Recherche

dreyfusards

Extraits

ActuaLitté

Histoire de France

DREYFUSARDS

La Cour suprême, toutes chambres réunies, le 12 juillet 1906, après une longue et minutieuse instruction qui ne laissa rien subsister de l'accusation, proclama enfin l'innocence du capitaine Dreyfus, condamné une première fois le 22 décembre 1894, une deuxième fois le 9 septembre 1899, en annulant sans renvoi le jugement du Conseil de guerre de Rennes. Ce capitaine paria, privé des honneurs militaires, comment est-il devenu le symbole d'une République de justice et de liberté ? De l'affaire de famille à l'affaire d'Etat, il fallut des années de démarches, de mobilisation, de conviction inébranlable partagée par une poignée pour convaincre nombre de ténors politiques et consciences intellectuelles - malgré les apparences, en dépit de la force de l'appareil d'Etat, contre l'alliance de l'armée, de la justice et de l'Eglise. Voici les souvenirs de Mathieu Dreyfus, l'âme de la réhabilitation, le "frère admirable" et l'animateur du premier groupe de pression dans l'histoire politique contemporaine.

10/1973

ActuaLitté

Histoire de France

"Dreyfusards !". Souvenirs de Mathieu Dreyfus et autres inédits

La Cour suprême, toutes chambres réunies, le 12 juillet 1906, après une longue et minutieuse instruction qui ne laissa rien subsister de l'accusation, proclama enfin l'innocence du capitaine Dreyfus, condamné une première fois le 22 décembre 1894, une deuxième fois le 9 septembre 1899. Elle annulait sans renvoi le jugement du Conseil de guerre de Rennes. Ce capitaine paria, privé des honneurs militaires, comment est-il devenu le symbole d'une République de justice et de liberté? De l'affaire de famille à l'affaire d'Etat, il fallut des années de démarches, de mobilisation, de conviction inébranlable partagée par une poignée pour convaincre nombre de ténors politiques et consciences intellectuelles-malgré les apparences, en dépit de la force de l'appareil d'Etat, contre l'alliance de l'armée, de la justice et de l'Eglise. Voici les souvenirs de Mathieu Dreyfus, l'âme de la réhabilitation, le " frère admirable " et l'animateur du premier groupe de pression dans l'histoire politique contemporaine. Cette édition reprend le texte initialement paru dans la collection Archives en 1965.

01/2006

ActuaLitté

Sociologie

L'individualisme et les intellectuels

Si les intellectuels " refusent obstinément " d'incliner leur logique devant la parole d'un général d'armée ", c'est qu'ils s'arrogent le droit de juger par eux-mêmes de la question ; c'est qu'ils mettent leur raison au-dessus de l'autorité ". Ainsi, Durkheim résume-t-il la ligne de front anti-dreyfusarde : faire le procès de l'individualisme, qui serait " cette grande maladie du temps présent ". Durkheim, dreyfusard de la première heure, même s'il n'a pas signé le Manifeste des intellectuels en 1898, s'emploie à réfuter cette idée de l'individualisme dans son article " L'individualisme et les intellectuels ". Il y développe une conception noble, prônant les droits et les libertés de l'individu, conscient du bien commun, tout à fait contraire à une défense de l'intérêt particulier. En formulant cette riposte, le sociologue clarifie ses positions, au fondement de son œuvre : " Être individualiste tout en disant que l'individu est un produit de la société. "

03/2002

ActuaLitté

Troisième République

Enfin ! Le dénouement de l'affaire Dreyfus

1903. Le général Louis André, ministre de la Guerre, se voit dans l'obligation de se saisir de l'affaire DREYFUS. Celle-ci empoisonne la vie politique française depuis neuf ans. Elle jette le trouble dans l'opinion, qui se partage en deux clans irréductibles : dreyfusards et anti-dreyfusards. L'affaire fracture l'armée, dont Louis André est le ministre depuis 1900. Louis André reprend le dossier à zéro, avec l'aide du capitaine Antoine Targe. ENFIN raconte la traque de la vérité dans un procès à tiroirs. Solidement appuyé sur des sources historiques, ce thriller au style fluide permet de comprendre une affaire qui dura douze ans, de 1894 à 1906. L'on découvre aussi un personnage méconnu et brillant, qui paya cher son attachement à la liberté : Louis André.

