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Yves Bonnefoy

Extraits

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Critique littéraire

Poêmes d'Yves Bonnefoy

Etude approfondie d'un grand texte classique ou contemporain par un spécialiste de l'œuvre : approche critique originale des multiples facettes du texte dans une présentation claire et rigoureuse.

02/2010

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Critique Poésie

Yves Bonnefoy, critique et poésie

Quelles sont les notions principales qui structurent la production poétique et la pensée essayiste d'Yves Bonnefoy ? Le poète lui-même n'a cessé d'affirmer, et de montrer, que "poésie" et "critique" ont, depuis Baudelaire, partie liée de manière consubstantielle. Une première partie plus théorique dresse la liste des principes et catégories de cette critique en poésie ; une seconde déploie les diverses modalités d'application pratique d'une poésie qu'on peut dire critique.

03/2023

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Critique littéraire

Yves Bonnefoy. La poésie, la présence

L'œuvre d'Yves Bonnefoy est traversée par la fascination d'une plénitude existentielle - la " présence " - qui se laisserait saisir en de brefs instants de la vie. Mais, par-delà les rencontres où elle semble advenir, la " présence " apparaît surtout comme un effet de langage. Elle puise sa force irradiante dans le tissu des mots, et se nourrit incessamment de certaines procédures rhétoriques. Loin de vouloir décomposer cette expérience, cet essai se propose donc plutôt d'en déplacer l'analyse vers une autre assise possible : celle d'une parole fondatrice indissociable de la genèse même du poème.

11/1986

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Petits classiques parascolaire

Les planches courbes d'Yves Bonnefoy

Un commentaire en cinq temps. Ouvertures : Yves Bonnefoy et la poésie contemporaine. Arrêt sur lecture 1 : pour une lecture de "Dans le leurre des mots ". Arrêt sur lecture 2 :"La maison natale", douze poèmes sous le signe de "Cérès qui cherche et souffre". Arrêt sur lecture 3 : "Les planches courbes" entre la prose et le vers. Bilans : en aval des " Planches courbes ", quelques synthèses sur le recueil (l'image chez Yves Bonnefoy, l'enfance...). Un tableau chronologique, un glossaire, une bibliographie, des notes sur le recueil.

06/2005

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Critique littéraire

Les Planches Courbes d'Yves Bonnefoy

"Il s'agit, dans le présent ouvrage, de faciliter la lecture des Planches courbes en situant le poète, en replaçant le recueil dans l'ensemble de l'oeuvre ; d'en suivre les mythes fondateurs, d'en décrire les formes et les genres. Mais le poète Bonnefoy est également penseur, non seulement dans ses essais, ses conférences et ses entretiens, mais dans ses poèmes eux-mêmes. Dans Les Planches courbes, la relative simplicité - transparence de la langue, évidence des images - est trompeuse. La deuxième section du recueil ne s'intitule-t-elle pas, précisément, "Dans le leurre des mots" ? Les Planches courbes pose en effet de redoutables questions d'interprétation, qui engagent l'oeuvre de Bonnefoy tout entière. Ces questions, souvent ardues, supposent un élargissement et un approfondissement de la réflexion. Après une lecture de l'imaginaire et de ses formes, l'essai s'efforcera dans une deuxième partie d'en dégager quelques enjeux poétiques et philosophiques". Dominique Combe.

11/2005

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Critique Poésie

La décision d'Yves Bonnefoy. Fonder sur l'épiphanie

Ce livre part de l'oeuvre d'Yves Bonnefoy pour interroger un moment cardinal de la poésie moderne, celui de l'épiphanie, cette illumination qui interrompt le cours du temps pour restituer l'unité de l'être et du monde. Les travaux de la philosophie et de l'histoire des religions sont convoqués pour poser la question : est-il naïf de penser que ce qu'Yves Bonnefoy nommait la présence puisse avoir lieu en poésie ? Dans le registre de la représentation et du langage, la présence est analysée ici comme une visée lointaine, mais qui change la parole elle-même, au présent. Le livre soulève un autre problème : l'épiphanie se donne avec une telle intensité qu'Yves Bonnefoy veut fonder sur elle une existence ; mais comment la faire durer ? Et peut-on décider à partir d'elle qu'il y ait de l'être et non pas seulement le néant ou de "vaines formes de la matière" ? Que peut décider la poésie ?

