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Tahar Ben Jelloun

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Critique littéraire

Tahar Ben Jelloun. Stratégies d'écriture

L'oeuvre de Tahar BEN JELLOUN constitue indiscuta- blement une entrée possible, et non des moindres, dans l'étude de la littérature maghrébine de langue française en particulier et dans celle des littératures de langue française en général. En effet, que l'on s'occupe du récit, de l'espace, du temps ou des figures de style dans les textes jellouniens, on finit toujours par mettre à nu les stratégies d'une écriture qui reste enracinée dans son terroir tout en revendiquant son ouverture sur l'écoute et sur la parole de l'Autre, pour appeler sans doute à une nouvelle manière de concevoir le contact des cultures et la relation entre les peuples. Telle est l'idée centrale qui a présidé à l'élaboration de cet ensemble de travaux dus à des universitaires de France et du Maghreb : Marc GONTARD (Rennes II), Pierrette RENARD (Grenoble III), Rachida SAIGH BOUSTA (Marrakech), Habib SALHA, Othmane BEN TALEB, Moncef MEJRI (Tunis I), Mansour M'HENNI, Kamel BEN OUNES (Université du Centre-Tunisie) et Ahmed JABRI (Strasbourg)...

01/1993

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Critique littéraire

Tahar Ben Jelloun, l'écrivain des villes

C'est à partir des hauts lieux que sont les villes que Tahar BEN JELLOUN a choisi d'écrire. Il situe son univers romanesque du côté de l'espace urbain, corps réel et imaginaire. A partir de l'écriture de ce lieu : la ville, Tahar BEN JELLOUN tisse son texte urbain, en trace la topographie. Les phrases de son texte écrivent les rues des villes qu'il porte en lui, plus que celles des villes qui l'ont porté. La constance de leurs signes tracent un itinéraire qui donne toute son impulsion à l'écriture. La ville est toujours là, à chaque coin de page, pour signifier son itinéraire et celui de l'écrivain qui s'est chargé de la transcrire. Elle est perçue comme un espace fortement sexualisé dont le dédoublement est à la conjonction du corps et de la langue, de l'espace et du texte, de la mémoire et de l'écriture/désir, thématiques centrales dans la littérature marocaine de langue française. C'est l'écriture bilingue qui peut le mieux témoigner, à partir d'un texte travaillé par deux langues et par deux représentations de l'espace, l'une sacrée/originelle, l'autre profane/étrangère de la dimension dialogique de la ville. Ville sacrée, villes profanes : elles n'en finissent pas de nommer le lieu de naissance et les lieux de résidence, la langue maternelle et les langues étrangères. C'est ce corps à corps de l'écrivain avec les villes, avec les langues dont veut rendre compte cet essai.

06/1998

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Histoire internationale

Tahar Ben Ammar

Une grande notabilité nationale, une personnalité politique de premier plan avec un parcours exceptionnel, une carrière politique brillante et bien remplie et des réalisations historiques, tel a été, durant quatre décennies, Tahar Ben Ammar. Pourtant les hommes et l'histoire l'ont jusqu'ici méconnu et ignoré. Le Professeur Khalifa Chater a bien fait de combler cette lacune, de lui rendre justice, de le sortir de l'ombre, de faire des recherches sur son itinéraire et sur son action et de le présenter au public, dans sa réalité. Il a procédé ainsi à une véritable réhabilitation.

01/2010

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Littérature française

Le miel et l'amertume

Tanger, au début des années 2000. Un pédophile abuse de jeunes filles en leur faisant miroiter la publication de leurs poèmes dans son journal. Il agit en toute impunité, sans éveiller le moindre soupçon. Ce roman raconte l'histoire d'une de ses victimes, Samia, une jeune fille de seize ans. Elle ne se confie pas à ses parents, mais consigne tout dans son journal intime, qu'ils découvriront bien après son suicide. A partir de cette tragédie, les parents de Samia basculent dans un désordre qui révélera leurs lâchetés et leurs travers. Le père, homme intègre, rejoint la cohorte des corrompus. Ensemble, ils s'abîment dans une détestation mutuelle aussi profonde que leur chagrin. La lumière viendra d'un jeune immigré africain, Viad. Avec douceur et bienveillance, il prendra soin de ce couple moribond. Viad panse les plaies et ramène le souffle de la vie dans la maison. Le pauvre n'est pas celui qu'on croit. Et le miel peut alors venir adoucir l'amertume de ceux qui ont été floués par le destin.

