Shan Sa, Shan Sa

La réforme de l’enseignement professionnel touchant le bac est prévue pour la prochaine rentrée scolaire. Son objectif était notamment de proposer un alignement entre cursus général et professionnel, le second passant de quatre à trois ans. Avec une année en moins, il fallat aussi augmenter le niveau des lycéens.

La solution mise en place par la réforme est une démultiplication des heures d’aide individualisée et des heures de cours avec de faibles effectifs. Dans un horaire total oscillant entre 34 et 35 heures par semaine, les élèves auront deux heures trente d’aide individualisée et onze heures trente en effectif réduit.

En soutien, il existera la possibilité de mettre en place un dispositif particulier afin de donner plus de temps aux élèves les plus en difficulté afin qu’ils valident l’ensemble de leur parcours. Il s’agit de lutter contre l’échec scolaire et la sortie du lycée sans aucun diplôme. Actuellement, un tiers des lycéens est scolarisé au sein de l’enseignement professionnel.

Nous nous sommes rendus à Japan Expo, et le moins que l'on puisse dire c'est que c'était gigantesque, mais il fallait bien ça pour accueillir les 120 000 visiteurs qui ont parcouru les allées du festival durant les 4 jours.

Quelques minutes avant d'entrer, nous avons pu constater la popularité du festival de la culture japonaise à la mesure des files d'attente... gigantesques serpentantes inexorablement vers les entrées. À les voir on pourrait croire qu'il va falloir des heures avant de fouler de son premier pas le sol du salon, mais il n'en fût rien.

Une fois à l'intérieur et munis de notre précieux plan, nous décidons d'explorer de long en large, et même en diagonale parfois les grandes avenues de Japan Expo, croisant au passage des êtres bizarres. Parmi ceux-ci Pikachu, Carapuce et Chewbacca ont accepté de poser pour nous.

Quelques pas plus loin, nous apercevons Kazuo Koike, l'auteur de Lady Snow Blood, Lone Wolf and Club et Crying freeman, en pleine conférence. Alors que nous nous apprêtions à nous installer pour écouter ce grand maître, nous sommes interpellés par des cris sauvages...

Peut-être les Kiaï (un cri qui permet de libérer un maximum d'énergie sur un coup censé être le coup de grâce), poussés par les pratiquants d'arts martiaux en pleine démonstration. Ou peut-être, une invective d'un catcheur japonais, qui sait...

En détournant notre regard de ces lutteurs très impressionnants nous tombons nez à nez avec un trio assez étonnant. Non pas une mais deux Lara Croft en compagnie du bouffon vert. Ils prennent la pause pour nous avec bonne humeur.

Au cours de nos déambulations, nous avons pu admirer une très belle reproduction de l'armure d'or du Sagitaire (Saint Seiya), mais aussi le très beau stand de Shonen Jump qui venait fêter ses 40 ans d'existence.
Tout au long de nos pérégrinations dans le salon nous avons croisé quelques gamers, pas mal de cosplayers et bien sûr des dessinateurs en dédicaces dont Run l'auteur de Mutafakaz sur le stand Ankama.
La journée se termine et nous devons quitter à regret le festival, non sans un dernier regard, en trépignant déjà d'impatience pour le prochain impact Japan Expo.

Un grand merci à Benjamin pour ses photos

Restons en compagnie de Victor Hugo (1802-1885), mais avec un texte bien plus léger que le précédent. Il s’agit du poème intitulé « La coccinelle », tiré du recueil Les Contemplations (1856).

On remarque ici que le grand Hugo sait aussi se faire parfois le peintre subtil et plein d’humour des désirs et fantasmes de la jeunesse lumineuse qui l’a fui. Témoin, dans la première partie, dénommée « L’Aurore », des Contemplations, son grand recueil lyrique d’exil, ce bref poème où l’apprentissage du désir coquin voisine avec l’innocence et la naïveté de l’adolescence.

