Marin Schaffner, Mathias Rollot, François Guerroué

Ce nouvel ouvrage de la collection « quotidien malin » a pour finalité d'amener le lecteur à cuisiner régulièrement en lui apportant différentes astuces pour faciliter la préparation de ses repas, en lui réduisant le plus possible toutes les contraintes affiliées à cette activité,  et en veillant principalement à ne jamais l'éloigner d'une cuisine bon marché, saine et savoureuse.

Certes, cet ouvrage s'adresse plutôt à des disposant de peu de temps et sans véritable organisation. Pour les autres, les habitués des fourneaux et des plats « maison », rien de bien révolutionnaire, sinon la satisfaction de découvrir qu'en matière de gestion de cuisine, ils sont des chefs !

Assurément la lecture de ce petit livre devrait vous permettre de gagner du temps et de l'argent tout en maintenant une qualité nutritionnelle et gustative pour la plupart de vos repas. Il suffit pour cela de disposer d'abord  de quelques ustensiles indispensables, puis d'avoir en réserve des aliments de base en maintenant une préférence pour les produits de saison et enfin de savoir comment conserver au mieux les aliments pour qu'ils restent sains et goûtés.

Un inventaire alphabétique des produits, du mot « abricot » à « yaourt » en passant par  « haricot » ou « poireau », dressant tous les atouts et les modalités d'emploi et de conservation, devrait suffire à varier vos plaisirs. En y associant le tour de main adapté proposé au chapitre suivant (savoir découper, trancher, râper, préparer un court-bouillon, une sauce…) et en respectant les mesures, les modes et temps de cuisson, vous ne devriez avoir aucune difficulté à préparer vos repas et à maintenir une certaine variété, garante de votre bien-être.

D'autres petits conseils pour agrémenter facilement vos plats (utilisation des épices) et étonner votre entourage (l'art d'accommoder les restes) ; quelques astuces pour maintenir une hygiène alimentaire  (avoir en stock du vinaigre blanc et du bicarbonate de soude) et deux ou trois conseils diététiques achèveront la lecture de ce livre pratique mais peu innovant, au final.

Quelques recettes sont proposées en toute fin d'ouvrage avec une adresse internet pour en  poursuivre la lecture.

Ce nouveau guide culinaire, parfaitement tendance,  est d'abord destiné aux nouveaux amateurs de goût et de produits simples et sains, plutôt en froid avec l'industrie agro-alimentaire. Quelques pages pour se laisser convaincre qu'une maîtrise et une connaissance de ce que l'on mange permettent assurément de se nourrir avec plus d'harmonie, de confiance et de qualité et de retrouver la vraie saveur des aliments que l'on consomme.

Ainsi, de nos jours, les légumes oubliés reviennent sur le devant de la scène, remplissent le panier du consommateur averti, durable et solidaire, se pavanent sur les étals du marché ou du producteur local, étonnent par leur forme, leur couleur et leur variété et concurrencent sévèrement la carotte de sable ou la pomme de terre de base. Rien de mieux et de plus actuel que  de servir à ses convives un chou Romanesco, des crones ou des topinambours, avec en primeur l'art de les surprendre. Car, il est vrai, ces légumes longtemps oubliés, douloureusement connotés à la période de l'occupation, sortis de l'imaginaire des générations d'après-guerre, retrouvent leurs couleurs et tout leur intérêt, notamment grâce à leurs larges atouts gustatifs, , quoi !

Souvent cultivés à une moindre échelle, d'origine biologique principalement, ils offrent au consommateur l'assurance de manger  plus sain. Grâce à leur variété intéressante, ils permettent également de diversifier les plats et les plaisirs, d'éviter la monotonie des potages ou des purées à base de pommes de terre. Originaux, ils se remarquent vite sur les étals des marchands et permettent aussi de garantir une touche déco aux plats préparés.

Ce guide basique présente quelques légumes (une vingtaine environ), tous illustrés (pour pouvoir les reconnaître sur le marché) et propose, pour chacun d'entre eux, une recette spécifique, simple à réaliser. Il précise également les différents modes de cuisson, de conservation, de préparation et de culture. Ainsi le panais, le radis noir, l'ortie, l'oseille, le pourpier ou le butternut, vont pouvoir désormais entrer en cuisine et satisfaire tout le monde, même les enfants difficiles. (Panais au miel, gâteau mauve au pavot, confiture de radis…)

En fin de volume, un index recensant le type d'endroits où trouver ces légumes, où se procurer les graines. De quoi s'initier gentiment à cette nouvelle manière de cuisiner. C'est certain, si vous êtes convaincus et déjà bien acclimatés à ce type de légumes, vous n'apprendrez rien de très nouveau.

