A propos d'amour

Autobiographie très fragmentaire (la jeunesse à Rimini et les débuts aux côtés de Rossellini), Propos est avant tout un recueil d'observations (peu d'anecdotes), de déclarations et d'explications de Federico Fellini.

Avec quelques perles : « L'industrie du cinéma est macabre. Absurde. C'est la combinaison d'un match de football et d'un bordel. »

Sans oublier, bien sûr, l'amour iconique et bien connu du réalisateur pour le cirque, son ambiance comme son art. (Buchet/Chastel, 1980) 

Léopold devient père, une naissance qui le ramène brutalement à sa propre enfance. Marcus l’a saccagée en lui faisant subir ce qui a longtemps été indicible.

En pleine chute dans la mémoire, il laisse sa femme et sombre dans Paris. 

Nanoucha van Moerkerkenland (« le pays des églises murées » en néerlandais), a collaboré avec des journalistes d’investigation, des procureurs et des psychiatres pour dresser les facteurs du passage à l’acte et interroger le mal. Celui qu’on subit et qu’on reproduit sur autrui. 

Amour Mineur, publié en juillet 2022 chez Metropolis.

n'a pas le nom le plus facile à porter de la bande dessinée, on raconte même que son nom effraie certains lecteurs et éditeurs ! Dépassez vos angoisses et découvrez les siennes : chacun de ses projets mérite largement qu'on s'y attarde, formant, album après album, une des œuvres les plus intéressantes de la BD indépendante de ces dernières années, à la fois drôle et sinistre, intime et urbaine, rock'n'roll et profonde.

Rien que ça ?

Un peu plus, même, car le dessinateur scénariste parvient toujours à dépasser le projet qu'il s'est lancé en y insufflant quelque chose de mystérieux, de difficile à cerner et qui ressemble bien à du talent, tout simplement.

De la solitude au couple

Les lecteurs fidèles de ce site se souviendront peut-être qu'un album précédent de Terreur Graphique s'intitulait « La rupture tranquille » (publié aux éditions Même pas mal, comme on vous le signalait ici) : ce nouveau livre pourrait porter à merveille le même titre.

Les courts chapitres racontent en effet la rapide décomposition du couple formé par Sam et Rachel, leur histoire d'amour ayant du mal à résister aux élans hypocondriaques de Sam, qui se croit sans cesse atteint des maladies les plus graves ou menacés par les vermines les plus insidieuses.

Publié aux éditions Six Pieds Sous Terre, ce titre est en quelque sorte le prolongement du magistral « Rorchach ». Là où le narrateur était seul à affronter ses démons intérieurs, il se retrouve à présent confronté à une partenaire. Ses phobies, manies et tares sont dès lors nocives non seulement pour lui, mais surtout pour le couple qu'il aimerait, semble-t-il, former un jour.

Des angoisses à fleur de dessin

Si vous connaissez déjà la patte de terreur graphique, pas besoin de vous présenter ses personnages empâtés, grassouillets, courts sur pattes, presque toujours moches et suants, la bedaine sortie du t-shirt et le rouge à lèvres appliqué en surdose. Grâce à une mise en couleur très sobre, monochrome pour la plupart des histoires, plus colorée sur l'épilogue, les planches restent proches du noir et blanc malgré l'impression en quadrichromie, conservant ainsi l'éclairage très sombre de l'univers de Terreur Graphique.

Les chapitres tirent à chaque fois leur titre d'une bande-son rock'n roll, qui s'ouvre avec Johnny Cash et se clôt avec Dominique A. Des choix musicaux qui correspondent assez bien au goût immodéré de Terreur pour la transpiration, les démangeaisons, les fièvres, les poils et les t-shirts qui dévoilent les rondeurs. À cela, le dessinateur ajoute des métaphores visuelles, qui révèlent l'univers intime des protagonistes : des vers envahissent l'appartement, la ville se tord sous l'effet des médicaments ou le héros, assis face à la télé, est représenté sous les traits d'un insecte géant.

Avec Terreur Graphique, les prouesses de mise en scène et les tours de force visuels ne font qu'un avec l'histoire qui est racontée. Tout est, depuis la couverture jusqu'aux pages de garde, contribue à tisser l'atmosphère fiévreuse de l'album.

Mais que l'on ne se trompe pas : « Hypocondrie(s) » n'est pas une fable pessimiste sur les déchirements du couple. Par sa structure en boucle, il parvient à insuffler une sorte d'espoir au lecteur, en forme d'éternel recommencement. Pas un optimisme béat, mais une raison de ne pas désespérer, à tout le moins.