11/2021

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Critique littéraire

Zeuxis auto-analyste. Inconscient et création chez Yves Bonnefoy

Zeuxis auto-analyste. Si la critique s'est trop souvent arrêtée à la remise en perspective de la psychanalyse opérée par Yves Bonnefoy en opposant les langages du concept à la parole de poésie, Patrick Née nous montre ici combien l'inconscient est toujours apparu constitutif de l'image poétique surréaliste pour cet auteur dont le dernier récit, Les Planches courbes, est au centre du présent essai. Il avance l'hypothèse que l'on doit à une exigence auto-analytique la clarification des rapports du sujet à ses objets d'amour fondamentaux et dévoile une perception aiguë des luttes intrapsychiques, ressaisies à travers les œuvres de Georges Bataille et, dans une moindre mesure, d'Alfred Jarry ou de Gilbert Lely. Cette démarche nous porte au cœur de la créativité : une manière de concevoir la transgression de nos représentations, laquelle assure la critique des idées reçues dans les domaines de l'art et de la poésie.

07/2006

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Français

Les planches courbes HLP Tle. Yves Bonnefoy, 2e édition

Une synthèse accessible pour comprendre l'oeuvre, sa genèse, son auteur ; les clefs pour savoir étudier l'oeuvre, analyser ses thèmes majeurs et faire des passerelles avec d'autres textes. Cet ouvrage propose une étude approfondie du texte, les repères essentiels sur l'oeuvre et son auteur, des analyses thématiques, des prolongements vers d'autres textes et, en annexe, des informations complémentaires utiles à la compréhension des Planches courbes d'Yves Bonnefoy.

03/2022

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Critique littéraire

Yves Bonnefoy penseur de l'image. Ou les Travaux de Zeuxis

L'œuvre considérable d'Yves Bonnefoy, poète mais aussi théoricien du fait poétique et auteur d'une œuvre critique mal aperçue, fait ici l'objet d'une première interprétation du point de vue de sa conception de l'image, préoccupation majeure de notre époque et au centre de sa poésie. Patrick Née s'attache à confronter les " propositions " du poète, comme il le dit lui-même, avec les travaux les plus stimulants en sciences humaines à ce sujet, en tentant ainsi de lancer le débat du point de vue poétique dans l'histoire des idées contemporaines. Ce faisant, il dissipe le malentendu du prétendu crypto-christianisme du poète, établissant au contraire que l'athéisme est l'un des soubassements de son œuvre, ou bien encore bat en brèche sa réputation de classicisme. Il ne s'agit par là que de mieux cerner l'originalité de la pensée du poète, replacée dans le contexte de ses lectures, de ses influences, ou opposée à d'autres courants de réflexion, par où elle acquiert sa vraie découpe.

08/2006

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Critique

Yves Bonnefoy. L'inconscient à l'oeuvre ou Zeuxis auto-analyste II

A partir de la source freudienne, l'inconscient de la création est actif dès le début de l'oeuvre de poésie (Douve) comme dans sa fin (Les Planches courbes, Raturer outre), dans le récit en rêve (Dans les sables rouges) ou le genre ultime du poème-théâtre - avant le triomphe final de l'auto-analyse.

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Critique

Yves Bonnefoy. L'inconscient à l'oeuvre ou Zeuxis auto-analyste II

A partir de la source freudienne, l'inconscient de la création est actif dès le début de l'oeuvre de poésie (Douve) comme dans sa fin (Les Planches courbes, Raturer outre), dans le récit en rêve (Dans les sables rouges) ou le genre ultime du poème-théâtre - avant le triomphe final de l'auto-analyse.