A réserver aux débutants, donc.

Les Editions pensent aux femmes pressées, aux femmes modernes, aux femmes actives en créant cette nouvelle collection, tendance girly (c'est ce qu'on dit aujourd'hui, semble-t-il) « les recettes du sac à main ».

Conçus effectivement pour tenir dans un sac (mais toutes les femmes n'ont pas de sac à main !), ces livres de recette sans textes superflus,  se veulent efficaces et  pratiques, séducteurs avant tout. Le concept étant de charmer ses hôtes.

Par des titres que certains jugeront plutôt racoleurs et futiles (« avoir des câlins et même plus » ou « mettre les escarpins sous la table ») et d'autres simplement drôles et évocateurs (« light et joyeuses »), cette collection, malgré tout un brin hostile aux autres femmes et indifférente envers les hommes qui aiment cuisiner (mais pas ceux qui aiment bien manger !), s'enferme dans un genre assez superficiel et ringard ou bien affiche une autodérision épatante. Au lecteur d'apprécier.

Si l'on se détache du concept un peu réac, les recettes proposées, pas forcément innovantes mais intéressantes cependant ont l'avantage d'être simples à réaliser, n'utilisent que des produits faciles à trouver.

40 recettes dans chaque livre, toutes illustrées avec gourmandise et un certain raffinement. Aussi le lecteur se laisse tenter.

Deux autres titres sont parus avec cet ouvrage. L'un, adapté au couple propose des recettes élaborées juste pour deux personnes. L'autre  (« mettre les escarpins sous la table ») est réservé à celles et ceux qui n'ont pas envie de passer des heures en cuisine mais cherchent tout de même à épater les convives ou à assurer le quotidien sans prise de tête et avec variété.

Des astuces pour être efficace et rapide sans se ruiner et faire plaisir.

Une autre série parue le 13 juin propose des recettes estivales et conviviales(« 10 copains débarquent », » « à emporter dans sa valise »,  « des apéros sans cacahuètes »).

Les Editions lancent une nouvelle collectionet proposent, par ce biais, d'initier à  une  cuisine moderne et conviviale, plutôt tendance, synonyme de plaisir et de simplicité. L'air de rien, sans se prendre la tête ni stresser derrière les fourneaux, ces ouvrages (au nombre de quatre pour le moment*) offrent au lecteur un panel de recettes plutôt classiques et fondamentales, déclinées ensuite en d'autres recettes plus originales, parfois inédites ;  histoire de varier le plaisir et l'esthétique, d'initier à d'autres saveurs, d'autres gourmandises.

Associée à des grandes marques culinaires et des magazines féminins, l'auteure, animatrice également d'un blog www.katyseats.com, s'inspire de la pâtisserie traditionnelle pour la renouveler et l'actualiser à travers des recettes variées et originales, créatives et gourmandes.

Aussi, dans un premier temps, sont rappelés les fondamentaux pour réaliser pâte brisée, sablée, feuilletée, pâte à brioche, à génoise, à choux, à meringue. Sans se perdre dans des détails inutiles, de manière concise et efficace, sont énumérées les techniques de base indispensables qui serviront ensuite à innover. Une fois la préparation de base assimilée, 40 recettes, toutes illustrées avec gourmandise, s'offrent au lecteur et raviront assurément les amateurs de pâtisseries anglo-saxonnes.

Si la richesse (calorique) des ingrédients ne vous effraie pas, n'ayez aucune hésitation à réaliser ces recettes ; elles contiennent en elles de quoi régaler n'importe quel convive gourmand.  De l'Angel cake au flan à tomber aux brioches suisses en passant par le quatre-quarts, le carrot cake, la génoise à la confiture ou l'éclair au chocolat, tout tente, attise les papilles et la mauvaise conscience. Des recettes généreuses à tous points de vue, à réaliser avec parcimonie si votre tour de taille vous obsède. Sinon, foncez, le plaisir est garanti !

* Dans la même collection, Zéro sucre, La cuisine des potes, Un homme en cuisine.

