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Mélanie Bilodeau

Extraits

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Beaux arts

Esprits vagabonds

Cousant à la main comme d'autres récitent des mantras et ne décidant rien à l'avance, Barbara d'Antuono laisse surgir des images sans cohérence particulière les unes avec les autres, mais auxquelles elle donne corps dans une sorte d'urgence. Sa rencontre avec le Baron Samedi et la mythologie liée au vaudou, ainsi que les éclaboussures traumatiques du coup d'état de 1986 et des exactions dont elle est témoin, la précipitent dans une nécessité de dire l'indicible : "Coudre, suturer, refermer ces plaies, greffer un tissu sur un autre, mais aussi "broder" pour donner un sens, pour témoigner parfois de mon désir profond de réunir les deux cultures qui m'habitent" . Globe-trotter, elle nourrit son travail de ses voyages, notamment en Afrique où elle retrouve le vaudou et sur les pentes de tous les volcans du monde. Créatrice d'imaginaire, elle fait naître sous ses doigts un monde jubilatoire, onirique, ironique, carnavalesque et parfois naïf. Imprégnée de ce savoureux mélange toute son oeuvre se condense dans un syncrétisme baroque flamboyant, où l'humour n'est jamais loin et Haïti toujours présent. Sur ces images intemporelles, le jeune auteur haïtien Kevin Pierre pose les mots poétiques d'un engagement contemporain pour la dignité de son pays. Leur échange de fils et de mots parle des choses de la vie et de la mort, du vaudou ancestral et des difficultés d'aujourd'hui. Pour restituer au lecteur la puissance évocatrice de la langue de l'auteur, les textes sont proposés en version bilingue français/créole haïtien.

01/2021

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Récits de voyage

Passage en Alaska

"La mer me fait peur", avoue Jonathan Raban, navigateur hors pair, et c'est ce mélange d'angoisse et de fascination qui fait le prix de ce livre. A peine installé à Seattle, il décide de rejoindre à la voile Juneau, en Alaska : mille six cents kilomètres d'un entrelacs d'îles et de canaux aux eaux tourbillonnantes, traversés de courants dangereux, empruntés pourtant depuis des temps immémoriaux. Ici s'est épanouie la culture du canoë des peuples autochtones, avec leurs fabuleux masques peints, leur iconographie complexe, leurs histoires de dieux sous-marins aussi néfastes que retors. Trappeurs et autres coureurs des bois eurent tôt fait de s'engouffrer dans le sillage des premiers explorateurs, eux-mêmes bientôt suivis par des colons, des missionnaires, des anthropologues et des pêcheurs dont les histoires, les rêves, les conflits hantent parfois chaque pouce de terrain. Est-ce par nécessité de faire le point que Raban a levé l'ancre ? Ou bien par besoin de s'immerger dans l'énigme de la mer, d'en recueillir l'écho dans les mythologies et les arts indiens, dans les journaux du capitaine Vancouver, dans la poésie et la peinture, dans la physique des vagues. Peu à peu, cette aventure dans le "Grand Dehors", au coeur de la nature sauvage, entraînera l'auteur dans des eaux plus profondes, plus sombres, plus personnelles qu'il ne l'avait imaginé, quand un drame imprévu bouleversera le déroulement du voyage et le précipitera dans une exploration des replis les plus secrets du coeur de l'homme.

05/2019

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Mathématiques

Les forêts aléatoires avec R

Les forêts aléatoires sont une méthode d'apprentissage statistique qui fait aujourd'hui partie des outils centraux des statisticiens ou autres data scientists. Introduites par Léo Breiman en 2001, elles sont depuis intensément utilisées dans de nombreux domaines d'application (comme l'écologie, la prévision de la pollution ou encore la santé), du fait des très bonnes performances de l'algorithme en prédiction, mais aussi de leur généralité, n'imposant que très peu de restrictions sur la nature des données. En effet, elles sont adaptées aussi bien à des problèmes de classification supervisée qu'à des problèmes de régression. De plus, elles permettent de prendre en compte un mélange de variables explicatives qualitatives et quantitatives. Enfin, elles sont capables de traiter des données standards pour lesquelles le nombre d'observations est plus élevé que le nombre de variables, mais se comportent également très bien dans le cas de données de grande dimension où le nombre de variables est très important. Ce livre est une présentation statistique des forêts aléatoires, orientée vers les applications. Il s'adresse donc en premier lieu aux étudiants de filières comportant des enseignements de la statistique mais aussi bien entendu aux praticiens du domaine. Pour fixer les idées sur le plan pédagogique, un niveau de licence scientifique est tout à fait suffisant pour tirer profit des concepts, méthodes et outils introduits. Sur le plan informatique, les prérequis sont modestes mais une initiation au langage R est utile pour s'approprier pleinement l'usage des forêts aléatoires.

03/2019

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Sociologie

Déchéance de rationalité

Le monde est devenu fou, nous le constatons tous un peu chaque jour. Nous sommes accablés par un déferlement continu de fake news et de théories du complot, par la haine ordinaire sur les réseaux sociaux, par la radicalisation des points de vue, au quotidien, en famille, sur les routes, au travail... D'une façon générale, le ton monte, dans un mélange de fébrilité, de versatilité, et sans grand respect pour l'Autre. La situation est telle que la défense de la rationalité dans le débat public est souvent inaudible, voire impensable. Raisonnable, vous avez dit raisonnable ? Ce livre apparaîtra donc comme une provocation. Il propose de comprendre notre impuissance contemporaine face à ce que beaucoup appellent la post truth society, en nous invitant à pénétrer dans les coulisses de cette folie collective. Gérald Bronner nous invite notamment à constater les dérives d'un certain monde intellectuel et à rencontrer avec lui les jeunes du premier centre de "déradicalisation" français à Beaumont-en-Véron qu'il a suivis durant plusieurs mois. Comment "rendre à la raison" de jeunes gens qui ne sont pas malades en général, mais fanatiques ? Comment entrer dans leur mode de pensée et les arracher à l'idéologie ? D'une rencontre avec le Président de la République en passant par des échanges Jean-Marc Rouillan le fondateur d'Action directe, d'une scène de la vie quotidienne au récit de la fin d'une secte millénariste, Gérald Bronner nous propose d'analyser cette situation délirante et de nous guider vers une lumière relative.

