Isabelle Masson

Alors que sur ses boutiques internet, Cultura met à profit la période des soldes, en basculant sur des offres deux livres de chez 10/18, Pocket ou Livre de Poche achetés (Editis et Hachette doivent jubiler, les libraires un peu moins) un troisième offert, l'enseigne bascule désormais dans le célèbre Satisfait ou Remboursé. Et sur près de 21 romans, nous confirme l'enseigne, contactée par ActuaLitté.
(le blog annonce cependant du 2 septembre au 31 octobre...), les clients se rendant à Cultura pourront dont choisir parmi seize romans français et cinq étrangers, soumis à la règle implacable de l'opération « 100% passionné ou 100% remboursé ».

L'année dernière, c'est Virgin qui se lançait dans une opération similaire, avec le livre de Samuel Benchetrit, Le coeur en dehors. Contre un petit billet expliquant pourquoi le livre n'avait pas convaincu, l'acheteur pouvait réclamer le remboursement dudit bouquin.

Ici, l'ensemble des livres font parie de ceux de la rentrée littéraire. En l'occurrence, on ne sait pas encore s'il s'agit d'un remboursement en espèces sonnantes et tribuchantes, ou d'un avoir. La distinction est mince et la nuance subtile...  [NdR : il s'agira bien d'un avoir...] « Sur une sélection de 21 titres, le client peut se faire rembourser jusqu'au 14/11 son achat s’il n’a pas aimé le roman, sous forme de Bons d'achat », nous précise-t-on.

Par ailleurs plusieurs des ouvrages présents dans ces listes comptent parmi ceux qui seront nommés dans la sélection Jeunes talents de Cultura, qui doit être annoncée le 17 septembre prochain à la maison de l'Amérique latine.

Pour les frenchies

L’entrevue de Saint-Cloud, d’Harold Cobert (Héloïse d’Ormesson)
Le confident, d’Hélène Grémillon (Plon)
Bifteck, de Martin Provost (Phébus)
Qu’avez-vous fait de moi ?, d’Erwan Larher (Michalon)
Les vies extraordinaires d’Eugène, d’Isabelle Monnin (Lattès)
L’homme qui m’a donné la vie, Virginia Bart (Buchet Chastel)
Ouragan, Laurent Gaudé (Actes Sud)
Où j’ai laissé mon âme, Jérôme Ferrari (Actes Sud)
Le sel, de Jean-Baptiste del Amo (Gallimard)
Vivement l’avenir, de Marie-Sabine Roger (Le Rouergue)
La Mecque-Phuket, de Saphia Azzedine (Léo Scheer)
Des éclairs, de Jean Echenoz, (Minuit)
La Fortune de Sila, de Fabrice Humbert, (Le Passage)
L’enquête, de Philippe Claudel (Stock)
Les sœurs Brelan, de François Vallejo (Viviane Hamy)
Je suis l’homme le plus beau du monde, de Cyril Massarotto (XO)

Pour les non frenchies

Féroces, de Robert Goolrick (Anne Carrière)
Les jeux de la nuit, de Jim Harrison (Flammarion)
Débutants, de Raymond Carver (l’Olivier)
Frères de sang, de Richard Price (Presses de la cité)
Suite(s) impériale(s), de Bret Easton Ellis (Robert Laffont)

Présidée par Line Renaud et animée par Michel Drucker et Marie Drucker, la 24ème nuit des Molières aura lieu le dimanche 25 avril 2010 à la Maison des Arts et de la Culture de Créteil. Mais, pour tous ceux qui n’y seront pas, il suffira de se caler dans son canapé et d’allumer la télévision. France 2 retransmettra la cérémonie à partir de 21H25.

Cette 24ème Nuit des Molières aura en charge de décerner les prix pour le théâtre français. Le vote est réalisé par des professionnels du spectacle. Organisée par l'Association professionnelle et artistique du théâtre (Apat), créée en 1987 par des directeurs de théâtres publics et privés, cette cérémonie remettra des récompenses selon différentes catégories dont « meilleur comédien », « meilleure comédienne », « meilleure troupe », « meilleur théâtre privé » ou encore « meilleur théâtre public ».

Voici la liste des nominations dans les principales catégories des Molières 2010 est la suivante :

- "La Cerisaie", Alain Françon, Théâtre national de la Colline
- "Les Naufragés du Fol Espoir", Ariane Mnouchkine, Théâtre du Soleil
- "Notre Terreur", Sylvain Creuzevault, Compagnie D'Ores et Déjà
- "Ode Maritime", Claude Régy, Les Ateliers contemporains

Meilleur théâtre privé :
- "L'Habilleur", Laurent Terzieff, Théâtre Rive Gauche
- "L'Illusion conjugale", Jean-Luc Moreau, L'Oeuvre et Tristan-Bernard
- "La Nuit des rois", Nicolas Briançon, Théâtre Comédia
- "La Serva Amorosa", Christophe Lidon, Théâtre Hébertot

Meilleure compagnie :
- "Cercles/Fictions" de Joël Pommerat, Compagnie Louis Brouillard
- "Les Estivants", Eric Lacascade, Compagnie Eric Lacascade
- "La Ménagerie de verre", Jacques Nichet, Compagnie de l'Inattendu
- "Le Père Tralalère", Sylvain Creuzevault, Compagnie D'Ores et Déjà

Meilleure pièce comique :
- "Les 39 marches", Eric Métayer, Théâtre La Bruyère
- "La Cage aux folles", Didier Caron, Théâtre de la Porte Saint-Martin
- "Miam Miam", Edouard Baer, Théâtre Marigny
- "Mission Florimont", Sébastien Azzopardi, Théâtre Tristan Bernard
- "Thé à la menthe ou t'es citron ?", Patrick Haudecoeur, Théâtre Fontaine

