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Un portrait de femme et autres romans

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Littérature anglo-saxonne

Un portrait de femme et autres romans

"Lire Mr. James", disait l'un de ses contemporains, "c'est faire l'expérience d'un plaisir spirituel léger et continu. C'est être intellectuellement émoustillé". James avait renié sa première tentative romanesque, Le Regard aux aguets, qui date de 1871. Mais quelques années lui suffirent pour devenir un maître. Les quatre ouvrages réunis dans ce volume donnent la pleine mesure de cet accomplissement. "L'éblouissante agilité mentale" de James transparaît dès Roderick Hudson (1875), qui relève déjà du "thème international". Tout en se dégageant de "la grande ombre de Balzac", l'histoire tragique de la chute de Hudson, sculpteur américain emmené à Rome par un mécène devenu son ami, doit encore beaucoup au mode allégorique dont Hawthorne avait fait sa marque de fabrique. Trois ans plus tard, Les Européens plonge le lecteur dans une comédie humaine aiguisée par le tranchant de l'ironie. Toujours sous le signe des échanges transatlantiques, mais en un mouvement inverse à celui du "Grand Tour", deux Américains européanisés regagnent leur pays d'origine pour nouer des liens (intéressés) avec leurs cousins de Nouvelle-Angleterre. Dans cette pastorale ironique, le choc des cultures entre la séduisante baronne Münster, son frère artiste et bohème, et leurs parents puritains donne lieu à des scènes où l'humour le dispute au sérieux. Les romans de James ne cessent de poser de manière complexe et ambiguë la question des rapports entre Europe et Amérique. Le thème international est au second plan dans Washington Square (1880) dont l'action se déroule majoritairement à New York, et qui offre déjà un portrait de femme paradoxal et poignant, celui d'une héroïne à l'avenir brisé par les atermoiements d'un chasseur de dot et la lucidité cruelle d'un père déterminé à l'en protéger. Mais l'exploration des parcours transatlantiques reprend avec Un portrait de femme (1881). Farouchement attachée à son indépendance, Isabel Archer quitte les Etats-Unis et fait son éducation sentimentale en Angleterre, puis en Italie. Lorsqu'il aborde ce roman, qui sera plus ample que les précédents, James a assimilé les leçons de Jane Austen, Balzac, George Eliot, Hawthorne ou Tourgueniev. Salué à sa parution comme un chef-d'oeuvre, le livre déconcerta pourtant. Peu de critiques mesurèrent la complexité de ce "monument littéraire" érigé autour de la figure d'une "jeune fille affrontant sa destinée" - architecture où l'entrecroisement des points de vue, le réseau des images et les modulations de la voix cernent au plus près le véritable sujet : le déploiement secret d'une conscience née de l'expérience même du désastre, de l'erreur et du malheur. Chez James, les héroïnes éprises de liberté payent toujours leurs illusions au prix fort - celui du renoncement et de la douleur.

02/2016

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Littérature anglo-saxonne

Un portrait de femme

Henry James débute l'écriture d'Un portrait de femme en 1880, alors qu'il réside à Florence. Son héroïne, Isabel Archer, est une jeune Américaine récemment devenue orpheline qui, à l'invitation de sa tante, part découvrir l'Europe. Au cours d'un voyage qui la mène de l'Angleterre à l'Italie, Isabel, idéaliste et innocente, fait l'apprentissage parfois douloureux de la vie, du mariage et de la compassion, sans jamais se départir d'une irrépressible soif de liberté. A travers une galerie de personnages inoubliables, Henry James nous livre une formidable peinture de l'aristocratie du XIXe siècle, et décrit avec brio la confrontation entre l'Amérique et la vieille Europe. Avant-gardiste et lumineux, ce Portrait de femme est l'un de ses plus grands chefs-d'oeuvre.

09/2022

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Littérature anglo-saxonne

Portrait de femme

Belle, libre, intelligente, Isabel n'en reste pas moins orgueilleuse et naïve. Cette Américaine en mal d'aventure va découvrir la vie en accéléré sur les bords de la Tamise. Entre passion et confusion des sentiments, elle entame un voyage initiatique dans la haute société de la fin du XIXe siècle. Parcours intemporel et tragique, Portrait de femme est le monument d'Henry James.

