ASEMI) de la bibliothèque des Lettres de l'Université Côte d'Azur.

11/2022

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Actualité politique internatio

Kamala Harris l'héritière

Depuis l'élection de Biden à la Maison-Blanche, le 7 novembre 2020, sa vice-présidente Kamala Harris symbolise une nouvelle Amérique en marche. Moderne et décomplexée, elle intrigue. Mais qui est-elle vraiment ? Quel est son bilan à la veille de la prochaine présidentielle ? Décryptage par Alexis Buisson, correspondant aux Etats-Unis de magazine français. Beaucoup l'ont découverte avec sa candidature aux primaires démocrates en 2019. Un an plus tard, Joe Biden lui proposait de former avec lui un " ticket " présidentiel. Première femme à accéder à la vice-présidence des Etats-Unis, Kamala Harris reste pourtant une énigme. Héritière d'un long combat pour les droits des Afro-Américaines, première femme noire élue sénatrice de Californie, cette battante a montré qu'elle avait des convictions, du courage et du savoirfaire. Elle a remporté toutes les élections auxquelles elle s'est présentée... à l'exception de la présidentielle. Pour l'heure, elle se tient en embuscade, dans l'ombre d'un Biden qui n'exclut pas d'être à nouveau en lice, à quatre-vingts ans passés. Née en Californie, fi lle de parents indien et jamaïcain, élevée dans les traditions baptiste et hindoue, mariée à un juif new-yorkais, Kamala Harris incarne le melting-pot américain. Dans une société fracturée, elle symbolise l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle Amérique, aux antipodes des quatre années de présidence Trump. 2024, 2028... ou même avant ? Pour ses supporters, son accession à la fonction suprême n'est qu'une question de temps. Mais quel est son bilan ? Saura-t-elle, comme Barack Obama, exprimer une vision d'avenir ? Sera-t-elle à la hauteur des espoirs qu'elle suscite ? Questions posées par Alexis Buisson à ses proches et à ses anciens collaborateurs, mais aussi à ses adversaires, pour composer le portrait intime et politique d'une femme d'exception.

02/2023

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Littérature française

La vie bonne et d'autres vies. 0

Contrainte de revenir d'Inde pour un confinement qui va bientôt se mondialiser, la narratrice tente de maintenir un lien avec une amie restée sur les bords de l'océan Indien, tout en restant enfermée dans son appartement, à l'étage d'une ancienne gentilhommière du Sud de la France. Dans le salon, un grand miroir d'où émanent, furtives, d'étranges présences, comme les signes d'un autre temps. Peu à peu, ces inquiétantes présences se transforment en une douce compagnie, fantomatique et rassurante et un dialogue s'instaure avec ces étranges revenantes et anciennes habitantes des lieux dont l'une a inspiré à Marcel Proust le personnage de la duchesse de Guermantes dans La Recherche. L'histoire de leurs vies se mêle à celle de la narratrice, tout comme le temps, suspendu, devient un noeud où peuvent s'entremêler présent, passé et futur incertain. De sa plume délicate, Jacqueline Merville brosse le portrait intérieur d'une femme en temps de crise et invite avec grâce les lecteur.rice.s à la suivre dans ses voyages immobiles à la recherche de la vie bonne. Extrait " Tu es née en France avec un corps de femme, mais qui habite ce corps ? Te demandes-tu souvent. Et pas qu'en rangeant ton passeport à la sortie des aéroports. Pour les gens comme toi, il reste encore quelques lieux hospitaliers de par le monde. Ce que tu y vis est sans doute négligeable. Mais tu penses que cette disparition effacera les traces d'une vie bonne. La vie bonne ? Elle n'existerait pas, des vies plus ou moins mauvaises sont la vie, dit-on. La vie bonne serait une utopie, un rêve d'hurluberlu. Tu dis l'inverse. " J.M.

