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Appunti stretti

Extraits

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Poésie

Appunti stretti

Comme un long coucher de soleil estival, déclinant lentement dans la violence de son rayonnement, la poésie de Jean-Louis Jacquier-Roux nous entraîne vers un automne plus humain que climatique, et cherche dans autrui son reflet d'un regard impatient et d'un oeil bienveillant. Jean-Louis Jacquier-Roux connaît l'Italie centrale mieux que la plupart des Italiens. Curieux, inquiet, des années durant il a arpenté les bourgs médiévaux en ruine et les cités fortifiées sans rien changer à son programme. Le hasard de la conjoncture lui est souvent imposé par les "accidents du voyage" : fausses routes, édifices vus de loin, rencontres à l'improviste dans les rues. On a vraiment l'impression que de tout cela il réussit à puiser sa présence au monde, son rapport violent avec ce en quoi il s'immerge. Le regard de ce poète sur la vie est compassionnel, continuellement à l'affût : la "marche sur les oeufs", qui évoque un respect silencieux et sacré devant les pierres d'Assise, sa confrontation diabolique avec l'impossibilité de sauver, à chaque réveil, quelque chose de plus solide que "les plantes et les arbustes". Une lutte au cours de laquelle il aperçoit à l'autre bout de la corde un Dieu présent et muet. C'est un combat entre la difficulté de vivre et l'amour de la vie. Extrait de la préface de Damiano Grasselli.

01/2015

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Cinéma

Jean-Claude Biette. Appunti & Contrappunti

Ce livre s'attache ponctuellement (Appunti) et collectivement (Contrappunti) à la figure de Jean-Claude Biette (1942-2003), mélomane, cinéaste rare (Le Théâtre des matières, Loin de Manhattan, Trois Ponts sur la rivière), classique secret. Issu à la fois de l'érudition cinéphilique et de l'amour de la littérature, cofondateur avec son ami Serge Daney de la revue Trafic, il est l'un des grands critiques et théoriciens du cinéma (Poétique des auteurs, Qu'est-ce qu'un cinéaste ? ). Jean-Claude Biette, Appunti & Contrappunti en prend pour la première fois la mesure, à travers un ensemble de textes étudiant la poétique de Jean-Claude Biette : ses rapports avec Pier Paolo Pasolini, Eric Rohmer, Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, sa relation au cinéma de Jacques Tourneur, son goût des calembours et de la littérature anglaise, son influence sur la pensée du cinéma. On trouvera en outre une longue conversation entre Pierre Léon et Jean Narboni, ainsi qu'une reproduction des dialogues inédits de ses courts métrages italiens.

10/2018

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Poésie

Lémistè. Tome 4, Streitti - La confrontation

Comment le simple, l'inouï décrochage, un peuple allant trouver son allant contre le sentiment millénaire dès lors taxé d' "idolâtrie" ; contre l'adhésion commune aux riches pulsations de l'énigme, l'échappée- restée, le règne foisonnant de l'Ouvert, du là-sans-là, contre, allant prendre son allure dans l'Unique et dans la Lettre avant d'échouer, en fin de compte, en un monde uniformisé, Comment dès lors résonne cette embardée sur les parois de la terre vaste, chaque jour plus assourdissante encore, de sorte que la terre entière, aujourd'hui plus que jamais ait à en répondre. Du dispositif de la Lettre en signe, faisant disparaître le son qui véhicule la vibration des choses, la métamorphose du monde en l' Occident émerge. L'Occident, comme vecteur et véhicule du néant opérant par l'anéantissement des choses (ba-gaye, les dons égayés) auxquels il substitue les objets déchets (prend-jété). Toute chose s'absente laissant place au "réel" : le nihilisme pointe derrière la négation de la chose, sa dissolution en un conglomérat d'atomes, la chose que beauté seule préserve qui, en le scintillement de son articulation à l'espace, libère là une claicie. De la mutation de la lettre en l'ère informatique, le monde se vitrifie en se commuant irrésistiblement en nombre...

