#Roman jeunesse

Les Demoiselles chéries Tome 2 : La Prisonnière de Venise

Sophie de Mullenheim

Courses folles dans Venise, bals, masques et intrigues au temps de Louis XIV. Un roman trépidant à Venise, où une jeune fille, prisonnière d'un couvent, profitera du Carnaval pour s'échapper. Le 2ème tome de la saga des Demoiselles Chéries.

Par Sophie de Mullenheim
Chez Fleurus

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Editeur

Fleurus

Genre

Lecture 9-12 ans

 

 

 

 

 

1

 

Venise !

 

 

 

– Mathilde !

Le capitaine corsaire Pierre-Louis de La Jorsonnière toucha doucement l’épaule de sa fille endormie. Mathilde bondit aussitôt de son lit et attrapa le petit pistolet qu’elle gardait toujours à portée de main, sur sa table de nuit.

– Des pirates ? s’exclama-t-elle, la voix encore un peu pâteuse.

La jeune fille découvrit alors son père, assis au bord de son lit. Il portait une simple chemise de coton blanche et un haut-de-chausses couleur crème. Il n’avait ni sa veste de commandement ni son épée, qui ne le quittaient presque jamais. Son visage ne traduisait aucune inquiétude.

– Personne ne nous attaque, père ? lui demanda-t-elle en recouvrant peu à peu ses esprits.

Le capitaine de La Jorsonnière lui sourit.

– Non, personne.

Les pirates étaient les pires ennemis des corsaires français qui sillonnaient les mers au service de Sa Majesté le roi Louis XIV. Ces hommes terribles et effrayants étaient sans foi ni loi et ne travaillaient pour le compte de personne. Ils attaquaient tous les bateaux qui croisaient leur route : bateaux de commerce ou navires corsaires, français, anglais ou espagnols. Peu leur importait du moment qu’ils pouvaient y trouver de l’or ou des marchandises qu’ils revendraient à terre.

– Je voulais simplement vous faire profiter de notre arrivée à Venise, dit alors le capitaine de La Jorsonnière. Venez voir comme c’est beau, ajouta-t-il en tendant à sa fille une robe de chambre bleu pâle coupée dans un tissu doux et épais.

Mathilde frissonna tout à coup dans sa longue chemise de nuit blanche qui lui descendait jusqu’aux chevilles. Elle attrapa vivement le vêtement, le passa et enfila de simples mules avant de suivre son père qui avait ouvert la porte de sa cabine pour la mener jusqu’au pont du bateau.

Dehors, l’air était frais. Il était très tôt. La cloche n’avait pas encore sonné pour réveiller tous les hommes d’équipage. Le soleil pointait tout juste à l’horizon. Mathilde serra un peu plus la robe de chambre sur sa poitrine et avança jusqu’à l’avant du bateau. Le vent soufflait légèrement et s’amusait dans ses cheveux bruns. La jeune fille était troublée. Elle n’avait pas l’habitude de sortir ainsi vêtue et coiffée sur le pont du Roy-Louis. Elle sentait bien que les matelots qui étaient de quart la regardaient avec surprise. Pour masquer sa gêne, Mathilde natta grossièrement ses cheveux et calqua son pas sur celui de son père. Mais bien vite, elle oublia son embarras et tout le reste : le spectacle qui s’offrait à elle était époustouflant. La jeune fille n’avait jamais rien vu de pareil. Elle s’appuya au bastingage et se pencha en avant en ouvrant grands ses yeux. Elle ne voulait rien perdre de ce magnifique tableau.

Venise, la superbe Cité des Doges, se dessinait à l’horizon, dans la lumière douce des premiers rayons du soleil. Ses maisons et ses palais paraissaient dorés, et la ville tout entière donnait l’impression de flotter à la surface de la mer lisse comme un miroir.

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13/09/2013 153 pages 8,90 €
Scannez le code barre 9782215121022
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