#Essais

Tahar Ben Jelloun, l'écrivain des villes

Nadia Kamal-Trense

C'est à partir des hauts lieux que sont les villes que Tahar BEN JELLOUN a choisi d'écrire. Il situe son univers romanesque du côté de l'espace urbain, corps réel et imaginaire. A partir de l'écriture de ce lieu : la ville, Tahar BEN JELLOUN tisse son texte urbain, en trace la topographie. Les phrases de son texte écrivent les rues des villes qu'il porte en lui, plus que celles des villes qui l'ont porté. La constance de leurs signes tracent un itinéraire qui donne toute son impulsion à l'écriture. La ville est toujours là, à chaque coin de page, pour signifier son itinéraire et celui de l'écrivain qui s'est chargé de la transcrire. Elle est perçue comme un espace fortement sexualisé dont le dédoublement est à la conjonction du corps et de la langue, de l'espace et du texte, de la mémoire et de l'écriture/désir, thématiques centrales dans la littérature marocaine de langue française. C'est l'écriture bilingue qui peut le mieux témoigner, à partir d'un texte travaillé par deux langues et par deux représentations de l'espace, l'une sacrée/originelle, l'autre profane/étrangère de la dimension dialogique de la ville. Ville sacrée, villes profanes : elles n'en finissent pas de nommer le lieu de naissance et les lieux de résidence, la langue maternelle et les langues étrangères. C'est ce corps à corps de l'écrivain avec les villes, avec les langues dont veut rendre compte cet essai.

Par Nadia Kamal-Trense
Chez Editions L'Harmattan

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Critique littéraire

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04/06/1998 223 pages 22,00 €
Scannez le code barre 9782738464491
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