Benicien Bouschedy

Rêve Mortel est un poème violent, une rage écorchée sans douceur tissée, une plainte de vers truffés de douleurs, d'angoisses, de sang, d'odeurs, de couleurs, qui dégagent les conditions de la possibilité de la liberté, de l'espérance-tue de la jeunesse africaine poussée à l'errance par la barbarie de leurs dirigeants. C'est un poème dans lequel tombent les rideaux, sifflent les balles, s'illumine l'obscurité historique évanouie dans les spectacles politicides des Républiques-Démocratico-Mercenaires où les rêves de la jeunesse sont programmés à mourir sans engendrer l'accomplissement. L'auteur invite à se vêtir de courage, à résister, à se révolter contre toutes les ignominies despotiques et leurs complices, pour sauver l'Afrique. Le Monde.

La beauté du nombril est qu'il est union entre corps et espaces, entre mère et enfant, mais aussi, dans sa présence modeste, humble au milieu du ventre, il est ce Gabon qui se plante au coeur de l'Afrique pour lui rappeler sa pulsion de vie, et son ancrage dans un passé profond. Le nombril est le rappel constant de la naissance du corps dans "la souche du cordon ombilical" - et août qui était indépendance, qui était promesse comme l'est le placenta, qui était fabrication d'une république cependant demeurée bancale, parce que peuplée de citoyens frappés de peur. Un peuple tétanisé ne peut pas faire son histoire qui, ainsi, demeure promesse, obligation à se retourner dans le corps de la mère, mais ce peut aussi être celui de la femme, ce retour perpétuel qui est amour, désir et son assouvissement, mais aussi interdit car inceste. Le futur est obligation, mais est-il vivable véritablement ?