Recherche

Retraites : généraliser le droit au salaire

Extraits

ActuaLitté

Retraite

Retraites : généraliser le droit au salaire

La pension des fonctionnaires et les retraites du régime général de la Sécurité sociale ou de certains régimes d'entreprise dits "A spéciauxA " (EDF, RATPâ-) sont, en tant que salaire continué, des prémices du salaire attaché à la personne, et non pas au poste de travail. Une telle révolution communiste dans l'institution du travail, la bourgeoisie n'en veut pas et lui oppose depuis 1947 la retraite à points des cadres, étendue à tous les salariés du privé dans l'Agirc-Arrco. Depuis la fin des années 1980, les réformateurs détricotent le salaire continué pour le transformer en revenu différé, calculé sur la base de points de retraite accumulés sur toute la carrière professionnelle. C'est faute de se battre pour l'extension à tous du meilleur salaire continué dans la pension de retraite que les syndicats sont battus depuis trente ans. Cet ouvrage est une contribution à la préparation des futures mobilisations qui seront nécessaires pour contrer les retraites à points.

07/2022

ActuaLitté

Sociologie du travail

Revue Salariat n° 1. Droit à l'emploi, droit au salaire ?

Pourquoi la revue SalariatA ? Nicolas Castel Mathieu Grégoire Jean-Pascal Higelé Maud Simonet Le salariat a longtemps eu mauvaise presse. Au milieu des années 1860, dans un chapitre inédit du Capital, Karl Marx écritA : " Dès que les individus se font face comme des personnes libres, sans salariat pas de production de survaleur, sans production de survaleur pas de production capitaliste, donc pas de capital et pas de capitaliste ! Capital et travail salarié (c'est ainsi que nous appelons le travail du travailleur qui vend sa propre capacité de travail) n'expriment que les deux facteurs d'un seul et même rapportA ". Qui dit salariat dit capitalisme et inversement. Marx invite ainsi les travailleurs et les travailleuses réuni·es dans la Première internationale, à substituer au slogan " un salaire équitable pour une journée de travail équitable ", le mot d'ordre : " Abolition du salariatA ! A ". Près d'un siècle et demi plus tard non seulement le salariat n'a pas été aboli, mais il est devenu désirable pour nombre d'individus et d'organisations syndicales. Cela ne fait guère mystère : le salariat observé par Marx et ses contemporains n'est plus celui que nous observons aujourd'hui. En tant que rapport social, le salariat a été un champ de bataille. Il a donné lieu à des stratégies d'émancipation qui se sont parfois - souventA ! - traduites en victoires et en conquêtes. Les institutions du salariat que nous connaissons aujourd'hui sont les buttes témoins de ces batailles passées. La revue Salariat nait d'un questionnementA : les sciences sociales ont-elles pris la mesure d'une telle transformationA ? Certes, l'idée d'une bascule dans l'appréciation du salariat - de condition honnie à statut désiré - est largement partagée : l'inscription puis le retrait de la revendication " d'abolition du salariatA " dans les statuts de la Confédération générale du travail sont souvent mobilisés comme manifestation de ce mouvement historique. Mais on peut se demander si la façon dont les sciences sociales conçoivent le salariat a, parallèlement, évolué en prenant toute la mesure de ses transformations historiques qui, précisément, expliquent ce basculement radical d'appréciation. C'est en partant de l'explicitation de ce paradoxe que nous souhaitons introduire le projet intellectuel de la revue Salariat. Pourquoi questionner le " salariatA "A ? Le salariat du xixe siècle n'est pas le salariat du xxe siècle et ne sera pas, on peut en faire l'hypothèse, celui du xxie siècle. Si au premier abord, il s'agit d'un rapport social consubstantiel au capitalisme, on aurait tort d'arrêter là l'analyse : le salariat s'est transformé en devenant, par certains aspects, plus complexe et, par d'autres, plus simple. Le salariat est d'abord devenu plus complexe car le rapport social salariés/employeurs ne s'exprime plus à la seule échelle de la fabrique ou de l'entreprise, ni à celle d'un face à face entre un ou des travailleurs et un capitaliste. Ce rapport se joue à plusieurs échelles comme par exemple la branche et l'échelon interprofessionnel. Il s'est par ailleurs cristallisé dans des institutions et dans le droit. Mais le salariat est aussi devenu plus simple car dans la première partie du xxe siècle, il est encore possible d'associer le rapport salarial à une classe sociale parmi d'autres, la classe ouvrière, dont les luttes, les représentations syndicales, les institutions et le droit, n'engagent pas nécessairement ou pas directement les autres classes sociales. Les paysans, les employés, les professions intellectuelles par exemple peuvent ainsi encore s'imaginer un futur dans lequel - à l'instar des ouvriers mais à côté d'eux - ils pourront construire un droit spécifique, des protections sociales spécifiques et ce, grâce à des organisations syndicales spécifiques. Près d'un siècle plus tard, le salariat s'est généralisé numériquement et la catégorie de salariat a solidarisé des segments de travailleurs et de travailleusesA : au groupe social " ouvrierA " sont venus s'ajouter le groupe social " employéA " ainsi que les " cadresA " dont il faut noter que leur intégration au salariat fut un retournement de l'histoire particulièrement significatif. Qui plus est, ces segments de travailleurs et de travailleuses ont été solidarisés dans un même rapport social qui les oppose à des employeurs de façon plus universelle, plus simple et plus claire que par le passé. Ironie de l'histoire ou diversion, c'est précisément au moment où cette confrontation entre deux classes prend sa forme la plus évidente que la lutte des classes est déclarée obsolète. Il nous semble donc qu'au lieu de prendre toute la mesure de ces profondes transformations sociohistoriques du salariat, l'usage de cette notion par les sciences sociales s'est singulièrement appauvri. Pour Marx et ses contemporains - quelle que soit par ailleurs leur sensibilité -, le salariat est d'abord une notion forgée pour identifier, décrire et expliquer une relation économique, un rapport social très androcentré qui apparaît central dans la société du xixe siècle. Pour le dire dans un vocabulaire anachronique, c'est donc avant tout un concept des sciences sociales qui donne lieu à des controverses, des interrogations. Philosophes, économistes, sociologues s'en saisissent comme d'un outil pour décrire le réel qu'ils ont sous les yeux. Un siècle et demi plus tard, force est de constater que le terme salariat n'est plus questionné. Il est très souvent, pour les sciences sociales, une simple réalité juridico-administrative, une " donnée " ne posant pas question et au mieux une catégorie mais rarement un concept. Chacun ou chacune est ou n'est pas juridiquement " salariéA " tandis que, statistiquement, l'Insee comptabilise un nombre de " salariésA " et un nombre d'" indépendantsA " puis mesure l'évolution de leur part respective. Que les sciences sociales prennent en considération le fait d'être ou non juridiquement " salariéA ", par exemple lorsqu'on étudie la condition des travailleurs et des travailleuses des plateformes, est certes important et utile. Mais, à l'instar de ce que pratiquent paradoxalement de nombreux juristes, c'est à un usage plus réflexif de la notion de salariat - qui ne se réduit pas à une catégorie molle - que nous appelons. Cette approche réductrice du salariat comme " donnée " non interrogée s'explique certainement par un mécanisme assez paradoxalA : cette forme juridique, salariale donc, est le fruit d'une histoire qui a vu un concept et des théories s'incarner dans le droit9. En effet, ce concept analytique a infusé le droit jusqu'à structurer une