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Operratiques

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Critique littéraire

Operratiques

Operratiques est l'un des importants manuscrits inédits que Michel Leiris a laissés après sa mort. Ce titre est construit à partir d'une juxtaposition de deux termes - opéra et erratique - qui forment ce que l'on appelle un "mot valise" , il place cet ouvrage sous le signe de ce que Michel Leiris lui-même appelait l'une de ses "aficion" - l'autre étant la tauromachie - avec, comme il se doit, ses emportements, ses retraits, ses manies et ses égarements, ses injustices et ses repentirs, avec ses interrogations aussi : celles d'un écrivain pour qui toute réflexion sur l'opéra paraissait être de nature à résoudre quelques-uns des problèmes esthétiques qu'il se posait, entre autres ceux de la "présence" , du "merveilleux" , de la "modernité" ou, plus généralement, du "langage" , en l'occurrence chanté. L'ouvrage est composé de trois mouvements. Le premier aborde l'opéra d'un point de vue objectif, parfois sociologique et même ethnographique, que ce soit par les thèmes de l'exotisme, de l'érotisme, du fantastique, de la pataphysique ou de l'engagement politique dans l'opéra sur lesquels Michel Leiris s'interroge. Le second, le plus important et de nature plus subjective, propose une réflexion sur l'esthétique et sur la dramaturgie de l'opéra, l'auteur évoquant ses souvenirs d'oeuvres vues ou entendues, justifiant ses attirances (Mozart, Verdi), exprimant ses réserves, voire ses répugnances (Wagner surtout), manifestant l'un de ses plus célèbres remords (Puccini), faisant appel à son expérience d'ethnographe et de voyageur (opéra chinois, vaudou), traitant l'opéra comme une fête, comme un plaisir de dilettante, mais aussi, empruntant l'expression d'Antonin Artaud, comme "théâtre de la cruauté" . Le dernier mouvement est surtout consacré aux chanteurs ("monstres sacrés"), à la mise en scène, aux théâtres d'opéra, aux rituels des représentations.

03/1992

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Critique

Ecrivains et livret d'opéra au tournant du XXe siècle

A la fin du XIXe et au cours du XXe siècle, des écrivains français se sont engagés dans une collaboration, à la fois originale et fructueuse, avec des compositeurs, pour donner naissance à des oeuvres opératiques. Parmi eux, des noms célèbres de la littérature française : Emile Zola, Catulle Mendès, Colette, Jean Cocteau, Paul Valéry, Paul Claudel ou Armand Lunel. Dans cette enquête passionnante, Charlotte Segonzac suit la genèse des oeuvres lyriques, de la naissance du travail à quatre mains jusqu'au spectacle final. Elle étudie l'investissement tant humain qu'esthétique de ces créateurs et va sur les traces de leurs exaltations, de leurs espoirs, de leurs doutes, de leurs blessures d'orgueil comme de leurs éventuelles vexations. Elle nous invite à suivre le cheminement mené par ces écrivains, dans une recherche qui n'est plus solitaire, mais d'alliance entre les arts, à découvrir, derrière ces grands hommes de lettres, des librettistes singuliers, passionnés et ambitieux.

05/2023

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Littérature française

Victoire ! Roman élégiaque

1898, au coeur des Laurentides. Après sept ans passés au couvent, Victoire tourne le dos à la vie de religieuse qui l'attendait et décide de rentrer à Duhamel pour retrouver son frère Josaphat, orphelin comme elle depuis le décès de leurs parents dans l'incendie de l'église du village. Dans cette élégie romanesque composée par Victoire, Michel Tremblay donne à entendre l'un de ses plus beaux hymnes à la vie, encore une fois porté par une voix de femme aux accents opératiques. Car nous savons tous, maintenant que les secrets de famille ont été dévoilés bribes par bribes à travers La Diaspora des Desrosiers et les Chroniques du Plateau-Mont-Royal, que de ces deux orphelins incestueux vont naître Albertine puis Gabriel, le mari de la Grosse Femme et le père de Jean-Marc, alias Michel Tremblay Mais cela n'a jamais été vraiment raconté, et cela devient un moment d'écriture de très haute intensité, transporté par la musique endiablée de l'interdit.