12/2023

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Philosophie

Ce que le poète dit au philosophe. Yves Bonnefoy, la pensée du poème

Dans le livre X de La République, Platon dénonce l'incapacité de la poésie à dire la vérité, et chasse les poètes de sa République idéale. Depuis cet exil inaugural, ce refoulement originaire, le rapport conflictuel de la philosophie à la poésie n'a cessé, en sous main le plus souvent, de travailler l'histoire de la pensée occidentale. Il sera ici question de contribuer à interroger ce rapport aujourd'hui. Que dit alors le poète au philosophe ? Cela suppose aussi que, quelles que soient les observations du poète, le philosophe puisse lui-même les entendre. Ainsi, nous interrogerons la pensée philosophique de ce point de vue : à quelles conditions peut-elle vraiment se saisir de la parole poétique, c'est-à-dire en comprendre la contingence et l'éphémère, en percevoir la force et la blessure ?

05/2018

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Critique littéraire

Yves Bonnefoy, histoire des oeuvres et naissance de l'auteur. Des origines au Collège de France

Entre l’apparition publique de La Révolution la nuit en janvier 1946 et l’édition des Poèmes en mai 1978, entre celle de ses premiers écrits critiques au sein de l’avant-garde surréaliste et le projet d'"études comparées de la fonction poétique" au Collège de France présenté lors de la Leçon inaugurale en décembre 1981, la littérature et la pensée française ont vécu une profonde mutation au sein de laquelle Yves Bonnefoy a inscrit son oeuvre de poète, de prosateur atypique, de critique de la poésie, d’historien de l’art, de traducteur, d’éditeur et de penseur d’une métaphysique postthéologique. Ce parcours, composé de temporalités différentielles liées aux possibilités d’invention des passés comme de celle de l’à venir, de chemins un temps frayés par l’auteur au sein du moment existentiel de la pensée française de l’après-guerre, est ici reconstitué en sept chapitres, toutes les oeuvres étant replacées dans leurs dimensions publiques d’époque (édition, réception immédiate, institutionnalisation, médiatisation, traduction en de nombreuses langues). Le livre présente une existence créatrice dans et contre son époque, scandée de moments décisifs en des lieux privilégiés, en Italie dès le début des années cinquante, en Provence ou aux États-Unis une décennie plus tard, sans oublier les années de formation dans une capitale littéraire comme Paris.

04/2014

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Critique

Bonnefoy et la philosophie

Penseur, mais non pas philosophe, si Bonnefoy l'a été avec plus de fécondité qu'aucun des grands poètes de langue française, c'est parce qu'il a élaboré dans une oeuvre exactement monumentale les noyaux de problèmes par lesquels l'esprit de la poésie européenne depuis Shakespeare est parvenu à sa conscience de soi. Le présent livre examine d'abord "L'héritage philosophique chez Bonnefoy" ? : à savoir les dettes que le poète a contractées avec les philosophes qu'il a cités comme appuis de son travail (Platon, Plotin, Hegel, Kierkegaard, Wahl, Chestov, Bachelard, Nygren) ainsi qu'avec ceux dans l'horizon desquels il a réfléchi (Lucrèce, Rousseau, Bergson, Jaspers). Cette première section s'achève avec l'examen de l'héritage théologique dans l'invention des poèmes. Puis viennent les "Rencontres et confrontations" ? : d'abord la reprise des questions premières telles que le poète les a posées (la question du philosophique, celle de la métaphysique, celle de la présence), ensuite l'explication des relations et parfois des différends de sa pensée avec celle de grands contemporains (Blanchot, Bataille, Sartre, Levinas, Derrida, Barthes, Girard). L'ensemble trouve sa fin par l'analyse des rapports entre poème et musique. Ce livre d'études, qui donne à lire un important inédit de Bonnefoy sur Derrida, vise à élargir le champ de la recherche philosophique par la pensée de la poésie. T. Avec les contributions de Teddy Balandraud, Etienne Bimbenet, Sara Bonanni, Dominique Combe, Matthieu Contou, Natalie Depraz, Jeanne Dorn, Michèle Finck, Georges Formentelli, Ramona Fotiade, Jérôme de Gramont, Yvon Inizan, José Kany-Turpin, Sébastien Labrusse, François Lallier, Baptiste Loreaux, Jean-Philippe Milet, Patrick Née, Ahmet Soysal, Michel Terestchenko, Jérôme Thélot, Bernard Vouilloux, Patrick Werly et un inédit d'Yves Bonnefoy.

