J.-B. Delcros

Toronto vient de faire sa rentrée dans un nouveau collège. Rapidement, elle intègre le clan secret des "nonnettes". Leur point commun ? Vivre sans père. Les nonnettes doivent leur nom à leur lieu de raliement : une chapelle oubliée au fond de l'établissement scolaire.

Après avoir vécu tour à tour des contrariétés avec leurs mères respectives, elles décident de se venger.  En surfant sur le net, l'une des filles découvre Castigo, un site qui propose de commander et de faire exécuter des châtiments contre les personnes de son choix.

Pensant que c'est une blague, chacune des filles décide de faire une demande de châtiment à l'encontre de sa propre mère ... Elles pensaient que ce n'était qu'un jeu ? Elles se sont trompées. Béatriz, Marie, Valentine, Kom Piu et Toronto vont vite se rendre compte que la réalité peut dépasser la fiction.

Une grosse claque que ces deux  tomes de ! La tension est croissante, le malaise inévitable. Zidrou, Borecki et Ers nous proposent une bande dessinée haletante qui, derrière un dessin franco-belge classique, prend sa force dans un scénario explosif.

L'on ne peut s'empêcher de réfléchir à la puissance d'Internet et la responsabilité de chacun de nos actes, même dérisoires, lorsque l'on lit cette bande dessinée. Nos faits et gestes ne sont pas sans conséquence : ces adolescentes vont en faire la douloureuse expérience. A la fin du tome 2, on reste bouche bée, on attend une suite ... Tome 3 ou pas ? Aucune certitude ! Une bande dessinée qui a sa place entre les mains d'ados et d'adultes.

Cela faisait quelques mois que nous ne l'avions ni vu, ni entendu depuis le semi-succès de son roman pour adulte .

J.K Rowling, ce week-end, a fait son retour lors d'une sorte de MasterClasse au Bath Literature Festival (environ 200 km à l'ouest de Londres) devant 1600 fans hystériques !

J.K Rowling qui n'avait rien à dire sur les sels de bain, a préféré, faire taire les ouï-dire sur d'hypothétiques projets tels qu'un prequel à Harry Potter. En effet, pendant un long moment, la rumeur enflait autour d'un projet sur « La Carte du Maraudeur » dont les héros auraient été : Remus Lupin, Peter Petigrow, Sirius Black et James Potter, le père de Harry. « Je ne vais jamais dire jamais, mais pour le moment ce n'est pas prévu. Je pense qu'en général, les prequels ne sont jamais très réussi. » répond l'auteure.

Quelques minutes plus tard, J.K Rowling a évoqué le livre pour enfant qu'elle était en train d'écrire. Bien entendu, ni trop, ni trop peu. En s'assurant de donner envie de lire au public présent, mais aussi en ne dévoilant que quelques bribes : « C'est un roman qui sera plus court que ceux de Harry Potter. Je suis très mauvaise pour estimer pour à quelle tranche d'âge il s'adresse, mais je pense que ce sera pour les plus jeunes.» (supposition de la rédaction LHSF : 8 -11 ans…)

Jame Runcie, le directeur artistique du salon lui a demandé de revenir un peu en arrière sur la Pottermania : « Je me souviens quand mes éditeurs ont obtenu ce train qui devait me déposer à la gare de King's Cross pour l'un des lancements. J'ai regardé dehors,  j'ai vu tous ces gens en train de hurler. Pareil que pour les Beatles ! Je me suis dit que jamais, je ne connaitrais quelque chose de plus fort…  J'ai été extrêmement chanceuse, aujourd'hui, je me sens totalement libre. »

Est-on réellement totalement libre quand on s'appelle J.K Rowling, pas certain... Dans tous les cas, nous attendons impatiemment ce nouveau livre. C'est vraiment dans ce genre que nous l'aimons !

Nombre d'enfants ont vécu le deuil de leur animal domestique sans savoir comment se débrouiller avec cette première grande séparation. Doivent-ils taire le souvenir de leur compagnon de vie, ou -bien au contraire - laisser parler sa mémoire ? Traité sous la forme d'un récit BD en noir et blanc, Troub's explore, en toute intimité dans ce livre, le souvenir de son premier chat. Un chat tout noir qui a accompagné une tranche de son enfance. Aujourd'hui encore, il occupe largement la mémoire de l'auteur, qui lui rend un bel hommage d'amitié et de fidélité.

Proche de la bande dessinée mais dans la collection que nous avions découvert avec Portrait de chiens et Corps de Ballerine, J'veux pas oublier mon chat de Troub's, également aux Editions Max Milo Jeunesse, est un petit bijou d'émotion sur l'amitié d'un enfant et de son chat avec qui il a toujours vécu. Mais un jour, et c'est la vie, le chat disparait...

vient d'annoncer LA grande nouvelle que tous ses fans attendaient : l'auteur de Harry Potter aurait un début d'idée de livre jeunesse !