06/2022

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Afrique, Proche-Orient

Dictionnaire amoureux du Maroc

Ce dictionnaire est le portrait d'un Maroc personnel, profond et intérieur, celui que Tahar Ben Jelloun porte en lui depuis qu'il a ouvert les yeux dans la vieille médina de Fès et qu'il n'abandonne jamais. " Le plus beau pays du monde " ! C'est ainsi, qu'entre nous Marocains, nous désignons notre pays. C'est à peine ironique. Sa beauté, sa lumière, son mystère ont été tant célébrés par des peintres, des cinéastes que nous ne doutons pas une seconde de la fascination qu'il exerce sur les étrangers, qu'ils soient simples touristes ou historiens, ethnologues, archéologues, artistes etc. J'aime mon pays. Plus je voyage dans le monde, plus je l'aime. Chaque fois que je me trouve dans un pays lointain et accueillant, je me pose la question de savoir si je pourrais y vivre. Pas besoin de réfléchir. C'est non. Entre 2006 et 2010, j'ai quitté la France et je me suis installé à Tanger avec une partie de ma famille. J'ai profité des facilités de la vie quotidienne mais j'ai souffert de l'absurdité de son administration. Une corruption à tous les niveaux. Un manque de culture (pas de musée, pas de théâtre, seulement deux librairies dignes de ce nom dans une ville d'un million d'habitants). Le Maroc me suit partout où je vais. Je suis sidéré par cette fidélité, par cette présence et ce lien. La diaspora marocaine n'a jamais définitivement réglé son compte à la nostalgie. Et pourtant, travailler et vivre au Maroc est loin d'être simple. Des problèmes de toutes sortes, des plus absurdes aux plus complexes se posent tout le temps au citoyen marocain. Nous avons hérité de la France sa bureaucratie lourde et son appétit pour de la paperasse. Mais, comme par magie, des solutions finissent par surgir au moment où l'on s'y attend le moins. Ce dictionnaire est le portrait d'un Maroc personnel, profond et intérieur, celui que je porte en moi depuis que j'ai ouvert les yeux dans la vieille médina de Fès, un jeudi matin du mois de décembre de 1947et que je n'abandonne jamais.

10/2023

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Littérature française

Au plus beau pays du monde

"Une profonde exploration humaine". Le Figaro De Casablanca la bruyante océanique, à Tanger la rêveuse méditerranéenne et Fès la spirituelle septentrionale, le hasard frappe. D'une médina à une mégalopole, d'une paillote à un hôtel luxueux, d'une corniche maritime à un palais merveilleux, il bouscule et transforme les vies. Une femme qui décide de vous ruiner, des imbroglios administratifs qui vous rendent l'existence infernale, un amour de jeunesse qu'il n'aurait pas fallu revoir, les convives d'un dîner aux prises avec le poids des traditions... Une célébration de l'humanité sensible d'un Maroc polyglotte et multiculturel. Tahar Ben Jelloun est un écrivain franco-marocain à la carrière internationale. Il a publié la majeure partie de son oeuvre au Seuil dont L'Enfant de sable, La Nuit sacrée (prix Goncourt en 1987) ou encore Le Racisme expliqué à ma fille.

10/2023

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Poésie

Le discours du chameau. Suivi de Jenine et autre poèmes

Dans l'oeuvre de Tahar Ben Jelloun, désormais célèbre pour ses romans, la poésie a toujours été une compagne fidèle, exigeante ; c'est avec elle qu'il est venu à l'écriture, c'est avec elle qu'il réagit encore aux agressions ou aux enchantements du monde. Comme le souligne François Bott dans sa préface : "Chez Tahar Ben Jelloun, le romancier n'a jamais éclipsé le poète. Il a continué de griffonner des poèmes à ses heures perdues, ses heures volées, dans les taxis, les trains, les avions, les gares ou les salles d'embarquement des aéroports. C'était une sorte de rendez-vous avec soi-même, malgré l'agitation et le tohu-bohu des voyages. Voici donc rassemblées quarante années de poèmes, depuis les illusions lyriques de la jeunesse jusqu'à ces regards que l'on porte, un jour, sur le temps qui a passé trop vite". Un rendez-vous avec soi-même, sans cesse réinventé, sans cesse revivifié au gré des rencontres, des coups de colère ou des déambulations plus méditatives, tel apparaît en effet ce livre. Ici, qu'il se prenne ou non pour un chameau, Tahar Ben Jelloun parle à la première personne. Il y a là tout le cheminement d'un homme qui a su rester à l'écoute, qui a su garder un regard lucide sans avoir à renier les élans de son coeur.

