La triste vérité sort-elle de la presse ? L’UNEQ, Union des écrivaines et des écrivains québécois, a en tout cas manifesté aujourd’hui son indignation face à la tentative de pression que la maison d’édition Écosociété a subie, pour la publication de l’ouvrage Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique.
Mise en demeure par la compagnie minière Barrick Gold, menacée à ses « risques et périls […] de poursuites judiciaires en Cour supérieure du Québec », la maison est, selon l’UNEQ est victime d’une pratique de Slap, « non seulement injustifiée, mais [qui] constitue une tentative violente de museler toute parole indépendante ».
Stanley Péan, président de l’Union « tient à exprimer la solidarité des écrivains membres de l’UNEQ aux victimes de cette attaque frontale contre la liberté d’expression et le droit à l’information et demande au ministre Jacques Dupuis de procéder rapidement à la présentation d’un projet de loi qui limiterait l’usage des “poursuites-bâillons”, préservant ainsi les acquis de la société civile. »
Et d’ajouter que de nombreux écrivains seront prêts à manifester leur solidarité en cas d’action en justice de la part de Barrick Gold.
Le Canada dans le camp des “républiques de bananes”
« Ce triste épisode, qui s’ajoute au projet de loi C-10, modifiant la Loi de l’impôt sur le revenu (projet dont le but est d’imposer des critères inacceptables au financement des productions cinématographiques), et au projet de loi C-484 (qui ouvre la porte à la re-criminalisation de l’avortement), est une pierre supplémentaire dans le jardin du néo-conservatisme qui pousse indubitablement le Canada dans le camp des “républiques de bananes” », ajoute l’Union.
Vigilance est donc de mise, d'autant que l'éditeur a maintenu cette publication, pour éviter que ce type d’action, véritable tentative d’intimidation d’un Goliath contre un David désarmé.