grande part des réalités du travail et de ses " régulationsA " dans une bonne partie de l'Europe continentale, au Japon, aux Etats-Unis et ailleurs. Cependant, cette cristallisation dans le droit s'est accompagnée d'une baisse du pouvoir analytique du concept, voire d'une neutralisation scientifique d'un concept qui n'est qu'à de rares exceptions10 interrogé. La cristallisation dans le droit s'est ainsi accompagnée d'une vitrification conceptuelle. Dans quels termes a-t-on arrêté de penser la question salariale ? Dans une définition-essentialisationA : le salariat c'est la subordination. Et cette définition-essentialisation est sous-tendue par une théorie implicite : celle de l'échange d'une subordination contre une protection. Ce " compromisA " - fordien ou autre -, est devenu un cela va de soi ou un implicite théorique, presque un récit mythique des sciences sociales. Les analyses de Robert Castel dans Les métamorphoses de la question sociale sont à ce titre souvent mobilisées pour opposer diamétralement deux périodes historiques. Dans la première, le salariat de la révolution industrielle serait profondément asymétrique, l'égalité formelle des parties donnant lieu à une inégalité de fait et au paupérisme. Dans la seconde, un droit du travail et des droits sociaux octroyés par l'Etat seraient venus compenser cette asymétrie initiale et rééquilibrer l'échange salarial11A : subordination contre protection, " compromis fordiste ", " Trente glorieusesA " et " plein-emploiA " comme nouvelle étape d'un rapport salarial enfin rééquilibré. L'état de " compromisA " peut alors plus ou moins implicitement être conçu comme un climax, un optimum indépassable. Dans un tel cadre d'analyse, on sera tendantiellement conduit à ne penser que des reculs - l'" effritement de la A société salariale " - et ce, dans la nostalgie d'un passé glorieux mais malheureusement révolu. Droits octroyés et équilibre de l'échange retrouvéA : dans une telle perspective théorique, on le voit, l'univers des possibles du salariat est relativement bien borné par cet état d'harmonie sociale et d'intégration de la classe ouvrière que l'on prête à la période d'après-guerre. Or, pleine de conflits, de conquêtes, d'émancipations, la réalité sociohistorique sur plus d'un siècle dépasse les termes de l'échange et du compromis. Penser ainsi non pas en termes de compromis mais en termes de luttes et d'émancipation, évite de présumer des définitions et limites du salariat. La réalité du salariat a changé parce que des batailles relatives au travail et/ou à la citoyenneté économique et politique ont été gagnées. Oui, le salariat est consubstantiel au capitalisme mais il est traversé en permanence, par des formes de subversion de la logique capitaliste. Le rapport salarial, en ses contradictions et ses puissances, est le point nodal de la lutte des classes et, en la matière, la messe n'est pas dite tant au point de vue des structures objectives que des structures subjectivesA : rien ne permet de conclure que ce rapport social n'est qu'enrôlement au désir-maître capitaliste12. Si le régime de désir est bien celui de désirer selon l'ordre des choses capitalistes (i. A e. une épithumè capitaliste13), il n'en demeure pas moins que depuis la théorisation produite par Marx, tout un maillage institutionnel de droits salariaux subversifs du capitalisme a pris forme au coeur du rapport salarial (sécurité sociale, cotisations sociales, conventions collectives, minima salariaux, droit du travail, statuts de la fonction publique et des entreprises publiques, etc.). En matière de salariat, on ne peut donc en rester à la théorie implicite du xixe siècle et son acquis d'une protection contre une subordination. Ce n'est pas une simple donnée juridique incontestable (être ou ne pas être " salariéA ") mais un concept qui doit être discuté, débattu, interrogé, mis en question, caractérisé et caractérisé à nouveau, au fil du temps et des luttes sociales qui s'y rattachent. Si domination, exploitation, aliénation, invisibilisation il y a, il s'agit aussi de comprendre ce qui se joue dans le salariat en termes d'émancipation des femmes et des hommes. Certes, le salariat n'est pas qu'émancipation. Et on peut songer à d'autres possibles pour les travailleurs et les travailleuses que ceux qui s'organisent à l'échelle du salariat. Mais cette dimension émancipatrice ne doit pas faire l'objet d'une occultation. Il nous parait donc nécessaire de saisir le salariat dans son épaisseur sociohistorique, dans les contradictions qui le traversent, les luttes qui le définissent et le redéfinissent, pour éclairer la question du travail aussi bien dans sa dimension abstraite que concrète. On l'aura compris, il s'agit donc ici d'interroger le salariat en lui redonnant toute sa force historique, heuristique et polémique. Le salariat, nous l'avons dit, est devenu un rapport social qui s'exprime à de multiples échelles et qui dépassent de beaucoup le simple face à face évoqué dans la deuxième section du Capital dans laquelle un employeur, " l'homme aux écusA ", se tient devant un salarié ne pouvant s'attendre " qu'à être tannéA "14. Chacune de ces échelles constitue un champ de bataille, avec ses contraintes et ses stratégies d'émancipation spécifiques. A chacune de ces échelles, le rapport social salarial s'exprime dans des collectifs, dans des solidarités et des conflictualités articulées les unes aux autres. A l'échelle de l'entreprise se jouent par exemple de nombreuses luttes pour l'emploi. A celui de la branche, par le biais des conventions collectives, se joue notamment le contrôle de la concurrence sur les salaires entre entreprises d'un même secteur. A l'échelon interprofessionnel et national se jouent l'essentiel du droit du travail et des mécanismes de socialisation du salaire propres à la sécurité sociale ou à l'assurance chômage. Le salariat est donc bien loin de la rémunération marchande de la force de travail du xixe siècle. Les champs de bataille se sont démultipliés tout en s'articulant les uns aux autres. Qu'on pense à l'importance des conventions collectives en termes de salaire et de conditions de travail pour articuler les combats dans l'entreprise et dans la branche. Qu'on pense au rôle d'activation ou au contraire d'éradication des logiques d'armée de réserve que peut jouer un mécanisme d'assurance chômage sur le marché du travail. Qu'on pense également aux mécanismes de sécurité sociale en matière de santé et de retraites en France. Ces derniers se sont constitués en salaire socialisé engageant dans une relation l'ensemble des employeurs et l'ensemble des salarié·es à l'échelle interprofessionnelle là où, dans un pays comme les Etats-Unis, la protection contre ces " risquesA " est demeurée liée à la politique salariale d'un employeur à travers des benefits par un salaire indirect mais non socialisé15. Qu'on pense également au salaire à la qualification personnelle qui émancipe largement les fonctionnaires des logiques de marché du travail. Comprendre ce que vit individuellement un salarié ou une salariée hic et nunc, suppose de prendre en considération l'ensemble de ces dimensions collectives articulées, les dynamiques historiques, les luttes, les stratégies et la façon dont l'état des rapports de force sur chacun de ces champs de bataille s'est cristallisé dans des institutions. S'il est un objet qui nous rappelle tous les mois que ce rapport social se joue à plusieurs échelles, c'est bien la fiche de paye. Elle est une symbolisation d'un salaire dit " individuelA " ou " directA " en même temps que le lieu d'un " salaire collectifA " et ce, à plusieurs égards. En effet, quant à sa détermination, le salaire est particulièrement redevable au collectif. Les forfaits salariaux négociés dans les grilles de classification des conventions collectives de