02/2024

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Renaissance

Endormis. Le sommeil profond et ses métaphores dans l'art de la Renaissance

Le sommeil, ce tiers obscur de nos vies... Hormis l'éclair du rêve, il nous plonge dans la nuit noire de l'inconscience, mais son opacité même stimule l'esprit en l'invitant au déplacement métaphorique. Loin de constituer un état vide et sans valeur, il "donne à penser" , comme en témoigne de manière éloquente l'art de la Renaissance, de la torpeur d'Adam au Pays de Cocagne en passant par le Jardin de Gethsémani et la sieste des nymphes. Tout en remontant le fil généalogique de la condamnation du sommeil, le présent ouvrage déploie un panorama critique et nuancé des "polyptiques du sommeil" (J. -L. Chrétien) dans l'art européen des XVe et XVIe siècles. A la critique traditionnelle du sommeil, envisagé comme ennemi de la vigilance et source des vices, font contrepoint plusieurs figures d'endormis, autrement positives et variées, parmi lesquelles l'apôtre Jean, étonnamment couché "sur le sein du Christ" lors de la dernière Cène, Psyché, tour à tour héroïne néo-platonicienne et beauté lascive, ou bien encore Luther lui-même, dont le "dernier portrait" met un point d'orgue aux polémiques réformistes au sujet du "sommeil de l'âme" . En effet, le souci du sommeil mobilise autant les artistes - Mantegna, Dürer, Brughel, Michel-Ange ou Tintoret - que les théologiens, les médecins et les philosophes, d'Aristote à Zwingli, en passant par Augustin, Marsile Ficin, Jean Fernel et Michel de Montaigne. A l'heure où notre existence quotidienne est placée sous le sceau de l'accélération, de la performance et de la veille continue, il devient plus que jamais vital de nous soucier du sommeil, celui que nous avons perdu et celui qui nous reste, en faisant ce pari : les "endormis" de la Renaissance n'ont pas fini de nous hanter.

08/2021

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Ecrits sur l'art

L'art brut, objet inclassable ?

Cet ouvrage, qui rassemble les Actes du colloque qui se tint à l'Université Bordeaux Montaigne et au Musée de la Création Franche les 4 et 5 octobre 2018 offre une série de mises au point indispensables sur une catégorie énigmatique : "l'art brut". Dans une perspective interdisciplinaire, il apporte un éclairage démystificateur sur les discours qui entourent ces productions, en se demandant également comment leur examen permet d'interroger la nature et le pouvoir de l'art. En ce sens, il s'adresse à un public universitaire (philosophie, histoire de l'art), mais aussi au public des musées d'art moderne et contemporain, des musées d'art brut, et des écoles d'art.

06/2021

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Littérature française

Fugues

Ce volume est la suite logique de La Guerre du Goût (1994), d’Éloge de l’infini (2001), et de Discours Parfait (2010). Jamais trois sans quatre. Une fugue, je n’apprends rien au lecteur, est une composition musicale qui donne l’impression d’une fuite et d’une poursuite par l’entrée successive des voix et la reprise d’un même thème, et qui comprend différentes parties : l’exposition, le développement, la strette. La strette, comme on sait, est la partie d’une fugue précédant la conclusion, où les entrées du thème se multiplient et se chevauchent. Les thèmes sont ici multiples, mais, en réalité, il n’y en a qu’un : la formulation comme passion dominante. Le mot « fugue » a aussi un autre sens, toujours musical : les enfants rebelles font souvent des fugues dans la nature. Il ne leur arrive pas forcément malheur. Il est vrai qu’ils ne deviennent pas universitaires ou membres des institutions académiques. Leur tempérament est foncièrement anarchiste. Leurs choix sont variés, mais tendent tous à la liberté. En 1985, paraissait un curieux roman, Portrait du Joueur, dont voici le début : « Eh bien, croyez-moi, je cours encore… Un vrai cauchemar éveillé… Avec, à mes trousses, la secte des bonnets rouges… Ou verts… Ou marron… Ou caca d’oie… Ou violets… Ou gris… Comme vous voudrez… Le Tibet de base… Singes, hyènes, lamas, perroquets, cobras… Muets à mimiques, tordus, érectiles… Hypervenimeux… Poulpeux… Un paquet de sorciers et sorcières, un train d’ondes et de vibrations… (…) L’anti-littérature au complet !… » L’anti-littérature, sans doute, mais aussi, de plus en plus, l’absence totale de pensée. A travers mille difficultés et ennuis, j’ai fait ce que j’ai pu, lecteur. Cependant, je crois à ton avenir d’éclaircie, et j’espère que tu cours encore.

10/2012

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