Editions du flair

VRAOUM, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est d'abord un humour bon enfant que certains trouveront simplet. À la base du label, les éditions WARUM (non ce n'est pas la traduction belge) toutes jeunes elles aussi, puisque fondées en 2005 par Wandrille et Benoît Preteseille.

VRAOUM, c'est aussi quelques concepts novateurs, comme la collection Autoblographie, « des albums réalisés par des blogueurs qui se regardent avec humour le nombril » dixit le label, ou l'organisation du concours Révélation Blog lors du festival d'Angoulême depuis 2008.

Et VRAOUM, comme annoncé ci-dessus, c'est surtout beaucoup d'actualité. Un nouveau site internet, programmé par Rueno et dont le design, inspiré des jeux vidéos des années 80, est signé Wandrille. Deux nouvelles collections, tout d'abord Bête comme Chou, « série animalière, fruitière, légumière », très bio en clair, dont le premier opus se nomme Polar Beer (Wandrille et Marshall Joe) et ensuite Con-Concept, premier opus La Bande pas Dessinée, réalisée par Navo (que nous vous avions fait découvrir).

On attend aussi de nouvelles parutions, avec Une Litière Pour Deux de Louis Bertrand Devaud (probablement pour octobre), et le deuxième tome des aventures d'Ultimex, le héros à tête d'oeil, Ultimex 2, l'axe du mâle (pour janvier). Ou encore Un Bébé à Livrer, de Reineke, histoire du voyage d'un lapin et d'un canard pas très futé, et d'un cochon de mauvais poil.

On ne s'arrête pas là, puisque l'équipe VRAOUM sera présente au Festiblog, 25 et 26 septembre (Paris III), puis prendra place dans la librairie-galerie L'Art de Rien (Paris XVIII) durant l'automne pour entre autres une séance dédicace de Wandrille, Marshall Joe et Navo, le 24 septembre. L'équipe ira ensuite prendre la pluie à Saint Malo, les 8, 9, 10 octobre pour le festival Quai des Bulles.

Warum, c'est eux qui le disent, est un collectif d'auteurs mégalos, qui n'ont soit pas assez de talent, soit font des trucs qui ne se font pas encore, mais qui n'ont pas la prétention d'être une avant-garde. En gros, rencontrez-les, en vrai ou à travers leurs délires dessinés.

Mea culpa. Mea maxima culpa. Mea suprema culpa. Si, si, j'insiste. Si nous sommes prompts à dégainer la sulfateuse, non pas pour défendre nos points de vue, mais surtout pour mitrailler sur les bêtises qui sont dites, il faut savoir faire amende honorable, quand c'est nous qui les écrivons, les bêtises...

Dans un précédent article, en date du 25 mai, évoquant la signature d'un accord entre Apple et Hachette, nous évoquions des « problèmes » que pouvait soulever le contrat d'agence instauré par la firme américaine, que le SNE aurait remarqués.

À ce titre, nous nous étions appuyés sur un commentaire de Christine de Mazières, la déléguée générale du SNE. À tort. Voilà la réponse du SNE sur les contrats d'agence :

En clair, on s'est fourvoyé sur le sens des paroles que nous avions attribuées à Mme de Mazières. Et forcément, on se fait taper sur les doigts.

Bon, cela dit, en se référant à l'article pointé, nous n'évoquions absolument pas de problèmes légaux. Il n'y a qu'en Angleterre que la question s'est posée en ces termes. Sans qu'aucune réponse ne soit d'ailleurs posée pour l'heure.

D'autre part, dans un autre article du 18 mai, portant sur les oeuvres présentes dans l'iBookstore, nous évoquions bien des interrogations émanant du SNE.

Bon, tout cela est résolu, finalement, tout est rentré dans l'ordre. En parlant de problèmes, nous avions donc extrapolé un peu trop par rapport à un « c'est compliqué ».

Anne Laurel Carter, est la seconde victime d'un mouvement juif qui appelle à la censure d'un ouvrage paru chez Groundwood Books, une maison d'édition canadienne, et ce, au cours des quatre dernières années. En effet, le groupe souhaite que le livre, recommandé en lecture dans les écoles et les bibliothèques, soit tout simplement retiré. Voilà le pitch...

The Shepherd's Granddaughter raconte l'aventure d'Amani, petite fille palestinienne, qui veut devenir bergère. Son troupeau et toute sa famille sont cependant menacés par les colonies juives qui empiètent sur leur territoire. Et on s'en doute, c'est sur ce dernier point que le groupe de défense, B'Nai Brith, a tiqué. Dans un communiqué paru le 31 mars, il déclare que ce livre résulte de « la propagande antiisraélienne » et mieux encore, que « cette oeuvre partiale de fiction diabolise l'État hébreu ». Rien que ça. (voir la Tribune contre le livre)

Et pour faire les choses bien, B'Nai Brith a écrit au ministre de l'Éducation ainsi qu'aux autorités de Toronto pour demander le retrait de ce livre des listes de lecteurs conseillées. « Ce n'est pas un outil approprié. Et un outil inapproprié n'a rien à faire dans une salle de classe », ajoute Anita Bromberg, responsable juridique de ce groupe.