branches et au niveau de l'entreprise ou encore les grades et échelons de la fonction publique sont des éléments structurants du salaire. A cet " individuelA " s'ajoute une autre dimension collective dont la fiche de paye fait état, c'est la part directement socialisée du salaire à une échelle nationale et interprofessionnelle via des cotisations ou des impôts. Ces échelles et institutions plurielles ne sont pas réductibles à une fonction de protection légitimée par une subordination mais sont beaucoup plus largement le produit des dimensions collectives et conflictuelles du salaire. Et l'on voit là, pour le dire en passant, ce qu'a d'inepte la lecture marchande et purement calculatoire du salaire, économicisme malheureusement dominant. Derrière la plus ou moins grande socialisation des salaires, c'est la question des modes de valorisation du travail qui se pose : à travers la qualification et la cotisation, le salaire n'a plus grand-chose à voir avec la fiction du prix du travail (cf. infra). Enfin, derrière la maîtrise ou non de cette socialisation, c'est aussi la bataille pour la maîtrise du travail concret qui se joue : c'est-à-dire maîtriser ses finalités, maîtriser la définition de ce qui doit être produit ou pas, maîtriser les moyens et les conditions de la production. Voilà tout ce qu'une lecture en termes de conflictualité et d'émancipation, et non seulement de protection/subordination, s'autorise à penser. Pourquoi une revue ? La revue Salariat est la poursuite du projet intellectuel et éditorial que l'Institut Européen du Salariat (IES) porte depuis sa création en 2008. La revue vise donc à accueillir des contributions qui prendront au sérieux les enjeux du salariat de façon ouverte et contradictoire. Il s'agit de promouvoir des analyses du salariat issues des sciences sociales au sens large (sociologie, science politique, histoire, économie, droit...) mais aussi des débats ou des controverses qui ne s'interdisent pas de tirer des conclusions politiques de ces analyses scientifiques16. La revue est ainsi largement ouverte à diverses disciplines et à une pluralité de registres de scientificité. Les travaux empiriques pourront ainsi côtoyer des réflexions théoriques. Des textes fondés sur un registre très descriptif pourront dialoguer avec des approches plus politiques défendant telle ou telle stratégie d'émancipation. Grâce à ce dialogue qu'on espère fécond, nous entendons mettre la production intellectuelle de la recherche au service du débat public et des luttes politiques et sociales qui se déploient dans les domaines du travail concret et de sa valorisation. Notre revue souhaite ainsi faire vivre le débat intellectuel, le dialogue interdisciplinaire et constituer un espace de liberté scientifique en autorisant des approches diverses et non formatées, ce qui suppose en particulier que le débat puisse s'épanouir le plus possible à l'abri - voire même en dehors - des enjeux relatifs au " marché du travailA " académique. Si la revue entend publier des articles d'auteurs et d'autrices dont on apprécie les qualités de chercheurs et de chercheuses, elle dénonce avec d'autres17 la fonction d'évaluation et in fine de classement des recherches et des chercheurs et chercheuses que les politiques de l'enseignement supérieur et de la recherche tendent de plus en plus à assigner aux revues. Nous souhaiterions - autant que possible - ne pas constituer un outil de légitimation supplémentaire d'un " marché du travailA " académique dans lequel de jeunes chercheurs et chercheuses - de moins en moins jeunes en réalité... - font face à une pénurie extrême de postes et sont soumis à la loi du " publish or perishA " ainsi qu'à l'inflation bibliométrique qui, paradoxalement, nuit à la qualité de la production scientifique. Cela signifie en pratique et entre autres, que nous voudrions rester en dehors de cette logique de " classementA " des revues et donc ne pas figurer dans les listes officielles des revues dans lesquelles il conviendrait pour les candidats et les candidates à la carrière académique de publier, les critères bibliométriques permettant aux évaluateurs et aux évaluatrices de se passer d'un travail de discussion sur le fond. Cela signifie également que la composition du comité de rédaction de la revue n'est pas dépendante du statut sous lequel les membres exercent leur qualité de chercheur·se : doctorant·e, titulaire ou non titulaire, chercheur·se dans ou hors des institutions de l'enseignement supérieur et de la recherche. Nous nous concevons ainsi comme un groupe ouvert à toutes celles et tous ceux qui souhaitent travailler à un projet intellectuel et proposer aux lecteurs et aux lectrices un contenu de qualité, intéressant à la fois d'un point de vue scientifique et d'un point de vue politique. En ce sens, nous proposons plusieurs rubriques pour apporter divers éclairages ou points d'entrée d'un même questionnement puisque nous avons l'objectif de structurer chaque numéro annuel autour d'une problématique commune. La rubrique Arrêt sur image invite à décrypter les enjeux derrière une image choisie, la rubrique Lectures et débats ouvre à la discussion avec des publications académiques ou littéraires et la rubrique Brut est un espace de mise en valeur de données empiriques diverses. Ces manières d'aborder la problématique générale du numéro sont complétées par des articles dans une rubrique plus généraliste, Notes et analyses. Mais ces rubriques, plus largement présentées sur le site web de la revue18, ne doivent pas constituer des carcans et elles sont elles-mêmes susceptibles d'évoluer. Droit à l'emploi ou droit au salaire ? Ce premier numéro est ainsi l'occasion de tester l'intérêt ou la validité de notre parti-pris analytique consistant à penser le salariat comme un concept de sciences sociales à vocation heuristique en dévoilant ses contradictions et ce faisant, des chemins possibles d'émancipation. La question générale que nous posons dans ce numéro est la suivante : qu'est-il préférable de garantir, un droit à l'emploi ou un droit au salaire ? Pour celles et ceux qui restent indifférent·es à une réflexion de fond sur les institutions salariales, cette question n'a pas lieu d'être car " qui dit emploi dit salaire et qui dit salaire dit emploi, garantir l'un, revient donc à garantir l'autre ". Une telle remarque passerait pourtant à côté d'un enjeu essentiel car il y a là - en première analyse et pour la période qui nous occupe, à savoir fin du xxe siècle et début du xxie siècle - deux voies d'émancipation salariale structurées autour de deux grandes familles de stratégies possiblesA : celles qui concourent à promouvoir l'emploi et notamment le plein-emploi et celles qui s'en départissent et promeuvent un droit au salaire ou font du droit au salaire un préalable. Ce débat, s'il est contemporain, n'est pas totalement nouveau et deux grandes organisations syndicales, la CGT et la CFDT s'en sont emparé avec leurs projets respectifs de sécurité sociale professionnelle ou de sécurisation des parcours professionnels. Il s'agit bien de projets différents dans lesquels l'emploi et le salaire ne recouvrent pas une même réalité. " EmploiA ", voire même " plein-emploiA " peuvent prendre des sens différents et leur éventuelle garantie ne dit rien de la nécessité du salaire ou de ressources au-delà de l'emploi précisément. La question posée dans le présent numéro est donc loin d'être anodine et c'est pourquoi nous y réfléchissons depuis une dizaine d'années19 et la remettons aujourd'hui sur le métier. Et de ce point de vue, l'expérience du confinement a été particulièrement révélatrice de ce que les différentes formes d'institutions du travail produisent en termes de droits salariaux, comme le met en lumière Jean-Pascal Higelé dans une note - révisée - de l'IES que nous publions ici.