02/2021

ActuaLitté

Religion

Les chrétiens et l'affaire Dreyfus

L'affaire Dreyfus, (1894-1899), " cette culmination mystique " selon Péguy, constitue un formidable révélateur de l'état du christianisme français de la fin du XIXe siècle. Pourquoi trouve-t-on les protestants aux côtés du capitaine dégradé, alors que les catholiques dénoncent sa " trahison " ? Pourquoi un tel aveuglement devant l'injustice ? Cet ouvrage met à jour les ressorts profonds de l'antisémitisme catholique de l'époque alimenté par l'arsenal de la Bonne Presse. Le Pélerin, La Croix, Les Croix locales déclinent à longueur de colonnes les deux arguments massue qui condamnent Dreyfus : sa trahison, comme celle de Judas, s'inscrit dans la ligne de l'histoire juive ; l'acharnement des dreyfusards provient d'un puissant " syndicat judéo-protestant-maçonnique " soutenu par les ennemis de La France. A l'inverse, la grande majorité des protestants soutiennent Dreyfus en se référant aux Evangiles... De ce naufrage moral émergent quelques courageux catholiques dreyfusards bravant, au nom d'une religion de l'amour, les flots de sottise et de haine. Très documenté, le présent ouvrage témoigne de l'usure du tissu catholique en France, à l'aube du XXe siècle. On ne peut s'empêcher de penser à Vichy, quarante ans plus tard...

10/1998

ActuaLitté

Histoire du judaïsme

L'antisémitisme : Son histoire et ses causes. un classique de l'histoire des religions

Bernard Lazare (1865-1903) fut le premier des dreyfusards. Grande figure du judaïsme français, il fut un temps proche de Herzl sans jamais pour autant se départir de ses convictions anarchistes. L'Antisémitisme, son histoire et ses causes est l'ouvrage fondamental de Lazare, dans lequel il s'emploie à penser le rapport des juifs au politique. Cette histoire politique du judaïsme est devenu un classique pour pour ceux qui s'intéressent à l'histoire de la religion juive et ses relations à la politique et aux Etats.

03/2022

ActuaLitté

Littérature française

Marcel Proust, Cahiers 1 à 75 de la Bibliothèque nationale de France N° 44 : Volume 1, Fac-similé ; Volume 2, Transcription diplomatique. 2 volumes

Au printemps de 1912, quand Proust rédige le Cahier 44, il croit encore que son oeuvre pourra être publiée en une fois et s'efforce de la mettre au point le plus rapidement possible. La matinée Villeparisis, qu'on trouvera à la fin du Côté de Guermantes I, s'étend et prend plus de relief ; les Guermantes affluent, la présence de Bloch, juif et dreyfusard, fait de l'Affaire le lieu où les différents personnages se révèlent.

04/2015

ActuaLitté

Policier-Espionnage

Moi, Alfred Dreyfus

Paris, 1894. Voilà maintenant une quinzaine d'années que le capitaine Alfred Dreyfus est au service de la France. Mais à l'automne, sa vie est bouleversée lorsqu'il est injustement accusé d'espionnage. S'en suit alors un procès bâclé qui le conduit au bagne de l'île du Diable, à des milliers de kilomètres de la France. Heureusement, le capitaine Dreyfus peut compter sur le soutien sans faille de ses amis et de sa famille, ainsi que du grand écrivain Emile Zola, prêts à tout pour rétablir la vérité. La BD Moi, Alfred Dreyfus est accompagnée d'un dossier pédagogique qui explore le contexte de cette affaire et les difficultés de la société française, alors fracturée entre dreyfusards et antidreyfusards.

01/2022

ActuaLitté

Histoire de France

"Je fais la guerre". Clemenceau, le père la victoire

13 novembre 1917. Le gouvernement Painlevé vient de tomber. La situation de la France est critique. Au même moment, les soldats français s'enfoncent dans la boue de Verdun et les divisions allemandes s'apprêtent à percer le front occidental. Poincaré souhaite, à la tête du gouvernement, un patriote irréprochable. Quel autre choix que le "Tigre", cet homme de 76 ans, républicain, ancien dreyfusard ? La situation exige Clemenceau, lequel n'a qu'une idée en tête : faire la guerre et la gagner. Sur tous les fronts, sur la scène politique comme dans les tranchées, Clemenceau entre dans l'Histoire.

