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Emily Ritson

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Philosophie

La métaphore vive

Pour comprendre toutes les implications de la métaphore -en fait de la rhétorique et des " figures " dans le langage -, ces huit études suivent une progression qui va du mot à la phrase, puis au discours. Des origines à nos jours, la rhétorique a pris le mot pour unité de référence. En ce sens, la métaphore n'est que déplacement et extension du sens des mots ; dès lors que la métaphore est replacée dans le cadre de la phrase, elle n'est plus une dénomination déviante mais un énoncé impertinent. Emile Benveniste est ici l'auteur qui permet à l'analyse de franchir un pas décisif, avec l'opposition entre une sémiotique, pour laquelle le mot n'est qu'un signe dans le code lexical, et une sémantique, où la phrase porte la signification complète minimale. En passant de la phrase au discours proprement dit (poème, récit, discours philosophique), on quitte le niveau sémantique pour le niveau herméneutique. Ici, ce qui est en question n'est plus la forme de la métaphore (comme pour la rhétorique), ni son sens (comme pour la sémantique), mais sa référence, c'est-à-dire la " réalité " en dehors du langage. La métaphore, en dernier ressort, est pouvoir de redécrire la réalité, mais selon une pluralité de modes de discours qui vont de la poésie à la philosophie. Dans tous les cas, nous sommes fondés à parler de " vérité métaphorique ".

04/1997

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Histoire internationale

Dictionnaire amoureux de la Belgique

Ce livre est un vagabondage sentimental à travers la Belgique d'hier et d'aujourd'hui, ainsi qu'une vibrante célébration de ses personnalités les plus connues et de ses figures les plus méconnues. Roland de Lassus, Pieter Bruegel, Pierre Paul Rubens, Léopold II, Félicien Rops, Émile Verhaeren, Georges Simenon, Hergé, René Magritte, Jacques Brel, Eddy Merckx, Jean-Claude Van Damme, Amélie Nothomb, les frères Dardenne, Simon Leys, Justine Henin, Stromae… eux et des dizaines d'autres, ils sont tous là, au même titre que de drôles de personnages comme Clément Doucet, l'énorme complice de Jean Wiéner, ou Louis Hennepin, le premier homme à avoir atteint les sources du Mississipi. Mais la Belgique ne serait pas ce qu'elle est sans ses grands mythes : le surréalisme et le fantastique, les béguinages et les châteaux, les Schtroumpfs et les belgicismes, le chocolat et la bière, les moules et les frites, les vacances au littoral et celles dans les Ardennes, la balle pelote et les courses cyclistes, Quick et Flupke, Anderlecht et le Standard… Et puis toutes ces villes (Bruxelles, Liège, Anvers, Bruges ou Ostende), et toutes ces choses bizarres, parfois secrètes et mystérieuses, qu'on ne trouve nulle part ailleurs : les Agathopèdes, la fête des chats, la guerre de la vache, la pataphonie… Vagabondage libre, passionnel et ardent, auquel sont également mêlés quelques étrangers de renom tels que Victor Hugo, Karl Marx ou Giacomo Puccini, qui ont droit chacun à une entrée.

10/2015

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Littérature française

La porte du secret

Marie, jeune femme pétillante, a hérité de la librairie de son grand-père Samuel, qui l'a élevée. Lors d'un week-end à la campagne chez son amie Margaux, elle fait la rencontre de Josh, charmant scénariste franco-américain. Si l'attraction est immédiate, Marie, trop souvent déçue, s'interdit de rêver à une histoire d'amour. Quant à Josh, veuf depuis trois ans, il vit prisonnier du fantôme de sa femme, Hélène. Leurs chemins semblent se séparer. Mais c'était sans compter sur l'apparition d'Éloïse… l'ange gardien de Marie, bien décidée à l'aider. Heureusement, Marie peut partager son surprenant secret avec Noémie, une adolescente au caractère bien trempé, et Émile, le meilleur ami de Samuel. Pas à pas, grâce à ce drôle d'entourage, Marie apprend à faire la paix avec son passé. De son côté, Josh prend conscience de la nécessité de faire son deuil face à l'évidence de ses sentiments pour Marie. Deux âmes égarées vont réapprendre à aimer. Et la magie opère…   La Porte du secret est un roman résolument optimiste qui dispense avec énergie une belle leçon de vie. L'habileté de l'auteur est d'avoir su équilibrer l'imaginaire surnaturel fraîchement distillé avec les aléas et drames du quotidien. Un  texte dont on ressort le sourire aux lèvres et au cœur, fin prêt à se donner les moyens de vivre pleinement.

04/2015

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Sociologie

Bilan de la Sociologie française contemporaine

"Bilan de la sociologie française contemporaine" , le programme paraîtra sans doute ambitieux, les champs où glaner trop vastes. Il est certain que si nous voulions relever seulement tout ce que les savants français ont pu faire, depuis la guerre, pour avancer sous une forme ou une autre la connaissance des sociétés humaines, il y faudrait une longue série de volumes de la taille de celui-ci. Mais il importe de distinguer, et de préciser dès l'abord notre objet. Nous nous plaçons délibérément au point de vue adopté par la sociologie proprement dite, telle qu'elle nous paraît définie le plus nettement par l'équipe des chercheurs groupée dans l'Année Sociologique autour d'Emile Durkheim, lui-même continuateur, sur le terrain scientifique, d'Auguste Comte. Nous nous placerons, dans les revues qui vont suivre, sur la ligne de jonction entre sociologie spontanée et sociologie méthodique. Et nous essaierons de préciser ce que celle-ci ajoute à celle-la par un certain nombre d'exemples, - qu'il s'agisse de psychologie ou d'ethnologie, de géographie humaine ou d'histoire, de science du droit ou d'économie politique. Dans ce livre de 1935, le sociologue Célestin Bouglé (1870-1940) propose un vaste panorama de la sociologie française en plusieurs volets thématiques : Chapitre I : Sociologie et psychologie Chapitre II : Ethnologie et sociologie Chapitre III : Morphologie sociale Chapitre IV : Sociologie et histoire Chapitre V : Sociologie juridique Chapitre VI : Sociologie économique Chapitre VII : Sociologie économique (partie 2)