10/2022

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Grands couturiers

Lecoanet Hemant. Les orientalistes de la haute couture

Première rétrospective consacrée à la maison Lecoanet Hemant, l'exposition Les Orientalistes de la Haute Couture s'annonce comme un voyage au coeur d'une mode chatoyante et raffinée cultivant l'art du métissage, un savant mélange des cultures française et indienne. La maison Lecoanet Hemant naît en 1979 de l'association de Didier Lecoanet, né en 1955, qui a fait ses premières armes chez Lanvin, et de Hemant Sagar, né à New Dehli en 1957. Leur fructueuse collaboration les amène à défiler de 1984 à 2000 dans le cercle fermé de la haute couture parisienne. Depuis, la maison s'est orientée vers le prêt-à-porter cosmopolite conçu en Inde. Le style Lecoanet Hemant, c'est une allure poétique qui traverse le temps et les continents. Une vision de l'Orient qui s'exprime à travers les modulations du drapé et une certaine idée du coupé-cousu à la française. Véritables marques de fabrique de la maison, le sari indien décliné à l'envi et les références à la nature sous forme d'imprimés, de tissés et de broderies aux matières originales, comme la ramie ou encore la fibre d'ananas. Spectacle éblouissant en tous points, les quelques quatre-vingt silhouettes évoquent l'héritage culturel d'une route de la soie imaginaire. L'exposition se déploie dans une élégante galerie scandée de grandes vitrines où de somptueuses tenues sont mises en scène aux côtés de mobilier et objets décoratifs tout droit sortis d'un film d'Agatha Christie. Les robes du soir brodées côtoient les châles à franges dorées non loin d'opulents manteaux damassés et autres tailleurs aux savants drapés... Une mode réjouissante digne des contes des "Mille et Une Nuits".

06/2022

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Critique littéraire

LE PROCHE ET LE LOINTAIN. Sur Shakespeare, le drame élisabéthain et l'idéologie anglaise aux XVIème et XVIIème siècles

Au moyen de textes rarement ou jamais utilisés, l'auteur tente de décrire quelques aspects d'un système de représentation essentiel à la compréhension de Shakespeare et de rendre sensibles, par l'étude de Titus Andronicus, de Jules César, de Macbeth, d'Othello, de La tempête et d'autres œuvres dramatiques, l'extrême proximité et l'extrême éloignement d'un auteur et d'une culture qui ont marqué au plus profond le monde occidental. Quatre sujets principaux sont abordés : la forêt et la chasse ; le sacrifice et le sang répandu ; les relations entre le roi, le royaume, les sujets et les étrangers ; la différence ethnique, théologique et culturelle. L'auteur utilise, pour l'effet de contraste et de miroir qu'elles produisent, quelques oppositions attestées à l'époque élisabéthaine et importantes dans les sciences humaines aujourd'hui : entre la nature et la culture, le sacrifice et le sacrilège, le pur et l'impur, la nourriture et le poison. Le rapport - ou le conflit - entre le " proche " et le " lointain " donne son titre à l'ouvrage, car, à propos d'une époque où se produisent des mutations sociales, religieuses, politiques et économiques en même temps que l'expansion du monde exploré, il unifie des thèmes à première vue disparates : l'Indien (ou le Noir) et l'Anglais, le braconnier et le cerf, le roi et l'assassin, la violence et la vertu, le religieux et le politique, la chasse, l'inceste et le meurtre. Il permet en outre de parler simultanément de l'espace, du temps, des relations de parenté, de l'amour et de la haine destructrice. Des œuvres dramatiques, juridiques, théologiques et des récits de voyage s'épaulent ainsi les uns les autres pour parler, à l'unisson, d'une voix qui est la leur et d'une voix qui est celle de notre temps.

01/1999

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Littérature africaine

Les indociles

Yasmin, une jeune adolescente indienne de Zanzibar, est mariée par ses parents à un commerçant indien beaucoup plus âgé qu'elle. Malheureuse elle s'enfuit et va trouver refuge chez une Swahilie du quartier populaire de Ngamb'u, qui l'initie à la vie swahilie et ses plaisirs. Yasmin découvre alors l'amitié et l'amour quand elle rencontre Denge, un jeune intellectuel rentré de Russie et engagé dans la lutte anticoloniale. Avec ses compagnons de lutte, il fait entrer dans le pays tracts et journaux censurés et participe à des opérations destinées à renverser le pouvoir britannique. Parallèlement, Bukheti, un jeune homme qui s'est épris de Yasmin à Mombasa, décide de tout quitter pour la retrouver et la convaincre de l'épouser. Quand un policier zélé à la solde du gouvernement colonial découvre le passé de Yasmin et ses liens à Denge, il la pousse à trahir son amant. Face à ces choix difficiles, quel chemin Yasmin choisira-t-elle d'emprunter ? "Ils discutèrent jusque tard dans la nuit et quand Mwajuma prit congé pour s'en aller, Denge accepta à contrecoeur, tout en insistant pour qu'elle reste encore un peu. Quand elle s'en alla, Denge fut assailli par la solitude et c'est alors qu'il pensa à Yasmin : si seulement elle avait été près de lui, elle aurait apaisé son coeur qui bouillait de ressentiment des souffrances qu'il avait endurées. Il aurait voulu qu'elle soit là, qu'elle soit à lui la nuit entière, qu'elle se donne à lui et qu'il étanche la soif d'amour qui le taraudait, cette soif qu'il avait été contraint d'accumuler pendant qu'il était en prison"

10/2023

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Beauté du monde

Voyages en quête de sens. Transformez vos voyages d'affaires en découvertes culturelles !

