Tout près, le bout du monde
Jul', Solam et le petit Malo doivent vivre pendant quatre mois dans la ferme d'une éducatrice, Marlène. Cette dernière leur demandera d'écrire chaque jour une page pour raconter leur expérience; mais surtout pour réussir à dire l'indicible de la souffrance qui les a menés jusqu'à elle. Tous les trois ont le cœur meurtri par le manque d'un je-ne-sais-quoi que ce récit à trois voix nous révèlera. Jul a le cœur et le corps dévastés par un amour violent. Solam, adolescent emporté et excessif, s'efforce de devenir un homme aux yeux des femmes. Enfin Malo, plus jeune et plus tendre, vit dans les souvenirs de Cynthia qui s'est toujours occupée de lui.
Le roman de est un touchant roman polyphonique. Ainsi plusieurs voix s'entrecroisent et s'entrechoquent pour évoquer un quotidien salvateur. Le principe de leur séjour dans cette ferme est sans aucun doute de les rendre maître de leur temps et de leur destin à travers l'exercice quotidien de l'écriture. De même qu'en choisissant de leur faire construire ou réparer des choses matérielles…
Au cours de ces pages d'écriture aux allures de lettres intimes adressées à soi-même, quelque chose, imperceptiblement, se produit. Les trois personnages évoluent en apprenant à dire, à écrire, à apaiser leurs cœurs blessés. L'écriture est libératrice. Tout près le bout du monde apprend à l'adolescent que la parole est bien le plus sûr chemin pour guérir, sous peine de mourir de n'avoir pu dire…
13/02/2011 - 17:14