Praline Gay-Para

Fin XXI siècle, en Louisiane. Les villes qui autrefois touchaient le ciel sont aujourd'hui aux ¾ immergées. Des bidonvilles ont poussé le long de la côte et la population survit entre misère et violence.
Nailer fait partie de l'équipe des « légers » : les ferrailleurs encore assez jeunes et fins pour ramper dans les entrailles de cargos échoués. Inhalant jour après jour leurs gaz toxiques, il découpe des fils de cuivre et autres métaux, dans le but de les revendre.

Sa chef et amie Pima, ainsi que tous les jeunes de son équipe veulent un jour devenir comme « Lucky Strike » : tomber sur du pétrole et sortir de la misère (quitte, pour certains, à trahir les leurs).

Après une terrible tempête, alors qu'ils partent seuls en excursion, Nailer et Pima tombent sur le jack-pot : un clipper échoué. En son sein, une unique survivante : une jeune « richarde » chargée de bijoux en or.
Les voilà confrontés à un choix cornélien : prendre la voie sécurisante de la survie, ou bien suivre celle du cœur.

L'univers post-apocalyptique créé par est riche en surprises. Fourmillant de détails réalistes, il plonge d'entrée le lecteur dans une atmosphère lourde et angoissante.
C'est tambour battant que le récit monte en puissance : on découvre d'abord le monde confiné de Nailer, puis progressivement l'auteur nous ouvre à des enjeux planétaires.
Les personnages ont de la profondeur et évoluent face à des choix universels : sur la balance humaine se confrontent cupidité, animosité, individualisme et conscience.

Ferrailleurs des mers, en plus d'être un excellent roman d'aventures porte en lui un fort message humain et écologique.
Ce titre et sa suite "The Drowned Cities" ont d'ailleurs été consacrés, respectivement en 2011 et 2013 par le prestigieux prix Locus dans la catégorie « jeunes adultes ».

Vedette de nos grands-parents et arrières grands-parents, Charles Trenet reste et restera l'un des meilleurs représentant de la culture française d'après-guerre dans le monde entier.

Pour fêter le centenaire de sa naissance (le 18 mai 1913), les villes de Paris et Narbonne rendent hommage au « fou chantant » avec une très belle exposition qui retrace les 88 ans du chanteur en 400 documents iconographiques et plus de 150 chansons en écoute. 

Faire découvrir au jeune public ce pan entier de la chanson française n'était pas forcément chose facile, deux éditeurs ont choisi à travers deux albums très différents l'un de l'autre de retracer la vie du chanteur pour mieux là comprendre…

Dans sa collection « Découverte des musiciens » nous offre un très joli petit album tout simplement intitulé .

La vie de Trenet est racontée simplement avec les mots de Stéphane Olivier qui dans la même collection avait déjà réalisé Ella Fitzgerald et Elvis Presley. On suit la vie (qui va…) du jeune narbonnais jusqu'à sa mort en 2001.

Les Éditions des Braques ont pris une tout autre route qui loin d'être radicalement différente est plutôt complémentaire. Illustrées par Marie Dorléans, ce sont les chansons les plus connues de Charles Trenet que cette petite maison d'édition nous propose de manière agréable et extrêmement fraiche. Quatre pages de supplément viennent s'ajouter où les jeunes lecteurs pourront même s'initier à l'écriture « à la manière de… »

Voici un bel anniversaire, gai comme l'était Charles Trenet et c'est vrai qu'il peut arriver n'importe quoi, en l'écoutant il y a vraiment de la joie…

De Narbonne à Paris – Trenet, Le Fou Chantant

Du 11 avril 2013 au 30 juin 2013

Galerie des bibliothèques

22 rue Malher 75004 Paris

Si cet album jeunesse grand format, accessible dès 4 ans est le premier livre publié en France de , il n'en est rien de l'illustrateur, bien connu de l'édition jeunesse française (Mouk, Ariol, Colas Gutman…), également auteur de bande-dessinée.

Voici donc l'histoire de Zélie, une petite fille malicieuse qui ne tient pas en place, s'amuse de tout et avec tout. Bref, une petite fille rigolote qui ressemble un peu à Fifi Brindacier; sauf qu'elle est brune.

Que ce soit à l'école ou à la maison, elle est un véritable pitre, n'en fait qu'à sa tête au risque d'agacer tout de même un peu ses parents ou sa maîtresse.

Ainsi, lors d'une sortie scolaire au zoo, Zélie ne peut rester tranquille, fait avec les animaux tout ce que la maîtresse a interdit (exciter, caresser, jouer) et ronchonne lorsqu'arrive la pause déjeuner. Incapable de savourer ce moment de répit et malgré la mise en garde de sa maîtresse, Zélie décide de s'amuser avec le tigre. Elle n'imagine pas alors comment un simple chatouillement peut entraîner une véritable folie à l'intérieur du zoo, bien vite incontrôlable mais ô combien divertissante et très drôle pour les  jeunes lecteurs.