Les conseils prodigués au voyageur d'affaires sont peu nombreux : prendre avec la plus grande considération la carte de visite de votre interlocuteur japonais, ne jamais faire perdre la face à un Chinois, comprendre l'insolite dodelinement de la tête indien... Brefs raccourcis pour des civilisations millénaires ! Pourtant, la perspective du voyageur d'affaires permet une compréhension authentique d'une culture car les activités économiques sont au coeur du vivre ensemble. Mes explorations culturelles se sont progressivement transformée en un voyage initiatique à la rencontre de l'âme des pays visités. Je recommande de plonger dans une nouvelle culture sans idées reçues, elles gâchent le plaisir de la découverte, pour s'amuser de ces petits riens qui en font la particularité. C'est pourquoi j'ai souhaité émailler mon récit d'anecdotes ou d'échanges survenus au gré des circonstances, mais qui se révèlent, souvent des clés de compréhension utiles. Ainsi, un premier contact avec la culture du pays vous est proposé dès votre arrivée à l'aéroport de destination. La démarche administrative, à première vue banale, de passage des douanes est riche d'enseignement sur cette dernière... Les cultures traditionnelles des pays émergents sont aujourd'hui confrontées au choc de la mondialisation. Les artistes contemporains de ces pays sont alors une précieuse source de compréhension de l'évolution de ces sociétés : en Chine pour repenser la place de l'individu dans la société, en Ukraine pour réfléchir aux conséquences de l'omniprésence de la violence, ou encore, dans le monde musulman pour repenser la place de la religion dans la société. Laurent Théry est né en 1966. Il a dirigé le développement international d'un grand groupe énergétique français. Son parcours l'a amené à voyager dans de nombreux pays.

12/2022

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Littérature française

Itinéraires comparatistes II. Parcours, compléments bibliographiques.

Organisés en deux volumes, ces "Itinéraires comparatistes" composent un panorama de la littérature générale et comparée, en France et dans des points du monde familiers à l'auteur (Afrique francophone, Amérique ibérique, Océan indien, Chine...), couvrant une large période, depuis la fin du XIXème siècle jusqu'à la première décennie du XXIème siècle. Au fil des chapitres, répartis en trois sections ("Hommages" et "Rencontres" pour le premier volume, "Parcours" suivis de "Compléments bibliographiques" pour le second), une certaine image, volontairement personnelle, de la discipline, est présentée. Ce sont les éléments d'une réflexion menée par un enseignant et un chercheur qui s'adresse à des collègues, à des étudiants, mais aussi à un public plus large, pour proposer une défense et illustration d'une discipline, fondée sur l'étude de l'altérité et du dialogue entre littératures et cultures. En un premier temps, des "Hommages" sont adressés à des figures exemplaires qui ont encore aujourd'hui des leçons à donner et que l'on peut méditer. La section "Rencontres" est centrée sur l'interdisciplinarité constitutive de la recherche comparatiste, suscitant des convergences avec d'autres approches critiques, en particulier la musicologie, l'histoire de l'art, l'histoire, la géographie, l'anthropologie. La troisième et dernière partie, "Parcours" , renvoie, de façon plus directe, au titre général de l'ouvrage, en mettant l'accent sur certains domaines ou questionnements qui représentent autant de champs de recherche originaux : voyages, images, exotismes, médiations, mais aussi la poétique comparée et des éléments de théorie littéraire qui renvoient à une certaine "littérature générale" . En dépit de l'avenir incertain qui est réservé aux disciplines littéraires, la littérature générale et comparée est présentée, en conclusion, comme un nouvel humanisme, critique et ouvert au monde, qui entend mettre au centre de ses préoccupations l'expérience poétique et une réflexion exigeante sur notre temps.

