#Roman francophone

Louie

Alain Gerber

Quand même, j'aimerais bien savoir d'où je tiens cette attirance pour les pistons. Peut-être ce blues à casser les carreaux que Buddy Bolden avait jadis joué devant moi, accompagné par Jelly Roll Morton, dans la maison de Lulu White. D'un seul coup, j'avais eu, sans bien comprendre ce qui m'arrivait, la révélation que la musique n'est pas simplement des cortèges, des loulous, des rires, des caresses dans les coins et des noubas chez le coiffeur, mais aussi une solitude et une sorte d'attentat. Du pavillon de Golden avait jailli une vérité qui faisait peur à voir, mais c'était quand même la vérité toute nue. Le grand Armstrong raconte aussi La Nouvelle-Orléans, l'odeur de magnolia et le riz aux haricots rouges, les docks, le premier cornet acheté à crédit, la fanfare du foyer pour enfants. On entend Satchmo rire, chanter, blaguer. Il descend de scène, il vient nous serrer dans ses bras, nous confier les années de misère où il vendait du charbon à la criée. Et quel diable s'est glissé dans la peau du trompettiste ? Un romancier aux rythmes électrisants, " un homme, écrit Siné, qui prend sa plume et la trempe dans son cœur pour parler de jazz ".

Par Alain Gerber
Chez Fayard

0 Réactions |

Editeur

Fayard

Genre

Littérature française

Commenter ce livre

 

21/08/2002 402 pages 19,30 €
Scannez le code barre 9782213613116
9782213613116
© Notice établie par ORB
plus d'informations