Pour faire suite au manuel pratique de l'autohypnose et avant la parution de celui consacré à la sophrologie, la collection s'enrichit d'un nouveau titre de développement personnel, adapté à nos modes de vie stressants et anxiogènes.

Ainsi, à la suite de cette courte lecture, si vous êtes pleinement engagé dans le changement et l'amélioration de votre vie quotidienne, convaincu que vous pouvez agir personnellement en prenant davantage soin de vous, c'est certain vous serez capable de pratiquer la méditation chaque jour.

Si, au contraire, vous manquez un peu de motivation, si les contraintes de la régularité vous éprouvent, ce guide risque de ne pas suffire mais vous confortera sans doute dans l'idée qu'une pratique en groupe peut vous ouvrir une vie plus épanouie, développer votre confiance personnelle.

Aussi, soyez prêts, ce livre de vulgarisation, absolument dans l'air du temps, est une invitation à vous impliquer personnellement.

Avant de démarrer concrètement les exercices de méditation au quotidien, l'auteur  rappelle (sans entrer dans les détails) les fondements et les principes de base de la méditation puis propose une mise en pratique concrète et illustrée, avec en bonus, une séance à télécharger de méditation menée par Fabrice Midal, fondateur de l'école occidentale de méditation. Aussi, soyez prêts : respirez !

La méditation aide à développer une forme d'intelligence différente, plus corporelle, à acquérir de la confiance en soi, à s'ouvrir à soi et aux autres. Ni réellement exercice d'intériorisation, ni technique de relaxation ou de gestion du stress, la méditation offre pourtant la possibilité de trouver des ressources  propres, aide à renouer avec la simplicité, à retrouver une unité corps-esprit.

10 à 30 mn/ jour de méditation suffisent pour se familiariser avec sa pratique. Ce guide apporte des conseils sur la posture à adopter, les techniques respiratoires. Il suffit ensuite de suivre la progression proposée par l'ouvrage pour surmonter les obstacles fréquents comme le risque d'endormissement, les tensions, le mal de dos, l'agacement, l'envie d'arrêter, l'impossibilité de se concentrer…

Cela semble simple : s'accorder du temps, se faire confiance, prendre soin de soi, c'est déjà méditer.

En fin d'ouvrage l'envie d'essayer gagne le lecteur et, pour aller plus loin, des repères bibliographiques lui sont proposés.

Salué comme une révélation par la presse anglo-saxonne, le premier roman de  ne peut, en effet, que marquer son lecteur, le mettre en émoi, le surprendre intensément. Une lecture inédite, qui nécessite une implication concentrée du lecteur, mais qui s'exerce pourtantpresque sans effort tant le souffle lyrique de la prose illumine ce roman d'une beauté presque organique.

La nature enveloppe l'histoire, l'enserre avec force, fait naître le drame. A la fois splendide et puissante, elle prend vie avec lui. Le crépitement de la pluie, les ajoncs touffus et les broussailles, la bruyère trempée, les étendues de lande pelée du Donegal, le gris de la brume sur les collines et l'odeur du feu de tourbe accompagnent Coll Coyle, le métayer.

Dans une Irlande rurale et extrêmement pauvre, où la faim et la crasse tenaillent les corps paysans, où l'arrogance et la cruauté des propriétaires terriens soulèvent les cœurs, seul le ciel changeant a encore la couleur de l'espoir, voit les oiseaux s'éveiller et permet l'évasion, la rédemption.

Fuir. C'est tout ce qu'il reste à Coyle après la mort involontaire de l'héritier du maître. Echapper à la vengeance et à la brutalité de Faller (« un sourire figé dans ses yeux glacials ») et Macken lancés à sa poursuite, gorgés de haine (« Ta femme, je l'ouvrirai en deux pour lui arracher le fruit de ses entrailles et je la remplirai de ma propre semence »), abandonner sa femme Sarah et sa petite fille, se cacher dans les bas-fonds de Derry, craindre le froid mordant et l'humidité (« un picotement dans sa poitrine, un accès de toux »), et partir aussi loin qu'il est encore possible.

Gagner le Nouveau Monde, survivre à la traversée éprouvante de plusieurs semaines sur le Murmod, échapper au manque d'hygiène, à la fatigue, au Typhus, à la tempête (« les flots, torturés par des mains invisibles »), lutter contre la faim, accepter la puanteur et la saleté et enfin résister aux terribles conditions de travail des pionniers du chemin de fer (« ce labeur conviendrait mieux à des bêtes qu'à des hommes »).