03/2019

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Cinéma

Architecture et design dans les films de James Bond

Aujourd'hui, les James Bond sont des films d'action au même titre que n'importe quelle grosse production à succès. Personne, pourtant, n'a oublié que James Bond au cinéma a une longue histoire, et l'on se rappelle qu'il y a un style James Bond. Mélange de design contemporain, d'architecture radicale, le tout plongé dans un environnement technologique menaçant. C'est Ken Adam (1921), chef décorateur de génie, qui crée le premier style James Bond. A l'époque il est aussi chef décorateur pour le film de Stanley Kubrick, Docteur Folamour (1963). Il travaille sur sept films de la série Bond : du premier en 1962 à Moonraker en 1979. Il façonne les décors des premiers Bond selon une vision très personnelle, très cohérente stylistiquement, tout en étant très ancrée dans l'époque de la guerre froide, de la conquête de l'espace, et de l'architecture radicale. La double influence de l'esthétique fonctionnaliste du Bauhaus et du cinéma expressionniste allemand marque l'esthétique de ses décors : l'association explosive des contraires. Le présent ouvrage tente de décoder le plus précisément possible ces décors, créés de toutes pièces en studio. Le style Adam est constamment mis en relation avec le contexte idéologique, avec l'architecture, le design, l'art. Enfin, de nombreux objets créés par des designers comme Arne Jacobsen, Gaetano Pesce, Marcel Breuer, les frères Castiglioni ou encore Joe Colombo, jouent un rôle dans les films. Chacun est présenté et analysé pour comprendre pourquoi il donne du sens aux images et à l'action.

05/2015

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Littérature française

Confusions

" Ces deux derniers mois, j'ai passé près de cinq cents heures dans une pièce de onze m2 qui était devenue l'endroit le plus stratégique de France. Nous étions cinq à y travailler, composant le pôle Idées. J'avais rejoint l'équipe de campagne d'En Marche en tant que plume ; excitée, terrifiée, mais confiante. Je croyais que la sincérité de mon écriture suffirait. Je me trompais. Accéder au sixième étage était le Graal. C'était le dernier, au plus près du ciel, celui du chef et de sa garde rapprochée. Moi qui y avais atterri directement, dans le bureau où s'écrivait le programme présidentiel, j'en gardais la sensation d'avoir été plongée dans une bassine d'huile bouillante". G Ecrit dans un souffle, Confusions offre une plongée troublante au coeur d'une campagne au fonctionnement illisible et à la réussite insolente. Dans ce récit puissant, Marie Tanguy explore l'engagement et la fragilité. Elle raconte un monde où règnent la bienveillance et la politesse feutrée, où le doute n'a pas sa place, où la vérité ne se discute pas. Mais s'exécute. "Le mélange de fascination et d'effroi avec lequel elle décrit [les hommes de l'ombre] a quelque chose de ravageur. " Le Monde des livres " Un western romanesque " L'Obs " La force de ce livre est dans sa nuance et dans le calme avec lequel Marie Tanguy, ancienne plume d'Emmanuel Macron, narre son expérience". Le Point " Un livre d'intérêt général qui devrait être distribué avant chaque élection. " 20 Minutes

09/2020

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Sociologie

Le capital guerrier. Concurrence et solidarité entre jeunes de cité

Grande cause morale et sociale du moment, ou épouvantail national... Il est plus facile de plaquer sur les " jeunes de cité " tel ou tel schéma que d'aller à la rencontre de leur altérité pour croiser, soutenir et décrypter leur regard. On les voudrait " agis ", par d'autres ou par leur " inculture " propre. Ils agissent en fait selon les contraintes d'un environnement créé par notre société. Avant de dire qui ils sont (" racaille ", etc.), il faut comprendre comment ils fonctionnent et se gouvernent. C'est la démarche du présent livre, travail d'un jeune sociologue. Ce dernier a longtemps côtoyé l'univers de la rue et l'analyse sans mépris ni empathie forcée. Sur la base d'une passionnante enquête de terrain, il rend compte du processus qui, à partir de la déstructuration sociale et des abandons républicains des années 1980, a mené à la constitution de groupes marchant au " capital guerrier " : mélange de force physique, de dispositions psychologiques et de réseaux relationnels qui assure une aptitude au combat et passe facilement du système de défense à l'outil de persécution. Cette approche restitue à " la rue ", l'espace du pauvre, son caractère hautement concurrentiel. À l'opposé de l'antienne des " violences gratuites ", elle s'intéresse à la rentabilité symbolique et matérielle des comportements violents. Rien de plus ambivalent et atypique dans le fade contexte français contemporain que cette cristallisation d'énergie, rien de plus triste que la manière dont on s'entend à la dévaluer plutôt qu'à la canaliser et à l'intégrer positivement dans le social.

11/2006

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Pédagogie

LE ROLE DE L' EDUCATEUR. Education et psychanalyse

Ce livre s'adresse à tous ceux qui s'intéressent à l'éducation, qu'ils soient parents, éducateurs, enseignants, psychologues ou psychanalystes. Chacun sait l'importance de l'éducation, pour s'y trouver engagé avec plus ou moins de bonheur et de réussite à un moment de son existence. Pourtant, à l'heure actuelle, elle reste encore un lieu mal défini où l'éducateur spécialisé n'évite l'arbitraire de la pure subjectivité qu'en s'aliénant à d'autres disciplines : psychologie, sociologie, etc. Rien d'étonnant donc, à ce qu'il souffre de son image et qu'il ait tant de mal à définir son identité. Or, sans identité, pas de position éducative qui tienne ! N'existerait-il pas une spécificité de l'éducation ? L'enjeu de ce livre est de trouver le fondement du discours et de l'acte éducatif, afin d'aider le praticien à se l'approprier pour en faire la pierre d'angle de sa pratique. C'est à ce niveau qu'il rencontrera la psychanalyse, en ce point décisif de la construction de la personnalité mis au jour par Freud, et repris par Lacan. Pourquoi la psychanalyse, parce qu'elle est la seule qui affronte réellement la question posée par le désir du sujet. L'éducateur trouvera là de quoi fonder sa pratique, sans mélange et sans confusion, de sorte qu'il lui deviendra possible d'intervenir avec compétence et autorité et d'engager, sur un pied d'égalité, un dialogue avec les autres disciplines.