Terminons la semaine avec une admirable nouvelle de Guy de Maupassant (1850-1893) : La Main d’écorché. Perdu au sein d’une réalité dérangeante, le lecteur se laisse prendre au piège du fantastique dans ce texte haut en couleur.

Publiée en 1875 dans L'Almanach lorrain, cette nouvelle nous conte l’histoire d’un ami du narrateur qui vient de faire l’acquisition de la main d’un supplicié. Ce qui n’est que jeu d’humour noir au départ devient rapidement morbide et effrayant.

Terry Cochran, un universitaire de Montréal a fait paraître en avril dernier un essai aux éditions Fides intitulé 'De Samson à Mohammed Atta' (sous-titré 'foi, savoir et sacrifice humain'). Il y analyse les rapports entre les Kamikazes, les religions et la littérature.

Alors que l'ombre du 11 septembre assombrit encore les esprits, il affirme que les attentats suicides ne sont pas une invention de notre siècle mais qu'ils remontent aux origines des textes. Selon lui, les kamikazes sont toujours guidés si ce n'est par un texte religieux au moins par un texte littéraire.

Il explique : « C'est une décision qui est presque toujours fondée sur des textes littéraires. Les terroristes du 11 septembre avaient tous dans leurs bagages la même lettre, avec des références au Coran et des instructions comme se raser complètement le corps. Les kamikazes japonais se basaient sur le bushido, un texte du XVIIe siècle distribué à tous les garçons à l'école, qui expliquait comment un samouraï devait se comporter face à son maître, face à la mort. Pour se laisser emporter par sa foi jusqu'à se donner la mort, il faut l'imaginaire d'un monde textuel. »

'De Samson à Mohammed Atta' de Terry Cochran est édité par Fides. Il est disponible en France pour 27euros et compte 220 pages.

Plongeons-nous aujourd’hui en plein romantisme, dans l’univers du conte fantastique. Pour cela, je vous propose de suivre la plume de l’écrivain qui arborait un gilet rouge lors de la célèbre bataille d’Hernani (1830) : Théophile Gautier (1811-1872). Voici l’incipit de La Morte amoureuse.

C’est certainement dans le domaine des contes fantastiques que Théophile Gautier fit montre du plus grand talent. Jouant sur la confusion entre rêve et réalité, il livre des récits où la nuit libère des forces dont on ne sait pas vraiment si elles sont gouvernées par le diable ou l’inconscient…

« Fous littéraires » est un terme inventé par André Stas pour nommer ces êtres à part, peu connus dans le monde de la littérature ou pire encore sujets de moquerie, qui apportent pourtant un peu d'absurde et d'humour dans ce monde de brutes.

André Stas est plasticien mais aussi cofondateur d'une revue dédiée aux fous littéraires, les Cahiers de l'institut. Non pas un institut psychiatrique mais un Institut international de recherches et d'exploration sur les fous littéraires (ou IIREFL). Il déclare « Ils nous prouvent par l'absurde qu'on ne comprend rien à rien. Et ils finiraient même par nous persuader, avec leurs idées fixes, qu'on vit dans un monde inintéressant par rapport au leur ».

Et des théories absurdes, les fondateurs de l'IIREFL en ont recensé bon nombre. Une encyclopédie des brouettes, une Marseillaise pour les carottes, un précis de communication avec les martiens, une méthode pour comprendre le langage des animaux, ou la preuve par jeux de mots (s'il vous plaît) que l'Homme descend de la grenouille.

L'auteur de cette dernière théorie Jean-Pierre Brisset, a lui été prisé. En 1913, il a été élu « Prince des penseurs » et de grands auteurs comme Zweig, Apollinaire, ou encore des artistes comme Picasso l'ont lu et s'en sont inspirés à l'occasion. Le grand Raymond Queneau a même tenté de faire reconnaître son oeuvre.

