Le député européen socialiste Benoît Hamon et le député Vert Noël Mamère sont les co-fondateurs de ce groupe constitué de plusieurs économistes et hommes politiques. On y retrouve Philippe Moati, professeur d'économie à l'université Paris 7, Jean-Marie Monnier, professeur d'économie à l'université de Paris 1, Liem Hoang Ngoc, maître de conférences à l'université de Paris 1, et de Guillaume Duval, rédacteur en chef d'Alternatives économiques.
Pour La Forge, le rapport Attali est « un parti pris évident en faveur des recettes libérales classiques ». Selon Benoît Hamon, il est assez triste « qu'aujourd'hui sur un sujet aussi important on fasse du modèle social français le principal responsable de l'absence de croissance ». Surtout venant de Jacques Attali…
Dans l’avant-propos de la « contre-expertise » de 15 pages, on peut lire « Ce rapport [Attali] énumère sans hiérarchie véritable, souvent des poncifs, quelquefois de solides préjugés idéologiques mais parfois aussi des mesures utiles ». Mais encore : « Il doit être lu pour ce qu'il est : un rapport politique, un parti pris évident en faveur des recettes libérales classiques ». Plus loin, « Il s'inscrit pleinement dans la voie d'une individualisation croissante des rapports sociaux : du salarié à l'employeur, de l'étudiant au professeur, du citoyen à l'Etat »
Pour le groupe de réflexion La Forge, on se destine là à un « individualisme radical », laissant de côté les mécanismes collectifs. Les propositions retenues sont hors d’époque et sans moyens réels d’application. Selon ce groupe, on s'oriente ici vers la casse du modèle social hérité de l’après-guerre de manière irréversible. Les réformes entreprises par le gouvernement de Sarkozy se retrouvent légitimées par le rapport Attali d’un point de vue idéologique.
Les auteurs de cette « contre-expertise » sont d’accord pour envisager une adaptation de notre modèle social face à la mondialisation. Mais la direction prise dans ce rapport paraît peu juste socialement et pas forcément efficace économiquement.
Le rapport Attali n’envisage pas suffisamment les conséquences des actuelles réformes. La montée des inégalités n’est pas pressentie alors qu’à terme elle aura un effet négatif sur la consommation.
La Forge, groupe crée en été 2007 se veut un « think tank » indépendant qui recherche et analyse les questions actuelles qui se posent à notre société. Le but est touours de faire émerger des solutions politiques innovantes. Benoît Hamon revient sur les raisons qui l'ont poussé à la création de ce groupe dans une interview reprise sur Dailymotion.