04/2023

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Critique Poésie

Du bonheur de la vie poétique. En pensant à André du Bouchet, Yves Bonnefoy et Philippe Jaccottet

La traduction, nous le savons bien au Bruit du temps, n'est pas seule- ment la meilleure façon de comprendre un texte découvert dans une langue étrangère, elle est aussi, très souvent une rencontre, celle du traducteur avec l'auteur et, aussi bien, une affaire d'amitié. Il se trouve que Wolfgang Matz, avec son épouse Elisabeth Edl (ou, dans le cas d'André du Bouchet, avec Sander Ort), a publié des traductions alle- mandes de trois poètes français d'une même génération, celle dont on fête, en ce début des années 2020 le centenaire de la naissance ; trois poètes d'ailleurs eux-mêmes liés par des liens d'amitié, mais aussi par une certaine idée de la poésie dont la revue L'Ephémère a été l'une des manifestations. Wolfgang Matz les a rencontrés à plusieurs reprises, il a été l'un des témoins de leurs dernières années. Ce livre évoque ces trois figures en rassemblant quelques souvenirs, en revenant aussi sur certains textes qu'il a traduits, mais en s'attachant surtout à ce que ces rencontres lui ont appris : que la poésie ne se réduit pas à la produc- tion de livres, qu'elle doit aussi se traduire par une certaine "justesse" dans la vie elle-même. C'est ce qui fait le prix de ces pages, à laquelle on pourrait bien sûr reprocher une certaine idéalisation de l'existence poétique, mais il faut les lire comme un hommage à la qualité d'être de ces trois figures, une sorte de signe amical de reconnaissance pour ce qu'ils ont été et ce qu'ils ont représenté, humai- nement, jusqu'au bout - puisqu'il est surtout question ici de leur fin - pour les personnes qu'ils ont côtoyées. Dans une lettre à Böhlendorf, Hölderlin parlait du besoin qu'il ressentait de la "Psyche unter Freunden" , d'une parenté de l'âme que les amis peuvent partager. C'est de cela qu'il est question dans ce précieux petit livre.

04/2024

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Poésie

Poèmes. Du mouvement et de l'immobilité de Douve. Hier régnant désert. Pierre écrite. Dans le leurre du seuil

«Tous les textes de Bonnefoy - poésie, proses, essais - comportent une suite de moments, comparables à ceux d'une traversée, où veille un désir partagé entre le souvenir et l'espoir, entre le froid nocturne et la chaleur d'un feu nouveau, entre la dénonciation du "leurre" et la visée du but. Ils se situent, pour ainsi dire, entre deux mondes (dans l'histoire personnelle, comme dans l'histoire collective) : il y eut un monde, une plénitude de sens, mais qui ont été perdus, brisés, dissipés. (C'est l'affirmation par laquelle commencent les doctrines gnostiques - et de les partager sur ce point rend Bonnefoy d'autant plus attentif à s'en séparer dans les étapes ultérieures.) Pour qui ne se laisse pas prendre aux chimères, ni au désespoir, il y aura à nouveau un monde, un lieu habitable ; et ce lieu n'est pas "ailleurs", ni "là-bas", il est "ici" - en le lieu même, retrouvé comme un nouveau rivage, sous une nouvelle lumière. Mais le nouveau rivage n'est lui-même que pressenti, préfiguré, inventé par l'espoir. Si bien que cet espace, entre deux mondes, peut être considéré comme le champ dans lequel se développe la parole de Bonnefoy, - champ qui s'ouvre nécessairement aux images du cheminement et du voyage, qui appelle la narration parfois, avec toutes les "aventures" qui interviennent dans les récits de quête : errances, pièges, fausses routes, entrées dans des ports ou des jardins. De fait, cette projection dans l'espace n'est qu'une image, une virtualité allégorique dont Bonnefoy sait qu'il lui faut aussi bien se défendre. Entre deux mondes : le trajet est essentiellement de vie et de pensée, il est constitué par le changement de la relation aux objets et aux êtres, par le développement d'une expérience du langage.» Jean Starobinski.