09/2014

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Littérature étrangère

Wave

"La mousse s'est transformée en vagues. Des vagues qui bondissaient par-dessus le récif, à l'autre bout de la plage. Ca n'était pas normal. La mer ne venait jamais aussi près. Les vagues ne se brisaient pas, elles ne s'affaissaient pas. Plus près. L'eau brune et grise. Brune ou grise. Des vagues par-dessus les conifères et qui se rapprochaient de notre chambre. Toutes ces vagues maintenant, chargeant, barattant. Soudain folles et furieuses. Soudain menaçantes." Le matin du 26 décembre 2004, un tsunami frappe l'Océan indien. Sonali Deraniyagala, en vacances au Sri Lanka, son pays natal, en réchappe miraculeusement. Mais, de sa famille, elle est la seule. La vague lui a pris ses parents, son mari et ses deux petits garçons. Wave raconte l'histoire de ce jour, où elle a tout perdu, et de tous ceux qui ont suivi. Les mois, les années lorsque l'insupportable déchirement du souvenir succède aux premiers moments d'horreur. La matière de ce livre, c'est la peine impalpable, indescriptible de la narratrice. Sonali Deraniyagala réussit un récit poétique, sans concession et incroyablement digne sur comment survivre à l'inimaginable. "Probablement l'un des ouvrages les plus émouvants écrits sur le deuil." The Guardian. "Je n'ai pas pleuré en lisant Wave. J'ai cru que mon coeur allait s'arrêter de battre... Un livre inoubliable, impitoyable mais également, comme par défi, inondé de lumière. Extraordinaire." The New York Times Book Review. "Inoubliable... C'est un miracle que Deraniyagala ait survécu. Le fait qu'elle ait pu écrire de tels mémoires, ramenant ceux qu'elle aime à la vie de telle sorte qu'on entend leur respiration à chaque page, est également un miracle." Vanity Fair.

08/2014

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Ethnologie

Les mille et une frontières de l'Iran. Quand les voyages forment la nation

L'orientalisme et l'idéologie nationaliste ont laissé dans l'ombre les relations pluriséculaires nouées par l'Iran avec le reste du Moyen-Orient, mais aussi et surtout avec le Caucase, l'Asie centrale, le sous-continent indien et l'Extrême-Orient. Il en est découlé une perception distordue de l'histoire du pays. Depuis une quarantaine d'années, l'exil politique, l'expatriation économique, la généralisation du commerce transfrontalier, les pratiques de pèlerinage, l'engagement internationaliste dans différents conflits de la région ont conféré une importance accrue à l'institution de la frontière. D'autant que l'Iran est devenu un pays d'immigration et de refuge, accueillant sur son sol plusieurs millions d'Afghans et d'Irakiens. En outre, la frontière géographique et politique met en jeu d'autres frontières, entre les genres, entre le public et le privé, entre la légalité et l'illégalité, entre le religieux et le profane. Fariba Adelkhah se livre à une anthropologie des pratiques sociales du voyage en privilégiant l'étude des réseaux financiers et commerciaux transfrontaliers à l'échelle du Grand Khorassan et du golfe Persique, de l'expatriation au Japon, de la diaspora irano-californienne, de l'immigration afghane en Iran, des pèlerinages sur les lieux saints de Syrie et d'Arabie, des rêves de départ et de retour qui habitent le corps social. Au fil d'une observation participante s'étalant sur une dizaine d'années, elle apporte un éclairage neuf sur l'économie politique du néolibéralisme en République islamique, sur la participation sociale des femmes, sur la conscience nationale et religieuse - en bref sur ce qu'être Iranien (et Iranienne) veut dire, au jour le jour, et sur l'ambivalence des appartenances ou des identités. Quand les voyages forment la nation...