08/2019

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Littérature française (poches)

Portraits de femme

" Vous êtes le peintre et le musicien de ces femmes, elles deviennent des personnages centraux de vos romans, elles peuvent prendre d'autres formes, d'autres figures, elles sont parfois rejointes par celles dont on ne peut pas dire le nom. Ce moment où l'une ou l'autre sort des vagues est unique, ce foulard est unique, ce fou rire aussi. La poudre du temps leur appartient. "

10/2014

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Littérature française

Portraits des uns et des autres

"?16?heures. Installé depuis des heures dans son fauteuil de velours beige, il l'attend. Les yeux mi-clos, un rai de soleil sur son visage impassible, il l'attend, baigné entre l'angoisse et l'impatience. Il sait qu'elle va venir, elle vient toujours... Elle ne manque jamais les rendez-vous. Elle est ponctuelle. Elle a en plus ce sourire bienveillant quand elle franchit le pas de la porte...?" Découvrez une galerie de personnages atypiques se trouvant malencontreusement confrontés à des situations cocasses, douloureuses ou bien insolites, transcrites à travers des histoires courtes. Chaque personnage fait l'objet d'un portrait caractéristique très trempé et traverse une aventure plus ou moins déconcertante.

02/2022

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Littérature française

Chaque femme est un roman

Parfois, il me semble que les femmes sont des tremplins vers le fabuleux. Ecrivaines pour la plupart non pratiquantes, elles produisent de la prose intérieure destinée à tromper leurs déceptions et à soigner leurs rêves. Changent-elles de métier, d'amant ou d'opinion ? C'est d'abord une césure, un rebond de style, un chapitre qui se tourne. Adressent-elles une œillade à un passant ? C'est un best-seller qui débute. Depuis mon plus jeune âge, je sais que chaque femme est un roman. Voici en quelque sorte mes études littéraires, blondes et brunes.

04/2008

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Poches Littérature internation

Portraits de femmes

C'est dans toute la plénitude de leur présence que Pietro Citati fait surgir devant nous sainte Thérèse d'Avila, Jane Austen, Lou Andreas-Salomé, Virginia Woolf, Katherine Mansfield, Marina Tsvetaïeva, Karen Blixen, Simone Weil, Flannery O'Connor, Cristina Campo, Anna Maria Ortese, Ingeborg Bachmann... Dans nombre de ces vies de femmes, dans les livres écrits par ces femmes, la littérature a peut-être rejoint ses extrêmes possibilités tragiques. La concentration spirituelle, le courage de l'intelligence, la fermeté d'esprit, le désespoir, le feu, la fureur, le rêve de l'âme pure culminent dans ces figures féminines qui nous conduisent du Moyen Age à la fin du XXe siècle. Portraitiste hors pair, Pietro Citati accorde toujours son " métronome intérieur " au rythme de l'artiste ou de l'écrivain dont il nous conte la vie et l'œuvre. L'intrépide acuité du regard, la finesse de l'analyse, la vivacité du récit, l'élégance du trait et le charme de l'expression caractérisent ses Portraits de femmes.

05/2003

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Critique littéraire

Portraits de femmes

L'un des phénomènes culturels importants de notre époque est le retour de la biographie. Un autre est la place conquise par les femmes, ou qui leur est rendue. Or Sainte-Beuve était passionné des deux, et de sensibilité très féminine. Le moment est venu, par-delà l'anathème proustien, de lui rendre justice. D'autant que le portrait n'est pas la biographie : c'est la synthèse d'une vie, d'une personnalité, en quelques dizaines de pages libérées de l'anecdote, et qui vont droit à l'essentiel. On passe ainsi de Mme de Sévigné à Mme de Lafayette, de Mme de Staël à Mme Roland, et même à la Rochefoucauld, " homme couvert de femmes " ; le lecteur (la lectrice) est passionné par ces figures complexes, aventureuses et charmantes, peintes par celui qui définissait son objectif avec une fausse modestie de grand écrivain : " introduire le plus possible et fixer pour la première fois dans la littérature ce qui n'en était pas tout à fait auparavant. "

11/1998

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Contes et nouvelles

Portraits de femmes

Portraits de femmes, de coeurs battants. Mères de tous âges, amoureuses, femmes délaissées, amies disparues, femmes besogneuses et femmes bourgeoises, soeurs qui se retrouvent, femme survivante d'un attentat — des femmes que l'on voudrait sauver de leurs tourments, des injustices et rendre heureuses. Des moments forts, décrits avec une grande humanité, où se révèlent toute la complexité et la richesse des sentiments humains.