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Littérature française

Madeleine Bernard. La songeuse de l'invisible

Cette jeune fille de dix-sept ans pleine de charme que peint un Gauguin amoureux, c'est Madeleine Bernard. Elle n'est pas un modèle comme les autres. En cet été 1888, la jeune fille est la muse de Pont-Aven. D'autres l'ont peinte, dont Emile Bernard, son frère. Née à Lille en 1871, Madeleine est d'une grande beauté et d'une vive intelligence. Elle voit naître sous ses yeux la formidable aventure de l'art post-impressionniste. Sur les bords de Seine à Asnières, à Saint-Briac, à Montmartre, elle est présente, sans être artiste elle-même ; rencontre Odilon Redon, Van Gogh, grand ami de son frère. Elle s'intéresse à la peinture. Mais aussi à la théosophie, aux spiritualités orientales. Entre ce frère rebelle si doué et une mère tyrannique, il lui faut trouver sa place de femme. Elle aspire à la liberté, choisit de travailler. Supporte mal ce milieu superficiel des ateliers de couture. Au fond, c'est une âme mystique, tendue vers l'invisible. Qui est Madeleine qui mourra à vingt-quatre ans ? Cette jeune femme qui ose poser une rupture radicale avec sa vie d'avant en s'enfuyant à Genève loin des siens ? Sa vie y prendra un tournant romanesque en croisant celle de la jeune Isabelle Eberhardt et de son frère. Marie-Hélène Prouteau, qui a eu accès à une correspondance abondante, a tenté de cerner cette personnalité remarquable, complexe, attachante dans ses contradictions.

03/2021

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Philosophie

ROUSSEAU. L'énigme du sexe

Le thème de la sexualité est présent dans l'œuvre de Rousseau de façon insistante, qu'il s'agisse de donner à l'amour et à la jalousie la charge d'engendrer les premiers liens sociaux et langagiers, d'imposer à la vertu la tâche de surmonter les désirs, de justifier la domination des hommes sur les femmes, ou même de confesseur impudiquement quelques manies et fantasmes érotiques. Mais ce thème paraît d'abord marginal et décoratif, lié surtout au caractère passionné et romanesque de l'auteur, voire à son exhibitionnisme morbide. L'étude présente établit au contraire le statut théorique de la sexualité, sa fonction explicative à l'intérieur de la philosophie de Rousseau. Il apparaît, en effet, que le philosophe conçoit une nouvelle forme de causalité à partir de la réflexion qu'il mène sur la révolution pubertaire de l'adolescent et sur la psychologie féminine, dans les livres IV et V d'Emile. Cette nouvelle conception associe les mécanismes et le finalisme, et propose la figure d'une causalité énigmatique. Mais cette causalité nouvelle ne se borne pas à expliquer les émois du désir humain, elle concerne l'humanité dans son histoire et devient le modèle du passage de la nature à la civilité ; du coup, la " misogynie " rousseauiste prend une dimension inattendue car c'est au nom de sa différence insurmontable (y compris ses vices incorrigibles) que la femme devient l'avenir de l'homme, chargée de la mission d'humaniser l'humanité.

05/1997

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Sociologie

La pédagogie de Tolstoï. La liberté, l’éducation et la culture

"Le seul critérium de la pédagogie, c'est la liberté ; la seule méthode, l'expérience". (L. Tolstoï) Tolstoï, célèbre pour ses oeuvres littéraires, s'est occupé autrefois de l'enseignement. Il a dirigé une école en s'appuyant également sur l'Emile (traité d'éducation de Rousseau) et sur l'Evangile. Cette école a laissé des souvenirs extraordinaires. On m'a dit, par exemple, que les élèves y faisaient tout ce qu'ils voulaient, sans contrainte aucune. Un jour, pendant la classe, un carillon de clochettes retentit sur la route. Vite, voilà les enfants qui décampent par la porte, par la fenêtre. Il n'en resta qu'un, et l'air triste de celui-là poussa Tolstoï à lui dire : Va-t'en avec les autres ! Bien entendu, je n'ose lui demander si l'anecdote est authentique, mais profitant d'une question qu'il me pose sur l'instruction publique en France, je cherche à connaître son opinion en matière de pédagogie. Voici sa réponse : "Certainement l'ordre est nécessaire, il faut de la méthode, mais je recommanderais surtout la liberté. Ne contraindre les enfants à aucune étude. Qu'ils sachent que tel cours a lieu exactement à telle heure et qu'ils y aillent si bon leur semble. S'ils n'y vont pas, c'est que les aptitudes voulues leur manquent ou bien que le professeur ne sait pas rendre sa leçon intéressante".

05/2022

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Critique littéraire

Pour la critique

Charles-Augustin Sainte-Beuve commença à vingt ans sa carrière de critique au Globe, le 10 octobre 1824. Le 13 octobre 1869, une opération manquée interrompit son " office de vigie " et priva Flaubert du lecteur espéré : " J'avais fait " L'Education sentimentale en partie pour Sainte-Beuve. Il est mort sans en connaître une ligne. " A défaut d'un Sainte-Beuve intégral, nous présentons ici un Sainte-Beuve chronologique, avec une proportion plus généreuse pour la littérature de son temps et pour les textes de ses débuts - meilleure façon de faire sentir ce qui a maintenu, par-delà les faiblesses ou les désastres intimes, l'autorité de ce lecteur auprès des deux ou trois générations littéraires qui ont écrit, comme Flaubert, " en partie pour lui ". Le lecteur découvrira un Sainte-Beuve politique méconnu, qui s'exprime, par exemple, avec flamme dans un hommage aux sergents de La Rochelle exécutés par Louis XVIII pour complot libéral, un Sainte-Beuve élaborant sa méthode critique, du " Pierre Corneille " de 1829 au dialogue avec la " Physiologie des écrivains et des artistes " d'Emile Deschanel en 1864, jusqu'à cette formule d'épilogue : " Le goût seul ne dispense pas des méthodes armées et précises ", un Saint-Beuve ethnologue et sociologue du monde littéraire de son temps, enfin un Sainte-Beuve dressant ses portraits d'écrivains et partageant les combats de la génération romantique dont il s'est fait en apparence le censeur.