05/2012

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Musique, danse

Musique et globalisation : musicologie-ethnomusicologie

Si le monde a déjà connu par le passé des expansions de culture considérables, la " globalisation " en cours sur toute la planète a pris une ampleur sans précédent qui la différencie nettement de ses antécédents historiques. Dans le domaine de l'art, elle suscite autant d'inquiétudes que d'espoirs, et la musique, parce qu'elle se présente d'emblée comme métaphore du monde, constitue un objet d'étude idéal pour en cerner les contours. Dans le cadre du colloque Musique et globalisation, qui s'est déroulé successivement à Paris et à Montpellier en octobre 2008, divers aspects de l'impact de la globalisation sur la vie musicale ont été analysés. Les actes publiés dans le présent ouvrage concernent le volet montpelliérain du colloque, dont la spécificité tenait au parti pris par les organisateurs d'inviter en nombre égal des musicologues et des ethnomusicologues. Les premiers (spécialistes tant de la musique savante occidentale que du jazz et des musiques populaires) s'intéressent aux relations entre la musique occidentale et les musiques non occidentales, relations que l'on sait très fructueuses depuis au moins Debussy et jusqu'à de jeunes créateurs actuels qui n'hésitent pas à écrire pour des musiciens venant d'autres cultures que celle occidentale, en passant par Xenakis ou Reich. Les seconds sont des spécialistes des musiques non globalisées de l'Europe de l'Est, de diverses musiques extra-européennes d'Asie centrale, du sous-continent indien, des Touaregs d'Afrique du Nord ou de Trinidad. Ils posent la question du devenir des musiques qu'ils étudient dans le cadre de la globalisation. Les deux sortes d'interventions (musicologues et ethnomusicologues) sont ici présentées sous forme de duos (ou de trios) afin que le lecteur puisse prendre conscience plus aisément des points de vue parfois contradictoires, plus souvent complémentaires.

05/2011

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Littérature française

Touareg des Neiges

On était tous assis dans la salle à manger. A la télé, la météo endormait tout le monde. Je réglais la sonnerie de mon portable et ma mère parlait de mariage à mon frère. Elle lui disait que le fils Zirouani s'était fiancé et que cela devrait donner des idées à certains. Elle aime bien faire ça, ma mère... D'ailleurs elle aimerait bien me coller la fille Babouss qu'elle adore. Mais elle oublie que c'est moi, et pas elle, qui portera l'alliance et les courses de Carrefour... Pendant qu'elle continue à me vendre Fadila, on entend un bruit de ferraille, régulier, sournois... Tous les regards se sont tournés en même temps vers la cage des hamsters. Et là, c'était l'orgie. Partie de pattes en l'air en Prime Time décodé, Kama-Sutra de cochons d'Inde... Copulation soudaine en plein jour ! Alors qu'on hésitait entre la syncope et l'éclat de rire, mon père qui ne recule devant rien, se lève comme un grand chef indien. Il agrippe une serviette de table et s'en va recouvrir la cage de tous les vices ! On avait l'air fin, faisant comme si de rien n'était alors qu'on entendait que ça se bousculait grave derrière les grilles de l'enfer ! Le tic-tac du péché ponctuait les négociations maritales entre ma mère et mon frère Mehdi, alors qu'il n'osait pas la regarder en face !! Oh putain, la "dah'ka". Le Touareg des Neiges, c'est Nassim : son enfance dans une cité de Haute-Savoie, son périple jusqu'en Mauritanie, ses amours décalés,... Cette progression vers l'âge adulte est prétexte à une réflexion sur des sujets parfois graves, mais traités avec humour.

10/2004

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Histoire internationale

Histoire de l'Iran et des Iraniens. Des origines à nos jours

Les études iraniennes n'ont pas la place qu'elles méritent et notre connaissance du monde iranien est superficielle. On dirait qu'un grand voile le recouvre qui ne laisse transparaître que quelques phares : Suse, Persépolis, Samarkand, Herat, Ispahan, Chiraz, des miniatures, des poèmes... Il devrait briller de tous ses feux, il devrait être éclatant comme son ciel d'un bleu inégalable, comme ses longs déserts de sable doré, ses montagnes dénudées, comme sa théologie de la lumière, comme ses dômes recouverts de faïences d'azur, comme ses roses d'Ispahan, comme ses poètes " d'inimitable simplicité ". Il se dissimule à nos yeux, dans la nébuleuse de l'islam où il affirme une forte personnalité. Et pourtant l'histoire de l'Iran intéresse de près l'histoire universelle. Sa connaissance est indispensable à tout historien, à tout honnête homme. Qui pourrait lire la Bible en ignorant la déportation à Babylone et l'édit libérateur de Cyrus, " l'oint de Iahvé ", dit le Deutéro-Isaïe ? Comment pourrait-on étudier la Grèce en négligeant les guerres Médiques, Hérodote, né sujet iranien, Alexandre et sa conquête du monde ? Qui resterait indifférent devant la venue des Mages, des prêtres-rois iraniens, au berceau du Christ ? Qui oserait oublier l'importance capitale pour l'Empire romain de sa longue lutte contre les Parthes et les Sassanides ? Avec quel regard visiterait on les Indes si l'on ne savait pas que l'islam indien dépend, en partie au moins, de l'islam iranien ? Et l'amour courtois de notre beau Moyen Âge n'est-il pas né dans ce pays cathare qui transmet un ultime écho des vallées de la Mésopotamie ? On pourrait multiplier à l'infini de semblables questions.