01/2021

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Littérature française

Portraits de femmes

Pourquoi "Portraits de femmes" ? Parce qu'il fallait choisir, tout simplement. Dans le cahier des histoires, il y avait aussi des hommes et des enfants, mais pour ce livre-là, il n'y a que des femmes. Des femmes au quotidien, qui se découvrent et qui s'étonnent d'elles-mêmes. Ce sont des femmes confidences et compagnes, des femmes qui murmurent, qui dansent et qui rêvent. Des femmes que 1'on croise tous les jours, c'est vous, c'est moi, c'est elle, des femmes qui ne font rien d'extraordinaire. Il n'y a pas d'aventure haletante, trépidante. L'aventure est dedans, à l'intérieur des chairs, les mots sont simples, ce sont des mots de "raconteuses d'histoires", des mots musiques qui prennent la clé du sol et jouent sur la portée.

06/2013

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Poésie

Portraits de femmes

Avec "Portraits de Femmes" , Fatima Maaouia aborde les égéries anonymes de la majorité silencieuse, effacées et inconnues. Ô combien généreuses, originales et efficaces ! Style chronique cinglante, brève nouvelle, saga, mini poème ou ballade, épître, hymne et autres formes mixtes, ses écrits ne tarissent pas d'humour, de fougue et de cÅur. En vis-à-vis, les compositions de Faouzi Maaouia feignent les cartouches, correspondent à de véritables blasons littéraires. Tout en dégageant une émotion intense, elles atteignent une stylisation spartiate.

03/2021

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Littérature anglo-saxonne

Portraits de femmes. Tome 7, Daisy Miller et neuf autres nouvelles

Le chef-d'oeuvre qu'est Daisy Miller, qui ouvre le présent recueil, a tout de suite été une sorte de best-seller. Daisy est l'archétype de l'aguicheuse ravissante et innocente, victime du scandale qu'elle provoque malgré elle, à Rome, dans une société corrompue dont elle veut ignorer les règles. Irrité par le succès immédiat de son personnage, James a créé en contrepartie des Daisy calculatrices voire prédatrices comme par exemple Pandora ou Miss Gunton of Poughkeepsie. Sont groupés ici d'autres délicieux portraits qui révèlent toute l'évolution de son attitude envers les jeunes femmes. James avait en lui une composante puissamment féminine, de sorte qu'il s'est senti d'abord en empathie avec les femmes, avec leur sensibilité faisant d'elles des victimes conscientes ou naïves de la froideur ou du cynisme des hommes et des moeurs ; puis il est passé à une espèce d'effroi devant leur pouvoir sexuel sur les hommes. Ce volume contient les nouvelles : Daisy Miller, 1878 ; Pandora, 1884 ; Les Raisons de Georgina, 1884 ; Louisa Pallant, 1888 ; Le Chaperon, 1891 ; Les Lunettes 1896 ; Miss Gunton of Poughkeepsie, 1900 ; Mrs Medwin, 1901 ; Julia Bride, 1908 ; Mora Montravers 1909.

09/2016

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Policiers

La Femme au portrait

Pénétrant par hasard dans un musée de Hong Kong, Jordan Glass, reporter photographe de talent, y découvre avec stupéfaction le portrait de Jane, sa sœur jumelle, mystérieusement volatilisée à La Nouvelle-Orléans un an auparavant... Sous le choc, la jeune femme entreprend de mener son enquête et découvre que le tableau fait partie d'une série d'œuvres intitulée " Femmes endormies ". Toutes signées du même artiste inconnu, elles représentent de jeunes personnes allongées nues. Endormies... ou mortes ? Une chose est sûre : ces femmes ont un jour disparu sans laisser de traces. Alerté, le FBI s'en mêle et réquisitionne les toiles. Commence alors une dangereuse traque, à la poursuite d'un peintre aussi énigmatique que talentueux