Pourtant, difficile, bien que l'on n'ait pas le livre en main, de se dire qu'il s'agisse d'un ouvrage inapproprié. Et surtout, plus difficile encore de supporter des jérémiades concernant une fiction, qui a somme toute une très probable part de réalité. Oui, mais on ne touche pas au judaïsme, c'est ainsi... même dans les livres...

Le livre d'Anne a cependant été publié en 2008 et honoré dans huit programmes de bourses scolaires : pour l'éditeur, c'est clair, le groupe B'Nai Brith se trompe complètement de cible. Patsy Aldana, l'éditrice, estime que le sujet est très important et que l'on ne parle que peu du peuple palestinien dans les livres de fiction. « Tout de même, chacun d'entre nous ne tente pas d'exciter la haine contre Israël », ajoute-t-elle.

Écrire l'histoire au gré des vents...

Censurer ce livre reviendrait à tout bonnement lisser le paysage géopolitique actuel, et ne laisser transparaître que ce qui finalement convient à des groupes comme le B'Nai Brith. Et leur laisser la possibilité de réécrire l'histoire.

Littéralement, B'Nai Brith signifie Les fils de l'alliance : cette association a été fondée en novembre 1843. Sa branche canadienne remonte à 1875, et reste l'organe juif le plus conservateur du pays. En juin 2005, elle s'était par exemple opposée à la venue de Dieudonné au Québec, pour le festival Juste pour rire, avant de se rétracter finalement. Non sans l'avoir accusé de venir « pour disséminer sa haine ». (en savoir plus)

Heart Broken Chocolatier  aux éditions Kazé Manga est une histoire d'amour gourmande prise entre passion et amertume. Cette histoire est aussi attirante qu'une belle boîte de chocolats raffinés et que l'on soit adepte du shôjô ou fan de shonen il est difficile de ne pas succomber...

Sohta, un étudiant en pâtisserie déclare sa flamme à Saeko une fashion victime addict du chocolat. Saeko ne répond pas tout à fait positivement à Sohta qui décide de combler son amour par la confection de chocolat.

Aussi, il se lance à cœur perdu dans le métier de chocolatier avec ses amis Olivier et Kaoruko qui l’aideront tout deux à aller au bout de ses projets et peut-être à reconquérir le cœur de la belle Saeko…

L’amour ; un chocolat délicat, amer...
À l’image d’un bonbon de chocolat, Heart Broken Chocolatier est une histoire d’amour intense et amère à la fois. Setona Mizushiro a réussi le savoureux mélange d’un dessin sensuel et d’un texte habile. Elle a su d’une part, transmettre au lecteur sa passion pour cette gourmandise raffinée et d’autre part créer l’engouement pour ses différents personnages. Sohta, notre héros va découvrir à travers Saeko que le parfum de l’amour, est peut-être à l’image de ses créations entre douceur et amertume, fort et délicat à la fois.

Dans la première couche de l’histoire, notre héros est innocemment amoureux de Saeko, il l’aime de façon gratuite, sans se poser de questions, à travers la confection de ses chocolats. Au cœur de l’histoire, s’opère en lui un bouleversement, sa vision des choses et sa façon d’agir seront désormais radicalement différentes. Un revirement plutôt atypique pour un premier tome, qui promet sûrement une suite d’histoire riche en rebondissements…

Décalé et gourmand
En effet, Heart Broken chocolatier n’est pas un shôjo ordinaire, il est assez décalé, aux frontières du style Yaoi. Avec un scénario très sensuel et des relations amoureuses plutôt tendues entre les personnages. Setona Mizushiro nous emporte dans une histoire ou se mêlent passions et tourments : Comme un amoureux de pâtisserie, devant une magnifique boîte de chocolats de luxe, Sotah est tourmenté par l’objet de son désir. Quant au lecteur, il se retrouve très vite entraîné dans cette love story incisive au doux parfum chocolaté.

Toutefois, malgré une certaine noirceur dans l’histoire d’amour, les personnages conservent un caractère bien marqué, un côté très attachant et même pour certain une bonne dose d’humour. Ce savoureux mélange, associé à un dessin aux courbes et reflets très réalistes positionnent Heart Broken chocolatier dans les sphères plus délicieusement décalées du manga de type shôjô.

Un dessin appétissant
Setona Mizushiro adopte ici un style de dessin clair et sensuel aux limites du Yaoi avec des personnages aux courbes et silhouettes fines et élancées. Ses planches sont très claires et ordonnées ce qui incite d’autant plus l’œil à se concentrer sur les émotions des protagonistes. Ainsi, celles-ci sont transmises et directement partagées par le lecteur.
Dès les premiers contacts avec la couverture de ce tome le lecteur est tout de suite mis en appétit par notre héros et ses créations délicieusement mises en relief par l’éditeur.

Tout au long de l’histoire, le dessin de shôjô sous une légère influence yaoi renforce très nettement l’aspect sensuel du chocolat et depuis l’ouverture du manga jusqu’à sa fermeture il est difficile de ne pas céder à la tablette de chocolat qui sommeille dans votre placard… Y résisterez-vous…?