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9782322271177

Extraits

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Poésie

Tu l'aimais bien, pourtant, ce château

Ce livre est une poésie en prose sur les thèmes de l'amour et de l'abandon, et où la langue, chemin faisant, opère des mutations et se complexifie. Hors des sentiers battus, celle-ci devient bientôt un objet insolite, dont la plupart des mots sont des néologismes, de pures inventions, et la syntaxe même un élan fracturé qui sans cesse se réinvente. Ainsi, au départ tout à fait présentable, la langue se déforme puis se défait. De temps à autre, elle déraille si bien que sa linéarité s'en trouve menacée. Alternativement, elle s'élance, bascule et retombe sur ses pieds, jusqu'à ce que sonne l'heure où plus aucun rétablissement ne demeurera possible, où elle cessera d'opposer à ces monstres que sont les sentiments ardents toute forme de résistance, et où les mots, face à la charge de désir, de frustration, d'effroi, seront décidément infirmes. Alors, triompheront tour à tour le cri, le hurlement, et le silence le plus béant qui soit. Viendra le temps sans fin de ce que l'on pourrait appeler, quoiqu'il n'ait pas de nom, quoiqu'il ne puisse en fait avoir le moindre nom, " néant ", qui n'est même plus le rien mais moins encore que lui, ni du reste non plus de quelque manière que ce soit ne s'inscrit dans le temps : le temps, ce miroir infini d'une absence qui n'est plus même absence, mais qui, si l'on pouvait en sonder les tréfonds, de cette absence serait l'oubli.

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Littérature française

Tu l'aimais bien, pourtant, ce château

Douleur, blessure, mais oui... Qui échappe, s'échappe, s'en échappe ? Peu, quand tous connaissent douleurs et plaies. Mais ici, le musicien - qu'est aussi notre auteur - assure et assume de s'extirper de l'enfer commun, travaillant sa singularité. Alors, l'écriture mène d'un enfer (souvenirs, mélancolie, etc.) vers un outre. Un outre du langage depuis le langage, qui s'étoile, s'étiole et s'étoile ; luit par l'invention (langagière, typographique). Le paradis de la parole, seule, se rythme dans le courant de l'écrit, passe de l'ode à l'injonction, de l'élégie à l'ironie ; jusqu'au silence ? Pourtant, jamais le coeur ne cesse : c'est le ciel bleu du silence jusqu'à la dicibilité/lisibilité impossible d'une étrange partition. Ca conte, chante, rit, aboie (saturnien), grince, rit à nouveau en ce rapport. Mieux, ça s'écoute. L'oreille recueille, dérobe à la nuit, vole aux vestiges un chant jubilatoire.

07/2023