01/1992

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Littérature française

Hirak

Le Hirak né en Algérie le 22 février 2019 a surpris le monde entier par son avènement, sa nature, ses slogans, ses symboles et par sa résistance et son endurance. Pour ADEL LADDI et MC VIDJA, en témoigner est un devoir auquel leur livre répond. " Une oeuvre d'art n'expose pas une vérité préétablie, elle incarne une vérité vécue. " (Emile-Auguste Chartier), c'est exactement de cela qu'il s'agit dans cette publication : de la vérité vécue par le peuple. Ce recueil émane de cette vitale profondeur révolutionnaire algérienne, celle dont James Joyce dit qu'elle est " Ce qui importe par-dessus tout dans une oeuvre d'art. ". Ce travail expose la Révolution du sourire à travers son art urbain, le Street Art algérien tel que vécu en Algérie. Par ce champ artistique exceptionnel, les co-auteurs donnent la parole au peuple. Cette publication lui rend hommage en inscrivant de manière pérenne les oeuvres artistiques révolutionnaires algériennes dans l'Histoire. Pour les Algériens du Hirak et pour ceux des générations futures un travail de mémoire collective. Ce livre est (l')Art Evolution : l'espace artistique de l'expression centrale du coeur populaire et culturel du peuple. " L'Art est comme un miroir, car il reflète notre âme. " (Toussaint Jyrolson Yalens) cet ouvrage est le miroir de la Révolution du sourire : un objet d'art unique d'une (r)évolution extraordinaire !

03/2021

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Beaux arts

Gauguin

Son oeuvre mise à part, la vie de Paul Gauguin est un extraordinaire roman. Le Pérou, Orléans, Copenhague, Paris, la Bretagne, Arles, la Méditerranée, le Brésil, le Chili, Panama, Cap Nord et Cap Horn, la Baltique, la Martinique, la Nouvelle-Zélande, Tahiti, les îles Marquises... Combien d'hommes au XIXe siècle ont pu errer ainsi sur la planète à la recherche d'eux-mêmes ? Et ses ascendances ne le cèdent en rien à la géographie, un aïeul vice-roi du Pérou, une arrière-grand-mère intime de Simon Bolivar, une grand-mère féministe et révolutionnaire, Flora Tristan, un père au coeur battant de la Révolution de 1848, tant de figures croisées, George Sand, Pissarro, Degas, Manet, Seurat, Emile Bernard... Et le face-à-face tragique avec Van Gogh. Lui-même officier de marine, fusilier marin, boursier, conspirateur, père de famille nombreuse au destin tourmenté, peintre, sculpteur, journaliste, écrivain. Personnage hors normes, dont les ombres ne seront pas estompées. Le roman vrai conté ici défie parfois l'imagination. Gauguin fut aussi un créateur puissant, majeur, lent à s'épanouir, dont l'oeuvre irrigue le XXe siècle et notre avenir, car il comprit le premier en pleine clarté les racines inconscientes de la beauté et ouvrit l'art occidental à l'imaginaire des autres peuples et civilisations. Un artiste-monde qui chercha à agréger toutes les formes héritées des hommes pour donner des éclats de lumière neufs.

10/2017

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Critique littéraire

Le bleu des anges. Le rêve français de Heinrich Mann

Ce récit est guidé par un paradoxe dans la vie de l'écrivain Heinrich Mann : sa relation avec la France fut déterminante pour ses idées littéraires et sa pensée politique, mais jusqu'en 1923 il ne la connut que par le prisme des livres et des journaux exception faite pour Nice, sa "ville idéale". C'est le modèle de la République française qui fit de lui un écrivain engagé et un adversaire de l'Allemagne de Guillaume II. En 1915, au beau milieu de la Grande Guerre, il écrit un essai à la gloire d'Emile Zola, dans lequel il prédit la chute de l'Empire allemand. Mann peut être considéré comme l'un des pionniers de l'entente franco-allemande. Dans sa vie intime, Heinrich Mann évolua dans le demi-monde, celui des femmes légères, et la connaissance qu'il en avait trouva son apogée dans le mythe de l'Ange bleu (Professeur Unrat) dont il transposa la vraie histoire, un scandale survenu à Berlin, dans sa ville natale Lübeck : un professeur d'université s'était mis en ménage avec une soubrette et était apparu dans un cabaret déguisé en clown. De Nice, Heinrich Mann fut chassé en 1940, on lui refusa la nationalité française, il fuit à pied de Cerbère à Port Bou à travers les Pyrénées avec l'aide de Varian Fry, et se retrouva à Hollywood, oublié, miséreux, veuf, esseulé. Mais il continua à croire en la France.

02/2014

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Linguistique

Etudier la parole, enseigner les langues

Quelle langue française allait-on enseigner, en ce début d'après-guerre, aux étrangers de France et d'ailleurs qui souhaitaient l'apprendre ? La langue des Françaises et des Français d'aujourd'hui, bien sûr ! D'où l'idée proposée par Aurélien Sauvageot et George Gougenheim, mise en oeuvre par Paul Rivenc, de les enregistrer au magnétophone pour savoir en quoi consiste au juste notre "langue parlée". Cette enquête linguistique sans précédent, objet d'oppositions violentes de tous bords politiques, conduira à l'élaboration du Français Fondamental. Seuls cinq linguistes de renom (Charles Bruneau, Pierre Fouché, Robert-Léon Wagner, Georges Matoré et Emile Benveniste) participent à l'entreprise. Cette première collecte d'un grand corpus oral inaugure une nouvelle ère et affecte en profondeur les sciences du langage. Avec le linguiste et phonéticien croate Petar Guberina - dont la rencontre à Paris est une des grandes scènes primitives de la didactique contemporaine - Paul Rivenc va révolutionner l'enseignement du français et des langues, la pédagogie, la méthodologie, la formation. Ses travaux ont accompagné le renouveau de la diffusion du français dans le monde dès les années 1960. Ils sont de ceux avec qui le FLE commence. Le présent ouvrage, hommage à Paul Rivenc de quelques-uns qui l'ont connu, est une contribution à l'histoire de la didactique des langues et un éclairage précieux sur ses enjeux au prisme d'un de ses protagonistes majeurs.