01/1995

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Littérature française

Histoire de la fausse Elisabeth II

Les vingt dernières années de la vie de Mérimée ont été largement remplies par ses études consacrées à la littérature russe, par ses traductions (Pouchkine, Gogol, Tourgueniev), et par un nombre respectable d'ouvrages relatifs à l'histoire de la Russie et de l'Ukraine. En 1869, il s'intéresse à une aventurière de l'époque de Catherine II, qui se faisait passer pour la fille de l'impératrice Elisabeth I. Voyageant en France, en Allemagne, en Italie, cette prétendue petite-fille de Pierre le Grand, s'obstinait à proclamer qu'elle était l'héritière légitime du trône des Romanov usurpé par Catherine II. Au terme d'intrigues extravagantes, tant politiques qu'amoureuses, elle fut séduite et enlevée par un favori de l'impératrice, puis ramenée en Russie et jetée en prison où elle mourut sans jamais se rétracter. L'histoire, ici, dépasse l'œuvre d'imagination par l'imprévu de l'action, la variété des incidents, la fantaisie des caractères ; elle relève du genre romanesque et pourtant elle ne fait que refléter la vie. Mélange de l'amour et de la politique, de la rouerie et de l'ambition, de la ruse et de la naïveté, de l'intelligence et de la sottise, du comique et du tragique, le récit de cette imposture porte la marque de Mérimée. En fait, comme dans Le Carosse du Saint-Sacrement ou dans Carmen, il retrouve avec cette historiette le thème de la femme énigmatique et manipulatrice, dont l'homme est le jouet.

05/2005

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Littérature étrangère

Manuel à l'usage des femmes de ménage

A 32 ans, Lucia Berlin avait été mariée trois fois, avait eu quatre garçons et menait une bataille effrénée contre l'alcoolisme chronique. Elle nous raconte ses multiples vies : élevée dans les camps miniers reculés d'Alaska et du Midwest, elle a été successivement une enfant solitaire au Texas durant la Seconde Guerre mondiale, une jeune fille riche et privilégiée à Santiago au Chili, une artiste bohème vivant dans un loft à New York dans les années 50 et une infirmière aux urgences d'Oakland. Manuel à l'usage des femmes de ménage rassemble de manière posthume les épisodes les plus délirants de son existence. Avec un délicat mélange d'humour, d'esprit et de mélancolie, Berlin saisit les miracles du quotidien, les épiphanies au Lavomatic ou dans les centres de désintoxication du Sud-ouest des États-Unis. Professeur d'espagnol, standardiste, réceptionniste, femme de ménage ou encore infirmière aux urgences, elle égrène ses conseils avisés et loufoques à travers ces brèves de vie. Comparée par la critique américaine à Raymond Carver et Alice Munro, Lucia Berlin est avant tout un grand écrivain injustement méconnu, un maître de la narration qui se nourrit du réel pour émerveiller son lecteur. L'un de ses fils avoue lui-même : "Nos histoires et souvenirs familiaux ont été lentement refondus, embellis et révisés au point que je ne sais plus très bien ce qui s'est réellement passé à l'époque. Lucia disait que ça n'avait pas d'importance : l'important, c'est l'histoireé".

01/2017

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Littérature étrangère

Le bruit de nos pas

« Nous étions trois dans la baraque : mon grand frère, ma grande soeur et moi, "el bint", l'enfant, la fille, éternelle troisième personne du singulier. » Une famille, une maison au milieu du désert israélien. La mère : une femme d'origine égyptienne qui parle un mélange d'arabe et de français et veut tenir sa « baraque » coûte que coûte. « L'enfant », qui n'a pas de prénom. Elle est cet être qui erre dans la baraque, dont la mère n'a peut-être jamais désiré l'existence. La Nonna - la grand-mère - l'aime et la couve comme sa propre fille. Presque trop. Surtout quand la mère part à l'aube pour aller faire le ménage dans de grandes maisons bourgeoises et ne revient que tard le soir. Il y a la soeur, Corinne, grande coquette qui se marie trop tôt et passe son temps perchée sur des talons aiguilles à ébaucher des projets farfelus. Le frère, Sammy, menuisier, qui déteste les beaux vêtements et aime boire des litres de coca. Et le père, Maurice, l'éternel absent, le révolutionnaire idéaliste, qui va et vient dans la famille comme une ombre.Et « l'enfant » qui voit tout, se souvient et reconstruit pour nous le puzzle familial. Ronit Matalon nous offre avec Le bruit de nos pas un texte d'une sensibilité et d'une poésie inouïes sur une famille immigrée, démantelée. En décortiquant la structure familiale et la place centrale qu'y occupe la mère, elle interroge la fragilité du vivre ensemble, malgré l'amour et les liens du sang.