06/2021

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Musique, danse

Opéra-ci Opéra-là ou comment découvrir l'art lyrique

C'est un art tout jeune... De quatre siècles. Il se chante, il se joue, il se danse ; il émeut, il amuse, il enchante... C'est l'opéra. Monteverdi lui a donné son certificat de naissance et, depuis, il se promène de l'Italie à l'Allemagne, de la France à l'Angleterre, de la Russie aux Etats-Unis. Il est universel. Et pas réservé à une élite qui aurait l'oreille absolue, non, car il parle à tous ceux qui savent écouter. Si vous faites partie de ceux-là, vous allez (re)trouver avec bonheur vingt-cinq hit opératiques présentés sous des jours inattendus et passionnants, vous découvrirez des éclats de vie des vingt-cinq compositeurs choisis, les relations qu'entretiennent leurs oeuvres avec la littérature, les chanteurs qui ont marqué leur partition. Et vous verrez à quel point les scènes actuelles savent rendre la vitalité de ces ouvrages lyriques. Au fait, c'est Bernstein et West Side Story qui ferment le ban : l'opéra, ça swingue. Dans ces 25 découvertes : L'extrait du livret, Un premier temps, "Tendre l'oreille", qui décrit ce qu'on entend pour guider une première écoute. Un parcours historique et culturel autour du musicien et de son oeuvre. Des mises en scène modernes ou historiques. Et pour écouter les morceaux, rendez-vous sur www.musiclassics.com

10/2009

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Histoire de la danse

Quand l'image performe. Comment imager la danse et faire danser l'image ?

Ce livre regroupe un ensemble d'articles écrits depuis plus de vingt ans, la plupart publiés en ligne et quelques inédits. Il prolonge l'expérience menée en tant qu'enseignant à l'Ecole nationale supérieure de la Photographie (ENSP) d'Arles, dans le séminaire "? Danse, Performance, Images ? ". Il met en lien la photographie, le plus dynamique des arts visuels, avec danse et performance, tenant le même rôle au sein des arts vivants. La double question fondamentale à l'origine de ce livre ? : comment imager la danse et faire danser l'image ?? Aux marges des sciences humaines, entre arts vivants et arts plastiques, chorégraphes et plasticiens installent d'autres scènes pour le corps. L'image performative, qui assume ses tâches documentaires, en fictionnalise aussi les effets. Explorant toutes sortes de champs, elle n'est pas une image spécialiste, elle se nourrit au plus près des effets de corps et des expériences du genre dont elle renouvelle les avancées. Certaines tentatives chorégraphient l'oeuvre d'art et l'exposition. Les protocoles qu'elle instaure dressent d'autres cartographies jusqu'à des formes opératiques. Elle offre d'autres instances incarnées de nomination du monde. Christian Gattinoni est membre de l'Association internationale des critiques d'art (AICA), rédacteur en chef de la revue en ligne www. lacritique. org et conseiller artistique du festival Fictions documentaires. Aux Nouvelles éditions Scala, il a notamment publié Histoire de la critique photographique (avec Yannick Vigouroux), Danse et art contemporain (avec Rosita Boisseau) et Danse contemporaine et opéra.

05/2023

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Musicologie

L'expression orchestrale et les illusions musicales. Traité de musicologie sur les couleurs descriptives, la musique de scène, les poèmes symphoniques et la musique à programme

Musicologue aujourd'hui bien oublié mais qui fut prolifique dans la seconde moitié du XIXe siècle (il fut chroniqueur musical au journal Le Temps de sa création en 1861 à 1895), Johannes Weber nous livre avec son ouvrage L'expression orchestrale et les illusions musicales (originellement intitulé Les illusions musicales et la vérité sur l'expression de la musique) un véritable petit traité de musicologie sur la musique et l'impact des couleurs descriptives. Avec érudition, son auteur traite de la musique imitative, de la musique scénique, des relations entre musique et beaux arts... Replacé dans le contexte de l'hybridation des formes scéniques et opératiques des années 1860-1890 , cet ouvrage témoigne de la fascination des musicologues d'alors pour la musique dite "à programme" et, plus exactement, sur la façon dont cette dernière agit sur l'inconscient des auditeurs via les palettes orchestrales, tel un peintre choisit minutieusement ses couleurs pour décrire, sinon transmettre, ses sensations. On sait que quelques écrits de cette époque prouvent l'intérêt réciproque que se portent alors les beaux-arts et la découverte de l'inconscient en psychanalyse. En effet, bien que les écrits de Freud souffrent de traductions tardives en France, fait dû à la germanophobie que connaissent ses travaux après la défaite française de 1870, puis à l'antisémitisme des années 1920-30, ses préceptes sont néanmoins diffusées, avec ceux de Charcot et Weininger, dans le milieu de l'avant-garde artistique parisienne autour de quelques "passeurs" comme Apollinaire, Jean Cocteau ou Marie Laurencin. Des travaux très postérieurs sur la perception musicale (Images de la musique de cinéma, G. Blanchard, 1984), sur la sémiotique sonore (M. Chion), ou la phénoménologie de la réception de la musique de film (André Souris) emprunteront plus tard la voie tracée par ces premières tentatives d'analyse, un tantinet maladroites, dont figure cet essai de Johannes Weber (Frédéric Gimello-Mesplomb).

07/2022