03/2006

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Littérature étrangère

L'écrin vert

En Inde on l'a nommé visva-kavi, poète du monde, titre éminemment approprié pour Rabindranath Tagore (1861-1941), dont l'œuvre, tout ancrée dans l'esprit de l'Inde millénaire et dans l'amour de sa terre du Bengale, se situe en même temps dans une perspective universelle. Elle est caractérisée par sa vision de la planète décloisonnée de ses frontières et animée de la compassion de son auteur pour l'humain. Témoin de l'époque qui voit l'Inde entrer en combat contre le gouvernement britannique, et l'Europe avancer vers le désastre de la Seconde Guerre mondiale, Rabindranath en accusera les chocs et les tensions. D'un courage éprouvé, il gardera jalousement sa liberté de plume. De son œuvre littéraire, ensemble prodigieux de compositions dans les divers genres connus, et d'autres innovés, seule une fraction a été traduite à ce jour, et ce, à partir des traductions anglaises pour la plupart. L'écrin vert réunit des poèmes choisis dans trois recueils de poésie lyrique de Rabindranath intitulés Allée (Bîthikd), Bourgeons (Patraputa) et Shydmali. Composés dans la dernière décennie de sa vie, ils sont traduits ici pour la première fois du texte bengali par Saraju Gita Banerjee. La poésie de Rabindranath a la simplicité du monde réel et aussi sa diversité, et comme le réel elle est continuellement en mouvement. À l'image des grands fleuves du sous-continent indien comme le Gange et le Brahmapoutre, elle est débordante et vivifiante. Elle veut embrasser le tout, en être la parole. Au cœur de l'instant passant elle cherche à retenir l'éternel. En elle se trouvent mêlées la lumineuse vision des poésies anciennes, la musique des mondes et la danse des corps célestes. Elle est l'écriture de la passion d'un poète en quête du sacré.

04/2008

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Littérature étrangère

Le Moghol blanc

James Achilles Kirkpatrick débarque sur la côte orientale de l'Inde en 1779, habité par une dévorante ambition d'officier dans l'armée de Madras de la Compagnie anglaise des Indes orientales ; il est fort désireux de se faire un grand nom dans la conquête et l'assujettissement du sous-continent indien. Mais, ironie de l'Histoire, le destin en décide autrement, et c'est lui qui est conquis, non par une armée, mais par une princesse indienne et musulmane. En effet, Kirkpatrick vient d'être nommé, à l'âge de 34 ans, pendant l'insupportable été caniculaire de 1797, Lord Résident britannique de la Compagnie anglaise des Indes orientales à la cour du nizam d'Hyderabad, où il aperçoit Khair un-Nissa, " La Plus Admirable d'Entre Toutes ", une sublime beauté âgée de seulement 14 ans, petite-nièce du premier ministre du nizam et descendante du Prophète. Tombé fou amoureux de Khair, au point d'en oublier toute ambition, il relève de nombreux défis afin de l'épouser. Khair, déjà fiancée à un noble d'Hyderabad, vit enfermée derrière le purdah, ce lourd rideau qui soustrait les femmes résidant dans le zenana, le harem, au regard des hommes. Kirkpatrick se convertit à l'islam et épouse enfin la bégum Khair un-Nissa en 1800. Selon certaines sources indiennes, il devint même agent double au service d'Hyderabad contre les intérêts de la couronne. Il n'existe personne d'autre que William Dalrymple pour transformer l'histoire vraie d'un grand amour entre un diplomate anglais et une princesse indienne en une envoûtante et brûlante saga mêlant passion, séduction et trahison sur fond d'intrigues de harem et d'espionnage. Le Moghol Blanc déroule, en une grandiose fresque épicée, l'histoire colorée et souvent turbulente de l'Inde au XVIIIe siècle.