04/2008

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Pléiades

Un roi sans divertissement et autres romans

"Si j'invente des personnages et si j'écris, c'est tout simplement parce que je suis aux prises avec la grande malédiction de l'univers, à laquelle personne ne fait jamais attention : l'ennui". A en croire Giono, l'écriture n'aurait été pour lui qu'un divertissement. Non pas un simple jeu, entendons-le bien, mais le moyen de n'être plus "l'homme plein de misères" dont parle Pascal. Et de devenir l'une des voix narratives les plus fortes de l'histoire de la littérature. Démobilisé en 1918, très marqué par la guerre, Giono retrouve à vingt-trois ans son poste d'employé de banque à Manosque. Une décennie s'écoule au cours de laquelle il passe son temps à rédiger, en marge de son travail, des fiches descriptives révélant l'essence véritable des clients de la banque. "Une excellente école" , selon lui, pour la "connaissance du coeur humain" . Puis, en quelques mois, il écrit Colline (1929) . Le monde des lettres se dispute la publication de ce premier diamant rocailleux. Cest une révélation, et une rupture ; chose alors singulière, ce roman poétique (ou conte) est composé d'un bout à l'autre au présent de l'indicatif. Latmosphère sacrificielle qui hante ces pages d'une extrême sécheresse n'en est que plus brutale. Cinq ans plus tard, Le Chant du monde s'apparente à un roman d'aventures autant qu'à un récit mythologique, nouvelle Iliade où l'homme et la nature fusionneraient d'une manière spontanée. Mais l'Histoire gronde de nouveau. Giono prône un pacifisme absolu, qui, en 1939, le conduit en prison. Libéré, il s'attelle à ce qui devait être une notice destinée à accompagner sa traduction de Moby Dick. Puis le projet dévie. Pour saluer Melville (1941) devient un roman dont Melville est le héros. Et une charnière dans l'oeuvre de Giono. Après la Seconde Guerre (et une seconde incarcération), il est pris d'une extraordinaire fièvre créatrice. Un roi sans divertissement (1947), écrit en vingt-sept jours, est, selon Pierre Michon, "un des sommets de la littérature universelle" . Un sommet aussi dans l'art si gionien de rendre les silences éloquents et les ombres éclairantes. L'aventure se niche dans les phrases dont on ne saurait deviner la fin, les séquences sont montées avec une hardiesse incomparable, les niveaux de langue juxtaposés avec la plus grande aisance. Langlois, justicier paradoxal, "porte en lui-même les turpitudes qu'il entend punir chez les autres" . Il éprouve comme Giono la nécessité du divertissement, dont le crime, comme l'écriture (et la lecture), est une forme. "Giono est-il le plus grand romancier de ce temps ? " se demandait Roger Nimier en 1952, l'année du Moulin de Pologne, roman du Destin (et chef-d'oeuvre trop peu lu). Une chose est sûre : Giono est un grand romancier de tous les temps. Le fréquenter, c'est faire une inoubliable expérience de lecture. Ceux qui reviennent sans cesse à ses livres le savent. Quant à ceux qui auront attendu le cinquantième anniversaire de sa mort, survenue en 1970, pour s'en emparer, on les envie.

03/2020

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Poches Littérature internation

Une femme de cran. Et autres nouvelles

"La femme à laquelle je faisais allusion s'appelait Passuk. Je l'ai achetée en bonne et due forme à sa tribu, qui était de la côte et dont le totem chilkat était dressé à l'extrémité d'un bras de mer. Mon coeur n'a rien eu à voir là-dedans et je n'ai même pas examiné si elle était belle ou pas. Car ses yeux n'ont guère quitté le sol, et elle était timide et craintive, comme le sont les filles lorsqu'elles sont jetées dans les bras d'un inconnu". Dans un Grand Nord impitoyable où la nature et les lois ancestrales régissent l'existence des habitants, Jack London dépeint les destins mêlés d'hommes et de femmes téméraires, dignes, mais aussi vulnérables. Et quand la mort entre en jeu, le courage ne se manifeste pas toujours là où on l'attend.