06/1998

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Critique littéraire

Le Siècle de Baudelaire

Le XIXe siècle a vu se produire un des grands événements de l'histoire de l'esprit, la banalisation de l'incroyance. Le plus intense et profond parmi les grands esprits de cette nouvelle époque, Baudelaire, se pose la question de l'existence de Dieu mais doit se résigner à comprendre qu'il ne croit pas. Si bien que surgit une question bien précise qui confère à la poésie une fonction et une importance toutes nouvelles. Faut-il penser à la transcendance seulement en termes de surnature ? Comment s'opère la transformation du rapport de l'humain à la transcendance ? Yves Bonnefoy prête attention aux contradictions dans lesquelles se débat l'auteur des Fleurs du mal : de ce point de vue, le XIXe siècle n'est pas seulement le siècle de Michelet, Marx, Nietzsche ou Freud, mais celui de Baudelaire. Pourquoi Baudelaire ? Car, si "Dieu est mort", la poésie est ce qui seul permet de répondre avec efficacité au besoin de préservation du sentiment de la transcendance. Ce n'est en effet que lorsque le religieux a chancelé qu'il devient possible de discerner le poétique en sa différence, la poésie en son être propre. Or le génie de Baudelaire aura été d'avoir eu, le premier, cette intuition du plein de la poésie, mais aussi d'avoir su en explorer le possible, l'éprouvant d'emblée comme un travail à porter loin dans la nuit de l'être psychique. La grandeur de Baudelaire, c'est précisément d'avoir compris qu'il fallait que le travail de la poésie ait lieu au coeur même du conceptuel, au plus secret de l'expérience vécue. Le poète a su courageusement ne pas se dérober à une tâche qui ne pouvait que le vouer, entre autres misères, à l'incompréhension de ses proches. Outre certains aspects de Baudelaire lui-même, ce volume étudie enfin les poètes qui assumèrent de diverses façons, directe ou indirecte, son héritage : notamment Mallarmé, Laforgue, Paul Valéry, Hofmannsthal...

10/2014

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Critique littéraire

Shakespeare : théâtre et poésie

Quand il entreprit de traduire le théâtre de Shakespeare, Yves Bonnefoy fut soudain en présence, non pas des pièces comme telles, de leur sujet, de leur sens, mais, d'abord, de mots sur une page, de phrases qui s'élançaient dans des vers, d'une voix. Il décida de prêter moins attention aux situations et aux émotions que cette parole faisait entendre qu'aux mots et aux vers qui portaient ces mots, aux frémissements qui secouaient ces pages et en contredisaient même, à des moments, le discours. Quelque chose se jouait là qui n'était pas seulement le devenir d'une action ou les pensées ni le sentiment d'une personne, moins encore de grands aperçus sur la société d'une époque, mais un événement bien plus profond : la poésie à son plus fondamental. D'où la question que pose aujourd'hui Yves Bonnefoy : ne serait-ce pas l'intelligence puis l'adoption du projet de la poésie, en sa visée propre, en sa spécificité, qui caractérisent le mieux Shakespeare, expliquant ses choix, explicitant sa grandeur ? Telle serait la raison de sa durable et considérable importance dans des sociétés et des siècles si autres pourtant que les siens.

04/2014

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Poésie

Rue Traversière. Et autres récits en rêve

"Quand j'étais enfant je m'inquiétais beaucoup d'une certaine rue Traversière. Car à une de ses entrées, pas trop loin de notre maison et de l'école, c'était le monde ordinaire, tandis qu'à l'autre, là-bas... Cependant que ce nom troué de feux m'assurait qu'elle était bien le passage. Et je regardais donc de tous mes yeux à droite et à gauche quand nous la prenions, car cela nous arrivait, à des jours, et même pour aller jusqu'au bout, comme si c'eût été une rue quelconque, mais je parvenais là fatigué, un peu endormi, et c'était soudain l'espace bizarre du grand jardin botanique. - Est-ce ici, m'étais-je dit à plusieurs moments, que là-bas commence ? " Yves Bonnefoy.