02/2014

ActuaLitté

Histoire de France

Léon Blum. Un portrait

Dans ce portrait passionné et souvent inattendu, Pierre Birnbaum redonne pleinement vie à Léon Blum : le dreyfusard, l'homme de Juin 36 et de ses immenses conquêtes sociales, mais aussi le jeune dandy aux goûts littéraires d'avant-garde, l'homme d'action doté d'un réel courage physique, l'avocat de l'émancipation sexuelle des femmes, l'amoureux aux multiples vies. II relit aussi ses engagements à la lumière de l'histoire de ces Juifs d'Etat, "fous de la République", auxquels il a consacré un livre qui a fait date. Figure accomplie de la citoyenneté républicaine, Blum ne renia jamais sa judéité. Une vision singulièrement renouvelée.

02/2016

ActuaLitté

Histoire de France

L'affaire Dreyfus. Vérités et légendes

L'affaire Dreyfus (1894-1906), du nom de cet officier juif alsacien accusé d'espionnage au profit de l'Allemagne, est toujours présente dans nos mémoires. Elle resurgit, au gré de l'actualité, comme une référence historique essentielle. Mais qui était au juste le capitaine Dreyfus ? Y a-t-il eu plusieurs affaires plutôt qu'une ? Le " J'accuse... ! " de Zola en offre-t-il un récit exhaustif ? Et l'écrivain a-t-il été assassiné ? Quels ont été les rôles réels des militaires Picquart et Esterhazy, du politique Clemenceau et de l'écrivain Péguy ? Les dreyfusards sont-ils à l'origine des pétitions ? C'est à ces questions, et à bien d'autres encore, que répond ce livre, tour à tour chronique d'un roman-feuilleton aux multiples rebondissements, plongée dans l'imaginaire de l'Affaire, réflexion sur ses " fake news " et méditation sur son actualité, entre erreurs judiciaires et " nouvel antisémitisme ".

09/2019

ActuaLitté

Musique, danse

Correspondance (1888-1914)

La correspondance d'Albéric Magnard (1865-1914) comprend 405 lettres adressées à des musiciens (Chausson, Dukas, d'Indy, Ropartz, Doret, Labey, Castéra), à des amis (Poujaud, Cordonnier, Lallemand) et à des critiques et hommes de lettres (Rolland, Zola, Carraud, Maus). Au travers de cette correspondance, la personnalité de ce dreyfusard apparaît forte et originale dans sa farouche indépendance. Cet élève de d'Indy, qui a le culte de Beethoven, n'hésite pas à adresser des jugements critiques à ses collègues après l'audition de leurs oeuvres, y compris à son ancien maître. Solitaire et quelque peu misanthrope, Magnard se montre exigeant avec lui-même comme avec les autres, d'une extrême franchise, ayant le sentiment de vivre dans une "société de mufles" .

07/1997

ActuaLitté

Biographies

MARCEL PROUST, DU CÔTÉ DE LA MÈRE

Le centenaire de la mort de Marcel Proust offre l'occasion d'explorer la judéité de l'écrivain, part méconnue de son identité. Né d'un père catholique et d'une mère juive, Proust est profondément marqué par sa famille maternelle - les Weil -, son milieu et son éducation. Une judéité discrète, voire cryptée, transparaît dans son immense culture, dans son engagement dreyfusard, dans les personnages juifs d'A la recherche du temps perdu, et dans le regard acéré qu'il porte sur les salons et la société de son époque. A travers une iconographie exceptionnelle et les analyses de treize spécialistes, cet ouvrage propose un regard renouvelé sur Proust et son oeuvre, mettant en lumière les replis de sa personnalité.