10/2022

ActuaLitté

Histoire internationale

Mali : le chaos généralisé

C'est dans le mensuel Africa International en 1990 que j'ai annoncé mon suivi journalistique sur ce qui, depuis de longues années s'est ventilé sous le vocable "rébellion touareg". Nous sommes septembre de cette année-là, lyad Ag Ghaly venait de déclencher une nouvelle histoire — une autre histoire — du Mali qui va donc transfigurer l'espace sociétal d'une harmonie entre peuples du Sahel vieille de mille ans. Je le craignais d'où mon attention vive. La presse occidentale, la française en l'occurrence s'est mise aux avant-postes. L'hebdomadaire l'Express est le premier journal français à recueillir les propos du Chef de la rébellion tout droit sorti des rangs de la Légion Verte (islamique) de Kadhafi. Septembre 1991, je rencontrais cet homme au Mali. A Bamako d'abord, lors de la conférence nationale où il était invité, puis dans une de ses bases non loin de Taikarène en plein désert malien... pour Jeune Afrique où j'étais reporter depuis un an. Il avait autour de lui une bonne ceinture d'intellectuels de sa région, Kidal... A distance, j'observais l'évolution de la situation. Révélation : l'Etat du Mali a affaire à des guerriers bien formés pour les guerres à l'étranger, hors de la Lybie, et un mécanisme de propagande hors pair, bénéficiant d'un appui de lobbies associatifs occidentaux et ONG françaises opérant dans le désert et le Sahel sous le label d'aide aux sinistrés des sécheresses successives qui ont démembré les sociétés locales. Avec alentour, tout leur système de production.