03/2006

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Critique littéraire

THEATRE ET POESIE. Shakespeare et Yeats

Ce volume contient : L'Inquiétude de ShakespeareBrutus ou le rendez-vous à PhilippesReadiness, Ripeness : Hamlet, Lear "Art et Nature" : l'arrière-plan du Conte d'hiverUne journée dans la vie de ProspéroShakespeare et le poète françaisTransposer ou traduire HamletComment traduire Shakespeare ?Traduire en vers ou en proseTraduire les sonnets de ShakespeareLa Poétique de Yeats

07/1998

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Beaux arts

Alberto Giacometti. Biographie d'une oeuvre

Cette monographie sur la vie et l'oeuvre d'Alberto Giacometti (1901-1966) s'appuie sur l'analyse de plus de 500 de ses sculptures, peintures, dessins, gravures et lithographies, ainsi que sur ses écrits théoriques et sur ses déclarations. Elle présente également le contexte historique, artistique et culturel de sa vie.

10/2018

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Littérature française

Portraits aux trois crayons

Sanguine, encre noire et craie blanche. Et un grand souvenir de Baudelaire. Assez pour que je place ces portraits d'amis disparus sous le signe de ces trois crayons qui laissent sur la feuille beaucoup de surface vide alors même qu'ils veulent exprimer l'affection, l'admiration, le regret. Une autre fois au seuil d'un projet semblable j'avais l'ait appel, pour caractériser le lieu où se portait le travail, à l'idée d'un fragment de miroir ramassé dans l'herbe, taché de boue, mais où de la lumière a brillé. C'est à peu prés la même métaphore, aujourd'hui. Pour dire l'impossibilité de dire, pour indiquer que n'est jamais que partielle et trouble l'image que notre parole donne de ceux-mêmes qui nous ont été les plus chers, mais aussi parce que nous rêvons que le peu que nous avons préservé de leur présence perdue, ce puisse être la preuve, un rien enveloppé de lumière, que cette résurrection est possible, à laquelle pourtant nous ne croyons pas.

09/2013

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Littérature française

Le Digamma

La disparition du digamma du sein de l'alphabet de la langue grecque ne fut probablement pas ce qu'un de mes personnages imagine, la cause de l'inadéquation ultérieure de la chose et de l'intellect dans les sociétés du monde occidental. Mais il se peut qu'elle ait retenu l'attention de l'adolescent qu'il était quand il apprit qu'elle avait eu lieu parce qu'elle fait penser à d'autres disparitions. Par exemple, dans les réseaux des significations conceptuelles, celle du savoir de la finitude. Une sorte de mauvais pli qui paraît alors entre l'existence et sa vêture verbale, une bosse sous la parole qui n'en finit pas de se déplacer sans se résorber dans des mots qui en seront à jamais fiction, en dépit des efforts - mais du fait des rêves - de ce que notre temps a dénommé l'écriture, cette attestation, tout de même, de notre besoin de poésie.

09/2012

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Critique littéraire

L'Inachevable. Entretiens sur la poésie 1990-2010

Ce livre, quelques-uns des entretiens que j'ai eus avec divers interlocuteurs en ces vingt dernières années. D'une part ceux qui portèrent sur la création artistique - architecture ou peinture - ou des peintres et des poètes ; et d'autre part ceux où j'ai eu à parler de mon propre travail ou de ma vie. Viendront plus tard des réflexions de nature plus générale bien que constamment sur la poésie. Pourquoi ce rassemblement ? Parce que l'imprévu des questions avive et même sert le désir de comprendre de celui qui cherche à répondre, en un « écrit parlé » qu'il veut aussi précis que possible. Et parce que ce désir va peut-être trouver dans les hypothèses et digressions alors permises des voies qui en valent d'autres vers la sorte de vérité dont cet auteur est capable. Y. B.