03/2007

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Littérature française (poches)

L'insomniaque

Grand insomniaque, un scénariste de Tanger découvre que pour enfin bien dormir il lui faut tuer quelqu'un. Sa mère sera sa première victime. Hélas, avec le temps, l'effet s'estompe... Il doit récidiver. Le scénariste se transforme en dormeur à gages. Incognito, il commet des crimes qu'il rêve aussi parfaits qu'au cinéma. Plus sa victime est importante, plus il dort. Et c'est l'escalade. Parviendra-t-il à vaincre définitivement l'insomnie ? Rien n'est moins sûr. Une erreur de scénario, et tout peut basculer. Tahar Ben Jelloun nous entraîne dans une quête implacable et troublante, entre rêve et cauchemar éveillé, et livre en filigrane une critique de la société marocaine.

11/2020

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Beaux arts

Au seuil du paradis

Au seuil du paradis est une invitation au voyage en compagnie des peintres aimés mais aussi une promenade au pays de l'enfance et des premiers émois artistiques. Tahar ben Jelloun fait ici son autoportrait en amateur d'art, de musique, de cinéma, autrement dit en homme qui privilégie la sensibilité et l'émotion face au travail de l'artiste. Qu'il évoque Giacometti, Delacroix, son ami le regretté Claudio Bravo, mort durant l'écriture de ce livre, Jean Genet et bien d'autres, Tahar ben Jelloun nous fait pénétrer dans l'intimité de son regard, dans celui de ses parents, de ses proches qui entretenaient avec l'artisanat, avec l'art, une relation familière et simple. Beauté du geste de la brodeuse, du potier, du sculpteur, du peintre, des caractères noirs sur la page blanche... Les lignes de l'écriture sont poèmes et dessins. L'enchantement des images, promesse de paradis.

03/2012

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Actualité et médias

L'étincelle. Révoltes dans les pays arabes

Dans cet essai, publié simultanément en France, en Italie et en Allemagne, Tahar Ben Jelloun livre à chaud son analyse de ce mouvement de révolte qui traverse depuis novembre 2010 le monde Arabe, et qui depuis ne cesse de se propager. C’est « un immense mur de Berlin qui tombe » écrit-il, un moment historique, car il est maintenant acquis que plus rien, dans la région, ne sera comme avant. On ne reverra en effet pas de si tôt autour de la méditerranée des dictateurs à la longévité de Moubarak et Ben Ali, tant cette forme d’exercice du pouvoir a perdu toute légitimité au yeux des populations arabes. Des millions de manifestants sont descendus dans la rue pour réclamer dignité et égalité, et aucun régime n’a réussi à les empêcher, aussi verrouillé soit-il. Même le soutien hypocrite et intéressé des pays occidentaux, qui redoutaient tant l’islamisme et voulaient se ménager de bonnes opportunités commerciales, n’est plus d’actualité. Pourtant bien peu de gens ont vu venir ce vent de révolte qui semble maintenant irréversible. Pour nous l’expliquer, Tahar Ben Jelloun nous projette habilement « dans la peau » de Moubarak puis « dans la peau » de Ben Ali, acculés à la fuite, puis « dans la peau » de ces hommes ordinaires, tel Mohamed Bouazizi qui s’immola par le feu en Tunisie, et quelques autres en Egypte, en Lybie, en Algérie, qui furent les étincelles qui enflammèrent cette révolution. Mais, se refusant à considérer ces révolutions comme un seul et même phénomène, global et uniforme, Tahar Ben Jelloun, dans la deuxième partie de son essai, examine au cas par cas la situation des pays arabes touchés par la contestation : Tunisie, Egypte, Algérie, Yemen, Maroc, Lybie, Syrie, et évalue les chances de réussite de ces mouvements en tenant compte de leurs spécificité et de l’histoire de ces pays. L’occasion pour lui de souligner et saluer le rôle nouveau et décisif de la jeunesse arabe dans ces révoltes immensément courageuses. Un essai clairvoyant et instructif sur ces événements à l’actualité brûlante, par l’un de nos écrivains les plus informés et attentifs au sujet en France.