04/2022

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Histoire automobile

Louise Cayrol. L'exaltante muse des pionniers de l'automobile

Au soir de ma vie, me voilà totalement oubliée. Mais cela m'indiffère, car je n'ai jamais recherché la notoriété. Non prémédité et peu connu, mon rôle a été déterminant pour l'avancée de la France vers sa modernité. Alors que rien ne m'y destinait, je suis devenue l'égérie de grands acteurs de l'automobile naissante, la muse qui les a conseillés, stimulés, parfois même bousculés. Etrange destinée pour une femme en cette fin du XIXe siècle. Les femmes avaient encore si peu le droit de dire ou de faire, pas même celui de gérer leurs propres biens et toujours pas de reconnaissance citoyenne. Volontarisme et entrepreneuriat étaient encore des gros mots. Que dire, alors, d'une ingérence dans le milieu si masculin du monde technique et industriel ? Pourtant, historiens et spécialistes s'accordent à dire que, sans moi, l'industrie automobile n'aurait pas jailli aussi vite, et que la France n'aurait pas été la première au monde dans ce domaine. Si les noms d'Edouard Sarazin, René Panhard, Emile Levassor et Gottlieb Daimler sont restés dans la mémoire des passionnés d'automobile, qui connaît aujourd'hui celui de la petite provinciale dont le rôle auprès d'eux a été essentiel, pour faire émerger une industrie, dont les conséquences humaines et économiques sont considérables et qui a fait naître une passion dans le coeur des hommes ? Cette petite provinciale, cette femme modeste, c'était moi. Je m'appelle Louise Cayrol.

04/2024

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Théâtre

Les pères du théâtre médiéval. Examens critiques de la constitution d'un savoir académique

Qu'est-ce que l'histoire du théâtre médiéval ? Plus que l'histoire du théâtre au Moyen Age, c'est celle de la définition de l'objet " théâtre médiéval " par des savants, archivistes, historiens ou littéraires, dont le présent volume retrace le parcours et éclaire les choix. Comment ces pères fondateurs ont-ils conceptualisé, documenté et compris le théâtre médiéval ? Quels paradigmes ont déterminé leurs discours, et transformé cet objet scientifique en discipline ? Entre parcours académiques et études de cas, c'est dans une perspective historiographique que sont examinées les démarches des antiquaires locaux et régionaux du XIXe siècle aussi bien que celles de médiévistes célèbres comme Emile Picot, Louis Petit de Julleville, Gaston Paris ou Joseph Bédier. Une place singulière est accordée à l'œuvre de Gustave Cohen, figure marquante qui inspira la discipline aussi bien que les poètes ou les metteurs en scène, et favorisa la recréation de cet objet ancien. Des spécialistes actuels de cette discipline se sont penchés sur les grands travaux qui ont guidé et qui guident encore les études sur le théâtre médiéval. Critique, leur examen vise à évaluer les apports mais aussi les limites de ces travaux pionniers, afin d'établir une méthode respectueuse à la fois des textes et de leur historicité. Du passé à l'avenir, rendre hommage aux pères, c'est alors poser les fondements épistémologiques pour une nouvelle étude du théâtre médiéval.

07/2010

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Littérature française

BILAN DE LA SOCIOLOGIE FRANÇAISE CONTEMPORAINE. .

"Bilan de la sociologie française contemporaine" , le programme paraîtra sans doute ambitieux, les champs où glaner trop vastes. Il est certain que si nous voulions relever seulement tout ce que les savants français ont pu faire, depuis la guerre, pour avancer sous une forme ou une autre la connaissance des sociétés humaines, il y faudrait une longue série de volumes de la taille de celui-ci. Mais il importe de distinguer, et de préciser dès l'abord notre objet. Nous nous plaçons délibérément au point de vue adopté par la sociologie proprement dite, telle qu'elle nous paraît définie le plus nettement par l'équipe des chercheurs groupée dans l'Année Sociologique autour d'Emile Durkheim, lui-même continuateur, sur le terrain scientifique, d'Auguste Comte. Nous nous placerons, dans les revues qui vont suivre, sur la ligne de jonction entre sociologie spontanée et sociologie méthodique. Et nous essaierons de préciser ce que celle-ci ajoute à celle-la par un certain nombre d'exemples, - qu'il s'agisse de psychologie ou d'ethnologie, de géographie humaine ou d'histoire, de science du droit ou d'économie politique. Dans ce livre de 1935, le sociologue Célestin Bouglé (1870-1940) propose un vaste panorama de la sociologie française en plusieurs volets thématiques : Chapitre I : Sociologie et psychologie Chapitre II : Ethnologie et sociologie Chapitre III : Morphologie sociale Chapitre IV : Sociologie et histoire Chapitre V : Sociologie juridique Chapitre VI : Sociologie économique Chapitre VII : Sociologie économique (partie 2)

07/2023

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Littérature française

Leçons de sociologie sur l'évolution des valeurs

Depuis la perte irréparable qu'ont éprouvée l'Université française et les sciences sociales, - depuis la mort d'Emile Durkheim, - j'ai eu l'occasion de faire à la Sorbonne, à diverses reprises, des cours élémentaires de sociologie générale, pour un public où se mêlaient les futurs maîtres de l'enseignement secondaire et les futurs maîtres de l'enseignement primaire. Ces sortes de cours ne peuvent guère être que des revues un peu rapides. On vole de sommet en sommet, sans avoir le temps de descendre au détail. On suggère plutôt qu'on ne démontre. On pose plus de problèmes qu'on n'en résout. Tels quels, il m'a semblé que les résumés de ces cours pouvaient composer un livre actuellement utile. Aujourd'hui, plus que jamais - dans le désarroi intellectuel et moral qui suit la guerre - les esprits sont nombreux que la sociologie attire. Ils trouveront dans ce livre, ordonnées autour de quelques thèses centrales, un certain nombre d'informations touchant les origines ou l'évolution de la religion et de la morale, de la science et de l'art. A méditer les conclusions qui se dégagent de ces informations mêmes, ils vérifieront que le "matérialisme" ou même le "scientisme" ne sont nullement le dernier mot de la sociologie : bien plutôt, nous fournit-elle de nouvelles raisons de respecter les diverses formes de l'idéal que les sociétés ont pour principal office de faire vivre.

