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Wojciech Tochman

Extraits

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Histoire internationale

Aujourd'hui, nous allons dessiner la mort

Le 7 avril 1994, il y a vingt ans, débutait le génocide rwandais. Il nous appartient encore de ruiner le dessein des meurtriers, leur volonté d'effacement d'un peuple, en portant le témoignage des rescapés et en préservant avec eux la mémoire des disparus. Brillant héritier de Ryszard Kapuscinski, le reporter polonais Wojciech Tochman immerge ses lecteurs dans l'histoire spécifique de chacune des personnes qu'il présente, révélant le caractère irréductible, unique, de chaque vie. Léonard, orphelin tout dévoué à sa fratrie, guide l'auteur à travers le "pays des mille collines et du million de sourires", ignorant d'abord qu'il est l'un des principaux sujets de cette enquête. De village en village, la parole des habitants révèle l'envers d'un paysage paradisiaque dont chaque recoin fut le théâtre d'atrocités. Ce livre est un document humain, il n'a nulle thèse à présenter. Tochman interroge les conséquences du génocide, non seulement pour les survivants et les bourreaux, pour les enfants des uns et les enfants des autres, mais aussi pour nous, qui ne pouvons qu'être ébranlés, malgré la distance et la sécurité dans laquelle nous vivons.

03/2014

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Littérature étrangère

Eli, Eli

Eli, Eli, lama sabachthani ? – " Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? " – ce sont les dernières paroles du Christ en croix. Ce reportage littéraire sur les bidonvilles de Manille est un véritable coup de poing. S'il se penche sur les habitants et leur misère, il refuse d'être un de ces " purs regards " auxquels personne ne croit plus. Sans cesse, il nous montre celui qui regarde – qu'il soit touriste ou reporter –, il interroge sa place, son utilité, son éthique, et c'est une formidable leçon de journalisme, voire de simple humanité. Bien entendu, Tochman élargit son cadrage quand il faut comprendre les ressorts d'une oppression économique : néocolonialisme américain (sous couvert de coopération militaire), tourisme sexuel, poids de l'Eglise, corruption... mais c'est surtout la responsabilité individuelle – à commencer par la sienne, comme homme et comme écrivain – qu'il entend exposer. Une femme que sa maladie de peau fait ressembler à un monceau de grains de raisins, un gamin qui habite un tombeau, dans un cimetière où tous les tombeaux sont habités, un caïd maigre et tatoué, qui a pour un instant troqué sa lame contre un biberon... A mesure qu'il constitue cette galerie de portraits inoubliables, le reporter nous fait réaliser qu'on ne rencontre pas de telles gens sans se lier, sans s'impliquer dans une histoire, entre compassion, désarroi et espérance têtue.

02/2018

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Photographie

Photographisme. William Klein, Gérard Ifert, Wojciech Zamecznik

Mais ce que l'on sait moins est que ce dialogue entre photographie et arts graphiques est particulièrement fécond pendant les deux décennies qui suivent la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945-1969). Si plusieurs graphistes s'essaient alors à la pratique du photomontage, d'autres affectionnent plutôt l'abstraction formelle permise par la photographie. Leurs photogrammes et dessins lumineux, obtenus grâce à d'innovantes expérimentations, sont appliqués à la publicité, à des affiches d'évènements culturels, à des couvertures d'ouvrages ou de pochettes de disques. Dans cette lignée, Gérard Ifert (Bâle, 1929), William Klein (New York, 1928) et Wojciech Zamecznik (Varsovie, 1923-1967) inventent, dans les années 1950 et 1960, de nouvelles formes d'expressions " photo-graphiques ". Ces trois personnalités, actives dans des domaines d'application distincts, opèrent néanmoins dans des contextes culturels assez proches, marqués non seulement par l'héritage du Bauhaus, mais également par celui de l'art concret et par les développements contemporains de l'abstraction gestuelle ou du cinétisme. Au moyen de captations photographiques des vibrations lumineuses, d'effets rythmés de montage et de jeux de couleurs, tous trois s'attachent à retranscrire les sensations dynamiques telles la vitesse, l'expérience de la foule ou l'ultra-mobilité. Cet ouvrage présente plus de 200 photographies et documents, pour la plupart inédits ou méconnus, qui éclairent un pan important de l'histoire des relations entre photographie et arts graphiques dans les années d'après-guerre. Un texte de Julie Jones replace le photographisme dans l'histoire de la photographie, un texte de Catherine de Smet éclaire le travail de chacun des artistes au regard du graphisme, tandis que Karolina Lewandowska retrace leur parcours.

