Carine Paquin, Chloé Varin

Marisa a mal. Voilà ce qui arrive à force de ne pas s'être correctement brossé les dents après avoir mangé des sucreries ! La petite fille, accompagnée par sa maman, se rend chez le dentiste. En chemin, elle aperçoit un homme différent des autres : il est assis à même le sol ; une boîte remplie de quelques pièces est posée devant lui. C'est la première fois que Marisa voit un adulte comme lui. Lorsque le dentiste ôte la dent cariée, Marisa songe à la petite souris. Et si c'était vrai qu'elle accomplissait les souhaits ?
Pour , L'illustratrice joue avec les contrastes : les couleurs se distinguent sur les fonds gris, les détails semblent plus gros grâce au choix de la mise en page et l'émotion des visages se différencie du décor monotone. L'histoire est simple et les messages passent. Et ainsi, la poésie se mêle à la douceur des dessins pour laisser surgir l'émotion et la réflexion.

c’est son auteure, Karine Carville qui me l’a envoyé pour une chronique en avant-première. Bon maintenant il est sorti, parce que j’ai un peu trainé sur la fin, vous verrez plus loin pourquoi. J’ai accepté ce roman parce que cela faisait un moment que je n’avais pas lu un bon gros polar (mis à part Petits meurtres à Paris, qui est bon mais pas long ;)) et je me suis dit que c’était l’occasion de me replonger dans les crimes en série !

Résumé : Une série de braquages se produit dans la capitale. C’est le commissaire Somme qui est en charge de l’enquête. Les coupables ne laissent habituellement aucun survivant, aucune trace, mais sur le dernier en date, le gang semble vouloir laisser trainer des indices, pour attirer la police sur le lieu des délits. Malgré tout, impossible de les attraper, de les identifier, ils sont trop forts, trop rapides. C’est à ce moment que le commissaire voit un nouveau venu intégre son équipe, un nouveau envoyé par le gouvernement, un nouveau qui ne quitte jamais ses lunettes et surtout un nouveau qui semble connaitre beaucoup plus de choses que le commissaire et ses hommes (et femmes) sur cette affaire mais qui n’est pas prêt à les révéler.

Mon avis : Il faut que je vous dise que j’ai été déçue par cette lecture et comme je ne veux pas que vous le soyez également, je vais vous révéler un « secret » de ce livre ! Il m’a été « vendu » comme un polar. Certes, il y a des crimes, une enquête, un commissaire de police, des assassins et des victimes. Mais il y a aussi des vampires.

Je préfère vous le dire parce que j’ai vraiment failli arrêter ma lecture quand j’ai rencontré les vampires. Eh oui, la bit-lit (littéralement, « la littérature qui mord », dont les livres phares sont ceux de Stéphanie Meyer qui ont inspiré les films Twilight), je n’aime pas ça… Alors bien sûr j’ai continué parce que ca reste un polar et qu’on veut forcément connaitre le qui, le pourquoi et le comment, voire le comment du pourquoi mais j'ai eu du mal!

Ici, c'est surtout le pourquoi que l'on cherche à comprendre, parce que le qui on l’apprend rapidement ! C’est un peu comme un épisode de Colombo, on connait leur meurtrier au départ et ce n’est pas vraiment l’objet du livre !

Il s’agit là du premier polar de l’ « écriveronne » Karine Carville. Sur le style c’est assez réussi, je n’ai pas été bloquée dans ma lecture par la tournure des phrases ou le vocabulaire utilisé.

Personnellement j’ai eu un petit souci, l’auteur m’a envoyé le fichier pdf, je l’ai transformé en ePub avec Calibre pour la mettre dans ma liseuse et il y a eu un petit couac lors de cette migration : les « ll » ont disparu ! Eh bien on ne dirait pas, mais on les utilise beaucoup ces « ll » dont Prévert dote la grenouille et les oiseaux dans « Les animaux ont des ennuis ».

Ce livre peut être un bon compromis si vous ne connaissez pas la bit-lit mais que vous aimez les polars. Cela permet de découvrir en douceur ce genre. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur le site que l’auteur a créé.

"We all live in a Yellow Submarine, Yellow Submarine, Yellow Submarine..." Bon, il est plus tentant de passer sa vie dans le sous-marin des Beatles que dans - rayez la mention inutile : le cercueil ou la prison, ou la boîte de conserve, que peut être un submersible dans la réalité. Surtout en temps de guerre... 

chronique BD avec BDfugue

Mais c'est une aubaine scénaristique ! La promiscuité, source de conflits au sein de l'équipage ; L'eau qui s'obstine à rentrer par tous les orifices ; Les grenades sous-marines qui secouent le bâtiment comme un shaker et la scène obligée qui suit, où tout le monde scrute l'aiguille indiquant la profondeur : vers le haut, c'est la vie. Vers le bas, la mort !!! Tout cela, au cinéma mais en BD ? 