06/2011

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Lecture 9-12 ans

L'école perdue

Cette histoire est arrivée dans un tout petit village d'Afrique de l'Ouest. Mon village n'a pas de nom. On l'appelle "le village ". Moi, je l'appelle "le néant". Aujourd'hui, je suis le nouvel instituteur de mon village. Et chaque jour, j'ai de moins en moins d'élèves. Ils disparaissent un à un dans une étrange bâtisse blanche, d'où ils ressortent avec de l'argent. Il faut que j'aille les chercher pour les ramener à l'école.

05/2007

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Littérature française

La Nuit sacrée

" Rappelez-vous ! J'ai été une enfant à l'identité trouble et vacillante. J'ai été une fille masquée par la volonté d'un père qui se sentait diminué, humilié parce qu'il n'avait pas eu de fils. Comme vous le savez, j'ai été ce fils dont il rêvait. Le reste, certains d'entre vous le connaissent ; les autres en ont entendu des bribes ici ou là. Ceux qui se sont risqués à raconter la vie de cet enfant de sable et de vent ont eu quelques ennuis : certains ont été frappés d'amnésie ; d'autres ont failli perdre leur âme. On vous a raconté des histoires. Elles ne sont pas vraiment les miennes. Même enfermée et isolée, les nouvelles me parvenaient. Je n'étais ni étonnée ni troublée. Je savais qu'en disparaissant je laissais derrière moi de quoi alimenter les contes les plus extravagants. Mais, comme ma vie n'est pas un conte, j'ai tenu à rétablir les faits et vous livrer le secret gardé sous une pierre noire dans une maison aux murs hauts au fond d'une ruelle fermée par sept portes. " Ahmed, " l'enfant de sable ", a grandi. Il (ou elle) a vieilli et prend, à son tour la parole. Dans cette Nuit sacrée, Tahar Ben Jelloun livre peut-être la clé de l'un de ses romans les plus troublants de ces dernières années. L'Enfant de sable avait été salué par toute la critique et lu par des dizaines de milliers de lecteurs. Prix Goncourt en 1987

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Littérature française

Le premier amour est toujours le dernier

" Dans mon pays, il y a quelque chose de brisé dans les relations entre l'homme et la femme. Au sein du couple, il n'y a point d'harmonie. L'amour est le reflet d'une grande violence. Il est trop souvent confondu avec la sexualité. Alors que la femme dit qu'il n'y a pas de sexualité sans amour, l'homme lui répond : pas forcément. Ce livre raconte le déséquilibre et les malentendus entre l'homme et la femme arabes. Les histoires qu'on y trouve ne parlent que d'amour, c'est-à-dire de solitude, de secret et d'incompréhension. Et puis ce besoin d'amour devient vite une recherche de soi, car pour aimer l'autre, pour donner, il faut s'aimer un peu soi-même. Ce n'est pas si simple, dans un pays où la tradition et la religion aident surtout l'homme à asseoir sa petite puissance, alors même que rien ne peut s'y faire sans la femme. "

02/1995

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Littérature française

La punition

La punition raconte le calvaire, celui de dix-neuf mois de détention, sous le règne de Hassan II, de quatre-vingt-quatorze étudiants punis pour avoir manifesté pacifiquement dans les rues des grandes villes du Maroc en mars 1965. Sous couvert de service militaire, ces jeunes gens se retrouvèrent quelques mois plus tard enfermés dans des casernes et prisonniers de gradés dévoués au général Oufkir qui leur firent subir vexations, humiliations, mauvais traitements, manoeuvres militaires dangereuses sous les prétextes les plus absurdes. Jusqu'à ce que la préparation d'un coup d'Etat (celui de Skhirat le 10 juillet 1971) ne précipite leur libération sans explication. Le narrateur de La punition est l'un d'eux. Il raconte au plus près ce que furent ces longs mois qui marquèrent à jamais ses vingt ans, nourrirent sa conscience et le firent secrètement naître écrivain.

