Quelque part dans une banlieue de la banlieue de Paris, Leïla, la sorcière du quartier, se réveille avec le moral dans les chaussettes. Les murs gris de sa cité commencent à l'ennuyer et elle n'a toujours pas trouvé l'amour. Elle voudrait bien faire une grasse matinée et déprimer tranquille en rêvant du xvie arrondissement, mais elle n'a pas le temps : des clients hauts en couleur font déjà la queue devant son appartement, pour lui offrir du couscous en échange d'une prédiction d'avenir ou d'un sort jeté à un voisin trop bruyant.
C'est alors que Mourad le rasta débarque chez elle avec une mauvaise nouvelle : son petit frère, Mourad le gentil, a disparu. Et la cité sans Mourad, c'est comme un ciel sans soleil. Leïla n'a pas le choix : elle doit partir à la recherche du petit ! Elle va arpenter toute la région sur les traces de l'enfant, armée uniquement de sa logique – parce que, comme le dit sa mère : une sorcière, c'est 10 % de magie et 90 % de bon sens.
, avec son style vif et surprenant, nous emmène dans un quartier de banlieue dépeint sans misérabilisme ni idéalisation. Le gris uniforme des immeubles se mêle aux couleurs des habitants, tous plus fantasques les uns que les autres. La protagoniste aimerait fuir cette vie d'isolement et d'inconfort, mais éprouve également une grande tendresse pour ses voisins qui font de chaque jour une aventure.
Le principal atout de ce récit est son héroïne et narratrice, Leïla : très énergique et drôle, indépendante, grincheuse, la jeune femme est aussi pleine d'amour pour les autres – même si elle d'en défend : une sorcière, ce n'est pas une assistante sociale ! Et puis, si elle est trop gentille, les démons arrêteront de l'aider et elle se retrouvera au chômage… La Sorcière de la cité est un bon roman d'aventure, qui fera à la fois rire et réfléchir les jeunes lecteurs comme les plus grands.