05/2018

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Thèmes photo

Femmes de l'Etre. Portraits en mots et en images

... Que de parcours et de trajectoires différentes, étonnantes à bien des égards. On voudrait raccourcir les itinéraires de vie selon un schéma établis, ne s'attarder qu'au seul physique, qu'à la simple couverture, au fond n'en faire que de simples femmes de papier. En réalité il n'y a aucune règle et chaque personnalité possède une histoire qui lui est propre... La représentation du corps est fondamentale dans notre histoire culturelle. Elle accompagne notre iconographie commune depuis des siècles et représente un support artistique inépuisable pour des générations d'esthètes. Si nous admirons Boticelli, Ingres, Picasso ou Newton, les modèles représentés restent bien souvent les grands oubliés de l'histoire de l'art. Nous serions tentés de les désincarner pour ne voir dans ces nus, ces courbes et silhouettes qu'un simple support artistique oubliant la personnalité de ces visages saisis à jamais. Le monde de la mode peut être cruel avec les mannequins. Pourtant elles sont indissociables de l'histoire des grandes maisons de couture. Elles incarnent l'esprit des créateurs et donnent vie aux dessins sortis de leur imagination. Sans y faire attention, dans une société où l'image est omniprésente, elles font partie de nos vies. Depuis le fil de nos réseaux sociaux en passant par les couvertures des grands magazines de mode, nous ne cessons de contempler leurs silhouettes et de répondre à leurs sourires. Seulement, nous sommes-nous réellement interrogés sur les personnalités de ces femmes ? Connaissons-nous leurs aspirations et leurs rêves ? Avons-nous la moindre idée de leurs combats et de leurs doutes ?

10/2023

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Pléiades

Pedigree et autres romans

Roman exceptionnellement long et ambitieux, Pedigree (1948) est avant tout une autobiographie romancée, la réécriture de ce Je me souviens... que l'écrivain publia en 1945 et où il évoquait son enfance. Bien sûr, dans Pedigree, le héros porte un nom d'emprunt et le récit s'écrit à la troisième personne ; mais Roger Mamelin est très largement Georges enfant. Le livre retrace l'histoire d'une famille de condition modeste et, au-delà, celle de la ville - Liège - qui a vu naître l'auteur. Surtout, il donne à voir combien les images et les fantasmes que Simenon relance sans fin, de roman en roman, puisent à la même source : les expériences d'une enfance et d'une adolescence vécues dans un cadre étroitement familial et local. Avec Pedrigree, c'est en somme le lieu de prime élaboration de son imaginaire que l'écrivain met en scène. A la vérité, une large partie de l'oeuvre de Simenon croise vécu et fiction. Tous les romans rassemblés dans ce volume participent, à des degrés divers, de la quête du passé qui traverse l'oeuvre. L'abandon à la confession intime n'en demeure pas moins contrôlé : le jeu du réel et de la fiction passe par quantité d'écrans plus ou moins opaques. Certains textes (comme Les Trois Crimes de mes amis) sont clairement autobiographiques ; d'autres transforment en fiction des événements vécus ; dans d'autres encore (Malempin par exemple), ce n'est pas l'auteur, mais un personnage qui se souvient ; certains, enfin, paraissent rigoureusement fictionnels, et ce n'est que latéralement qu'on peut y découvrir le travail de la mémoire. Au reste, les diverses "formules", les différences de "dosage" ne remettent nullement en cause l'unité de l'oeuvre. Elles permettent au contraire de l'approfondir en rendant manifestes les fondements intimes de la création.

05/2009

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Pléiades

Waverley et autres romans

On tient Waverley (1814) pour le premier roman historique. C'est aussi le premier roman de Walter Scott, et un coup de maître. D'emblée, Scott trouve sa manière ; il ne se perd pas dans le détail des événements - de la bataille de Culloden (1746) il ne montre qu'une escarmouche -, mais s'intéresse aux mours, aux mentalités, aux hommes et aux communautés. Edward Waverley, jeune Anglais qui rejoint le parti Stuart en rébellion contre la dynastie hanovrienne découvre en même temps que le lecteur les Highlands, la vie des clans, le charme orageux des âmes et des paysages. Comme le lecteur, il est séduit. Comme lui, il rêve ce rêve collectif qu'est l'histoire de l'Écosse au XVIIIe siècle. Rêve tragique, folle aventure d'une nation en quête de son intégrité perdue. Le Nain noir (1816), dont l'héroïne persécutée semble sortir d'un roman gothique, se situe après un désastre national, l'Acte d'union entre l'Écosse et l'Angleterre (1707) ; si l'héroïne échappe (grâce au Nain) à un sort peu enviable, les complots jacobites avortent. Le Cour de Mid-Lothian (1818) mêle l'histoire de Jeanie Deans - paysanne simple et sublime qui pour sauver sa sour condamnée à mort fait à pied le voyage de Londres - aux troubles de 1736, qui voient les émeutiers écossais exécuter leur compatriote Porteous, que la reine d'Angleterre avait gracié. Ces romans n'ont pourtant rien de textes militants. L'Écosse des Stuart est une cause perdue, et Scott le sait. Perdue pour l'Histoire, non pour la littérature. Les vaincus de Culloden sont d'inoubliables figures romanesques.