Des illustrations savoureuses, absolument survoltées qui offrent tout son rythme à l'histoire. Des visages d'enfants ronds et attachants, empreints de douceur mais aussi d'espièglerie, des animaux tous plus joyeux et inoffensifs les uns que les autres. Même le tigre semble un peu pataud, aucunement effrayant.

Tout s'agite dans ces pages, semble en mouvement permanent, rend gai et dynamique, plein d'entrain.

Assurément cet album n'invite pas à la sieste, ne prépare sans doute pas le jeune enfant à aller dormir mais comme stimulant, il est impeccable, drôlement efficace. Un vrai moment de détente à partager.

Suite aux sombres évènements du 7 janvier dernier où douze personnes ont perdu la vie à la rédaction du journal Charlie Hebdo dont les dessinateurs , , , et , beaucoup de professionnels de la littérature jeunesse se sont sentis concernés.

Les éditions Actes Sud Junior, Hélium, Le Rouergue et Thierry Magnier ont donné une cinquantaine de mots à cinquante illustrateurs jeunesse en leur offrant la liberté de les illustrer comme ils le souhaitent. Comme son titre Quand je dessine, je peux dépasser… les illustrations peuvent, si les jeunes lecteurs le souhaitent, être coloriées et complétées. Dans le communiqué, les maisons d'édition souhaitent mettre l'accent sur « ces images fortes, sensibles ou drôles [qui] font émerger les possibilités et les ressorts du processus de création, et ouvrent, en filigrane, une réflexion plus large sur l'importance de pouvoir s'exprimer librement et la gravité de ne pas pouvoir le faire. »

Ce bel ouvrage paraitra le 18 mars prochain et les bénéfices des ventes seront reversés à l'association Presse et Pluralisme (créée par l'ensemble des organisations professionnelles de la presse) pour soutenir la liberté d'expression.

La liste des illustrateurs faisant partie du collectif :

Beatrice Alemagna, Séverine Assous, Gilles Bachelet, Ronan Badel, Charles Berberian, Frédérique Bertrand, Serge Bloch, Anouck Boisrobert & Louis Rigaud, Carole Chaix, Olivier Charpentier, Benjamin Chaud, Nathalie Choux, Didier Cornille, Paul Cox, Ronald Curchod, Marc Daniau, Jeanne Detallante, Olivier Douzou, Gérard Dubois, Philippe Dupuy, Delphine Durand, Amélie Fontaine, Natali Fortier, Claire Franek, Michel Galvin, Élisa Géhin, Bruno Gibert, Tom Haugomat, Bruno Heitz, Emmanuelle Houdart, Joëlle Jolivet, Stéphane Kiehl, Gwen Le Gac, Magali Le Huche, Jean Lecointre, Régis Lejonc, Antonin Louchard, Jean-François Martin, Mathis, Séverin Millet, Dorothée de Monfreid, Laurent Moreau, Muzo, José Parrondo, Renaud Perrin, Aurore Petit, Alain Pilon, Guillaume Reynard, Raphael Urwiller et Éric Veillé.

Rencontres musicales / Performances - Mardi 10 décembre 2013 à 20h00 - A la librairie

Rencontre - débat avec autour de son livre :n (Editions La contre-allée)

Depuis ses balbutiements en 2003, L’ANPU, alias l’Agence nationale de psychanalyse urbaine, a déjà couché sur le divan une cinquantaine de cités patientes (Marseille, Rennes, Angers, Saint- Nazaire, Tours, Alger, Hénin-Beaumont, etc.). Gai luron, corsaire lacanien, Laurent Petit décrypte à grands coups de raccourcis, de jeux de mots, de rapprochements incongrus et de mauvaise foi analogique, l’inconscient de nos cités et quartiers, faisant surgir de ce micmac drolatique bien des vérités de l’inconscient collectif.

De défrichage historique dans les archives en « opérations divan » auprès des habitants, les recherches menées dans chaque ville permettent de détecter ses névroses en reconstituant son « arbre mythologique ». Entre vécu social, légendes urbaines et traumatismes enfouis - « crises, épidémies, voire descentes en 2e division », s’esquisse le PNSU de la ville, son Point névrostratégique urbain.

Reprenant les codes de la psychanalyse et batifolant avec bonheur dans ses champs lexicaux - à l’instar du « retour sur soie » des Tourangeaux, ou de « la peur de stérilité de l’habitant d’Angers (sic) face à l’expansion urbaine » -, l’ANPU met à jour des réalités tangibles qu’elles soient aberrations architecturales ou inhibitions larvées : losangélisation des Côtes-d’Armor, beffrois phalliques se dressant dans le ciel béthunois, complexe de Saint-Pierre-des-Corps face à Tours...

En s’arrêtant sur quelques cas choisis - Vierzon, Les Côtes d’Armor, Tours, la Zone de l’Union (59), Marseille et Alger - cette petite introduction à la psychanalyse urbaine ne se contente pas de mettre au jour les névroses, refoulements et autres tabous des villes analysées, elle expose des solutions thérapeutiques - par le biais de TRU ou de TRA (Traitements radicaux urbains ou architecturaux) - aussi utopiques que révélatrices.