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9782876731851

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Histoire et Philosophiesophie

LA MESURE. Instruments et philosophie

" On peut distinguer trois mesures ", note l'Encyclopédie de d'Alembert et de Diderot, " celle des temps, celle des lieux, celle du commerce ". A la source de cette " règle originairement arbitraire et ensuite devenue fixe dans différentes sociétés ", il y a une certaine quantité qu'on prend pour unité et dont on exprime les rapports avec d'autres quantités homogènes. La mesure se présente sous son visage concret. Les instruments de mesure sont fondateurs de la civilisation et de la raison même : l'horloge, le thermomètre, la balance et leurs récentes métamorphoses ont scandé et rythmé notre existence sous tous ses modes : mécanique et physique, médical, économique et commercial, esthétique, historique, juridique et social. L'indispensable homogénéité de la mesure et de la chose mesurée semble renvoyer à une identité ou à une analogie de substance, de nature, de matière ou de forme : il faut bien pouvoir comparer. D'un autre côté, le choix même de l'étalon fait de la mesure un acte conventionnel et de l'instrument de mesure un objet technique, artificiel. Le postulat d'une sorte de connivence entre les choses, garant de la comparaison, est comme démenti par l'instrument de mesure dont l'élaboration requiert bien plus qu'une commune mesure : une théorie. Il faut, en effet, rendre commensurable. Mais pouvons-nous le faire ? Dans quelles conditions ? Il s'agit de substituer à la diversité des choses des signes homogènes. Les instruments de mesure nous donnent-ils une idée de ce qu'ils mesurent ? Cet ouvrage constitue les Actes du colloque qui s'est tenu au Centre d'Analyse des Formes et Systèmes de la Faculté de philosophie de l'université Jean-Moulin-Lyon III, les 28 et 29 octobre 1993.

01/1994