André Stas et le second fondateur de l'IIREFL, Marc Décimo (professeur de linguistique à l'université d'Orléans) ainsi que Marc Ways (ancien libraire) ont décidé de donner à ces gentils allumés du verbe « une deuxième chance » en créant la revue les Cahiers de l'institut. Le premier numéro de celle-ci a été tiré à 530 exemplaires.

La quatorzième édition de la folle journée de Nantes, qui se déroule a la cité des congrès, a pour thème principal l'oeuvre de Schubert. Depuis mercredi 30 janvier et jusqu'à aujourd'hui dimanche 03 avril vous pourrez donc y découvrir Schubert dans tous ses états.

Ainsi René Martin, directeur artistique de la folle journée, a demandé à trois grands compositeurs de créer une oeuvre en hommage à Schuber. Celle-ci devait être écrite d'après une pièce précise de Schubert ou dans l'esprit du génial compositeur viennois.

Trois hommes ont relevé le défi à savoir les Japonais Dai Fujikura et Toshio Hosokawa, et le Français Bruno Mantovani. Ce dernier a composé « les huit moments musicaux » pour la circonstance, et son oeuvre sera jouée par le trio Wanderer (il s'agit d'un trio pour Violon, Violoncelle et piano), en exclusivité mondiale, aujourd'hui à 20h15 à la salle Hüttenbrenner.

De plus cette année la folle journée de Nantes s'exporte puisqu'elle sera à Bilbao du 29 février au 02 mars, mais aussi à Tokyo du 02 au 06 mai, et enfin à Rio de Janeiro du 06 au 08 juin.Si cela continue, il va falloir changer le nom, parce que une journée de Nantes, même si elle est folle, qui dure plusieurs jours et ne se retrouve pas qu'à Nantes, ça devient louche...

La question de l'humour toute séculaire soit-elle reste d'une actualité terrifiante. Tout d'abord, les Jeux olympiques en Chine approchent, ensuite Dany Boon a sorti un film sur les gens du Nord qui ont dans les yeux le bleu qui manque à leur décor, enfin je viens de me lever et je n'ai plus de café.

Enfonçons les baies vitrées ouvertes (encore que fermées, c'eut été plus drôle... à regarder) et osons les lieux communs les plus plats : on doit rire de tout, le problème c'est que votre interlocuteur n'aura pas toujours l'esprit aiguisé pour vous suivre.

Dans La Dimension humoristique, il est justement question de rire, ou de sourire. Et on ne badine pas avec le rire, c'est quelque chose de très sérieux.

#PrixFrontieres23 – « J'aurais aimé qu'elle [l'écriture] soit magique, qu'elle ait le pouvoir de modifier les choses, de leur donner du sens, mais elle n'était qu'un regard, rien de plus qu'une façon d'être. Je ne supportais plus son ambivalence. »

Le monde va mal. Félicité s'en est rapidement aperçue et une colère noire a commencé à la ronger de l'intérieur : si bien qu'elle décide de tout quitter. Son mari, son poste d'enseignante, sa maison, l'écriture, tout.

C'est l'arrivée de celle qu'on surnomme « la Folle » qui l'a fait basculer : en lettres blanches, cette dernière a écrit des mots qui envahissent tout, qui bousculent Félicité, qui l'interroge... qui lui rappelle que ce monde n'est pas celui qu'elle espérait. 

Alors elle s'enfuit. Sans rien laisser derrière elle, si ce n'est son ancienne vie...

« Il en allait ainsi chez les Pelletier. Émotions, secrets, silences, aveux et déclarations se succédaient, il y aurait eu un roman à écrire sur les pensées des uns et des autres. Une vie de famille. »

Il y a de ces auteurs qui ont déjà tant prouvé leur talent qu’il semblerait qu’aucun nouveau commentaire ne saurait faire leur éloge mieux qu’un précédent. Pierre Lemaitre est, de toute évidence, l’un de ces auteurs.

Après la trilogie des Enfants du désastre, c’est au tour des Années glorieuses de nous faire frémir de plaisir. Le second tome, Le Silence et la Colère, ne fait pas exception : c’est du lourd. Du très lourd, même. 