01/2024

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Thrillers

If We Were Villains

Coupable ou non coupable ? Telle est la question... Oliver Marks termine de purger sa peine de dix ans de prison pour un meurtre qu'il n'a peut-être pas commis. Le jour de sa libération, il est accueilli par l'inspecteur Colborne, l'homme qui l'a mis en prison. Ce dernier prend sa retraite, mais avant cela, il veut savoir ce qui s'est réellement passé il y a dix ans... Au sein d'un groupe de sept jeunes acteurs étudiant l'oeuvre de Shakespeare dans une académie artistique d'excellence, Oliver et ses amis jouent les mêmes rôles sur scène et dans la vie : le héros, le méchant, le tyran, la tentatrice, l'ingénue... Mais lorsque la distribution change et que les seconds rôles remplacent les stars, tout tourne au drame et l'un d'entre eux est retrouvé mort. Les survivants sont alors confrontés à leur plus grand défi d'acteur : convaincre la police, et surtout eux-mêmes, de leur innocence. Le phénomène TikTok enfin traduit en France et bientôt adapté sur Netflix ! " Faisant écho à des romans tels que Le Maître des illusions de Donna Tartt et au théâtre shakespearien, le premier roman de M. L. Rio est une aventure sombre et captivante. Elle nous dresse un portrait complexe de l'amitié, de l'amour et de la trahison. Chaudement recommandé à ceux qui adorent l'oeuvre de Donna Tartt. " Library Journal " Ce roman sur l'obsession vous obsédera jusqu'au lever du soleil. " Kirkus " Il s'agit d'un roman rare et extraordinaire : une description vivante du monde secret des académies, une exploration tendre et déchirante de l'amitié, et un thriller littéraire véritablement époustouflant. Je ne saurais trop vous recommander ce livre et j'ai hâte de lire les prochains romans de M. L. Rio. " Emily St. John Mandel " Une intrigue digne de Shakespeare lui-même... qui se clôt sur un twist stupéfiant. Ceux qui aiment les thrillers littéraires et Donna Tartt vont adorer ! " Booklist " Attention : une fois que vous aurez commencé ce roman, vous ne pourrez plus le reposer. Vous voilà prévenus... " Publishers Weekly

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Littérature étrangère

La Vocation

L'irrésistible pulsion qui, dit-on, conduit les Américains à se diriger vers l'ouest est en quelque sorte inscrite dans les gènes de David Treadup. Né en 1878 dans un petit village de l'Etat de New York, sa vocation de missionnaire le mènera jusqu'en Chine. Il débarque à Shanghai comme «légionnaire» de la Y M C A. (Association chrétienne de jeunes gens). Le néophyte Treadup va bientôt assister au congrès célébrant les cent ans de présence missionnaire en Chine. Quelle méthode privilégier pour l'évangélisation de ce pays à la civilisation vieille de trois mille ans ? Entre les multiples stratégies possibles, il s'agit de déterminer celle qui répond le mieux aux besoins de la Chine. Treadup choisit, pour sa part, d'entreprendre des tournées de conférences de vulgarisation scientifique et galvanise ses auditoires grâce à ses dons de pédagogue. Il enchaînera plus tard sur des campagnes d'alphabétisation des masses, tout cela en collaboration étroite avec des autochtones chrétiens, car il faut préparer une relève afin de pouvoir passer le flambeau. Indéniablement, les Chinois sont plus réceptifs à la pastorale sociale qu'au message évangélique. Treadup se fait morigéner par ses supérieurs hiérarchiques pour avoir traité de sujets profanes. Malgré l'influence équilibrante de sa femme Emily et de ses enfants, il est lui-même souvent taraudé par le doute et tenté de réévaluer le sens de sa mission. Démobilisé pour cause de restrictions budgétaires, au moment de la Dépression, après vingt-neuf années d'apostolat en Chine, il choisit de rester dans le pays. Il y perdra la foi au cours d'une pathétique «contre-conversion». La vocation retrace l'itinéraire spirituel d'un homme habité par un grand dessein voué à rester inachevé. Ce roman foisonnant se déroule sur un siècle entier. Nourri de faits authentiques - l'auteur est lui-même fils de missionnaire -, mêlant les personnages de fiction à des personnages réels - Sun Yat-sen, Chiang Kai-shek, Feng, qui fut appelé «le Général Chrétien» ... -, il brosse une vaste fresque d'une Chine en proie aux turbulences de toute sorte ayant précédé la proclamation, en 1949, de la République populaire présidée par Mao.

06/1989

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Impressionnisme

Quand l'Amérique découvrait Gustave Courbet et l'impressionnisme

Si plusieurs ouvrages ont déjà traité de l'importance de l'impressionnisme français pour la peinture, les rapports entre ces peintres venus des Etats-Unis pour étudier l'art français et leur rôle dans la découverte de Courbet par les collectionneurs et mécènes américains n'y était pas clairement évoqué. Il restait à l'expliquer. C'est précisément le but de ce livre. A l'origine de cette aventure américaine, il y eut le marchand d'art parisien, Paul Durand Ruel. Au début des années 1870, il décida, avec le soutien de la peintre, originaire de Philadelphie, Mary Cassatt, de "? ... révolutionner ce pays de milliardaires ? " et d'y faire entrer, entre autres, les plus belles oeuvres impressionnistes et les meilleures toiles de Courbet, dont beaucoup font, aujourd'hui encore, la gloire des grands musées américains et de prestigieuses collections privées. Flavie Durand-Ruel, historienne de l'art, descendante de l'illustre galeriste, et Mary Morton, conservatrice à la National Gallery de Washington, spécialiste de Mary Cassatt, nous rappellent le rôle essentiel de ces deux découvreurs de la jeune peinture française. Il fallait évoquer les connivences du peintre James Abott McNeill Whisler avec Courbet et les impressionnistes. Whisler fit son apprentissage au plus près de Courbet et tous deux partagèrent une passion commune pour Joanna Hifferman, la belle irlandaise qui posa pour eux. Isabelle Enaud-Lechien, maître de conférences à l'Université de Lille, auteur d'une thèse de doctorat sur Whisler, nous explique ici l'émulation qui le lia à Courbet. Enfin, l'intérêt pour cette peinture moderne provoqua chez beaucoup d'artistes américains l'envie de venir étudier en France et bientôt le voyage vers Paris se fit de manière presque obligée, comme autrefois l'on faisait le Voyage d'Italie. Ils s'installèrent auprès de maîtres, Gauguin à Pont-Aven ou Monet à Giverny. Puis ils rentrèrent chez eux et transmirent à leur tour ce qu'ils avaient appris mais en créant un courant plus personnel aux résonances nationales dont l'impressionnisme américain devait naître. Emily C. Burns, enseignante à l'Université d'Auburn en Alabama et professeur invitée à l'Université d'Oxford comme spécialiste de cet exode artistique, en retrace pour nous l'histoire.

