N'allez pas croire tout ce que l'on peut vous raconter : en fait, Bukowski était sobre comme pas permis... Hemingway ne buvait jamais... Rimbaud lui-même ne supportait que la camomille.
Ça en bouche un coin, n'est-il pas ? En fait, ce n'est pas tout à fait juste. Ce que le Dr Smith, expert en toxicomanie du Gartnavel Royal Hospital à Glasgow explique que le mythe a la peau dure, mais les artistes ne réalisent pas leurs grands oeuvres complètement défoncés. Du tout. C'est l'attrait pour les drogues qui rend cette légende si tenace, et le fait que la plupart des artistes sont des personnes particulièrement sensibles, qui utilisent les drogues pour parvenir à gérer leurs émotions...
Sauf que leurs grandes réalisations, ils les faisaient complètement sobres. Et selon le Dr Ian Smith, la consommation de drogues est au contraire plutôt en mesure d'étouffer toute créativité.
Viens voir le docteur...
Alors forcément, les légendes conservent leur attrait. On associe volontiers Tennessee Williams à l'alcool, ou Baudelaire à l'opium, Edgar Poe ou Proust aux idem, ou Van Gogh à l'absinthe... Mais toutes ces prises régulières n'avaient pas pour vocation de stimuler la création.
« L'idée que les drogues, et l'alcool donnent aux artistes un aperçu unique et des expériences puissantes est une illusion. Quand vous essayez de saisir ces expériences, vous débouchez sur un non-sens. Ces drogues estompent votre mémoire, et il est particulièrement difficile de se rappeler dans cet état d'esprit, ce que vous avez vécu », précise le docteur.
Bon, Jim Morrison, quand il nous écrit The End, z'allez pas nous faire croire qu'il était à jeun, si ?
Encore faut-il pouvoir se souvenir
Il n'en aura pas parlé au cours du Congrès international qui se tenait à Édimbourg, mais le docteur aura reconnu qu'en tant que vecteur de contacts sociaux - avec la légende en trame de fond du café parisien (sic !) où les artistes partagent leurs visions et créations - les drogues favorisent justement l'échange. Cela n'enlève toutefois rien au fait qu'ils créent leurs plus belles réussites à jeun.
« Ce que nous savons, physiologiquement, concernant l'alcool, c'est qu'il émousse les sens et se traduit par des changements de comportement. Il réduit les facultés de coordination et diminue la clarté de votre pensée. »
Bon, allez, fini le champagne pour aider à rédiger des articles dans la rédaction !