C'est dans une interview donnée sur la BBC 2 au présentateur de l'émission Radio 2 Book Club,Simon Mayo, que l'auteur anglaise à avouer être en train de réfléchir à de nouveaux projets pour la jeunesse :

« Je ne vais pas vous donner une date certaine, parce que les choses sont encore assez denses, mais je vais certainement écrire plus de romans en tant que JK Rowling. J'ai tellement d'idées. J'ai écrit une partie d'un livre pour enfants que j'aime vraiment – et il y aura d'autres livres jeunesse, ainsi que d'autres livres pour adultes. J'ai parfois peur de mourir avant de les avoir écrits tous. C'est ma crise de la cinquantaine. » 

 Cliquez sur la photo pour écouter l'émission du 2 novembre 2015

Lors de cette interview, Rowling s'est également exprimée sur cette suite de Harry Potter, L'enfant maudit, qui verra le jour au théâtre à Londres dans quelques mois et dont le synopsis a été rendu public il y a une petite semaine :

Ce n'était déjà pas facile d'être Harry Potter, mais c'est encore plus difficile maintenant qu'il travaille au ministère de la magie, qu'il est marié et qu'il a trois enfants.

Harry se bat avec un passé qui ne veut pas rester là où il est et son plus jeune fils Albus doit lutter avec le poids d'un héritage familial qu'il n'a jamais voulu. Alors que le passé et le présent se mêlent de façon inquiétante, le père et le fils apprennent la pénible vérité : parfois, les ténèbres viennent d'endroits insoupçonnés.

L'auteur se confie à l'animateur : « J'ai toujours dit qu'il ne fallait jamais dire jamais. Il y avait des choses dans ma tête sur ce qui arriverait 19 ans plus tard. Je ne voulais pas personnellement écrire un roman, pour des raisons qui, je pense, deviendront claires quand les gens verront la pièce. Je vais juste dire que cette pièce ne serait jamais arrivée si cette équipe en particulier n'était pas venue jusqu'à moi. Ils sont extraordinaires et je pense que, ensemble, nous allons créer une expérience vraiment fantastique pour le public ».

Pour le moment, en France, le problème de cette pièce se pose toujours pour ceux qui aimeraient là voir en français. Il ne serait pas étonnant qu'un metteur en scène français y réfléchisse, d'ailleurs si l'on pouvait donner cette idée à quelques-uns…

En attendant, pour se replonger dans Harry Potter, un sublime album est paru il y a quelques jours et toujours chez Gallimard jeunesse. Ce n'est pas rien que le premier tome de la saga entièrement illustré par l'anglais Jim Kay et c'est assurément LE cadeau de Noël de tout pottermaniaque qui se respecte. Jim Kay a prévu d'illustrer les sept tomes, ce qui représente un travail de titan, mais qui sera tellement beau, à la fin, dans nos bibliothèques…

JK Rowling écrit pour les adultes sous le pseudonyme de Robert Galbraith.

Quelle cachotière cette  ! Elle disait en mars dernier vouloir renouer avec la littérature jeunesse et qu'apprend-on, hier soir, sur le site anglais du  ?

J.K Rowling a écrit en cachette sous le pseudonyme de Robert Galbraith un roman policier de 450 pages, The Cuckoo's Calling, à mi-chemin entre PD James et Ruth Rendell.

Beaucoup de personnes au Royaume-Uni se sont posé des questions au sujet de l'étrange identité de l'auteur quand un journaliste a remarqué que J.K Rowling et Robert Galbraith avaient le même agent et le même éditeur.

De plus, les premières critiques ont salué la façon admirable qu'avait Robert Galbraith de "décrire les vêtements féminins… "

L'auteure s'est expliquée : «J'avais espéré garder le secret un peu plus longtemps. Devenir Robert Galbraith a été pour moi une expérience libératrice. Cela a été merveilleux de pouvoir publier sans être attendu partout et lire les différents commentaires sous un nom différent. »

Allez, allez, Joanne, on arrête de s'amuser et l'on se remet au travail pour les jeunes lecteurs…

Pour le moment, aucune date n'est annoncée en France ou dans les pays francophones, mais l'on ne doute pas que plusieurs éditeurs vont bizarrement s'intéresser à Robert Galbraith.

Première saga, 12 tomes! Deuxième saga, 4 tomes déjà écrit, le deuxième devrait paraître en France le 6 octobre et pour les fans absolus ainsi que les nouveaux arrivants, la bande-dessinée arrive en grande «botte» aujourd'hui!