11/2014

ActuaLitté

Economie

Le travail, enjeu des retraites

Contrairement à une idée reçue, les trois quarts des retraites sont calculées en fonction du salaire et non pas des cotisations versées : elles sont le salaire qui se poursuit, et non un revenu différé dans le temps. Près de dix ans après le succès de L'Enjeu des retraites, les événements confirment la pertinence de ses analyses : faute de promouvoir la généralisation du droit au salaire des retraités, les opposants sont impuissants pour contrer des réformes qui nient ce droit et veulent le remplacer par le différé des cotisations. Cette nouvelle version s'enrichit d'une longue introduction et d'une conclusion inédites qui, contre un dispositif de comptes à points, proposent d'unifier tous les régimes en assurant 100% du meilleur salaire net, porté à 2300 euros minimum, quelle que soit la durée de la carrière. Le Travail, enjeu des retraites analyse le coeur du conflit des retraites : qu'est-ce que travailler ? Qui travaille ? Comment faire du salaire un droit politique de la personne, afin d'en finir avec le temps "après le travail" de la retraite, aussi contestable que le temps "avant le travail" de l'insertion des jeunes ou le temps "sans travail" du chômage ?

03/2019

ActuaLitté

Littérature française

Réforme des retraites au Maroc. Cas des retraites de la fonction publique

Le secteur des retraites au Maroc est caractérisé par sa fragmentation et son cloisonnement. La solidarité qu'il met en exergue se limite au groupe d'affiliés à l'intérieur du même régime. Aucune compensation démographique ni encore financière n'étant actuellement possible entre les différents régimes. Jusqu'aux années 1990, le financement de ce secteur a pu bénéficier d'un contexte démographique particulièrement favorable permettant ainsi l'amélioration progressive des droits à la retraite. Au début des années 2000, le contexte démographique se dégrade mais les perspectives économiques s'améliorent influant peu sur la croissance du taux d'activité notamment dans le secteur public. Les départs à la retraite sont nombreux dans la fonction publique et l'entrée sur le marché du travail est de plus en plus tardive, une capacité d'accueil de plus en plus limitée du marché d'emploi dans le secteur public... constituent autant de défis pour le régime des pensions civiles, s'y ajoute l'attractivité de la fonction publique marocaine qui a perdu beaucoup de ses traits.

05/2022

ActuaLitté

Sciences de la terre et de la

Introduction au rayonnement solaire

Le rayonnement du soleil est le "fournisseur" quasi-unique d'énergie naturelle de la Terre. Il a une influence primordiale sur de très nombreux phénomènes, naturels ou non, et différents aspects de la vie et de la société humaine. Le climat en est un exemple, mais il y en a quantités d'autres, comme la croissance des plantes, la santé humaine, la conception des bâtiments, la production d'énergie, ou bien le vieillissement des matériaux. Ce livre introduit les éléments fondamentaux du rayonnement solaire reçu au sol et les mécanismes physiques en jeu. La première partie décrit la course apparente du soleil dans le ciel vue par un observateur au sol. Le cycle solaire définit le temps : temps solaires moyens et vrais, universels et légaux, durée du jour. La deuxième partie montre comment le rayonnement solaire, incident au sommet de l'atmosphère, est atténué et modifié dans son trajet descendant vers le sol. La troisième partie traite des mesures et estimations, directes ou indirectes, du rayonnement solaire reçu au sol, que ce soit pour le rayonnement total ou le rayonnement dans un intervalle spectral comme l'ultraviolet (UV), la lumière du jour, ou encore le rayonnement photosynthétiquement actif. Ce livre a l'ambition d'aider les nombreux professionnels, ingénieurs, chercheurs, étudiants et autres praticiens, à mieux comprendre le rayonnement solaire.

10/2020

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Le salaire de la peur

Las Piedras, port d'échouage. Ils sont des centaines, venus d'on ne sait où oublier sous les tropiques l'impasse de leur existence. Pour une poignée de dollars, ces sans-grade sont prêts à tout. Prêts à affronter des kilomètres de pistes impraticables, au volant d'un camion délabré, pour convoyer de la nitroglycérine. Au moindre écart, au moindre choc, c'est la mort. Une épopée de l'angoisse pure...

ActuaLitté

Policiers

Le salaire de la haine

Ancien coureur cycliste, Andrea se livre à de petits trafics et survit au bord de la voie express où tapine Tegla, une prostituée nigériane. Flavio est un ex-brigadiste qui sort de prison et n'a qu'un désir : connaître son fils, adopté par une riche famille. Cette famille est celle de Renato, bourgeois catholique qui vit dans le mensonge et la solitude, méprisé par son fils adoptif Cristiano. Un jour, l'irrémédiable se produit : une pierre balancée sur une voiture du haut d'un pont. Cette pierre va mettre en branle un engrenage fatal, et tous les protagonistes de cette histoire vont se retrouver happés dans une spirale de haine et de violence.

04/2013

ActuaLitté

Littérature française

Le salaire de la peur

Ils ont été pris au piège de ce port sordide du littoral sud-américain, dans un décor de fin du monde. Pour ces vagabonds des tropiques, aventuriers faméliques, criminels, il ne reste plus qu'à mourir sur place ou récolter quelques dollars pour fuir cet enfer. Quitte à y laisser leur peau, un Français et trois autres desperados acceptent une mission suicide : convoyer, sur des pistes impraticables, un camion hors d'usage chargé de nitroglycérine. Un camion qui prend des allures de destin. Commence alors une épopée de l'angoisse pure et de l'absurde...