Eh bien, une parution récente me fait penser qu'il existe nombre d'ouvrages sur ce thème. de Martin Trystram et Romain Baudy (Casterman) nous arrive donc, et tente le grand écart entre réalisme et onirisme. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Udo Grothendieck rejoint l'équipage d'un U-boot navigant dans le Pacifique. 

Novice, il est chahuté par l'équipage qui découvre dans son paquetage un livre, un de ces ouvrages interdits par le régime nazi, et dont la possession peut valoir la cour martiale. Sans y jeter un simple coup d'œil, les marins le font disparaître en tirant la chasse des toilettes. Le temps passe, Udo fait la connaissance de Rosenbart le mécanicien qui sait tout sur tout le monde et aussi du capitaine, un homme irascible, tourmenté. Mais voilà que le livre fait sa réapparition, comme par magie ! 

PACIFIQUE, Romain Baudy / Martin Trystram

sur BDFugue.com

Plus violemment les hommes essaient de s'en défaire, plus vite il revient. Et commence à se multiplier en nombre. Jusqu'à la folie... La force hypnotique du livre, l'irrationalité des évènements enflamment les esprits. Le capitaine, en proie au délire, voit des sirènes envahir son bâtiment. La guerre semblant terminée, la décision est prise de ne pas rejoindre l'Europe en ruines, mais de gagner l'île la plus proche et d'oublier ce passé meurtrier. 

Là se trouve un cimetière de bateaux : havre de paix ou dernière demeure pour ces hommes déboussolés ? Le mystère demeure entier, comme le contenu du fameux livre, jamais révélé. Si la volonté de ne pas tout expliquer est respectable, les auteurs n'articulent pas très bien - à mon goût - le côté aventure et le côté fantastique qui se contredisent à la fin de l'album. Reste un superbe dessin et de très belles couleurs, dans un format "à l'italienne" parfaitement  adapté au propos. Alors, d'autres histoires de sous-marins, jadis ou naguère ? 

Dans un registre réaliste, Kaleunt de Dimitri (Glénat) me plaît toujours : son trait buriné rend parfaitement convaincant ce récit tragique où les simples soldats sont avant tout des victimes de la guerre, qu'ils soient dans l'un ou l'autre camp... Très classique, U-47 de Mark Jennison et Gerardo Balsa m'intéresse pour ses suppléments sous forme de textes et photos, mais pas pour son dessin, assez ennuyeux. 

IMMERGÉS TOME 1 ; GÜNTHER PULST

Nicolas Junker, sur BDFugue.com

Commando colonial d'Appolo et Brüno (Dargaud) ne connaît qu'un épisode se déroulant pour partie dans un sous-marin, mais je suis fan de cette série et ne manque jamais une occasion d'y faire allusion !

À lire absolument !

Comme le Nemo du même Brüno (Treize étrange) qui revisite le texte de Jules Verne avec un talent fou. Le fond des mers et ses splendeurs nous y fascinent comme jamais... Et pour clore cette liste non exhaustive, mon préféré : Immergés de Nicolas Juncker (Treize étrange)… 

En trois parties, chacune traitant d'un personnage en particulier, un des membres de l'équipage d'un U-boot. Jamais on n'a rendu avec plus de force et d'émotion le quotidien dans un sous-marin en temps de guerre. Chaque planche est constituée d'un empilement de petites cases où le dessin est engoncé, comme rentrée au chausse-pied.

Le trait est sale, les onomatopées tonitruantes quand le bâtiment fait tourner ses moteurs à plein régime : on les entend presque ! Du grand art !!! Hélas, la série est aujourd'hui abandonnée...

Quelque part dans une banlieue de la banlieue de Paris, Leïla, la sorcière du quartier, se réveille avec le moral dans les chaussettes. Les murs gris de sa cité commencent à l'ennuyer et elle n'a toujours pas trouvé l'amour. Elle voudrait bien faire une grasse matinée et déprimer tranquille en rêvant du xvie arrondissement, mais elle n'a pas le temps : des clients hauts en couleur font déjà la queue devant son appartement, pour lui offrir du couscous en échange d'une prédiction d'avenir ou d'un sort jeté à un voisin trop bruyant.