02/2003

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Pléiades

Justine et autres romans

Ses textes ont longtemps été considérés comme des documents à réserver aux médecins, aux juristes ou aux amateurs de curiosa. Il fallait être Apollinaire pour penser que l'écrivain Sade, «qui parut ne compter pour rien durant tout le XIXe siècle», pouvait «dominer le XXe». Encore la prédiction serait-elle restée lettre morte sans les éditeurs courageux, les Heine, Lely, Pauvert, qui ouvrirent la voie. Avec l'entrée de Sade dans la Pléiade, en 1990, un nouveau cap est franchi. Le texte des œuvres est établi dans le respect de la langue de l'écrivain, les illustrations originales sont reproduites et décrites, l'annotation permet de situer l'auteur dans l'imaginaire de son temps. Et, faut-il s'en étonner? le sérieux de l'édition n'édulcore pas l'œuvre ni ne réduit l'effet de sidération qui accompagne sa découverte. Le volume qui paraît aujourd'hui est à la fois un retour sur cette édition et une nouvelle introduction à Sade. Accompagnés de leur appareil critique, relu et mis à jour pour l'occasion, trois ouvrages majeurs permettent de suivre l'écrivain pendant dix années charnières, de l'Ancien Régime au monde post-révolutionnaire. Ce sont aussi trois expériences d'écriture : un recueil d'anecdotes ou de cas, un roman-mémoires où apparaissent des développements philosophiques, une suite de dialogues interrompue par un pamphlet révolutionnaire. Les noces de la pensée et de la fiction, en somme. Mais ce sont des noces de sang. Lire Sade, c'est, inévitablement, se demander ce que lire veut dire.

10/2014

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Littérature anglo-saxonne

Etre une femme et autres essais

Dans les dernières années de sa vie, sollicitée par un public de plus en plus fervent, Anaïs Nin a été amenée à donner des conférences, à répondre à des interviews, à écrire des articles de critiques (art, littérature, cinéma) et aussi des notes de voyage. Le présent volume, classé par elle de son vivant, rassemble l'essentiel de ces activités. La première partie, "Femmes et hommes" , expose ce que l'écrivaine pensait de l'érotisme féminin, de l'homme, du féminisme. La deuxième, "Livres, musique, films" , témoigne de la diversité de ses intérêts (Ingmar Bergman, Edgar Varèse, D. H. Lawrence...) et de l'unité en même temps que de l'acuité de son jugement. Enfin, "Lieux enchantés" nous emmène avec elle à Fez, Bali ou Nouméa. Un recueil dans lequel l'auteure du célèbre Journal et d'une oeuvre romanesque dense se révèle également être une passionnante essayiste. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Béatrice Commengé.

02/2022

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Photographie

Misses Jones. Portraits de femmes en prison

Cet ouvrage ne révèle rien de leurs réalités sordides, de la taule, des barreaux, des cris, du sexe ou du manque de sexe, du manque tout court, de la violence, des toxs, de la solitude, du pouvoir de l'argent et de l'abus de pouvoir, de l'infantilisation, de l'injustice de de la pauvreté. Des 7 ou 9 m2, il met en avant le seul territoire qui soir à elles, leurs corps. Peut-être mutilés, sûrement cachetonnés, en dessous des dentelles et des bras scarifiés, cette fourrure blanche, de ces bijoux, ces robes et de ces falbalas, leurs corps parés révèlent plutôt qu'ils ne cachent leur humanité. En permutant les codes de la représentation du portrait, ce livre propose de voir ces femmes autrement.