12/2006

ActuaLitté

Actualité politique France

La réforme des retraites expliquée... au gouvernement

"Tout a commencé dans un bureau de l'Elysée, où un conseiller d'Emmanuel Macron m'avait demandé de passer pour une explication. D'entrée de jeu, il me reprocha d'avoir écrit dans le journal Le Monde que le gouvernement manifestait un certain mépris pour les données et plus largement pour la science dans la conduite de la réforme des retraites. A court d'arguments car ma remarque était assez évidente, il en vint au fait : trente milliards de déficit actuellement, n'est-ce pas une donnée dont votre science ne parle jamais ? Ces trente milliards de déficit sont bel et bien réels. Le conseiller venait de me fournir la clé pour comprendre le déroulement étrange des opérations depuis la proposition de loi sur le système à points en 2020 jusqu'à l'usage brutal de l'article 49-3 lors de la réforme de 2023. La séquence chaotique des trois dernières années prenait soudain sens. Les pages qui suivent montrent la cohérence des événements qui se sont précipités dans un mélange de machiavélisme amateur, d'incompétence arrogante, de calcul et de faiblesse". Dans ce livre bref et lumineux, Hervé Le Bras dresse le constat sans complaisance des errements qui ont conduit à une réforme inefficace et injuste.

09/2023

ActuaLitté

Sociologie

Le salaire de la peine. Le business de la souffrance au travail

En France, la souffrance au travail se porte bien : 30 000 burn out, 3,2 millions de personnes en danger d'épuisement, 400 suicides par an... Un marché économique s'est donc créé autour des risques psychosociaux : formations, expertises, séminaires... Ce juteux business prolifère et gangrène le monde du travail. Malgré les sommes astronomiques investies par les entreprises, une prise de conscience nationale, une médiatisation de grande ampleur, la souffrance professionnelle s'est-elle atténuée pour autant ? En aucun cas. Il est vrai que, sous couvert de " bien-être au travail ", l'objectif reste le profit de l'entreprise. Un salarié " heureux " serait en effet plus rentable. Rien d'étonnant alors si cette mascarade ne fait pas rimer labeur avec bonheur !

04/2019

ActuaLitté

Littérature française

Le salaire du péché

Derrière les masques de la société, la famille Diallobé, persécutée par les remous de la vie, se débat pour sortir du jugement populaire. A travers le personnage de Lampe Diallo, ce roman aborde des thèmes fédérateurs : le désoeuvrement, l'enseignement, la dépravation, les sacrifices rituels, les secrets, le destin qui nous rattrape toujours.

05/2021

ActuaLitté

Littérature française

Au secours, je pars à la retraite !

Franklin Berrebi, cadre du premier groupe cosmétique mondial, a franchi ce cap et décidé de tenir le journal de cette nouvelle étape. Avec simplicité, précision et surtout un grand esprit pratique, il raconte sa première année de retraité. Jour après jour, son récit fourmille de conseils, d'observations, d'anecdotes et d'astuces pour réussir ce voyage. Véritable guide pratique, ce "journal d'un retraité heureux" permettra à ses lecteurs de planifier au mieux ce temps nouveau qui s'offre à eux et d'en tirer le meilleur parti, suivant Leur tempérament et leurs aspirations.

06/2019

ActuaLitté

Politiques sociales

Réformer les retraites

Chaque nouvelle réforme des retraites suscite inquiétude et mobilisation chez les Français, conscients qu'ils devront travailler plus longtemps que les générations précédentes sans pour autant bénéficier d'une retraite généreuse. Pour mieux comprendre la portée et le sens des grandes réformes qui se sont succédé en France depuis 1993, Bruno Palier revient sur leur histoire et sur la diversité des systèmes existant en Europe. Il déchiffre les raisons qui ont poussé tous les gouvernements à réformer ces systèmes au cours des dernières décennies. A partir des exemples britannique, néerlandais, suédois, allemand et italien, il présente ces évolutions et leurs principales orientations, rappelant qu'elles ne se contentent pas de répondre à des enjeux démographiques ou économiques. Le choix d'un modèle, comme sa mise en oeuvre, est aussi politique : il implique des arbitrages importants en matière de redistribution entre les générations, entre les hommes et les femmes, entre les groupes sociaux.

06/2021

ActuaLitté

Droit

Au fondement des droits. Droit naturel et droits individuels en France au XIXe siècle

Au XIXe siècle, l'école philosophique éclectique a cherché, contre le mouvement du subjectivisme moderne, à donner aux droits de l'homme un fondement métaphysique. Elle a profondément marqué ce faisant la théorie des libertés individuelles formulée à la même époque par les juristes de droit public.

01/2019

ActuaLitté

Littérature française

Le Droit au Bonheur

Le parcours d'une jeune femme qui grâce à une psychothérapie guérit de son enfance, de l'alcoolisme de sa mère, de l'inceste subi dans l'indifférence générale, trouve le Bonheur et nous donne ses recettes de bonheur !

03/2013

ActuaLitté

Littérature étrangère

Le droit au retour

2024. L'État d'Israël n'est plus qu'une peau de chagrin cernée d'un mur, en alerte permanente. Une grande partie de la population juive est partie vivre à l'étranger. Tout dans cet État confetti est surveillé, le moindre geste de chaque habitant comme les entrées sur le territoire : on ne peut passer les postes frontaliers que si l'on possède un ADN " juif ". À Tel-Aviv, Bram Mannheim, 53 ans, né en Hollande, est le fils d'un scientifique lauréat d'un prix Nobel. Il a fondé une agence qui vise à rechercher des enfants israéliens enlevés entre autres pour le compte de familles palestiniennes. Seize ans plus tôt, alors qu'il était professeur d'histoire dans une université américaine, Bennie, son fils unique, a mystérieusement disparu. Bram n'a jamais pu se remettre de ce drame qui a ruiné son mariage et espère toujours retrouver son fils. C'est alors qu'un attentat suicide commis à un poste-frontière le conduit à remonter une filière de ravisseurs de jeunes garçons juifs. Où cela le mènera-t-il ? Thriller à la fois politique et familial, Le Droit au retour offre une vision du conflit israélo-palestinien qui laisse une place infime aux idéaux, et propose une galerie de personnages inattendus où chacun semble incarner un épisode de l'histoire juive.