04/2022

ActuaLitté

Littérature française

Les dieux ont soif

" L'auteur que les écrivains français les plus distingués ont élu prince de la prose". Joseph Conrad Paris, 1793. Jeune peintre, Evariste Gamelin s'engage dans la Révolution le coeur plein d'espoir, la tête pleine d'idéaux. Fidèle de Robespierre et Marat de la première heure, il est nommé juré au tribunal révolutionnaire. Et se retrouve finalement piégé dans l'engrenage infernal de la Terreur et l'implacable succession des procès, de plus en plus expéditifs. Anatole France, républicain et dreyfusard, retrace dans cette haletante course à l'abîme les jours sombres de la Révolution, désarçonnant les critiques de l'époque. Aujourd'hui, ce roman qui dénonce la brutalité des absolus politiques, d'une lucidité et d'une liberté d'esprit exemplaires, est considéré comme son chef-d'oeuvre.

04/2024

ActuaLitté

Critique littéraire

Lettres à Jeanne Rozerot . 1892-1902

Zola a quarante-huit ans, en 1888, lorsqu'il rencontre Jeanne Rozerot. Elle a vingt et un ans. De Jeanne il aura bientôt deux enfants, Denise et Jacques. Mais il ne prendra jamais la décision de quitter sa femme, Alexandrine. Il vivra ainsi déchiré entre deux foyers, jusqu'à la fin de son existence. Quand la crise sentimentale finit par s'estomper, le drame de l'affaire Dreyfus introduit un nouveau bouleversement dans l'existence du romancier. La publication de " J'accuse " le conduit, en juillet 1898, à trouver refuge en Angleterre, où il connaît onze mois d'exil. Ses lettres à Jeanne évoquent alors le long combat mené par les dreyfusards pour obtenir la révision du procès d'Alfred Dreyfus. Réunion unique de deux cents lettres de Zola, cette correspondance - dont Jacques Zola, son fils, souhaitait qu'elle attende le XXIe siècle pour paraître - est un des derniers inédits de Zola de cette importance à voir le jour. C'est aussi, pour la première fois, un Zola intime qui se dévoile.

09/2004

ActuaLitté

Histoire de France

Histoire politique de l'affaire Dreyfus

L'affaire Dreyfus est souvent décrite comme un coup de massue tombant sur le jeu politique. Or c'est la crise politique larvée qui permit à l'erreur judiciaire initiale de devenir une affaire majeure, la première tentant d'ignorer la seconde, puis la récupérant tardivement pour relancer le régime et en empêcher la réforme. Cette vision heurtera sans doute ceux qui veulent d'abord voir dans l'Affaire un grand combat moral, mais cet élargissement de la perspective révèle les défaillances du moment et les déceptions ultérieures. Pourquoi une erreur judiciaire est-elle devenue l'Affaire tout court ? Pourquoi l'opinion publique et la classe politique ont-elles été si longtemps hostiles aux dreyfusards ? Pour analyser le paysage et le climat où a surgi l'affaire Dreyfus et mieux en comprendre les évolutions puis l'insatisfaisant dénouement, il faut examiner les structures du régime qui la subit tant bien que mal ; la Troisième République et l'affaire Dreyfus s'éclairent dès lors l'une et l'autre.

11/2014

ActuaLitté

Ouvrages généraux et thématiqu

Marie Arconati-Visconti. La passion de la République

Née sous la royauté, Marie Arconati Visconti meurt à 83 ans en 1923, en ayant traversé l'Empire, la République, deux guerres, dont une mondiale. Jeune fille libre que campent les Goncourt, elle se marie au jeune marquis Gianmartino Arconati Visconti, qui meurt trois ans plus tard, lui laissant une immense fortune. Fille d'Alphonse Peyrat, journaliste pauvre et inlassable opposant à l'Empire devenu député puis sénateur, elle voue une vénération à son père. Misogyne, elle convie à sa table hommes politiques en vue et savants. Liée jeune à Gambetta, elle reçoit Emile Combes, Joseph Reinach, Jean Jaurès, Henri Brisson et tant d'autres, qui débattent avec les professeurs Abel Lefranc, Joseph Bédier ou Gabriel Monod. Les " jeudistes " sont dreyfusards et Alfred Dreyfus sera des leurs. D'autres déjeuners dédiés au culte de l'art rassemblent conservateurs de musées et amateurs. Collectionneuse, elle multiplie les dons aux musées. Soutenant les établissements d'enseignement supérieur, aidant ses amis à accéder aux plus hauts postes de la reconnaissance intellectuelle, elle fait de l'Université de Paris sa légataire universelle.

