Isabelle Favre

La présentation officielle aura lieu ce soir, et nous ne manquerons pas de vous en raconter les moindres détails, mais c'est bel et bien aujourd'hui que Larousse lance son « encyclopédie contributive » — pour se différencier de la participative Wikipédia — sur le site Larousse.fr, pour le moment injoignable.

Côte à côte, on trouvera donc le contenu issu de 150.000 articles agrémentés de 10.000 photos, et affichés bien distinctement les apports des internautes. Néanmoins, plusieurs sécurités sont prévues pour s'épargner les désagréments de Wikipédia, comme l'identification pour ceux qui souhaitent participer. « Les gens sont de plus en plus habitués à ce foisonnement, à faire la différence entre un article de référence et un point de vue » précise Line Karoubi.

Entièrement gratuite, donc, mais sûrement pas anonyme, les contributeurs seront responsables de leurs articles, mais surtout, disposeront d'un accès exclusif à ces deniers, que nul autre ne pourra modifier à loisir. On pourra par ailleurs publier des commentaires sur les articles rédigés. Comme on nous le précisait lors du Salon du livre, le fait de posséder et d'associer un nom à la rédaction d'un sujet renforce, selon Larousse, l'implication du rédacteur.

Responsabilisation du contenu

En s'épargnant la critique de la fiabilité et de la confiance que l'on peut apporter aux articles, Larousse tente donc de se déjouer des écueils de Wikipédia. Pour Isabelle Jeuge-Meynard, Larousse a « placé le respect et la valorisation du droit d’auteur au centre de notre concept. Cela devrait rassurer bon nombre d’experts, qui aujourd’hui sont parfois réticents à publier leurs contenus sur Internet. »
L'étonnement est donc encore plus grand de voir Bertelsmann proposer d'imprimer une version allemande d'articles piochés dans Wikipédia. Reste que le référencement de cette dernière sur Internet en a fait un incontournable, sur presque tous les sujets et que ce sera là la prochaine étape pour Larousse dans sa quête de parts de marché. À ce titre, le prochain à lancer son encyclopédie sera Google, avec Knol, qui contiendrait, elle de la publicité...

Une adaptation pas encore finalisée attire l'attention sur le théâtre Calderon, à Madrid. El diario de Ana Frank, Un canto a la vida, reprend la vie de jeune fille à travers son journal, où elle raconte ses années à Amsterdam, à se cacher des nazis.

Son cousin, qui dirige le Fonds Anne Frank (Suisse), avait pourtant consenti à des adaptations par le passé, mais la comédie musicale ne passe pas. Buddy Elias, contacté par l'AFP, et dernier parent d'Anne, s'écriait : « Nous y sommes totalement opposés, l'Holocauste n'est pas un sujet qui doit être représenté dans une comédie musicale. » Et pourtant, il ajoute qu'il est «  sans défense et ne [peut] rien faire pour l'empêcher » .

Initialement prévu pour le 21 février, puis manifestement reporté au 28, Juan Parra, représentant de l'association maison d'Anne Frank, en Espagne se voulait rassurant. Il expliquait à nos confrères de Rue89 qu'il « ne s’agit pas de la comédie musicale typique de Broadway, elle contient une très forte charge éthique. »

Une comédie pour raconter une tragédie ?

C'est Rafael Alvero qui est à l'origine de ce projet, auquel l'association, basée à Amsterdam avait donné son feu vert. Ayant visité l'annexe où la jeune juive s'était cachée, il avait ressenti la nécessité d'adapter son histoire « à travers un élément dans lequel je suis à l'aise, la musique ».

Loin d'avoir banalisé cet épisode tragique, il estime au contraire qu'une comédie musicale peut traiter de sujets graves. Et pour tenir la vedette, une Cubaine de 13 ans, nommée Isabella Castillo, que l'on peut voir sur cette vidéo.
Et sans tenter de se justifier, Juan ajoutait que « la sensibilisation sur l’holocauste est moindre en Espagne que dans le reste de l’Europe: le pays a souffert de sa propre terrible guerre civile et n’a pas vécu la Seconde Guerre mondiale. Il nous semblait donc important de pouvoir transmettre cette histoire ici. »

Pour l'instant, on attend

« Cette musique, c’est un langage universel pour transmettre le message de ce journal intime, qui magnifie la tolérance. On n’a pas voulu aborder du tout la problématique juive », ajoute-t-il.

 Les Juifs d'Espagne ont eux décidé d'attendre de voir le spectacle avant de se prononcer sur son sort.

En juin 2007, l'Académie Internationale de Comédie Musicale présentait pourtant sa version, représentée par les élèves, Anne, un Journal musical.

Avec une traduction en plus de 50 langues, ce journal a été vendu de par le monde à plus de 40 millions d'exemplaires. Pour l'heure, on ne trouve nulle trace de cette programmation sur le théâtre mentionné par l'AFP...

Rappelons qu'en 1985, Steven Spielberg himself s'était vu refuser une adaptation par les gardiens dudit journal...

8 millions de Français regardaient en effet Les Fugueuses avec Murielle Robin et Line Reanud, « la meilleure audience qu'une pièce de théâtre ait réalisée dans toute l'histoire de la télévision », explique le directeur général de France Télévisions, Patrice Duhamel. Le direct de 20h50 aura frappé les trois coups avant et après la représentation...

Avec une part d'audience de 33,4 %, Mme Albanel, présente au Théâtre des variétés ce soir-là, apporte son commentaire aux réjouissances : « Ce succès vient confirmer la vocation du service public de l'audiovisuel à concilier émissions populaires et de qualité, et son rôle dans la diffusion culturelle. »

Le 3 novembre 2007, Faisons un rêve de Sacha Guitry avait déjà établi une audience de 5,4 millions de téléspectateurs. Et M. Duhamel d'ajouter : « Nous espérions entre 6 et 7 millions de personnes, c'est la plus grosse audience de théâtre à la télévision depuis que la mesure d'audience quotidienne existe, environ une quinzaine d'années. C'est important que le public nous suive dans une politique de différenciation dans la prise de risque et la qualité. »

Pierre Palmade, coauteur avec Christophe Duthuron jubile également. « On ne voulait pas faire une pièce où l’on rit du début à la fin, on voulait qu’au moment où cela devenait trop drôle, basculer dans l’émotion. Et au moment où cela devenait trop émouvant, repartir vers la drôlerie. » Initialement, tous deux avaient « écrit pour Line Renaud et pour une autre comédienne, Isabelle Mergault. Mais Isabelle Mergault a décliné la proposition, et c’est Muriel Robin qui s’est imposée tout naturellement ».

France Télévisions aux anges

Pour Patrick de Cariolis, PDG de France Télévisions, « l'avenir du service public passe par sa différenciation d'avec le privé, c'en est un exemple supplémentaire ».

Pour la petite histoire, Line Renaud s'était fracturé un pied vendredi, mais pour motiver sa partenaire, Muriel Robin avait lancé « Elle va jouer quand même parce que le show must go on ». La femme dépitée par une existence morne et la retraitée dans un état avancé de déprime risquent de faire salle pleine encore quelque temps.