Il est désormais impossible en librairie de passer à côté des . Pour commencer leur collection jeunesse il y a cinq ans, Les éditions Michel Lafon prenait le pari de débuter leur collection jeunesse avec une série québécoise et une auteure totalement inconnue du grand public.

Aujourd'hui après un million d'exemplaire vendu de la première saga, Michel Lafon et les éditions Casterman collaborent et font naître la version phylactérique (joli mot, non?) de cette grande saga.

La question que nous en sommes en droit de nous poser est:«Oui, bon, c'est bien sympa tout ça, mais moi j'ai déjà lu les 12 tomes en roman, va-t-il falloir que je recommence en b.d. ?» Que nenni! Anne Robillard a imposé son avis dessus, une bande-dessinée, oui mais avec de nouvelles histoires! Et pourquoi ne pas proposer aux fans de la série et autres lecteurs, l'enfance des Chevaliers d'Emeraude! Encore fallait-il trouver le bon dessinateur…

Plusieurs essais et coups de crayons ont-été présentés à l'auteure des Chevaliers mais sans succès et c'est par hasard qu'Anne Robillard propose aux Editions Michel Lafon le nom de Tiburce Oger…

Après quelques rencontres et plusieurs échanges de mails à des heures indues, le prélude des Chevaliers d'Emeraude existe enfin et le tome 1 d'une première trilogie, Les enfants magique, prend vie…

On peut réellement dire que ce premier tome apporte la joie de «voir», sous l'exquis crayon de Tiburce Oger, les personnages que nous nous étions imaginé. Ce qui en revanche est plus compliqué, c'est le nombre de personnage qu'il faut découvrir et donc on assiste à un véritable préambule du prélude qui ravira les fans mais laissera peut-être sur leur faim les nouveaux lecteurs. Avec eux, nous attendons donc avec impatience le tome 2, qui serait déjà en préparation pour août 2012.

Les enfants magique est un très beau « produit dérivé», une belle adaptation graphique de l'univers des Chevaliers d'Emeraude qui nous l'espérons aura autant de succès que la série de romans.

Ce soir, Brüno est un peu fatigué après une journée de travail sur sa planche à dessin. Et puis, il ne fait pas beau, pas assez pour sortir, en tout cas. Alors, il se prépare un sympathique plateau-repas et glisse dans son lecteur de DVD quelques-unes des pépites de sa collection : un B movie d'horreur, un nanar de science-fiction... et un petit porno ! Mais voilà : présumant de ses forces, il s'endort devant l'écran, tout se mélange dans son rêve, et vous avez le résultat entre les mains : (treize étrange)…

La Chronique BD, avec 

Non, en fait, cet album est à l'origine une récréation entre deux planches de Commando colonial, une suite de séquences sans lien entre elles, réalisées en toute liberté pour se faire plaisir et alimenter un blog. D'où l'aspect fourre-tout et délirant d'une histoire constamment surprenante !

Dont je tente de vous faire le résumé : un frère et une sœur tombés en panne dans le désert sont agressés par un monstre. 

Lorna, Heaven is Here, de Brüno

sur BDfugue.com

Dans son état normal, celui-ci est honorablement connu comme étant Henri Luxe-Butol, un fils à papa qui dirige un labo pharmaceutique et vient de piquer à un de ses chercheurs la formule d'un développeur pénien. Pour se venger, ledit chercheur lui injecte du sang de tarentule modifié. Ce qui complique la liaison qu'entretient Henri avec Tamara Teets, actrice porno et femme d'affaires ambitieuse.

Un monstre sanguinaire ? Voilà qui intéresse l'armée américaine, toujours à l'affût d'une arme secrète de qualité. Et pendant ce temps, un pingouin extra-terrestre débarque sur notre planète avec un vaisseau spatial ayant la forme d'une femme blonde géante et nue... Si j'ajoute que la mise en couleurs de l'album se résume à une bichromie flashy au possible... vous êtes conquis, j'en suis sûr !

Cet hommage au cinéma bis est truffé de références : "La colline a des yeux" pour la séquence d'ouverture, ou "L'attaque de la femme de 50 pieds" mais il n'est pas nécessaire de les connaître sur le bout des doigts pour passer un très bon moment, je vous l'affirme !!!

Brüno est un amoureux érudit  du cinoche des années 70, et lui rend hommage régulièrement en BD : souvenez-vous de Inner city blues (Vents d'Ouest)  pur produit de la blaxploitation, ou de Biotope (Dargaud)improbable croisement de la science-fiction et du polar urbain. Même le porno a toute sa sympathie : voir Brigitte Lahaie à l'œuvre l'émeut toujours autant.