03/2021

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Comédie romantique et humorist

Promis on reste amis !

Washington. Ils sont quatre amis qui partagent une maison... et tout le reste : les courses et le ménage, les rires et les peines, les bonnes nouvelles et les problèmes ! Janhvi aimerait vraiment que sa vie sentimentale soit aussi simple et naturelle que le cycle migratoire des baleines. Malheureusement, elle lui donne autant de fil à retordre que la préparation de sa future exposition, et pour cause : elle vient de se faire larguer. Encore. Peter aimerait vraiment guérir son addiction à Janhvi comme il soigne les animaux éclopés qui échouent dans son cabinet. Car il doit se rendre à l'évidence : à trop attendre, il est en train de passer à côté de sa propre vie. Graham aimerait vraiment que la procédure d'adoption initiée avec son mari, Leandro, aboutisse enfin. Pour pouvoir être un père attentionné et présent ; tout ce qu'il n'a pas eu la chance de connaître avec ses parents retranchés dans leur Ecosse natale depuis son coming out. Leandro, lui, aimerait vraiment que le destin ait un meilleur sens du timing. Car devoir gérer le débarquement de ses beaux-parents, qui ignorent son existence, en plus des problèmes de coeur de ses amis, ça risque de faire beaucoup. "C'est touchant, émouvant et drôle à souhait. Juliette [Bonte] écrit formidablement bien". Emily Blaine "On vous prévient, vous aurez du mal à vous arrêter de lire après la première page ! Romantique, moderne et réconfortant, c'est le livre idéal pour une soirée dans votre canapé sous un plaid ou pour des après-midis à la plage cet été. " BIBA " On a le sourire aux lèvres quand on va suivre ces amis pour la vie. Juliette Bonte aborde avec brio l'amitié , l'amour, la désillusion, l'épanouissement et la tolérance. Un roman à dévorer de toute urgence. " The Lovely Teacher Addictions A propos de l'autrice Grande amatrice de séries et de jeux vidéo, Juliette Bonte s'est lancée dans l'écriture pour donner vie à des personnages masculins qui incarnent sa conception de la perfection. Très proche de ses lectrices, elle aime partager avec elles son quotidien d'autrice et se nourrit de leur soutien et de leur enthousiasme.

06/2022

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Fantasy

Codex Le Sorceleur. L'univers d'Andrzej Sapkowski

Tout l'univers du Sorceleur décrypté au coeur d'un ouvrage richement illustré. Au fil des romans et des recueils de nouvelles, Geralt de Riv a arpenté de long en large les Royaumes du Nord, des plaines de Sodden aux rives du fleuve Delta en Rédanie, en passant par les montagnes escarpées qui mènent à Kaer Morhen. Au gré de ses voyages et aventures, il a croisé nombre de personnages haut en couleurs (assassins, sorcières, elfes, nains, rois et seigneurs), tout comme des créatures fantastiques, prédatrices, inoffensives ou iconoclastes. La magie, la sorcellerie, les croyances et la diplomatie sont autant de thématiques qui font du Sorceleur une cosmogonie riche et complexe, inventée par Andrzej Sapkovski, et pour lequel CodexLe Sorceleur constitue une introduction essentielle. Un guide exceptionnel qui permettra aux lecteurs des romans, comme aux joueurs ou aux spectateurs de la série Netflix, de se familiariser avec l'univers du Sorceleur. Totalement inédit, l'ouvrage se présente sous la forme d'entrées par le biais des personnages, De Angoulème à Zoltan Chivay, en passant évidemment par Ciri, Geralt, Jaskier et Yennefer, toutes les forces en présence voient leur trajectoire retracée et sont illustrées d'après la description puisée dans les romans. Chaque entrée est d'ailleurs mise en perspective par un court extrait des écrits d'Andrzej Sapkowski. Bien évidemment, vu la vocation de Geralt de Riv, un chapitre entier est dédié à la dépiction de plus d'une vingtaine de créatures parmi les plus emblématiques, dont certaines sont bien connues de la mythologie du Sorceleur : basilic, kikimorrhe, kochtchei, strige, wyvern, zeugle, et bien d'autres encore. Des sections sur la Conjonction des Sphères et la diplomatie générale, l'un des enjeux des romans d'Andrzej Sapkowksi, permettent à tout lecteur d'avoir les armes pour décoder le monde du Sorceleur. 152 pages couleur - plus de 70 illustrations - format 254 x 178 mm

11/2021

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Autres encyclopédies (6 à 10 a

Tout sur tout

Un livre-encyclopédie pour apprendre et s'amuser, sur tous les sujets ! Des records fous, des anecdotes incroyables, tout ce qui intéresse les 7-11 ans est dans ce livre ! Sciences, écologie, sport, vie animale, histoire, jeux vidéos, et culture générale ... Ce livre aborde tous les sujets qui passionnent les enfants. Il leur permet d'assouvir leur insatiable curiosité en picorant de-ci de-là records et infos.

03/2023

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Philosophie

Cioran avant Cioran. Histoire d'une transfiguration

Cet ouvrage propose de retracer le parcours intellectuel et spirituel de l’écrivain roumain d’expression française Emil Cioran (1911-1995). Le texte s’appuie sur une approche biographique pour saisir les enjeux philosophiques et identitaires de la vie et de l’oeuvre de Cioran. Tout d’abord son enfance imprégnée de culture allemande où liberté et insouciance cèdent vite la place à l’ennui ; sa fascination pour les thèses ultra-nationalistes pendant sa jeunesse studieuse et angoissée ; la volonté d’aveuglement que lui inspire ensuite son mépris des affaires humaines ; la fuite de la Roumanie pendant la Guerre et l’affirmation de son incertitude identitaire et intellectuelle ; l’abandon finalement de son pays et de sa langue comme refus de sa propre histoire. L’ouvrage tente d’apporter un regard nouveau sur l’homme et son oeuvre pour résoudre les contradictions inhérentes à son renversement identitaire: bien que la mémoire soit au centre de sa pensée, Cioran se dirigea toujours plus vers la nécessité de l’oubli. La démarche de Vincent Piednoir démontre que cette volonté d’oubli a inscrit le philosophe dans la mémoire collective. De nombreux livres ont commenté la pensée de Cioran. L’originalité de celui-ci est de s’étendre, sans esprit de polémique mais sans tabou, sur sa jeunesse roumaine et profasciste.