04/2012

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Poésie

L'Heure présente. Précédé de La Longue chaîne de l'ancre et suivi de Le Digamma

Ce nouveau livre d'Yves Bonnefoy en Poésie/Gallimard regroupe ses trois derniers écrits poétiques qui mêlent poèmes, proses et réflexions critiques, la poésie étant ainsi toujours escortée par la poétique qui l'explicite et la légitime. Dans La longue chaîne de l'ancre, Yves Bonnefoy explore le rapport de l'écriture en vers et de l'écriture en prose, le passage entre l'une et l'autre se découvrant dans des régions subconscientes dont le poème est l'écoute, mais nullement passive. Il s'agit en fait d'élargir les bases de la conscience. La longue chaîne de l'ancre se révélant comme celle qui arrime l'esprit humain dans les eaux profondes de l'inconscient, lieu de pensée autant que de vie. Avec L'heure présente, proses et poèmes alternent également : les proses pour remuer le sol de la conscience qu'on prend du monde, où restent vives des impressions et des intuitions que la pensée diurne réprime, les poèmes pour tenter d'employer les mots ainsi rénovés et mieux poser les problèmes de l'être, du non-être, du sens et du non-sens, comme ils assaillent notre époque, à "l'heure présente". Poèmes qui sont des questions, mais se laissent pénétrer par des fragments de réponse. Parmi eux le plus important est celui qui donne son titre à l'ensemble, l'auteur y reconnaît ses inquiétudes et ses espérances. Quant au dernier texte, Le Digamma, il s'interroge sur la disparition du digamma du sein de l'alphabet de la langue grecque, disparition qui ne fut peut-être pas ce qu'un des personnages du récit imagine : la cause de l'inadéquation ultérieure de la chose et de l'intellect dans les sociétés du monde occidental. Mais il est probable qu'elle ait retenu l'attention de l'auteur quand, adolescent, il apprit qu'elle avait eu lieu, et que cela lui faisait penser à d'autres disparitions. Par exemple, dans les réseaux des significations conceptuelles, celle du savoir de la finitude. Une sorte de mauvais pli apparaît alors entre l'existence et sa vêture verbale, une bosse sous la parole qui n'en finit pas de se déplacer sans se résorber dans des mots qui en seront à jamais fiction, en dépit des efforts de ce que notre temps a dénommé l'écriture, sans qu'il y ait là à douter, tout de même, de notre besoin de poésie.

02/2014

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Critique littéraire

Notre besoin de Rimbaud

Ce que je crois qu'en tout cas je puis dire de vrai, à propos de Rimbaud, c'est qu'aucun autre que lui ne m'aura requis en poésie par autant d'intensité, d'immédiateté, de proximité dans sa voix. Voix qui elle-même demande, voix qui affirme et bien sûr se trompe, mais se reprend, vit de se reprendre, portée, secouée par les deux grandes forces qui font que l'on est au monde [...] : d'une part l'espérance, qui veut croire possible que l'existence soit un partage et donc que la vie ait un sens, d'autre part la lucidité qui déconstruit les illusions successives en quoi l'espérance s'enlise [...]. Espérance et lucidité, c'est le titre que j'aurais pu donner à ce livre [...]. Mais j'en ai préféré un autre parce que m'alarme de plus en plus un certain déni que je vois qui se répand aujourd'hui de l'intuition proprement poétique, à cause d'une lucidité mal fondée dont la conséquence est un renoncement désastreux à l'espérance. Et que s'inquiéter ainsi, c'est savoir à quel point Rimbaud, que l'heure présente lit peu, ou mal, est et va rester nécessaire. Lire un grand poète, ce n'est pas avoir à décider qu'il est grand [...], c'est lui demander de nous aider. C'est attendre de sa radicalité qu'elle nous guide, tant soit peu, vers le sérieux dont on est peut-être capable. Je ressens ces approches de Rimbaud, commencées il y a maintenant cinquante ans ou presque, comme surtout une sorte de journal de mon affection pour ce poète.

03/2009

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Beaux arts

Rome, 1630. L'horizon du premier baroque suivi de Un des siècles du culte des images

Rome, 1630. Dans la ville pontificale d'Urbain VIII, un jeune sculpteur, Gian Lorenzo Bernin, assure au style baroque, qu'il invente, son plus prestigieux monument, le Baldaquin du maitre autel de la Basilique Saint-Pierre, qui voit s'élever sous la coupole de Michel-Ange, quatre gigantesques colonnes torses en bronze. 1630 à Rome, c'est aussi l'année où Poussin décide de ne travailler que pour soi et livre une seconde interprétation de son Inspiration du poète, miraculeuse fusion d'une forme restée sensible et d'une révolution de pensée. Et ce sont également les mois où le caravagisme s'achève, avec Valentin ; où Velázquez, de passage à Rome, peint des vues de jardin qui auraient plu à Corot. Comment l'art baroque a-t-il su trouver en une année une forme aussi efficace, immédiate et concrète ? Avec Rome, 1630, Yves Bonnefoy s'arrête sur ce moment de l'histoire et analyse ces mois exceptionnels, qui vont bouleverser l'histoire de l'art.

