L'image du corps

Rarement définie mais souvent utilisée (par les neurophysiologistes, les psychologues, les psychanalystes, les ethnologues), la notion d'image du corps est, dans cet ouvrage classique, envisagée sous trois aspects : dans son support physiologique, dans sa structure libidinale, dans sa signification sociale. Le projet de l'auteur n'est pourtant ni d'additionner les perspectives, ne de fonder un nouveau monisme sur l'intuition d'un " moi-corps ". Il est plutôt, en se référant sans cesse à des observations d'affections neurologiques, névrotiques, psychotiques, de définir l'articulation de la réalité biologique du corps avec sa réalité érogène et fantasmatique. La phénoménologie de Husserl, la Gestaltpsychologie et la psychanalyse freudienne inspirent cette tentative qui reste foncièrement originale. Car, comme l'indique François Ganteheret, traducteur et préfacier de l'ouvrage, il n'est rien dans les travaux contemporains faisant appel à l'image du corps qui ne sait déjà élaboré et amplement développé par Schilder. L'image du corps, publié en 1935, n'est pas seulement un ouvrage de référence en psychologie. Par la richesse de sa documentation, sa finesse clinique et la diversité de ses matériaux, il est aujourd'hui, en tant que recherche interdisciplinaire fécondée par la psychanalyse, à la fois un modèle et un stimulant.