07/2023

ActuaLitté

Littérature française

Un souper chez Simon le Pharisien. Suivi de Les mages au berceau et autres textes

Polémiste, poète, conférencier et pamphlétaire faisant preuve d'une rare érudition, Laurent Tailhade (1854-1919) est né à Tarbes dans une famille de la bourgeoisie béarnaise. Il fait ses études de droit à Toulouse où il fréquente le milieu libertaire. En 1883 il s'installe à Paris. Là, il rencontre Charles Cros, ainsi que toute la jeune bohème littéraire, Verlaine et Mallarmé entre autres. Il collabore à Lutèce, au Chat Noir et à La Revue Indépendante. En 1891, il publie un livre qui fera sa célébrité : Au Pays du mufle, ce dernier étant bien évidemment le «bourgeois». En 1898, il entre dans le combat dreyfusard aux côtés de son ami Zola. Les textes repris dans ce volume, écrits avec verve et un humour grinçant, montrent s'il en était besoin le mépris dans lequel Laurent Tailhade tient les religions et son dégoût de la droite antisémite.

04/2015

ActuaLitté

Philosophie

IF Suite et fin

" IF " = L'INTELLECTUEL FRANÇAIS. " IO " = L'INTELLECTUEL ORIGINAL, VERSION 1900. " IT " = L'INTELLECTUEL TERMINAL, VERSION 2000. Il importe de rapporter l'état ultime d'une figure à son état princeps pour déceler ce qui unit et distingue l'IO et l'IT. D'embrasser d'un même trait l'élan, l'inflexion et la chute ; reconnaître la continuité depuis le point de lancement sans déguiser la déconvenue de l'arrivée. L'héritier du nom est à la fois le continuateur du dreyfusard et son contraire. L'IF fut un éclaireur, c'est devenu un exorciste. Il accroissait l'intelligibilité, il renchérit sur l'opacité des temps. Il favorisa la prise de distance, il s'applique à resserrer les rangs. Ce fut un futuriste, c'est, tout accrocheur qu'il soit, et volumineux, un déphasé, qui n'aide plus personne à devenir contemporain. Et c'est de lui qu'il faudrait maintenant s'émanciper. R. D.

11/2000

ActuaLitté

Religion

Le peuple protestant français aujourd'hui

Ce livre est une enquête sur la France et son identité vues à travers une minorité : le peuple protestant, environ un million de Français, plus de deux millions en comptant les sympathisants et les proches. Ce peuple possède les institutions démocratiques parmi les plus anciennes de notre pays. Depuis quatre cent cinquante ans, il a été souvent en avance sur la France globale. Le protestant a été républicain avant la République, dreyfusard, laïque, résistant, cacheur de Juifs, émancipateur de la femme, coopérateur et décolonisateur avant beaucoup d'autres Français. Après une crise très rude, d'au moins vingt ans (désertion des temples, fuite de la jeunesse, problèmes d'identité, série de victoires entraînant la démobilisation des " vainqueurs "), le peuple protestant, en cette fin de siècle, a les moyens de repartir d'un pied nouveau et de coopérer étroitement sur des bases rénovées avec les catholiques et les laïques, notamment pour défendre la démocratie, la femme et les étrangers.