02/2013

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Littérature étrangère

Comme personne

Au crépuscule de la Seconde Guerre mondiale. Maria Liedmann fuit les ruines d'un Berlin dévasté. Elle vient de perdre son petit garçon lors d'un bombardement. Il s'appelait Gregor, il avait à peine trois ans. Dans son errance vers le sud du pays. Maria. esseulée, bouleversée. retrouve son père, Emil. Bien déterminé à redonner le sourire à sa fille, il saisit sa chance, lorsque, dans la marée humaine des fuyards. le destin lui fait croiser la route d'un orphelin du même âge que Gregor. Il met la main de l'enfant dans celle de Maria. Le petit s'appellera Gregor. Il sera son fils. Personne ne s'en rendra compte. Soixante ans plus tard, ce souvenir hante encore la mémoire de Gregor. Cette route, ce grand-père, cette femme qu'il pense être sa mère. Cette mère qui. il en est certain. lui a toujours caché quelque chose. Sa judéité. Il est aujourd'hui professeur de musique, divorcé, il est devenu père aussi. Mais jamais il n'a trouvé la paix ; sans cesse anéanti par le tourment de ses origines. Profitant d'une journée avec sa famille et ses amis dans la quiétude d'un verger, il se penche sur son existence. D'où vient-il ? A quel peuple est lié son destin ? Pourquoi a-t-il l'impression de n'être comme personne ?

01/2010

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Psychologie, psychanalyse

Lettres de jeunesse

Ils vivent dans la même ville, ils sont condisciples et il n'y a guère de jour où ils ne se voient ou n'échangent de longues lettres. Ils sont deux et pourtant ils fondent une Académie. Ils se prénomment Sigmund (ou Sigismund) et Eduard mais signent souvent Cipion et Berganza et aiment s'écrire en espagnol. Ils appellent les jeunes filles des "principes". Ils veulent "tout se dire". Ce sont deux adolescents d'autrefois. Aux lettres à Eduard Silberstein, tout récemment publiées en Allemagne par les soins de Walter Boehlich, nous avons voulu joindre dans notre édition les lettres que Freud adressa à un autre ami d'adolescence, Emil Fluss, le frère de la charmante Gisela, celle à qui le jeune Sigmund dut ses premiers émois amoureux et dont il est souvent question dans les lettres à Silberstein. A travers ce qui s'est échangé entre les trois amis, le lecteur aura une image aussi exacte que possible d'une période peu connue de la vie de Freud, alors lycéen puis étudiant en médecine et en philosophie; il connaîtra les intérêts intellectuels et littéraires du jeune homme, ses attachements et ses partis pris, sa fantaisie et son sérieux, ce qui le passionne et le trouble. Ces lettres, outre leur valeur documentaire, se lisent comme un Bildungsroman.

04/1990

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Critique

De l'interruption dans l'aphorisme et l'essai

Ce livre s'intéresse à ce qui fait une oeuvre ; mais, dans ce vaste domaine, il entre par une porte latérale. On se demande souvent comment, par où, commence une oeuvre (l'incipit, dont s'occupe Aragon et d'autres avec lui) ; on se demande parfois comment, par où, elle s'achève (le desinit, disait le poète Jude Stéfan)... Soit ; mais que faire des pauses, des intervalles, des silences, des blancs, des interruptions ou des arrêts définitifs ou provisoires ? Sont-ils étrangers, comme des arrêts de l'oeuvre, ou intérieurs, des arrêts dans l'oeuvre ? Il faut d'abord interroger ceux qui ont pour règle ou pour habitude de s'arrêter vite, ceux qui, dit Georges Perros, "écrivent court" ; ceux-là bien souvent interrompent un texte qui se serait volontiers poursuivi sans annoncer de fin. Avec ceux qui, au contraire, "écrivent long" (la formule est de Georges Perros encore, même si elle ne le concerne pas), tout se passe comme si les textes étaient souvent sur le point de s'interrompre, voire de s'achever, et que cet arrêt se trouvait reporté, différé ou surmonté. Sont ainsi présentés trois auteurs qui ont écrit, notamment, des notes, des fragments ou des aphorismes, Georges Perros, Emil Cioran, Pierre Reverdy, puis trois auteurs d'essais, parmi d'autres livres, André Malraux, Georges Bataille, Aragon.

03/2021

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Romans de terroir

Passions sur les terres rouges

Emile Bringuier tombe amoureux de la belle Julie. Malheureusement, c'est la fille de celui qui est responsable de la mort de son père au fond de la mine... Quelle fierté pour le jeune Émile Bringuier d'être le premier à conduire le locotracteur, ce nouvel engin qui remplace le mulet pour tirer les bennes chargées de bauxite, de la sortie du puits jusqu'à l'aire de tri ! C'est d'ailleurs là qu'il a rencontré la belle Julie, employée à la sélection du minerai. Mais quand il a appris qu'elle était la fille de Silvio Longo, ses espoirs se sont effondrés. Longo., celui que l'on tient pour responsable de la mort de son père au fond de la mine. Plus de vingt ans se sont écoulés depuis l'accident, et pourtant les Longo sont toujours des assassins et les Bringuier des salopards. C'est devenu l'ordre des choses, un principe tellement logique qu'une bonne partie de la population l'a même adopté. De là est née une animosité féroce que les deux familles sont tenues d'exercer l'une contre l'autre. Une émouvante et héroïque histoire d'amour sur fond d'aventures sociales et humaines. Charles Bottarelli nous entraîne au cour des puits de bauxite, là où les maîtres de l'or rouge atteignaient la légende des mineurs. EXTRAIT1936, le 28 juillet. Après la journée de travail, quand il passe sa main sur son visage, il est toujours surpris. Il ne sent plus sa peau. Il a l'impression qu'elle s'est couverte d'une pommade sur laquelle glissent ses doigts. Il ne s'habituera jamais. Il regarde le gras de son index, et s'étonne encore de le trouver si rouge. Ce n'est pas une pommade. C'est cette saloperie de poussière écarlate qui l'habille chaque soir de la tête aux souliers. Cette saloperie qui fait vivre les hommes d'ici, et qui peut-être, un jour, les fera mourir. Il sait bien que, lorsqu'il est au fond de la galerie, la damnation ne se contente pas de le recouvrir. Il l'avale en respirant, elle descend dans la trachée, elle atteint les poumons. Et elle les tapisse peut-être aussi bien qu'elle tapisse sa figure. Elle vit avec lui, elle vit en lui, elle ne le quittera plus. Chez les mineurs de charbon, il sait que le danger s'appelle silicose. Certains n'y résistent pas. Le médecin les arrête avant l'âge, ils en meurent, c'est la fatalité. Ici, on lui dit que la silicose n'existe pas dans les mines de bauxite. Pourtant, toute cette poussière qui pénètre en lui ne peut pas disparaître comme par magie. Et lui en a vu deux ou trois qui devaient s'arrêter avant l'âge. On parlait de tuberculose. Peut-être était-ce cela, peut-être était-ce autre chose. Les médecins employés par les compagnies n'avaient sans doute pas intérêt à chercher trop loin. À PROPOS DE L'AUTEUROriginaire de Toulon, où il réside encore aujourd'hui, Charles Bottarelli est passionné d'histoire. Il aime éplucher les fonds d'archives régionales, où il puise son inspiration romanesque. Il s'attache à situer précisément ses personnages dans les lieux et dans le temps, appuyant ainsi la fiction sur des événements réels. En 2014, il a obtenu le prix de l'Académie de Provence pour Les Moutons de Jean-Baptiste.