11/2019

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Littérature française

Flying Fox et autres portraits

Flying Fox, c'est le nom d'un cheval. Une légende de l'équitation dont le squelette est aujourd'hui conservé au musée de la Cavalerie à Saumur, là-même où le père de Christine de Rivoyre, François Denis de Rivoyre, avait enseigné. Flying Fox, c'est une image. Celle que le dessinateur américain Saul Steinberg traça d'un trait, sur une nappe du Crillon, pour la toute jeune journaliste du Monde venue l'interroger lors de son passage à Paris. A partir de ses conversations avec Frédéric Maget, puisant dans les lettres, les articles et les agendas, Christine de Rivoyre modèle un livre de souvenirs, une promenade "à sauts et à gambades" où passent les Landes de l'enfance, le monde de la danse, les Etats-Unis où elle a étudié le journalisme, Le Monde de Beuve-Méry où elle passa ses plus belles années, ses succès publics comme La Mandarine, les auteurs et les artistes qu'elle a croisés et aimés : Roland Petit, Jean Babilée, Françoise Sagan, Marguerite Yourcenar, Albertine Sarrazin, Félicien Marceau, François Nourissier, Michel Déon, Yves Bergé, Jean-Pierre Grédy, Bernard Pivot, son amour des animaux qui la rapproche de Brigitte Bardot, celui des chevaux qu'elle partage avec Jérôme Garcin, les Landes encore, celles de Félix Arnaudin, SES Landes."Je ne suis pas faite pour mourir, même à mon âge" confie Christine de Rivoyre.

10/2014

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Littérature française

Drôle de voyage et autres romans

La partie la plus secrète de l'oeuvre du romancier. Proche des surréalistes, ami de Malraux, écrivain, critique littéraire, directeur de La Nouvelle Revue française, Pierre Drieu la Rochelle (1893-1945) a joué un rôle considérable dans la vie intellectuelle française de l'entre-deux-guerres et de l'Occupation. Accompagnés d'un dictionnaire inédit, les six romans rassemblés pour la première fois dans ce volume offrent autant d'éclairages sur la personnalité complexe d'un grand témoin de son temps. L'Homme couvert de femmes raconte une partie de campagne qui donne lieu à une méditation sur la vacuité des relations amoureuses. Une femme à sa fenêtre met en scène l'un des plus beaux personnages féminins de Drieu. L'auteur y combine l'exaltation de la passion et l'engagement politique. Dans Drôle de voyage, un jeune mondain passe sans enthousiasme d'une conquête à l'autre. La fantaisie orientale Beloukia est une véritable lettre d'amour située dans une Bagdad imaginaire. Conçu autour de l'opposition entre l'homme d'action et l'artiste, L'Homme à cheval est un authentique roman d'aventures moderne. Enfin, Les Chiens de paille confronte un industriel gaulliste, un garagiste communiste, un médecin collaborateur, un patriote à la tête d'un chantier de la jeunesse et un trafiquant du marché noir. " La contradiction des sentiments individuels et des idées générales est le principe même de toute humanité ", écrivait Drieu dans son Journal. Le présent volume permet de redécouvrir ce paradoxe qui est au coeur d'une oeuvre controversée.

01/2023

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BD tout public

Intisar en exil. Portrait d'une femme moderne du Yémen

La Voiture d'Intisar , prix France Info 2013, retrace le parcours d'une Yéménite moderne en quête de liberté. Malgré la guerre civile, Intisar poursuit son idéal. Son exil en Jordanie lui offre de nouvelles opportunités... Les péripéties de la vie d'Intisar résultent de l'agrégat des témoignages de dizaines de femmes que Pedro Riera a rencontré au cours de ses voyages au Yémen. Son talent de raconteur donne une véritable humanité à ce personnage de papier qui exprime avec justesse les espoirs et les combats au quotidien des femmes yéménites que la guerre civile et l'exil libèrent en partie de l'emprise des hommes.

09/2018

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Poches Littérature internation

Une autre femme

Dès le premier jour de ses vacances, Delia Grinstead part marcher le long de la plage, loin. Sans en avoir formulé le désir, elle est en train d'abandonner sa famille. Pour son mari, Sam, elle fait depuis presque vingt-cinq ans partie des meubles. De ses trois enfants, le petit dernier, le cher Carroll, a déjà 17 ans et n'a plus autant besoin de sa maman. Ses soeurs, omniprésentes, la considèrent incompétente, évanescente, inutile.Elle s'installe dans une ville à deux heures de Baltimore, trouve un travail, et prétend mener enfin une vie qu'elle aurait choisie, loin des attaches et des tracas. Mais au fond, qu'attend-elle de cette fugue ? De cette vie ou de l'ancienne, laquelle finira-t-elle par choisir ?