Meilleur comédien :
- Jean-Quentin Châtelain dans "Ode maritime"
- Jean-Claude Dreyfus dans "Le Mardi à Monoprix"
- Robert Hirsch dans "La Serva Amorosa"
- Daniel Russo dans "Les Autres"
- Laurent Terzieff dans "L'Habilleur" et "Philoctète"

Meilleure comédienne :
- Dominique Blanc dans "La Douleur"
- Anny Duperey dans "Colombe"
- Isabelle Gélinas dans "L'Illusion conjugale"
- Anouk Grinberg dans "Les Fausses Confidences"
- Norah Krief dans "La Dame de chez Maxim"
- Hélène Vincent dans "Alexandra David-Néel"

Cannes approche à grands pas et les éditions Points ne souhaitent pas manquer la montée des marches : pour faire honneur tout à la fois au 7e art et la littérature, la maison lance la collection CInépoches.

Emmanuelle Vial, directrice de la maison en explique la teneur : « Toutes les adaptations cinématographiques de romans ne se valent pas. Pour créer les Cinépoches, il nous a paru indispensable de ne choisir que des œuvres littéraires de premier plan qui aient fait l’objet d’une transposition à l’écran d’une qualité comparable. À grand livre, grand film, et vice versa ! »

Dans un fourreau de cristal, qui abrite un habillage noir vinyle, parsemé de lettres dorées, Cinépoches se veut une véritable passerelle entre le monde du cinéma et du livre, pour le plus grand bonheur du cinéphile et du lecteur. Loin d'un système de faire-valoir ou de bonus, précise Emmanuelle Vial, on souhaite avant tout « proposer deux facettes, deux visions d’une même œuvre ». Ainsi, le livre est présent au côté du DVD, et inversement, entre les mots de l'écrivain et la caméra du réalisateur.

Les nominés pour cette occasion sont ainsi :

Un roman de Cormac McCarthy
Un film de Joel et Ethan Coen
Avec Tommy Lee Jones, Javier Bardem…
4 Oscars dont celui du Meilleur film

CREANCE DE SANG
Un roman de Michael Connelly
Un film de Clint Eastwood
Avec Clint Eastwood, Jeff Daniels…

LA PIANISTE
Un roman d’Elfriede Jelinek
Un film de Michael Haneke
Avec Isabelle Huppert, Benoît Magimel, Annie Girardot…

LA CONSTANCE DU JARDINIER
Un roman de John Le Carré
Un film de Fernando Mairelles
Avec Ralph Fiennes, Dany Huston, Rachel Weisz…
Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle

Disponibles à partir du 9 avril, les coffrets seront vendus pour 17,90 €

C'était un après-midi de ciel clair, rendez-vous était donné chez l'éditeur Panama qui vient de sortir Ravages, revue satirico-caustique.

Alors que le gratin de la presse était au rendez-vous, exception faite de PPDA qui avait un mot de sa maman parce qu'il avait une compétition de curling, nous avons mis les habits du dimanche, en compagnie de notre critique AuréHylien pour savourer le buffet et les coupes de champagne exercer durement notre métier.

De l'ambiance générale, on retiendra surtout le plaisir de discuter avec les membres de l'équipe qui ont réalisé la revue. Pour tout le monde, elle représente « quelque chose qui manque aujourd'hui » et les fondateurs, en l'occurrence Frédéric Joignot, Georges Marbeck et Isabelle Sorente se réjouissent d'avance du pavé dans la mare que représente Ravages.

Or derrière toute cette animation, se cache l'homme qui a monté Panama « en hommage aux chapeaux et aux cigares », Jacques Binsztok. Ayant échappé comme par enchantement à notre appareil photo — lequel a d'ailleurs décidé une grève des piles, juste avant une possible séance — nous avons cependant pu obtenir quelques mots arrachés à la sueur de notre front.

Le directeur répond à nos questions : de l'art ou du cochon ?

Quand on lui demande en effet ce qu'il pense de Ravages, Jacques redresse le front contemple les nuages avec un air baudelairien et lance : « C'est forcément bien. Et c'est forcément bien parce que c'est nous qui l'avons fait ! » Le sourire en coin, la cigarette fumante, l'interview ne va pas manquer de piquant. Mais alors que contient Ravages ? « Eh bien, si vous avez envie de lire des conneries sur les tenues sexy de la femme du président et sur les montres de ce dernier, alors lisez ravages. Ravages, c'est ça : des sujets sérieux, sérieusement traités, mais pas avec un sérieux chiant. »

D'ailleurs, la maison Panama a un peu plus de trois ans « et le fait qu'on soit toujours vivants tient du miracle, non » ? Euh, oui, sans doute. Mais quel rapport entre Panama et Ravages ? « C'est la même démarche. Ça correspond à ce qu'on est. Tout se fait en famille, c'est un truc consanguin. Mais dans ce cadre-là, le consanguin n'est pas un problème. C'est une légende ça. On se connaît très bien et on travaille encore mieux en famille. »

Mazette... Victor va me tuer si l'on fait paraître cette interview. Famille de France va nous tomber sur le râble, tout le comité de génétique va nous accuser de diffamation... Bah, après tout, il semble bien, en respirant l'ambiance qui règne dans le jardin que personne ne se soucie vraiment d'autre chose que du plaisir de cette publication. L'atmosphère est festive, le ton est à la plaisanterie, même si l'on évoque des sujets sérieux, justement. Tout se fait avec un humour décalé, un brin provocateur, mais intelligemment.

Ravages, c'est donc un peu de tout ça, même si ce "tout ça", « ce n'est que la partie visible de l'iceberg ». Il ne vous reste plus qu'à plonger pour en découvrir le fond alors.