Christophe a 16 ans et est amoureux d'Anne, 25 ans, une amie de la famille. Entre eux, c'est impossible. Christophe aime Anne depuis le premier jour où il l'a rencontrée, chez des amis de ses parents, à l'âge de 11 ans.

L'action se déroule dans les années 60 avec pour cadre historique la guerre d'Algérie. Les mœurs de la société française de 1962 empêchent tout espoir.

Son père est régisseur à la Comédie Française et sa mère est une ancienne comédienne. Très souvent, ils obtiennent gratuitement des places pour le théâtre. Cet environnement littéraire et artistique a encouragé Christophe à écrire très tôt.

C'est ainsi que le jeune homme de 16 ans relit ses écrits et revient sur ses souvenirs; sa rencontre avec Anne, leur attrait pour les livres, son amour grandissant, sa déclaration… Christophe a une excellente mémoire et ses mots sont une fenêtre ouverte sur le passé. Il comprend le pouvoir des mots face aux sentiments et fait son introspection.

se raconte par l'intermédiaire du roman. Ce n'est ni tout à fait sa vie, ni tout à fait celle d'un autre. Son père était effectivement régisseur à la Comédie Française et sa mère une ancienne comédienne. Cet environnement littéraire et artistique a encouragé Christophe / Christian à écrire très tôt.

Depuis plusieurs années, et parallèlement aux histoires et nouvelles qui l'inspirent, il tient son propre journal. Christian Grenier pour écrire celui-ci l'a rouvert pour nous et s'en inspire…

L'amour pirate est l'histoire d'une passion interdite.

L'amour pirate est un roman sur l'amour impossible, le carcan des valeurs morales de l'époque et les sentiments bridés.

Soufi mon amour, à tous les prix, neuf ou d'occasion

Entre le rat fol et l’éléphant fanlatulipe, il avait un choix immense, Paul FOURNEL, pour nous promener dans un bestiaire étonnant où ses mots glissent, tout empreints d’une douce poésie.

À mi-chemin d’un livre de poèmes et d’un recueil de comptines pour enfants (toutes ne sont cependant pas à mettre entre toutes les oreilles), il nous dresse quelques portraits dans lesquels transpire son plaisir de jouer avec les mots.

Certes, il aurait aussi pu disserter sur le têtard aux pommes ou encore la raie glisse, mais il n’a pas fait ces choix. Ne le regrettons pas, à mon avis, il en a gardé un peu sous la pédale pour une prochaine fois.

De son côté, Henri CUECO assure une illustration souvent naïve, parfois bien sentie, qui accompagne les textes sans les dénaturer.

C’est certainement sa touche qui donne à cet ouvrage la dimension d’un livre pour enfants.

Il me paraît cependant être resté un cran en dessous de son partenaire.

Cela n’enlève rien à tout le plaisir simple et sans fard de ces petites stances qui donnent l’envie de les réciter à la cantonade ou de les chuchoter dans le creux d’une petite oreille !

Amoureuse depuis deux ans de son prof de plongée, Lucie n'en revient pas d'avoir enfin obtenu un rendez-vous au restaurant avec lui ! Mais alors qu'elle savoure son dîner avec le bel Antoine, l'énorme lustre suspendu au-dessus de la table s'abat brutalement sur celui-ci, qui meurt sur le coup...

Lucie peine à se remettre du drame, dont la vidéo tourne sur YouTube. Elle finit par retrouver le sourire grâce à Kacem, le barman de l'After beat. Sauf qu'à leur deuxième rendez-vous, le jeune homme se fait renverser par une camionnette sous ses yeux éberlués.

Deux petits amis morts en même pas dix jours, impossible pour Lucie de croire à une horrible coïncidence ! La jeune fille se sent maudite... "Tu m'aimes, tu meurs", pense-t-elle. A moins que quelqu'un, dans l'ombre, cherche à lui nuire ? Que ce soit une malédiction ou une conspiration, Lucie veut en avoir le cœur net...

Pour , Gilles Abier adopte un style différent d'Accrocs et de J'me sens pas belle (de la même collection) : pas de récit à la première personne ni de phrases percutantes, l'écriture est devenue purement narrative. On se laisse vite porter par l'intrigue, une sombre histoire de secret de famille qui remonte aux arrière-grands-parents de Lucie et pèse comme une malédiction sur la jeune héroïne. Le suspens est dense au long de cette enquête personnelle qui va également amener Lucie à renouer avec sa grand-mère et le village de son enfance.