05/2012

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Poésie

Les planches courbes. Précédé de Ce qui fut sans lumière et de La vie errante

L'oeuvre poétique d'Yves Bonnefoy, désormais publiée en Poésie/Gallimard, regroupe, sous les intitulés de "Poèmes" et de "L'heure présente", les recueils initiaux et les derniers en date, les livres de la maturité (La Vie errante, Ce qui fut sans lumière et Les Planches courbes) demeurant jusqu'ici en éditions séparées. En rassemblant ces trois titres en un seul volume, c'est tout le parcours d'Yves Bonnefoy qui se trouve ainsi ré-architecturé, révélant ses lignes de force mais aussi ses contrepoints et ses nuances. D'un état du monde "dévasté par le langage", le poète entreprend d'affronter ce désordre extrême à partir de la simplicité des choses afin de modifier le regard qu'on porte sur elles en allant à la rencontre de ce qui, déjà, cherche un affranchissement. Car il y a chez Yves Bonnefoy une ferveur et un courage qui refusent de céder aux modes et à l'avilissement généralisé du langage. Sa parole sait magistralement faire place au sens et au chant qui s'élève. Elle est à la fois affirmée et fragile, inquiète et souveraine.

10/2015

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Poésie

L'Arrière-pays

"Le chemin que l'on n'a pas pris, au carrefour, ne conduisait pas à un pays autre. "Là-bas", ç'auraient été les mêmes horizons qu'ici, les mêmes seuils et les mêmes hommes, au mieux quelque variante sans grand relief au sein d'un unique réel. Et pourtant il est des esprits que cette occasion illusoire ne cessera de hanter. Ils croient côtoyer un arrière-pays qu'à un carrefour nouveau - le hasard aidant cette fois, ou grâce à un signe, soudain compris - ils pourront peut-être rejoindre. Pourquoi cette aspiration, que recouvre-t-elle ? Et quel rapport a-t-elle avec notre besoin d'images, et quel rapport "les images" ont-elles avec le dessein propre des oeuvres ? Je cherche à définir la réfraction ontologique : par quoi l'unité, cette lumière, ayant à nous atteindre à travers des mots aujourd'hui extériorisés, dévie dans leur épaisseur au point que son origine apparaît ailleurs qu'en l'existence, sa substance autre que celle des actes quotidiens, sa forme trouble, irrégulière, mouvante - ce brisement, toutefois, étant notre imaginaire, ce glissement sur des crêtes au moins l'incitation au désir".

09/2005

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Critique littéraire

Sous le signe de Baudelaire

Tout à la fois un hommage à Baudelaire, un dialogue avec lui et une lecture de son oeuvre, ce rassemblement chronologique de quinze essais d'Yves Bonnefoy sur Baudelaire s'échelonne sur plus de cinquante années, au cours desquelles Baudelaire n'a cessé de l'accompagner. A Baudelaire il doit, écrit-il, "d'avoir pu garder foi en la poésie". Car "aucun, sauf Rimbaud", ne montre aussi fortement que l'espérance "peut survivre aux pires embûches de la conscience de soi. Aucun pour descendre avec tant de modestie exigeante des hauteurs intimidantes de l'intuition poétique, où pourtant il ne cesse de revenir, vers la condition ordinaire", "aucun", enfin, "pour encourager plus efficacement ceux qui croient en la poésie à ne pas décider trop tôt qu'ils sont indignes de son attente". Ainsi, "les grands poètes sont ceux qui nous aident" "à nous diriger vers nous-mêmes". Et "c'est même cette recherche de soi qu'ils attendent de nous, avec l'offre que nous partagions leurs soucis, leurs espoirs, leurs illusions, et le désir de nous guider, tant soit peu, vers là où nous découvrirons qu'il nous faut aller. Le voeu de la poésie, c'est de rénover l'être au inonde, ce qui demande d'entrée de jeu l'alliance du poète et de ceux qui les lisent sérieusement".

11/2011