Arnold et Rose de Gabrielle Piquet

Sur BDfugue.com

Et de la pornographie, il y en a dans Lorna, avec des gros plans explicites à la clé. Mais qui nous semble presque abstraite, par la grâce du dessin très stylisé de Brüno, et même poétique : la séquence dans la mangrove est assez étonnante ! Bonus irrésistible, la jaquette de l'album reproduit l'affiche de "Big boobs hospital", un sommet dans la carrière de la belle Tamara Teets... Enjoy !!!

Mais jetez un coup d'œil à celui-ci...

Après Les enfants de l'envie (Casterman), Gabrielle Piquet nous régale à nouveau de son dessin aérien dans Arnold et Rose (Casterman). Au travers de dialogues très recherchés, d'une écriture raffinée et hors du temps, voilà l'histoire de deux enfants idéalistes.

Devenus adultes, les conventions sociales les empêchent de se réaliser en tant qu'artistes, et pour Arnold, l'extrémisme politique apparaît comme un exutoire. 

Un livre déroutant et beau.

Jeanne vit au Rwanda. Elle va à l'école, joue avec son frère Jando et sa sœur Teya, passe de belles soirées avec sa famille à se raconter des histoires, s'amuse avec ses amies et profite de chaque instant de la vie. Mais quelques détails changent: en classe, la maîtresse lui demande quelle est son ethnie, on fait des différences, on parle de guerre. Et très vite commence le génocide de l'ethnie tutsie, l'ethnie de Jeanne et sa famille. La vie pleine de jeux laisse la place à l'horreur. La jolie petite maison et son grand jardin sont bien loin: désormais, il faut se battre pour survivre. Commence alors une guerre que Jeanne n'a pas vu venir et une lutte de tous les instants.

Ce témoignage est une histoire vraie. La mère adoptive de Jeanne, Hanna Jansen, livre aux lecteurs d'aujourd'hui ce précieux récit sur un fait historique qu'il faut impérativement connaître et surtout ne jamais oublier. Il est étonnant de voir comme l'auteur retranscrit avec pertinence le basculement inattendu de l'ordre des choses et les changements du mode de vie. En effet, nous ne nous attendons pas à ce que la vie de Jeanne soit à ce point bouleversée. Les mots sont choisis avec soin pour parler de l'horreur et ce témoignage est très saisissant. Pour raconter l'histoire de sa fille adoptive, choisit une forme originale: elle mêle au récit passé des bribes du présent et les dialogues qu'elle a avec Jeanne. J'irai avec toi par mille collines est une œuvre nécessaire à lire pour mieux comprendre les erreurs du passé.

J'ai oublié comment ça s'appelle est un recueil de contes/poèmes écrits par Daniil Harms et illustrés par Gérald Auclin.

Les petites histoires sont emplies de malice, drôles tout comme le verbe est riche et soigné. Ces récits d'un autre temps et d'une autre culture (Daniil Harms est un poète russe du début du 20eme) ne souffrent aucunement de ce décalage.

L'absurde dicte ses lois étranges et inattendues et frôle parfois le surréalisme sans jamais se gonfler de symbolisme : le poète s'amuse (et nous amuse) avec des situations qui peuvent faire penser à des nouvelles de Gogol (Le nez en tête).

Gérald Auclin restitue toute la modernité de l'écriture à travers de superbes planches en papier découpé. Il modernise ansi une technique privilégiée par les avant-gardes russes pour les albums jeunesses sans pour autant verser dans le minimalisme qui les caractérisait. La contrainte amène de l'inventivité qui renforce encore la fantaisie des histoires.

"J'ai oublié comment ca s'appelle" est une vraie bouffée de fraîcheur : beau, drôle et intelligent, il se lit et se relit, se feuillete distraitement pour pour s'aérer l'esprit ou se dévore avec application pour en savourer l'esprit.

Un peu de poésie….Je vous emmène aujourd’hui sur les trace d’Alfred de Musset (1810-1857) avec un extrait de Namouna, conte oriental en vers…

A vingt ans, Musset publia des vers spirituels et colorés : Contes d’Espagne et d’Italie. A vingt-quatre ans, ses chefs-d’œuvre dramatiques Lorenzaccio, On ne badine pas avec l’amour, suivis d’un conte oriental en vers, Namouna, plein d’une charmante fantaisie.

Il n’est donc pas étonnant que le poète croit à la force de l’inspiration, à la sensibilité, à la magie du vers. C’est cette idée qu’il défend dans ces strophes de Namouna contre les bourgeois de la Restauration et tous les critiques, qui, étroitement attachés à la sobriété classique, raillent les œuvres romantiques.