03/1992

ActuaLitté

Troisième République

Cinq années de ma vie. 1894-1899

Ce récit du capitaine Dreyfus, écrit en 1901 à partir du journal qu'il tenait au bagne, constitue l'un des documents majeurs de l'Affaire. Il évoque le combat solitaire d'un homme à qui l'on refuse jusqu'aux explications sur ce dont on l'accuse ; le procès inquisitorial et les faux, la volonté d'avilissement de ses accusateurs, le bagne et l'île du Diable, "" le cœur perdu, le cerveau en lambeaux", le procès en révision et la grâce finale. Le monologue d'un homme seul avec sa conscience, que seul l'espoir de l'éclatement de la vérité soutient. "Il n'est pas facile d'être un symbole", annonce Pierre Vidal-Naquet dans sa préface. A quoi le petit-fils (le Dreyfus répond dans sa postface : " Echeveau livré au chat, l'affaire Dreyfus se prête à toutes les interprétations, à toutes les falsifications. " Cette édition apporte, outre le récit bouleversant de la victime, la mise au point de Pierre Vidai-Naquet sur les affrontements d'idées et de préjugés dont Dreyfus fut le centre - et plus particulièrement la question de la grâce dont l'acceptation divisa le camp des dreyfusards. Jean-Louis Lévy éclaire la personnalité de Dreyfus, faisant notamment justice des reproches de froideur pour affirmer la dignité du témoin.

02/1994

ActuaLitté

Histoire de France

Clémenceau, portrait d'un homme libre

Dans le Panthéon de la IIIe République, Clemenceau est au premier rang. Il a marqué son temps de sa personnalité, sous de nombreux visages : l'exilé aux Etats-Unis après la guerre de Sécession, le maire de Montmartre au moment de la Commune, le médecin des pauvres à Belleville, le " tombeur de ministères " empêtré dans l'affaire de Panama, le journaliste flamboyant du combat dreyfusard, le " briseur de grèves " lors de son gouvernement de 1906-1909, le " Père la Victoire " de 1917-1918, le négociateur du traité de Versailles, l'octogénaire amoureux... Parce qu'il était si multiple d'apparence et toujours en mouvement, on l'a jugé à tort insaisissable et contradictoire : on verra pourtant comment ce portrait d'un homme hors pair restitue, avec les couleurs vives de son énergie, de sa volonté et de son courage, l'unité d'un tempérament et d'une trace. Si Clemenceau a encore beaucoup à nous transmettre, 85 ans après sa mort, c'est justement pour tout ce qui, en lui, bouge et vit inlassablement...

06/2014

ActuaLitté

Histoire de France

Alfred Dreyfus. L'honneur d'un patriote

Des milliers de livres existent sur l'affaire à laquelle Alfred Dreyfus a donné son nom, mais nul n'a jamais écrit sa biographie. Curieuse, troublante lacune... Ne fallait-il pas montrer le rôle éminent que cette figure ignorée, déformée (quasi niée jusque chez une partie des dreyfusards), a joué dans le combat pour la vérité et la justice ? Certes Lazare, Zola, Péguy, Jaurès, Clemenceau et d'autres ont été nécessaires, mais sans le concours actif du principal intéressé (et de sa famille), y aurait-il eu seulement une affaire ? Un condamné qui se fût abandonné, qui eût capitulé devant la souffrance morale et physique, qui se fût résigné à l'injustice, qui eût cru qu'il suffisait de se draper de son innocence eût forcément échoué devant l'acharnement, la duplicité, la perversité d'adversaires déterminés à perdre un juif, un intellectuel, un officier qui s'était voulu le parangon des cadres dont une armée rénovée aurait besoin en cette aube du XXe siècle. C'est Dreyfus et nul autre qui a rendu possible le combat pour la justice, il s'en est fait un devoir et un honneur. Le devoir de l'histoire consiste à le sortir de l'oubli et du mensonge pour révéler l'homme, ses actes et son patriotisme. C'est aussi un devoir de justice.

04/2006

ActuaLitté

Histoire de France

Les secrets de l'affaire "J'accuse !..."