02/2018

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Littérature française

L'insomnie

"S'il vous plaît... un petit peu de sommeil... un petit peu de cette douce et agréable absence... Une simple échappée, une brève escapade, un pique-nique avec les étoiles dans le noir..." Grand insomniaque, un scénariste de Tanger découvre que pour enfin bien dormir il lui faut tuer quelqu'un. Sa mère sera sa première victime. Hélas, avec le temps, l'effet s'estompe... Il doit récidiver. Le scénariste se transforme en dormeur à gages. Incognito, il commet des crimes qu'il rêve aussi parfaits qu'au cinéma. Plus sa victime est importante, plus il dort. Et c'est l'escalade. Parviendra-t-il à vaincre définitivement l'insomnie ? Rien n'est moins sûr. Une erreur de scénario, et tout peut basculer.

01/2019

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Beaux arts

J'essaie de peindre la lumière du monde

Tahar Ben Jelloun revendique être un autodidacte en peinture. Son apprentissage, il l'a fait avec les yeux et la mémoire, en regardant, en prenant le temps de contempler le travail des peintres vers lesquels son goût et son empathie l'ont guidé. Et sur lesquels il a écrit, peintres d'hier, peintres d'aujourd'hui, de l'Occident comme de l'Orient. Jusqu'au jour où attaquer une toile lui a procuré cette sensation, déjà vécue avec la poésie, que les arts dits "plastiques" peuvent redonner foi en l'homme, faire espérer un monde meilleur. La perspective de prendre les pinceaux, de manipuler l'acrylique le met en joie. Cette joie s'accompagne désormais d'une exigence similaire à celle qu'il met à écrire : presque sans ratures, comme dans ses manuscrits. Le mouvement du pinceau conjugue instinct et réflexion. Le bonheur est là "quand ça vient tout seul", comme Henri Matisse l'exprima si bien à Tanger.

10/2017

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Littérature française

L'ablation. Edition de luxe

Témoins vigilants, observateurs attentifs, il arrive parfois que les romanciers se voient confier des vies pour les raconter dans leurs livres. Ils font alors fonction d'écrivain public. C'est ce qui m'est arrivé il y a deux ans lorsqu'un ami, qui avait été opéré de la prostate, m'a demandé d'écrire l'histoire de son ablation. Je l'ai écouté pendant des heures. Je l'ai accompagné dans ses pérégrinations hospitalières. Je suis devenu ami avec le professeur d'urologie qui le suivait. L'idée d'un livre s'est imposée peu à peu. Un livre utile qui rendrait service aux hommes qui subissent cette opération, mais aussi à leur entourage, leur femme, leurs enfants, leurs amis, qui ne savent comment réagir. Mais la situation était délicate : fallait-il, comme le demandait mon ami, tout raconter, tout décrire, tout révéler ? Après réflexion, j'ai choisi de tout dire.

01/2014

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Littérature française

La Prière de l'absent

Après la prière solennelle du vendredi, il arrive que quelqu'un demande à l'assemblée de prier pour l'âme d'un corps absent, un corps qui n'a pas été retrouvé. C'est une prière brève, un recours et un renoncement, comme une conspiration de l'oubli. C'est aussi le signe d'une étrange destinée que celle de Yamna, ancienne prostituée et mendiante, de Sindibad et de Boby, deux vagabonds vivant au cimetière Bab Ftouh à Fès. Chargés d'un enfant qui vient de naître dans ce cimetière, ils entreprennent la traversée du Maroc, du nord au sud, et vont, comme en pèlerinage, de ville en village, d'histoire en histoire, vers la tombe de Cheïkh Ma-al-Aynayn, héros de la résistance marocaine (1830-1910) qui est aussi le marabout de leur mémoire. Pour chacun, il n'y a pas d'issue ; il n'y a pas non plus d'impasse, mais l'itinéraire inlassable à l'intérieur du pays et d'eux-mêmes. L'auteur, lui aussi, cultivé à la fois la fragilité et la passion du souvenir, et le récit s'inscrit, à l'image de l'histoire, comme un livre égaré que Tahar Ben Jelloun restitue au fil des pages.

12/1981

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Sciences politiques

Le terrorisme expliqué à nos enfants

Les jeunes sont une proie privilégiée pour la peur qui s'est installée au coeur de l'Europe, et en France en particulier, depuis les derniers attentats djihadistes. Comment les aider à s'en libérer ? En mettant des mots sur la chose. En retraçant l'histoire du mot terrorisme et des réalités qu'il désigne, depuis certains des épisodes les plus sanglants de l'histoire jusqu'au déchaînement actuel du fondamentalisme islamiste, auquel l'essentiel du dialogue est consacré. A nouveau, c'est avec sa fille que Tahar Ben Jelloun s'explique ici.

