" Je sais, le cyprès est l'arbre des cimetières. Mais j'ai dû te voir un jour distraire ta main en jouant avec ces petits cônes que tu secouais comme des grelots qui, dans ta main, restaient silencieux et lourds. Ces petits cônes globuleux que j'avais cueillis verts ont séché, les écailles se sont écartées pour libérer leurs graines, c'est ce qu'on appelle en botanique : la déhiscence. Il a fallu longtemps avant que tous ces souvenirs rabâchés tombent en petites graines noires, en lettres, en mots et en phrases sur des feuilles de papier, pour que des souvenirs, en une suite de textes, composent un livre. Il fallait bien que ce livre s'écrive avant que j'essaie à mon tour de l'écrire. Est-ce au moment de ta mort qu'il commença à s'écrire, ce livre qui voudrait raconter l'histoire d'un enfant, comment il a grandi, et les résurgences de cette enfance et de cette adolescence dans sa vie d'adulte ? Alors, je n'avais pas vraiment menti quand je t'ai dit, la veille de ta mort : "Maman, j'écris un livre." "
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