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9782919370153

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Architecture

Les vies denses. Density of lives

Simple outil de mesure au service de multiples formes urbaines, la densité véhicule les maux associés à la ville depuis l'ère industrielle : promiscuité, coexistences subies, maladies... Le rejet de la densité, c'est aussi le rejet de l'architecture moderne assimilée aux grands ensembles, l'entassement qu'ils supposent et l'effacement de l'individu qu'ils mettent quasiment en scène. Face à cette défiance, il faut le dire, compréhensible, décréter des obligations de densité ne suffit pas. Il faut aussi démontrer et convaincre que densifier, c'est limiter l'étalement urbain, donc les déplacements, l'artificialisation des sols, etc. et que la densité peut aller de pair avec un plaisir de vivre, un enrichissement de la sphère privée. Construire une densité acceptable, désirable, tel est l'objet du travail d'Ingrid Taillandier et de l'agence ITAR, qui met cette notion de l'urbanisme durable à l'épreuve de l'habitabilité pour en faire une évidence. Les trois projets présentés se glissent, ils articulent, ils se déhanchent, dansent subtilement pour parvenir à la densité escomptée. Leurs morphologies complexes résultent de l'attention portée aux avoisinants qu'ils soient pleins, vides, creux ou vivants et des liens à créer, ou non, avec ceux-là : s'ouvrir ici ou s'aligner là. La morphologie idéale, c'est l'habile maîtrise des contraintes pour en faire des leviers de qualité car construire selon ses règles ne doit pas se faire au détriment de la qualité. La densité proposée par ITAR est fondamentalement raisonnée, elle est à échelle humaine et devient celle des possibles, elle offre du vide, de l'accès au ciel et des espaces communs pour fédérer.

09/2022