05/2011

ActuaLitté

Thrillers

Le droit au pardon

Clanton, Mississippi, 1990. Jake Brigance est impliqué dans une affaire qui soulève la controverse lorsque le juge lui demande de défendre Drew Gamble, un garçon timide de seize ans, accusé d'avoir tué un policier local. La majeure partie des habitants réclament un procès rapide et la peine de mort, mais Jake creuse et découvre que l'histoire est plus complexe qu'elle n'y paraît. Son combat pour que Drew échappe à la chambre à gaz met en grand péril sa carrière, ses finances, et la sécurité de sa famille. Un thriller mené tambour battant, aussi haletant que poignant, empli d'intelligence et - surtout - d'humanité.

03/2023

ActuaLitté

Thrillers

Le droit au pardon

Clanton, Mississippi, 1990. Jake Brigance est impliqué dans une affaire qui soulève la controverse lorsque le juge lui demande de défendre Drew Gamble, un garçon timide de seize ans, accusé d'avoir tué un policier local. La majeure partie des habitants réclament un procès rapide et la peine de mort, mais Jake creuse et découvre que l'histoire est plus complexe qu'elle n'y paraît. Son combat pour que Drew échappe à la chambre à gaz met en grand péril sa carrière, ses finances, et la sécurité de sa famille. Un thriller mené tambour battant, aussi haletant que poignant, empli d'intelligence et – surtout – d'humanité.

ActuaLitté

Sciences historiques

Les vieux. De Montaigne aux premières retraites

Un chirurgien parisien du XVIIe siècle imaginait qu'on pourrait prolonger indéfiniment l'existence des vieillards en injectant dans leurs veines le sang d'un homme jeune. Mais l'espoir fut de courte durée et dans l'Europe classique il resta difficile de vieillir. En société, tout vieillard est alors " un Huron ". Molière ironise sur les duègnes et les barbons tandis que Corneille déplore cette " vieillesse ennemie ", dont Rembrandt et Frans Hals donnent une vision bien pessimiste. Au XVIIIe siècle, tout bascule. Greuze, Diderot et les préromantiques s'attendrissent sur les bons vieillards. Mieux soignés _ l'élixir de longue vie de Cagliostro n'y fut sans doute pas pour grand-chose _ ils sont aussi plus nombreux. Les catalogues de centenaires fleurissent. Finie l'époque des vieux repoussants. Les rôles sont maintenant inversés : les grands-mères racontent les sorcières aux enfants, les grands-pères deviennent des patriarches " sages et frais ". La Révolution, qui célèbre les vieillards dévoués à la patrie, élabore de beaux projets de pensions de retraite, mais ils n'aboutissent pas. Au même moment, le médecin du roi de Prusse s'intéresse à La Macrobiotique ou l'art de prolonger la vie de l'homme. Et en effet, l'espérance de vie commence à s'allonger, sans que Malthus en devine les conséquences. Car au XIXe siècle, la vieillesse part à la conquête de l'Europe. Les têtes grises triomphent à la tête des Etats : Louis-Philippe, Victoria, Metternich, François-Joseph, les présidents de la IIIe République... Charcot fonde une véritable médecine de la vieillesse. En France, comme en Angleterre ou en Allemagne, se met enfin en place une politique sociale en faveur des vieux. Certes l'éclatement de la famille entraîne pour beaucoup une nouvelle solitude, mais ils acquièrent un petit revenu en même temps qu'un statut social. Et le plus célèbre d'entre eux, Hugo, " le grand-père sans mesure ", donne à la vieillesse sa plus belle dimension symbolique. Jean-Pierre Bois, né en 1945, est ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure de l'Enseignement Technique, agrégé d'Histoire et docteur ès Lettres. Il est actuellement professeur à l'Université de Nantes.

02/1989

ActuaLitté

Lecture 9-12 ans

Solaire

Il y a quelque chose qui ne colle pas dans la famille Chatterton. Sara a la peau sur les os, au point qu'on la surnomme Ossette. Ernest, son frère, a la tête dans les nuages. Et leurs parents se sont émiettés : le père est occupé par ses réalités, la mère vit dans un monde de Sims. Malgré tout, Ernest et Sara sont inséparables, comme les deux doigts de la main. Alors, quand Sara faiblit à vue d'oeil à force de ne pas manger, Ernest se donne une mission : veiller sur elle, en lui redonnant le goût des joies solaires. Mais il ne peut pas le faire seul. Il faut compter sur les amis, et sur la chance, aussi.