07/2016

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Photographie

L... Portraits de femmes

"... Ces photographies sont libertés, la féminité y est irrésistible. Peut-être grâce à cette idée, si précieuse aujourd'hui : laisser le droit de choisir à celles qui les composent, comme on choisit sa vie, son droit à la pudeur ou l'impudeur, selon l'envie et le moment, choisir d'être nu ou tout habillé, choisir l'attitude, choisir de prendre ou d'offrir. Et c'est là peut-être le plus grand mystère de ce livre : par quelle magie Jean-Marie a-t-il ainsi réussi à photographier la tendresse ? "

11/2003

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Littérature française

Portrait d'un mari avec les cendres de sa femme

Quand l'actrice Alma Joncas meurt, en plein orgasme et après un éclatant retour sur scène, le docteur Alexandre Maras n'a plus qu'un désir : répandre, selon ses dernières volontés, les cendres de sa femme bien-aimée à l'endroit où celle-ci a été le plus heureuse. Mais l'accomplissement de ce voeu mettra ses convictions à rude épreuve : l'image de parfait bonheur vacille sous les mots perfides et agressants des autres, famille et amis, nourris d'insinuations, de manipulations et de motivations égoïstes, et cela cause l'éloignement de Métissa, fille chérie du docteur Maras et consolation de ses vieux jours.

05/2010

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XVIIIe siècle

Marie-Antoinette. Portrait d'une femme ordinaire

A l'occasion du 230e anniversaire de la mort de Marie-Antoinette, la biographie, une des plus belles du genre, écrite par Stefan Zweig et consacrée à la reine à découvrir dans une nouvelle traduction. Appellation surprenante pour cette reine en qui la France aujourd'hui encore voit un de ses fleurons. Ici Marie-Antoinette est vue par les yeux d'un Autrichien, donc d'un compatriote, qui certes brosse d'abord un portrait historique rigoureusement fondé sur des documents d'archives (notamment correspondances diverses) mais en le plaçant dans un éclairage psychologique, et même freudien, auquel Zweig a si souvent recours dans ses nouvelles (rappelons que Zweig et Freud se vouaient une admiration mutuelle). Ce sont les circonstances successives qui modèleront les comportements variés et souvent condamnés de son existence : utilisée comme pion sur l'échiquier politique des alliances de l'époque, mariée à quatorze ans au futur Louis XVI qui sera impuissant durant sept années, reine à 18 ans, elle se " défoulera " dans une dispendieuse exubérance compensatoire, au grand dam de sa mère Marie-Thérèse ; spontanée, étourdie, irresponsable elle jettera l'argent par les fenêtres de son luxueux Trianon qu'elle a entouré d'un " hameau " reconstitué et peuplé de figurants, tandis que le vrai peuple vit dans la misère. On profitera de son inconstance pour la berner, notamment dans l'Affaire du collier ici brillamment narrée dans une prose digne d'Agatha Christie. La jeune femme adulée à son arrivée en France ne tardera pas à y devenir l'ennemie publique numéro un... jusqu'à son procès où elle deviendra totalement autre : c'est dans l'adversité que la jeune écervelée gagnera l'étoffe d'une reine, d'une femme éprouvée et mûre, profondément humaine, voire tragique. Beaucoup d'encre a coulé sur les frasques de Marie-Antoinette, mais ici le style de Zweig devient un acteur de premier plan : flamboyant, métaphorique, tantôt analytique tantôt empathique, toujours passionné et sous-tendu par une implication auctoriale partiale, celle d'un homme qui comprend une femme, mais sans jamais l'excuser. C'est ce style que la nouvelle traduction a fidèlement restitué. Le narrateur se déplace telle une caméra dans le somptueux Versailles et parcourt les arcanes des multiples intrigues coutumières, il est omniprésent, évoluant dans les décors et dans les têtes, y épousant toutes les circonvolutions, on s'y croirait ! Cette biographie, une des plus belles du genre, est effectivement celle d'une femme ordinaire qui, comme le dira à son procès l'avocat de la défense, " a eu le malheur d'être reine " : une femme qui aimait la vie et voulait profiter de sa jeunesse, sans pour autant faire du mal consciemment, et qui a dû être confrontée à l'exceptionnel et au grandiose pour devenir une figure historique extraordinaire.

10/2023

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