08/2012

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Littérature française

Le monde sensible

Delphine a rendez-vous avec un amoureux. Quand elle l'aperçoit de l'autre côté du carrefour, elle se précipite vers lui et se fait renverser par une voiture. Transportée à l'hôpital dans un état grave, elle se retrouve immobilisée. Mesurer sa douleur sur une échelle de 1 à 10 et la communiquer aux médecins est le principal lien qui l'unit au monde extérieur. Elle décide alors d'observer scientifiquement son corps, tentant une sorte de journal mental pour suivre l'évolution de son état. Mais son emprise sur le réel est biaisée par l'effet de la morphine qu'on lui administre pour lutter contre la douleur. Aux hallucinations provoquées par la drogue se mêlent les bruits de la vie " normale " , tels que les éclats de voix de la famille de sa voisine de chambre, les dialogues de téléfilms, les cris angoissés d'une malade. Dans les délires de Delphine, où les nombres et les formules pharmaceutiques s'imposent, s'immiscent des extraits de la célèbre émission des Chiffres et des Lettres. Au-delà de l'effet comique que provoque ce mélange, le lecteur est happé dans la spirale hallucinatoire de la narratrice. Le monde sensible n'est pas seulement le récit d'une reconquête de soi, c'est aussi celui d'un extraordinaire voyage intérieur d'où la narratrice n'est pas certaine de vouloir revenir. Nathalie Gendrot parvient à nous faire partager une expérience sensorielle d'une rare intensité, qui devient sous sa plume une sorte de performance artistique.

01/2016

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Littérature étrangère

L'incarnation d'Eddie Twyborn

Dans les semaines qui précèdent la Première Guerre mondiale, sur la côte d'Azur, une riche Australienne est fascinée par la silhouette gracieuse d'une jeune femme, compagne d'un vieux Grec. Le style vigoureux de sa nage, son allure, son regard lui paraissent vaguement familiers. La guerre la contraint à regagner son pays avant que le mystère ait été éclairci. En Australie, un jeune homme qui s'est très honorablement comporté pendant la guerre se place, pour s'éprouver lui-même, comme ouvrier dans un élevage de moutons. Il y mène la vie la plus rude. Il devient l'objet, plutôt choisi que choisissant, de divers désirs sexuels qui le laissent incertain sur son identité. La troisième partie de ce roman, qui projette le lecteur de l'un à l'autre des antipodes, a pour décor le Londres des années trente, et plus précisément une maison de rendez-vous de Chelsea dont la patronne est adorée de ses pensionnaires et de certains de ses visiteurs. Mais elle préserve jalousement son identité. Est-elle sans rapport avec le jeune Australien, avec la vigoureuse nageuse que nous avons déjà rencontrés dans le roman ? Le lecteur s'en rendra compte lui-même. Ce dernier roman de Patrick White, qui vient de publier son autobiographie et se consacre de plus en plus au théâtre, exprime plus férocement que jamais le mélange d'amour et de haine qui le lie à l'Australie, son humour impitoyable et sa conscience inquiétante des ambivalences de la nature humaine.

03/1983

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Critique littéraire

Carnets en marge

"Ce journal pose un problème que je ne puis guère résoudre maintenant, écrit Roland Dubillard. J'arrive à proférer les idées les plus intelligentes (selon moi) et les plus sérieuses comme des plaisanteries irrésistiblement stupides." Il nous permet en tout cas de vivre dans la familiarité de l'étrange génie qui a écrit au théâtre Naïves hirondelles et La maison d'os. Pendant cinquante ans, dans ces Carnets en marge, Dubillard a noté ses réflexions, des poèmes, des contes, des projets, des choses vues. C'est un mélange tout à fait personnel d'extrême intelligence, d'imagination burlesque, d'humour et de sens de l'absurde. Qui d'autre que Roland Dubillard sait faire tenir en trois lignes à la fois un roman, une philosophie et une morale ? "Je ne vous reproche pas d'être fidèle à votre mari. Ne me reprochez pas d'être un ivrogne. Nous tenons tous les deux à notre passion que nous avons choisie dans un lot de passions sans valeur." A chaque coin de page, la pensée, le bien, le mal, l'amour, la mort, la vérité et son contraire s'entrechoquent, sont retournés comme des gants. Puis soudain perce une confession douloureuse, comme au moment de la mort tragique de l'actrice Nicole Ladmiral : "On t'a eue. On m'a employé à t'avoir." Et comment dire mieux le mystère de l'existence que par cette boutade qui mérite d'être longuement méditée : "Je suis entré dans le monde pour le rendre provisoire."

10/1998

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BD tout public

Bonbon Super Tome 1 : 1, 2, 3 pistache...

Par le pouvoir du cristal de sucre ! Cassius, le chien solitaire, ne quitte jamais son île sauf pour son travail de chasseur de monstres. Ce dur à cuire au coeur tendre ne s'est jamais remis de la disparition de sa femme. Jusqu'au jour où des météorites s'écrasent sur son île, libérant d'étranges créatures, deux magnifiques jeunes filles : Amande et Praline. Ces deux enfants vont grandir avec Cassius et développer rapidement d'étranges pouvoirs : la capacité de se transformer en redoutables guerrières, mais avec une contrepartie... particulière. En effet, elles ne peuvent se régénérer qu'en ingurgitant une dose de sucre phénoménale ! Grace à leurs valeurs et leur courage, elles vont gagner la confiance des habitants et devenir des héroïnes : les Bonbons Supers ! Mais le destin des deux ados va se retrouver bousculé par l'arrivée de Stan, le prince des enfers. Pour corser le tout, il se pourrait qu'il existe un troisième Bonbon Super répondant au prénom de Pistache et qui, elle, aurait connu un destin bien différent de nos deux héroïnes... Née sous la bienveillance d'un certain Julien Neel et prépubliée dans les pages du Supertchô! , cette nouvelle série d'aventure, recommandée par l'association buccodentaire française, est un mélange pop et chatoyant d'action, de tendresse et de situations loufoques. Hommage sucré aux récits de magical girls porté par la mise en scène moderne et colorée de Saïd Sassine, Bonbon super est la promesse d'une rencontre inédite entre Sailor Moon, Les Enfants loups et Dragon Ball !

10/2019

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Poésie

Poésies. 1934-1943...