04/2018

ActuaLitté

Littérature étrangère

Solaire

Michael Beard aurait tout de l’antihéros pathétique (boulimique, chauve, bedonnant, il est proche de la soixantaine et son cinquième mariage est sur le déclin) s’il ne s’était vu décerner le Prix Nobel de physique. Croyant que son heure de gloire est derrière lui, il végète en faisant de vagues recherches sur les énergies renouvelables, et c’est par ailleurs un coureur de jupons invétéré. Mais voilà qu’il rencontre un étudiant, Tom Aldous, qui prétend avoir trouvé la solution pour lutter contre le réchauffement climatique. Contre toute attente, cette rencontre va remettre Michael Beard en selle. Celui-ci décide de se rendre au pôle Nord et à son retour, il va de surprise en surprise. Non seulement il trouve Aldous installé chez lui (il est flagrant qu’il est devenu l’amant de sa femme) ; mais lorsque Beard lui demande de quitter les lieux, Aldous glisse malencontreusement, sa tête heurte le coin de la table et il meurt. Beard se débrouille alors pour faire accuser Tarpin, l’amant « officiel » de sa femme, lequel écopera de 18 ans de prison. Dans le même temps, Beard compulse les notes qu’Aldous avait laissées pour lui. Il se les approprie et parcourt le monde de conférence en conférence en prônant cette thèse d’avant-garde, mais ne tarde pas à se voir traité d’imposteur et de plagiaire par son propre centre de recherche, désireux de récupérer le brevet… Comme souvent chez McEwan, trajectoire individuelle et destin collectif sont indissociables : de même que l’état de la planète sert de toile de fond pour mettre en scène les déviances de Michael Beard et le pousser dans ses derniers retranchements, les errements du physicien représentent autant de signes avant-coureurs de l’apocalypse annoncée. Le comique du début cède la place à une ironie absolue, le divertissement à la parabole. Beard, qui devait sauver la planète du désastre écologique, apparaît pour ce qu’il est : un prédateur narcissique incapable d’accepter la moindre frustration. Malgré ses promesses répétées de se réformer, il remet sans cesse au lendemain et court à sa perte. Comme l’humanité. Le dernier sommet de Copenhague rend d’une actualité « brûlante » ce roman, sans doute l’un des plus intelligents et des plus narquois de Ian McEwan.

03/2011

ActuaLitté

Astronomie

Le système solaire

L'univers, ça ressemble à des poupées russes, qui s'emboîtent les unes dans les autres : tu vis dans une maison, qui se trouve dans une ville ou un village, qui se trouve à son tour dans une région, dans un pays, dans un continent, sur la planète Terre, qui elle-même fait partie du système solaire. Dans ce livre, tu découvriras les planètes, les satellites, les astéroïdes et les météores de notre système solaire. Un livre pour que les jeunes lecteurs connaissent mieux leur "grande maison".

09/2023

ActuaLitté

Religion

Le jumeau solaire

Dans la mythologie de l'Inde ancienne, le dieu Yama, fils du Soleil, est aussi le premier mort : il fait l'expérience de la mort pour reconnaître le chemin que les hommes, après leur trépas, emprunteront pour accéder à l'au-delà. Roi des ancêtres, préposé à la mort, juge des morts, Yama fait connaître et impose aux hommes leur condition de mortels. Il est parmi les dieux celui qui veille sur les contraintes et les devoirs qui ordonnent la vie sociale et individuelle. A ce titre, son pouvoir (son " bâton ") est le modèle du pouvoir royal ici-bas. Yama a une soeur jumelle, Yami. Bien qu'il se soit dérobé, par peur de l'inceste, à l'amour qu'elle lui offrait, elle le pleure quand il meurt, puis transforme sa douleur en deuil et crée des formes nouvelles de remémoration et de tendresse entre frères et soeurs. Dans ce livre, Charles Malamoud analyse les relations que la sagesse et les folies de l'Inde ont su déceler entre la mort, la loi, la répétition et l'écriture. Il met en perspective les rites et les mythes de l'Inde védique et brahmanique qui disent comment vivent les mortels, comment les générations se succèdent.

04/2002

ActuaLitté

Astronomie

Le système solaire

100 informations sur un sujet richement illustrées

06/2022

ActuaLitté

Astronomie

Le système solaire

Un mix d'informations, de "Le sais-tu ? " , d' "Incroyable mais vrai ! " , de "Vrai ou faux" , de jeux, de photos et d'illustrations pour découvrir notre système solaire : les 8 planètes qui le composent, de la plus proche de nous à la plus lointaine, mais aussi les comètes, les ceintures d'astéroïdes, sans oublier notre étoile, le Soleil.

03/2022

ActuaLitté

Astronomie

Le système solaire

Un mini format ludique avec des tonnes de connaissances pour tout savoir sur l'espace : les planètes, les galaxies, la Lune et le Soleil, mais aussi la conquête de l'espace et les fusées, les astronautes et leurs petites manies rigolotes... Découvre 14 chapitres : dans chacun d'eux, retrouve 8 pages de documentaire, mais aussi 8 pages de jeux et des quiz pour tester tes connaissances de manière ludique : anagrammes, mots mystères, charades, intrus, jeux à relier... Il n'y a plus qu'à s'amuser en apprenant ! Pratique, retrouve un crayon intégré à ton livre. Un thème très tendance, parfait pour tous les fans de Thomas Pesquet ! A partir de 9 ans. Format 11, 5 x 17 cm ; 308 pages.

05/2023

ActuaLitté

Livres rabats, tirettes

Le système solaire

Reconstitue le magnifique puzzle circulaire de 200 pièces et, au fil des pages du livre, découvre les fascinants mystères de notre Univers ! Apprends à reconnaître la Voie Lactée, observe les cratères de la Lune, suis avec ton doigt la trajectoire des comètes et laisse ton imagination s'envoler au-delà de notre galaxie !

06/2024

ActuaLitté

Système solaire

Le système solaire

La collection En quelques années seulement, les nouveaux moyens d'observation et les grandes avancées scientifiques ont bouleversé nos connaissances de l'univers. Plus que jamais, le public a besoin d'établir un dialogue avec les chercheurs pour satisfaire sa soif d'information. Cette collection a pour but de mettre la science à la portée de tous, afin que la culture scientifique devienne une composante essentielle de la culture, de l'éducation et du savoir. Le livre Caractérisé par son étoile, le Soleil, qui en est l'astre central, le Système Solaire abrite des mondes complexes et variés : des planètes, des astéroïdes par milliers, des comètes par millions, des météorites par milliards... ; Ce livre propose un voyage merveilleux, ponctué de belles images, pour rêver et comprendre l'extraordinaire monde planétaire qui nous entoure.

08/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Witold Gombrowicz ou l'athéisme généralisé

Courez après moi si vous voulez. Je m'enfuis la gueule entre les mains. Witold Gombrowicz Ferdydurke

09/2000