Là, la poussière a remplacé la grisaille et la pluie, le soleil brûle (« son feu ravage leur chair, leur peau se fendille comme le lit d'un cours d'eau tari »), les pieds ne s'enfoncent plus dans la boue, mais sont restés lourds sur le sol qui s'effrite.

Mais sans jamais pouvoir réellement échapper à ses poursuivants, (la chasse à l'homme est sans répit), ni oublier sa famille restée en Irlande, Coyle avance, obstiné et tourmenté, las, accablé par la chaleur, aveuglé par la poussière, encerclé par le Choléra, condamné dans son périple, pourtant épique que le lecteur suitcomme s'il était le spectateur d'un film sur la conquête de l'Ouest.

Véritable ode à la nature, ce roman, à la fois très visuel et poétique, tour à tour réalisteet tragique, puis maritime, ressemble aussi à un classique de l'ouest américain et revêt une couleur plus métaphysique, par moments, exprimée dans une langue unique et profondément évocatrice, très littéraire et belle,dont le lecteur s'imprègne avecbonheur.

Cet ouvrage, par son  format atypique et volumineux ne se consulte pas n'importe où mais le soin nécessaire apporté à son maniement s'accommodera parfaitement avec le sujet traité : le costume sous le règne de Louis XVI.

Réalisé par , historienne et ancienne conservatrice au château de Versailles, aujourd'hui, responsable des dessins français des XVII et XVIIIème siècles au musée du Louvre, ce livre, abondamment illustré (120 iconographies) rend compte de la mode à la cour entre 1774 et 1792 et montre combien le choix du vêtement, très codifié, évolue entre conventions et protocole, se modifie, prend quelques libertés autour de 1780, aspire à davantage de simplicité et de changement, et revêt, chaque fois, quelle que soit la tendance,  une signification particulière directement liée aux événements qui animent la vie à la cour, tout intégré à l'Histoire, avec raffinement et élégance.

Divisé en trois parties, l'ouvrage pénètre d'abord dans les services de la Garde-Robe qui avaient la charge d'habiller les souverains en toutes occasions (cérémonies, chasse, bals, baptêmes, deuils…). De la dame d'atours aux femmes de chambre, couturières, coiffeurs, lingères, toutes étaient là pour habiller la reine et l'aider dans sa toilette. Trente-six toilettes par trimestre, des habits de fête, des robes de fantaisie, des robes légères ensuite données au personnel de la Garde-Robe pour être réformées. La reine devait revêtir plusieurs tenues par jour.

Autour du roi, le grand maître remplaçait la dame d'atours, secondé par un personnel également impressionnant de garçons tailleurs, gardien des effets, lavandiers, coffretiers, capitaine de mulets… et le protocole vestimentaire était le même : tenues et uniformes pour chaque moment de la journée et chaque occasion.

Le budget annuel pour la reine, colossal, fut chaque année plus important, en comparaison de celui du roi, plus modeste, si l'on peut dire.

Etoffes précieuses, art de la broderie, fourrures, soie et taffetas, rayures ou fleurs, couleurs précises en fonction des différents moments de la vie de cour, grand habit, grande robe à la française, pas toujours confortables, accompagnés de maquillage, de bijoux… chaque page regorge de peintures et gravures de l'époque, de costumes, d'images du film de Sofia Coppola, vivantes et colorées, et manifestent  sans détours le faste et l'opulence de la vie de château réservés à quelques privilégiés ; un monde à part, esthétiquement impressionnant, que l'on soit sensible ou non à la mode.

Le règne de Louis XVI est marqué par les idées nouvelles des philosophes, capables, étonnamment de laisser leur empreinte dans les costumes. Ainsi l'influence de Jean-Jacques Rousseau et le désir d'un retour à la nature, allié à un désir de confort et de simplicité tout comme la passion pour l'Angleterre,  vont dessiner de nouveaux vêtements, initier de nouveaux maquillages pour privilégier une beauté plus naturelle. Sans doute moins éloignées de la sensibilité et des goûts plus contemporains et plus ordinaires, les robes présentées (à la Polonaise), les caracos de la reine, devraient, avec moins de clinquant, retenir l'attention du lecteur (la lectrice) et lui faire revivre une page de l'Histoire, dans la douceur  et l'élégance du tissu, bien loin de la barbarie, de la misère d'un peuple affamé et d'une monarchie prête à mourir.