Ficelé avec soin, avec prouesse. C’est tendre, ça pique, et ça laisse la place à un humour intelligent et surprenant. En dire plus n’aurait pas de sens.

Lisez, tout simplement.

Le 21 octobre 79, Marcus, un noble aristocrate, débarque au port de Pompéi, inconscient que le Vésuve, cette montagne qui surplombe paisiblement la ville, s'apprête à entrer en éruption en seulement trois jours. Animé par l'espoir de retrouver ses enfants, comme lui avait prédit un devin, il parcourt une Pompéi en pleine mutation.

Les élites traditionnelles de la cité ont vu leur influence décliner face à l'ascension fulgurante des esclaves affranchis, qui, en tant qu'artisans et commerçants, ont su bâtir d'impressionnantes fortunes. À sa grande surprise, Marcus découvre que ses trois enfants, bien que rescapés d'un séisme, sont désormais esclaves.

Grâce à l'intervention de Massimus, un affranchi chrétien, il parvient à retrouver son fils aîné, Julius, qui s'est illustré comme le gladiateur le plus renommé de Pompéi. Au cours de ses pérégrinations, il recroise également le destin de Rectina, son amour d'antan. À travers les yeux de Marcus, Gilbert Bordes nous emmène dans une immersion fascinante au cœur du quotidien de cette ville romaine, étonnamment moderne à certains égards, mais marquée par des traditions telles que l'esclavage et les jeux du cirque.

Un morceau d’histoire, intelligemment raconté, dans une fiction qui plonge au plus près des coulées de lave. Un petit plaisir qu’on ne boude pas.

#ProgrammePremiereTheatre – Après douze ans d'absence, Louis, un écrivain, revient chez les siens. Il porte en lui une lourde nouvelle : sa maladie incurable. Mais dès ses premiers pas dans la maison familiale, une atmosphère tendue l'envahit, faite de silences pesants et de reproches voilés. Les liens semblent distendus, chaque membre de la famille étant prisonnier de ses propres tourments.

Tout se joue en une journée, rythmée par des échanges intenses entre Louis et ses proches : sa mère, Suzanne sa sœur, Antoine son frère, et Catherine, la compagne de ce dernier. Chaque conversation révèle des émotions refoulées, qu'il s'agisse de douleur, d'irritation ou d'incompréhension face au long silence de Louis.

À mesure que les heures s'écoulent, il prend conscience de l'immensité de la tâche : partager sa vérité avec sa famille. Loin des retrouvailles chaleureuses espérées, l'ambiance est ponctuée de conflits, d'équivoques et de mélancolie.

Finalement, Louis s'en va sans avoir partagé son secret, laissant derrière lui une famille brisée et en quête de sens.

APPROFONDIR - Juste la fin du monde : des ressources gratuites en ligne

Cette œuvre de Lagarce sonde profondément les méandres de la communication, les liens familiaux, la mortalité et l'éphémérité du temps. Elle illustre la complexité des rapports humains et le défi de partager sa vérité, même avec ceux qui nous sont chers.

Cette semaine j’ai lu Le pouls de la Terre d'Ernst Zürcher.

« Nous ne sommes pas perdus au hasard dans l’immensité de l’Univers : au rythme de nos pas, de nos journées de marche et des paysages traversés, nous faisons l’expérience physique et inaltérable que, bien au contraire, c’est le cosmos tout entier qui pulse dans notre corps qui pulse dans notre Terre. »

Au rythme d’une marche, l’ingénieur forestier explique comment et pourquoi l’être humain et notre environnement forment un tout. 

Il ne s’agit pas ici de spiritualité, mais d’un récit de 135 pages d’expériences personnelles (sensorielles), enrichi par des études scientifiques. 

« L’humain est fait pour marcher, beaucoup moins pour être assis. Une expérience totale du monde et une vraie connaissance de soi sont indissociables de cette forme de mouvement, qui ne coûte rien — qui n’a aucun prix. »