Comme d'habitude chez Gilles Abier, on retrouve le thème phare de l'homosexualité - à travers le personnage de Grégoire, le meilleur ami de Lucie - ainsi qu'une fin ouverte qui laisse le lecteur sur sa réflexion... et le fait douter jusqu'au bout quant à la vérité !

Lu d’une traite, cet Amour des Grands de Caroline Michel !

Un « je t’aime, moi non plus » frustrant mais solaire, un premier amour bien accroché (et bien réel) : parfait pour l’été, et la vie colorée qu’il entraîne partout avec lui 

Paul est un jeune garçon qui aime la campagne, la nature, le vent dans les cheveux et les collines à perte d'horizon. Jusqu'à son entrée en 6e, « à la grande ville », il vivait heureux. Mais en côtoyant élèves citadins, il apprend qu'avoir un père paysan est une insulte et lui colle très rapidement l'étiquette de « Pèque » ! Heureusement, il y a Aïssatou, la belle ébène au rire comme un soleil et Nanah, la petite pie qu'il a sauvé d'une mort assurée. Et puis il y a sa famille : sa grande sœur, Lisa qui rêve de poursuivre ses études mais doit pour cela quitter le village et son amoureux, et sa petite sœur Manon, qui n'a pas la langue dans sa poche !

Un point commun relie Aïssatou, Lisa, et Nanah, toutes les trois doivent, veulent, et rêvent de partir, de recouvrer leur liberté, de retrouver leur liberté, leur milieu naturel. Paul assiste à tous ces départs et comprend, après beaucoup de questionnements, que l'amour n'a pas de frontières, n'a pas de barrières et reste présent. Toujours.

Ca y est. Barnabé a franchi le pas.

Il a enfin déclaré sa flamme à la jolie Pauline par l'intermédiaire d'une lettre glissée dans ses affaires de classe. Mais voilà qu'en plein cours sur l'impératif, le gros Dédé vole le précieux courrier et qu'un drôle d'individu prend la classe en otage et menace tout le monde avec un pistolet. C'est certain, la leçon de conjuguaison va être pour le moins originale aujourd'hui.

Dans ce court roman, nous parle tout simplement d'amour. Le vrai, le beau, celui qui fait vibrer le coeur ... même quand on a 10 ans !

L'histoire d'Amour, impératif et pistolet est toute simple et en même temps extraordinaire. Extraordinaire tout d'abord, car ce n'est pas tous les jours qu'une maîtresse d'école voit débarquer en classe un admirateur éconduit une arme à la main.

Simple ensuite, car il est question de conjuguaison et de sentiments amoureux, choses que tout un chacun maîtrise, certes parfois avec quelques difficultés, mais qui font partie néanmoins de notre quotidien.

Cocasse, amusant, touchant, ce récit trouvera sans aucun doute le chemin du coeur des enfants et... celui de leur parents bien sûr.

Connaissez-vous la gamophobie ? Et l'anutaphobie ? Le premier terme désigne la peur de se marier, le deuxième de rester éternellement célibataire. Ces deux angoisses peuvent même se rencontrer... lors d'un mariage, justement.

Lorsque Emmanuelle se rend au mariage de sa sœur, en juin 2019, elle n'a pas toutes ces craintes, sauf une. Cette anxiété s’appelle Vincent, son premier amour. Que reste-t-il de leur enfance révolue, de leur histoire inachevée, de leurs souvenirs faussement endormis ?

Et surtout, à quel point nos relations passées déterminent qui nous sommes ?

Le temps d'une soirée, Emmanuelle revient dans le temps et rembobine le film de sa relation, et de sa jeunesse.

Ils sont amoureux, très amoureux et sont tous deux très heureux. Il y a pourtant un problème, un très gros problème, même : lui vit sur la page de gauche, elle sur la page de droite. Et qu'y a-t-il entre deux pages ? Une reliure, bien sûr. Et comment franchir une reliure ? C'est tout bonnement IMPOSSIBLE. Nos deux petits personnages n'ont pourtant pas l'air affectés par cet état des choses : lorsqu'il jardine, elle fait son potager ; quand il déjeune sur le pouce, elle se fait un bon repas ; pendant sa sieste, elle va à la chasse ; quand vient son tour de se reposer, il va pêcher ; et le soir venu, petit dîner aux chandelles, toujours chacun de son côté. Mais comment font-ils pour être si heureux alors qu'ils ne se touchent jamais, ne s'enlacent jamais, ne s'embrassent jamais ? À moins que, lorsque vous refermez le livre…

