#Essais

François le Champi. Le parti-pris des humbles

George Sand, Létitia Mouze

Après avoir été dénigrée, parce que scandaleuse, de son vivant, George Sand est aujourd’hui souvent considérée comme un écrivain mineur, mettant en scène des paysans idéalisés et une vision idyllique, donc réactionnaire, du travail de la terre. François le Champi fait précisément partie de ses romans champêtres, honnis par une certaine intelligentsia « de gauche », qui dénie à leur auteur ce qu’on lui reconnaissait de son temps et pour quoi on la dénigrait alors : une réflexion sociale révolutionnaire. Pourtant, ce conte, dont l’écriture cherche à s’inscrire dans une tradition rurale, en opposition à la culture citadine, est le fruit et la manifestation d’une réflexion critique sur le dédain dans lequel est maintenue la culture populaire. Cette réflexion accompagne l’évocation de grands thèmes sociaux, qui traversent toute l’œuvre de G. Sand : la misère sociale, incarnée par le champi et sa mère adoptive, la condition féminine et la servitude des femmes dans le mariage, avec le couple formé par Madeleine et son mari, le regard de la société sur les amours transgressives, au travers du second couple qui se forme à la fin du roman, celui de Madeleine et du champi devenu adulte, de treize ans son cadet. C’est peut-être précisément le dédain dont fait l’objet ce roman de G. S. (comme les autres de la même) qui est le signe de son actualité : par sa forme comme par son fond, il nous invite à repenser certains de nos positionnements et de nos évidences, même et surtout peut-être ceux qui se targuent d’être « révolutionnaires », et c’est dans cette perspective qu’on l’abordera.

Par George Sand, Létitia Mouze
Chez Les points sur les i

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Critique littéraire

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01/10/2014 213 pages 12,00 €
Scannez le code barre 9782359301151
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