04/2019

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Policiers

Monsieur Gallet, décédé

CommissaireMaigret –  La toute première prise de contact entre le commissaire Maigret et la mort, avec qui il allait vivre des semaines durant dans la plus déroutante des intimités, eut lieu le 27 juin 1930 en des circonstances à la fois banales, pénibles et inoubliables. Inoubliables surtout parce que, depuis une semaine, la Police Judiciaire recevait note sur note annonçant le passage à Paris du roi d’Espagne pour le 27 et rappelant les mesures à prendre en pareil cas. Or, le directeur de la P.J. était à Prague, où il assistait à un congrès de police scientifique. Le sous-directeur avait été appelé dans sa villa de la côte normande par la maladie d’un de ses gosses. Maigret était le plus ancien des commissaires et devait s’occuper de tout, par une chaleur suffocante, avec des effectifs que les vacances réduisaient au strict minimum. Ce fut encore le 27 juin au petit jour qu’on découvrit, rue Picpus, une mercière assassinée. Bref, à neuf heures du matin, tous les inspecteurs disponibles étaient partis pour la gare du Bois-de-Boulogne, où on attendait le souverain espagnol. Maigret avait fait ouvrir portes et fenêtres et, sous l’action des courants d’air, les portes claquaient, les papiers s’envolaient des tables. A neuf heures et quelques minutes arrivait un télégramme de Nevers : Emile Gallet, voyageur de commerce, domicilié à Saint-Fargeau, Seine-et-Marne, assassiné nuit du 25 au 26, Hôtel de la Loire à Sancerre. Nombreux détails étranges. Prière prévenir famille pour reconnaissance cadavre. Si possible envoyer inspecteur de Paris.

06/2004

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Religion

Comment les rabbins font les enfants. Sexe, transmission, identité dans le judaïsme

A l’heure des replis communautaires et des identités figées, que signifient appartenir et transmettre ? Contrairement à ce qu’affirment tous les fondamentalismes, la transmission d’un héritage ne doit pas être une réplication à l’identique. Elle dépend d’une infidélité partielle, garante de surgissements inattendus, aujourd’hui comme hier. Mariant filiation et rupture, la tradition juive ne se renouvelle qu’en étant bousculée et nourrie par sa rencontre avec d’autres ; cela implique l’ouverture à l’Etranger, ainsi que l’ouverture au Féminin. Cet ouvrage est donc d’abord un plaidoyer pour une «religion matricielle» qui, à la manière d’un utérus, est un lieu de fertilisation. Les textes sacrés eux-mêmes y sont fécondés par des lectures inédites. Illustrant brillamment cette vision ouverte de la religion, Delphine Horvilleur revisite, loin des interprétations convenues, quelques épisodes fameux de la Genèse, notamment Adam et Eve, Caïn et Abel, l’histoire biblique des premiers parents et des premiers enfants de l’humanité. Elle montre aussi sa capacité à repenser les grands problèmes contemporains à partir de la tradition rabbinique. Trois thèmes sont successivement abordés : comment, selon le judaïsme, se fabriquent un parent, une identité et un désir, c’est-à-dire la possibilité d’enfanter l’avenir. Procédant avec clarté et humour, citant aussi bien Emile Ajar et Amos Oz que la Genèse et le Talmud, elle conclut son livre par une analogie entre le Texte et le Féminin, dotés d’une même capacité de croître et de multiplier.

10/2015

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Musique, danse

Gallotta. Souvenirs obliques d'un chorégraphe

A la fin des années soixante-dix, à la tête d'une bande de jeunes gens déraisonnables, d'une horde d'interprètes chorégraphiquement incorrects, d'une famille artistique recomposée, d'une tribu de survivants, un jeune homme qui n'a pas encore trente ans fait irruption dans le champ chorégraphique français. Il s'exprime par images poétiques, invente à la fois sa vie et sa danse, sa vie avec Mathilde Altaraz, sa danse à partir d'un maître rêvé, Nijinski, et d'un autre bien réel, rencontré à New York, Cunningham. Vingt-cinq années plus tard, grâce à une trentaine de chorégraphies, Jean-Claude Gallotta et son Groupe Emile Dubois ont écrit quelques pages essentielles de l'histoire de la danse contemporaine (Ulysse, Daphnis é Chloé, Yves P., Mammame, Docteur Labus, Trois Générations...). Ce livre est fait de ces pages-là. Où l'on voit le chorégraphe, toujours attaché à "délivrer la danse de la chorégraphie", continuer à la débarrasser, au fil des années, de ses autres peaux inutiles, de ce qui l'habille, de ce qui la cache, de ce qui l'altère, de ce qui l'endommage, de ce qui la truque, mais aussi de ce qui l'embellit à trop peu de frais, de ce qui la décore, de tout ce qui pourrait la faire entrer dans l'esthétique trop benoîtement admise par l'époque. Où l'on voit Jean-Claude Gallotta tendre vers une danse à mains nues : nuls autres moyens que l'espace, nul autre décor que des corps, nul autre sujet que le vivant.

11/2005