nous raconte l'histoire d'amour entre deux personnages aux allures de Monsieur/Madame : un petit concombre noir et une petite boule rouge. Une histoire qui joue de façon originale avec l'objet livre. Après une entrée discrète, dès la page de garde, par le bord de la feuille, les personnages envahissent progressivement l'espace : une maison, une clôture, un jardin, un animal de compagnie… Le décor s'installe progressivement, au fil des pages, et la barrière infranchissable de la reliure se fait de plus en plus présente. Alors comment font nos deux petits héros pour rester si heureux malgré les circonstances ?

Avec Les amoureux du livre, les lecteurs s'amuseront à observer les détails qui fleurissent à chaque page tout en s'interrogeant sur le mystère de cette histoire d'amour finalement pas si contrariée qu'il n'y paraît. Et il y a fort à parier qu'en refermant le livre, votre enfant tentera d'observer le rapprochement qui s'opère entre les deux personnages. Mais laissons leur enfin un peu d'intimité…

Jean-Yves Clément, peu connu du grand public en tant qu’écrivain, a pourtant déjà signé quelques petits livres sympathiques. Animateur sur une antenne de Radio France, il est aussi l’organisateur du festival « Fêtes romantiques de Nohant » (au mois de juin) qui, chaque année, propose dans l’ancienne demeure de George Sand des concerts de musique classique.

111 notes d’amour est un recueil de différentes notes d’amour poétiques présentées sous une agréable illustration de couverture : un détail de La Branche, œuvre du peintre Marc Chagall (1887-1985). Ce sont ainsi deux amants qui se dessinent dans des teintes bleutées joliment fleuries sur la première de couverture du petit livre.

A l’ouverture du recueil, on apprécie le papier plutôt épais à la coloration plus chaude que le blanc habituel des œuvres sans âme. Les différentes notes poétiques sont répertoriées sous des entrées aux titres évocateurs : « T’écrire », « T’aimer », « Je t’aime », « Ton amour » ou encore « De toi » et « En toi »…

Recherche du mot, du son juste :

Le poète semble ici nous inviter à le suivre dans sa quête incessante des mots appropriés pour chanter son amour. Cette recherche est éternelle puisqu’à chaque instant, l’amour se renouvelle, et il faut ainsi trouver de nouveaux assemblages de mots, de sons pour arriver à recouvrir cette nouvelle réalité qui naît sous un regard toujours surpris.

Ainsi commence le chemin tracé par le poète sur la page : « Tu es devenue mon amour-livre comme on pose une aile sur le mot ivre ». Les réflexions s’enchaînent comme dans un recueil de citations. On imagine aisément le poète, plume en main, notant à toute heure du jour et de la nuit ce que lui inspire son amour. Une façon de le cultiver mais aussi une façon de lui rendre hommage.

De toi à moi :

Le lecteur se retrouve alors dans le cadre d’un dialogue où un « je » s’adresse à un « tu ». Enfin, dialogue…nous n’entendons que le « je ». Charge à vous, lecteurs, de donner cœur et corps à ce « tu »…car chacun en a un qui lui est propre… Mais si, j’en suis sûr, ne faites pas cette tête-là ! Ou, en tout cas, c’est comme pour les oiseaux, chantez avec eux, et ils viennent tous à votre fenêtre !

Un amoureux transi, un amour qui se transmet :

La feuille, la plume sont les instruments nécessaires à l’expression de cet amour, rendu ainsi public, comme l’aveu d’une force interne qui dépasse le poète. « Ton amour, comme un soleil éclaté en mon cœur »…

Brigitte Fossey signe la Postface du recueil. Elle nous montre ce poète à la recherche de l’absolu de l’amour, il s’élance, s’arrête, repart mais toujours continue, avance. Jean-Yves Clément nous convie à monter dans sa barque et dès qu’on est à bord, on se laisse porter par ses déclamations : « La vérité de mon amour, c’est d’être en toi, même sans toi »

Jean-Yves Clément a aussi écrit Les plus belles paroles du Coran paru en avril 2008 également au cherche midi. C'est un recueil de quelques-uns des extraits les beaux de l’un des trois grands textes fondateurs des religions monothéistes. Dans un style plus poétique, il a signé Variations Chopin. Quarante-huit Préludes paru en 2005 chez Lancosme Multimédia.