05/2005

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Histoire internationale

Histoire du monde au XVe siècle

Le XVe siècle est le temps de l'invention du monde. De Tamerlan à Magellan, depuis l'Asie centrale jusqu'à la capture de l'Amérique en 1492, s'accomplit une première mondialisation. Mais la geste de Christophe Colomb est tout sauf un événement fortuit : elle est précédée, et surtout rendue possible et pensable, par une dynamique globale et séculaire d'interconnexion des espaces, des temps et des savoirs du monde. Elle ne se laisse en rien circonscrire par ce que l'on appellera plus tard l'occidentalisation du monde : les marchands de l'océan Indien, les marins chinois de l'amiral Zheng He, mais aussi les conquérants turcs ont toute leur part dans cette histoire des devenirs possibles du monde, où rien n'est encore écrit. Ni dictionnaire critique ni somme érudite, Histoire du monde au XV siècle se veut un essai collectif davantage qu'une encyclopédie. Faisant alterner les chapitres de synthèse et les textes au ton plus libre éclairant un événement, un personnage ou une oeuvre, le livre se prête à la lecture au long cours comme au hasard du cabotage. Mais dans tous les cas, il s'agit bien de susciter des étonnements par rapprochement et d'éveiller des curiosités par le déplacement du regard. Si l'accent est naturellement mis sur ce qui circule plutôt que sur ce qui cloisonne, s'inscrivant en cela dans les perspectives nouvelles d'une histoire globale attentive aux connexions des lieux et des temps, cette histoire du monde ne se réduit pas à une chronique de la mondialisation : il s'agit aussi de rendre compte des spécificités et des originalités des territoires du monde, des temps du monde, des écritures du monde, des devenirs du monde - ces quatre dimensions inspirant l'architecture d'ensemble du livre.

11/2009

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Critique littéraire

Utopie et désenchantement

C'est à nouveau un très beau livre que nous donne Claudio Magris avec Utopie et désenchantement. L'écrivain triestin y rassemble une brassée d'essais écrits tout au long de ce dernier quart de siècle. Avec une grande diversité dans l'approche, Claudio Magris revisite ici tout un pan de la littérature universelle, son attention se portant tantôt sur l'ensemble de l'œuvre (pour Hermann Hesse, Hermann Broch, Goethe et Thomas Mann), tantôt sur une œuvre spécifique (pour Hugo, Gontcharov ou Tagore), tantôt sur la mise en parallèle de deux écrivains (Fontane et Strindberg, Nietzsche et Dostoïevski), ou sur un bilan établi à l'occasion d'un anniversaire, d'une mort ou d'un événement historique (Ernst Jünger, Primo Levi, Ivo Andric), ou encore sur un aspect apparemment anecdotique mais en fait révélateur de l'essentiel des êtres (Hannah Arendt et Martin Heidegger, Pasolini et Montale). Ce livre est itinérant et vagabond, comme l'était à sa manière Danube. En bon voyageur, Claudio Magris aime s'écarter des sentiers battus : il nous parle aussi d'une œuvre étonnante que Linné destinait à son fils, de lettres apocryphes de Ninon de Lenclos, d'écrivains naïfs au sens propre du terme (Turi, Qipinngi, un poète indien anonyme), et de ces aventuriers que furent eux-mêmes certains auteurs de romans d'aventures (Sealsfield et Stevenson). Enfin, il sort du domaine littéraire pour s'interroger sur notre époque, ses dilemmes et ses vertiges. La réflexion de Claudio Magris prend son essor aux confins où se croisent et s'entrelacent la littérature, l'Histoire et l'éthique. Il apparaît alors que le fil rouge reliant ces divers essais est le conflit dynamique entre utopie et désenchantement. Il se pourrait que ce livre soit aussi un livre de sagesse, nous invitant à l'apprentissage d'une " forme ironique, mélancolique et aguerrie de l'espérance ".

01/2001

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Littérature française

Le passager de Zanzibar

Zanzibar, archipel de l'Océan indien, situé à hauteur des côtes tanzaniennes, nous dit le dictionnaire. C'est peu et beaucoup à la fois. Suffisamment exotique cependant, pour attiser les fantasmes d'Ulysse, le narrateur de ce roman tout à la fois "Vernien" et... "Lamatabien". Vernien en ce que le passager de Zanzibar, plus marin que terrien, n'a d'yeux que pour les îles du bout du monde ; Lamatabien, eu égard à la fascination du héros (dont la maman, mozartienne accomplie, faillit l'appeler Amadéus !) pour le grand amour et son contraire : le monde interlope des bars à p..., des chansons à boire et des mères maquerelles plutôt "fleurs bleues", en dépit des apparences. Les Pénélope de "JCL" se déclinent au pluriel et non au singulier. La sulfureuse Christiane succède à la sage et douce (?) Laurence avant que d'entraîner Ulysse, peu désireux de résister au chant des sirènes, dans une série d'aventures extraordinaires où le conteur l'emporte sur le poète élégiaque. On l'a compris, dans ce récit, débordant d'intrigues et de rebondissements, Ithaque se prononce Zanzibar, sur les traces de Rimbaud, Kessel et Conrad, lesquels, persifle l'auteur, tout grands voyageurs qu'ils fussent, n'y sont jamais allés. On retrouve, dans cet hymne à la mer et à la déesse Aphrodite que hante, parfois, outre la terrible histoire de l'esclavagisme, la figure tutélaire de Salomon et la reine de Sabah, les accents mythologiques de Des plumes et des hommes, autre récit de JCL. La vie est là, dans sa rudesse et sa tendresse, ses horreurs aussi. Et la vie est roman. Un roman que Jean-Claude Lamatabois eût pu intituler : Ulysse et la vraie vie...

