Les 6 secrets pour oser se réinventer

Les mystères de comités de lecture et autres débats qui récouvrent le monde de l'édition pourraient prendre fin avec un outil qui permettrait de juger sur quelques points et avec des critères bien définis, la publicabilité d'une oeuvre soumise à un éditeur.

Editorial Anonymous considère trois facteurs qui établissent la publicabilité de tout manuscrit :

Amusant, non ?

Or, on pourrait en rester là, si notre auteur n'avait pas l'humour bien aiguisé. Concernant la qualité de rédaction, il propose un barème de notation implacable :

Mieux, non ? On s'approche donc de la vérité. Admettons que vous passiez ce test avec les honneurs, vient alors l'Intérêt du consommateur pour le thème de votre prose.

Douloureux passage. Mais la suite est encore plus fameuse, avec le niveau de célébrité :

Maintenant, il ne vous reste plus qu'à jouer, avec des critères très simples, et vous prendre pour un éditeur.

Excellent en écriture, Sujet Non Merci et Inconnu, vous allez droit à la poubelle !

Autre exemple : Célébrité d'Hollywood, Intérêt Euh vraiment ? et qualité d'écriture proche de celle d'un Orang-Outan : PUBLIÉ !

Allez, on en fait un jeu flash, et tout le monde va s'amuser ! Reste à définir la moyenne entre les deux cas...

Si la France se plaint d'une rentrée littéraire chargée avec quelques centaines de livres, il serait bon de se tourner vers le marché japonais, où plus de 200 livres paraissent... chaque jour. Un secteur qui pèse 2 milliards ¥ (2,43 milliards €), mais qui se trouve confronté à une crise qualifiée « d'historique ». De fait, depuis 1996 le marché a été largement bousculé, et des centaines de librairies ferment à l'échelle nationale : les défis auxquels le secteur se confronte sont très préoccupants.

En 2007, l'industrie, notamment celle du manga, a réalisé 2,08 milliards ¥ de chiffre, soit 3,1 % de moins que l'année passée, selon l'institut de recherche pour l'édition. Pour 2008, après une stagnation des six premiers mois, une nouvelle baisse de 3 % par rapport à 2007 est envisagée. Car depuis le pic de 1996 et ses 2,653 milliards de chiffres, le marché ne cesse de baisser. Des chiffres qui rappellent étrangement le récent constat espagnol dans le secteur.

Mais pourquoi ? Tout d'abord, l'évidence : on achète moins, pour des raisons déjà connues. Sur 1812 sondés, il s'avère que 52 % n'ont pas lu un seul livre au cours du dernier mois, et 14 % des personnes interrogées avaient moins de 20 ans.

Même les grandes surfaces sont menacées

Ensuite, moins de librairies. Beaucoup moins, puisque l'on est passé de 12953 en 1996 à 5869 en 2008. Pourtant, les ventes entre 1996 et 2002 ont augmenté de 11,68 % selon le ministère de l'Économie, du commerce et de l'industrie. Car les grandes surfaces remplacent progressivement les petites structures indépendantes. Et même pour ces chaînes, le risque de fermeture est présent, du fait d'un secteur qui se rétrécit.

Plus de livres avec moins d'avenir

Moins de parutions ? Pas du tout pourtant : en 2007, 77417 livres furent publiés, soit 212 par jour. En 1997, on en comptabilisait 65458, soit 179 par jour. Simplement, on débouche de plus en plus à des parutions 'économiques', à faible durée de vie. Sur 30 best-sellers de 2007, 9 étaient des livres shinsho, entre 700 ¥ et 800 ¥ et 5 autres étaient ds romans keitai, écrits pour les jeunes et à lire sur son téléphone, qui furent par la suite publiés en imprimés.

Le prix fixe : un danger un un rempart ?

Autre remise en cause, le prix fixe des livres, qui empêche les réductions sur les nouveautés. Les livres sont en effet frappés par une exception à la loi antimonopole, pour la protection du droit d'auteur et le maintien de la culture nationale. Là-bas, comme dernièrement en Suisse, on affirme que cette loi permet d'assurer un climat favorable pour le livre et d'assurer une variété à des prix raisonnables, au niveau national.

En effet, les livres universitaires, par exemple, connaîtraient des hausses de prix impressionnantes dans certaines régions moins habitées, et le nombre de libraires chuterait en conséquence. Et pourtant, on déplore une organisation inefficace : le taux de retour aux éditeurs en 2007 aura été de 39,4 %, soit 1,2 % de plus que 2006.

L'abolition du prix fixe avait été demandé en 2001 par la Fair Trade Commission, mais aucun projet de loi n'a fait suite, en l'absence de consensus national sur la question.

Nous vous l'annoncions comme le 23e opus — autorisé — non rédigé par Ian, des aventures du moins secret des agents au service de Sa Majesté, Devil Mai Care écrit par Sebastian Folks sera en effet selon son auteur, une véritable mine d'or pour les ayants droit. Qui pourtant n'ont pas à se plaindre.

« Ian Fleming vient de la famille Fleming, qui est l'une des plus riches en Angleterre, explique l'auteur. La banque Fleming fut achetée par J.P. Morgan pour une somme hallucinante... Mais à l'instar d'autres personnes qui sont devenues très riches, ils restent très désireux d'accumuler encore de l'argent — c'est la différence entre les gens riches et nous. »

Alors présomption sur les ventes ou marabout qui lit dans le marc de café ? Car si l'on se fie aux ventes du dernier roman écrit par Raymond Benson, voilà 6 ans, il ne s'est écoulé que 5.000 exemplaires. Des dérivés marketing, comme l'édition spéciale vendue avec la voiture de l'agent secret peuvent en effet changer quelque peu la donne...