Le 13 janvier 1898, Emile Zola publie dans L'Aurore son célèbre pamphlet " J'accuse " . Il s'en prend violemment à l'état-major qu'il accuse d'avoir injustement condamné le capitaine Alfred Dreyfus. Cet article, qui fait scandale, vaut à son auteur un procès devant la cour d'assises pour diffamation envers une autorité publique. Zola choisit pour le défendre un jeune avocat, Fernand Labori. C'est le début d'une amitié indéfectible qui fera vaciller la République. Le procès, qui se tient en février 1898, provoque une véritable émeute : l'affaire Dreyfus devient alors publique et divise la France en deux camps opposés, " dreyfusards " contre " antidreyfusards " , pendant plus de dix ans. Mais ce fut également une incroyable bataille juridique : correspondances secrètes, collusion entre magistrats, politiques et militaires, pièces truquées, plaidoiries homériques, exil à Londres de l'écrivain, attentat contre Labori... A l'aide de documents d'archives essentiels, Emmanuel Pierrat nous entraîne dans les arcanes de ce feuilleton judiciaire et nous narre les rebondissements trépidants que connut cette affaire qui fit triompher la vérité et bouleversa la France. Emmanuel Pierrat est avocat, conservateur du musée du Barreau de Paris, romancier et essayiste. Il est l'auteur de plus de cent ouvrages juridiques, de romans, de récits historiques et de livres sur l'art.

03/2019

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

La psychologie collective

«Père moderne des études sur la mémoire», Maurice Halbwachs est désormais un classique pour la sociologie et pour l'ensemble des sciences humaines. Philosophe de formation, passé à la sociologie en même temps qu'il ralliait les causes dreyfusarde et socialiste, il s'est imposé, dans l'entre-deux-guerres, comme une des principales figures de l'école sociologique française fondée par Emile Durkheim, avec en point d'orgue son élection au Collège de France en 1944 dans une chaire de «psychologie collective». On attendait de son enseignement dans la prestigieuse institution qu'il apporte la touche finale à une oeuvre protéiforme. Mais, déporté à Buchenwald où il mourut le 16 mars 1945, Maurice Halbwachs n'eut pas même l'occasion de prononcer sa leçon inaugurale. Cette ultime synthèse existe pourtant bel et bien, dans un cours de psychologie collective donné en Sorbonne au tournant des années 1940, dont il n'existait jusque-là que quelques copies ronéotypées. Pensé comme une introduction générale à la sociologie, ce cours, dans lequel, préfigurant la démarche de Pierre Bourdieu, il se confronte à la question de la singularité individuelle, se trouve ici édité pour la première fois.

03/2015

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Les lois de l'esprit. Julien Benda ou la raison

La voix de Julien Benda (1867-1956) nous est devenue inaudible. Quand l'auteur de La Trahison des clercs accuse ses pairs de se détourner des valeurs éternelles, nous n'entendons qu'un appel à revenir à la tour d'ivoire. Quand l'une des gloires de la NRF, contemporain de Gide et de Valéry, voue ceux-ci aux gémonies et accuse toute la littérature de son époque de bysantinisme, nous avons du mal à le prendre au sérieux. Dans son culte de la vérité en politique nous ne voyons plus que des vieilles lunes dreyfusardes. Nous pouvons trouver Eleuthère délicieusement réactionnaire, mais nous ne parvenons pas à le suivre. Ce livre voudrait montrer au contraire que Benda est un penseur français de première grandeur. Sa défense du rationalisme, sa conception des valeurs intellectuelles et sa théorie de la connaissance littéraire méritent encore toute notre attention. On aura compris aussi qu'il n'est pas seulement question de Benda dans ce livre, mais de la nature de la raison et de ses normes. Et de l'incongruité absolue de quelqu'un qui prétendit vivre uniquement pour les valeurs de l'esprit.

04/2023

ActuaLitté

Histoire de France

Clemenceau ou la tentation du Japon

On croyait tout savoir de Georges Clemenceau : les combats du député anticolonialiste et du journaliste dreyfusard, les convictions du sénateur radical et du "premier flic de France", la ténacité du "Père la Victoire". Il manque pourtant une facette à cet homme exceptionnel : celle de l'orientaliste habité par la tentation du Japon. Nourri d'archives inédites, le livre de Matthieu Séguéla nous invite à découvrir ce Clemenceau méconnu. Le Japon de Clemenceau est foisonnant. Il est fait d'amitié avec ses deux alter ego, le prince Saionji et le peintre Monet. Il est empreint de bouddhisme et d'esthétisme avec sa grande collection d'art japonais. Il est fait d'admiration pour le modèle de modernisation qu'il offre à la vieille Asie. Ce Japon, Clemenceau le défend dans ses journaux, l'associe à sa diplomatie d'entente en 1907, se bat pour faire venir son armée dans l'Europe déchirée par la Première Guerre mondiale. Mais le Tigre était un visionnaire : une fois la paix revenue, il sera le premier à s'interroger sur les dangers de l'impérialisme du Japon dont il reste toutefois l'ami.