08/2016

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Littérature française

Harrouda

Harrouda n'apparaît que le jour. Elle continence par lâcher ses cheveux en avant et tourne sur place. Puis elle relève sa robe. Le narrateur n'a que le temps d'y croire, déjà le rideau est baissé. Le reste, il le retrouve dans ses rêves à chaque étape de son adolescence. Harrouda, prostituée déchue. fut son premier amour, et celle qui le fit grandir et voyager. De Fès, ville de toutes les vertus, à Tanger, ville de toutes les trahisons.

10/2010

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Beaux arts

Lettre à Delacroix

" Parce que vous êtes "le plus suggestif de tous les peintres", je pense pouvoir vous faire revenir au Maroc par la magie du verbe. Je vous imagine en ce début d'année 1832, jeune homme élégant et réservé, quitter votre atelier de la rue des Fossés-Saint-Germain, laissant derrière vous une lumière retenue, empêchée par un ciel gris et bas d'éclater, une lumière brève et faible à laquelle les Parisiens finissent par s'habituer. Vous sortez de ce quartier et vous vous trouvez, quelques jours après, inondé par une lumière si vive, si pleine et même brutale que vous subissez un choc. Vous êtes à la fris en Méditerranée et face à l'océan Atlantique ". Tahar Ben Jelloun rend hommage à Eugène Delacroix, converti à la lumière lors de son voyage en Afrique du Nord. Mais au-delà du peintre génial, c'est la beauté de tout un pays qu'il célèbre : celle du Maroc.

06/2010

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Littérature française (poches)

Sur ma mère

La mémoire défaillante de ma mère l'a replongée, pendant les derniers mois de sa vie, dans son enfance. Redevenue soudain une petite fille, puis une très jeune fille tôt mariée, elle s'est mise à me parler, à se confier, convoquant les morts et les vivants. Sur ma mère a été écrit à partir des fragments de souvenirs qu'elle m'a livrés. Ils m'ont permis de reconstituer sa vie dans la vieille médina de Fès des années trente et quarante, d'imaginer ses moments de joie, de deviner ses frustrations. Chaque fois, j'ai inventé ses émotions et j'ai dû lire ou plutôt traduire ses silences. Sur ma mère est un vrai roman car il est le récit d'une vie dont je ne connaissais rien, ou presque.

06/2009

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Beaux arts

Giacometti. La rue d'un seul suivi de Visite fantôme de l'atelier

"Il existe dans la médina de Fès une rue si étroite qu'on l'appelle "la rue d'un seul". Elle est la ligne d'entrée du labyrinthe, longue et sombre. Les murs des maisons ont l'air de se toucher vers le haut. On peut passer d'une terrasse à l'autre sans effort. Les fenêtres aussi se regardent et s'ouvrent mutuellement sur des intimités. Si une seule personne peut passer à la fois, il est bien sûr exclu que les ânes, surtout chargés, puissent y trouver passage. [... ] En observant les statues de Giacometti, j'ai su qu'elles ont été faites, minces et longues, pour traverser cette rue et même s'y croiser sans peine. Il me semble même les avoir rencontrées, alors enfant. Le chien en bronze, si long, si maigre, rasait les murs, comme on dit, avec son horizontalité rigide et interminable, pendant qu'un homme filiforme marchait, la tête dépassant les terrasses, éclairées par une lumière forte. "La rue d'un seul" est devenue, grâce à Giacometti, la rue pour plusieurs et les animaux pouvaient, paresseusement, la longer comme un fil entre deux points inconnus". Tahar Ben Jelloun.

11/2006

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Littérature française

Mes contes de Perrault

L'auteur de L'Enfant de sable et de La Nuit sacrée (Prix Goncourt 1987) est un grand familier de la tradition des contes et légendes, lui qui puise dans les rites et les mythes ancestraux une bonne partie de sa matière romanesque. Et c'est avec une évidente gourmandise qu'il a entrepris de réécrire dix contes de Perrault (Riquet à la houppe, Le Petit Poucet, Barbe-Bleue, La Belle au bois dormant, Les Fées, Le Chat botté, Peau d'âne, Le Petit Chaperon rouge, Les Souhaits ridicules et Cendrillon) en les installant dans un contexte " arabe et musulman ", en les orientalisant en quelque sorte. La réussite est totale. Surprises en tous genres, clins d'œil et savoureux rebondissements sont au rendez-vous. Pour le plus grand plaisir des petits et des grands.