Mais pour Faulks, qui maintient la date de sortie le 28 mai prochain, le roman pourrait surtout marquer la dernière mission de l'agent 007. « Bond est usé et vieilli, et, en un sens, c'est le retour au défourraillage à prompt renfort d'armes, pour une ultime mission héroïque. »

Achever la légende de James pourrait cependant ne pas plaire aux fans, et sur certains forums, les réponses ne sont guère optimistes... Reste que le roman de Faulks surfe sur le 100e anniversaire de la mort de Ian et à ce titre, pourrait bénéficier de l'engouement qui accompagne cette célébration.

Comment se calcule le prix d'un livre, finalement ? Mystère. Les éditeurs restent assez silencieux sur l'évaluation des livres, le tout est que le tarif soit assuré par la loi Lang et que cette dernière empêche de faire n'importe quoi... Mais en corollaire de cette question vient alors cette autre : quel devrait être le prix des ebooks ?

On le sait déjà, pour les éditeurs qui en proposent, mais la vraie question serait plutôt : quel est le juste prix ? Çà et là, chacun a son petit mot à dire et tout le monde s'accorde sur un point : on ne pourra envisager son réel essor que lorsque ce sera moins cher. Quel tarif ?

Eh bien plusieurs solutions existeraient pour le déterminer. Nous évoquions dans nos colonnes l'idée que l'on puisse se calquer sur l'expérience de Radiohead et proposer un ebook en libre téléchargement, contre la rémunération que souhaite donner internaute.

Certes, mais ce ne serait probablement pas représentatif. De manière plus symbolique, tout le monde évoque une réduction de 30 à 50 % du prix du livre papier, qui n'a probablement d'autre réalité que celle de psychologiquement toucher l'esprit, en faisant peu cas de la réalité économique. Ceux qui expliquent qu'en proposant des livres électroniques on pourrait supprimer le canal de distribution classique de transport oublient deux points.

Tout d'abord, cette diffusion/distribution représente une grosse partie du prix du livre papier, et pour les quelques sociétés qui contrôlent ce marché, une source de revenus non négligeable. Personne ne scie la branche sur laquelle il est confortablement assis, soit dit en passant.

D'autre part, mettre à disposition des livres électroniques nécessite une véritable structure, avec des serveurs de téléchargement, une réelle refonte des fichiers pour permettre une lecture confortable... bref, cette mise en page si importante pour l'éditeur Publie.net, ainsi que François Bon nous l'expliquait.

À cela il faudrait ajouter le coût des DRM - eh, oui... évalués d'ailleurs à 6 % du prix de vente - et donc envisager que cela soit répercuté, la promotion et ainsi de suite. Alors trop chers les ebooks ? Sûrement, mais la solution n'est finalement pas si simple. Nous avons contacté plusieurs éditeurs et devrions pouvoir vous donner de plus amples informations prochainement.

La procureure Jill Starishevsky (voir photo) travaillait sur le cas d'une jeune fille violée par son beau-père depuis l'âge de 6 ans. Les abus sexuels concernent au moins 60 millions de personnes qui aux États-Unis, ont reconnu en avoir été victimes quand elles étaient enfants, mais très rares sont les enfants qui témoignent.

Le cas de la jeune fille fut un déclencheur pour Jill, dans sa volonté de prévention. Aujourd'hui âgée de 9 ans, la victime regardait le Oprah Winfrey show, quand elle entendit l'animatrice dire : « Si vous êtes victime de mauvais traitements, parlez-en à un parent ou à un professeur. » Le lendemain, la jeune fille racontait ce qu'elle subissait à son professeur. « Oprah devrait finir toutes ses émissions par cette phrase », en conclut Jill. Tout ce qu'elle a eu à dire, c'est 'Dites-le à un professeur' et toute cette horreur s'est arrêtée. »

Or, les témoignages d'enfants sont en effet rares, et la plupart des livres traitant du sujet parlent de circonstances particulières ou sont des textes médicaux. Ainsi, Jill s'est décidée à rédiger un livre destiné aux enfants de 3 à 8 ans, qui raconte tout simplement l'histoire d'un enfant abusé et qui se confie à un oncle. Avec des illustrations de personnages androgynes, il s'adressera aux filles comme aux garçons.

Des éditeurs intéressés, mais....

Pour le moment, plusieurs maisons d'édition sont intéressées par ce projet, mais tous réclament que l'on supprimer un passage. Pourquoi ? Le livre serait trop difficile à vendre en l'état. « Mais si on le supprime, à quoi sert ce que j'ai écrit ? », s'interroge Jill.

Bilan des courses, elle le publiera à compte d'auteur, par ses propres moyens. Plusieurs organisations de parents y voient déjà un outil pédagogique important, et certains ont même offert de le financer. Beaucoup d'espoirs reposent maintenant sur 'My body', le fameux livre, qui sortira en décembre. Vous pouvez en apprendre un peu plus sur la page My Body.

En France, on peut aussi composer le 119 si l'on a quelque chose à besoin de parler.

Les grandes vacances approchent, le soleil brille et déjà juilletistes, aoûtiens, et autres plagistes se penchent sur l'épineux problème de leur repos bien mérité et de l'endroit où ils jouiront à plein nez de leurs congés payés.

À ce titre, Voyage You Vox vient de mettre en ligne un petit récapitulatif d'établissements où il fait bon vivre, et marcher, sur les traces littéralement d'écrivains anglais. De Coleridge (dont vous retrouverez la critique du Vieux marin) à Keats, en passant par Dickens ou Shelley, nombre de possibilités pour les amateurs de belles-lettres s'offrent.

Alors, pour aller se prélasser dans des maisons d'écrivains, on n'a que l'embarras du choix...