02/2014

ActuaLitté

XIXe siècle

Eugène Carrière. ou La magie du rêve

En 1902, le peintre Eugène Carrière apprend qu'il est atteint d'un mal incurable. A la charnière entre les XIXe et XXe siècles, il a atteint une notoriété considérable. Souvent classé parmi les peintres symbolistes, il a déployé un style et une vision artistique qui n'appartiennent qu'à lui, à une période où la création artistique est d'une fécondité exceptionnelle. Dans le coma à la suite d'une intervention chirurgicale, il vogue dans un espace-temps indéfini au cours duquel il revisite les étapes de sa vie avec lucidité. Dans ses souvenirs, une large place est laissée aux amitiés qu'il a nouées avec Auguste Rodin, Paul Gauguin, le poète Francis Jammes, Emile Zola, les critiques d'art Jean Dolent et Gustave Geffroy, Georges Clemenceau, Isadora Duncan et tant d'autres. Il se remémore les actions qu'il a menées au nom de la liberté d'expression, notamment la création du Salon d'automne, ou à travers son projet de l'éducation par l'art. Féministe avant l'heure, dreyfusard, il aura été à la pointe des combats de son temps.

11/2021

ActuaLitté

Romans historiques

Les Pardaillan Tome 3 : Le fils de Pardaillan, La fin de Pardaillan, La fin de Fausta

La gloire de Pardaillan a souvent effacé celle de son créateur, Michel Zévaco. Auteur célèbre de romans populaires des années 1900, cet autonomiste corse, tour à tour professeur, officier, journaliste et militant politique, fit une entrée fracassante sur la scène parisienne en provoquant en duel Constans, le ministre de l'Intérieur de l'époque. Zévaco expia cette audace, mais ni les procès ni la prison ne l'empêchèrent de récidiver dans la contestation révolutionnaire, les luttes syndicales, les combats féministes, la dénonciation de "l'Inquisition" des jésuites et, bien sûr, le mouvement dreyfusard aux côtés de Bernard Lazare et de Jean Jaurès. De procès en emprisonnements, d'arrestations en condamnations, pendant dix ans, Zévaco, Lancelot des causes perdues, sans compromission ni concession, ne souilla jamais son armure de cette " tache de sang intellectuel " si chère aux surréalistes pour stigmatiser leurs ennemis. Toujours accroché à son idéal, mais isolé et lassé d'un milieu dont il constatait la dégradation, il troqua un jour la scène politique pour la cape et l'épée, mais le combat de Pardaillan ne changea pas d'âme en retrouvant la cour des Valois et les jours sanglants de la Saint-Barthélemy.

09/2002

ActuaLitté

Histoire de France

Mon jubilé

Il fut mêlé à toutes les grandes querelles de son temps, sans être jamais un homme de parti. On ne peut le classer, tant il échappait à toutes les catégories dans lesquelles il convient de ranger les intellectuels mobilisés par les querelles de leur siècle. Patriote, mais antimilitariste, dreyfusard (et avec quelle fougue), mais antisémite, socialiste, mais antisyndicaliste, il fut au fond un inclassable anarchiste. Mais un anarchiste à la recherche d'un ordre débarrassé de la tyrannie de l'argent-roi. Critique acerbe du socialisme de Jaurès, contempteur de l'armée et du monarchisme, trop tiède à ses yeux, de l'Action française, Gohier se mêle des principaux débats qui animent la scène politique de la me République et se bat plusieurs fois en duel au pistolet. Il refusera toute sa vie de devenir député, d'entrer dans la Franc-maçonnerie, d'abdiquer quoi que ce soit : "Aucune puissance ne m'aura séduit, intimidé, abattu, ni acheté." " Le nom d'Urbain Gohier évoque une époque du journalisme de ce premier siècle où les "batailles de plume atteignaient une violence paroxystique... ", écrira de lui Grégoire Kauffmann (L'Antisémitisme de plume).

09/2019