10/2014

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Poésie

Que la blessure se ferme

Que la blessure se ferme est un recueil de poèmes et d'aphorismes tantôt lyriques, tantôt caustiques. Tahar Ben Jelloun y revisite son enfance à Fès, observe le monde qui l'entoure, explore le sentiment amoureux. Mélange savant de sagesse et d'ironie, ces textes offrent une suite inédite et inspirée à ses oeuvres poétiques complètes réunies en 2007 dans la collection Poésie/Gallimard.

03/2012

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Poésie

Poèmes, peintures

A l'occasion de l'exposition de ses oeuvres à Paris, Tahar Ben Jelloun présente dans cet ouvrage 76 oeuvres accompagnées de poésies inédites. A chaque poème calligraphié correspond une peinture.

08/2015

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Littérature française

L'Ecrivain public

L'écrivain public prête sa plume à ceux qui n'ont pas la parole. Ici, il se raconte : les siens, ses passions, son décor. De son enfance, il se souvient d'Aïcha, la brune aux seins lourds, et de Rouquiya, fiancée hardie et amoureuse. Jeune homme révolté par les guerres et le racisme, l'écrivain décrit son pays, la merveilleuse Fès, et Tétouan, " qui s'efface à mesure qu'on la traverse "... Ecrivain d'origine marocaine mondialement connu, Tahar Ben Jelloun est né à Fès en 1944. Auteur de romans, d'essais et de recueils de poésie, il a obtenu le prix Goncourt en 1987 pour La Nuit sacrée et le prestigieux prix international Impac en 2004 pour Cette aveuglante absence de lumière. Tous ses livres sont disponibles en Points. " Ce beau roman d'apprentissage et de réapprentissage de la vie démontre, s'il en était besoin, que le mal de vivre n'a pas de frontière. " Le Magazine littéraire

04/1983

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Théâtre

Beckett et Genet, un thé à Tanger

Jean Genet invite Samuel Beckett, qu'il n'a jamais rencontré, à partager avec lui un thé au café Hafa, à Tanger - un lieu populaire où se croisent amoureux, touristes et intellectuels. Ils bavardent, règlent des comptes imaginaires, rient, dansent, se fâchent, en attendant la visite improbable de Giacometti, leur ami commun...

10/2010

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Littérature française

Au plus beau pays du monde

Casablanca la bruyante océanique, Tanger la rêveuse méditerranéenne et Fès la spirituelle septentrionale forment le triangle d'or du nouveau livre de Tahar Ben Jelloun. C'est dans ce plus beau pays du monde que l'auteur situe ses histoires, terribles ou au contraire légères, baladant son lecteur à travers les siècles, les langues et les deux rives de la Méditerranée. Il nous rappelle la richesse d'un Maroc polyglotte et multiculturel et invente des personnages qu'un hasard bouscule, venant transformer le cours de leur vie : une femme qui décide de vous ruiner, des imbroglios administratifs qui vous rendent l'existence infernale, un amour de jeunesse qu'il n'aurait pas fallu revoir, les convives d'un dîner aux prises avec le poids des traditions... D'une médina à une mégalopole, d'une paillote à un hôtel luxueux, d'une corniche maritime à un palais merveilleux, l'écrivain déploie sa narration en célébrant l'humanité sensible qui compose le Maroc. Tahar Ben Jelloun est un écrivain franco-marocain à la carrière internationale. Il a publié la majeure partie de son oeuvre au Seuil dont L'Enfant de sable, La Nuit sacrée (prix Goncourt en 1987) ou encore Le Racisme expliqué à ma fille.

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Beaux arts

Lettre à Henri Matisse. Et autres écRits sur l'art

"Je vous écris assis sur un tas de ruines. Le vent venu de l'Est fait trembler les chênes hauts dans le ciel. Il soulève une poussière d'or et des platanes aux racines meurtries. Le vent et des hommes de plus en plus jeunes à califourchon sur un muret. La mer, là-bas. Blanche, verte, bleue. Une chevelure dérangée par les caprices de la lune. Les bruits de la ville se retirent laissant au vent sa musique sans harmonie. Quelque chose de moderne. Des gifles, des claques, des draps gonflés se déchirent. Tanger tangue. Des têtes retenues par les mains. Le ciel est d'un bleu inquiétant. Ce bleu-là, vous allez l'adopter".

10/2013