C'est alors que Mourad le rasta débarque chez elle avec une mauvaise nouvelle : son petit frère, Mourad le gentil, a disparu. Et la cité sans Mourad, c'est comme un ciel sans soleil. Leïla n'a pas le choix : elle doit partir à la recherche du petit ! Elle va arpenter toute la région sur les traces de l'enfant, armée uniquement de sa logique – parce que, comme le dit sa mère : une sorcière, c'est 10 % de magie et 90 % de bon sens.

, avec son style vif et surprenant, nous emmène dans un quartier de banlieue dépeint sans misérabilisme ni idéalisation. Le gris uniforme des immeubles se mêle aux couleurs des habitants, tous plus fantasques les uns que les autres. La protagoniste aimerait fuir cette vie d'isolement et d'inconfort, mais éprouve également une grande tendresse pour ses voisins qui font de chaque jour une aventure.

Le principal atout de ce récit est son héroïne et narratrice, Leïla : très énergique et drôle, indépendante, grincheuse, la jeune femme est aussi pleine d'amour pour les autres – même si elle d'en défend : une sorcière, ce n'est pas une assistante sociale ! Et puis, si elle est trop gentille, les démons arrêteront de l'aider et elle se retrouvera au chômage… La Sorcière de la cité est un bon roman d'aventure, qui fera à la fois rire et réfléchir les jeunes lecteurs comme les plus grands.

Accessible dès 8 ans, l'ouvrage écrit par , thérapeute, enseigne la méditation Pleine Conscience aux enfants. 20 petites histoires de la vie quotidienne où le stress, la tristesse, la colère, la joie ou l'inquiétude envahissent Chamata, 12 ans, jeune fille d'origine indienne qui vit aujourd'hui en Europe.

Ainsi confrontée à certaines difficultés ou émotions fortes, Shamata ("je respire") propose au lecteur des attitudes nouvelles à adopter, une initiation à la respiration, une invitation à vivre le moment présent, à percevoir ses émotions, à mieux les contrôler pour vivre mieux et plus intensément.

Guidé par la jeune héroïne, le lecteur va apprendre à respirer pour retrouver son calme en téléchargeant notamment 10 méditations (MP3). Grâce au cahier Shamata, il va pouvoir noter toutes ses expérimentations auxquelles il est invité, apprendre à positiver, à ressentir avec plus d'intensité certaines émotions, à s'accepter davantage, à donner de la joie autour de soi, à mieux gérer ses angoisses et à persévérer dans tous ces apprentissages.

Des textes proposés sous forme de bande dessinée ou présentés sous la forme de paragraphes concis. Des dessins simples et colorés, plutôt amusants et doux, joyeux et attachants qui donnent envie de suivre les personnages et les conseils prodigués.

Un conseil, ce livre convient parfaitement à une lecture partagée avec les adultes, rend complice et actif mais peut surprendre l'enfant, pas forcément familiarisé avec ces pratiques. Aussi, participer avec lui aux différentes propositions du livre, s'essayer à la méditation en pleine conscience apaisera l'éventuel sentiment de méfiance ou de ridicule qui pourrait s'installer chez certains.

S'il n'est pas garanti que le changement s'opère efficacement après la lecture, la curiosité de l'enfant s'éveillera malgré tout, suscitera assurément quelques réflexions de sa part, modifiera peut-être quelques-unes de ses attitudes et entraîné par ses parents, il est n'est pas impossible qu'il apprenne alors à voir le monde autrement, à s'ouvrir davantage aux autres et à lui-même.

Une approche originale et inédite à tester sans appréhension. Ce livre ne peut que faire du bien.

Claire, une jeune surdouée de 16 ans, est le nouveau souffre-douleur des étudiantes de l'université de Morganville. Il faut dire que la jeune fille n'a pas la langue dans sa poche, et qu'elle humilie par inadvertance la cruelle et toute puissante Monica, dont les connaissances frôlent dangereusement le néant. Pour échapper aux représailles, Claire s'installe en ville, dans une grande et vieille maison, en compagnie de trois colocataires. Mais sous leurs airs de joyeux drilles, la jeune fille découvre que Shane, Michaël et Eve portent chacun un lourd secret qui les empêche de s'ouvrir aux autres. Pire encore, elle comprend que les habitants de Morganville vivent dans la terreur, sous le joug oppressant des vampires. Or Claire et ses amis n'ont aucun protecteur…

instaure une atmosphère étouffante, angoissante à souhait, extrêmement efficace et distille un suspens franchement haletant: est un excellent page-turner! Les mystères se mêlent, et viennent semer le trouble dans les sentiments que Claire éprouve pour Shane le ténébreux. Les dangers sont de plus en plus menaçants, et jusqu'à la fin (et quelle fin!), le lecteur vit dans une fiévreuse tension. Une très bonne lecture.