"L'homme déconcerte, autant que l'oeuvre. Nul moyen de les inféoder à tel groupe, à tel parti, à tel mouvement. La violence et la grandeur d'un météore surgi d'on ne sait où et qui n'entre dans aucun système solaire. Abrupt au premier contact, mais d'une tendresse qui se révèle peu à peu ; massif, torrentiel, mais d'une extrême finesse. D'un profond pessimisme, mais d'une confiance totale dans les forces de la vie ; obsédé par la souffrance et la misère, mais avide de bonheur et de pureté ; il possède la puissance du primitif et le raffinement du civilisé. Son mépris du jeu mondain de la littérature l'a longtemps privé des suffrages du grand public ; il préférait rester libre, apprécié des seuls connaisseurs. D'une gourmandise universelle, Audiberti s'intéresse à tout ; sa curiosité demeure sans cesse en éveil ; les plus hautes sciences comme les réalités les plus humbles requièrent son attention. Tout fournit prétexte à sa sollicitude. Homme du Midi, natif d'Antibes, il aime le langage ; il le triture et le malaxe avec un plaisir sans mélange. Archaïsmes et néologismes, vocables rares et recherchés, tout lui est bon ; et il ne se prive pas d'innover en matière linguistique. Il soutient un haut grief contre l'habituelle séparation du dire et du faire ; car il veut rétablir la puissance créatrice du langage et, magicien véritable, agir par le langage. Ambition démiurgique dont, le premier, il ressent toute la difficulté" Yves-Alain Favre.

04/1981

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Littérature française

Entre les saints des saints

Le Roman inédit de René Philoctète expose un Port-au-Prince de l'après-dictature et de la montée au pouvoir d'Aristide : le Port-au-Prince des miséreux, des culs-de-jatte, des aveugles qui habitent sur le parvis des églises ; le Port-au-Prince de la Saline et des enfants qui s'aiment derrière les piles de fatras ; le Port-au-Prince tenu par les hommes du général et celui de l'ascension du prêtre et futur président. Si Jacques Roumain dépeint la misère de Fonds-Rouge, c'est à celle des grandes villes que s'attaque Philoctète, la misère "qui encrapule, rapetisse, abrutit". Roman téméraire qui a réussi son pari de montrer des sentiments humains admirables chez des êtres que la société n'associe pas à ce qui est beau et grand. Habile mélange de voix dans une langue poétique, ironique, grave et tendre par moments. Philoctète a su recréer avec courage et honnêteté le monde des indigents et des petits marchands. Il prend le lecteur par la main et le conduit à la rencontre de ces femmes, hommes, enfants, qui vivent et meurent dans la rue, sous les arcades, sur le parvis des églises. Images dures, poignantes et tendres, très éloignées des clichés inanimés et anonymes que nous offrent les associations ou organisations qui s'attaquent au problème des enfants des rues. Un roman palpitant de vie, bouillonnant de vies à découvrir. Une fois de plus, le poète, romancier de la grande moisson humaine, a des choses à nous dire.

06/2017

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Généralités médicales

Quand les fous n'étaient pas des hommes. De l'asile à la psychiatrie moderne

En 1955, après deux ans de formation en tant qu'élève infirmier, Jean Boutier est fraîchement diplômé : alors qu'il était boucher, il a repris le chemin de l'école et est à présent l'un des premiers infirmiers psychiatriques français. Bientôt, par une matinée d'avril, il fait son entrée à l'hôpital psychiatrique du CHU de Tours et ce qu'il y voit le glace : peinture écaillée, odeur pestilentielle, mélange de javel et d'urine, lits-cages, linge sale, une cuvette pour une trentaine de patients... Une promiscuité et des conditions dignes du bagne. Jean vient de découvrir la noirceur d'un monde oublié, caché, celui des fous. La psychiatrie moderne où le malade est au centre de l'attention des soignants et du corps médical est encore à ses balbutiements, comme l'explique Jean Boutier. Son récit, témoignage édifiant d'une période qui semble révolue, aborde aussi cette progression, lente, de la conception des "dérangés", reclus de la société et enfermés derrière des murs, à celle de "malades comme les autres", enfin humanisés, Certains pourraient se poser la question de l'intérêt d'un tel récit qui commence dans les années cinquante. Il reste pourtant d'actualité : nous sommes alertés sur les dangers du retour à des pratiques inhumaines, comme des enfermements abusifs perpétrés pendant La crise sanitaire que nous vivons. Mis en forme par le gendre du narrateur, ce récit est un plongeon dans ta vie asilaire de la seconde moitié du siècle dernier, qui n'avait rien à envier à l'univers carcéral.

01/2021

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Cuisine

Joia

"Cuisiner, c'est vivre... et vivre, c'est cuisiner..." Ce molto m'a guidée toute ma vie, et aujourd'hui plus que jamais, il est au coeur de ma démarche de femme et de cuisinière. Ainsi, après vingt-cinq années de grands moments gastronomiques, j'ai voulu créer un nouveau restaurant, trouver un lieu singulier, ouvert sur la ville, ouvert sur la vie ; une adresse de quartier propice aux rencontres et au partage, aux confidences comme aux éclats de rire ; une maison de goût qui réconcilie exigence et simplicité, petits plats d'ici et délices d'ailleurs, recettes de grands-mères et cocktails haute couture ; un lieu de vie épicurien et élégant, dans lequel chacun pourra se reconnaître, dans lequel on se sent bien tout simplement. H.D. Hélène Darroze nous invite ici dans son nouveau lieu et nous fait découvrir plus de 60 recettes originales créées spécialement pour Jòia. Fidèle comme toujours au Sud-Ouest de son enfance, à travers des plats déjà iconiques comme les moules de bouchot de tonton Claude, la fameuse short ribs de boeuf angus, les patates croustillantes au brebis basque et romarin, les champignons comme chez Amaia, les carottes nouvelles rôties au miel de Manuka, le mille-crêpes au thé matcha, les madeleines au citron et à l'huile d'olive, Hélène Darroze nous enchante grâce à une alchimie unique qui fait sa signature ; un mélange de produits merveilleux cuisinés de main de maître, saupoudrés d'amour et de tendresse. Une gastronomie qui lui ressemble : chaleureuse et généreuse.