11/2017

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Littérature française

Et qu'en pense le chien ?

Cessez-donc mes chers maîtres de me poser des questions à tout bout de champ ! Je suis, comme tous les autres animaux, privé de l'usage de la parole mais curieux de tout, j'aime vous regarder vivre, vous écouter, réfléchir et raconter...

11/2019

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Poches Littérature internation

A pas aveugles de par le monde

Ce chef-d'oeuvre de la littérature yiddish s'ouvre au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, parmi les cendres, les corps disloqués, dans la froideur d'une terre sans Dieu. Le héros vogue de lieu en lieu. Chaque ville fait naître des romans dans le roman, où se croisent des dizaines de personnages, ceux qui ont connu "les Plaines", comme l'auteur nomme les lieux d'extermination, et les autres, les épargnés. Les premiers tentent de vivre, mais demeurent à tout jamais des êtres de souvenir ; les seconds souhaitent juste oublier. Puis les bourreaux, à leur tour, resurgissent. Entre ces hommes, entre les morts et les vivants, se tissent des liens : des drames anciens ou nouveaux éclatent, les sentences tombent. À pas aveugles de par le monde est un texte unique, mêlant avec une finesse et une puissance inégalées les registres de langue et de genre pour tenter de transmettre l'indicible, malgré tout.

11/2013

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Histoire internationale

Journal 1943-1944

Leïb Rochman écrit son Journal entre 1943 et 1944 au moment où il vit caché derrière une double cloison chez une paysanne polonaise puis dans une fosse creusée dans une étable avec d'autres compagnons polonais, allemands, russes ou ukrainiens. Il ne livre jamais sa localisation exacte, il cite toujours, avec une extrême prudence, un village ou un lieu-dit à une certaine distance. Ils passent des jours entiers, en rang d'oignons, les visages tournés vers le mur sans possibilité de s'asseoir. Avec talent, Leïb Rochman réussit à faire entendre le monde extérieur, l'écho des animaux, les détonations des tueries, les conversations de leur hôte avec les villageois. Le texte frappe par la force de leurs relations, de l'amour qui les lie entre eux et avec le peuple juif, et qui leur permet de survivre. Leib Rochman nous fait entendre une voix folle de douleur mais il raconte aussi qu'en dépit de tout, lui et ses compagnons continuent d'observer l'essentiel des lois du judaïsme. Il nous livre ici une conception du monde pétrie de Torah (Pentateuque et plus largement Premier Testament) qui se déploie au fil des pages. Jusque dans son approche des animaux domestiques, des souris et des mulots, des déflagrations et du tonnerre des combats et, bien sûr, des eaux qui les submergent dans leur dernière cachette, l'empreinte divine, le caractère cataclysmique et annonciateur d'une ère nouvelle - ou de la fin du monde - sont omniprésents. Leur foi constitue l'un des aspects les plus poignants de ce témoignage. Ils ne cessent d'être portés par leur aspiration à construire une vie nouvelle comme à se reconstruire en tant qu'êtres humains, libres, dans un lieu où les Juifs seraient enfin les maîtres de leur destin. Un Etat juif, précise Rochman en Eretz-Israël. Là même où il s'éteindra en 1978.

02/2017

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