01/2018

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Littérature française

Balade au royaume de la tortue

La jeune Adeline, 12 ans, est en vacances avec ses parents à l'île de la Réunion, dans un petit village de pêcheurs : L'Etang-Salé. Elle rencontre un jeune garçon du pays, Titien, 14 ans, fils de pêcheur qui lui fera découvrir le lagon, ses magnifiques récifs, ses poissons multicolores, ses grosses chenilles de mer et toute une faune et une flore admirables qu'elle n'avait encore jamais vu jusqu'ici. Et ils découvriront ensemble leurs premiers émois amoureux. Bien sûr, la plongée sous-marine que pratique Titien ne laisse pas Adeline indifférente. Elle s'inscrira vite dans un club de plongée pour s'enfoncer sous l'eau avec lui. Et là, ce sera la fascination à l'état pur. A travers des algues vertes et brunes comme en haut d'une colline ou au fond d'un précipice, parmi des gorgones à la chevelure emmêlée, des fleurs coraliennes et des anémones aériennes des méduses aux longues tentacules, Adeline flottant côte à côte avec Titien, joue avec les poissons-clowns, les poissons-anges, les poissons-coffres. Et soudain, surgissant de nulle part, une grosse et belle tortue verte se glisse sous elle, comme l'invitant à s'installer sur son dos. C'est ce que fait Adeline avec enthousiasme. Elle va ainsi traverser les grands fonds sous-marins de l'océan Indien, peuplés d'êtres extraordinaires : d'étranges anges de mer, d'encornets bizarres, de concombres curieux, de poulpes géants, sans parler des requins, des baleines et des dauphins. Et c'est ainsi que tout au long de ce voyage insolite et étonnant, Adeline apprendra combien les océans, dans toute leur beauté, sont extrêmement fragiles, qu'il faut en prendre le plus grand soin et qu'ils sont nos plus belles et incomparables richesses.

01/2017

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Littérature française

Plus on est de fous, plus on s'aime

Un soir, sur une aire d'autoroute qui sent les taillis brûlés, Roger l'ancien taulard qui faisait sauter les fourgons blindés et Joseph le Parisien bourgeois repenti s'installent pour casser la croûte à l'arrière de leur vieux Volvo F89. Soudain une voiture débarque et laisse derrière elle un panier en osier. Roger, bonhomme aux grosses mains boisées, s'approche et découvre avec stupeur un bébé endormi. Que faire du marmot ? Roger veut l'emmener à la maternité la plus proche. Dans son coin, caressant le doux duvet de l'enfant, Joseph sourit. "Et si on le gardait, ce bébé ? " Amis depuis l'enfance, les deux hommes vivent dans une maison forestière sans aucun confort moderne. Comment y accueillir un enfant en bas âge ? Comment s'en occuper au quotidien, au contact de cette nature rustique rythmée par les travaux manuels ? Et surtout comment garder ce bébé en toute légalité ? Petit à petit, ils préparent des biberons, fabriquent des couches avec un vieux t-shirt, cuisinent des bons petits plats au gamin fraîchement baptisé Moïse. Roger et Joseph réparent leurs blessures, leur solitude et leurs regrets. Pourtant une ombre venue tout droit du passé de Roger rôde autour de la maison et du bébé. Pour protéger Moïse, les deux compères devront compter sur l'aide de leur entourage : Karl Marx le psy des cabossés, l'Indien boulanger autoproclamé d'un village autogéré, Julie, la fille de Roger, et Karim, son amoureux, ou encore Muguette, la petite prostituée malmenée par la vie. Dans ce roman moderne au grand coeur, Jacky Durand met en scène des héros attachants loin des sentiers battus, qui découvrent le pouvoir de l'amitié et de la paternité. Plus on est de fous plus on s'aime est une magnifique ode à la vie et ses égratignures, à la nature et aux sentiments.

04/2022