03/2019

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Histoire internationale

Qui sont les colons ? Une enquête de Gaza à la Cisjordanie

Pendant deux ans, les auteurs de ce livre ont enquêté sur le monde des colons, ce monde si mal connu, y compris de nombreux Israéliens. Parce que les représentations diffusées par les médias et par les colons eux-mêmes ne suffisent pas, parce que les colons sont l'une des principales pommes de discorde dans la partie qui se joue au Proche-Orient, ils sont allés à leur rencontre. Pour essayer de comprendre. Ils ont mis au jour la manière, légale ou illégale, dont les colonies se créent et s'étendent, comme les procédés utilisés pour acheter leurs terres aux Palestiniens. Ils ont cherché à savoir comment les colons justifient leur présence dans les Territoires, découvrant ainsi une diversité et une complexité déroutantes. Il y a les tenants d'un communautarisme quasi utopique, vivant dans des cités idéales où la marginalité est traquée ; les familles en quête de bon air et d'avantages fiscaux, qui habitent la Cisjordanie en croyant vivre dans une banlieue israélienne ; les fanatiques que leur volonté de reprendre leurs terres aux Arabes conduit à vivre au plus près d'eux, en un paradoxe quotidien, et pour qui le prix de la terre est celui du sang ; les " jeunes des collines ", un mélange détonant de culture hippie et de racisme violent, dont la radicalité inquiète... Qui sont-ils, ces colons que l'actualité a mis au devant de la scène ? Comment voient-ils l'avenir et quels sont leurs moyens de l'influencer ? Quel prix - moral ou psychologique - sont-ils prêts à payer pour rester là ?

08/2005

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Sciences historiques

Odyssée agricole... ou d'imprévisibles rencontres

O fortunatos nimium, sua si bona norint, agricolas ! (Virgile). Trop heureux les hommes des champs, s'ils connaissent leurs biens ! Depuis Virgile, les poètes louent les bienfaits de la vie à la campagne et les mérites des agriculteurs... Au-delà des envolées poétiques, Odyssée agricole nous emmène, dans un mélange de pragmatisme et de passion, en voyage dans le temps, dans l'espace, et dans des activités diverses qui toutes se rapportent aux métiers de l'agriculture. L'auteur nous décrit avec précision la formidable transformation de l'agriculture à partir des années 1950, lorsque la mécanisation facilite le travail et permet de démultiplier la production. Tour à tour ou simultanément, avec l'aide efficace et permanente de son épouse et de ses fils, il pratique la culture des céréales, la production laitière, l'élevage de porcs, de veaux, la culture de la pomme de terre, de la rhubarbe, la production de pommes... jusqu'à aboutir à ce qui fait aujourd'hui la réputation de La Ferme Moine : les fameux "vins de rhubarbe". Ce parcours varié et atypique, jalonné de succès et de difficultés, a amené Michel Moine à voyager en Afrique du Sud, en Russie, aux États-Unis, à côtoyer des grands chefs de cuisine et des artistes. Il n'en reste pas moins un paysan dans l'âme, fidèle à ses racines et aux valeurs de ses parents et de ses grands-parents. Le lecteur trouvera dans cette narration de quoi se réjouir : l'agriculture peut être saine et productive, et donner du plaisir aux producteurs et aux consommateurs.

03/2015

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Psychologie, psychanalyse

L'héritage. De Spinoza à Freud - Une pensée marrane

Qu'avons-nous reçu en héritage, que souhaitons-nous transmettre ? Au début il y eut papa et maman, comme Adam et Eve. Nos parents 'ont marqué notre vie, puis notre fratrie, tout ce que nous transmettrons à notre tour. Dès son titre, L'Héritage. se place d'emblée sous les auspices de Freud, de Lacan et de la psychanalyse considérée comme un outil. L'auteur s'attache à l'analyse philosophique, historique, psychanalytique et sociologique du concept de transmission. Il décrit le caractère d'abord sacré de celui-ci, ses principes fondateurs, puis son glissement dans le monde de l'esprit vers un idéal philosophique. Comment depuis un premier monothéisme, celui-ci évolua vers deux autres, trois cultures comme trois frères qui s'entre-tuent encore. Explorant fratries et fraternités, cette pensée marrane issue de Spinoza nous a conduits à l'ère des Lumières. On rencontre dans ce livre, outre ces auteurs évoqués avec ferveur, un frère, les figures d'Adam et d'Eve, la Kabbale. Un exercice d'initiation, d'admiration et de partage, de conversation et de confrontation, de singulier mélange. Si l'humain est de fait à la place cardinale de la création, il est soumis à la loi du père, mais la haine, la destruction, prennent source dans le pulsionnel du premier frère. Naît ici Le Sinthome de Caïn, concept forgé d'après un néologisme de Lacan, qui imprègne le social, le politique comme la sphère privée. Quatre récits cliniques complètent la démonstration de ce livre de la mémoire, à la fois savant et accessible.

12/2020

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Actualité et médias

Oumma. Un grand reporter au Moyen-Orient

Alfred de Montesquiou, grand reporter à Paris-Match et prix Albert Londres 2012 pour ses reportages en Libye, sillonne le Proche et le Moyen-Orient depuis 15 ans. Sans être un essai ou une thèse, et encore moins de simples mémoires, ce récit exprime l’essentiel de ce que l’auteur a vu en parcourant la région. Rédigé sous forme de vignettes qui s’additionnent comme les touches d’un tableau impressionniste, ce texte très personnel cherche aussi à souligner ce qui fait la saveur du métier de reporter : l'envers du décor, l’aventure, la découverte de nouveaux horizons et, surtout, les rencontres. Des présidents de la république aux bergers nomades, du Maroc au Pakistan, des zones de guerre les plus féroces aux scènes de liesse les plus folles, Alfred de Montesquiou a eu la chance de vivre et travailler presque partout dans le monde arabe et d’y assister aux moments les plus historiques de ces dernières années. Le monde arabo-musulman, l’« Oumma », cette communauté des croyants, si solidaire et cohérente malgré sa diversité, est aujourd’hui à la croisée des chemins. Une nouvelle ère se dessine, celle d’un peuple essentiellement jeune, voire très jeune, qui aspire à l’ouverture sur la vie, au mélange des idées, à la justice, l’égalité et, surtout, à la liberté. Ce livre décrit à sa manière, très empirique, la rencontre des grands courants qui sont en train de dessiner le futur du monde arabe et, indirectement, le nôtre.

04/2013

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Actualité médiatique internati

Le monde dans 5 m²

Valentine Cuny-Le Callet a 19 ans lorsqu'elle entre en correspondance avec un condamné à mort américain, via l'ACAT, association de lutte contre la torture et la peine de mort. Pendant des mois, suivant les arbitraires de la poste américaine et des services carcéraux, elle échange des lettres manuscrites avec Renaldo McGirth, âgé de 28 ans, qui se bat depuis dix ans pour la révision de sa sentence, dans une prison de Floride. Il clame son innocence ; elle refuse de juger, mais prend conscience des violences du système judiciaire américain Avec un mélange d'audace et de générosité hors normes, elle initie et nourrit une amitié réelle avec Renaldo. Puisqu'elle est étudiante aux Arts déco, elle enverra des dessins et décrira sa jeunesse française. En retour, il racontera sa vision du monde dans 5m2. Le temps passant, la vie semble s'ouvrir pour Valentine, qui obtient d'aller étudier un an à l'université de Chicago. La vie semble se refermer pour Renaldo, dont la révision de sentence est sans cesse reportée ; l'Administration resserre son étau. Alors, elle décide de lui rendre visite. Pendant trois jours, à côté des épouses et autres visiteurs de prisonniers, elle se présente à l'entrée du quartier des condamnés à mort. Pour voir, essayer de comprendre, et tenter de témoigner. Le récit que tire Valentine Cuny-Le Callet de cette expérience captive par son humanité, sa franchise et sa maturité. A une époque où certains politiques regrettent l'abolition de la peine de mort, ces pages s'imposent par leur nécessité.

02/2020

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Musique, danse

Americana. Histoires des musiques de l'Amérique du Nord de la Préhistoire à l'industrie du disque

Les musiques de l'Amérique du Nord sont la synthèse d'un patchwork d'influences venues de tous les continents. Comment ces sons, chants, danses, musiques populaires, rituelles et religieuses se sont-ils amalgamés pour former ce vaste corpus, du Grand Nord arctique jusqu'au nord du Mexique ? L'influence hispanique est importante de Mexico à San Francisco, en Floride et en Alabama ; l'influence française est considérable de La Nouvelle-Orléans à la Gaspésie et à l'Acadie ; les nations indiennes se divisaient en aires linguistiques et culturelles qui s'emboîtaient les unes dans les autres, de l'Arctique à Mexico. Cet ouvrage, fruit de plusieurs décennies de recherches, se propose de retracer à travers sa musique la singulière aventure nord-américaine, depuis les origines jusqu'au développement de l'industrie du disque et de la radio. Celles-ci, en faisant pénétrer les musiques enregistrées dans les zones les plus reculées, ont répandu et accéléré la création des musiques commerciales bien connues aujourd'hui (music-hall, variétés américaines, comédie musicale, jazz, folk music, country music, cajun, blues, spirituals et gospel, tex-mex, rancheras etc.), résultat de plusieurs siècles de confrontations, d'échanges, de commerce, de juxtapositions et de fusions entre des traditions originaires des cinq continents. Ce faisceau d'influences venues du monde entier explique l'attrait mondial des musiques surgies de ce melting pot nord-américain. Ce mélange involontaire né dans la douleur et la confrontation plus que dans la concorde et l'amitié aboutit à une harmonie qui a séduit les auditeurs à travers le monde.

10/2005

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Actualité politique France

A gauche de l'impossible

A gauche de l'impossible est un plaidoyer contre les raccourcis qui, faisant miroiter des succès électoraux immédiats, épousent la culture politique dominante, celle-là même qu'une gauche émancipatrice devrait mettre en cause : verticalité du pouvoir, césarisme présidentiel, intolérance au pluralisme, absence de culture démocratique, mépris des mobilisations populaires, rejet des causes communes de l'égalité, incompréhension des nouvelles luttes écologistes, antiracistes et féministes. La catastrophe ne se conjugue pas au futur, elle est dans le présent : un présent d'aliénation et de domination où s'entremêlent les désastres sécuritaires, sanitaires, écologiques, sociaux et démocratiques. Il ne s'agit plus de l'éviter, mais de l'affronter en cessant de s'illusionner : la réponse ne viendra pas d'en haut, d'experts prétendus ou de gouvernants discrédités, mais du sursaut de la société, de ses inventions et de ses mobilisations. Si la gauche politique est en peine, c'est parce qu'elle s'est détachée de la société qui la légitimait pour s'identifier à l'Etat dont elle revendique la gestion. Or être de gauche, sur la durée, ce n'est pas vouloir absolument le pouvoir, c'est d'abord défendre la société contre les abus des pouvoirs, qu'ils soient étatiques, politiques ou économiques, sociaux ou culturels, entremêlant domination sociale, discrimination raciste et oppression patriarcale. Alors que l'effondrement menace, dans un mélange de destruction du vivant et de déshumanisation du monde favorable aux fuites en avant autoritaires et identitaires, la porte étroite du salut est dans ce pari sur l'impossible.

09/2021

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Théâtre

Marguerite Duras

Le théâtre a accompagné une partie de la vie de Marguerite Duras, avant que la scène ne cède la place à l'écran. Ce théâtre, né des romans et des récits, propose une écriture ouverte aux variations, aux cycles et aux allers-retours obsessionnels... L'écriture scénaristique libère la prose des contraintes narratives et descriptives pour atteindre une forme nouvelle : prépondérance du dialogue, laconisme, écriture blanche, découpage précis, choix de l'épure, rythme proche d'une partition, avec des trouées dans le texte, équivalentes au noir utilisé à l'image. Que ce soit dans les romans, les récits, les textes de théâtre ou les films, c'est toujours la voix de Marguerite Duras que l'on entend, mélange de banalité et de sophistication, de style à la fois classique (héritage de Racine), hyperbolique et accidenté. Au théâtre comme au cinéma, l'écriture naît de cette voix. L'une et l'autre ne forment qu'un seul et même corps : celui de l'écrivain tout entier attaché à celui de l'écriture, corps auquel s'adjoint celui du comédien choisi et aimé. Bien avant les films, le théâtre pour Marguerite Duras est voix, primauté du langage et espace d'expérimentation au détriment de la fable. Un lieu privilégié pour redonner vie à ce langage que, très tôt, l'écrivain devine épuisé. Marguerite Duras n'aurait-elle écrit qu'un seul et unique récit, qu'il soit en prose, dramatique ou cinématographique ? Un récit en métamorphose au service d'une seule exigence : celle de la vérité et de la justesse du mot.

09/2018

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Bouddhisme tibétain

Milarépa, le yogi-poète tibétain

La biographie de Milarépa, yogi-poète tibétain du XIe siècle. On pensait tout savoir de la vie, de la personnalité et des écrits de l'intrépide Alexandra-David Neel (1868-1969), exploratrice et " reporter orientaliste ", mais aussi dans ses jeunes années journaliste, cantatrice, militante anarchiste et féministe. On connait moins bien par contre le " tempérament d'anachorète ultra-radical " qu'elle disait être le sien, et qui la rattachait spirituellement au yogi-poète Milarépa (XIes.) ainsi qu'à la vie érémitique dont il est au Tibet la figure emblématique ; une vie que la voyageuse, moins tournée vers l'ascèse rigoureuse que vers l'étude, a elle-même menée dans les monastères et ermitages himalayens chaque fois, et aussi longtemps, que les circonstances le lui permettaient. Résidant en 1912 au Sikkim ou elle rencontre ermites et érudits, elle écrit une Vie de Milarepa restée jusqu'à ce jour inédite, et qui s'inspire de l'hagiographie tibétaine traduite en anglais par Lama Kazi Dawasamdup. Abandonné on ne sait trop pourquoi, ce projet éditorial qui lui tenait à coeur et l'occupa jusqu'en 1916, était censé apporter aux Européens un peu des paysages grandioses qu'elle contemplait, mais aussi des moeurs et croyances tibétaines qu'elle découvrait alors avec un mélange d'intérêt ethnographique et de rejet. Vagabondant comme elle, adepte d'une " mystique " libérée de tout formalisme religieux, Milarépa restera la figure tutélaire confortant la vision qu'elle se faisait du renoncement, et de la libération intérieure qu'on en peut attendre.

03/2023

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Littérature asiatique

Mon oncle Hoat. Et autres nouvelles traduites du vietnamien

"Mon patelin est situé dans un pays pauvre, en Moyenne Région ? : grimpez un peu, et vous arriverez à Chu. Vrai, on dit qu'ici les chiens rongent des cailloux et les poules picorent du gravier. Et les gens ?? demandez-vous, qu'est-ce qu'ils mangent ?? Qu'importe ce qu'on mange, du moment qu'on a le ventre plein". Nguyên Huy Thiêp nous emmène à travers ces nouvelles chez ces gens qu'il connaît bien, dans le Viêt-nam intérieur qui se bat pour sa survie dans un milieu le plus souvent hostile. Et en quelques mots, on y est ? : on a mal au dos avec la mère sans cesse pliée en deux dans les rizières, on entend l'instituteur qui ânonne, bien incapable de transmettre le goût du savoir à des enfants qui se demandent ce qu'ils mangeront en rentrant à la maison, on rêve avec l'infirme qui a jeté quelques méchants mots sur une feuille de papier à une illusoire célébrité... Thiêp, avec son mélange de causticité parfois cruelle dans sa description du quotidien et son humanité pleine de tendresse, est sans conteste un écrivain hors du commun. "? Un dramaturge dont la verve satirique peut faire parfois penser à Ionesco. ? " Jean Lacouture "? Nguyên Huy Thiêp est considéré comme le plus grand écrivain du Viêt-nam. ? " Nicole Zand, Le Monde Nguyên Huy Thiêp est né à Hanoi (Viêt-nam) en 1950 ? ; il y est mort en 2021. L'intégralité de ses textes traduits en français est publiée chez le même éditeur.

08/2021

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Littérature française

Richard Wright : Trajectoire d’une figure interculturelle

Richard Wright : Trajectoir d'une figure interculturelle, est une oeuvre qui décrit une psychanalyse de deux personnes en pleine télépathie et dont l'un est un grand romancier Noir Américain et l'autre est africain. Le premier, Richard Wright, jette comme une "bouteille à la mer" son livre Black Boy, qui tangue des décennies successives en milieu scolaire et universitaire à l'autre bout du monde, sans pour autant que les signes envoyés par lui ne soient décodés. Le second en situation d'hypnose c'est un africain qui perçoit au travers de Black Boy un véritable signalement, il y trouve d'ailleurs que l'Américain a suffisamment exprimé sa soif brûlante de retrouver ses origines africaines et manipule a souhait des signes qui ne vont pas passer inaperçus auprès de certains lecteurs des signes ou des sémioticiens. Cet ouvrage que vous allez feuilleter dresse un savant mélange de la psychocritique de Richard Wright et une introspection d'un homme pétri dans la culture mandara. Car, imaginez un afro-américain qui, dans la quête de ses racines profondes d'Afriques se butte à des obstacles aussi coriaces que déroutantes. Il laisse parler sa conscience. Imaginez maintenant un africain pour qui l'oeuvre susmentionnée de Wright mieux qu'une bouteille à la mer se révèle être une véritable "boite noire" d'un appareil aéronautique, puis que son usage lui permettra de découvrir les origines mandara de notre grand romancier américain. Ses ancêtres se trouvent au Cameroun et au Nigéria dans les monts mandara.

07/2023